Transcript LA PUBERTE
Le retard pubertaire Albane SIMON Endocrinologue Diabétologue Pédiatre Centre hospitalier de Versailles Centre Hospitalier de Rambouillet Hôpital Necker Enfants Malades [email protected] Barbara NERAUD Endocrinologue diabétologue Centre Hospitalier Sud Francilien [email protected] Puberté normale et Retard pubertaire DEFINITION DE LA PUBERTE Période de transition entre l’enfance et la vie adulte Caractérisée par : développement des caractères sexuels secondaires et des organes génitaux accélération de la croissance staturale acquisition de la fonction de reproduction Il existe des variantes de la puberté normale à différencier des pubertés pathologiques Dans 95 % cas entre 8 et 13 ans chez la fille entre 10 et 14 ans chez le garçon Retard pubertaire après 13 ans chez la fille après 14 ans chez le garçon MECANISME Mécanismes d’initiation encore incompris Rôle du système nerveux central GABA inhibiteur Glutamatate activateur Rôle du noyau arqué dans régulation de sécrétion du LHRH Axe hypothalamo-hypophysaire-gonadique pendant la puberté apparition d’une sécrétion pulsatile de LHRH qui stimule la sécrétion de LH – FSH Pics nocturnes initialement Puis diurnes PUBERTE SURRENALIENNE: ADRENARCHE Augmentation de la sécrétion des androgènes surrénaliens vers 6-7 ans jusqu’à la puberté : SDHA puis 4androstènedione Responsable en partie de la pilosité pubienne Rôle dans déclenchement de la puberté? CROISSANCE PUBERTAIRE Discret ralentissement pré-pubertaire plus marqué chez garçon Puis accélération staturale: gain de 7-9 cm/an (5 cm) Fille : dès l’apparition des seins Garçon : 2ème partie de puberté Age moyen du pic de croissance: 12 ans (F) - 14 ans (M) Pic de croissance pubertaire: 25.3 ± 4.1cm (F) 27.6 ± 3.6cm (M) Maturation osseuse : Age osseux 13 à 17 ans Après ménarche croissance résiduelle = 4 à 13 cm +2DS M -2DS 13-13, 6 ans Croissance pubertaire Croissance prépubertaire DEVELOPPEMENT DES CARACTERES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LA FILLE 1 er signe : bourgeon mammaire âge moyen : 10.9 ans Pilosité pubienne: dans les mois suivants Pilosité axillaire: 12 à 18 mois plus tard Modification des organes génitaux externes Premières règles: âge moyen : 12.5 - 13 ans 18-24 mois après apparition des seins DEVELOPPEMENT DES CARACTERES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LA FILLE 1 er signe : bourgeon mammaire âge moyen : 10.9 ans Pilosité pubienne: dans les mois suivants Pilosité axillaire: 12 à 18 mois plus tard Modification des organes génitaux externes Premières règles: âge moyen : 12.5 - 13 ans 18-24 mois après apparition des seins Retard pubertaire : absence de développement de seins à l’age de 13 ans A différencier de Puberté lentement évolutive (S2…) Aménorrhée primaire : absence de règes 4 ans après développement des seins, ou après l’âge de 16 ans ! Retard pubertaire simple de la fille = diagnostic d’élimination (30% cas. Sedlmeyer JCEM 2002 ) Stades DE : Développement seins LA (S) et pilosité pubienne STADES TANNER des CHEZ FILLE selon la classification de Tanner Développement mammaire S1 - S2 - S3 - S4- S5- prépubère, simple saillie du mamelon bourgeon mammaire, élargissement de l’aréole élargissement de la saillie du sein et de l’aréole s’accentue, leurs contours ne sont pas distincts projection en avant de l’aréole et du mamelon qui forment une saillie en avant du plan du sein sein adulte: aréole se confond avec le contour général du sein, seul le mamelon fait