symptôme - IFSI

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FONCTION ET SENS DU
SYMPTOME
U.E. 2.6.S2 Processus psychopathologiques
Compétence 4
4 février 2015
IFSI LA FLECHE A. Baillet
définition
• En psychopathologie, le symptôme est un
phénomène qui à la fois révèle l’état
pathologique d’une personne et qui
représente la manifestation d’un trouble
psychique telle que la vit subjectivement celleci.
• Les symptômes sont donc différents des
signes cliniques qui, eux, sont des
manifestations objectives de la maladie,
relevées par le médecin
Le sens du symptôme
• Pour la psychanalyse, le symptôme représente
une tentative de guérison. C’est un compromis
entre le désir et la défense.
• Le symptôme exprime donc à la fois un conflit
psychique et une tentative de construire une
solution, même si celle-ci est malheureuse.
Mécanismes à l’œuvre dans le symptôme
• Quand une représentation pulsionnelle tombe
sous le coup d’un interdit interne, elle est
refoulée dans l’inconscient de la personne par
le phénomène de censure opérée par le
Surmoi. Cependant elle n’est pas éliminée
complètement. Les éléments refoulés vont
alors tenter de revenir à la surface, de se
manifester d’une manière ou d’une autre :
c’est ce qu’on appelle le retour du refoulé
(suite)
Les éléments refoulés peuvent réapparaître sous
différentes formes à l’insu de la personne :
•
•
•
•
•
Le rêve
Les lapsus
Les oublis
Les actes manqués
Les symptômes (les symptômes se souviennent à
notre place, c’est une forme de mémoire
inconsciente)
(suite)
Le symptôme est une forme d’expression de la
représentation refoulée acceptable pour la
conscience (le Moi)
Il est donc une forme de compromis entre les
désirs (le çà) et les interdits (le Surmoi)
Le symptôme apparaît quand les mécanismes
de défense ne suffisent plus à contenir
l’angoisse, mobilisant toute l’économie
psychique du sujet. Il est utile à son équilibre
et le soignant doit s’interroger sur la manière
dont il s’inscrit dans l’histoire de la personne.
Les bénéfices du symptôme
Les bénéfices primaires
• L’apparition du symptôme déclenche de façon
immédiate une décharge pulsionnelle qui
entraîne elle-même une diminution du conflit
interne. C’est ce qu’on appelle le bénéfice
primaire du symptôme
• Exemple : activité de nettoyage+++ quand quantité de
travail+++ à accomplir d’un professionnel. Si remarque
extérieure, dit que « çà lui fait du bien » car il se sent
moins sous pression ensuite
(suite)
• Le modèle analytique suggère que le
symptôme permettrait l’expression d’un désir
inconscient de façon déguisée, constituant
une sorte de métaphore.
• Débarrasser la personne à tout prix de son
symptôme n’est pas toujours aidant pour elle,
il est utile pour maintenir son équilibre au sein
de son psychisme fut-il malheureux !
Les bénéfices secondaires
La personne peut également tirer un bénéfice
secondaire de son symptôme, en jouissant de
l’attention déployée autour d’elle quand elle est
malade (assistance, attention, soutien)
La personne malade a donc deux bonnes raisons
de « s’accrocher » à son symptôme. En
hospitalisation, si ce phénomène est repérer chez
un patient, avec le soutien qu’on lui apporte, on
aide à ce qu’il réinvestisse d’autres espaces de la
relation dans lesquels il pourra tirer bénéfice à
terme
CONDUITE INFIRMIERE FACE AU SYMPTOME
Il sera important de travailler sur 2 fronts à la fois
avec la personne malade :
• Faire un travail de fond, par des entretiens
pendant lesquels la personne va exprimer sa
souffrance sous-jacente et travailler sur ce qui a
provoqué la mise en place des défenses
• Aider la personne à gérer son symptôme et les
aspects limitant de celui-ci
Ex : un patient toxicomane ayant des conduites agressives
(expression du mal-être en thérapie individuelle et de groupe
d’une part et mise en place d’un cadre thérapeutique clair face à
ses débordements agressifs)
La fonction d’alerte du symptôme chez l’enfant
• Le symptôme exprimé par l’enfant est à la fois le
signe d’une souffrance qui souvent ne peut pas
être dite verbalement et l’expression d’une
difficulté
• La consultation en pédopsychiatrie est provoquée
par un symptôme existant chez l’enfant,
symptôme dont les parents (plus souvent que
l’enfant) espèrent la disparition.
