Transcript Millénaire de Solesmes - Abbaye Sainte-Marie des Deux
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Mille ans
comme un jour
Solesmes
1833 à nos jours
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Deuxième partie
L’œuvre
de dom Guéranger :
Hi hi voyez ce que j’ai fait à droite !|
RESTAURER
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NAÎTRE de NOUVEAU
Crucifix de l’autel
Ste-Anne à Solesmes
À tous ceux qui
portent en eux…
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Une histoire d’amour qui commence… ou recommence avec le jeune
Prosper Pascal Guéranger.
Tout remonte à l’enfance, quand Prosper allait prier à l’église de
Solesmes, contemplant les "
Saints "…
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Car celui par qui la vie monastique
bénédictine allait renaître en France
portait parmi ses noms de baptême le
prénom de Pascal.
Naître de nouveau. Ressusciter…
…c’est entrer en communion
avec le Christ Jésus de Pâques,
Lui qui vivifie toujours son Église.
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Une histoire qui se déroule
comme la
généalogie évangélique ;
une histoire qui se continue
de père en fils,
comme dit le Sage :
« Faisons l'éloge des hommes illustres,
de nos ancêtres dans leur ordre de succession.
…Certains d'entre eux laissèrent un nom qu'on cite encore avec
éloges. Dans leur descendance ils trouvent un riche héritage,
leur postérité. Leur descendance reste fidèle aux
commandements et aussi, grâce à eux, leurs enfants. »
(Siracide 44, 1.8.11-12)
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Abraham engendra Isaac.
Isaac engendra Jacob.
Jacob engendra…
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Il est grand
le mystère
de notre
héritage !
Le mystère
de notre
hérédité !
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Qui est dom Prosper Pascal Guéranger ?
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Sainte Suzanne
C’est dans une vieille cité fortifiée au
nord de Sablé que Pierre Guéranger
épousa Françoise Jarry, en 1797. Le couple
aura 6 fils, dont deux mourront en bas âge.
Prosper-Pascal est le 3e des 4 garçons
survivants.
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Prosper était enfant quand son père,
instituteur, se fit acquéreur d’une vieille
demeure ayant appartenu au prieuré de
Solesmes, justement la maison où les moines
de Solesmes venaient se réfugier pendant la
Guerre de Cent ans.
La famille Guéranger
habita ce bâtiment, qui servait aussi d’école,
entre 1806 et 1821.
Sur l’emplacement de l’église voisine, aujourd’hui
disparue, s’étend la place
Dom Guéranger.
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de l'ancienne église paroissiale où Prosper
fut baptisé le jour même de sa naissance,
au soir du 4 avril 1805.
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Deux de ses frères
Édouard, qui deviendra
pharmacien au Mans,
sera un véritable ami pour
dom Guéranger
et pour le monastère.
Constantin, le plus jeune, curé de la chapelle
Saint-Aubin, près du Mans, surnommé par Prosper :
" Mon frère le loup "
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Séminaire St-Vincent
L’abbé Guéranger y entra en 1823
Le Bienheureux Basile Moreau y était professeur de dogme
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Prosper Guéranger à 21 ans
Trop jeune pour être
ordonné prêtre,
il se vit offrir
providentiellement
le poste de
secrétaire
de l’évêque du Mans,
Mgr de la Myre.
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Le 7 octobre 1827,
Prosper Guéranger fut
ordonné prêtre
à Tours.
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Cathédrale Saint-Julien
au Mans
La cathédrale Saint-Julien
du Mans
L’abbé Guéranger y fut maître des cérémonies
avant d’en devenir chanoine.
Il y prêcha en plusieurs circonstances.
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Une tragédie s’amorce : au printemps 1831,
l’annonce de la vente du prieuré fait
sursauter le jeune prêtre.
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Henry Lenoir de Chantelou avait acheté le
prieuré en 1791. En 1812, celui-ci demande
à l’Empereur Napoléon que soient
conservées à Solesmes les statues de
l’église, alors convoitées par le préfet de
la Sarthe. De Vilnius, en Lituanie,
Napoléon signe le décret qui le lui
accorde.
En 1825, le prieuré passe aux mains de
trois riches propriétaires de la région.
Que n’avaient-ils pas imaginé pour trouver acquéreur ? Le bâtiment
pourrait devenir… petit séminaire, verrerie, dépôt d’ardoises…
Le monastère risquait d’être la proie de ceux qu’on appelait alors
" La bande noire ".
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« Dans le cours du printemps 1831, raconte
dom Guéranger, les journaux insérèrent dans
leurs annonces la mise en vente du prieuré de
Solesmes qu’ils qualifièrent d’abbaye.
Cette nouvelle me causa
une vive impression.
Ce monument tant aimé de mon enfance, exposé à passer
peut-être par d’étranges vicissitudes… »
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« L’annonce de Solesmes en vente continuant de paraître
sur les journaux, poursuit dom Guéranger,
je ne pouvais me résoudre à la pensée de voir
utiliser cette maison, et je cherchais à la sauver.
Tout à coup, vers le mois de juin, l’idée me vint que si je
pouvais y réunir quelques jeunes prêtres, nous y rétablirions
l’Ordre de saint Benoît avec l’Office divin et les études. »
L’acquisition du prieuré s’avérait urgente :
lassés d’attendre, les propriétaires en avaient commencé la démolition.
Pour arrêter cet acte de vandalisme, l’abbé Guéranger se hâta de
négocier la location, soumit à son évêque, Mgr Carron, les noms des
prêtres qui avaient promis leur concours, et obtint son assentiment.
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Dom Guéranger se rendit à Sablé
en juillet 1831. Là, un des vicaires
l’emmena visiter le prieuré menacé.
Grande fut l’émotion de cette promenade ! Le monde des
statues si expressives était toujours là, dans cette ambiance
de paix et de fraîcheur que ressent tout visiteur pénétrant la
vieille église silencieuse, un jour d’été.
Le " RORATE COELI ", cette prière d’Avent qui implore la fin de l’exil et le
retour de Dieu en son temple, fut chanté par les deux prêtres.
