Communication et dialogue Jean Caelen Communication Langagière et

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Transcript Communication et dialogue Jean Caelen Communication Langagière et

Communication
et dialogue
Jean Caelen
Communication Langagière et
Interaction Personne-Système
CNRS - INPG - UJF
BP 53 - 38041 Grenoble Cedex 9 - France
La communication : objet d’étude
transdisciplinaire
• L’éthnoscience pose la communication dans une perspective
sociale : les individus agissent dans un cadre normalisé selon des
règles et des conventions qui sont socio-culturellement bien
définies ;
• Les cognisciences retiennent de la communication les aspects liés
à la perception, à l’action et au raisonnement du point de vue de
l’individu ;
• La philosophie s’intéresse à l’individu placé en situation de
communication, sur un plan intentionnel ;
• La linguistique pose la communication dans une perspective
structurale : la conversation est réglée par une grammaire ;
• Les technosciences, visent à intégrer la machine dans un univers
de « communication humaine », comme :
(a) médiation ou (b) partenaire.
Le modèle codique
Communiquer = échanger des informations
[théorie inspirée de Shannon]
« pensée » -> codage -> transport -> décodage -> « sens »
Emetteur ->
…
…
Le modèle fait apparaître deux articulations
• pensée/codage
• décodage/sens
• mais trop limité par sa simplicité
-> Récepteur
Les théories : modèle ethnologique
Interagir dans un monde social
[Garfinkel, Heritage, Schegloff, 1950]
•
•
•
Raisonnement socialement normalisé
Rôles et hiérarchies sociales (conventions)
Principes
d’interaction
par
intercompréhension
Une rhétorique de la moralité…
•
•
principe d’identité : raisonnement normé
par la société
réciprocité des perspectives (long-terme) et
réciprocité des motivations (court-terme)
… modèle ethnologique
Réciprocité des perspectives : règle les niveaux
supérieurs d’organisation de l’interaction liés à une
conception hiérarchique de l’action. Ce principe fonde
la complémentarité ou la symétrie des rôles des
partenaires. De lui résulte la stratégie dans
l’interaction, issue d’un accord entre les partenaires
(théorie des faces)
Réciprocité des motivations : anticipation par A que
son projet de communication sera accepté par B
comme la raison et la motivation de sa réponse (paires
adjacentes, par ex : A/Question(X) -> B/Réponse(X))
… approche « interactionniste »
Le monde social est un théâtre : Goffman
[1974], avec sa scène, ses acteurs, ses rites et
son cérémoniel. Il y a aussi une vie en
coulisses. Le monde des hommes est un
arrangement et un bricolage permanent, chaque
jour négocié.
Les relations sociales sont des négociations :
elles sont quotidiennes, elles sont toujours
revues et réévaluées, il y a un « fond de scène »
et une « avant-scène », les règles elles-mêmes
sont négociées.
Notions de « position », de « code social », de
« rituel »
… approche « interactionniste »
Position : un locuteur occupe une ou plusieurs positions, demandeur de
renseignement dans la rue, touriste, homme
Code social : est un une clef d’accès aux autres, par exemple inconnus
dans la rue (certaines paroles sont inconcevables, certaines attitudes
aussi, il faut faire sembler d’être perdu pour aborder une personne et lui
demander le chemin), la relation avec des inconnus est facilitée par des
situations d’attente (files notamment) elle dépend des différences d’âge,
de sexe, de culture.
Rituel : processus de déroulement de dialogue après qu’un code soit
établi, expliquer brièvement où on veut aller puis formuler sa demande,
s’excuser du dérangement, ne pas trop insister en cas
d’incompréhension,
etc.
Brèves
de
comptoir.
Discussions
professionnelles. Actes d’achats (transactions).
Le film hier était bien ?
