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Effigie de Marianne, symbole de la
République, de la nation républicaine
Importance des noms et prénoms
traduisant des origines italiennes ou
polonaises de ces victimes d’un
accident minier
Statues d’un forgeron et d’un mineur
symbolisant les activités ouvrières de la
ville de Montceau-les –Mines

Montceau-les-Mines : monument érigé (en
1905) en l’honneur des victimes de la mine et
portant diverses inscriptions ultérieures comme
celle qui est photographiée ici, datant de 1956
Ouvriers qui eux-mêmes apparaissent
ici comme les supports ou les piliers de
la nation républicaine…
Des immigrés ou descendants
d’immigrés en nombre important dans
cet accident minier…
… et qui constituent une composante
importante du monde ouvrier dans la
société française à l’âge industriel

Montceau-les-Mines : monument érigé (en
1905) en l’honneur des victimes de la mine et
portant diverses inscriptions ultérieures comme
celle qui est photographiée ici, datant de 1956
En quoi l’immigration a été fondamentale dans l’affirmation d’une société
française industrielle et urbaine au 20e siècle?
Peut-on parler d’une véritable reconnaissance de ce rôle clé dans la
France républicaine du 20e siècle?

Montceau-les-Mines : monument érigé (en
1905) en l’honneur des victimes de la mine et
portant diverses inscriptions ultérieures comme
celle qui est photographiée ici, datant de 1956
Trois grandes phases de hausse du
nombre d’étrangers en France
apparaissent, suivies d’une
stagnation ou d’une réduction. Mais
ces moments de stagnation du
nombre d’étrangers ne signifient pas
forcément un arrêt de l’immigration ,
même si les autorités cherchent à la
limiter, en particulier depuis le milieu
des années 1970.
Les deux premières phases
d’immigration sont caractérisées
par l’arrivée d’Européens,
essentiellement de pays
limitrophes pour la première, de
pays plus éloignés pour la
seconde. La troisième phase voit
apparaitre de nouvelles origines
(Maghreb en particulier) .
Depuis les années 1980 les
origines non européennes sont
dominantes.
Evolutions du nombre d’étrangers en France
et de leurs nationalités. Source: Noiriel G. :
Atlas de l’immigration en France,
Autrement, 2006
En effet est étrangère une personne vivant en
France de nationalité non française. Est
immigrée une personne née étrangère à
l’étranger, vivant en France, et pouvant avoir
acquis la nationalité française. Dès lors lorsque
certains étrangers acquièrent la nationalité
française et que certains immigrés arrivent en
France, l’immigration se poursuit tandis que le
nombre d’étrangers peut stagner
Immigration étant liée à l’industrialisation du
pays. Et en France immigration ayant permis
Trois
vagues
d’immigration
Les Italiens d’Homécourt (Lorraine) Commandant Reynaud,
la colonie
italienne
l’essor« industriel
alors
même que les paysans
d’Homécourt
». Le musée
social
: Mémoires
et documents,
n°
6,
1910,
cité
dans
Saly
P. (petites) propriétés
correspondant
à des
phases
de
restaient très attachés à leurs
(dir.) : Industrialisation
et
sociétés
en
Europe
occidentale
(1880-1970),
textes
et
croissance économique
et que le déclin de la part d’agriculteurs dans la
documents, Paris, A. Colin, 1998
e
(développement
industriel
du
19
« Une petite rivière, l’Orne, dont la vallée profondément encaissée
sépare
les côtes
de jusqu’en 1945
population
active
fut lent
Moselle
de la
Woëvre,
passe à 21 kilomètres
siècle,
phase
de reconstruction
des à peine au Nord Ouest de Metz. On trouve
sur son
cours 1920,
trois villages,
Joeuf,
Homécourt,
et Auboué, dont le sous-sol, très riche en
années
croissance
des
Trente
minerais de fer, est exploité par les aciéries de la marine, les usines de Wendel, et
Glorieuses…).
Cependant existe dès
diverses
sociétés industrielles.
17000
ouvriers
seguerres
sont installés
le long de la route qui sépare Auboué de Joeuf. Les
l’entre
deux
une immigration
paysans
lorrains,
dédaignant
le
rudedes
labeur de l’usine, ont laissé prendre aux étrangers
pour raisons politiques (fuite
les places qu’on eût volontiers réservées aux enfants du pays. Dès la création du
régimescentre
stalinien,
fasciste,
nouveau
industriel,
unfranquiste…)
groupe d’Italiens attirés par les salaires élevés, s’est
implanté dans la région. 5000 Italiens, terrassiers, mineurs et manœuvres, forment à côté
des paysans lorrains et des ouvriers allemands et français, une colonie distincte qui
prétend garder sa langue, ses mœurs et ses usages.