• Le recours aux spécialistes est initié souvent lors
d’un symptôme dérangeant ou inquiétant pour
l’entourage dont les possibilités d’y faire face sont
dépassées.
Dans ce cadre, la force avec laquelle se
manifeste le symptôme n’est pas uniquement
fonction de la gravité du trouble en lui-même
mais également fonction des capacités de
tolérance de l’entourage à un moment donné.
Le soignant a à prendre en compte 2 données :
- Les manifestations du trouble
- Le contexte dans lequel il s’inscrit
INTRODUCTION
• La psychopathologie se situe dans deux champs : celui
de la médecine et celui de la psychologie.
• Etymologiquement, la psychopathologie est l’étude des
souffrances de l’âme. C’est donc en principe un terme
moins général et plus précis que celui de psychiatrie
• La démarche en psychopathologie est d’abord clinique :
il s’agit de partir des réalités observées -- symptômes,
traits de personnalité, qualité de la relation au cours
des entretiens – pour faire d’éventuelles hypothèses :
hypothèses étiopathogéniques. (hypothèses sur les
mécanismes et les causes)
(SUITE)
• Les informations fournies par la méthode clinique
directe peuvent être complétées par des méthodes
indirectes comme les tests psychologiques, en
particulier les tests projectifs.
• La spécificité de l’approche en psychopathologie doit
être soulignée. Hormis les quelques rares cas de
troubles mentaux survenant dans le cadre d’une
pathologie organique connue ou reconnue, on doit la
plupart du temps renoncer à l’explication pour se
consacrer à l’interprétation.
• Interpréter est en effet la tâche essentielle et sans
doute spécifique de la psychopathologie : c’est
reconnaître que loin d’être insensés, les symptômes
ont un sens.
(suite)
• L’éclairage freudien a eu le grand mérite de
réhabiliter le sens des symptômes en lui
attribuant une valeur de langage. La solution
de l’énigme se trouve dans l’histoire même du
sujet, histoire consciente mais aussi – et
surtout ! – inconsciente. Le trouble mental est
envisagé comme un message rendu
méconnaissable précisément parce que le
patient (celui qui souffre) ne peut supporter
d’exprimer en termes clairs un conflit qu’il
essaye de fuir ou de contourner
• Ajoutons que la découverte éventuelle d’une
cause génétique ou biologique de la maladie
mentale laisse ouverte la question du sens. Le
fait psychopathologique est porteur de sens,
sens caché, à décrypter, à restaurer.
Expression du symptôme
• En présence d’une symptomatologie donnée, le
problème du diagnostic peut être posé dans les
termes suivants :
• S’agit-il d’un processus aigu ou chronique (surtout
lorsqu’on se trouve devant des troubles majeurs
de la perception et du cours de la pensée) ?
• Ces conduites pathologiques sont-elles
symptomatiques d’une organisation névrotique
ou d’une organisation psychotique de la
personnalité ?
Rappels définition
• Dans la névrose, il n’y pas de rupture avec le réel.
La distinction entre le moi et le non-moi ou encore
entre l’intérieur et l’extérieur est acquise.
• La conscience du trouble est un critère classique
de différenciation entre névrose et psychose, mais
en réalité ce n’est pas un bon critère car la plupart
des psychotiques ont bien conscience de leurs
difficultés et en tout cas de leur souffrance, alors
que bien des névrosés peuvent avoir un déni de
leur pathologie, donnant une version banalisée de
leurs difficultés.
• Les symptômes névrotiques peuvent être
compris comme un compromis élaboré
inconsciemment par un sujet qui se débat
avec lui-même dans une situation continuelle
de conflit intérieur.
• (exemple : la névrose hystérique, d’angoisse,
d’abandon)
• Dans la psychose, il y a , à quelque degré que
ce soit, rupture avec le réel. Le problème de la
distinction entre le moi et le non-moi ou entre
l’intérieur et l’extérieur se pose dans toute son
acuité : c’est le problème des limites du sujet.
• L’expérience la plus caractéristique est
l’expérience délirante, sous la forme générale
d’une croyance personnelle, d’une conviction
inébranlable.
