Ce que pensent les consommateurs du riz local

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Transcript Ce que pensent les consommateurs du riz local

LIGUE DES CONSOMMATEURS DU BURKINA
PANEL SUR LA QUALITE DU RIZ LOCAL
LCB / CPF
Le RIZ LOCAL BURKINABE:
Quelle appréciation qualitative et quelles
propositions d’amélioration de la part des
consommateurs
Par Daniel DA HIEN
PLAN DE PRESENTATION
• Historique du consumérisme
• Effets de la consommation
• Droits fondamentaux et devoirs du
consommateur
• Consommer local pour agir global
• La qualité du riz local burkinabé
• suggestions
Historique du consumérisme
• Il y a peu de temps encore lorsque
l’on parlait de protection des
consommateurs.
• L’on ne l’imaginait que dans les
sociétés
économiquement
développées et cela se justifiait au
regard de l’histoire
• Aux États-Unis où le consumérisme a,
le plus, affiché son activisme, le
président John Fitzgerald Kennedy
avait en 1962 , ouvert la voie en
définissant les principaux droits des
consommateurs :
• - le «droit à la sécurité»,
• le «droit d'être entendu»,
• le «droit d'être informé»
• et le «droit de choisir».
• Les consommateurs, par définition, nous incluent
tous, a dit KENNEDY dans sa déclaration du 15
mars 1962 devant le congrès des USA. Ils
sont le groupe économique le plus important
qui touche et est touché par presque toutes
les décisions publiques et privées d'ordre
économique. Pourtant, ils sont le seul groupe
important... dont les avis ne sont souvent pas
animé par Daniel DA HIEN 70 23
entendus.
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• Si le continent africain a été très lent à
prendre le train du mouvement
consommateur,
c’est en raison de l’absence d’un Etat de
droit dans bon nombre de pays ayant
connu des régimes d’exception
et
où
la
négation
des
droits
fondamentaux de l’Homme ne pouvait
pas être un terrain propice à l’éclosion
de
la
notion
de
droits
du
consommateur.
• 50 années d’indépendances, pour notre Pays ont
été marquées par des résultats économiques peu
favorables, en terme d’amélioration des
conditions de vie des plus grandes couches des
populations.
• C’est dans ce contexte national que diverses
formes d’organisations émergent en zones
rurales et urbaines au Burkina pour prendre en
charge les secteurs dans lesquels l’intervention
de l’Etat s’essouffle ou s’avère inopérante, tels
que la production agricole, l’alimentation, et
autres.
Rappel des concepts
1-l’expression consommateur s’entend
de toute personne physique ou morale
de droit privé qui acquiert ou utilise à
des fins non professionnelles des
biens, technologies ou services mis
sur le marché.
Consommateurs = acheteurs de
biens de consommation destinés à leur
usage personnel,
Effets de la
consommation
• Consommer
n’est
pas
seulement un acte personnel.
• Nous
consommons
aussi
comme
citoyens
et
nos
organisations
sont
des
organisations de citoyens.
En effet, lorsqu’un consommateur prend des
décisions individuelles sur comment et quoi
consommer, ses actions ont plusieurs effets :
 La manière de consommer peut toucher
la famille, la communauté, la nation et le
monde ;

Elle peut toucher la production des
biens et des services ;

Elle peut toucher l’environnement et le
bien être économique et social des autres.
Les organisations de consommateurs
agissent de différentes manières.
• Lorsque
les
organisations
de
consommateurs étudient et contrôlent
des produits, elles ne sont pas
seulement utiles aux consommateurs
individuels.
• Quand les consommateurs prennent
des options individuelles en se basant
sur les résultats des organisations de
consommateurs, ils exercent une force
économique sur l’économie de marché
• Quand
consommateurs
sont
informés
du
comportement
gouvernemental, c’est une manière
d’agir sur l’économie .
• Quand
les
les
organisations
de
consommateurs informent ceux – ci sur
des domaines tels que la production
agricole, elles exercent un contrôle
important.
