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Science et conscience:
le fossé explicatif
Magistère de philosophie contemporaine
Atelier d'introduction à la philosophie de l'esprit
Conscience phénoménale: Que sont les qualia?
Je mords dans un citron, sens l'odeur de la rose, entends le son du
violon, passe la main sur une surface rugueuse, ressens une violente
douleur dans l'épaule, un chatouillement dans la paume de la main, voit
une surface rouge vif, suis d'humeur mélancolique, sens monter en moi
une violente colère, etc.
Dans chacun de ces cas, je me trouve dans un état mental doté d'un
caractère subjectif particulier. Être dans l'un de ces états me fait un effet
particulier et l'effet que cela fait de sentir l'odeur de la rose n'est pas le
même que de sentir l'odeur d'œufs pourris ou d'entendre le son de la
trompette. Chacun a sa phénoménologie propre.
Le terme de qualia (au singulier quale) est utilisé par les philosophes
pour faire référence aux aspects phénoménaux de notre vie mentale.
On parle aussi de propriétés phénoménales, de propriétés qualitatives ou
de propriétés sensationnelles.
Le(s) problème(s) des qualia
En ce sens très général, il est difficile de nier que les
qualia existent.
Les désaccords portent plutôt sur les questions
suivantes:
Quels états mentaux ont des qualia?
Quelles sont les relations entre les qualia et les propriétés
représentationnelles des états mentaux?
L'existence des qualia est-elle compatible avec une
conception matérialiste ou physicaliste de l'esprit?
Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
Théorie des sense-data: Dans la perception, nous
sommes directement conscients d'un objet mental
interne (sense-datum). Cet objet possède un certain
nombre de caractéristiques ou propriétés intrinsèques,
non-intentionnelles, accessibles à la conscience, qui
sont responsables de leur caractère phénoménal (qui
déterminent l'effet que cela fait d'avoir telle ou telle
expérience perceptive).Ces propriétés des sense-data
sont les qualia.
Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
Certains philosophes (Nagel, 1974; Peacocke, 1983;
Block, 1990), sans souscrire à la théorie des sensedata, maintiennent néanmoins que les qualia sont
des traits intrinsèques de l'expérience qui:
(a) sont accessibles à l'introspection;
(b) peuvent varier sans aucune variation du contenu
intentionnel des expériences;
(c) sont les contreparties mentales de certaines propriétés
directement observables des objets (ex. la couleur);
(d) sont les seuls déterminants du caractère phénoménal des
expériences.
Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
D'autres caractéristiques parfois attribuées aux qualia
sont d'être:
(e) ineffables (atomiques ou inanalysables);
(f) privés (accessibles uniquement à celui qui en fait
l'expérience);
(g) donnés incorrigiblement (on ne peut se tromper sur la
nature des qualia dont on a l'expérience);
(h) non-physiques.
En conséquence, la thèse selon laquelle les qualia
existent (ou n'existent pas) peut avoir plusieurs sens,
selon la manière dont ceux-ci sont définis.
Quels états mentaux possèdent des qualia?
(1) Expériences perceptives: entendre le son d'une
trompette, voir un objet rouge, toucher un objet gluant,
sentir l'doeur du café, ressentir le goût du café.
(2) Sensations corporelles: ressentir une douleur, avoir
faim, avoir froid, sensation de chatouillement, mal de
tête, étourdissement.
(3) Passions, émotions: ressentir de la peur, de l'amour
du chagrin, du regret, désir sexuel, jalousie, etc.
(4) Humeurs: se sentir joyeux, déprimé, calme, tendu,
malheureux.
Deux dimensions du mental
Qualia
Représentationnel/
expériences
perceptives
intentionnel
imagerie mentale
certaines émotions
Nonreprésentationnel/ sensations brutes,
douleurs, humeurs
non-intentionnel
Pas de Qualia
croyances, désirs,
intentions, pensée
conceptuelle
le monde
purement
physique
Qualia et physicalisme
Les qualia sont-ils des entités non-physiques irréductibles?