Ne peut se dire à tout le monde (conjoint, ami, connaissance, inconnu),
réfère à un contexte intersubjectif commun, signifie des intentions
différentes et des attentes différentes
Les relations sociales
Éloignement
Proximité
Conjoint
Rencontre unique
Amis
Rencontres fréquentes
Membres association
Groupe social
Collègues
Hiérarchie
Pouvoir
Les théories : pertinence cognitive
Orienter des processus inférentiels
[P. Grice, 1975]

Maximes de quantité (pertinence)
1. Soyez aussi informatif qu’il le faut
2. Ne soyez pas plus informatif qu’il ne faut
 Maximes de qualité (sincérité)
1. Dites le Vrai
2. Ne dites rien que vous croyez être faux
3. Ayez de l’évidence pour ce que vous dites
Ces maximes définissent la communication comme
coopération = conséquence de la rationalité humaine
(raison pratique)
Les implicatures conversationnelles (1)
Posent le problème de la bonne interprétation des prédicats
On distingue les implicatures directes et les implicatures indirectes.
A : As-tu invité Jean et Pierre pour ce soir ?
B : Oui, j’ai invité Pierre.
on peut déduire directement que invité(Pierre), mais la réponse laisse à
penser aussi que invité(Jean) (principe d’omission) ou que même
vouloir(B, inviter(Jean)) ou préférer(B, inviter(Pierre)), etc. Il est clair que
ces implicatures indirectes ne peuvent pas toujours se faire sans une
connaissance du contexte et des conversants.
A : As-tu fait les courses ?
B : Ma voiture est tombée en panne.
dans ce cas, les connaissances de sens commun peuvent suffire sans
connaître nécessairement les conversants : il est hautement probable que
la réponse de B signifie « non », bien que la voiture ait pu tomber en
panne après avoir fait les courses. Pour interpréter la réponse de B il faut
donc analyser les attentes de A contenues dans sa question.
Les implicatures conversationnelles (2)
Les implicatures suggestives et les implicatures de détour.
A : Tu me trouves égoïste ?
B : Ton frère C ne l’est pas…
on peut déduire par contraste que égoïste(C) implique égoïste(A) surtout
si mère(B, A) qui est supposée avoir une attitude affective avec un enfant.
A : Penses-tu qu’il va pleuvoir demain ?
B : Tout empire a une fin.
le raisonnement ici est de type X est à Y ce que U est à V. Donc s’il
pleuvait aujourd’hui il ne pleuvra pas demain, mais s’il fait beau
aujourd’hui alors il pleuvra demain.
De manière générale les implicatures conversationnelles entrent dans le
champ de la rhétorique.
… la pertinence cognitive
D. Sperber & D. Wilson,1960-1990]
C’est un modèle inférentiel : réciprocité des motivations
logiques
A dit X à B => B reconnaît l’intention de A contenue dans X
=> B répond R à A et R contient l’intention de B
Compréhension
Hypothèses
Indices
Faits
représentés
Choix
pertinent
Ostension
…la pertinence cognitive
La pertinence
Choix pertinent : considérer l’environnement en compréhension
(monde, environnement cognitif de son interlocuteur et son propre
environnement) pour opérer une sélection de faits saillants (la
saillance est une valeur dans [0, 1]) de manière à focaliser l’attention
de son interlocuteur.
La pertinence porte aussi bien sur la situation, l’individu, le contexte…
Un fait est un élément manifeste (perçu dans le monde ou la situation)
ou un élément inféré (hypothèse).