Pour caractériser la symptomatologie, l’expression
sémiologique est importante et peut se classifier en
différentes catégories :
•
•
•
•
•
•
•
•
Les troubles de la présentation et du contact
Les troubles des fonctions intellectuelles supérieures
Les troubles du fonctionnement de la pensée
Les troubles de la conscience de soi et de
l’environnement
Les troubles des perceptions
Les troubles psychomoteurs
Les troubles de l’état émotionnel
Les troubles des conduites instinctuelles les troubles
des conduites sociales
LES TROUBLES DE LA PRESENTATION ET DU CONTACT
• Lors d’un 1er contact avec une personne, la
première chose que l’on observe est sa
présentation générale :
• sa tenue vestimentaire
• son apparence physique
• sa manière d’entrer en contact avec les autres.
Noter ces éléments sont importants car ils sont
susceptibles de donner des indications sur l’état
psychique et émotionnel de la personne
Les mimiques et le contact
• La personne peut présenter une hypermimie
(exagération des mimiques que l’on retrouve dans
les états maniaques, dans l’hystérie)
• Une hypomimie (diminution) ou amimie (absence)
peuvent être observées dans les états dépressifs et
mélancoliques ou dans les états schizophréniques
• Une échomimie (tendance à reproduire en miroir les
mimiques de son vis-à-vis (retard mental,
simulation, hystérie, schizophrénie)
• Paramimie : discordance avec ses affects
(schizophrénie)
LES TROUBLES DES FONCTIONS INTELLECTUELLES SUPERIEURES
En dehors des atteintes organiques cérébrales,
l’altération de ces fonctions signe des troubles
psychopathologiques (dépression, troubles
anxieux, états psychotiques, etc…)
- l’hypervigilance
- L’hypovigilance
- Avec plusieurs stades : l’obnubilation, la
confusion, l’hébétude, la stupeur, le coma
LES TROUBLES DE L’ATTENTION
• Capacité de concentrer son activité mentale sur un
secteur déterminé. 2 types :
• Attention spontanée (ou flottante) : disponibilité à
se fixer sur un stimulus
• Attention volontaire (ou réfléchie): capacité à se
concentrer pendant un temps donné. On parle
d’hypoprosexie, hyperprosexie ou de distractibilité
selon le niveau d’attention possible à se fixer.
• On peut noter que de façon générale, les troubles
de la vigilance s’accompagnent toujours d’un
trouble de l’attention
LES TROUBLES DE LA MEMOIRE
• L’amnésie post-émotionnelle (après un stress)
• L’amnésie élective (abolition du souvenir d’un événement ou d’une
personne)
• L’ecmnésie (souvenirs anciens vécus comme une expérience
actuelle, passé pris pour présent)
• Les distorsions mnésiques (éléments imaginaires ou délirants
infiltrant les souvenirs)
• Les paramnésies ou illusions de la mémoire (productions
imaginaires prises pour des souvenirs), avec des fausses
reconnaissances de personnes ou de lieux et/ou des fabulations
(récits imaginaires, riches de détails servant à compenser un déficit
mnésique)
• La désorientation temporo-spatiale (syndrome confusionnels,
démences, troubles de l’humeur)
Les troubles du langage
• Le langage est l’un des principaux vecteurs de
communication, les troubles peuvent être liés à des troubles
neurologiques (aphasies), d’autres sont d’ordre
psychiatrique. (le contenu et la dynamique peuvent être
perturbés)
• Les perturbations de la dynamique du langage :
• La logorrhée : discours accéléré et prolixe signant une
accélération des processus psychiques (tachypsychie)
souvent accompagné d’une fuite des idées
• Le ralentissement du discours : dans la dépression et
certaines schizophrénies
• Le mutisme : absence de communication verbale sans cause
organique. (conversion hystérique, opposition dans un
délire, anxiété, état dépressif, repli autistique dans la
schizophrénie)
Les troubles du langage (suite)
Les perturbations du contenu du langage
• Le lapsus (utilisation involontaire d’un mot à la place d’un
autre : en psychanalyse émergence d’un désir inconscient)
• L’écholalie : répétition en écho par le patient qui répète des
mots de son interlocuteur (schizophrénie, démence)
• La coprolalie : impulsion verbale à émettre de façon brusque
et indépendante de la volonté de la personne, des séries de
mots à caractère grossier.
• Les paralogismes : utilisation de mots détournés de leur sens
et les néologismes sont des créations de mots
(schizophrénie)
(suite)
• La glossolalie : paralangage créé dans certains cas par la
personne schizophrène et compréhensible de lui seul
• Les stéréotypies : répétitions de mots ou de phrases de
manière automatique sans signification ni relation avec le
contexte (mélancolie délirante, schizophrénie)
• Le parasitage : discours émaillé de sons, mots ou phrases
hors de propos
• La persévération : répétition en boucle d’une réponse qui
en fait était adaptée à une question antérieure
LES TROUBLES GNOSIQUES ET LES TROUBLES DU
JUGEMENT
Anosognosie : incapacité d’une personne à se
reconnaître malade. (troubles psychotiques en général)
Les troubles du jugement : le jugement correspond à la
fonction intellectuelle la plus élevée et la plus
complexe.
