En suivant l`Empereur par le chemin des écoliers

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En suivant l’Empereur par
les chemins des écoliers
« Le 29 juin, à cinq heures trente de l’après-midi,
l’Empereur dit adieux à la reine Hortense et aux
souvenirs de Malmaison. Il monta dans une calèche
jaune, sans armoiries, attelée à quatre chevaux. Il
portait un frac bourgeois de teinte marron, des
culottes bleues, des bottes à l’écuyère et un chapeau
rond. »


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Après avoir quitté nos demeures et embrassé la larme à
l’oeil nos êtres chers, bipèdes et quadrupèdes, notre départ
se fit le 3 août 2006, vers les 12h.30 de l’après-midi, depuis
Nil-St-Vincent proche, hélas, de lieux fatidiques pour
Napoléon.
Vêtus d’ensembles zen décontractés spécialement étudiés
pour les lourdes tâches, pour la conduite sur routes,
périphériques parisiens et bivouacs, notre calèche fut
attelée à de puissants chevaux bien dressés et pleins de
fougue voyageuse.
Tenir les rênes d’un tel attelage demande un doigté et une
souplesse non négligeable que Pierre maîtrise en expert.
Une chose est certaine, ce n’est point aux chevaux que l’on
dira : « Allez ! HUE ! »
jugez par vous-même.


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Pour revenir au voyage de l’Empereur voici quelques
détails de l’itinéraire impérial:
“Pour déjouer les soupçons, égarer d’éventuels assassins, on
avait divisé le convoi en deux tronçons; le second
transportait les dames et leurs enfants, mais aussi
Montholon, Las Cases et le reste de la suite impériale qui
comprenait plus de soixante personnes et leurs bagages; il
rejoindrait Rochefort par Orléans, Châteauroux et
Saintes. L’Empereur passa par Tours, Poitiers et Niort.
Après avoir remercié Miramont, il repartit sans perdre un
instant. La nuit gardait la chaleur du jour, sans la
moindre brise qui apportât sa fraîcheur. On s’arrêta à la
poste aux chevaux de Poitiers, située hors la ville. En cet
endroit discret, on put se restaurer et prendre quelque
repos. »


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N’étant point soumis au stress de haute prudence et
discrétion, nous nous sommes tenus à l’itinéraire de la suite
de Napoléon qui fit d’Orléans son lieu d’étape. Avec une
pensée respectueuse et émue pour la Pucelle, on décida de
les imiter et bivouaquer sur les bords de la Loire.
Après avoir dételé et arrimé le carrosse sous les branches
protectrices de platanes, on se mit à surveiller d’un œil noir
une famille de ramiers aux démonstrations trop personnelles.
Heureusement un vent violent se leva les entraînant vers des
cieux plus lointains.
Le vent nous berça ensuite, toute la nuit durant.
Le lendemain matin, le vent tombé, un frisquet tonique le
remplaça, un soleil franc et volontaire s’installa et à l’aube
de 12h.01 notre convoi s’ébranla, le périple d’explorations et
découvertes commença :

DOUCE FRANCE NOUS VOILÀ !


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« Aucun groupe hostile ou partisan ne se formait dans les
parages de l’hôtellerie, mais y parlait chaleureusement de
Napoléon et l’on déplorait son infortune. Vers deux heures de
l’après-midi, on reprit la route, comptant gagner Rochefort
d’une seule traite, ne point faire étape à Niort. Mais à SaintMaxient, un incident imprévu retarda la marche. Cette ville
se trouvait à la limite du territoire tenu par les royalistes
vendéens ; la surveillance y était sévère. La garde nationale
arrêta la calèche, demanda les passeports et, sans l’autorité
de Becker, “commissaire du gouvernement”, le retard eût été
considérable, peut-être fatal, car les autorités locales
eussent demandé des instructions à Paris. Si bien qu’il était
nuit close, lorsqu’on arriva à l’auberge de la Boule d’Or, où
était installée la maison de poste de Niort. Le souper par trop
improvisé fut, dit-on, modérément apprécié mais enfin l’on
fit contre mauvaise fortune bon cœur et l’hôtelier put donner
une chambre à l’Empereur. »


