Histoire du dialogue homme- machine Anne Nicolle Université de Caen
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Transcript Histoire du dialogue homme- machine Anne Nicolle Université de Caen
Histoire du dialogue hommemachine
Anne Nicolle
GREYC CNRS-UMR 6072 & MRSH
Université de Caen
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CV
Anne Nicolle
PR en Informatique
Etudes de maths à l’Université de Caen
DEA, Thèse et Thèse d’État en IA à Paris 6
sous la direction de Jacques Pitrat
Génération de programmes, vérification et correction
de programmes
Langages à objets et SMA
Réorientation en sciences cognitives grâce aux
écoles d’été de l’ARCo
Etude interdisciplinaire du dialogue
Formation en linguistique générale
Dimension sociale et organisationnelle des SMA
CV Anne Nicolle
Objectifs actuels : modèle de l’interaction
Processus interactifs de durée indéfinie
• Sortir de la résolution de problèmes
• Conception, contrôle, simulation
Machines interactives de P. Wegner
• Machines de Turing = domaines RE
• Machines interactives = domaines + complexes
Modèle algébrique et « rationnel » des
processus interactifs
Plan
1
2
3
5
Introduction
La première période du DHM
2.1 Mots clés et phrases à trous
2.2 Les automates (transducteurs)
2.3 Winograd et le monde des blocs
La deuxième période du DHM
3.1 Recherches sur la conversation
3.2 La naissance du langage
4.3 Les dialogues opératifs
3.4 Dialogue oral et multimodal
Mais qu’est-ce que le dialogue ?
1. Les rapports entre l’informatique
et le dialogue sont multiples
DHM en LN
IHM : interaction gestuelle, image, langue
Instrumentation du dialogue
Étude expérimentale du dialogue
1.1. Histoire des activités
langagières
De l’action conjointe à la parole
De l’oral à l’écrit puis à l’imprimé
Construction d’un monde partagé
Monde présent ou distant
Synchrone/asynchrone
De l’écrit statique à l’écrit dynamique
Quel monde est partagé en IHM ? Le monde de la
machine
Comment se construit le langage ? Par normalisation
La parole de la machine est préméditée (≠
spontanée)
2. Le DHM : première période
Deux points de vue :
Le test de Turing : simuler l’intelligence
Les objectifs d’ingénierie
Trois expériences fondatrices :
Eliza : mots clés et phrases à trous
Lunar : les automates (transducteurs)
Shrdlu : le monde des blocs
2.1. Eliza (Weizenbaum 1966)
Reconnaître une suite de mots clés dans un
énoncé
Lui associer une réponse construite avec des
éléments repris dans l’énoncé
Laisser libre cours à l’interprétation de
l’interlocuteur
Aucune compréhension
Aucune mémoire
Un jeu d’interaction pure
2.2. Lunar (Woods, 1978)
Dialoguer à propos d’un monde
représenté (échantillons du sol lunaire)
Interroger une base de données avec un
langage pseudo-naturel
Définir un langage d’interaction
récursivement énumérable et analyser les
énoncés en parcourant un graphe
Produire des énoncés à partir de phrases à
trous
ATN syntaxico-sémantiques
2.3 Shrdlu (Winograd, 1972)
Le monde des blocs : comprendre des
ordres et des questions et y répondre
Un modèle linguistique
Un modèle de raisonnement et de
planification
Une mémoire des états et des
interactions passés
Shrdlu : L’interface originale
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Shrdlu : La représentation
interne
((SUR TABLE BLOC1) (SUR BLOC1
BLOC2) (SUR TABLE BLOC3) (ROBOT
TIENS BLOC4))
Énoncés logiques décrivant un monde où
rien d’imprévu ne peut arriver
L’interface est une visualisation de ce
monde
2.4. Critiques sur cette période
Incapacité à gérer les non attendus
Incapacité à gérer les erreurs
Tours de parole stricts
Pas d’apprentissage donc pas d’évolution
La plupart des systèmes de DHM actuel
restent dans ce paradigme et ils ne sont
pas utilisés
Comment passer du récursivement
énumérable au complexe ?