Toutes les parties de l’Italie, depuis la Sicile et la Calabre jusqu’au Piémont, ont envoyé
des représentants qui se groupent par dialectes dans les mêmes maisons. La bande
étroite de terrain comprise entre la route de Joeuf, Auboué, et la nouvelle frontière
franco-allemande et surtout les pentes abruptes qui descendent du village annexé de
Montois, se sont garnies de cabanes en bois appelées cantines qui, groupées en
quartiers, servent d’habitation à une population très dense et exceptionnellement
turbulente […].
Les 5000 Italiens, venus pour un temps limité, n’amènent à part de très rares exceptions,
ni femmes ni enfants. La plupart sont célibataires et comptent s’établir plus tard en Italie
quand, par les économies quotidiennes, ils auront amassé un petit capital. […]
On ne mendie pas à Homécourt. Nous venons de constater que les Italiens, sobres,
travailleurs, sont en outre d’une probité indiscutable, mais nos éloges s’arrêtent là.
Aucune autorité administrative ou municipale n’est admise par ces braves gens qui ne
sont pas révoltés mais sont peut-être indépendants à l’excès. Tous ont des papiers en
règle… qu’ils se repassent avec facilité […]
La mafia existe à Homécourt : elle remplace pour les habitants des cantines les autorités
administratives françaises qui n’exercent que mollement leur contrôle. La mafia est une
société de secours mutuel : elle procure des papiers aux latitanti venus de loin, empêche
la découverte des crimes et délits, soigne les blessés, fournit aux meurtriers des alibis et
des faux témoins, enfin par la terreur adroitement répandue dans la région, habitue les
habitants français à ne jamais traverser l’agglomération italienne […] »
Processus d’immigration toujours
Aujourd’hui
cependant
nouveaux
Les Italiens d’Homécourt (Lorraine) Commandant Reynaud,
« la colonie
italienne
amorcé
par
l’arrivée
d’hommes
d’Homécourt ». Le musée social : Mémoires et documents, n°« 6,
1910, cité
dans Saly P. » en
modèles
d’immigration
célibataires
ou sans leurs
(dir.)
: Industrialisation
et épouses.
sociétés en Europe occidentale
(1880-1970),
textes
et
France avec l’arrivée
de migrants
documents,
Paris,
A.
Colin,
1998
Immigration n’étant pas vue
–parfoissépare
clandestins
du fait
« Une petite rivière, l’Orne, dont la vallée profondément encaissée
les côtes
de d’une
comme
définitive
au
départ.
Moselle de la Woëvre, passe à 21 kilomètres à peine au Nord
Ouest de
Metz. On
trouve
certaine
fermeture
des
frontièresL’objectif
esttrois
d’apporter
revenu
sur
son cours
villages, un
Joeuf,
Homécourt, et Auboué, dont
le
sous-sol,
très
riche
en leur
enlessimple
transit
en France,
minerais
de
fer,
est
exploité
par
les
aciéries
de
la
marine,
usines
de
Wendel,
et
supplémentaire dans le pays
objectif étant de rejoindre
diverses sociétés industrielles.
d’origine.
retour
17000
ouvriers Cependant
se sont installés
le long de la route qui sépare d’autres
Auboué pays
de Joeuf.
Les le
comme
paysans
lorrains,
dédaignant
rude
aux
étrangers
s’avérant
parfois
difficile dulefait
de labeur de l’usine, ont laissé prendre
Royaume-Uni…
les places
qu’on
volontiers
la durée
de laeût
coupure,
desréservées aux enfants du pays. Dès la création du
nouveau centre industriel, un groupe d’Italiens attirés par les salaires élevés, s’est
difficultés
d’installation
implanté
dans la région.
5000 Italiens, terrassiers, mineurs et manœuvres, forment à côté
des économique
paysans lorrains
etce
des
ouvriers allemands et français, une colonie distincte qui
dans
pays…
prétend
garder
sa
langue,
ses
mœurs et ses usages.