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Retable de la Visitation du Mans
« Le besoin de l’Église me semblait
si urgent, les idées sur le vrai
christianisme si faussées et si
compromises dans le monde
ecclésiastique et laïque, que je ne voyais
autre chose que l’urgence de fonder un
centre pour recueillir et raviver les pures
traditions. »
La Visitation du Mans fut invitée à commencer une neuvaine de prière, le 7
décembre 1831. « Dans les premiers jours, j’étais en prière dans la chapelle,
je fus sollicité intérieurement de consacrer l’œuvre du rétablissement des
Bénédictins en France au Sacré-Cœur de Jésus… »
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« Je m’étais consacré
moi-même au SacréCœur le Jeudi saint en
1823. Je fis vœu de
demander à l'évêque la
faveur d’un salut du Très
Saint Sacrement en
l’honneur du SacréCœur,
le premier vendredi de
chaque mois, quand
nous serions établis,
et d’ériger un autel
au Sacré-Cœur dans
l’église de notre
monastère. »
Église monastique et église paroissiale
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Le 21 mars 1833, en l’église paroissiale de Solesmes,
l’abbé Guéranger chanta pour la première fois la messe de
saint Benoît, tandis que son compagnon faisait office de
chantre devant un vieux graduel romain in-folio.
Pour toute assistance : deux vieilles femmes et
un hôte inopiné, venu préparer, pour une revue,
un article sur les sculptures de Solesmes.
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De prime abord, le projet paraissait utopique. Pas plus
que les autres ordres religieux, les bénédictins
n’avaient droit de cité en France. La Révolution avait
interdit les vœux de religion, « engagements contraires
aux droits naturels de l’homme ». Napoléon n’avait pas
voulu de moines, qualifiés d’... " inutiles " !
Et pourtant…
le petit groupe s’installe à Solesmes
le 11 juillet 1833.
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11 juillet 1833 : fête de saint Benoît
Le 11 juillet 1833
44 ans après la Révolution,
la vie monastique reprend à Solesmes.
Une trentaine de prêtres accompagnèrent
les premiers " moines ", de l’église
paroissiale jusqu’au prieuré.
On chanta la messe " au romain ", on écouta un vieux
confesseur de la foi des années révolutionnaires.
« À partir des Vêpres de ce grand jour, l’Office divin n’a
jamais été interrompu dans notre église... »
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Quelque temps plus tard, une visiteuse se
présente, demande à voir le prieur.
« Mon Père, j’ai appris que la vie
bénédictine est en train de renaître à
Solesmes. Est-ce bien vrai ?
- Oui, Madame…
- Alors, c’est à vous que revient l’héritage qu’une tante m’a légué
en mourant. Ma tante a été secourable aux moines pendant la
Révolution ; elle cachait chez elle, à Paris, le supérieur général de
la Congrégation de Saint-Maur, dom Ambroise Augustin Chevreux.
IL lui avait confié ses objets personnels : voici son portrait au
pastel, le sceau de la Congrégation, et ce beau livre…
- Madame, c’est un antiphonaire ! C’est le ciel qui vous envoie !
Vous nous apportez la bénédiction de notre ancêtre spirituel !
Son héritage ! »
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Parmi les premiers moines
Dom Fonteinne
Père Osouf
Dom Gardereau
Père abbé Dom Guéranger
L’ abbatiale
Dom Gourbeillon
Dom Guéranger
Frère Placide
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Il y avait à Sablé deux pieuses personnes qui aimaient
beaucoup dom Guéranger, un peu comme Marthe et Marie
aimaient Jésus et étaient aimées de Lui. Elles s’appelaient
Marie et Euphrasie Cosnard. IL les guidait dans leur vie
spirituelle, leur parlant de confiance et d’abandon.
Toute leur vie, elles demeurèrent des amies dévouées.
les
" Saintes Femmes "
de Solesmes
Euphrasie Cosnard
bienfaitrice du monastère
(1809-1879)
Marie Cosnard (1798-1855)
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Leur maison ressemblait à
celle-ci, avec son toit
arrondi, typique de la région.
~~~ Les saintes femmes de Solesmes ~~~
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Sofia Petrovna Swetchina, née Soïmonov,
Moscou 1782- Paris 1857,
épouse du général Swetchine.
Le couple quitta la Russie pour Paris,
où Mme Swetchine tint un salon célèbre
qui rassemblait les plus importantes
personnalités catholiques de l’époque.
En ces premières années, une dame
immigrée de Russie sera aussi une
protectrice pour dom Guéranger,
Mme Swetchine.
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Les nouveaux bénédictins attendirent trois ans
avant d’adopter l’habit monastique.
Ils portaient la soutane et, pour habituer les populations
à la réapparition du froc, ils sortaient enveloppés
d’une grande cape à capuchon pointu.
Le 14 août 1836, pour les premières Vêpres de l’Assomption,
ils descendirent au chœur en tunique, avec la ceinture de cuir.
Dom Guéranger prit sur l’autel le scapulaire et la coule, s’en revêtit,
et donna l’habit à ses compagnons.
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Le chant des moines
…disaient en chantant la Parole de Dieu, qui prenait tout
son sens dans l’expression de la psalmodie et de la
mélodie. Dom Guéranger avait d’instinct découvert le
premier secret de la " méthode de Solesmes ".
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1837 : à Rome
Dom Guéranger se rend
auprès du Pape Grégoire XVI…
…pour lui demander l’approbation de ce qu’il a entrepris
à Solesmes. C’est toute une espérance, espérance contre
toute espérance : alors que tant de congrégations
nouvelles sollicitent le Pape, celui-ci accordera-t-il à ce
jeune inconnu l’approbation de son œuvre et des
Constitutions de Solesmes ?
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Le Pape
Grégoire XVI
1765-1846
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Mater Providentiae
En juillet 1796,
cette Madone
romaine
s’était manifestée
miraculeusement
en versant des
larmes.
À elle, agenouillé
devant son image
dans une petite rue
de la Ville Éternelle,
le jour même de sa fête,
le jeune prieur de Solesmes
remet toute son attente…
~~~ Ainsi priait dom Guéranger le 9 juillet 1837 ~~~
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Et voici la réponse !
Le bref " Innumeras inter "
Par le bref du 1er septembre 1837, Grégoire XVI confirma les
Constitutions de Solesmes, érigea le prieuré en abbaye
et nomma dom Guéranger abbé de Solesmes.
« M. Guéranger est abbé perpétuel de Solesmes, ayant
anneau, crosse et mitre, et chef de la Congrégation des
Bénédictins de France, affiliée au Mont-Cassin. C’est un
résultat merveilleux et qui doit nous porter à aimer de
plus en plus l’Église romaine… »
(Mme Swetchine)
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À chacun de ses quatre voyages
à Rome, dom Guéranger
apportera la clef du monastère -- ici représentée --- pour la
déposer devant la Confession de
saint Pierre.
Dom Guéranger était profondément impressionné par ce grand acte :
par la bouche du successeur de Pierre, l'Église s’était prononcée
sur son œuvre.