Les droits fondamentaux du
consommateur
1. Droit d’accéder aux produits et services
2.
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7.
8.
de base ;
Droit de choisir ;
Droit à l’information ;
Droit à l’éducation ;
Droit à disposer de produits sûrs ;
Droit de plainte et de recours ;
Droit de représentation en tant que
consommateur ;
Droit à disposer de produits et services
durables.
• Au titre des devoirs du consommateur,
Le consommateur a le devoir :
– d’être averti, c’est-à-dire de s’informer
suffisamment sur les biens et les services qu’il
utilise ;
– d’être actif, c’est-à-dire de se défendre,
lorsqu’il sait que sa cause est honnête et
juste ;
– d’être socialement responsable, c’est-àdire conscient de l’influence que son
comportement peut avoir sur les autres
citoyens, en particulier à l’égard des plus
défavorisés, tant sur le plan local que national
ou international ;
– d’être écologiquement responsable,
c’est-à-dire d’être sensible aux effets que sa
consommation
peut
avoir
sur
l’environnement, en veillant notamment à
ne pas gaspiller les ressources naturelles, ni
polluer la planète ;
– d’être solidaire, c’est-à-dire de se
convaincre que c’est en unissant actes et
efforts à ceux d’autres consommateurs qu’il
aura la force et l’influence de promouvoir les
intérêts de tous.
LES ASSOCIATIONS OU ORGANISATIONS
DE
CONSOMMATEURS
se
sont
assignées comme tâches :
• de promouvoir la participation des
consommateurs aux actions visant à
améliorer la qualité des biens de
consommation et de services ;
• de travailler à l’amélioration des
produits et des services mis à la
disposition des consommateurs
Consommer local
pour agir global
• La consommation est aujourd’hui considérée
comme un baromètre un peu particulier dans
notre société, qui fait les délices mais aussi
les tourments de l’homme :
– - quand elle se porte bien, elle est censée
relancer l’économie nationale et améliorer
le niveau de vie de chacun ;
– quand elle va mal, elle fait cauchemarder
ministres et économistes et plonge le pays
dans la récession.
• Les modes de consommation se sont
énormément diversifiés ces dernières
années, en lien avec l’évolution des
nouvelles technologies mais aussi en
réaction à des systèmes marchands
peu satisfaisants individuellement.
• Au Burkina Faso, les consommateurs
sont confrontés à un dilemme :
consommer local donc burkinabé
et
le droit au choix un droit si cher aux
consommateurs
• L’analyse
de cette situation sera
effectuée au plan de la consommation
alimentaire et particulièrement,
du RIZ LOCAL
• Consommer local, c'est un moyen de
•
•
relancer les productions autour des
bassins de consommation et de renforcer ou créer - un maillage agricole de
proximité, avec des créations d'emplois et
une stimulation de l'économie locale.
Qui dit aliment produit localement, dit
généralement aliment de saison et de
contre saison
Un produit local est plus frais, n'ayant pas
eu à parcourir des milliers de kilomètres
pour arriver sur nos étals. Il a été récolté à
maturité et a souvent plus de goût.
• La qualité est devenue depuis peu une des
•
•
•
valeurs cardinales sur laquelle se fonde le
choix du consommateur ;
et la qualité d'un aliment s’entend être en
effet une donnée multidimensionnelle qui
peut être définie par sa capacité à satisfaire
un ensemble complexe d'attentes.
Les qualités nutritionnelle, sanitaire, fonctionnelle,
sociale, symbolique, humaniste, sont autant de
dimensions mobilisables dans la définition de la
qualité.
Des données intrinsèques aux produits
viennent ainsi se combiner avec des données
plus
symboliques,
faisant
appel
aux
• Quand nous disons qu’aujourd’hui que
le consommateur est dictateur tout
comme le client est roi selon le
commerçant, nous entendons clamer par
là que le consommateur a ses propres
critères dont le principal est le rapport
qualité / prix.
