Modèle du processus entrepreneurial
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Transcript Modèle du processus entrepreneurial
L’entrepreneur
I.
Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
1) La discontinuité ou déplacement
2) La crédibilité de l’acte
3) La faisabilité de l’acte
4) Variante du modèle de Shapero
B) Le modèle de Gasse et d’Amour
1) Un processus qui s’ancre dans une
histoire personnelle
2) Des prédispositions
3) Des traits de comportement marqués
4) Des facteurs déclencheurs ou inhibiteurs
L’entrepreneur
II. Regards sur l’entrepreneur
A) Entrepreneur et/ou salarié : un choix
1) Travailler pour quoi faire ?
2) L’intrapreneur : un salarié entrepreneur
B) De la diversité des profils entrepreneurs
1)
Selon les conditions de la création
2)
Selon le profil des dirigeants
3)
Selon les conditions de l’innovation
4)
Selon la logique d’action
I. Le processus entrepreneurial
Analyses des variables qui peuvent interférer
sur le devenir entrepreneurial d’un individu
Littérature abondante sur le sujet, voir :
«Le processus entrepreneurial »
Emile Michel Hernandez (1999), ed. L’Harmattan
A l’origine les travaux développés dans ce
domaine étaient centrés sur l’approche par les
traits (personnalité, origine, formation,…)
Par la suite les auteurs ont proposé des
modèles plus complexes faisant intervenir
d’autres variables que la personnalité du
créateur
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
Modèle proposé par Albert Shapero en
1975
La création d’entreprise est un phénomène
multidimensionnel qui associe :
•
•
Caractéristiques psychologiques du
créateur
Incidence de facteurs contextuels :
La discontinuité
La crédibilité
La faisabilité
En plus de sa personnalité propre, variable
psychologique, trois autres variables,
situation, sociologique et économique
influent sur l’individu
Disposition
à l’action
- Motivation
-
- Attitudes
- Intuition
Variables
psychologiques
Crédibilité
de l’acte
Milieu familial
Groupe de référence
Environnement local
Environnement organisationnel
Essaimage
Variables
sociologiques
Entrepreneur
Potentiel
Evénement
Entrepreneurial
Avec son bagage :
- Scolarité
- Expériences
- Création
- Achat
- Transmission
Variables
de situation
Discontinuité ou
déplacement
- Négatifs : « Pushes »
- Positifs : « Pulls »
Variables
Economiques
Faisabilité accessibilité
des ressources
-
Main d’œuvre
Ressources financières
Technologie
Marchés
Support de l’Etat
Modèle de Shapero 1975
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
1) La discontinuité ou déplacement
Distinction entre situations ressenties
comme négatives par le créateur potentiel
«Pushes » et les situations ressenties comme
positives « pulls »
Les situations négatives :
un déplacement au sens physique du terme :
communautés étrangères, réfugiés, etc.
une situation liée à l’emploi : chômage,
insatisfaction, évolution bloquée, problème
relationnel, etc.
discontinuités diverses : fin d’études, fin du
service militaire, fin de stages longue durée,
etc.
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
1) La discontinuité ou déplacement
Les situation positives :
Elles sont plus rares, estimées à 1 cas
sur 3
Découverte d’un nouveau produit, d’un
marché nouveau
Rencontre d’un partenaire, d’un futur
associé
Nouvelle possibilité de financement
Ces deux catégories de facteurs ne sont pas
mutuellement exclusives, mais au contraire
elles peuvent se renforcer.
Disposition
à l’action
- Motivation
-
- Attitudes
- Intuition
Variables
psychologiques
Crédibilité
de l’acte
Milieu familial
Groupe de référence
Environnement local
Environnement organisationnel
Essaimage
Variables
sociologiques
Entrepreneur
Potentiel
Evénement
Entrepreneurial
Avec son bagage :
- Scolarité
- Expériences
- Création
- Achat
- Transmission
Variables
de situation
Discontinuité ou
déplacement
- Négatifs : « Pushes »
- Positifs : « Pulls »
Variables
Economiques
Faisabilité accessibilité
des ressources
-
Main d’œuvre
Ressources financières
Technologie
Marchés
Support de l’Etat
Modèle de Shapero 1975
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
2) La crédibilité de l’acte
Une condition essentielle selon Shapero :
« Pour mettre en place une entreprise qui est
nouvelle, différente et novatrice, vous devez
être capable de vous imaginer dans le rôle.