Carences du jugement : s’observent dès que les
capacités intellectuelles sont moindres (confusion
mentale, arriération mentale, démence)
Distorsions du jugement : interprétations qui sont des
jugements faux portés sur une perception exacte (états
délirants)
(suite)
• La fausseté du jugement : typique de la
paranoïa où la personne développe un
raisonnement rigoureux logique pour aboutir
à des conclusions erronées
• Le rationalisme morbide : observé dans la
schizophrénie et qui se compose
d’abstractions ordonnées de façon pseudologiques et floues
Les troubles du fonctionnement de la pensée
les troubles du cours de la pensée :
tachypsychie (accélération de la pensée accompagnée
de fuite des idées, avec relâchement associatif entre les
idées)
À l’inverse, bradypsychie : pensée ralentie (états
dépressifs, syndrome confusionnel)
Barrage : brève suspension du discours au cours d’une
phrase
Fading mental : engluement de la pensée
Les troubles du cours de la pensée
Les troubles du contenu de la pensée :
En lien avec les troubles psychotiques et
névrotiques, on retrouve les phobies et les
obsessions
Les phobies :
La personne est envahie de crainte irraisonnée
en rapport d’un objet ou d’une situation sans
danger objectif.
Sont définies actuellement trois types de
phobies :
 L’agoraphobie : peur des lieux publics, peur de
situations où il pourrait être difficile de
s’échapper rapidement
 Les phobies spécifiques : peur irraisonnée
d’animaux, d’objets offensifs, phobies d’impulsion
 Les phobies sociales : peur du regard de l’autre,
celui-ci étant perçu à priori comme dévalorisant.
• Les obsessions
Idée ou sentiment qui s’impose à la conscience de la
personne qui les ressent comme contraignant. Elle ne
peut les chasser malgré tous ses efforts (on les
retrouve dans les troubles obsessionnels compulsifs).
Les thèmes liés à la propreté, la pureté, la protection
corporelle
Peur de se salir (rites de lavages), d’être contaminé,
atteint par une maladie grave ( mise en place d’un
évitement du toucher)
• Les thèmes liés à l’ordre, à la précision et la vérification
Il peut y avoir une incapacité à supporter le désordre ou de
voir bouger un objet de sa place : pour lutter contre
l’angoisse, les conduites compulsives mises en place seront
des manies du rangement, du classement méticuleux, de
vérifications incessantes
• Les thèmes liés au besoin de contrôler le temps
Thèmes liés à une angoisse de mort envahissante :
incapacité à être en présence d’un instrument mesurant le
temps, obsession du classement des souvenirs, rédaction
de listes de tâches, ponctualité
LE DELIRE
Le délire est une construction intellectuelle non
conforme à la réalité et à laquelle le sujet
apporte une croyance inébranlable » (Portot,
1969)
 Les mécanismes
 Les thèmes
 Les caractéristiques
Les troubles de la conscience de soi et de
l’environnement
La personne est atteinte dans son sentiment
d’identité. (troubles des états psychotiques)
• La dépersonnalisation : sentiment très
angoissant de n’être plus soi-même.
• La déréalisation : impression d’étrangeté
• Les états crépusculaires
• Les états seconds
• Les états oniriques
Les troubles des perceptions
Les troubles de la perception quantitative de
l’environnement
• - l’hypoesthésie : désintérêt pour
l’environnement et impression de moins le
ressentir (dans les états dépressifs, et certains
cas de schizophrénie)
• L’hyperesthésie : état de perception accrue de
l’environnement avec une réactivité accrue aux
stimuli extérieurs (états maniaques, états
anxieux)
Les troubles des perceptions (suite)
Les fausses perceptions :
 Les hallucinations : sont des « perceptions
sans objet à percevoir ». Elles peuvent être
psychosensorielles ou psychiques très
présentes dans les états psychotiques
 Les illusions :naissent de la déformation d’un
objet réel. (névrose hystérique, états
confusionnels ou après la prise de substances
hallucinogènes)
Les troubles de perception (suite)
Les troubles du vécu corporel
Ils sont nombreux. On distingue :
Les hallucinations cénesthésiques (ou corporelles) qui
concernent un organe ou tout le corps avec sentiment de
modification corporelle, voire de dématérialisation, de
possession, de métamorphose en animal, etc…
La dysmorphophobie qui concerne l’apparence corporelle.
