Atelier : l`évaluation en tant qu`objet de formation

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Transcript Atelier : l`évaluation en tant qu`objet de formation

L’évaluation : un objet de formation, des pratiques
de formateurs, un processus de régulation.
Atelier : l’évaluation en tant qu’objet
de formation
Séminaire du Pôle Sud-Est des ESPÉ
9 et 10 janvier 2014 en Avignon
Production de Sylvie Chabrol
Production de Robert Olive
L’évaluation
Que signifient les notes obtenues par un élève ? Comment
l’enseignant doit-il les attribuer ?
Voici une anecdote pour entamer le débat :
Je rentrais de Paris en avion hier matin. Pendant le vol, le
commandant de bord nous informe qu’il a réussi avec
mention Assez Bien (13.33 de moyenne) aux épreuves de
pilote la veille. En effet, nous dit-il, j’ai obtenu 20/20 à
l’épreuve de décollage, 20/20 à l’épreuve de pilotage en
vol et 0/20 à l’épreuve d’atterrissage, ce qui me fait une
bonne moyenne.
Organisation de la journée
• Matin : tour de tables des questions, réponses
par les textes officiels, quelques références
théoriques (Vial, Barlow, Pelpel), les choix
pédagogiques, échanges dans le groupe.
• Après-midi : correction de copies avec notes
et annotations seul puis par 3 puis retour au
grand groupe avec analyse des écarts.
Projection de bulletins de notes réels pour
analyser les appréciations.
Relevé de questions que se posent les
étudiants (notées sur le tableau)
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Peut-on réajuster les notes avant ou pendant un conseil de classe ?
Est-il judicieux de faire des interro surprises ?
Que faire face aux tricheries ?
Comment noter une copie blanche ou non remise ?
Que faire pour les élèves absents lors des évaluations ?
Doit-on mettre des chiffres, des lettres ou valider des compétences ?
Peut-on demander du par cœur ?
Faut-il donner le barème ?
Quels commentaires sur la copie ?
Comment réagir face à un élève sérieux qui a une mauvaise note ?
Que fait-on des notes ? De l’évaluation ?
Comment aider à préparer l’évaluation ?
Faut-il corriger les fautes d’orthographe ?
Quel rythme pour les évaluations ? (avec 1h de cours/semaine)
Comment établir la durée de l’évaluation ?
Comment restituer les copies ?
Peut-on donner des sujets différents à des élèves de niveaux différents ?
…
Séminaire « Evaluation »
Avignon janvier 2014
Contribution de
Mlle Faure Betty & M. Menier Stéphane
Quelques interrogations / Quelques
constats
Piste 1 : L’évaluation en tant qu’objet de formation
auprès des Professeurs d’Ecole Stagiaires
Comment les étudiants sont formés à l’évaluation de
leurs futurs élèves ?
Etat des lieux :
- en formation initiale
- par l’observation dans le cadre de stages de pratique
accompagnée
- par l’échange dans le cadre d’entretien post visite
- dans le cadre de modules de formation spécifiques
Essai de problématisation dans le
cadre de module de formation :
- qu’est ce qu’évaluer ?
- les différentes formes d’évaluation
- l’histoire de l’évaluation en milieu scolaire
- la prégnance de la note
- références à divers travaux de recherches
- des dilemmes :
* cohérence pédagogique individuelle ? /
d’équipe ?
* Quoi évaluer ? Quand évaluer ? Pourquoi
évaluer ? Comment évaluer ? Qui évaluer ?
Evaluer : tentative de définition

Etymologiquement, évaluer c'est estimer une chose quant à sa
valeur. On peut donc comprendre soit "donner de la valeur,
valoriser" soit fixer un prix, "donner une valeur précise".
Deux sens opposés.

Charles Hadji montre la difficulté de définir le terme
d'évaluation en listant les verbes désignant l'acte d'évaluer:
vérifier, juger, estimer, situer, représenter, déterminer, donner
un avis. Aujourd'hui on peut compléter cette liste avec d'autres
verbes employés par les différents auteurs comme apprécier,
mesurer, réajuster, réguler, diagnostiquer et cette liste est non
exhaustive.
Une définition plus moderne…
Conception de l'évaluation telle que la définit Gérard DE VECCHI.
(Evaluer sans dévaluer p168)
Elle doit être :

- valorisante et encourageante ouvrant la porte à l'acquisition progressive d'une
certaine confiance en soi.

- éclairante par une prise de conscience des obstacles et des réussites (par les
maîtres et les élèves)

- formatrice en permettant de dépasser certains obstacles et de progresser dans
la construction de sa propre personne.

- comprise par tous: chacun (sans oublier élèves et parents) devant être capable
d'interpréter ce qu'elle nous dit ».