Solesmes
recevait mission de mener et de propager en France
la vie monastique selon saint Benoît.
Solesmes
était ainsi reconnu utile au bien de l’Église.
Solesmes
survivrait donc aux difficultés présentes (...et futures).
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Le 26 juillet 1837, dom Guéranger
émit ses vœux devant l’autel de la sacristie
de Saint-Paul Hors-les-Murs.
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Charte de profession de dom Guéranger
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Le retour de dom Guéranger
à Solesmes
Tout se passa humblement. Venant par la route de Notre-Dame-du-Chêne,
il descendit de voiture à l’entrée du village, arbora ses insignes pontificaux
et pénétra dans son abbaye au son des cloches, tandis que les moines
l’accompagnaient en chantant le psaume " In convertendo " (Ps 125/126).
Au chœur, l’un d’eux donna lecture du bref,
et l’on célébra les premières Vêpres de la Toussaint --L’événement fut bientôt connu dans la région. Les premiers temps, on vint
par curiosité : un abbé bénédictin semblait un personnage si étrange… Et
puis peu à peu, la nef de l’église abbatiale retrouva sa solitude.
Rares étaient alors les visiteurs ; Léon Landeau, jeune patron de la
marbrerie, fut souvent le seul assistant aux offices, en compagnie
d’un aveugle, ce qui portait les voisins à dire :
« On fait de belles cérémonies, mais il n’y a qu’un aveugle pour les voir ! »
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La vraie richesse de l’abbaye, c’était la famille monastique
Dom Guéranger ne concevait pas sa charge abbatiale autrement que
saint Benoît : le monastère est la " maison de Dieu " ; or, la maison de
Dieu par excellence, c’est l'Église ; il est donc une Église en petit… Le chef
n’est autre que le Christ Jésus, agissant dans son représentant visible :
l’abbé
La vraie richesse c’était aussi :
l’office divin
l’Église romaine
la vie liturgique
l’office divin
le chant grégorien
les études
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Les manuscrits de chant grégorien
Dom Guéranger eut très vite une seconde intuition, après
celle du rythme verbal : il voulut chanter comme " nos pères
du Moyen Âge ", et fit copier les manuscrits de chant
conservés dans diverses bibliothèques. Ce fut le début de la
paléographie musicale et de l’œuvre de restauration du
chant grégorien.
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La fondation de Sainte-Cécile de Solesmes
Présence féminine
à partir du XIXe siècle
Fonder pour des moniales, dom Guéranger n’y songeait pas et
n’aurait jamais voulu le faire. Ce fut pourtant la joie de ses dernières
années… Et c’est ainsi qu’est né le monastère de
Sainte-Cécile de Solesmes (1866), dont la première abbesse, Mère
Cécile Bruyère (1845-1909), bénéficia dès l’enfance de la
direction spirituelle et paternelle de dom Guéranger.
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Lumière et force :
Mère Cécile Bruyère
« Le bon sens me disait que les heures n’ont que soixante
minutes, mais Celui pour qui mille ans sont comme un
jour m’a prouvé cent fois qu’il est le Maître du temps
comme de toutes choses . »
Il faut prier sans cesse : cette prière intérieure,
sans paroles, n’est autre chose que l’exercice très
simple de l’amour de Dieu.
Cette atmosphère de prière doit pénétrer toute notre vie, depuis notre
réveil jusqu’à notre sommeil, et encore, lorsqu’on s’endort, c’est dans les
bras de Dieu ; une prière continue pénètre tout notre être comme un
parfum. Ce parfum de prière doit s’exhaler d’une moniale.
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Dom Guéranger
remit sa belle
âme à Dieu le
30 janvier 1875.
Son successeur,
le père abbé
dom Charles
Couturier et
mère abbesse
Cécile Bruyère
gardèrent
vivant
son héritage.
Dom Guéranger
30 Janvier 1875
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En 1937, à l’occasion du centenaire de la Congrégation
bénédictine de France, le sculpteur Henri Charlier réalisa un
" gisant " de dom Guéranger que l’on peut voir dans la crypte
où repose le corps du premier abbé de Solesmes.
Dom Guéranger, par Henri Charlier
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L’abbaye de Solesmes
souffre violence…
Après les épreuves du Moyen Âge, la Guerre de Cent ans, les guerres
de religion, les XIXe et XXe siècles apportent leur part de violence et de
persécution : expulsions, à deux reprises, exil, guerres de 1914 et de
1940. Combien de fois la communauté faillit-elle s’éteindre ? Toujours
elle reprit vie, comme Pâques ramène la Vie après le Vendredi saint…
À titre d’exemple, voici le récit de la première expulsion, au temps du
père abbé dom Charles Couturier.
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Le temps des expulsions
L’attaque
6 novembre 1880
Père abbé
dom Couturier
Il est 6 heures 30. Les moines terminent Matines. « Que l’on priait
bien sous ces voûtes obscures éclairées seulement par les
flambeaux des autels. La foi était ardente dans tous les cœurs et on
eût été heureux de mourir martyr… »
« Tenez-vous prêts, les gendarmes arrivent », avertit dom Couturier.
Du clocher, où six moines ont reçu mission de s’enfermer, le tocsin se
fait entendre. À la porte du monastère, le commissaire demande le père
abbé. Celui-ci se présente. Que veulent ces messieurs ? On vient lui
notifier un arrêt de M. le préfet de la Sarthe ordonnant la dispersion de
la congrégation.
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Que le père abbé veuille bien ouvrir, on lui en donnera
lecture et on lui en délivrera une copie.
« C’est illégal ! répond dom Couturier. Cet arrêt est nul. »
et le guichet se referme.
Nouvelle sommation. Pas de réponse.
Ordre est donné aux crocheteurs de forcer la porte.
La petite porte d’entrée, en chêne, a 4 cm d’épaisseur et on l’a renforcée
de blocs de pierre et de madriers, Il faut ¾ d’heure pour en venir à bout,
tandis que la foule sur place commence à pousser les exclamations :
« Vive la religion ! Vive la liberté ! Vivent les moines ! À bas les décrets ! »
La profession des moines les attachait à leur monastère, et seule la force
les en ferait sortir…
S’il a fallu 4 heures pour expulser 17 moines de leurs cellules, combien de
temps faudra-t-il pour les 60 qui occupent l’église ?
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Le retour 1894-1896
Pendant ces années, on vivait dans le village.