Conviction de souffrir d’une disgrâce corporelle (nez, organes
sexuels, seins, etc…). Il peut s’agir d’un trouble isolé de
l’adolescence, d’un symptôme signant l’entrée dans la
schizophrénie
L’hypocondrie : souci exagéré à propos de l’état de santé
corporelle (préoccupations anxieuses, obsédantes voire
délirantes)
Les troubles psychomoteurs
L’agitation motrice est l’expression d’une
pression psychique interne, elle est une
tentative de réduire cette tension.
• L’hyperactivité : le comportement reste
coordonné et efficace
• L’état d’agitation : le comportement devient
dispersé et inefficace sans que la personne
puisse y faire quoi que ce soit
• La fureur : perte du contrôle sur elle-même,
manifestations motrices et/ou verbales
Les troubles psychomoteurs (suite)
• Les compulsions : actes inutiles, très ritualisés qui
aident la personne à lutter contre son angoisse.
• L’impulsion : besoin impérieux et irrésistible à la
réalisation d’un acte délictueux absurde ou
agressif dirigé contre des choses (kleptomanie)
ou des personnes (agression, homicide). Il n’y a
pas de lutte anxieuse chez la personne (troubles
psychopathologiques, personnalité antisociale)
• La fugue : comportement inhabituel et imprévu
de fuite du lieu habituel de résidence (démences,
schizophrénie (voyage pathologique), fugues
d’adolescent
Les troubles psychomoteurs (suite)
• Pyromanie : impulsion à allumer des incendies
• Kleptomanie : impulsion à voler sans nécessité
économique ni recherche de l’utilité de la chose
volée
• Raptus : impulsion brusque entraînant un
passage à l’acte immédiat en général violent
(auto ou hétéro-agressif)
• Parakinésies : mouvements anormaux, répétitifs,
stéréotypés : stéréotypies
• Tics : mouvements anormaux, brusques, brefs et
involontaires (souvent au niveau du visage)
Les troubles psychomoteurs (suite)
• La stupeur : suspension de toute activité motrice.
Activité intense sous jacente pouvant être suivi d’un
passage à l’acte.
• Le ralentissement psychomoteur (ou bradykinésie)
ralentissement de l’activité motrice (états dépressifs)
• Apragmatisme : incapacité à mener jusqu’au bout
des actes coordonnés adaptés aux besoins
(schizophrénie)
• Asthénie : difficulté à l’effort, diminution du
dynamisme psychomoteur avec une impression
subjective de fatigue, des difficultés de concentration
et un manque d’initiative et d’entrain
Les troubles psychomoteurs (suite)
• L’aboulie : diminution de la volonté entraînant
indécision et impuissance à agir. (dépression)
• Le syndrome catatonique : soit négativisme moteur,
soit une catalepsie : rigidité musculaire (maintien
d’un bras levé indéfiniment par exemple)
• Les tremblements : mouvements rythmiques et
oscillatoires touchant essentiellement les extrémités.
• Les dystonies : troubles du tonus musculaire
perturbant le mouvement volontaire ou la posture,
elles peuvent être spectaculaires et douloureuses.
Apparition possible après prise d’un traitement
neuroleptique
Les troubles de l’état émotionnel
L’émotion correspond à un ressenti interne et subjectif
face à une situation donnée.
C’est l’ensemble des phénomènes affectifs et elle se
compose d’un versant psychique et d’un versant
somatique, celui-ci étant essentiellement végétatif.
L’humeur, ou thymie, est la disposition affective de
base amenant un éprouvé agréable ou désagréable
qui oscille entre les pôles du plaisir et de la douleur.
On retrouve des troubles émotionnels dans la quasitotalité des troubles psychiques.
Les troubles de l’état émotionnel
Les dysthymies sont des altérations de l’humeur
principalement orientées sur deux versants :
 Dans l’humeur dépressive, par un phénomène de
distorsion cognitive, la personne a un ressenti négatif en
ce qui concerne sa relation au monde et à elle-même.
Elle peut ressentir une anesthésie affective (incapacité à
ressentir en général, ou une anhédonie (perte de la
capacité à ressentir du plaisir). Troubles présents dans
les troubles anxieux et la mélancolie.