saillie Pilosité pubienne P1P2- P3- P4- P5- absence de pilosité pubienne quelques poils longs pigmentés surtout sur les grandes lèvres poils plus denses, plus épais, bouclés s’étendant peu audessus de la symphyse pubienne pilosité adulte moins étendue, sans extension à la cuisse pilosité adulte, extension à la partie interne des cuisses (P) Développement des seins DOSAGES HORMONAUX CHEZ LA FILLE Oestradiol plasmatique avant puberté : taux bas < 20 pg/ml à la puberté : élévation jusqu’à 75 pg/ml en début de puberté taux d’oestradiol inconstamment corrélé à la clinique Testostérone : Prépubère <0,3 ng/ml Pubère <0,5 ng/ml DEVELOPPEMENT DES CARACTERES SEXUELS SECONDAIRES CHEZ LE GARCON 1 er signe : augmentation du volume testiculaire > 30 x 20 mm âge moyen : 11,7 ans Secondairement apparition de la pilosité pubienne et développement de la verge (âge moyen : 13 ans) Gynécomastie fréquente – transitoire Pilosité axillaire vers P2, faciale vers P3 Spermatogenèse vers G3-4 et P2-4 (AO 13,5ans environ) Développement des caractères sexuels secondaires Orchidomètre 35mm G4 13,7 ans 30 mm G3 25 mm 12,8 ans G2 11,7ans 40-45mm G5 14,8ans Volume testiculaire en fonction de l’âge Zachmann et al. Helv Paediatr Act 1974 STADES DE TANNER CHEZ LE GARCON Stades : développement des organes génitaux (G) et pilosité pubienne (P) selon la classification de Tanner Organes génitaux G1 - G2 - G3 - G4- G5- testicules, scrotum, pénis de taille prépubère croissance des testicules, peau scrotale plus rouge, rugueusepénis inchangé croissance du pénis en longueur, allongement du scrotum contour du gland devient visible, pigmentation du scrotum organes génitaux adultes Pilosité pubienne P1P2- P3- P4- P5- absence quelques poils longs légèrement pigmentés à la base du pénis poils pubiens pigmentés, bouclés limités à une petite zone autour de la base du pénis pilosité type adulte peu fournie, sans extension au-delà des plis inguinaux pilosité adulte, extension sur les cuisses Développement des caractères sexuels secondaires chez le garçon Age moyen de l’évolution pubertaire 11,7 G2 12,8 G3 13,8 G4 14,9 G5 10 11 12 13 14 15 16 17 ans Marshall, Tanner Arch Dis Child 1970 DOSAGES HORMONAUX CHEZ LE GARCON Testostérone plasmatique avant puberté : taux bas < 0.3 ng/ml à la puberté : augmentation progressive accélération staturale si taux > 1 ng/ml taux adulte : 3-10 ng/ml RETARD PUBERTAIRE : Absence de développement des caractères sexuels secondaires au-delà de 13 ans chez la fille 14 ans chez le garçon A VOUS DE JOUER! Que faire devant un retard pubertaire ? Cas clinique n°1 Une jeune femme de 18 ans vous consulte pour aménorrhée primaire Terminale bac pro, pas de sport, origine portugaise Mère réglée à 13 ans ménopause à 45 ans, sœur réglée à 17 ans, mesure 1,70m Apparition de poils pubiens il y a un an • Taille : 150 cm, taille cible 165 cm • Poids : 72 kg • BMI : 32 • Développement psychomoteur normal • Leucorrhées une fois par mois depuis 1 an, qqs spottings • Absence de pilosité axillaire, pilosité pubienne depuis 1an 1/2 • Discret soulèvement des mamelons depuis quelques semaines Courbe de croissance Age osseux Autres examens complémentaires Echographie pelvienne sus-pubienne : utérus 4,3 cm de long, ovaires non visualisés Mammographie : tissu mammaire présent de manière bilatérale Echographie rénale : normale Explorations hormonales FSH 54 UI/l et LH 15 UI/l Prolactine 12 ng/ml Testostérone totale 0,40 ng/ml, Delta-4-androstenedione 0,73 ng/ml, SDHEA 