C’est-à-dire que l’acte doit être crédible »
La présence de modèle et d’une culture
entrepreneuriale développée favorise le
passage à l’acte.
Cette variable sociologique intervient à
différents niveaux :
la famille
l’entreprise
le milieu professionnel
le milieu social au sens large
Disposition
à l’action
- Motivation
-
- Attitudes
- Intuition
Variables
psychologiques
Crédibilité
de l’acte
Milieu familial
Groupe de référence
Environnement local
Environnement organisationnel
Essaimage
Variables
sociologiques
Entrepreneur
Potentiel
Evénement
Entrepreneurial
Avec son bagage :
- Scolarité
- Expériences
- Création
- Achat
- Transmission
Variables
de situation
Discontinuité ou
déplacement
- Négatifs : « Pushes »
- Positifs : « Pulls »
Variables
Economiques
Faisabilité accessibilité
des ressources
-
Main d’œuvre
Ressources financières
Technologie
Marchés
Support de l’Etat
Modèle de Shapero 1975
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
3) La faisabilité de l’acte
Pour lancer une activité un entrepreneur
doit accéder à certaines ressources.
Les américains parlent des 6 « M » de
l’entreprise :
Money
Men
Machines
Materials
Market
Management
I. Le processus entrepreneurial
A) Le modèle de Shapero
4) Variante du modèle de Shapero
Des critiques sont émises sur les variables
prises en considérations
Pour André Belley (1989) une dimension est
absente dans ce modèle : l’opportunité
Qu’est ce qu’une opportunité ?
«Une opportunité est plus qu’une simple idée car
il faut en pressentir le potentiel d’exploitation
pour en tirer un profit» E-M Hernandez 1999
Quelles est l’origine des opportunités ?
l’innovation
le vécu professionnel
les applications nouvelles de techniques connues
l’observation
des circonstances diverses : rencontre, franchise,
brevet, etc.
II. Regards sur l’entrepreneur
Entrepreneurs et/ou salariés :
deux voies différentes pour se réaliser
professionnellement
un statut hybride, celui d’intrapreneur
Un concept pluriel :
un concept qui réunit des personnes
aux statuts très différents
un concept qui réunit des personnes
aux modes de pensée, de comportement,
de fonctionnement très variés, voire dans
certains cas opposés.
II. Regards sur l’entrepreneur
A) Entrepreneur et/ou salarié : un choix
1) Travailler pour quoi faire ?
Une distinction entre entrepreneuriat et
salariat peut être tentée à partir d’une
analyse des motivations les plus courantes en
matière professionnelle :
rémunération
responsabilité
autonomie
créativité
relations sociales
sécurité de l’emploi
patrimoine
II.
II.Regards
Regardssur
surl’entrepreneur
l’entrepreneur
A)
volonté stratégique
A)Une
Entrepreneur
et/ou salarié : un choix
1) Travailler pour quoi faire ?
1) Travailler pour quoi faire ?
Le choix de l’entrepreneuriat relève avant
tout :
d’un projet personnel
d’un désir de s’épanouir au travers le
développement d’une activité
d’un souhait de s’enrichir dans tous les
sens du terme
d’une volonté de donner un sens et un
cadre particulier à son parcours
professionnel
etc.
Avant tout autre chose une démarche
entrepreneuriale doit être portée par une
envie, un désir particulier d’entreprendre.