 Dans l’humeur expansive, tout est perçu sur le mode
euphorique. La personne est joyeuse, optimiste, on
parle d’exaltation de l’humeur (épisodes maniaques)
Les troubles de l’état émotionnel
• L’hyperémotivité (vivacité des réactions affectives, peut être
transitoire suite à un choc affectif, ou durer dans le temps)
• L’apathie (perte de l’affectivité se traduisant par une
indifférence, une absence de réaction et souvent une inertie
psychique marquée (états dépressifs, états psychotiques)
• La froideur émotive (traits de personnalité paranoïaque et
obsessionnelle)
• L’indifférence affective (schizophrénie)
• L’ambivalence affective : avoir en même temps 2 sentiments
de nature opposée (haine et amour par ex.)
• La discordance idéo-affective
• L’alexithymie : incapacité à exprimer verbalement des
émotions (sujets anorexiques et présentant des troubles
psychosomatiques)
Les troubles des conduites instinctuelles
Conduites instinctives permettant le déroulement et
le maintien de la vie :
 Les troubles du sommeil
Le sommeil est un état physiologique naturel et
périodique pendant lequel la personne est au repos
et tend à la récupération de ses capacités physiques
et psychiques. Les troubles du sommeil sont
fréquents chez les personnes souffrant de troubles
psychiatriques. (insomnie, hypersomnie et inversion
du rythme nyctéméral)
Les troubles du sommeil (suite)
L’insomnie correspond à une diminution quantitative et/ou
qualitative du sommeil qui n’est plus perçu comme
réparateur.
- Insomnie aigüe : dure quelques jours à quelques
semaines et souvent liée à une période de stress qui
entraîne un état d’hypervigilance (épisodes dépressifs ou
maniaques)
- Insomnie chronique : dure quelques mois à plusieurs
années, caractéristique des troubles anxieux. Peut être
générée par une pathologie somatique (neurologique) ou
faire partie des effets secondaires à la prise
d’antidépresseurs au long cours
Les troubles du sommeil
L’hypersomnie : soit durée du sommeil nocturne
augmentée (généralement > 10 H), soit état de
somnolence diurne excessive. Elle peut être
secondaire à une pathologie somatique (apnée du
sommeil, narcolepsie), à une prise de médicaments
(antalgiques, psychotropes) ou à une pathologie
psychiatrique (trouble dépressif)
L’inversion du rythme nycthéméral : association
d’une insomnie nocturne avec une hypersomnie
diurne. (états confusionnels, états délirants)
Les troubles des conduites instinctuelles (suite)
Les troubles du comportement alimentaire
L’anorexie : diminution et perte de l’appétit. Peut être un
trouble en soi (anorexie mentale) mais présente aussi
dans les états dépressifs
L’hyperphagie : ingestion de trop grandes quantités de
nourriture
Boulimie : ingestion brutale d’une grande quantité
d’aliments dans un contexte de culpabilité importante.
Peut être suivie de vomissements provoqués de façon
répétée.
Sitiophobie : refus alimentaire, généralement observée
dans le cadre d’une pathologie délirante (peur d’être empoisonnée)
Les troubles du comportement alimentaire (suite)
La potomanie : besoin irrépressible de consommer
une grande quantité de liquide non alcoolisé.
(troubles psychotiques, névrose hystérique)
La dipsomanie : besoin de consommer de façon
épisodique de grandes quantités d’alcool. Une des
formes cliniques des problématiques alcooliques.
Le mérycisme : chez le nourrisson ou l’enfant,
régurgitation et rumination du bol alimentaire
Le pica : ingestion de substances non comestibles.
La coprophagie (ingestion de matière fécale) est
une des variétés fréquentes de pica
Les troubles des conduites instinctuelles (suite)
Les troubles du contrôle sphinctérien
Peuvent survenir pendant l’enfance ou concerner des patients
adultes déficitaires.
Énurésie : émission involontaire d’urine, le plus souvent la
nuit, à un âge où le contrôle mictionnel est normalement
acquis (enfant>5 ans). Traduit une conflictualité interne. On
parle d’énurésie primaire quand le contrôle sphinctérien n’a
jamais été acquis et d’énurésie secondaire quand celle-ci
survient après une période plus ou moins longue de propreté.
Incontinence : émission involontaire d’urine chez un adulte
(démence, épisodes confusionnels, schizophrénie)
Encoprésie : absence de contrôle sphinctérien anal à un âge
ou la propreté est normalement acquise. (psychoses,
démences)
Les troubles des conduites instinctuelles (suite)
 les conduites suicidaires :
Tentative d’atteinte de sa propre vie, on parle de
tentative de suicide ou tentative d’autolyse. Gravité
variable, commise soit sous le coup d’impulsion
irrépressible (on parle de raptus suicidaire), soit
préméditée. Peut être un appel à l’aide.