Une théorie physicaliste peut-elle rendre compte de l'existence
des qualia?
Les philosophes ont proposé divers arguments et expériences de
pensée visant à montrer soit que l'existence des qualia est
incompatible avec la vérité du physicalisme, soit, plus
modestement, que le physicalisme ne permet pas de rendrecompte au moins à ce jour de l'existence des qualia.
Contre les approches fonctionnalistes:
Argument du spectre inversé (Block, 1980; Shoemaker, 1982)
Argument des qualia absents /zombies (Block, 1980; Chalmers, 1996)
Contre les théories de l'identité psycho-cérébrale:
L'argument de la connaissance (Jackson)
L'argument du fossé explicatif (Searle, Kripke, Nagel)
L'argument de la connaissance (Jackson)
L'expérience de pensée: Mary a passé toute sa vie enfermée
dans une pièce en noir et blanc (elle est elle-même peinte en
noir et blanc), elle ne communique avec le monde extérieur que
par l'intermédiaire d'un écran de télévision en noir et blanc.
Enfermée dans sa pièce, Mary étudie et devient la plus grande
spécialiste mondiale de la couleur et de la perception des
couleurs. Elle connaît tous les faits physiques pertinents
concernant les couleurs et la vision des couleurs. Un jour, elle
est enfin autorisée à sortir et on lui montre une tomate bien
mûre. En voyant pour la première fois un objet rouge, elle
apprend l'effet que cela fait de voir du rouge.
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L'argument de la connaissance (Jackson)
L'argument:
(1) Mary avant d'être libérée connaît tous les faits physiques
objectifs se rapportant aux couleurs et à la vision des couleurs
(y compris la vision du rouge).
(2) Lorsqu'elle a sa première expérience visuelle des couleurs elle
apprend un fait nouveau se rapportant à la vision: elle sait
désormais en quoi consiste l'expérience visuelle des couleurs.
(C) Puisque, avant son expérience visuelle des couleurs, Mary
connaissait tous les faits physiques objectifs se rapportant à la
vision des couleurs et puisque, grâce a son expérience
visuelle des couleurs, elle apprend un fait nouveau, il s'ensuit
qu'il existe au moins un fait qui n'est pas un fait physique
objectif. Donc le matérialisme est réfuté.
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Réactions possibles à l'argument de la
connaissance (Van Gulick, 1993)
Q1 Mary apprend-elle vraiment quelque chose de nouveau
quand elle voit du rouge pour la première fois?
Churchland (1985): On peut en douter. Notre connaissance
des mécanismes cérébraux de la vision des couleurs est
largement inférieure à celle de Mary qui, par hypothèse, sait
tout ce qu'il y a à savoir sur ce qui se passe dans le cerveau
des gens quand ils voient du rouge. Il est donc difficile de dire
ce qu'elle serait ou non capable de comprendre ou d'anticiper.
peut-être sur la base de son savoir était-elle en mesure
d'imaginer ce que serait la vision du rouge.
Réponse à Churchland: imaginer n'est pas savoir
Réactions possibles à l'argument de la
connaissance (Van Gulick, 1993)
Q2: Quel type de savoir acquiert Mary? Acquiert-elle
simplement un savoir-faire ou apprend-elle un fait nouveau?
Nemirow (1980, 1990), D. Lewis (1983, 1988): elle acquiert
seulement un savoir faire, une capacité pratique à reconnaître
et à imaginer les propriétés phénoménales pertinentes.
Réactions possibles à l'argument de la
connaissance (Van Gulick, 1993)
Q3: Mary apprend-elle de nouveaux faits, de nouvelles
propositions, acquiert-elle des informations nouvelles?
Churchland (1985), Horgan (1984), Tye (1986). Non, elle
dispose seulement d'une nouvelle manière de connaître des
faits qu'elle connaissait déjà.
Nouveau mode d'accès: Elle connaît maintenant directement par
introspection des faits qu'elle connaissait déjà indirectement par
inférence.