C’était curieux de voir les moines arpenter la rue du bourg en sabots,
coule et livres sous le bras, matin et soir avec lanternes, car la rue
n’était pas éclairée. Quand il faisait beau, ce n’était pas bien gênant,
mais quand il pleuvait ! Il n’y avait que peu de parapluies, et pas de
manteaux. Aussi arrivait-on à l’église ou au réfectoire, les vêtements
mouillés, les pieds trempés… Je n’ai entendu aucun moine se plaindre…
Le retour des moines et campagne de constructions
La situation des expulsés
Les premiers espoirs de retour
Rentrée et sortie
La rentrée sur la pointe des pieds
Progressif retour à la normale
Nouvelles constructions
Le départ des gendarmes
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La loi de 1901 et le départ en exil
En 1901, à la suite des lois antireligieuses de la 3 e république, les deux
communautés de Solesmes, moines et moniales, s’exilèrent en
Angleterre, à l’Île de Wight.
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Les moines et les moniales revinrent d’exil en 1922. Et la vie
continua… elle continue encore. Chaque monastère, chaque
âme consacrée à Dieu connaît ses mystères joyeux,
douloureux, lumineux, glorieux. Nous n’écrirons pas toute
cette histoire, nous avons à la vivre, « en ajoutant chacun,
chacune notre petit caillou… »
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Les successeurs
Dom Guéranger
1833-1875
Dom Germain Cozien
1921-1959
Dom Charles Couturier
1875-1890
Dom Jean Prou
1959-1992
Dom Paul Delatte
1890-1921
Dom Philippe Dupont
1992-
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L'abbaye Saint-Pierre de Solesmes étant la tête et la mère
de toute la Congrégation, celle-ci a pris le titre de
" Congrégation de Solesmes " ; ainsi est affirmé l'esprit de
famille unissant tous les monastères de moines et de
moniales dont elle se compose.
Elle est formée en effet par la réunion de plusieurs
monastères autonomes issus les uns des autres...
communiant tous au même idéal et au même héritage reçu
de dom Guéranger, chacun gardant d'ailleurs au sein de
cette unité son autonomie et son caractère propre.
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Les fondations par voie de filiation
Chez les moines :
Solesmes 1833
Ganagobie 1858
Silos 1880
Ligugé 1853
Vaals 1951
Wisques 1889
Madrid 1939
La Source 1893
Clervaux 1890
Leyre 1954
St-Benoîtdu-Lac 1912
Randol 1971
St-Wandrille 1894
Kergonan 1897
Triors 1984
Martinique 1947 Keur Moussa 1961
Los Caidos
1958
Séguéya 2004
Palendriai 1998
Quarr 1922
Donezan 1994
Fongombault 1941 Clear Creek 1999
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Chez les moniales : Filles de Mère Cécile Bruyère
1866
Mère Cécile Bruyère
Wisques (1889)
Kergonan
(1898)
Ste-Marie
des
Deux-Montagnes
Pax
Cordis
Iesu
Keur
Guillaye
Martinique
(1977)
Westfield
(USA,
1981)
(Canada,
1936)
(Angleterre,
1950)
(Sénégal,
1970)
Sainte-Cécile de Solesmes
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« Mille ans sont comme un jour aux yeux du Seigneur »,
dit le psalmiste. (Ps 89/90.4)
Dans cette journée aux yeux du Seigneur, nous avons chacun
notre petite place quelques instants ; c’est-à-dire qu'ils passent
avec une grande rapidité, mais ils sont remplis d’une multitude
d’événements, heureux ou dramatiques… »
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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« Dom Guéranger regarde nos monastères
comme de petites cellules d’Église… »
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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Solesmes
est un nom qui chante ; qui chante les mélodies
grégoriennes de l’antique liturgie romaine.
Solesmes
chante aussi l’amour de l’Église, à travers la
fidélité au Pape, successeur de Pierre.
Cet amour de l’Église, cette fidélité
à l’Église romaine et au Saint-Père
nous ont surtout été légués par
dom Guéranger
et constituent une part importante
de notre identité de moines
solesmiens.
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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Salve Regina
Moines
S. Pierre de
Clervaux
Sole smes
Sainte Cécile de Solesmes
Kergonan
Quarr
Ganagobie
Moniales
Wisques
Sainte-Marie des Deux-Montagnes
Ligugé
Kergonan
Paris
Silos
St Wandrille
Ryde
Keur-Guilaye
Wisques
Randol
Keur Moussa
Segueya
Fontgombault
Westfield
St-Benoît-du-Lac
Sainte-Marie
des Anges
Palendriai
Martinique
Clear Creek
Vaals
Triors
Madrid
Leyre
Donezan
Los Caidos
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15 Janvier 2010
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Lettre aux abbés et abbesses de la Congrégation de Solesmes
« Comme la plupart d'entre vous le savent, j'ai eu la grâce et
l'honneur d'être reçu en audience par notre Saint-Père vendredi
dernier, à l'occasion de la célébration du millénaire de la fondation de
Solesmes. Ce fut un moment très émouvant, mais en même temps très
simple, tant le pape est proche et se fait attentif à tout ce qu'on lui dit. Il
m'a gardé près d'un quart d'heure. J'ai pu lui parler de notre monastère
évidemment, de dom Guéranger, ainsi que de notre Congrégation dont
j'ai fait un tour d'horizon rapide. Il nous prend tous dans sa prière et
sous sa bénédiction, comptant aussi sur notre prière. Nous savons son
estime pour la vie monastique bénédictine et pour la belle liturgie ; ceci
est un grand encouragement pour que nous restions fidèles à notre
vocation de disciples de saint Benoît et de dom Guéranger.
Soyez assuré que j'ai porté toutes vos intentions et celles de
votre communauté dans mes pèlerinages aux basiliques romaines, et
croyez à mon dévouement dans le Seigneur et sa Mère. »
+ fr. Philippe Dupont, abbé
15 Janvier 2010
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1010
2010
2010
Pax Christi veniat. Regnum Christi veniat.
Deo gratias. Amen !
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2010
Texte et montage :
Moniales bénédictines de
l’abbaye
Sainte-Marie des Deux-Montagnes
(Canada)
Sources :
Dom Paul Delatte, Vie de Dom Guéranger, abbé de Solesmes
Dom Louis Soltner, Solesmes et Dom Guéranger
Dom Guy-M.Oury, Dom Guéranger, moine au cœur de l’Église
Dom Thierry
Dom Thierry
Barbeau,
Barbeau,
Mille ans
Milled’histoire
ans d’histoire
à l’Abbaye
à l’Abbaye
de Solesmes
de Solesmes
Site des Moines
de Solesmes :
Cliquez :
www.abbayedesolesmes.fr
Site des moniales
de Sainte-Marie :
Cliquez :
www.sm2m.ca
Mille ans
comme un jour
Solesmes
1833 à nos jours
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Deuxième partie
L’œuvre
de dom Guéranger :
Hi hi voyez ce que j’ai fait à droite !|
RESTAURER
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NAÎTRE de NOUVEAU
Crucifix de l’autel
Ste-Anne à Solesmes
À tous ceux qui
portent en eux…
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Une histoire d’amour qui commence… ou recommence avec le jeune
Prosper Pascal Guéranger.