Moyens utilisés : prise de médicaments ou toxiques
phlébotomie (coupure veines poignet
et bras)
défenestration, pendaison
suicide par arme blanche ou à feu
suicide par noyade, gaz, etc…
Les troubles des conduites sociales
Non-respect des codes sociaux chez une personne en
âge de les avoir intégrés :
le passage à l’acte agressif : signe la plupart du temps
des troubles caractériels ou psychopathiques. Parfois
dans le cadre de la maladie alcoolique, si emprise de
l’alcool ou toxicomanie
La perversité : satisfaction à transgresser les règles et
à infliger des souffrances à autrui sans ressentir
aucun sentiment de culpabilité ni de regret. Si
déviation de conduites sexuelles, on parle de
perversion
•
•
•
•
Les troubles des conduites sociales (suite)
L’attentat aux mœurs : trouble des conduites
sexuelles et pouvant se manifester par de
l’exhibitionnisme (obtention de plaisir sexuel par
l’exhibition de ses organes génitaux devant une
personne prise au dépourvu)
La kleptomanie : impulsion obsédante à voler des
objets
Le jeu pathologique : addiction à jouer à divers
jeux (casino) sans pouvoir s’arrêter
La pyromanie : impulsion obsédante à allumer
des incendies
Les manifestations symptomatiques spécifiques
La somatisation et les troubles psychosomatiques.
Dans la somatisation, le corps conserve son intégrité
fonctionnelle et anatomique, il représente un
instrument, une scène qui va parler du conflit psychique
qui est à l’œuvre.
Dans le trouble psychosomatique, il y a une atteinte de
l’organe qui peut être la conséquence somatique
d’affects ou de pulsions réprimés. C’est la dimension
psychologique qui prévaut dans la survenue et
l’évolution de la problématique physique existante
(difficulté à être en contact avec ses émotions, les
pensées sont collées au réel comme anesthésiées
Les manifestations symptomatiques spécifiques (suite)
Dans certains troubles somatiques, la dimension
psychologique est contingente, c’est-à-dire qu’elle est
reconnue comme étant en partie la cause du trouble
(affections dermatologiques, ulcère gastroduodénal,
colopathie fonctionnelle)
Selon le modèle analytique, c’est le retour du refoulé qui
apparaît sous la forme de symptômes physiques
Selon le modèle cognitivo-comportemental, l’individu ne
dispose pas toujours des moyens affectifs et cognitifs adaptés
pour traiter l’événement traumatique souvent par défaut
d’apprentissage. Les réactions biologiques concomitantes
sont excessives, voire délétères pour l’organisme et peuvent
engendrer une pathologie somatique
Les manifestations symptomatiques spécifiques (suite)
Les phénomènes régressifs
Retour d’un sujet à des états psychiques de croissance
antérieurs et à priori dépassés. Processus défensif normal
permettant à la personne de s’adapter à une situation
nouvelle et/ou stressante. Phénomène qui peut être
transitoire, au moment où ses capacités de gestion de ses
conflits internes sont dépassées. La maladie favorise le
processus de régression, l’IDE veille à le respecter mais
doit également accompagner la reprise d’autonomie de la
personne.
Chez le sujet malade, le phénomène peut perdurer. Il
empêche la participation active de la personne au
processus thérapeutique avec des phases de régression.
Les manifestations symptomatiques spécifiques
 Le syndrome confusionnel
correspond à un état pathologique caractérisé par une
désorganisation globale des processus psychiques. Il
traduit un dérèglement du système nerveux central
La confusion se traduit par plusieurs symptômes :
 Un trouble de l’attention (déficit)
 Une désorientation temporo-spatiale
 Une perturbation des opérations intellectuelles
complexes
Si la cause est corrigée, l’état aigu est réversible mais
parfois il marque le début d’une affection non réversible
Les causes du syndrome confusionnel
Elles peuvent être multiples :
 Les causes neurologiques (syndrome méningé, hypertension
intracrânienne, tumeurs cérébrales, crises d’épilepsie, etc...)