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Si Napoléon s’arrêta à Niort, nous par contre passâmes outre.
Nous apprîmes, un peu plus tard, grâce à la connaissance et à
l’amour que le très saint père Fulub et Madame Mère portent à
cette terre, qu’à Niort commence l’aventure de la coulée verte
unissant la ville de Niort au marais poitevin.
C’est là que s’étend langoureusement la Venise Verte aux
canaux tapissés de lentilles d’eau, véritable labyrinthe où
naviguent mollement des barques aux vagues réminiscences
vénitiennes.
Bien que sensibles à la quiétude romantique du lieux, les
gondoliers aoûtiens réussissent souvent à former
d’inextricables embouteillages dignes des plus touffues et
chaotiques heures de pointe des grandes villes de ce monde.
Rien n’empêche, les lieux sont reposants et si on peut
s’éloigner de la cohue, la Venise Verte vous révélera ses plus
beaux secrets.


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« Le 3 juillet, à quatre heures du matin, Napoléon parut sur
le perron de la préfecture et malgré les cris de “Vive
l’Empereur ! Sire, restez avec nous !” il monta dans sa
voiture et prit la route de Rochefort. Un piquet du 2ème
hussards, sabre au clair, l’escortait. Tout le long du
parcours, les paysans des Charentes se pressaient sur son
passage, l’acclamaient, criant leur confiance et leur
amour: à Mauzé, à Surgères, dans les villages et les
hameaux de maisons blanches, aux carrefours et partout,
c’était le même enthousiasme, le MÊME DON DU PEUPLE
AU SOUVERAIN DE LA LIBERTÉ ! …

…La calèche traversait les marais qu’il avait fait assainir
au temps de sa grandeur, rendant aux populations la santé
et les enrichissant. On relevait partout les traces de ses
initiatives et de ses bienfaits. Il était neuf heures, lorsque,
par la porte de Tonnay-Charente, la calèche entra dans
Rochefort et se dirigea vers la préfecture maritime, où M.
de Bonnefoux attendait… »


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Rochefort, magnifique ville, sans acclamations ni vivats
nous accueillit tout simplement avec sa beauté. Ses
parterres et rues rectilignes, son histoire qui sourd de
chaque pierre, son riche passé dédié à la mer sont
omniprésents.
Accompagnés de la famille du TSPF et de madame mère,
Rochefort nous ouvrit les portes de certains de ses trésors,
bien gardés au cœur de l’Arsenal de Colbert.
Dans une des anciennes calles sèches, un chantier animé
prépare la renaissance d’une frégate qui, en 1780, emmena
La Fayette au secours des insurgés américains combattant
pour leur indépendance :

L’ HERMIONE
Mais cela sera une autre histoire…


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Un peu plus loin, dans le Jardin des Retours, la Corderie
Royale où l’on fabriquait les cordages des navires


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« La calèche impériale s’arrêta devant le perron de la
préfecture. Toujours en frac marron et chapeau bourgeois,
Napoléon en descendit lourdement. Bonnefoux était là
pour le recevoir. L’Empereur s’étonna qu’il fut si vite guéri
de la fièvre. Bonnefoux balbutia quelques excuses. On
gravit ensuite le grand escalier aux murailles décorées de
marbre rouge. L’Empereur s’était arrêté à Rochefort en
1808, alors qu’il se rendait en Espagne avec Joséphine. Il
voulait bien se souvenir de la chambre qui avait été la
leur, des meubles somptueux. Mais il savait aussi qu’en
1814, le duc d’Angoulême avait dormi dans le même lit et
que Bonnefoux s’était alors signalé par ses prévenances : à
preuve, on lui avait donné la croix de Saint-Louis… »
***

La chambre où dormit Napoléon n’est pas ouverte au public.


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Les textes narrant le voyage de l’Empereur sont
extraits du « LIVRE » de Georges Bordonove:

La vie quotidienne de Napoléon en route vers
Sainte-Hélène
Éditions HACHETTE 1977
( à suivre)