3. La deuxième période du
DHM
Diversification des objectifs, des
paradigmes et des modalités
d’interaction
4.1
Recherches sur la conversation
4.2 Recherches sur la naissance du langage
4.3
Les dialogues opératifs
4.4 Le dialogue oral
3.1 Recherches sur la conversation
Le contexte interdisciplinaire change :
Modèles de dialogue (Roulet, Moeschler,
Luzzati)
Logique illocutoire (Searle, Vanderveken,
Vernant)
Analyse des conversations (Dessalles,
Trognon, Goffman)
3.2. Recherches sur la naissance du
langage
Le dialogue est un état premier de l’usage
de la parole
Il prend naissance à partir des
interactions primitives non verbales
Il s’amorce par le redoublement de
l’action par la verbalisation
Les formes primitives
d’interaction entre les humains
(Boris Cyrulnik)
La synchronisation d’actes (applaudir,
marcher au pas, chanter en chœur),
L’attention
conjointe sur un tiers
(pointage, reconnaissance du chef…),
Les cadences alternées (jeux de
mains, jeu d’échecs, joutes oratoires).
Steels et Kaplan (Sony-CSL
Paris)
Comment les robots peuvent créer un
lexique pour se comprendre
Expériences avec des « talking heads »
en face d’objets « monde des blocs »
Simulations avec des populations très
importantes se renouvelant
Etudes actuelles sur l’émergence d’une
syntaxe
3.3. Les dialogues opératifs
Créer des environnements de travail ou
de divertissement où l’interaction soit
naturelle.
Pourquoi ? Les machines ne s’ennuient
pas de tâches répétitives,. Elles calculent
plus sûrement et ont une meilleure
mémoire. Elles font moins d’erreurs.
Les grands projets vers 1990
Trains, Vermobil… mobilisent des équipes
importantes sur le DHM en vue d’applications :
guichets, renseignements téléphoniques…
Utilisation de la théorie des actes de langage
Recueil et étude de corpus (Magicien d’Oz)
Le « monde » de la machine est une base de
données que les usagers interrogent
Enchaînement d’actions langagières et non
langagières (délivrer un billet)
3.4. Le dialogue oral et
multimodal
L’oral est une modalité de la parole plus
première que l’écrit
Les technologies de la reconnaissance de
la parole ne sont pas suffisantes
La synthèse de la parole donne des
résultats acceptables (Rungis, bourse…)
Tentatives à FT
3.5. Evaluation de cette période
Qu’est ce qui a été utilisé dans la pratique ?
Mais l’instrumentation des dialogues est partie
dans d’autres voies : mail, SMS, chats, forums
La synthèse vocale pour les informations par
téléphone
Le presse bouton en entrée, ou la prononciation de
mots isolés dans une liste fermée
Interactions inter-humaines à travers la machine =>
mémorisation
Assistance à l’interprétation et à l’organisation
Et la connaissance du dialogue a beaucoup
progressé
5. Mais qu’est-ce que le
dialogue ?
Un état premier de l’activité langagière
La matrice de nos langues, de notre
pensée, de notre mémoire et du dialogue
lui-même
La matrice de nos institutions et de nos
sociétés
Ce qui nous constitue en tant qu’humains.
5.1. Le modèle du transfert
dans le dialogue
M
M
A
M
B
5.2. D’où vient le dialogue ?
Il prolonge nos interactions primitives, qui
sont des cris, des pleurs, des gestes, des
actions conjointes, des jeux
Il accompagne les actions conjointes
Il permet d’être reconnu socialement, de
raconter des histoires, de faire des projets
C’est le lieu de la parole spontanée
5.3. Dialogue et interaction
Les interactions humaines sont multimodales : gestes,
mimiques, postures, cris, paroles, traces graphiques.
Elles mettent en jeu des objets intermédiaires comme
ressources, comme enjeux ou comme manifestation
d’un accord.
Les dialogues intéressants pour le DHM ne sont ni des
dialogues de bistrot, ni des dialogues de théâtre, ce
sont des dialogues finalisés.
Le langage est une modalité particulière d’interaction qui prend
place dans une suite d’actes langagiers et non langagiers.
Il prend part à l’accomplissement d’une tâche dont le résultat
peut être physique ou social.
5.4. Où va le DHM ?
Agents conversationnels
Dialogue entre agents d’un SMA
Dialogue humain à travers les machines
IHM conversationnels
Les machines sont dans la langue,
pourquoi chercher à mettre la langue
dans la machine ?