2055 ng/ml Biologie « standard » normale Caryotype 45, X0 Pas d’argument pour la présence de séquences de chromosome Y en PCR Autres informations cliniques Antécédents d’interventions ORL bilatérales après l’âge de 10 ans pour otites chroniques Écartement des mamelons Nombreux naevi Palais ogival Implantation basse des cheveux et des oreilles Cubitus valgus Pas d’argument clinique pour une cardiopathie, écho cardiaque normale Etiologies des aménorrhées primaires d’origine ovarienne ? Quelle prise en charge pour l’induction de la puberté chez la fille ? Particularité du syndrome de Turner ? Retards pubertaires par insuffisance gonadique Formule hormonale Estradiol ou testo effondrées Gonadotrophines élevées Etiologies chez la fille Congénitales Syndrome de Turner Dysgénésies gonadiques familiales ou sporadiques XX et XY Déficit en aromatase, déficit du récepteur aux E2 Mutation récepteur de la LH, R de la FSH etc… Acquises Insuffisance ovarienne auto-immune (APECED ou PEAI type 1 gène AIRE) Radio et chimiothérapie (alkylants, antimétabolites, alcaloïdes), chirurgie des ovaires (torsions, kystes) Galactosémie congénitale Syndrome de Turner Monosomie X (50% des cas perte complète) 1/1500 à 1/2500 naissance filles Sd dysmorphique + impubérisme + retard croissance + dysgénésie gonadique 10 à 30% de règles spontanées mais aménorrhée 2aire après qqs temps Présence d’un Y : risque de gonadoblastome X en anneau : retard mental Intérêt majeur du traitement par GH Autres causes congénitales ou acquises Déplétion de la réserve ovarienne Prémutation du sd de l’X fragile (50 à 200 répétitions de CGG dans le gène FMR1) Sd d’ataxie-télangiectasie, (sd cérébelleux, déficit immunitaire tumeurs) (gène ATM) Blocage maturation folliculaire Sd BPES blépharophimosis – ptosis – epicanthus inversus (gène FOXL2) Mutation LH-R (aménorrhée primaire sans anomalie des caractères sexuels secondaires) Mutation inhibitrice du FSH-R (follicules bloqués au stade antral) Hypoplasie surrénalienne (SF1, StAR) Sd APECED Accélération de l’apoptose folliculaire sd de Turner, galactosémie, chimio et radiothérapie Quelques autres causes rares Résistance complète aux androgènes : Déficit en aromatase et mutation du R aux E2 phénotype féminin avec des seins, aménorrhée primaire, absence de pilosité pubienne présence d’un vagin sans utérus caryotype XY Pseudohermaphodisme féminin, virilisation à la puberté, OPK, grande taille, retard maturation osseuse Réversions sexuelles : mutations de StAR, WT1, SF1, SRY Caryotype XY, phénotype féminin Chez le garçon Syndrome de Klinefelter : caryotype 47,XXY, Prévalence estimée à 1/600 Radiothérapie : insuffisance leydigienne dès 6 Gy, azoospermie si > 24 Gy Chimiothérapie : surtout infertilité Cryptorchidie bilatérale non corrigée, orchidopexie « traumatique » Mutation du R de la LH ne concernant que la LH et pas l’hCG Syndrome de Noonan Induction pubertaire chez le fille Estreva 1,5 mg ¼ cp 1 jour/2 Estreva 1,5 mg ¼ cp /j Oromone 2 mg 1 cp /24 h Estreva + Duphaston Climaston Induction pubertaire (2) Progestatif : Lutéran Duphaston Climaston Pas plus de 3 ans d’oestrogénothérapie seule Sauf si la dose d’oestradiol est faible (< 0,4 mg/jour) Introduction des progestatifs pourra être débutée même si la dose d’oestradiol n’atteint pas encore 2 mg Induction pubertaire (3) Induction pubertaire à débuter dès que Age osseux >11 ans Si hypogonadisme diagnostiqué après l’âge pubertaire : la phase d’oestrogénisation initiale pourra