Travaux de Tardif, Figari et Raulin
Des constats
- la mise en œuvre de l’approche par compétences
demeure complexe et longue
- le recours à la note semble encore très prégnant
- la cohérence école/collège est discutable
- les directives ministérielles sont-elles suffisamment
claires ?
- évaluation et parcours individualisé ?
Des études qui interpellent…
- André Antibi et la constante macabre
L’EPCC ?
- Rôle de la pression évaluative (Dweck et Elliot 1988)
- Souchal, Darnon & Toczeck (2010)
- Problème de validité (effets d’attentes / effet Topaze /
effet de contraste…)
Quelques pistes pour engager un
échange collectif…
Mes questions
Michèle Gandit
mathématiques
ESPE Grenoble
Michèle Gandit
Mes questions s’inscrivent dans deux
axes, de façon un peu décalée
•
•
1. l’évaluation en tant qu’objet de formation : comment les
étudiants, mais aussi les enseignants, sont formés à
l’évaluation de leurs élèves.
Plus particulièrement, ce qui m’intéresse, c’est l’évaluation
de l’élève en tant que mesure du degré de sa réussite par
rapport à un ou plusieurs objectifs d’apprentissage visés
dans une séance (relevant de démarches d’investigation).
Comment former les enseignants à :
* faire cette mesure pour réguler leur enseignement,
* former les élèves à autoréguler leurs apprentissages.
3. l’évaluation en tant que processus de régulation des
enseignements, mais aussi des apprentissages.
Michèle Gandit
Plus précisément
• Je m’interroge sur l’évaluation formative en tant que
moyen, dans le contexte d’une séance d’enseignement de
mathématiques fondé sur l’investigation, permettant :
• d’une part, une régulation de l’action du professeur,
• d’autre part, dans le contexte de la préparation du cours,
une anticipation de la séance.
• Je m’interroge sur trois points :
1) l’interprétation par les enseignants des données produites
par les élèves au cours de la séance ;
2) la façon dont les enseignants communiquent aux élèves
leur interprétation ;
3) la façon dont ils utilisent cette interprétation en classe, par
rapport aux objectifs d’apprentissage visés dans la séance.
Michèle Gandit
L’origine de mon questionnement vient de
premiers constats issus d’un projet de recherche
• La recherche porte sur l’évaluation des
apprentissages dans les Enseignements
Scientifiques Fondés sur l’Investigation au
collège et à l’école primaire (ESFI).
• Il s’agit de :
– concevoir, tester, évaluer, diffuser des outils
permettant l’évaluation par compétences dans les
ESFI.
Michèle Gandit
Des constats à l’origine de mon
questionnement
•
•
•
Détournement par les enseignants d’une grille d’évaluation de compétences
conçue pour les élèves,
Des malentendus sur les compétences heuristiques, comprendre le problème et
commencer les recherches,
Ces constats montrent des contradictions entre les intentions des enseignants et
leurs actions en classe.
Ils ne savent pas comment gérer (leurs interprétations des données produites par
les élèves ne leur permettent pas d’agir en classe de façon pertinente) :
•
•
•
d’une part, l’évaluation par les élèves eux-mêmes de leurs propres compétences heuristiques,
d’autre part, la complexité naturellement introduite par les élèves, dont les itinéraires de
recherche sont sinueux.
Ceci amène les enseignants :
•
•
à éviter les explications relatives à la grille des compétences qu’il leur faudrait envisager s’ils
offraient aux élèves la possibilité de s’auto-évaluer. ;
à construire le contrat didactique relatif à l’investigation à l’aide de règles formelles qui vont à
l’encontre de l’apprentissage de compétences et d’attitudes heuristiques.
Michèle Gandit
• A ce stade du projet de recherche, l’évaluation
n’est ainsi pas encore un outil qui aide
l’enseignant dans la mise en œuvre
d’enseignements scientifiques fondés sur
l’investigation (des élèves).
• Ce sont pourtant des enseignants compétents,
disposés à mettre en œuvre des outils
d’évaluation.
Michèle Gandit
Consignes de travail de l’atelier :
• En grand groupe
– Questions d’explicitation sur les présentations
• En petit groupe :
– Identifier ce qui fait écho dans les pratiques
– Identifier les nouveautés
• En grand groupe
– Mise en commun et Éléments de synthèse
Mise en commun :
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Constats :
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Temporalités :
–
–
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prise de conscience : et après ?
Transversalité et/ou disciplinaire : quelle Articulation ? Co animation ?
Besoin de casser les représentations  existence d’autres représentations
Posture(s) professionnelle(s) :
–
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•
durée suffisante ? (le temps consacrés relatés dans les présentations sont très courts au vu des enjeux)
Temporalité : M1 ? M2 ? Stagiaire ?
Méthodologie :
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mise en abyme : l’évaluation est à la fois sujet et objet (isomorphisme ? Homologie ?)
Décalage entre terrain (réalité) et discours (objectifs et intentions) : permet au moins de prendre du recul
mise en situation concrète favorise isomorphie
L’évaluation universitaire (de nos masters) est quasi exclusivement certificative, cloisonnante sur la durée d’un parcours
Isomorphisme insuffisant
complexité (de ce qu’il y a vraiment à mettre en œuvre : diagnostique, formative, sommative ) et simplicité (rassurante : reproduction)
décalage, paradoxe : intentions / objectifs et réalité vécue
Pourquoi peut on construire des évaluations intelligente dans d’autre diplôme et pas dans les master MEEF ?
mise en situation des formés (? dé-contextualisation facilitante : plus la tache est « métier » et plus cela semble difficile d’atteindre les
objectifs de formation (?))
Formateur : inciter à la réflexivité des apprenants
Questions :
–
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Évaluation = moyen de changer la pédagogie ?
Peut on former a l’APC sans la pratiquer vraiment ? Oui : le référentiel de compétences est une visée.