Le processus de communication : A et B échangent des indices
pertinents (stimuli) par présentation ostensive de faits directement liés
à des intentions informative et communicative
Acte d’ostension : présenter un fait saillant ou rendre saillant un fait
…la pertinence cognitive
La pertinence d’un acte de dialogue énoncé par E, est relative au but
poursuivi par E mais aussi relative pour D, au but que D poursuit de son
côté. On distingue donc deux cas, la coopérativité et la concurrence :
• dans le cas où le but est partagé, bE = bD = b, la pertinence d’un acte aED
de E à l’adresse de D, doit amener E et D dans une situation de
coopération (ou les maintenir dans cette situation s’ils y étaient déjà) et
contribuer à les rapprocher du but b,
• dans le cas où le but n’est pas partagé, bE  bD on doit distinguer une
série de scénarios possibles ;
(a) soit E et D engagent une négociation qui peut réussir ou échouer, on
retombe alors dans une situation de coopération,
(b) soit E et D restent sur leurs positions sans chercher à les négocier, on
reste dans une situation de concurrence. La stratégie de E vis-à-vis de D
est alors d’arriver à bE ou d’empêcher que D n’arrive à bD. La pertinence
des actions de E peut prendre alors un sens négatif pour D.
…la pertinence cognitive
La pertinence sémantique : c’est la pertinence du dire, c’est-à-dire la
pertinence du bon usage des mots (ou des concepts) pour ce qu’ils
signifient. On définit pour chaque mot lexical (ou expression pleine) du
langage employé, sa place dans l’arbre des catégories sémantiques prédéfinies (selon Rosch et Kleiber). La pertinence sémantique d’un énoncé se
définit alors par :
Ps{aED } = Moy {exp[-DNiv(mot)]}
où l’opérateur Moy est l’opérateur moyenne portant sur tous les mots
lexicaux de l’énoncé et où DNiv(mot) est la différence de niveau dans
l’arbre des catégories sémantiques entre le niveau d’emploi de ce mot et le
niveau réellement utile dans l’énoncé.
Par exemple :
(a) « lieu de spectacle » est moins pertinent que « cinéma » si le contexte nécessite
l’information « où l’on projette des films », car cinéma est à un niveau de
spécialisation plus adéquat pour ce contexte,
(b) « je vois un airbus haut dans le ciel » le mot airbus est trop spécialisé si le mot
« avion » peut suffire.
…la pertinence cognitive
La pertinence pragmatique : c’est la bonne adéquation des mots aux
choses dans le monde, c’est-à-dire la bonne utilisation des expressions
linguistiques pour référencer des objets. La pertinence pragmatique peut
se mesurer par :
Pp{aED } = min {NR/NE, NE/NR}
où NR est le nombre d’objets référencés par l’énoncé et NE le nombre
d’objets visés par l’énonciateur E.
Par exemple :
(a) « le musée de Paris », NR = 10 (les musées), NE = 1
(b) « le musée d’Orsay », NR = 2 (nom propre et ville), NE = 1
(c) « le musée du Louvre », NR = 1, NE = 1
(d) « le musée de Trifouilly », NR = 0 (pas de musée ou ville inconnue), NE = 1
(e) « tous les musées de Paris, NR = 10 (les musées), NE = 10
…la pertinence cognitive
La pertinence épistémique : c’est l’adéquation des signifiés aux
connaissances du destinataire, c’est-à-dire la probabilité de dire ce qui est
nécessaire et suffisant à D (et au moment adéquat) pour qu’il comprenne
(maxime de quantité de Grice). La pertinence épistémique se formule par :
Pe{aED} = Pr(IE/IS).Pr(IN)
où IE est la quantité d’informations portée par l’énoncé de E,
IS est l’information suffisante à D (contenue dans l’énoncé) et IN est
l’information nécessaire à D pour effectuer l’action a.
Pr est une mesure de probabilité
Par exemple :
(a) « Paris, capitale de la France » si D = adulte cultivé Pr(IE/IS) = 1/3 (le seul terme Paris est
suffisant, capitale et France sont redondants), Pr(IN) est la probabilité de parler
nécessairement de Paris à ce moment-là. Mais si D = enfant en cours de géographie, alors
Pr(IE/IS) = 3/3 et Pr(IN) = 1.
(b) « Paris, province de la Belgique » bien que paradoxal, cet énoncé doit être accepté selon
sa seule valeur sémiotique ou rhétorique et non pas pour sa valeur de vérité. Si cet énoncé est
dans la rubrique de politique européenne d’un quotidien, il est tout à fait pertinent et Pr(IE/IS) =
3/3 et Pr(IN) = 1.