être raccourcie de 6 mois. Adaptation à chaque cas Même si petite taille Débuter à faible dose Ex : Si développement mammaire insuffisant : augmentation des doses plus importantes Prise en charge psychologique +++ Induction de la puberté chez le garçon Objectifs Induire la virilisation Accélérer la vitesse de croissance sans altérer le pronostic de taille Assurer une activité sexuelle normale par la suite Limiter les conséquences osseuses de l’hypogonadisme +/- Induire une puberté spontanée (retard simple) Améliorer la tolérance psychique (retard simple) Induire la fertilité Quand ? Comment ? Testostérone pour développer les caractères sexuels secondaires Gonadotrophines ou GnRH pour induire la spermatogénèse Les stéroïdes sexuels : testostérone Quand : pas avant 14 ans ou AO > 12 ans Doses progressivement croissantes pour respecter une vitesse normale de développement osseux et statural Testostérone retard injectable : Androtardyl® Eviter la Pantestone® car pas assez efficace et pb d’observance Grande fluctuation des taux de testostérone avec le temps Peu de données pour les formes trandermiques, non remboursées Quelles doses ? Gonadotrophines Quand ? GnRH ? À la naissance ?? Chez les adolescents ? Au moment du souhait de paternité Induit la puberté et la croissance testiculaire Entretien par hCG pour maintenir l’effet ? Combinaison hMG/hCG ou rFSH/hCG hCG : 1250 à 5000 UI x 3/sem en SC, adapter au taux de testo hMG : 12,5 à 150 UI x 3/sem rFSH : 75 à 100 UI x 3/sem Résultat La taille testiculaire après ttt dépend du volume initial en général, le volume testic reste inférieur à la normale dans les HGHG congénitaux On restaure rarement une spermatogenèse normale dans les HGHG congénitaux mais l’oligospermie n’exclut pas une fertilité spontanée. Effets indésirables : gynécomastie, anticorps antihCG Que faire devant un retard pubertaire ? Cas clinique n°2 Un jeune homme de 16 ans vous consulte pour trouble de la croissance Pas d’antécédent particulier Cassure de la courbe de croissance vers 8-10 ans 1 frère avec puberté normale 175 cm 1 sœur réglée à 13 ans, 157 cm Trouble de la fertilité chez la mère, 165 cm, père RAS 180 cm • 62 kg, 1,62m • Pilosité pubienne présente • testis droit non palpable, testis gauche taille d’une olive • verge 3 cm •Hyposmie Courbe de croissance Age osseux Autres examens complémentaires Échographie testiculaire : Testis gauche en position normale mesurant 18 mm de hauteur Testis droit en avant de la symphyse pubienne également de taille infantile Autres examens complémentaires Bilan hormonal : Testostérone totale 0,3 ng/ml, SBP 38 nmol/l FSH < 0,4UI/l passe à 4,4 sous LHRH LH < 0,4UI/l passe à 2,4 sous LHRH Inhibine B basse à 22 pg/ml, AMH à 160 pmol/l Prolactine 5 ng/ml Test au synacthène : F passe de 15 à 24 µg/dl Hypoglycémie insulinique : GH passe de 0 à 5,5 mUI/l, IGF1 271 ng/ml (N 127 à 903) TSH 2,6 mUI/l, T4L 14 pmol/l Autres examens complémentaires IRM hypothalamo-hypophysaire normale Evolution sous traitement Androtardyl 1 ampoule/mois pendant 3 mois Testo totale 5 ng/ml, FSH et LH indétectables Accélération de la croissance : +2cm Début de mue de la voix, barbe, érections, testicules toujours infantiles Hypoglycémie insulinique : GH passe de 5 à 36 mUI/l, F passe de 6 à 20 µg/dl : pas de déficit antehypophysaires combinés Enquête Génétique Absence de mutation des gènes impliqués dans le syndrome de Kallmann : KAL1 FGFR1 PROK2 PROKR2 FGF8 Sarah 14 ans 6 mois Absence de développement