Tout remonte à l’enfance, quand Prosper allait prier à l’église de
Solesmes, contemplant les "
Saints "…
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Car celui par qui la vie monastique
bénédictine allait renaître en France
portait parmi ses noms de baptême le
prénom de Pascal.
Naître de nouveau. Ressusciter…
…c’est entrer en communion
avec le Christ Jésus de Pâques,
Lui qui vivifie toujours son Église.
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Une histoire qui se déroule
comme la
généalogie évangélique ;
une histoire qui se continue
de père en fils,
comme dit le Sage :
« Faisons l'éloge des hommes illustres,
de nos ancêtres dans leur ordre de succession.
…Certains d'entre eux laissèrent un nom qu'on cite encore avec
éloges. Dans leur descendance ils trouvent un riche héritage,
leur postérité. Leur descendance reste fidèle aux
commandements et aussi, grâce à eux, leurs enfants. »
(Siracide 44, 1.8.11-12)
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Abraham engendra Isaac.
Isaac engendra Jacob.
Jacob engendra…
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Il est grand
le mystère
de notre
héritage !
Le mystère
de notre
hérédité !
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Qui est dom Prosper Pascal Guéranger ?
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Sainte Suzanne
C’est dans une vieille cité fortifiée au
nord de Sablé que Pierre Guéranger
épousa Françoise Jarry, en 1797. Le couple
aura 6 fils, dont deux mourront en bas âge.
Prosper-Pascal est le 3e des 4 garçons
survivants.
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Prosper était enfant quand son père,
instituteur, se fit acquéreur d’une vieille
demeure ayant appartenu au prieuré de
Solesmes, justement la maison où les moines
de Solesmes venaient se réfugier pendant la
Guerre de Cent ans.
La famille Guéranger
habita ce bâtiment, qui servait aussi d’école,
entre 1806 et 1821.
Sur l’emplacement de l’église voisine, aujourd’hui
disparue, s’étend la place
Dom Guéranger.
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de l'ancienne église paroissiale où Prosper
fut baptisé le jour même de sa naissance,
au soir du 4 avril 1805.
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Deux de ses frères
Édouard, qui deviendra
pharmacien au Mans,
sera un véritable ami pour
dom Guéranger
et pour le monastère.
Constantin, le plus jeune, curé de la chapelle
Saint-Aubin, près du Mans, surnommé par Prosper :
" Mon frère le loup "
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Séminaire St-Vincent
L’abbé Guéranger y entra en 1823
Le Bienheureux Basile Moreau y était professeur de dogme
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Prosper Guéranger à 21 ans
Trop jeune pour être
ordonné prêtre,
il se vit offrir
providentiellement
le poste de
secrétaire
de l’évêque du Mans,
Mgr de la Myre.
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Le 7 octobre 1827,
Prosper Guéranger fut
ordonné prêtre
à Tours.
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Cathédrale Saint-Julien
au Mans
La cathédrale Saint-Julien
du Mans
L’abbé Guéranger y fut maître des cérémonies
avant d’en devenir chanoine.
Il y prêcha en plusieurs circonstances.
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Une tragédie s’amorce : au printemps 1831,
l’annonce de la vente du prieuré fait
sursauter le jeune prêtre.
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Henry Lenoir de Chantelou avait acheté le
prieuré en 1791. En 1812, celui-ci demande
à l’Empereur Napoléon que soient
conservées à Solesmes les statues de
l’église, alors convoitées par le préfet de
la Sarthe. De Vilnius, en Lituanie,
Napoléon signe le décret qui le lui
accorde.
En 1825, le prieuré passe aux mains de
trois riches propriétaires de la région.
Que n’avaient-ils pas imaginé pour trouver acquéreur ? Le bâtiment
pourrait devenir… petit séminaire, verrerie, dépôt d’ardoises…
Le monastère risquait d’être la proie de ceux qu’on appelait alors
" La bande noire ".
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« Dans le cours du printemps 1831, raconte
dom Guéranger, les journaux insérèrent dans
leurs annonces la mise en vente du prieuré de
Solesmes qu’ils qualifièrent d’abbaye.
Cette nouvelle me causa
une vive impression.
Ce monument tant aimé de mon enfance, exposé à passer
peut-être par d’étranges vicissitudes… »
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« L’annonce de Solesmes en vente continuant de paraître
sur les journaux, poursuit dom Guéranger,
je ne pouvais me résoudre à la pensée de voir
utiliser cette maison, et je cherchais à la sauver.
Tout à coup, vers le mois de juin, l’idée me vint que si je
pouvais y réunir quelques jeunes prêtres, nous y rétablirions
l’Ordre de saint Benoît avec l’Office divin et les études. »
L’acquisition du prieuré s’avérait urgente :
lassés d’attendre, les propriétaires en avaient commencé la démolition.
Pour arrêter cet acte de vandalisme, l’abbé Guéranger se hâta de
négocier la location, soumit à son évêque, Mgr Carron, les noms des
prêtres qui avaient promis leur concours, et obtint son assentiment.
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Dom Guéranger se rendit à Sablé
en juillet 1831. Là, un des vicaires
l’emmena visiter le prieuré menacé.
Grande fut l’émotion de cette promenade ! Le monde des
statues si expressives était toujours là, dans cette ambiance
de paix et de fraîcheur que ressent tout visiteur pénétrant la
vieille église silencieuse, un jour d’été.
Le " RORATE COELI ", cette prière d’Avent qui implore la fin de l’exil et le
retour de Dieu en son temple, fut chanté par les deux prêtres.
