Traitement antibiotique en cas de morsures-griffures
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Transcript Traitement antibiotique en cas de morsures-griffures
Formation médicale continue
Commission des antibiotiques
Centre hospitalier d’ALTKIRCH
Traitement antibiotique en
cas de morsures - griffures
(chiens – chats)
Le 22 juin 2010
Dr Hicham BENTCHIKOU
Pasteurellose
Complication la plus fréquente des morsures animales
(0,1-0,5 pour 1000 habitants)
Coccobacille gram négatif
Pathogène chez l’homme
– Pasteurella multocida (57,6%)
– P canis (9,8%), P dagmatis (3,4%), P stomatis (2,8%), P ureae
(1,2%)
Portage variable selon l’espèce et la géographie
– 90% chats, 30% chiens, 80% bœufs, 60% chevaux …
2/3 pasteurellose humaines : blessures origine animale
– Morsure (85,4%), griffure (4,8%), léchage (1%), objets souillés
(0,8%)
– Animal incriminé : chien 54%; chat 19%; divers 15%
clinique
P d’inoculation focale aiguë
– Phlegmon circonscrit
24 h suivant la morsure ou griffure
Après 48-72 h : impotence fonctionnelle, trainées lymphatiques avec
adénopathies satellites (selon PE)
Fièvre modérée 38-38,5°C inconstante
Évolution spontanée guérison
Complications : arthrites aiguës suppuatives ou ostéites
P focale subaiguë
Plusieurs semaines après la forme aiguë
Oligoarthrites (interphalangiennes et métacarpophalangiennes)
Radio : décalcification
Septicémie
Infections abdominales
– péritonite ou appendicite
Pasteurellose après morsure de chat, à la 24e heure : phlegmon de la main et
traînée lymphangite du coude.
clinique
•
Infections respiratoires
•
•
•
Portage chez l’homme oropharynx (19 porteurs sur 49 sujets éleveurs de porcs contaminés)
bactérie opportuniste chez ID
Infections voies respiratoire sup :
• sinusite, angine,
• pneumopathie (grave, décès 1/3 cas)
• Épidémie soins continus (8 cas) bactérie retrouvée dans gaine de ventilation
•
P systémique
Chez l’ID (Kc, chimio, HIV..), évolution souvent fatale
– Manifestations respiratoires 56% (pleurésies, bronchites,
pneumopathies, abcès pulmonaire)
– Septicémie 30,3%
Traitement antibiotique
Résistances naturelles
Résistances acquises
Sensible : BL (sauf C1G), FQ, cyclines, cotrimoxazole
Intermédiaire : macrolides
Résistant : bas niveau AG, lincosamines
production bétalactamase (TEM ou ROB): résistance pénicilline G et
amoxicilline. Lévée d’inhibition par l’a. clavulamique
Traitement
– Augmentin® (50 mg/Kg amox) 3xj pendant 5 jours
– Allergie : Doxycycline (200 mg/j) (CI° chez enfant)
– Enfant (< 8 ans) : cotrimoxazole ou macrolide
Maladie des griffes du chat
80% des patients <18 ans (enfants ++)
Bartonella henselae et (Afipia felis)
Le chat se contamine par le réservoir tellurique
L’homme se contamine
– soit par griffure
– soit par léchage d’une plaie
B henselae retrouvée (PCR) dans les puces des
chats
Transmission à l’homme par l’ectoparasite
Contamination des griffes du chat par les lésions de
grattages occasionnées par les puces
Clinique
Forme typique : adénite régionale subaiguë
Incubation :2-3 semaines
Lésion d’inoculation
Adénopathie régionale selon PE
– Taille modérée, ferme, indolore, sans lymphangite ni périadénite
SG : fébricule, asthénie, céphalées, VS modérée
Évolution bénigne
– ADP résorption spontanée
– 15-50% abcédation (pus crémeux)
Formes
Ophtalmiques (les + fr inoculation palpébrale ou oculaire)
Neurologiques (encépalopathie chez l’enfant)
Hépatospléniques
Rhumatologiques (vertébres et os longs)
Chez l’ID (HIV ou transplantés CD4 < 100/mm3)
Maladie des griffes du chat : adénopathie axillaire
Diagnostic de certitude
Sérologie ++
taux élevé d’anticorps contre B henselae
Titre IgG>1/200 est significatif
Titre IgG>1/1600 valeur prédictive positive de 90% dans
l’endocartite
Manque de spécificité des trousses commerciales + variation
antigénique des souches de B henselae : interpréter les résultats
avec prudence
– Faux positives avec mononucléose infectieuse
Biologie moléculaire +
Bioptie ganglionaire, valves
PCR suivie d’une analyse des profils de séquensage
Culture sur milieux spécifiques
hémoculture ou tissus frais : exceptionnellement positif
REMIC
Traitement
Adénite régionale
Évolution spontanément favorable
Peu influencé par l’antibiothérapie
Abstention thérapeutique ?