pubertaire Antécédents personnels et familiaux : Naissance : 37SA, PN = 2170g, TN = 45 cm, PC = 33 cm, RCIU Pas d’antécédent médico-chirurgical notable Histoire de la maladie : Juillet 1995 : 14 ans 6/12 Absence de développement pubertaire Infléchissement de la vitesse de croissance staturale Consultation endocrinologue pédiatre Que faites vous? 1/- Croissance 2/- Anamnèse et clinique Anamnèse : Céphalées, flou visuel Plainte concernant taille et absence de seins Cliniquement : A1 P1 S1 Neuro : Céphalées Examen symétrique Champ visuel au doigt : normal, mais flou visuel Examens complémentaires en urgence ? 2/- Anamnèse et clinique Anamnèse : Céphalées, flou visuel Plainte concernant taille et absence de seins. Cliniquement : A1 P1 S1 Neuro : Céphalées Examen symétrique Champ visuel au doigt : normal, mais flou visuel Examens complémentaires en urgence ? IRM hypophysaire Fond d’œil, champ visuel 3/- IRM cérébrale 3/- IRM cérébrale Volumineux craniopharyngiome extension sellaire et supra sellaire. Composante kystique. 4/- Prise en charge neuro - chirurgicale Prise en charge neuro-chirurgicale urgente : Pose de réservoir d’Omaya (affaissement du kyste et décompression) Chirurgie d’exérèse Tumeur sellaire et supra sellaire, voie Adhérence à l’hypothalamus Exérèse incomplète : résidus tumoral 5/-Explorations hormonales : Axe thyréotrope : Prolactine : PRL = 6,9 ng/mL Axe corticotrope : T4 = 5 pmol/L (N = 10-20) T3 = 2,7 pmol/L (N = 3,7-9,5 ) Cortisol 8h = 1,35 μg/dL (effondré) Post hypophyse : après 20h de restriction.hydrique : Axe somatotrope : IGF1 = 2 ng/mL Test de stimulation de la GH par ornithine : déficitaire Iono sang = Na = 158 mmol/L, prot = 75g/L, osmolarité = 317 mosm/L Absence de concentration des urines Diabète insipide Pic GH = 1,6 ng/mL Axe gonadotrope : E2 < 10 pg/mL 5/- Pan Hypopituitarisme 07/95 T4 (pmol/L) 5 N = 10-20 Prolactine (ng/mL) 10 Déficit thyréotrope : Lévothyrox 50μg/j N= 2-18 Cortisol 8H (μg/dL) 1,35 N >16-20 IGF1(ng/mL) N= Test de stimulation GH (ng/mL) 2 Déficit corticotrope Hydrocortisone : 20 mg x2 (20mg/m2/j) Ornithine : pic = 1,6 N>10 E2 (pg/mL) <10 Syndrome polyuro-polydipsique Déficit gonadotrope Estreva : 0,4 mg / 2j Diabète Insipide Minirin 0,1 mg x2/jour 6/- Substitution et surveillance Thyréotrope : Corticotrope : Hydrocortisone : 10 mgx2/j (20 mg/m2/j)……………..10 - 5 mg/j (10 mg/m2/j) Diabète insipide : Lévothyrox 50 μg/j à …………………………….125μg/j Minirin : 0,1 mgx2/J à………………. 0,6 mgx2/j Gonadotrope : 17β Estradiol 0,4 mg / 48h puis 17β Estradiol 0,4 mg / 24h puis Provames 2 mg et Duphaston, puis Provames 2 mg et Lutéran, puis Climaston Et Andractim pour pilosité pubienne Surveillance poids/ tolérance glucidique Champ visuel Surveillance IRM Pas de traitement par GH : Résidu tumoral, 1995 (pas de protonthérapie) Diagnostic et exérèse Puis substitution Paul, 15 ans Consultation pour « retard de croissance » Antécédents : Personnels Né à 37 SA, eutrophe. OGE normaux à la naissance Asthme allergique Familiaux : Père : 174 cm, puberté « normale » Mère : 161 cm, R1 à 15 ans Histoire de la maladie : Ralentissement statural depuis l’âge de 13 ans Absence de démarrage de la puberté Cliniquement 15 ans P2 A2 G1 Verge infantile = 4 cm, Testicules pré-pubères 30 x 20 mm Examen neurologique normal, pas de céphalées, myopie Pas de gynécomastie Thyroïde normale Dit « ne pas bien sentir les odeurs » Que faites vous? Croissance Examens complémentaires : Examens complémentaires : IGF1 = 126 ng/mL (normal pour le stade pubertaire) Testostérone = 0,23 ng/mL LH = 1,7 UI/L; FSH = 1,7UI/L PRL = 5 ng/mL T4 = 9,75 pmol/L, T3 = 4,99 pmol/L, TSH = 1,47 mUI/L Pas de syndrome inflammatoire Age osseux 13 ans IRM cérébrale IRM cérébrale Hypophyse : normale Bulbes olfactifs présents, normaux Retard pubertaire simple Ralentissement statural lié au retard pubertaire Indication à induction pubertaire ? Ralentissement statural lié au retard pubertaire Indication à induction pubertaire Apparition de signes de virilisation Accélération de croissance staturale Testostérone intra-musculaire : 25 mg/15 jours, pendant 6 mois Evolution : Revu à 6 mois : A3 P3 testicules = 35 x 25 mm 50 mg/15 jours, pendant 6 mois, puis arrêt de traitement Revu à 14 mois (2 mois après arrêt de testostérone) : A4P4 testicules = 45 x 30 mm, voix rauque IGF1 = 350 ng/mL (normal pour le stade pubertaire) Testostérone = 1,14 ng/mL Yerimefall, 15 ans 2 mois Consultation pour verge de petite taille Antécédents : Personnels Né à 40 SA, eutrophe. Période néonatale : 2 testicules en place, pas de notion de micro pénis Pas d’antécédent médicochirurgical connu Familiaux : Origine sénégalaise Père : 175 cm, puberté « normale » Mère : 164 cm, R1 à 13 ans Histoire de la maladie : Surpoids : 8 ans Pilosité pubienne apparue à 12 ans 1/- Cliniquement Taille = 171 cm (+0,5 DS) Poids = 80 kg (+ 3 DS) BMI = 27,3 Kg/m2, répartition diffuse des graisses Stade pubertaire : A3 P3 Verge = 5 cm x 2, enfouie Testicules : 40 x 20 mm Pilosité corporelle pauvre Adipomastie mammaire Céphalées fréquentes, examen neurologique normal Augmentation du volume testiculaire, mais virilisation insuffisante absence d’accélération de la croissance staturale 1/- Cliniquement Taille = 171 cm (+0,5 DS) Poids = 80 kg (+ 3 DS) BMI = 27,3 Kg/m2, répartition diffuse des graisses Stade pubertaire : A3 P3 Verge = 5 cm x 2, enfouie Testicules : 40 x 20 mm Pilosité corporelle pauvre Adipomastie mammaire Céphalées fréquentes, examen neurologique normal Augmentation du volume testiculaire, mais virilisation insuffisante absence d’accélération de la croissance staturale NB : Avait consulté un confrère au préalable : A 12 ans : testostérone = 0,18 ng/mL A 14 ans : testostérone = 1,3 ng/mL 3/- Courbe de croissance 4/- Examens complémentaires Testostérone = 0,2 ng/mL FSH = 2,6 mUI/mL, LH = 0,44 mUI/mL Δ4 androstènedione = 0,64 ng/mL E2 < 10 pg/mL Prolactine = 66 ng/mL IGF1 = 600 ng/mL T4 = 14 pmol/L, TSH = 1,49 mUI/L Caryotype = 46 XY Age osseux : 14 ans Donc : Puberté peu évolutive Taux de testostérone infantile Hyperprolactinémie 4/- Examens complémentaires Testostérone = 0,2 ng/mL FSH = 2,6 mUI/mL, LH = 0,44 mUI/mL Δ4 androstènedione = 0,64 ng/mL E2 < 10 pg/mL Prolactine = 66 ng/mL IGF1 = 600 ng/mL T4 = 14 pmol/L, TSH = 1,49 mUI/L Caryotype = 46 XY Age osseux : 14 ans Donc : Puberté peu évolutive Taux de testostérone infantile Hyperprolactinémie IRM cérébrale IRM hypophysaire T1 avant gado T2 IRM hypophysaire T1 avant gado T2 IRM hypophysaire : Adénome hypophysaire mesurant 9 mm, tige normale Micro adénome responsable de : - Hyperprolactinémie - Arrêt de développement pubertaire 5/- Poursuite des explorations Freination de l’hormone de croissance sous HGPO : GH < 0,25 ng/mL IGF1 = 435 ng/mL Examen ophtalmo : AV = 10/10, pas d’œdème, fond d’œil normal 6/- Evolution sous traitement Age 15 6/12 16 ans 16 9/12 17 10/12 P4 A3 testicules 45 x25 mm Verge 6,5 cm Gynécomastie P4 A3 testicules 45 x25 mm Verge 7 cm