…la pertinence cognitive
La pertinence déontique : c’est l’adéquation des énoncés (force illocutoire)
aux rôles joués par les interlocuteurs dans le dialogue. La mesure est
difficile car elle dépend de paramètres socio-culturels. Le plus simple est
certainement de la mesurer en tout ou rien sur l’échelle
“acceptable”/”inacceptable”.
Pe{aED} = {0, 1}
Par exemple : soit un dialogue entre un client et un agent (guichetier dans
un cinéma),
(a) « j’exige un billet » est une formule habituellement inacceptable car
trop agressive,
(b) « je vous prie de bien avoir l’obligeance de me donner un billet » est
une formule trop “ampoulée”, donc inacceptable
(c) « vous reste-t-il des places ? » est acceptable.
Les théories : philosophie du
langage
Agir intentionnellement
[Austin, Searle, Vanderveken, 1960-2000]
Constatation d’Austin : les verbes performatifs
La pragmatique des actes de langage : 4 niveaux
1. énonciation = dire (acte physique)
2. locution = dire en disant (acte locutoire) = référer et prédiquer
3. illocution = faire en disant (acte illocutoire) = agir dans le monde
4. perlocution = faire-croire en disant (acte perlocutoire) = agir sur
l’interlocuteur
La communication est une coordination d’actions langagières
intentionnelles (intention préalable à long terme et intention en action à
court terme) entre agents rationnels
Terminologies voisines : acte de langage, acte de parole (speech act), acte de discours
Les actes illocutoires
Acte assertif :
le locuteur exprime des propositions dans le but de représenter
comment sont les choses dans le monde (Monde <- Mots)
Affirmer, confirmer, constater, présenter, décrire, commenter, expliquer,
rectifier, conjecturer, témoigner / contester, nier, critiquer, restreindre, etc.
Acte directif : le locuteur exprime des propositions dans le but de faire faire une
action future dans le monde (Monde -> Mots)
Ordonner, autoriser, inviter, conseiller, suggérer, avertir, défier, relancer,
insister, supplier, questionner, interroger, demander, etc.
Acte promissif : le locuteur exprime des propositions dans le but de s’engager
lui-même à faire une action future dans le monde (Monde -> Mots)
Promettre, offrir, etc.
Acte déclaratif : le locuteur exprime des propositions à valeur d’action
immédiate (performative) au moment de l’énonciation (Monde <-> Mots)
Déclarer, ratifier, ajourner, bénir, licencier, etc.
Acte expressif : le locuteur exprime des propositions dans le but de manifester
son état mental à propos d’états de chose présupposés dans le monde (Ø <-> Mots)
Souhaiter, remercier, excuser, saluer, féliciter, hésiter, se résigner,
s’étonner, se plaindre, menacer, insulter, jurer, etc.
Le degré de force : syntaxe
df = degré de force
si df = expressif
si df = insistance
si df = indirect
si df = directif
si df = ordre
“j’aimerais que tu viennes”
“j’aimerais que tu viennes vite”
“peux-tu venir ?”
“viens”
“je t’ordonne de venir tout de suite”
Le degré de force : lexique
Penser
Conjecturer
Dire
Suggérer
Prédire
Déclarer Affirmer Relater Confier CritiquerReconnaître
Prophétiser
Notifier Soutenir Informer Vanter
Blâmer Avouer
Proclamer Assurer Insister Se vanter Réprimander S’accuser
Attester Certifier Maintenir
Jurer
Dénoncer
Confesser
La logique illocutoire
Les actes illocutoires sont pourvus d’intentionnalité.