Dès lors immigration devenant
Toutes les parties de l’Italie, depuis la Sicile et la Calabre jusqu’au Piémont, ont envoyé
définitive.
des représentants
qui se groupent par dialectes dans les mêmes maisons. La bande
étroite de terrain comprise entre la route de Joeuf, Auboué, et la nouvelle frontière
franco-allemande et surtout les pentes abruptes qui descendent du village annexé de
Montois, se sont garnies de cabanes en bois appelées cantines qui, groupées en
quartiers, servent d’habitation à une population très dense et exceptionnellement
turbulente […].
Les 5000 Italiens, venus pour un temps limité, n’amènent à part de très rares exceptions,
ni femmes ni enfants. La plupart sont célibataires et comptent s’établir plus tard en Italie
quand, par les économies quotidiennes, ils auront amassé un petit capital. […]
On ne mendie pas à Homécourt. Nous venons de constater que les Italiens, sobres,
travailleurs, sont en outre d’une probité indiscutable, mais nos éloges s’arrêtent là.
Aucune autorité administrative ou municipale n’est admise par ces braves gens qui ne
une
immigration
définitive,
enjeu deà l’installation
lades
famille
des en
homme ayant
sont pas Avec
révoltés
mais
sont peut-être
indépendants
Tousde
ont
papiers
Avec une
immigration
définitive,
enjeu del’excès.
l’installation
de la
famille
des homme ayant
règle… qu’ils
se repassent
avec facilité
initialement
immigré.
Depuis[…]
les années 1977-78 mesures de « regroupement familial »
immigré.
Depuis
les années
1977-78
mesures
de « regroupement
familial » afin
La mafia initialement
existe
à
Homécourt
:
elle
remplace
pour
les
habitants
des cantines
autorités
afin de permettre cette installation.
Mesures
se justifiant
par « leles
droit
de mener une vie
administratives
françaises
qui installation.
n’exercent que
mollement
leur contrôle.
mafia
est une une vie familiale
de permettre
cette
Mesures
se justifiant
par « leLa
droit
de mener
familiale
normale
» pour
« les étrangers
régulièrement
installés
» (arrêté
du Conseil d’Etat
société de
secours
mutuel
:
elle
procure
des
papiers
aux
latitanti
venus
de
loin,
empêche
normale » pour « les étrangers régulièrement installés » (arrêté du Conseil d’Etat du 8-12-78).
la découverte
des crimes
délits,
soigne reconnus
les blessés,en
fournit
meurtriers des
et
du 8-12-78).
Droitsetdes
immigrés
vertuaux
du Préambule
dealibis
la Constitution
du 04
droit est
reconnu
en
vertuadroitement
du Préambule
de la Constitution
du habitue
04 Octobre
1958 mais aussi
des fauxCe
témoins,
enfin
par
la
terreur
répandue
dans
la
région,
les
Octobre
1958jamais
mais aussi
de la
Charte Européenne
des
Droits
de l’Homme signée par la
habitantsde
français
à neEuropéenne
traverser
italienne
[…]par
» la France… A ce titre enjeux de
la Charte
desl’agglomération
Droits de l’Homme
signée
France…
l’immigration dépassant le strict cadre national.
Les Italiens d’Homécourt (Lorraine) Commandant Reynaud, « la colonie italienne
Conditions de vie
d’Homécourt ». Le musée social : Mémoires et documents, n° 6, 1910, cité dans Saly P.
des immigrés
(dir.) : Industrialisation et sociétés en Europe occidentale (1880-1970), textes et
documents, Paris, A. Colin, 1998
italiens du début
« Une petite rivière, l’Orne, dont la vallée profondément encaissée sépare les côtes de
du 20e siècle
Moselle de la Woëvre, passe à 21 kilomètres à peine au Nord Ouest de Metz. On trouve
sur son cours trois villages, Joeuf, Homécourt, et Auboué, dont le sous-sol, très riche en semblant difficiles,
minerais de fer, est exploité par les aciéries de la marine, les usines de Wendel, et
tout
diverses sociétés industrielles.
particulièrement
17000 ouvriers se sont installés le long de la route qui sépare Auboué de Joeuf. Les
dans le domaine
paysans lorrains, dédaignant le rude labeur de l’usine, ont laissé prendre aux étrangers
les places qu’on eût volontiers réservées aux enfants du pays. Dès la création du
de l’habitat.
nouveau centre industriel, un groupe d’Italiens attirés par les salaires élevés, s’est
implanté dans la région. 5000 Italiens, terrassiers, mineurs et manœuvres, forment à côté
des paysans lorrains et des ouvriers allemands et français, une colonie distincte qui
prétend garder sa langue, ses mœurs et ses usages.