Formes systémiques
– ATB ayant fait preuve « d’efficacité » :
Rifampicine 87%
ciprofloxacine 84%
Cotrimoxazole 58%
Gentamycine 73%
– Durée minimale 15 jours
Infections à germes aérobies et
anaérobies
Infections habituellement polymicrobiennes mixtes
(aérobie et anaérobie). Les germes isolés :
Staphylocoques
Streptocoques
Corynébactéries
Bacteroides
Fusobacterium
Apparentées pasteurelles
Groupe EF-4
Nesseria weaveri (M-5)
Capnocytophaga canimorsus (DF-2)
Weeksella zoohelcum (II-J)
Infections à germes aérobies
et anaérobies
fréquentes surtout après
morsures délabrantes de
gros animaux :
– Infections purulentes de
la porte d’entrée
– Placards érysipélatoïdes
– Cellulites
– Abcès
– Nécroses
– Gangrènes gazeuses
– Lymphangites
– Adénites
– Arthrites septiques
– Ostéomyélites
– Ténosynovites
Plus rarement :
–
–
–
–
Septicémies
Méningites
Endocardites
Abcès cérébraux
CAT devant une bléssure animale (1)
Interrogatoire
Nature de l’animale et statut vaccinal
(rage)observation vétérinaire pendant 10 jours
ATCD patients
•
•
•
•
Allergies médicamenteuse
Tares éventuelles
TRT en cours
Statut vaccinal
Examen clinique précise
Localisation, profondeur, œdème,signes d’infection,
écoulement et odeur
Estimation du risque de pénétration articulaire,
d’atteinte tendineuse
CAT devant une bléssure animale (2)
Prélèvements bactériologiques
Toute plaies vue après 6 heures ou plaie infectée
– Examen direct + culture
– Recherche d’anaérobies en cas de :
Abcès
Cellulite
Odeur fétide de l’exsudat
Etat septique
– Hémocultures en cas de fièvre >38,5°C
CAT devant une bléssure animale
(3)
Lavage au sérum physiologique
– si souillure importante, premier lavage à l’eau
et au savon
Antisepsie
– Polyvidone iodée, Dakin, chlorhexidine
Parage de la plaie
– Ablation tissus dévitalisés, débris, corps
étrangers
– Urgentiste sinon par le chirurgien
CAT devant une bléssure animale
(4)
Discuter la suture de la plaie
– Avant 6 heures, plaie non infectée sur terrain
sain oui
– Après 6 heures, plaie infectée, délabrement
tissulaire mal limité, chez l’ID, animal suspect
de rage NON
– Plaies faciales et plaies profondes de la main
CAT devant une bléssure animale
(5)
Indications de l’antibiothérapie après morsure
- Plaie d’emblée infectée
- Plaie vue après 6 heures, oedématiée,
- Siége particulier : face, main, aire génitale, suspicion
de pénétration osseuse ou articulaire,
- Terrain ID : diabète, splénectomie, cirrhose,
corticothérapie
CAT devant une bléssure animale
(6)
Choix de l’antibiothérapie
Doit couvrir à la fois :
– Les pasteurelles
– Staphylocoques et Streptocoques
– Anaérobies
1er intention :
– Augmentin® 3 prises pendant 5 j
– En cas de contre indication : Doxycycline
: pyostacine® ne couvre pas les anaérobies et est
souvent intermédiaire pour les pasteurelles
– NB
Complications ou morsures articulaires
– Augmentin® + Fluoroquinolone (ciprofloxaxine)