LA MIGRATION IRRUGULIERE ENTRE LES DEUX RIVES DE LA MEDITERRANEE : ETAT DES LIEUX ET POLITIQUES MIGRATOIRES Pr.

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LA MIGRATION IRRUGULIERE
ENTRE LES DEUX RIVES DE LA
MEDITERRANEE :
ETAT DES LIEUX ET POLITIQUES
MIGRATOIRES
Pr. Malika Benradi
Genève 22-23 Septembre 2011
 ASSOCIATION MAROCAINE D’ETUDES ET DE RECHERCHES
SUR LES MIGRATIONS (AMERM)
I- LA MIGRATION IRREGULIERE
La terminologie : migration irrégulière
/illégale/clandestine/sans papiers…rend
compte d’un phénomène mondial qui n’est
pas nouveau.
Depuis les années 50 et surtout 60 et 70, elle
existait parallèlement à la migration légale.
C’est une question d’actualité qui touche tous
les pays soit en tant que pays d’accueil ou
en tant que pays de départ.
LA MIGRATION IRREGULIERE
Elle concerne essentiellement les hommes mais de
plus en plus de femmes et même des enfants
mineurs émigrent dans les mêmes conditions.
- Elle demeure un vaste sujet
- Elle constitue une question sensible ( dimension
politique, économique, culturelle, sociale…),
- Elle nourrit l’amalgame : criminalité, drogue,
terrorisme, montée du chômage et de l’insécurité.
- Elle est une problématique complexe, qui a pris
une dimension importante.
I-1 LA MIGRATION IRREGULIERE ENTRE
LES DEUX RIVES DE LA MEDITERRANEE
Depuis les accords de Schengen, en 1985, la
question migratoire et les politiques qui lui
sont dédiées acquièrent une importance
particulière dans le bassin méditerranéen,
espace où elle constitue un enjeu central
dans les relations entre les deux rives de la
Méditerranée.
La migration irrégulière est
essentiellement subsaharienne
L’Afrique , une terre d’immigration : 16,3
millions sur les 200 millions dans le monde (
dont 9,2 Millions de réfugiés).
De par sa nature même, le phénomène de la
clandestinité est difficile à mesurer: 15% du
volume des légaux selon le BIT.
Des estimations contradictoires quant à sa
quantification sont avancées selon les
différentes sources d’information :
La migration subsaharienne
 En Espagne : 10 à 15.000 migrants
subsahariens.
 En Algérie, on estime à 300.000 le nombre
de migrants subsahariens dont 40% semble
choisir ce pays comme destination finale.
Le Plan spécial pour le développement du
Sud algérien a attiré beaucoup de migrants
subsahariens.
La migration subsaharienne
 En Libye, même phénomène où les
difficultés de circulation conduisent souvent
un grand nombre de migrants estimés à
environ 2 millions à rester dans le Sahara,
ces espaces supposés de transit,
deviennent de plus en plus espaces de
migration "par défaut".
 En Tunisie, un bilan officiel dressé par les
autorités tunisiennes fait état de l’arrestation
en 2006, de 3318 candidats à l’émigration
clandestine ( les évènements récents ont
amplifié le phénomène – février - mars
2011).
 Au Maroc, les migrants subsahariens,
rentrés essentiellement par l’Algérie se
compte par milliers.
 Mais ce sont les interceptions qui
permettent de donner une idée sur la
dimension du phénomène.
EVOLUTION DU PHENOMENE
L’évolution récente de ce phénomène a été
marquée par l’apparition de nouveaux
PROFILS de migrants irréguliers
Les changements constatés dans cette 
forme d’émigration se sont opérés au niveau
de quatre paramètre :
- Le sexe : masculine au départ, elle devient
également féminine voire infantile
- L'âge : l’âge moyen est de 27ans mais des
mineurs non accompagnés tentent
également l’aventure.
- Le niveau d’instruction : jadis analphabètes ,
les migrants sont de plus en plus instruits.
- Les régions d’origine ( Afrique, Moyen
Orient, Asie…).
I-2 La migration irrégulière au
Maroc
CONSTAT :
Elle est essentiellement constituée de migrants
subsahariens.
Le Maroc est un pays de transit, il devient un
espace de séjour provisoire mais a tendance à
devenir un pays d’établissement et d’immigration
« forcée ».