Nouveau système de représentation: Elle est maintenant capable de
se représenter ces faits en utilisant un système de représentation
phylogénétiquement hérité et pré-linguistique, différent du système de
représentation linguistique qu'elle utilisait avant.
Réactions possibles à l'argument de la
connaissance (Van Gulick, 1993)
Q4: Selon quel mode d'individuation des faits ou des
propositions, Mary apprend-elle un nouveau fait ou
une nouvelle proposition?
Lycan (1990, Loar, 1990, Tye (1995) Seulement selon
un mode fin d'individuation.
Modes d'individuation des faits ou propositions
Selon un mode d'individuation grossier, deux propositions sont
identiques si elles ont la même valeur de vérité dans tous les
mondes possibles.
La proposition que 5 + 2 = 7 est identique à la proposition que 82 =
64.
La proposition que l'eau gèle à 0° C est identique à la proposition que
H2O gèle à 32° F.
Selon un mode plus fin d'individuation, pour que deux
propositions soient identiques il ne suffit pas qu'elles aient la
même valeur de vérité, il faut encore que leurs structures en
constituants (concepts, modes de présentation, …) se
correspondent.
La proposition 'Socrate a bu la ciguë' est identique à la proposition
'Socrates drank the hemlock', mais différente de la proposition
'Socrate est mort empoisonné'.
Individuation fine
Mary acquiert de nouveaux concepts, de nouvelles manières de
penser ou de faire référence aux expériences de couleur, mais elle
ne découvre pas pour autant des faits physiques nouveaux.
Cicéron était un orateur romain
Marcus Tullius était un orateur romain
Deux propositions différentes car elles font intervenir deux modes
de présentations différents d'un même individu, mais les deux
propositions ne font pas référence à des faits différents.
Question: la différence entre les concepts que possédaient Mary
avant sa libération et ceux qu'elle acquiert après est-elle si grande
qu'il doive y avoir une différence entre les propriétés auxquels ils
renvoient?
Physicalistes: Non
Jackson: Oui
Nagel – Quel effet cela fait d'être une chauve-souris?
Selon Nagel, 2 erreurs des programmes réductionnistes
(physicalisme des types, fonctionnalisme, etc.):
C'est une erreur de croire qu'il existe des parallèles
intéressants entre la relation corps-esprit et les réductions
empruntées aux sciences modernes.
Les analyses du domaine à réduire sur lesquelles se fondent
ces programmes sont fondamentalement incomplètes (rôle
causal, rôle fonctionnel) car elles laissent de côté le
problème de la conscience alors que c'est lui qui fait la
difficulté et l'intérêt du problème corps/esprit.
Nagel – Quel effet cela fait d'être une chauve-souris?
Ces analyses en termes de rôle causal ou rôle
fonctionnel ne nous disent rien de la nature intrinsèque
des états mentaux.
Nous n'avons aucune raison de supposer qu'une
réduction qui paraît plausible quand on ne tente pas
d'expliquer le caractère subjectif de la vie mentale
puisse être étendue au point d'inclure la conscience.
Toutes les analyses réductionnistes sont compatibles
avec l'absence d'expériences conscientes.
L'argument du fossé explicatif
Asymétrie entre identités physiques et identités
psychophysiques:
(1) eau = H2O
(2) quale de rouge = pattern d'activation spécifique dans V4
L'identité (1) a valeur explicative: les diverses propriétés
macroscopiques de l'eau (point d'ébullition, capillarité, etc) peuvent être
expliquées par (dérivées de) les propriétés microscopiques des atomes
d'oxygène et d'hydrogène, de leurs liens électrostatiques de la forme 3D
d'une molécule de H2O, etc.
En revanche, l'identité (2) paraît arbitraire, on ne voit pas pourquoi tel
pattern d'activation cérébral plutôt que tel autre devrait produire ce
quale.
L'argument du fossé explicatif
Asymétrie entre identités physiques et identités
psychophysiques:
Dans les réductions physiques ordinaires, les traits
phénoménaux des objets à réduire (les effets produits
sur l'esprit des observateurs humains) peuvent être
laissés de côté.