Toutes les parties de l’Italie, depuis la Sicile et la Calabre jusqu’au Piémont, ont envoyé
des représentants qui se groupent par dialectes dans les mêmes maisons. La bande
Avec l’importante
étroite de terrain comprise entre la route de Joeuf, Auboué, et la nouvelle frontière
de l’après
franco-allemande et surtout les pentes abruptes qui descendent du village annexéimmigration
de
guerre,
Montois, se sont garnies de cabanes en bois appelées cantines qui, groupées
en développement de
quartiers, servent d’habitation à une population très dense et exceptionnellement
bidonvilles dans les
turbulente […].
périphéries des grandes
Les 5000 Italiens, venus pour un temps limité, n’amènent à part de très rares exceptions,
villes françaises.
ni femmes ni enfants. La plupart sont célibataires et comptent s’établir plus tard en Italie
quand, par les économies quotidiennes, ils auront amassé un petit capital. […]
Construction des grands
On ne mendie pas à Homécourt. Nous venons de constater que les Italiens, sobres,
ensembles
en partie liée à
travailleurs, sont en outre d’une probité indiscutable, mais nos éloges s’arrêtent
là.
la volonté
de réduire ces
Aucune autorité administrative ou municipale n’est admise par ces braves gens qui
ne
sont pas révoltés mais sont peut-être indépendants à l’excès. Tous ont des papiers
en
poches d’habitat précaires.
règle… qu’ils se repassent avec facilité […]
Immigrés constituant dès le
La mafia existe à Homécourt : elle remplace pour les habitants des cantines les autorités
début
administratives françaises qui n’exercent que mollement leur contrôle. La mafia est
unede ces cités une part
société de secours mutuel : elle procure des papiers aux latitanti venus de loin, empêche
importante de leur
Nanterre:
le crimes
bidonville
pâquerettes
etblessés,
en arrière
plan la
citémeurtriers
des
la découverte
des
et des
délits,
soigne les
fournit
aux
des alibis et
De ce fait,
construction
(entreadroitement
1959 et 1961).répandue
Source: sitedans
de lala
cité
des fauxCanibous
témoins, en
enfin
par la terreur
région, habituepopulation.
les
spécificité des lieux de vie
habitantsnationale
français de
à ne
jamaisde
traverser
l’agglomération
italienne […] »
l’histoire
l’immigration.
http://www.histoire-immigration.fr
des immigrés
Vision de l’immigré
qui traduit
une
Les Italiens d’Homécourt (Lorraine) Commandant
Reynaud,
« la colonie
italienne
certaine
hostilité
de
l’observateur
à
leur
d’Homécourt ». Le musée social : Mémoires et documents, n° 6, 1910, cité dans Saly P.
(dir.) : Industrialisation et sociétésendroit
en Europe
lequeloccidentale
semble tout (1880-1970),
au long du textes et
documents, Paris, A. Colin, 1998
leur présence
ensépare
Lorraine
« Une petite rivière, l’Orne, dont la texte
valléeregretter
profondément
encaissée
les côtes de
Moselle de la Woëvre, passe à 21 kilomètres à peine au Nord Ouest de Metz. On trouve
sur son cours trois villages, Joeuf, Homécourt, et Auboué, dont le sous-sol, très riche en
minerais de fer, est exploité par les aciéries de la marine, les usines de Wendel, et
diverses sociétés industrielles.
17000 ouvriers se sont installés le long de la route qui sépare Auboué de Joeuf. Les
paysans lorrains, dédaignant le rude labeur de l’usine, ont laissé prendre aux étrangers
les places qu’on eût volontiers réservées aux enfants du pays. Dès la création du
nouveau centre industriel, un groupe d’Italiens attirés par les salaires élevés, s’est
implanté dans la région. 5000 Italiens, terrassiers, mineurs et manœuvres, forment à côté
des paysans lorrainsConstantes
et des ouvriers
allemands
et français, une colonie distincte qui
difficultés
d’intégration
prétend garder sa langue, ses mœurs et ses usages.