Les migrants subsahariens au
Maroc
La fragilité juridique du statut des migrants 
subsahariens les accule à vivre dans un état
de vulnérabilité extrême.
Ils vivent cette précarité depuis le départ , 
durant le voyage et se répercute sur leurs
conditions de vie au Maroc et sur leurs
relations avec la population d’accueil.
L’examen de cette question renvoie par
conséquent à une problématique
multidimensionnelle qui interpelle :
(i) La dimension du phénomène
(ii) Les origines et les itinéraires
(iii) Les causes et les motivations
(iv)Les politiques migratoires dans la région
(v) les perspectives d’avenir.
1- Le dimension de la migration
subsaharienne au Maroc
Le nombre des migrants subsahariens est 
estimé selon le Ministère de l’Intérieur
marocain à environ 10.000 personnes(
2007).

La dimension du phénomène au
Maroc
Selon l’Association des Familles des Victimes de 
l’Immigration Clandestine (AFVIC) 2008): 10 000
à 15 000 migrants irréguliers provenant,
essentiellement, de l’Afrique subsaharienne,
arrivent au Maroc dans l’espoir de traverser le
détroit.
Selon l’Organisation Internationale pour les 
Migrations, ce chiffre oscille entre 10 000 et
20 000.
Les données disponibles sur les 
interceptions de personnes en situation
d’illégalité opérées par les autorités
marocaines entre 2000 et 2007 permettent
une meilleure connaissance de l’effectif des
migrants irréguliers .
Les interceptions des migrants clandestins entre 2000 et 2007 selon l’origine
Année
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Nationaux 9.850 13.002 16.100 12.400 9.353 7.914 7.091 6.619
Etrangers 14.395 15.000 15.300 23.851 17.252 21.894 9.469 7.830
Total
24.245 28.002 31.400 36.251 26.605 29.808 16.560 14.449
Source : Ministère de l’Intérieur, Maroc.
Migrants interceptés par nationalité (2004)
Nationalité ( ou région)
Nombre de migrants
Maliens
Sénégalais
Ghanéens
Maghrébins
Gambiens
Libériens
Nigérians
Guinéens
Asiatiques
Sierra léonais
Camerounais
Congolais
Nigériens
Ivoiriens
Béninois
Mauritaniens
Autres nationalités
Source :Direction de la Coopération Internationale- Ministère de
4655
3049
1523
1156
1029
876
758
687
575
522
439
395
362
324
270
224
408
l’Intérieur :
Migrants clandestins arrêtés par les autorités espagnoles entre janvier et septembre 2004 par
pays d’origine
Pays d’origines
Nombre de clandestins arrêtés
Maroc
5.864
Mali
1860
Gambie
1094
Guinée
332
Côte d’Ivoire
226
Ghana
220
Soudan
202
Libéria
173
Mauritanie
171
Nigeria
163
Guinée-Bissau
158
Inde
146
En plus de migrants de 36 autres nationalités
Source : Agence de presse nationale Espagnole EFE, 10 octobre 2004.
Année d'entrée au Maroc des migrants subsahariens (%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
1995
1996
1997
1998
1999
2000
Masculin
2001
2002
Féminin
2003
Total
2004
2005
2006
2007
La durée de séjour au Maroc 
La durée moyenne de séjour au Maroc est 
d’environ 2,5 ans pour l’ensemble des
migrants subsahariens enquêtés en 2008.
Age des migrants irréguliers
L’âge moyen des migrants subsahariens se 
situe à 27,7 ans.
Une pyramide d’âge jeune: 95,4% ont moins 
de 36 ans.
les mineurs âgés de 15-17 ans sont très 
peu nombreux (0,7%)
Niveau d’instruction
- 48,5%
- niveau primaire,

- 32,4% - niveau secondaire 
- 16,1% - niveau supérieur. 