Diminution gynécomastie P4 A5 testicules 45 x 35 mm Verge 8 cm Diminution gynécomastie Arrêt des céphalées P5 A5 testicules 45 x 35 mm Verge 8 cm Arrêt de la gynécomastie Dostinex 1 cp/Semaine 1 cp/Semaine 1 cp/Semaine 1 cp/Semaine PRL(ng/mL) 3,3 3,2 3,1 8 Testostéron e (ng/mL) 1,2 2,2 2,2 3,7 T4 (pmol/L) 14 17 Taille Adénome 7x4 mm 5 mm Diagnostic prolactinome Début de traitement 7/- Evolution : Passage en endocrinologie adulte A 20 ans : Pas de céphalées, pas de trouble visuels, pas d’asthénie Pas de gynécomastie, pas de galactorrhée Développement pubertaire : A5P5, Volume testiculaire : 25 mL, Verge = 8 mm Ex complémentaires : 8/- Explorations hormonales à 20 ans Prolactine = 0,7ng/mL Testostérone totale : 4,6 ng/mL SHBG = 21,5 nmol/L (Testostérone bio-disponible = 2,75 ng/mL) LH = 6,6 mUI/L, FSH = 3,9 mUI/L T4 = 14,35 pmol/L; TSH = 1,85 mUI/L IGF1 = 491 μg/mL IRM : micro-adénome de 4 mm Au total Absence d’évolution de la puberté et Absence d’accélération de la croissance en période pubertaire Liées à micro adénome à PRL Evolution favorable Hypogonadismes d’origine haute Epidémiologie de l’hypogonadisme hypogonadotrope congénital 2 à 5 fois plus fréquent chez le garçon que chez la fille Chez le garçon : 1/4000 à 1/10000, certainement sousestimé La majorité des cas sont sporadiques HGHG congénital isolé : diagnostic le plus souvent chez l’ado ou l’adulte, rarement en période néonatale devant une cryptorchidie ou un micropénis HGHG syndromique : svt diagnostiqué dans l’enfance sur les autres symptômes (retard de croissance, troubles neuros, obésité, insuffisance surrénalienne, insuffisance antéhypophysaire…) Diagnostic - clinique Chez le garçon : Chez la fille : avant 6 mois (rare) : cryptorchidie, micropénis Retard pubertaire +++ surtout si persiste après 18 ans, cryptorchidie et micropénis Pilosité pubienne (trompeuse) aménorrhée primaire, développement des seins très variable, parfois normal. Diagnostic différentiel : aménorrhée hypothalamique fonctionnelle Dans les deux sexes : Toujours écarter hyperprolactinémie, tumeur hypophysaire, déficit antéhypophysaire associé, surcharge ferrique (hémochromatose juvénile) Taille normale pour l’âge (contrairement aux retard pubertaires simples) Retard de maturation osseuse et ostéoporose (adulte) Formes partielles : diagnostic difficile Etiologies Associés à d’autres endocrinopathies Déficits isolés mutations – du GnRH-R Mutations GnRH mutation LH-ß mutation FSH-ß mutation GPR54 idiopathique +++ (mutations non identifiées) DAX1 (hypoplasie surrénales) PROP1 (insuff antéhyp) leptine, récepteur leptine, POMC, etc (obésité morbide) Associés à des troubles neuro Kallmann (anosmie) Sd de CHARGE Sd de Willi-Prader Sd de Laurence-Moon Sd de Bardet-Biedl Sd de Gordon-Holmes etc… Syndrome de Kallmann HGHG + hypo ou anosmie (défaut de migration neurones à GnRH) Lié à l’X : mutation de KAL1 (anosmine) Autosomique dominant ou récessif : FGFR1, FGF8, PROKR2, PROK2, KAL2,3,4, … Diagnostic différentiel : HGHG sans anosmie (GNRH, GNRH-R, GPR54) syndrome de CHARGE ( coloboma, heart abnormalities, choanal atresia, mental retardation, genital and ear abnormalities) Agénésie des Bulbes olfactifs C Dodé, JP Hardelin Syndrome de Kallmann : arbre décisionnel génétique C Dodé JP Hardelin HGHG acquis Processus tumoral, traumatisme crânien, autre Infléchissement statural marqué +/- déficits antéhypophysaires associés +/- diabète insipide +/- HTIC, troubles visuels IRM cérébrale et hypophysaire indispensable