des
immigrés,
travauxjusqu’au Piémont, ont envoyé
Toutes les parties de
l’Italie,
depuisacceptant
la Sicile etdes
la Calabre
des représentants que
qui se
groupent
par
dialectes
dans
les mêmes maisons. La bande
les Français n’accepteraient
pas
étroite de terrain comprise
la route
de Joeuf, Auboué, et la nouvelle frontière
ce quientre
entraine
des tensions…
franco-allemande et surtout les pentes abruptes qui descendent du village annexé de
Groupeded’immigrés
fermé cantines qui, groupées en
Montois, se sont garnies
cabanes semblant
en bois appelées
quartiers, servent d’habitation
à une
population
très dense et exceptionnellement
sur lui-même
mais
vu l’hostilité
turbulente […].
existant
leur
endroit
cette
fermeture
Les 5000 Italiens, venus
pouràun
temps
limité,
n’amènent
à part de très rares exceptions,
estLa
autant,
sinon
liée à l’accueil
ni femmes ni enfants.
plupart
sont plus,
célibataires
et comptent s’établir plus tard en Italie
quand, par les économies
quotidiennes,
ils auront
amassé
très médiocre
leur étant
réservé
qu’à un petit capital. […]
On ne mendie pas à Homécourt. Nous venons de constater que les Italiens, sobres,
leur volonté
travailleurs, sont en outre d’une
probitépropre.
indiscutable, mais nos éloges s’arrêtent là.
Aucune autorité administrative ou municipale n’est admise par ces braves gens qui ne
sont pas révoltés mais sont peut-être indépendants à l’excès. Tous ont des papiers en
règle… qu’ils se repassent avec facilité […]
La mafia existe à Homécourt : elle remplace pour les habitants des cantines les autorités
administratives françaises qui n’exercent que mollement leur contrôle. La mafia est une
société de secours mutuel : elle procure des papiers aux latitanti venus de loin, empêche
la découverte des crimes et délits, soigne les blessés, fournit aux meurtriers des alibis et
des faux témoins, enfin par la terreur adroitement répandue dans la région, habitue les
habitants français à ne jamais traverser l’agglomération italienne […] »
Difficulté de
communication
avec le reste de la
population du fait
de barrières
linguistiques
Image des
immigrés comme
celle d’un groupe
fermé sur luimême et image ici
assez négative de
ces immigrés, qui
seraient selon
l’auteur du texte à
la fois fraudeurs,
criminels et
terrorisant le reste
de la population.
Pour autant si la France a su intégrer (ou
assimiler) les enfants d’immigrés au cours du
Les descendants d’immigrés et leurs racines.
la aussi
conclusion
20eExtrait
sièclede
c’est
grâce de
aux perspectives
l’ouvrage de l’historien Pierre Milza: Voyage en Ritalie,
Plon,
1993
de promotion sociale offertes par une
économie
en dont
croissance
Pierre Milza est un historien français à l’œuvre
abondante
le pèreassez
était vigoureuse, en
durant les
Trente Glorieuses. La
un immigré italien. Son voyage en Ritalie est unparticulier
ouvrage consacré
à l’histoire
et à la mémoire de l’immigration italienne et lacroissance
conclusion de
ce livre
est très est à l’inverse
ralentie
actuelle
personnelle
source de plus de difficultés d’intégration. Dès
Chacun de nous est sorti du creuset, porteur
part de
et d’immigration
lors,d’une
il y a moins
unfrancité
problème
d’italianité qui varie à l’infini et dont le mélange peut produire à peu près
que été
de marché
travail peu
tout et son contraire. Pour ma part, après avoir
tricolorisédu
jusqu’au
boutintégrateur dans
la France
du début du
21e siècle…
des ongles par ma famille maternelle, puis par l’école
de la République
et les
scouts de France, je suis parti en quête d’une autre identité, celle du père
trop tôt disparu, celle d’un pays dont l’exotisme (tout relatif) satisfaisait ma
soif adolescente de distinction.
J’ai ainsi nourri une différence
fabriquée,
d’emprunts
à ce qu’il
pouvaitcelle de ses descendants peut
Si la situation
d’unfaite
immigré
peut sembler
difficile,
y avoir de valorisant dans l’histoire et dans la culture de mes deux patries, de
paraitre plus enviable, à l’image ici de celle de P. Milza qui est un universitaire de
mes deux familles, et gommant le reste, sans être tout à fait dupe de
renom.