- 31,7 % analphabètes 
Statut des migrants subsahariens au Maroc
(% )
90
78
80
76
68
70
%
60
50
40
29
30
20
22
20
10
2
1
2
0
1
0
Demandeur d'asile
Réfugié
Masculin
Sans papier
Féminin
Total
Autre
1
Source de revenu des migrants subsahariens selon le
sexe
70
63
59
60
50
46
40
33
30
20
13
7
10
2
12
15
19
7
2 2
11
8
0
aucune
travail régulier petits métiers
(travail
occasionnel)
Masculin
Féminin
mendicité
Total
autres
2-LES ORIGINES ET ITINERAIRES
CONSTAT : 
- Tous les pays africains sont concernés , 
- La carte montre les longs itinéraires 
empruntés par des milliers de migrants
subsahariens dans des conditions difficiles
voire inhumaines (Bilal sur la route des
clandestins / Fabrizio Gatti 2007)
Ni
ge
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n
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ua
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la
Nationalités d'origine des migrants subsahariens (%) au Maroc
18
16
14
10
8
6
4
2
16
13 13
12
9
7
7
6
5
5
5
4
3
2
1
1
1
1
1
0
0
0
0
0
0
0
0
 Les 3 points de passage vers l’Europe :
 Les Îles italiennes (Sicile, Pantelleria,
Lampedusa et Linosa -via la Tunisie et la
Libye (évènement du 21 sept.2011).
 Les côtes des Îles des Canaries via la
Mauritanie et les provinces sahariennes
marocaines.
 Le Détroit de Gibraltar.
Rapatriements (expulsions, retours, réadmissions)
Repatriaciones
140.000
120.000
100.000
80.000
60.000
40.000
20.000
0
Repatriaciones
2001
2002
2003
2004
45.544
77.113
93.951
121.121
Source Ministère de l’Intérieur
 Mais, comme le rêve et le cauchemar ont le même
matériau, ce rêve se brise parfois entre les mains de la
Guardia civile espagnole ou des gardes côtes italiens et
parfois, d'une manière tragique, au fond des eaux.
 Entre huit et dix mille personnes sont mortes ou ont
disparu entre 1989 et 2002 en essayant d’entrer dans le
territoire espagnol depuis le Maroc
 L’année 2005 demeure une année record ,elle enregistre
le nombre de morts le plus élevé
3- Les projets d’avenir des
migrants subsahariens
Projet d'venir des migrants subsahariens (%) en transit au
Maroc selon le sexe
78
80
71
73
70
60
50
40
30
20
10
16
14
10 12 11
9
3
2
2
0
NSP
Poursuivre le
chemin ailleurs
Masculin
Retourner au
pays d'origine
Féminin
Total
Rester au
Maroc
Cette situation alarmante interpelle à la fois les 
pays d’origine, de destination et de transit, les
organisations gouvernementales et non
gouvernementales nationales et internationales
pour plusieurs raisons :
- Pour des raisons humanitaires : Les pays 
concernés ne sauraient rester insensibles à
cette vulnérabilité extrême et à cette détresse
qui affecte ces migrants
Pour des raisons socio-économiques: 
- Les principales raisons de la migration 
s’expliquent par la vulnérabilité au départ dans les
pays d’origine : - Presque 1 migrant sur 10 (
86%)avance comme raison de sa décision
d’émigrer l’absence de perspectives socioéconomiques dans son pays.
- Le départ de cette jeunesse, dont l’age moyen 
est de 27 ans et dont plus de 16% ont un niveau
universitaire et 20%ont bénéficié d’une formation
professionnelle, est une perte pour leurs pays.
Le continent africain souffre d’un retard 
économique important : 32 parmi les 48
pays classés PMA( Pays les moins
Avancés) sont des pays subsahariens.
Confrontés à la mondialisation, ces pays ont
plus que jamais besoin de ces potentialités
en termes de force de travail et de savoir
faire pour assurer la reconstruction et la
mise à niveau de leurs économies.
 III- LES DETERMINANTS DE LA
MIGRATION SUBSAHARIENNE VERS LA
RIVE NORD DE LA MEDITERRANEE
Dans son enclenchement, son activation et sa 
continuation, le projet migratoire est le résultat
de l'effet combiné de trois types de facteurs :
(i) des facteurs générateurs;
(ii) des facteurs incitateurs et 
(iii) des facteurs d'appel dans les pays 
d'accueil.
I- Les facteurs générateurs:
1- Les défaillances des économies africaines
 Économies manquant de flexibilité (tributaires
d’un produit de base unique)
 Baisse continue du prix des produits de base et
persistance du protectionnisme agricole dans les
pays industrialisés,
 Poids d’une lourde dette extérieure laquelle a été
multipliée par plus de 3,3 fois en 20 ans passant
de 60,6 milliards de $ en 1980 à 206,1 milliards
de $ en 2000
Le chômage au-delà de son coût économique, 
détruit les 3 aspects fondamentaux de la vie
humaine: le temps , l'espace et le caractère
social de l'individu.