Ils ont des conditions de succès
(par ex. engagement tenu, description exacte),
et de satisfaction (par ex. réponse attendue à une question)
La force illocutoire Fp et les conditions de succès :
·
·
·
·
·
·
Le but illocutoire F (relation mot/chose)
Le mode d’accomplissement (moyens et manières d’accomplir un acte,
par ex. il faut avoir autorité pour commander)
Le contenu propositionnel p (il doit être tenu pour Vrai)
Les conditions préparatoires (vérité sur le contexte et arrière-plan)
Le degré de sincérité (attitudes psychologiques)
Le degré de puissance (degré de force adéquat)
Acte satisfait : les effets de Fp sont vrais dans le monde
Assertion satisfaite : si elle est vraie, Promesse satisfaite : si elle est tenue
Conseil satisfait : s’il est suivi, etc.
La logique du dialogue
(Les dialogues à but exclusivement linguistique)
Les dialogues à but discursif :
·But descriptif (mots -> choses) nouvelles, reportages, expertises, bilans,
commentaires, entrevues, exposés, débats théoriques, récits, rapports,
leçons, examens, etc.
·But délibératif (mots <- choses) sermons, instructions, pétitions, recours,
propagande, négociaitions, marchandages, consultations, annonces,
exhortations, règlements, réquisitoires, accords, etc.
·But déclaratoire (mots <-> choses) investitures, législations, discours
religieux, traités, jugements à la cour, etc.
·But expressif (mots <-> Ø) hommages, éloges, huées, bravos, repentirs, etc.
Le but définit la direction d’ajustement du discours des choses aux mots.
Un type de discours se dégage grâce à ses actes majeurs
La logique du dialogue
Un discours a des conditions de succès et des conditions de
satisfaction : une négociation peut réussir en échouant quant
aux résultats.
Les conditions de succès
 Le mode d’atteinte du but discursif (processus, stratégie)
 La thématique (ce dont on parle)
 L’arrière-plan (présuppositions, rôles, etc.)
 La sincérité (attitudes mentales adéquates)
Il y a des actes illocutoires maîtres et des actes auxiliaires voire
superflus. Un dialogue est satisfait si l’ensemble des actes
maîtres est satisfait.
La satisfaction du but
Satisfaction de bA
1
Buts satisfaits
Compromis positif
Compromis à somme nulle
Compromis négatif
0
1
Satisfaction de bB
Les théories : linguistique
Le dialogue a une fonction structurante et il est hiérarchisé
[E. Roulet, J. Moeschler, 1980-1990]
Grammaire du dialogue
1. Des unités structurantes : dialogue, échange, intervention
2. Des unités élémentaires : les actes de langage
Dialogue → Ouverture.Echange*.Clôture
Ouverture → Echange
Clôture → Echange
Echange → Echange l Incidence
Incidence → Intervention*
Echange → Intervention*
Intervention → Acte*
Les fonctions des unités intermédiaires
Echange : résolution d’un but discursif
Intervention : sous-discours à fonction thématique, informer, répéter,
épeler, illustrer, exposer, répliquer, rectifier, réparer, résumer, expliquer,
justifier, argumenter, questionner, introduire, conclure, etc.
… linguistique
Dialogue
Ouverture
Echange1
Echange0
Interv1 Interv2 Interv3 Incid1
Interv0
A1 A2
Echange2
Interv4
A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11
Clôture
Echange3
Interv5
A12 A13
… linguistique
Exemple
L : Quand voulez-vous partir ?
A : Le 13 novembre
L : Le 13 novembre...
A quelle heure ?
A : Non, le 20 novembre !
A 10 heures
(1) Intervention initiative
(2) Intervention réactive
(3) Intervention évaluative
(4) Intervention initiative
(5) Intervention évaluative à (3)
(6) Intervention réactive à (4)
Critiques :
• Représentation statique et rigide
• Explication a posteriori
• Dépendances à la tâche mal explicitées
Les théories : sémiotique
Le dialogue fait sens, c’est un procès (processus)
[Greimas] 1980-1990
tout procès (parcours) vise un gain +avoir ou +être.