II. Regards sur l’entrepreneur
A) Entrepreneur et/ou salarié : un choix
2) L’intrapreneur : un salarié entrepreneur
Une définition de l’intrapreneuriat peut être
emprunté à G. Pinchot :
«
L’intrapreneuriat
est
un
mode
organisationnel permettant à des employés, en
l’occurrence à des entrepreneurs internes,
d’exprimer leur potentiel créateur, en leur
donnant la liberté, la marge de manœuvre et
les ressources nécessaires pour le faire ».
Une distinction entre salariés, intrapreneurs
et entrepreneurs peut être tentée à partir de
l’étude des critères d’analyse suivants :
motivations ;
activités ;
compétences ;
centre d’intérêt ;
erreur et échec ;
décisions ;
attitude vis-à-vis du système ;
relation avec les autres.
II. Regards sur l’entrepreneur
A) Entrepreneur et/ou salarié : un choix
2) L’intrapreneur : un salarié entrepreneur
Une autre tentative de distinction peut être
opérée entre entrepreneur et intrapreneur
autour de l’analyse des incidences professionnelles.
Entrepreneur
Intrapreneur
L’entrepreneur travaille
pour lui-même.
L’intrapreneur est au service
d’une entreprise.
L’entrepreneur s’adapte
et interagit avec son
milieu.
L’intrapreneur doit
s’adapter à son milieu.
L’entrepreneur peut
imposer.
L’intrapreneur doit
convaincre.
L’entrepreneur risque ses
avoir financiers.
L’intrapreneur risque sa
crédibilité
L’entrepreneur décide de
sa rémunération.
L’intrapreneur se voit
imposer son salaire.
L’entrepreneur peut
L’intrapreneur doit négocier
décider de ce qui sera fait. ce qui doit être fait.
Alain Fayolle (2004) p. 182.
2) L’intrapreneur : un salarié entrepreneur
L’intrapreneuriat
apparaît
comme
au
carrefour de nouveaux besoins des entreprises
et des salariés :
Pour les entreprises il s’agit de développer
l’innovation, la réactivité, la prise
d’initiative, et le sens des responsabilités ;
Pour les salariés, c’est leur donner la
possibilité d’être plus autonome et de se
passionner en développant des projets.
Dans la pratique les logiques antagonistes de
l’entrepreneur et du manager rendent difficiles
et complexes la mise en œuvre et la réussite de
ces comportements. Cela suppose :
Une volonté et une vision de la direction
générale ;
Un cadre organisationnel repensé et une
formation de toutes les personnes
intéressées par ces pratiques ;
Une vision basée sur le moyen et le long
terme souvent à l’opposé des logiques
d’actionnaires et de marchés financiers qui
poussent à la croissance des rentabilités.
II. Regards sur l’entrepreneur
B) Un concept pluriel
Peut on parler de l’entrepreneur au
singulier ?
Des travaux à caractère typologique
cherche à définir différents types
d’entrepreneurs :
Selon les conditions de la création
Selon le rapport au changement et à la
nouveauté
Selon les conditions de l’innovation
Selon la logique d’action
1) Selon les conditions de la création
Norman Smith (1967) identifie deux types
d’entrepreneurs :
- l’entrepreneur artisan :
a un niveau d’éducation faible, notamment en
gestion, mais doté d’une forte compétence
technique
accorde une place importante à la valeur travail
adopte volontiers une attitude paternaliste au sein
de son entreprise
craint de perdre le contrôle de celle-ci
refuse généralement la croissance
- l’entrepreneur opportuniste
a un niveau d’éducation plus élevé et ces
expériences
nombreuses
de
travail
sont
diversifiées
et
s’identifie plus à la gestion et son comportement
habituel refuse le paternalisme
accorde une place importante à la croissance
même si pour cela il faut perdre un peu
d’indépendance.
2) Selon le rapport au changement et à la
nouveauté
Christian Bruyat (1993) :
« L’objet scientifique étudié dans le champ de
l’entrepreneuriat
est
la
dialogique
individu/création de valeur » (Bruyat 1993)
Le principe de dialogique signifie que deux ou
plusieurs logiques sont liées en une unité de façon
complexe (complémentaire, concurrente et
antagoniste) sans que la dualité se perde dans
l’unité. Cette dialogique s’inscrit dans une
logique de changement.