• C’est dire qu’à qualités égales, le
consommateur choisira le produit qui
lui est accessible (disponible et à coût
acceptable pour son revenu).
• Le
mot d’ordre
« consommons
burkinabé » doit être donc internalisé
par tous les acteurs .
Chacun doit y jouer sa partition:
- producteurs,
- transporteurs,
- commerçants,
- transformateurs,
- consommateurs
- et surtout décideurs publics).
• Chaque acteur a son rôle à jouer dans la
transparence totale.
• Les consommateurs burkinabé comprennent
les producteurs burkinabé mais, il va falloir
que les producteurs burkinabé comprennent
également les consommateurs burkinabé qui
sont butés à des modes de production,
de transformation et de
commercialisation qui choquent par
endroits, la morale.
(pois de terre, haricots, légumes, …)
De la qualité du riz local
burkinabé : appréciation des
CONSOMMATEURS
• Des études et recherches effectuées par le vaillant
•
père OUDET Maurice nous révèlent ce qui suit:
les femmes étuveuses n’arrivent pas encore
à vendre la qualité de leur produit. Peut-être
n’en ont-elles pas encore pris conscience :
- La qualité du riz étuvé se révèle à la cuisson : les
grains demeurent fermes et ne collent pas.
- Le riz est aussi plus nutritif car les protéines et
vitamines sont diffusées au centre du grain
pendant l’étuvage.
- Grâce à sa plus grande dureté, le riz étuvé se
conserve mieux.
- Enfin, comme il a déjà subit une certaine cuisson
(en passant à la vapeur), le riz étuvé cuit plus
rapidement.
• Les Burkinabè boudent le riz local
(article de presse - Janvier 2012)
« Les Burkinabè boudent le riz local, lui
préférant le riz importé, moins cher.
Les producteurs nationaux, dos au mur face à
une concurrence qu’ils jugent déloyale,
montent au créneau.
Ils dénoncent les conséquences de l’aide
internationale et revendiquent la qualité de
leur céréale.
Ils
réclament
à
l’Etat
des
mesures
protectionnistes pour sauver la filière… ».
Hélas c’est vrai,
• les producteurs n’ont pas développé
des arguments pour convaincre les
consommateurs du Riz que notre riz
est bon, sinon le meilleur.
• En fait les paysans dénoncent une concurrence
•
déloyale du riz importé qui est, à leurs yeux, de
mauvaise qualité. 95% du riz importé est de
la brisure de riz « que les Asiatiques ne
veulent pas manger ou que les Européens
donnent à la volaille »,
le père Maurice Oudet, réalisateur du film
«L’Afrique en danger», dénonce les travers de
la politique rizicole du Burkina.
• La plupart des consommateurs burkinabè
sont convaincus que le riz de leur pays coûte
cher.
Une vision que réfutent les producteurs
nationaux.
« Vous ne pouvez pas mettre en compétition un riz
qui est souvent âgé de plus de sept à dix ans
avec un riz de la même saison (c’est-à-dire moins
d’un an) et dire que l’un est plus cher que l’autre.
Si vous voulez parler de la compétitivité entre le riz
national et le riz importé, il faut que les deux aient
le même âge. A partir de ce moment, on peut
parler de riz qui est cher ou qui est moins cher »,
explique M. Dipama de l’interprofessionnel du riz
• Convaincus donc que leur riz est de
meilleure qualité, les producteurs
burkinabè ont décidé de convaincre
leurs compatriotes de « faire le bon
choix » en consommant national.
• Mais la tâche n’est pas facile. Dans les
boutiques, les commerçants préfèrent
vendre du riz importé, dont la marge
bénéficiaire semble plus élevée.
• > Les variétés de paddy. Les commerçants
•
pensent qu’il faut promouvoir le riz produit au
Burkina en produisant un nombre réduit de
variétés car il y a trop de variétés et cette
multitude de riz pollue le marché. «On ne sait plus
quel riz est bon ».
Le consommateur burkinabé connait bien le riz local
et l’associe aux zones de production (riz du Sourou,
riz de la Vallée de Kou, riz de Bagré …).