Chaque étape du dialogue est motivée soit par un
vouloir (plus) avoir ou un vouloir (mieux) être
Les modalités actionnelles et volitives
Vouloir (et non-vouloir) : v, ¬v
Faire (et non-faire) : f, ¬f
Les modalités épistémiques
Croire (et non-croire) : c, ¬c
Savoir (et non-savoir) : s, ¬s
Les modalités ontiques
Avoir (et non-avoir) : a, ¬a
Etre (et non-être) : e, ¬e
Les modalités déontiques
Pouvoir (et non-pouvoir) : p, ¬p
Devoir (et non-devoir) : d, ¬d
Les modalités croisées
Exemple : pf, pa, f¬c (sincérité), dfs (informer)
Exemples de procès :
Ava → Avf,
si Apf alors Af ou AffB,
Af → Aa,
AffB → AfdB → Bdf → Bf → Aa
Les théories : en résumé
« Parler un langage est une partie
d’une activité ou d’une forme de
vie : c’est un jeu de langage »
« La communication relève d’une
“tentative d’ajustement” où l’on
doit ajouter au transport de
l’information, le jeu des rôles et
des
actes
par
quoi
les
interlocuteurs se reconnaissent
comme tels, agissent comme tels
et fondent ainsi des communautés
linguistiques dans un monde
humain »
Wittgenstein : les jeux de langage
Le dialogue homme-machine
Qu’est-ce le dialogue homme-machine ?
Une interaction coordonnée par des règles (jeu de dialogue)
Comment communiquer avec la machine ?
A travers une interface multimodale (parole, geste, etc.)
Pourquoi ?
Pour résoudre des problèmes (et exécuter des tâches)
Avec quel langage ?
Un langage opératif ou finalisé
En conservant les habitudes langagières des usagers et la
puissance d’expression de la langue naturelle…
Le dialogue homme-machine, c ’est aussi :
• Transfert de connaissances
Modification des savoirs et des croyances
• Construction du sens par le dialogue
Apprentissage du vocabulaire
Apprentissage des référents
• Construction des buts par le dialogue
Affinement des buts
• Construction d’une interaction à travers et par le dialogue
Négociation et apprentissage de l’action
Conception du dialogue
homme-machine
Pertinence des règles et des modèles de la
communication humaine pour la CHM ?
• règles de la conversation…. (conventions, culture, situation, etc.)
• modèles de l'usager… (rôles, faces, compétence, performance, etc.),
• modèles cognitifs… (connaissances, environnement cognitif,
pertinence, etc.)
• intention et action (actes de langage, planification, etc.)
Quelle relation dialogue/tâche ? Quelles ressources
linguistiques ?
Quelle planification du dialogue ?
• dirigée par les buts (tâche, jeu)
• dirigée par les données (linguistique)
• mixte
Le dialogue homme-machine
Dirigé par les plans (la tâche)
Cette approche intègre le dialogue à l’activité et nécessite une modélisation précise
des plans des interlocuteurs. Les plans sont modélisés comme des suites d’actions
mettant en relation un état initial du monde et un état but. Il s’agit alors d’activer les
plans pour atteindre cet état but. Les méthodes mises en œuvre relèvent de la
planification en Intelligence Artificielle [Wilensky, 83], [Litman, 85], [Carberry, 88],
[Nerzic, 92]. On utilise souvent des représentations d’actions et de plans fondées sur
des frames comme :
prendre_train(Passager, Train)
définition :
appartient(Voiture, Train)
corps :
embarquer(Passager, Voiture)
préconditions :
possède(Passager, Billet)
sur(Passager, Quai)
effets :
dans(Passager, Voiture)
contraintes :
accoster(Train, Quai)
Le dialogue homme-machine
Dirigé par les intentions
Les limites du modèle précédent sont évidentes : on ne peut traiter que des dialogues
qui sont dirigées par la tâche. Les incidences hors tâche du dialogue sont quasiment
impossibles à traiter (on peut ici répondre à des questions comme “que faut-il faire
avant d’embarquer ?”, réponse : “être en possession d’un billet et attendre que le train
ait accosté au quai”, mais on ne peut pas répondre à une question comme “combien
de temps faut-il attendre avant d’embarquer ?”).