Mais, dans le cas des états conscients, on ne peut
négliger les aspects phénoménaux, car ce sont des
propriétés essentielles des phénomènes à expliquer.
Sources du problème
Pourquoi penser que ces traits phénoménaux ne pourraient pas
en principe recevoir un traitement physicaliste?
Asymétrie entre point de vue objectif et point de vue
subjectif:
"La raison en est que tout phénomène subjectif est relié
essentiellement à un point de vue unique, et qu'une théorie
objective, physique, abandonne ce point de vue paraît quelque
chose d'inévitable." (p. 393)
Sources du problème
• Lien entre subjectivité et point de vue: l'exemple de la
chauve-souris
L'effet que cela fait d'avoir les expériences d'une chauve-souris
qui se dirige par écholocation est quelque chose qui ne peut
être compris qu'à partir du point de vue d'une chauve-souris.
Les faits physiques en revanche peuvent être appréhendés
depuis n'importe quel point de vue, une explication qui a
l'objectivité pour l'idéal est une explication qui vise à se
détacher de tout point de vue particulier.
Sources du problème
Rapports entre faits et schèmes ou systèmes
conceptuels (p. 395)
Phénoménologie de la chauve-souris: il existe des faits
concernant le domaine subjectif qui ne sont pas
descriptibles dans les termes de nos schèmes et
systèmes conceptuels.
Soit nous ne possédons pas encore les concepts
nécessaires à leur compréhension et leur représentation.
Soit nous sommes ainsi faits que nous ne pourrions pas
opérer au moyen des concepts du type approprié.
Qu'est-ce qu'un point de vue subjectif?
Ne pas confondre point de vue subjectif avec caractère privé de
l'expérience pour l'individu qui la possède.
Le point de vue n'est pas un point de vue individuel, mais un type
(le point de vue de l'espèce).
Les faits phénoménologiques ont une objectivité intraspécifique.
Le point de vue auquel ils sont coordonnés n'est pas le point de
vue d'un individu unique, c'est un type de point de vue commun à
tous les sujets suffisamment semblables pour qu'ils puissent
comprendre, dire ou imaginer, les uns des autres, ce qu'est,
qualitativement, telle ou telle de leurs expériences.
Mais ces faits sont subjectifs d'un point de vue interspécifique;
plus un sujet d'expérience est différent de nous, moins on peut
espérer comprendre ce qu'est qualitativement son expérience.
Rapport avec le problème des relations corps-esprit
Si les faits phénoménaux concernant les expériences ne sont accessibles
qu'à partir d'un unique point de vue, alors on ne voit pas comment le
caractère véritable de l'expérience pourrait être révélé par le
fonctionnement physique de cet organisme.
La neurophysiologie de la chauve-souris peut être appréhendée
objectivement, pas son expérience, comment dans ce cas la connaissance
de la neurophysiologie pourrait-elle nous éclairer sur les propriétés
subjectives de l'expérience?
Dans le cas de l'arc-en-ciel, des éclairs ou des nuages, nous avons bien un
point de vue subjectif sur ces phénomènes, mais les phénomènes euxmêmes sont indépendants de ce point de vue et peuvent être appréhendés
depuis d'autres points de vue.
Dans le cas de l'expérience la connexion avec un point de vue particulier
semble essentielle. Difficile de comprendre ce que pourrait signifier le
caractère objectif d'une expérience indépendamment du point de vue
particulier à partir duquel son sujet l'appréhende.
Difficulté générale concernant la réduction psychophysique.
Dans le cas de l'expérience, la distinction apparence/réalité n'a pas de
sens. Effectuer une transition vers une objectivité plus grande ne nous
rapprocherait pas de la vraie nature du phénomène mais nous en
éloignerait plutôt.