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Retable de la Visitation du Mans
« Le besoin de l’Église me semblait
si urgent, les idées sur le vrai
christianisme si faussées et si
compromises dans le monde
ecclésiastique et laïque, que je ne voyais
autre chose que l’urgence de fonder un
centre pour recueillir et raviver les pures
traditions. »
La Visitation du Mans fut invitée à commencer une neuvaine de prière, le 7
décembre 1831. « Dans les premiers jours, j’étais en prière dans la chapelle,
je fus sollicité intérieurement de consacrer l’œuvre du rétablissement des
Bénédictins en France au Sacré-Cœur de Jésus… »
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« Je m’étais consacré
moi-même au SacréCœur le Jeudi saint en
1823. Je fis vœu de
demander à l'évêque la
faveur d’un salut du Très
Saint Sacrement en
l’honneur du SacréCœur,
le premier vendredi de
chaque mois, quand
nous serions établis,
et d’ériger un autel
au Sacré-Cœur dans
l’église de notre
monastère. »
Église monastique et église paroissiale
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Le 21 mars 1833, en l’église paroissiale de Solesmes,
l’abbé Guéranger chanta pour la première fois la messe de
saint Benoît, tandis que son compagnon faisait office de
chantre devant un vieux graduel romain in-folio.
Pour toute assistance : deux vieilles femmes et
un hôte inopiné, venu préparer, pour une revue,
un article sur les sculptures de Solesmes.
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De prime abord, le projet paraissait utopique. Pas plus
que les autres ordres religieux, les bénédictins
n’avaient droit de cité en France. La Révolution avait
interdit les vœux de religion, « engagements contraires
aux droits naturels de l’homme ». Napoléon n’avait pas
voulu de moines, qualifiés d’... " inutiles " !
Et pourtant…
le petit groupe s’installe à Solesmes
le 11 juillet 1833.
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11 juillet 1833 : fête de saint Benoît
Le 11 juillet 1833
44 ans après la Révolution,
la vie monastique reprend à Solesmes.
Une trentaine de prêtres accompagnèrent
les premiers " moines ", de l’église
paroissiale jusqu’au prieuré.
On chanta la messe " au romain ", on écouta un vieux
confesseur de la foi des années révolutionnaires.
« À partir des Vêpres de ce grand jour, l’Office divin n’a
jamais été interrompu dans notre église... »
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Quelque temps plus tard, une visiteuse se
présente, demande à voir le prieur.
« Mon Père, j’ai appris que la vie
bénédictine est en train de renaître à
Solesmes. Est-ce bien vrai ?
- Oui, Madame…
- Alors, c’est à vous que revient l’héritage qu’une tante m’a légué
en mourant. Ma tante a été secourable aux moines pendant la
Révolution ; elle cachait chez elle, à Paris, le supérieur général de
la Congrégation de Saint-Maur, dom Ambroise Augustin Chevreux.
IL lui avait confié ses objets personnels : voici son portrait au
pastel, le sceau de la Congrégation, et ce beau livre…
- Madame, c’est un antiphonaire ! C’est le ciel qui vous envoie !
Vous nous apportez la bénédiction de notre ancêtre spirituel !
Son héritage ! »
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Parmi les premiers moines
Dom Fonteinne
Père Osouf
Dom Gardereau
Père abbé Dom Guéranger
L’ abbatiale
Dom Gourbeillon
Dom Guéranger
Frère Placide
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Il y avait à Sablé deux pieuses personnes qui aimaient
beaucoup dom Guéranger, un peu comme Marthe et Marie
aimaient Jésus et étaient aimées de Lui. Elles s’appelaient
Marie et Euphrasie Cosnard. IL les guidait dans leur vie
spirituelle, leur parlant de confiance et d’abandon.
Toute leur vie, elles demeurèrent des amies dévouées.
les
" Saintes Femmes "
de Solesmes
Euphrasie Cosnard
bienfaitrice du monastère
(1809-1879)
Marie Cosnard (1798-1855)
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Leur maison ressemblait à
celle-ci, avec son toit
arrondi, typique de la région.
~~~ Les saintes femmes de Solesmes ~~~
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Sofia Petrovna Swetchina, née Soïmonov,
Moscou 1782- Paris 1857,
épouse du général Swetchine.
Le couple quitta la Russie pour Paris,
où Mme Swetchine tint un salon célèbre
qui rassemblait les plus importantes
personnalités catholiques de l’époque.
En ces premières années, une dame
immigrée de Russie sera aussi une
protectrice pour dom Guéranger,
Mme Swetchine.
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Les nouveaux bénédictins attendirent trois ans
avant d’adopter l’habit monastique.
Ils portaient la soutane et, pour habituer les populations
à la réapparition du froc, ils sortaient enveloppés
d’une grande cape à capuchon pointu.
Le 14 août 1836, pour les premières Vêpres de l’Assomption,
ils descendirent au chœur en tunique, avec la ceinture de cuir.
Dom Guéranger prit sur l’autel le scapulaire et la coule, s’en revêtit,
et donna l’habit à ses compagnons.
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Le chant des moines
…disaient en chantant la Parole de Dieu, qui prenait tout
son sens dans l’expression de la psalmodie et de la
mélodie. Dom Guéranger avait d’instinct découvert le
premier secret de la " méthode de Solesmes ".
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1837 : à Rome
Dom Guéranger se rend
auprès du Pape Grégoire XVI…
…pour lui demander l’approbation de ce qu’il a entrepris
à Solesmes. C’est toute une espérance, espérance contre
toute espérance : alors que tant de congrégations
nouvelles sollicitent le Pape, celui-ci accordera-t-il à ce
jeune inconnu l’approbation de son œuvre et des
Constitutions de Solesmes ?
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Le Pape
Grégoire XVI
1765-1846
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Mater Providentiae
En juillet 1796,
cette Madone
romaine
s’était manifestée
miraculeusement
en versant des
larmes.
À elle, agenouillé
devant son image
dans une petite rue
de la Ville Éternelle,
le jour même de sa fête,
le jeune prieur de Solesmes
remet toute son attente…
~~~ Ainsi priait dom Guéranger le 9 juillet 1837 ~~~
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Et voici la réponse !
Le bref " Innumeras inter "
Par le bref du 1er septembre 1837, Grégoire XVI confirma les
Constitutions de Solesmes, érigea le prieuré en abbaye
et nomma dom Guéranger abbé de Solesmes.
« M. Guéranger est abbé perpétuel de Solesmes, ayant
anneau, crosse et mitre, et chef de la Congrégation des
Bénédictins de France, affiliée au Mont-Cassin. C’est un
résultat merveilleux et qui doit nous porter à aimer de
plus en plus l’Église romaine… »
(Mme Swetchine)
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À chacun de ses quatre voyages
à Rome, dom Guéranger
apportera la clef du monastère -- ici représentée --- pour la
déposer devant la Confession de
saint Pierre.
Dom Guéranger était profondément impressionné par ce grand acte :
par la bouche du successeur de Pierre, l'Église s’était prononcée
sur son œuvre.
Solesmes
recevait mission de mener et de propager en France
la vie monastique selon saint Benoît.