Le relâchement des liens tribaux et de solidarité
Ce scénario génère un niveau élevé de la 
pauvreté qui affecte particulièrement les
jeunes
Le nombre de pauvres en Afrique a augmenté de
82 millions entre 1990-2007.
45,7% des personnes gagnent moins de 1 $ par
jour
La structure de la pauvreté par âge met en 
évidence l'importance de la population jeune
affectée par la pauvreté et qui les amène au
projet migratoire.
(iv)- Le différentiel des salaires
Le différentiel des salaires demeure motivant
pour s’expatrier.
Le projet d’émigrer peut intéresser même des
personnes disposant d’un emploi stable mais
peu rémunérateur.
2- le facteur écologique: la désertification et la
déforestation avancent continuellement et
empirent les conditions de vie.
On estime à 1milliard le nombre de
migrants en 2050 comme conséquence du
réchauffement climatique
3- Une forte pression démographique
 L’Indice Synthétique de Fécondité
Afrique subsaharienne : 5,4
Monde arabe
: 3,8
Amérique Latine
: 2,5
Europe
: 1,4
4- Les défaillances des régimes
politiques en Afrique:
 L’Afrique subsaharienne, c’est
10% de la population mondiale.
 L’Afrique , c’est la moitié des
conflits armées dans le monde.
II-Les facteurs incitateurs
Ces facteurs incitateurs engendrent les
mécanismes de l’émigration et provoquent
un effet d’entraînement qui assure le
passage du stade latent à celui de la
concrétisation du projet.
(i) L'image de la réussite sociale qu'affiche
l'émigré de retour au pays pendant ses vacances
annuelles.
(ii) L’impact de l’audiovisuel et des NTIC.
(iii) Le statut colonial des deux villes
marocaines de Ceuta et Melilla
III- Les facteurs d'appel dans les pays
d’accueil
Une demande de travail spécifique existe (i)
dans les pays d’accueil, répondant, pour
des raisons de coût et de flexibilité, aux
besoins d'un marché secondaire,
caractérisé par des emplois précaires
et/ou socialement indésirables, comme en
témoignent les régularisations ( les
cultures sous serres – Sud Espagne
Alméria – Huelva…).
Cette dialectique du rejet
juridique et de l’appel
économique a favorisé le
développement de ce qu'on
pourrait appeler le «commerce
des illusions »
Profits des trafiquants : 10
milliards de $ par an.
 IV- LES POLITIQUES MIGRATOIRES
DANS LA REGION
 1- EN EUROPE
- Le conseil européen de Laeken tenu les 1415 décembre 2001, marquait un net
durcissement de la politique migratoire
européenne, exprimé par une législation –
police des étrangers, de plus en plus
sévère et restrictive ( Convention non
ratifiée, migration choisie/dette à l’envers…).
Ce durcissement se traduit par deux mesures: 
(i) La volonté d’externalisation du traitement de 
l’asile et de l’immigration( Programme de La Haye
du 17- 18 juin 2004): Les centres d’accueil
(ii)Négociation pour la conclusion d’accords de 
réadmission:
La conditionnalité migratoire se substitue à la 
conditionnalité démocratique initiée par le
processus de Barcelone en 1995.
 Les instruments de cette politique:
 Pressions sur les gouvernements maghrébins pour
promulguer des lois restrictives de circulation sur
leur territoire: Loi 02-03 au Maroc, la loi n° 200375 en Tunisie.
 Une plus grande coopération et intégration policière
(assistance technique, patrouilles mixtes,…)
 L’usage de technologie de plus en plus
sophistiquée dans le contrôle des flux
et de lourds moyens pour lutter contre
la migration irrégulière (FRONTEX).
"L'immigration divise l'UE 
au lendemain du vote par lequel le 
Parlement européen a décidé de renforcer
Frontex, l’agence européenne de
surveillance des frontières, rend obligatoire
la participation des Etats membres à ses
opérations (plan approuvé le 13 septembre
2011 – Nouvelle gouvernance Schengen).