« l’individu est une condition nécessaire pour la
création de valeur, il en détermine les modalités de
production, l’ampleur… Il en est l’acteur
principal. Le support de la création de valeur, une
entreprise par exemple, est la « chose » de
l’individu » nous avons :
INDIVIDU
CREATION DE VALEUR
2) Selon le rapport au changement et à la
nouveauté
« La création de valeur, par l’intermédiaire de
son support, investit l’individu qui se définit
pour une large part, par rapport à lui. Elle
occupe une place prépondérante dans sa vie
(son activité, ses buts, ses moyens, son statut
social…), elle est susceptible de modifier ses
caractéristiques
(savoir-faire,
valeurs,
attitudes…) » nous avons :
CREATION DE VALEUR
INDIVIDU
L’individu construit et dirige quelque chose
(une entreprise, une innovation…) mais il est
également contraint et façonné par l’objet
qu’il construit
INDIVIDU CREATION DE VALEUR
2) Selon le rapport au changement et à la
nouveauté
Par convention, le symbole « » implique qu’il y
a une dialogique entre deux entités, quelle forme
un système qui ne peut être scindé si l’on veut
pouvoir le comprendre même si, pour des raisons
de commodité, on est parfois amené à analyser
cette dialogique en isolant ses composantes.
Ce système est :
En interaction avec son environnement et se
trouve intégré dans un processus par rapport
auquel le temps constitue une dimension
incontournable ;
Un système capable d’apprendre et de créer, il
est également doté d’intentions ;
Inscrit dans un processus dynamique durant
lequel il est susceptible de se transformer ;
Ouvert, il interagit avec son environnement. Il
le subit. Il en tire des ressources et des
opportunités. Il peut le choisir et l’aménager,
il peut être stimulé par lui ou les réseaux ou
les milieux avec lesquels il interagit.
Beaucoup
Entrepreneuriat
de valorisation
Entrepreneuriat
de reproduction
Entrepreneuriat
d’aventure
Entrepreneuriat
d’imitation
Peu
Importance de la valeur nouvelle
crée et de l’innovation
2) Selon le rapport au changement et à la
nouveauté
Peu
Beaucoup
Importance du changement pour la personne
3) Selon les conditions de l’innovation
Attrait pour l’entrepreneuriat,
la prise de risque
Miles et Snow (1978) ont étudié les relations
entre l’entrepreneuriat et l’innovation. Ils
distinguent quatre types d’entrepreneurs :
+
Suiveur
L’innovateur
Réacteur
Le prospecteur
-
+
Attitude face à l’innovation
4) Selon la logique d’action
Julien et Marchesnay (1996) proposent une
typologie en partant du principe qu’il existe
trois grandes aspirations socio-économique
chez l’entrepreneur :
- la Pérennité
- l’Indépendance
- la Croissance
Ils en retirent deux logiques d’actions
auxquelles ils associent deux grands types
d’entrepreneurs :
- une logique d’action patrimoniale : le PIC
- une logique d’action entrepreneuriale : le
CAP
Conclusion
Bien connaître les caractéristiques d’un
entrepreneur est important, pour en comprendre
les principaux ressorts.
Cependant, il est important de ne pas se
focaliser uniquement sur l’une ou l’autre de ces
caractéristiques au risque de tomber dans une
impasse, car la situation dans laquelle il se trouve
est occultée.
Les situations requièrent des individus telle ou
telle caractéristiques, tel ou tel niveau de
compétences :
le centrage doit donc être fait
sur l’adéquation Homme / Situation
En résumé
Il n’y a pas de situation favorable ou de bon
projet en soi, ni de bon entrepreneur.
Mais
Une situation ou un projet en cohérence avec les
buts, les connaissances, les compétences, les expériences, les ressources et les relations de l’entrepreneur potentiel, lancé au bon moment, avec le
bon timing et en cohérence avec l’environnement.