Solesmes
était ainsi reconnu utile au bien de l’Église.
Solesmes
survivrait donc aux difficultés présentes (...et futures).
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Le 26 juillet 1837, dom Guéranger
émit ses vœux devant l’autel de la sacristie
de Saint-Paul Hors-les-Murs.
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Charte de profession de dom Guéranger
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Le retour de dom Guéranger
à Solesmes
Tout se passa humblement. Venant par la route de Notre-Dame-du-Chêne,
il descendit de voiture à l’entrée du village, arbora ses insignes pontificaux
et pénétra dans son abbaye au son des cloches, tandis que les moines
l’accompagnaient en chantant le psaume " In convertendo " (Ps 125/126).
Au chœur, l’un d’eux donna lecture du bref,
et l’on célébra les premières Vêpres de la Toussaint --L’événement fut bientôt connu dans la région. Les premiers temps, on vint
par curiosité : un abbé bénédictin semblait un personnage si étrange… Et
puis peu à peu, la nef de l’église abbatiale retrouva sa solitude.
Rares étaient alors les visiteurs ; Léon Landeau, jeune patron de la
marbrerie, fut souvent le seul assistant aux offices, en compagnie
d’un aveugle, ce qui portait les voisins à dire :
« On fait de belles cérémonies, mais il n’y a qu’un aveugle pour les voir ! »
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La vraie richesse de l’abbaye, c’était la famille monastique
Dom Guéranger ne concevait pas sa charge abbatiale autrement que
saint Benoît : le monastère est la " maison de Dieu " ; or, la maison de
Dieu par excellence, c’est l'Église ; il est donc une Église en petit… Le chef
n’est autre que le Christ Jésus, agissant dans son représentant visible :
l’abbé
La vraie richesse c’était aussi :
l’office divin
l’Église romaine
la vie liturgique
l’office divin
le chant grégorien
les études
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Les manuscrits de chant grégorien
Dom Guéranger eut très vite une seconde intuition, après
celle du rythme verbal : il voulut chanter comme " nos pères
du Moyen Âge ", et fit copier les manuscrits de chant
conservés dans diverses bibliothèques. Ce fut le début de la
paléographie musicale et de l’œuvre de restauration du
chant grégorien.
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La fondation de Sainte-Cécile de Solesmes
Présence féminine
à partir du XIXe siècle
Fonder pour des moniales, dom Guéranger n’y songeait pas et
n’aurait jamais voulu le faire. Ce fut pourtant la joie de ses dernières
années… Et c’est ainsi qu’est né le monastère de
Sainte-Cécile de Solesmes (1866), dont la première abbesse, Mère
Cécile Bruyère (1845-1909), bénéficia dès l’enfance de la
direction spirituelle et paternelle de dom Guéranger.
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Lumière et force :
Mère Cécile Bruyère
« Le bon sens me disait que les heures n’ont que soixante
minutes, mais Celui pour qui mille ans sont comme un
jour m’a prouvé cent fois qu’il est le Maître du temps
comme de toutes choses . »
Il faut prier sans cesse : cette prière intérieure,
sans paroles, n’est autre chose que l’exercice très
simple de l’amour de Dieu.
Cette atmosphère de prière doit pénétrer toute notre vie, depuis notre
réveil jusqu’à notre sommeil, et encore, lorsqu’on s’endort, c’est dans les
bras de Dieu ; une prière continue pénètre tout notre être comme un
parfum. Ce parfum de prière doit s’exhaler d’une moniale.
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Dom Guéranger
remit sa belle
âme à Dieu le
30 janvier 1875.
Son successeur,
le père abbé
dom Charles
Couturier et
mère abbesse
Cécile Bruyère
gardèrent
vivant
son héritage.
Dom Guéranger
30 Janvier 1875
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En 1937, à l’occasion du centenaire de la Congrégation
bénédictine de France, le sculpteur Henri Charlier réalisa un
" gisant " de dom Guéranger que l’on peut voir dans la crypte
où repose le corps du premier abbé de Solesmes.
Dom Guéranger, par Henri Charlier
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L’abbaye de Solesmes
souffre violence…
Après les épreuves du Moyen Âge, la Guerre de Cent ans, les guerres
de religion, les XIXe et XXe siècles apportent leur part de violence et de
persécution : expulsions, à deux reprises, exil, guerres de 1914 et de
1940. Combien de fois la communauté faillit-elle s’éteindre ? Toujours
elle reprit vie, comme Pâques ramène la Vie après le Vendredi saint…
À titre d’exemple, voici le récit de la première expulsion, au temps du
père abbé dom Charles Couturier.
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Le temps des expulsions
L’attaque
6 novembre 1880
Père abbé
dom Couturier
Il est 6 heures 30. Les moines terminent Matines. « Que l’on priait
bien sous ces voûtes obscures éclairées seulement par les
flambeaux des autels. La foi était ardente dans tous les cœurs et on
eût été heureux de mourir martyr… »
« Tenez-vous prêts, les gendarmes arrivent », avertit dom Couturier.
Du clocher, où six moines ont reçu mission de s’enfermer, le tocsin se
fait entendre. À la porte du monastère, le commissaire demande le père
abbé. Celui-ci se présente. Que veulent ces messieurs ? On vient lui
notifier un arrêt de M. le préfet de la Sarthe ordonnant la dispersion de
la congrégation.
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Que le père abbé veuille bien ouvrir, on lui en donnera
lecture et on lui en délivrera une copie.
« C’est illégal ! répond dom Couturier. Cet arrêt est nul. »
et le guichet se referme.
Nouvelle sommation. Pas de réponse.
Ordre est donné aux crocheteurs de forcer la porte.
La petite porte d’entrée, en chêne, a 4 cm d’épaisseur et on l’a renforcée
de blocs de pierre et de madriers, Il faut ¾ d’heure pour en venir à bout,
tandis que la foule sur place commence à pousser les exclamations :
« Vive la religion ! Vive la liberté ! Vivent les moines ! À bas les décrets ! »
La profession des moines les attachait à leur monastère, et seule la force
les en ferait sortir…
S’il a fallu 4 heures pour expulser 17 moines de leurs cellules, combien de
temps faudra-t-il pour les 60 qui occupent l’église ?
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Le retour 1894-1896
Pendant ces années, on vivait dans le village.