 Les causes vasculaires (hémorragies méningées, hématomes
sous-duraux, etc…)
 Les causes infectieuses (méningite, septicémie, etc…)
 Les carences vitaminiques (Vit B1)
 Le sevrage brutal suite à une intoxication prolongée (alcool,
drogues, etc…)
 Les carences métaboliques (hypoglycémie, insuffisance rénale,
etc…)
 Les causes endocriniennes (maladie de Basedow, insuffisance
surrénale aiguë)
 Les causes psychiques (BDA, psychose puerpérale, etc…)
Le syndrome confusionnel (suite)
La confusion chez la personne âgée
Le syndrome est souvent caractérisé par un aspect
onirique (délire proche du rêve, vécu et agi). Le sujet
est hagard, avec le regard flou, vêtu de façon négligée
et dans un état d’hébétude.
La confusion entraîne plusieurs risques :
- Une perte importante d’autonomie
- Une durée longue d’hospitalisation
- Un syndrome de glissement
Les manifestations symptomatiques spécifiques
(suite)
La violence et le risque de passage à l’acte
Ces symptômes sont très présents au sein des
services de psychiatrie. Certaines pathologies y
sont plus sujettes de par leur construction
psychique (psychose, personnalité antisociale,
états maniaques, etc…) les patients étant dans
l’incapacité de gérer leurs pulsions.
Les causes de la violence :
Elle peut être déclenchée par une situation
provoquant une atteinte narcissique chez la
personne.
Les causes de la violence (suite)
Selon le modèle analytique, les causes de la violence sont
multiples et peuvent correspondre à :
• Une quête d’objet : recherche d’un contact, d’une relation
avec une personne qui va reconnaître le sujet comme une
personne digne d’être aimée et qui va pourvoir résister à la
destructivité qui est dirigée vers elle (comportements
antisociaux)
• Une recherche de contenance : la personne est incapable
de contenir et de transformer en représentations et en
mots son vécu intérieur émotionnel et pulsionnel, il est
violent pour échapper à son état intolérable de confusion
interne. Il cherche à l’extérieur les limites et la contenance
qu’il n’a pas à l’intérieur de lui-même (chez tous types de
structuration psychique)
Les causes de la violence (suite)
• Une défense contre une menace narcissique : les atteintes
narcissiques, parfois minimes pour l’observateur, parfois
avérées peuvent déclencher de façon récurrente des
comportements violents.
• Une recherche de toute-puissance : par la violence, la
personne cherche à affirmer une domination sur l’autre.
L’investissement de la motricité et le recours à l’agir sont
des voies d’évacuation d’expériences émotionnelles
insupportables, que la personne ne peut contenir ou
transformer. L’agir violent se substitue au travail psychique.
• La violence peut être retournée contre soi, elle vise à
apaiser l’angoisse et à soutenir le sentiment d’exister.
• De même la destructivité arrive quand une personne ne
peu contenir sa pulsionnalité, il n’y pas de sentiment de
culpabilité insufflé par le Surmoi
Les manifestations symptomatiques spécifiques
 Le risque suicidaire
Trois modes :
- idéation suicidaire
- tentative de suicide
- Suicide
- Peut avoir plusieurs objectifs
- Présence de situations repérées comme étant à risque
 Les stratégies manipulatoires
Les comportements s’expriment de façon inconsciente et
leur finalité est d’obtenir une satisfaction immédiate,
parfois impérieuse. Les personnes sont incapables
d’élaborer autrement.
Les manifestations symptomatiques spécifiques
 Les troubles du comportement chez l’enfant
Le sens des comportements agressifs chez
l’enfant
Les conduites auto-agressives
Les conduites d’opposition
Le mensonge
Le vol
Les fugues
En guise de conclusion…
• La sémiologie psychiatrique est très riche. Elle doit être
bien maîtrisée pour se repérer dans les différentes
pathologies.
• La part des examens complémentaires est très faible en
psychiatrie ce qui rend la clinique centrale+++
• L’observation infirmière est un outil clinique
particulièrement utile au raisonnement médical
psychiatrique qui s’opère collectivement
• Importance des temps de réunions et de synthèse en
psychiatrie pour partager les observations cliniques des
différents membres de l’équipe et affiner la
connaissance clinique du patient
bibliographie
• Introduction à la psychologie de l’adulte, Evelyne
Pewzner, collection Armand Colin, mars 2003
• Psychopathologie de l’adulte, Quentin Debray,
Bernard Granger, Franck Azaïs, collection les âges
de la vie, Masson, août 2005
• Le sujet, son symptôme, son histoire Frédéric
Dubas, Catherine Thomas-Antérion, les belles
lettres, janvier 2012
• Processus psychopathologiques, U.E. 2.6
Masson, 2011