Dans
cette intégration
ou,femmes
plus justement
ici, assimilation, importance de
l’entreprise. En quête de
racines
distinctes
de celles des
qui m’ont
l’école,
du «jemariage-mixte
» (père
mère
élevé, et à qui je dois d’être
ce que
suis, j’ai au moins
appris italien/
une chose
de française)… Il est également
ce long voyage : c’est
que d’évoquer
je n’avais pas,
que
ne pouvaisà pas
avoir
possible
le rôle
dejel’accession
la nationalité
française selon le « droit du
d’enracinement unique
et
définitif.
Des
fidélités
sans
doute,
des
racines,
si
sol » à partir de la loi de 1889 principe réaffirmé par la loi de 1998. L’expression de
l’on veut, mais que je porte avec moi quand je change d’horizon, comme
« creuset » français utilisée ici renvoie à cette intégration de populations d’origines
ces peuples de nomades qui se déplacent avec les images de leurs dieux
diverses sur plusieurs générations.
dans leurs bagages.
Mais peut-être est-ce cela qui fait notre spécificité de fils de migrants, d’une
partie d’entre eux du moins : le sentiment d’être à la fois parfaitement
intégrés dans la société qui a accueilli nos pères, d’y être devenus
transparents, et en même temps d’être quelque part d’éternels nomades.
Cela peut produire des moments d’émotion intense, comme celui que j’ai
vécu en visitant Ellis Island en décembre 1991. Mais le reste du temps, cela
peut aussi aider à se sentir libre et solidaire du reste du monde. »
Les descendants d’immigrés et leurs racines. Extrait de la conclusion de
l’ouvrage de l’historien Pierre Milza: Voyage en Ritalie, Plon, 1993
Pierre Milza est un historien français à l’œuvre abondante dont le père était
un immigré italien. Son voyage en Ritalie est un ouvrage consacré à l’histoire
et à la mémoire de l’immigration italienne et la conclusion de ce livre est très
personnelle
Chacun de nous est sorti du creuset, porteur d’une part de francité et
d’italianité qui varie à l’infini et dont le mélange peut produire à peu près
tout et son contraire. Pour ma part, après avoir été tricolorisé jusqu’au bout
des ongles par ma famille maternelle, puis par l’école de la République et les
scouts de France, je suis parti en quête d’une autre identité, celle du père
trop tôt disparu, celle d’un pays dont l’exotisme (tout relatif) satisfaisait ma
soif adolescente de
distinction.de P. Milza n’est
Et l’itinéraire
J’ai ainsi nourri une différence fabriquée, faite d’emprunts à ce qu’il pouvait
pas une exception puisqu’en
y avoir de valorisant dans l’histoire et dans la culture de mes deux patries, de
France
aujourd’hui,
entresans
le être tout à fait dupe de
mes deux familles,
et gommant
le reste,
quart et
tiers des
Français
l’entreprise. En quête
deleracines
distinctes
deont
celles des femmes qui m’ont
élevé, et à qui je au
doismoins
d’êtrel’un
ce de
queleurs
je suis,
j’ai au moins appris une chose de
grands
ce long voyage parents
: c’est que
je n’avais
pas, que je ne pouvais pas avoir
qui est
un immigré…
d’enracinement unique et définitif. Des fidélités sans doute, des racines, si
Ce qui en dit long sur le
l’on veut, mais que je porte avec moi quand je change d’horizon, comme
éprouvéavec
par les images de leurs dieux
ces peuples depotentiel
nomadessentiment
qui se déplacent
de nombreux Français d’être
dans leurs bagages.
Mais peut-être est-ce
cela qui fait
notre spécificité
de fils de migrants, d’une
« d’éternels
nomades
»…
partie d’entre eux du moins : le sentiment d’être à la fois parfaitement
intégrés dans la société qui a accueilli nos pères, d’y être devenus
transparents, et en même temps d’être quelque part d’éternels nomades.
Cela peut produire des moments d’émotion intense, comme celui que j’ai
vécu en visitant Ellis Island en décembre 1991. Mais le reste du temps, cela
peut aussi aider à se sentir libre et solidaire du reste du monde. »
Pour autant, rapport
original à la nation
française. Celle-ci n’est
pas vue comme une
appartenance exclusive.
Même si la volonté
d’affirmer des racines
étrangères procède autant
d’un souci de distinction,
d’affirmation de soi, que
d’un contact réel et intime
avec le pays d’origine
d’une partie de la famille,
cette volonté puise sa
légitimité dans une histoire
familiale en apparence
distincte de celle de
nombreux autres Français.
Ce que décrit ici Milza
avec le recul de
l’universitaire est une
réalité présente chez de
nombreux enfants
d’immigrés…