C’était curieux de voir les moines arpenter la rue du bourg en sabots,
coule et livres sous le bras, matin et soir avec lanternes, car la rue
n’était pas éclairée. Quand il faisait beau, ce n’était pas bien gênant,
mais quand il pleuvait ! Il n’y avait que peu de parapluies, et pas de
manteaux. Aussi arrivait-on à l’église ou au réfectoire, les vêtements
mouillés, les pieds trempés… Je n’ai entendu aucun moine se plaindre…
Le retour des moines et campagne de constructions
La situation des expulsés
Les premiers espoirs de retour
Rentrée et sortie
La rentrée sur la pointe des pieds
Progressif retour à la normale
Nouvelles constructions
Le départ des gendarmes
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La loi de 1901 et le départ en exil
En 1901, à la suite des lois antireligieuses de la 3 e république, les deux
communautés de Solesmes, moines et moniales, s’exilèrent en
Angleterre, à l’Île de Wight.
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Les moines et les moniales revinrent d’exil en 1922. Et la vie
continua… elle continue encore. Chaque monastère, chaque
âme consacrée à Dieu connaît ses mystères joyeux,
douloureux, lumineux, glorieux. Nous n’écrirons pas toute
cette histoire, nous avons à la vivre, « en ajoutant chacun,
chacune notre petit caillou… »
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Les successeurs
Dom Guéranger
1833-1875
Dom Germain Cozien
1921-1959
Dom Charles Couturier
1875-1890
Dom Jean Prou
1959-1992
Dom Paul Delatte
1890-1921
Dom Philippe Dupont
1992-
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L'abbaye Saint-Pierre de Solesmes étant la tête et la mère
de toute la Congrégation, celle-ci a pris le titre de
" Congrégation de Solesmes " ; ainsi est affirmé l'esprit de
famille unissant tous les monastères de moines et de
moniales dont elle se compose.
Elle est formée en effet par la réunion de plusieurs
monastères autonomes issus les uns des autres...
communiant tous au même idéal et au même héritage reçu
de dom Guéranger, chacun gardant d'ailleurs au sein de
cette unité son autonomie et son caractère propre.
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Les fondations par voie de filiation
Chez les moines :
Solesmes 1833
Ganagobie 1858
Silos 1880
Ligugé 1853
Vaals 1951
Wisques 1889
Madrid 1939
La Source 1893
Clervaux 1890
Leyre 1954
St-Benoîtdu-Lac 1912
Randol 1971
St-Wandrille 1894
Kergonan 1897
Triors 1984
Martinique 1947 Keur Moussa 1961
Los Caidos
1958
Séguéya 2004
Palendriai 1998
Quarr 1922
Donezan 1994
Fongombault 1941 Clear Creek 1999
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Chez les moniales : Filles de Mère Cécile Bruyère
1866
Mère Cécile Bruyère
Wisques (1889)
Kergonan
(1898)
Ste-Marie
des
Deux-Montagnes
Pax
Cordis
Iesu
Keur
Guillaye
Martinique
(1977)
Westfield
(USA,
1981)
(Canada,
1936)
(Angleterre,
1950)
(Sénégal,
1970)
Sainte-Cécile de Solesmes
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« Mille ans sont comme un jour aux yeux du Seigneur »,
dit le psalmiste. (Ps 89/90.4)
Dans cette journée aux yeux du Seigneur, nous avons chacun
notre petite place quelques instants ; c’est-à-dire qu'ils passent
avec une grande rapidité, mais ils sont remplis d’une multitude
d’événements, heureux ou dramatiques… »
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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« Dom Guéranger regarde nos monastères
comme de petites cellules d’Église… »
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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Solesmes
est un nom qui chante ; qui chante les mélodies
grégoriennes de l’antique liturgie romaine.
Solesmes
chante aussi l’amour de l’Église, à travers la
fidélité au Pape, successeur de Pierre.
Cet amour de l’Église, cette fidélité
à l’Église romaine et au Saint-Père
nous ont surtout été légués par
dom Guéranger
et constituent une part importante
de notre identité de moines
solesmiens.
Dom Philippe Dupont
abbé de Solesmes
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Salve Regina
Moines
S. Pierre de
Clervaux
Sole smes
Sainte Cécile de Solesmes
Kergonan
Quarr
Ganagobie
Moniales
Wisques
Sainte-Marie des Deux-Montagnes
Ligugé
Kergonan
Paris
Silos
St Wandrille
Ryde
Keur-Guilaye
Wisques
Randol
Keur Moussa
Segueya
Fontgombault
Westfield
St-Benoît-du-Lac
Sainte-Marie
des Anges
Palendriai
Martinique
Clear Creek
Vaals
Triors
Madrid
Leyre
Donezan
Los Caidos
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15 Janvier 2010
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Lettre aux abbés et abbesses de la Congrégation de Solesmes
« Comme la plupart d'entre vous le savent, j'ai eu la grâce et
l'honneur d'être reçu en audience par notre Saint-Père vendredi
dernier, à l'occasion de la célébration du millénaire de la fondation de
Solesmes. Ce fut un moment très émouvant, mais en même temps très
simple, tant le pape est proche et se fait attentif à tout ce qu'on lui dit. Il
m'a gardé près d'un quart d'heure. J'ai pu lui parler de notre monastère
évidemment, de dom Guéranger, ainsi que de notre Congrégation dont
j'ai fait un tour d'horizon rapide. Il nous prend tous dans sa prière et
sous sa bénédiction, comptant aussi sur notre prière. Nous savons son
estime pour la vie monastique bénédictine et pour la belle liturgie ; ceci
est un grand encouragement pour que nous restions fidèles à notre
vocation de disciples de saint Benoît et de dom Guéranger.
Soyez assuré que j'ai porté toutes vos intentions et celles de
votre communauté dans mes pèlerinages aux basiliques romaines, et
croyez à mon dévouement dans le Seigneur et sa Mère. »
+ fr. Philippe Dupont, abbé
15 Janvier 2010
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1010
2010
2010
Pax Christi veniat. Regnum Christi veniat.
Deo gratias. Amen !
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2010
Texte et montage :
Moniales bénédictines de
l’abbaye
Sainte-Marie des Deux-Montagnes
(Canada)
Sources :
Dom Paul Delatte, Vie de Dom Guéranger, abbé de Solesmes
Dom Louis Soltner, Solesmes et Dom Guéranger
Dom Guy-M.Oury, Dom Guéranger, moine au cœur de l’Église
Dom Thierry
Dom Thierry
Barbeau,
Barbeau,
Mille ans
Milled’histoire
ans d’histoire
à l’Abbaye
à l’Abbaye
de Solesmes
de Solesmes
Site des Moines
de Solesmes :
Cliquez :
www.abbayedesolesmes.fr
Site des moniales
de Sainte-Marie :
Cliquez :
www.sm2m.ca