Les tentatives actuelles de réduction psychophysique partent d'une
redéfinition de l'esprit qui en élimine la dimension essentiellement
subjective. Si on considère que cette redéfinition est erronée en ce
qu'elle laisse de côté une dimension essentielle de l'esprit et si donc on
admet qu'une théorie physicaliste de l'esprit doit rendre du caractère
subjectif de l'expérience, nous devons reconnaître qu'aucune théorie à
présent disponible ne nous fournit la moindre indication sur la manière
dont cela pourrait se faire
Si processus psychiques = processus physiques, alors cela produit un
certain effet, intrinsèquement d'avoir certains processus physiques. Que
cela se produise est un mystère: FOSSÉ EXPLICATIF
La position de Nagel
Les théories physicalistes de l'esprit actuellement disponibles
ne rendent pas compte de sa dimension essentiellement
subjective.
Cela ne prouve pas que le physicalisme soit faux. Mais, en
l'état actuel des choses, nous ne pouvons comprendre
comment le physicalisme pourrait être vrai.
Ceci n'empêche pas que l'on puisse avoir de bonnes raisons de
croire ce que l'on ne comprend pas.(wait and see)
Approche possible pour essayer de réduire le fossé entre
subjectif et objectif:
Construire une phénoménologie objective qui en dépendrait
pas de l'empathie et de l'imagination: Étude des traits
structurels de la perception (ex. structure des espaces de
qualia)
Réactions à l'argument du fossé explicatif
Il est impossible de combler le fossé et donc:
(a) Les qualia sont des propriétés subjectives, non-physiques.
(Jackson; Chalmers). Dualisme
(b) Les qualia constituent un type particulier de propriétés
physiques dont la caractéristique est d'être irréductiblement
subjectives. (Searle). Physicalisme élargi (?)
Réactions à l'argument du fossé explicatif
Il est peut-être possible de combler le fossé:
(c) Nous ne possédons pas pour l'instant les concepts
nécessaires pour combler le fossé, mais peut-être les
posséderons-nous un jour. Pour le moment, nous
n'avons aucune idée de comment il serait possible que
les qualia soient des propriétés physiques. (Nagel) Wait
and see
(d) Le fossé pourrait en principe être comblé mais pas par
nous, car nous ne sommes pas capables en principe de
former les concepts qui seraient nécessaires à une telle
explication (mystérianisme) (McGinn) Mystérianisme
Réactions à l'argument du fossé explicatif
Le fossé explicatif n'est pas celui qu'on croit:
(e) Le fossé n'est pas un fossé ontologique mais un fossé
épistémologique: Nous pensons les mêmes
phénomènes au moyen de deux types de concepts très
différents: les concepts phénoménaux et les concepts
physiques. Ce sont les concepts qui sont irréductibles
les uns aux autres, pas les phénomènes. (Tye, Lycan)
Le fossé explicatif: concevable et possible
Concevabilité:
(1) eau = H2O
Etant donné l'explication chimique de la nature de l'eau, il semble
impossible de concevoir que l'eau ne bouille pas à 100° C au
niveau de la mer.
(2) quale de rouge = pattern d'activation spécifique dans V4
Etant donné une explication physique de cet aspect de la conscience
phénoménale, il semble toujours possible de concevoir une
créature qui possède ces propriétés physiques mais pas la
propriété phénoménale.
Fossé épistémique ou ontologique?
Le fossé est à la fois épistémique et ontologique
Concevabilité (= possibilité épistémique) => possibilité métaphysique
Si une situation est concevable, elle est possible.
S'il est concevable que l'identité (2) ne soit pas toujours vérifiée, alors il
est possible qu'elle ne le soit pas (il existe des mondes possibles où
elle ne l'est pas). Par conséquent, il n'y a pas de relation nécessaire
entre propriétés physiques et propriétés phénoménales et donc pas de
réduction explicative et pas de réduction ontologique.
Le fossé est seulement épistémique
La concevabilité n'implique pas nécessairement la possibilité
métaphysique.
Nous opérons avec deux types de concepts très différents: les concepts
phénoménaux et les concepts physiques.
Le fait qu'il soit concevable que l'identité (2) ne soit pas toujours vérifiée
montre que ces concepts sont irréductibles les uns aux autres mais non
qu'ils ne font pas référence aux mêmes phénomènes.