 2-AU MAGHREB
 Gérer cette problématique dans le cadre de
la co-responsabilité régionale et le codéveloppement des pays d’Afrique ;
 - Les difficultés de la sécurisation des
frontières : 1km coûte 250.000 euros,
sachant que le système SIVE mis en place
par l’Espagne au Détroit a coûté 142
millions d’Euros.
-
 A l’exception de la Tunisie, les autres
pays du Maghreb ont ratifié la
convention internationale sur la
protection des travailleurs migrants et
des membres de leurs familles ; la
dernière en date est la Mauritanie qui
l‘a ratifiée le 22 mars 2007.
3- Au Maroc
La gestion de la migration irrégulière est une 
préoccupation des responsables
marocains.
Elle est visible dans la politique migratoire 
adoptée par le Maroc à un double niveau
- Juridique 
- Stratégique 
AU NIVEAU JURIDIQUE
La LOI 02 -03 
- Comble un vide juridique 
- Répond à un besoin urgent 
- Réglemente la migration illégale 
- Esprit du texte : option sécuritaire 
appuyée par le programme d’urgence
(2007- 2012).
Obstacles et Défis
- L’application de la loi 02-03 se heurte au contenu 
et à la philosophie de la Convention sur les droits
des migrants (ratifiée par le Maroc en 1993)
- L’adoption de la stratégie nationale de lutte 
contre la migration illégale se heurte aux moyens
humains et financiers de contrôler toutes les
frontières marocaines ( 3500 Km de côtes
maritimes contre 300 km pour l’Espagne.
Au niveau institutionnel
- Création de la direction de l’émigration et 
de la surveillance des frontières.
- Mise en place de l’observatoire de 
l’immigration.
Au niveau stratégique
Pour réguler les flux migratoires 
subsahariens le Maroc propose :
- la co- responsabilité régionale et 
- le co-développement des pays africains 
- Le respect des droits humains 
fondamentaux des migrants.
- Activer les accords de COTONOU, conclus 
entre l’UE et les pays ACP( Afrique,
Caraïbes, Pacifique) notamment l’article 13
qui oblige les pays subsahariens à
réadmettre leurs ressortissants en séjour
irrégulier en Europe.
- Sécuriser la frontière maroco – algérienne 
d’où rentrent la majorité des migrants
subsahariens.
Les actions réalisées au Maroc
- Le gouvernement marocain prône 
l’adoption de l’approche globale.
- Mais sous la pression de ses partenaires 
européens, il s’inscrit dans la logique
sécuritaire ( loi 02-03).
- Il collabore dans la lutte contre la 
migration clandestine( 1200 réseaux de
trafic démantelés, patrouilles mixtes :
65.000 irréguliers arrêtés, avions affrétés
pour les retour des subsahariens,…).
- Refuse les accords de réadmission des 
irréguliers transitant par le Maroc (2010
Statut avancé…)
- Il collabore avec l’OMI pour le 
rapatriement volontaire de plus de 8000
migrants subsahariens.
 VI-Les perspectives d’avenir
L’examen de la question de la migration
subsaharienne dans son avenir et son
devenir doit s’inscrire dans une approche
globale et intégrée qui s’articule autour de
7idées clés :
1- Démystifier le syndrome sécuritaire et
rompre avec « l’obsession du risque
migratoire ».
 2- Repenser la question dans sa dimension
démographique d’autant plus que l’Europe
connaît un grand déficit en main d’œuvre.
 L’émigration sera alors non seulement une
réalité mais une nécessité.
De 1990 à 2000, l’immigration a représenté
89% de la croissance démographique en
Europe.
3- démystifier l’image négative de la migration
4- Organiser « l’ordre migratoire » en sauvegardant
les intérêts des pays d’origine et d’accueil.
5- Repenser la politique de coopération et la rendre
plus dynamique.
6- Les transferts de revenus représentent près du
triple de l’Aide Publique au Développement.
7- Respect des droits humains des migrants.
CONCLUSION
La forte propension à émigrer prend source
dans un milieu où les frustrations et les
contradictions sont nombreuses et diverses
aussi bien dans las pays d’accueil que ans
les pays d’origine.
- Agir sur les causes du phénomène.
- Donner une dimension plus concrète à la
solidarité internationale et régionale.
Alfred Sauvy:
« ou bien les richesses iront là où sont
les hommes ou bien ce seront les
hommes qui iront là où sont les
richesses ».