Conclusion En quelques mots, ce qu’il faut retenir… Le retard pubertaire, c’est : Absence de seins chez la fille après 13 ans ou aménorrhée primaire après 15 ans (formes partielles) Absence d’augmentation du volume des testicules chez le garçon après 14 ans La pilosité pubienne est liée à l’adrénarche (androgènes surrénaliens) ORIENTATION DIAGNOSTIQUE RETARD SIMPLE RETARD PATHOLOGIQUE ATCD familiaux Absence de cause identifiable ATCD médicaux (maladies chroniques traitement) Ralentissement statural progressif (8 ans) Retard staturo-pondéral global AO < AC AO < 11-12 ans F / 13-14 ans G Ralentissement statural brutal Aucun signe pubertaire Volume testiculaire augmenté Examen normal Démarrage pubertaire sans progression Micropénis, ectopie testiculaire testicule < 10 mm, hypospade Aspect dysharmonieux Malformation (ligne médiane) Anosmie AO = AC Conduite à tenir devant un retard pubertaire Absence ou début de puberté ? Retard simple ou pathologique ? Nécessité de traiter ? Interrogatoire Famille: taille, puberté Atcd personnels Symptomatologie (céphalées, digestive, odorat) Nutrition Etat psychologique Examen clinique Courbe de croissance Stade pubertaire Dysmorphie Anomalies OGE Examens complémentaires Oestradiol/ Testostérone FSH, LH Age osseux LH, FSH aug Insuffisance gonadique Caryotype T4, TSH Créatinine, NFS, VS Ac transglutaminase LH, FSH N ou dim AO > 11-12 ans F > 13-14 ans G AO < 11-12 ans F < 13-14 ans G Insuffisance gonadotrope Retard simple Test au LHRH, Prolactine IRM cérébrale T4, TSH Test GH, Prolactine Pas de test au LHRH Chez la fille Le retard pubertaire simple est plus fréquent chez le garçon que chez la fille (9 pour 1) Chez la fille, il faut donc absolument penser à une cause organique En cas de petite taille associée : évoquer en tout premier lieu un sd de TURNER Aménorrhée primaire + développement mammaire normal + absence de pilosité pubienne : penser à la résistance aux androgènes Faire une écho pelvienne : présence et taille utérus, annexes ? Follicules ? Déterminer l’âge osseux Chez la fille, le retard pubertaire simple Diagnostic d’élimination Seule l’évolution spontanément favorable fait le diagnostic Sont en faveur : pas de path organique retrouvée, histoire familiale, retard maturation osseuse Tests hormonaux : pas de distinction possible avec un trouble organique si AO < 11 ans Chez le garçon Devant un HGHG, la présence d’une cryptorchidie et/ou d’un micropénis affirme l’origine congénitale et exclut un retard pubertaire simple Dans les HGHG congénitaux, il y a rarement un retard statural à l’origine du diagnostic DOSAGES HORMONAUX : Test au LHRH ? Test au LHRH : Phase prépubertaire: pic FSH>LH LH/FSH < 0,6 fille <2 garçon Phase pubertaire: pic LH>FSH LH/FSH >0,6 fille >2 garçon Et pic LH>6 mUI/ml Test plat: origine périphérique INDICATION : Retard pubertaire ou aménorrhée primaire Difficulté : entre 1 an et puberté, difficile de différencier déficit gonadotrope de réponse prépubertaire PAS DE BILAN SI PUBERTE NORMALEMENT EVOLUTIVE CLINIQUEMENT Taux de base des gonadotrophines: recherche d’une origine périphérique AUTRES MOYENS D’EVALUATION DE LA PUBERTÉ Age osseux: Radio de la main et poignet gauche Interprétation: Atlas de Greulich et Pyle Echographie pelvienne: Prépubère: utérus de 2-4cm de longueur Ovaires de petite taille avec possibilité de follicules<9mm Après les premières règles: Utérus de 5-8cm de longueur avec ligne de vacuité Ovaires de 3-10cm3, multifolliculaire (<15mm)