Il faudrait connaître les intentions du locuteur ou ses attentes pour mieux guider le
dialogue. Modélisation par des plans intentionnels.
Lire fiche_horaire  CM(prendre-bus)
Le dialogue homme-machine
Dirigé par les données
Cette approche est ascendante. L’analyse part des énoncés sans référence à une tâche
déterminée. Elle nécessite une modélisation sémantique/pragmatique précise, puis le
rattachement du contenu propositionnel aux actions possibles
Pragmatique
du 3ème degré
Locutoire
Illocutoire
Perlocutoire
Action
CMR (Common Meaning Representation)
Référents
Focus
Topos
Sémantique
Signes
Marqueurs
Indexicaux
Structures
Phèmes
Pragmatique des
1er et 2ème degrés
Syntaxe
Morphologie
Contexte
discursif
Contexte
interactionnel
Règles syntaxiques
Lexique
Morphosyntaxe
Unités sémiotiques
Embarquer
• qui
• où
• comment
• quand
Représentation actantielle
La langue en dialogue
• La langue est opératoire
(à distance, dans le temps, sur
autrui)
Elle élargit le champ potentiel des
usagers et rend l’informatique
accessible à un plus grand
nombre
• La langue naturelle ouvre la
machine
vers
de
nouveaux
services
La complexité progressive des
problèmes ouvre un espace aux
recherches et aux applications
Les niveaux
Contrôle du
dialogue
Compréhension
Reconnaissance
Génération
Synthèse
2ème articulation
Les niveaux
Acoustique
Phonétique
Phonologique
Morphologique
Lexical
Syntaxique
Sémantique
Pragmatique
Rhétorique
Dialogique
Prosodie
Méta-texte
Communication
Langue / parole
ECRIT
ponctuation
signes de mise en page
effets de présentation
abréviations
acronymes
... fautes d’orthographe, erreurs, ratures, styles variés, etc.
PAROLE
prosodie (pause, rythme, emphase, etc.)
rires, respiration
imitations
... élocution indistincte, bruit, reprises, hésitations,
variabilité inter-locuteur, accents socioculturels, etc.
Modes
• en ENTREE
Écrit par clavier (mode caractère)
Écrit par crayon électronique (continu)
Parlé (mots isolés ou connectés)
• en SORTIE
Textuel sur écran (volatile)
Textuel sur imprimante (matériel)
Parlé (synthèse ou pré-enregistré)
• Modes non classiques, gestuels
Langage de signes
Composition par désignation
Types
• Artificiel
Commande (programmation)
Interrogation
• Dialecte, jargon
Opératif (ex. contrôle processus)
Finalisé (ex. conception)
• Naturel
Discours
Conversation
La parole
Problèmes…
• Variabilité
3 formes (a, a, a) = 1 contenu
• Effets contextuels
1 forme = 2 contenus
...à tous les niveaux de la
langue (idem pour la parole
au niveau phonétique)
Reconnaissance
Modèle
Acoust.
Signal
Moteur HMM
Modèle
langage
Candidats
lexèmes
PHRASE
Décision
Générateur
phonologique
Contexte
Vérification
Compréhension
PHRASE
SITUATION
Forme linguistique
des modalités
Morris
Signification de
la phrase
Instanciation
référentielle
Sens littéral
Sens de l'énoncé
Valeurs modales
Sens linguistique
Sens pragmatique
SITUATION
PHRASE
LING.
Déictiques
Lois du discours
RHETORIQUE
Ducrot
Un système de dialogue oral
Qu'est ce que tu peux me
proposer sur ... heu,
l'intelligence artificielle ?
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