• Pour qu’il puisse garder ce mode de
qualification, il ne faut pas qu’il y ait une trop
grande variabilité des variétés qui peut
modifier fortement les caractéristiques du riz
(forme, couleur, goût).
> La qualité du riz.
• Le riz paddy doit être livré avec un taux d’humidité
n’excédant pas 14%, ce qui permet d’éviter les
problèmes de conservation, de transformation et de
coût du transport et le taux d’impuretés doit être
bas (moins de 5 %).
• Les producteurs reconnaissent qu’ils ne sont pas
outillés pour mesurer correctement le taux
d’humidité, ni pour faire un bon triage/nettoyage.
Le riz doit également être homogène (variété,
forme) pour avoir une qualité régulière.
La qualité du riz. (SUITE)
Les consommateurs trouvent que :
- « Le riz local est collant (dosage d’eau
difficile, ‘’çà ne lâche pas vite’’) »;
- « Il est plus nourrissant que le riz importé »;
- « Le riz étuvé est bon pour le couscous mais il
est plein de cailloux » les transformatrices
confirment cela;
- Le riz local est plus consommé par les familles
que dans les restaurants;
- Le riz local est difficile à transformer (passé
au couscous, il est difficile le tamiser
• > Le prix du riz. Le prix demeure élevé
et constitue un facteur bloquant pour le
consommateur.
• Toutefois, il faut relativiser, car certains
estiment qu’il est bon, par rapport à la
qualité.
• Pour l’instant l’offre est inférieure à la demande et
donc le riz local trouve acquéreur sans grande
difficulté mais quand la production va devenir
plus importante, il faudra trouver des gains de
compétitivité pour élargir la base de consommation.
• > La couleur et le conditionnement.
La qualité et le goût du riz national sont
bien perçus et appréciés par les
consommateurs.
• Le jugement est en revanche assez
mitigé pour ce qui est de la couleur et
du conditionnement (souhait d’avoir des
conditionnements de 5kg, en plus des
conditionnements actuels de 25 et 50
kg).
> La disponibilité.
• Les consommateurs se plaignent de
l’absence du riz local à certaines
périodes. Il est également important de
s’assurer de sa disponibilité dans les
lieux traditionnels d’achat (marchés et
boutiques de quartiers).
• Les magasins spécialisés attirent moins
de monde.
• Les consommateurs apprécient fortement le
riz local burkinabé mais leurs prix ainsi que
leur accessibilité constituent pour beaucoup
un blocage.
• L’actuelle opération de Boutiques de
consommateurs (12 à Ouaga et 13 à
l’intérieur) confirme cette donne
• Suggestions:
• - disponibiliser le riz local dans les marchés et
yaars
• La Direction Générale de la Qualité et de la
Métrologie, le Département de Technologie
Alimentaire de l'IRSAT/CNRST et le
Laboratoire National de Santé Publique
(LNSP) sont chargés, chacun selon ses
prérogatives et ses compétences, du
contrôle, de l'analyse et de l'information du
consommateur sur la qualité du riz destiné à
la consommation.
Suggestions:
• Subventionner les producteurs de riz;
• Réduire les facilités accordées aux
importateurs de riz;
• Exiger la préparation du riz local dans les
grands restaurants (R.U, Maisons d’arrêts,
cantines scolaires,
Ainsi que lors de grandes manifestations ou
cérémonies; ceci, pour valoriser le travail du
paysan
CONCLUSION
• Consommer un acte citoyen et chaque citoyen agit
en fonction des comportements des autres citoyens
et surtout des orientations et convictions des
décideurs publics.
• La meilleure façon d’obtenir des changements de
comportement est de sensibiliser par l’exemple. Cet
exemple doit venir de tous : considérer que nous
vivons sur un même espace et qu’il n’ya pas une
catégorie qui doit consommer local, quel qu’en soit
le prix, alors que les plus nantis s’approvisionnent
hors du pays.
• Je vous
remercie
de votre
attention