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Slide 1

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 2

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


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Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 4

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 5

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 6

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 7

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 8

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 9

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 10

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 11

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 12

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 13

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 14

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 15

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 16

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 17

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 18

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 19

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 20

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 21

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 22

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 23

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 24

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 25

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 26

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 27

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 28

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 29

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 30

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 31

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 32

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 33

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 34

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 35

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 36

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 37

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 38

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 39

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 40

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 41

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 42

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 43

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 44

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 45

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 46

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.


Slide 47

Avec
Marijo

et le Verdon

Une randonnée dans les gorges du Verdon
ne pouvait que me séduire. En fait, elle ne
se déroulait pas le long du canyon mais
beaucoup plus haut. Elle visait davantage à
faire découvrir la réserve régionale de
Saint-Maurin dominant le début des
gorges. C’est un trajet surprenant, dans un
environnement bien différent de ce qu’offre
habituellement la Provence.
Et ensuite, pourquoi ne pas en profiter pour arpenter la si jolie
petite localité de Moustiers Sainte-Marie au sujet de laquelle le
guide Michelin assure : « Ce village en amphithéâtre semble béni
des dieux et ses très anciennes maisons étagées ressemblent à une
crèche provençale sur fond de ciel bleu »? Car, effectivement, pour
moi, il a toujours représenté la douceur de vivre dans un espace
paradisiaque… Je l’ai visité souvent mais je ne faisais pas encore
de photos numériques!

« D’azur à deux
rochers d’argent,
mouvants des flancs,
sur une terrasse de
sinople, entre lesquels
sont posées en fasce
deux fleurs de lys
d’or, accompagnés en
chef d'une chaîne
d’argent reliant les
cimes des deux
rochers, au milieu de
laquelle est suspendue,
par un chaînon du
même, une étoile d’or »
(wikipédia)

Au départ, une vue sur les gorges du Verdon…

Un petit sentier
sympathique se faufilant
entre les ajoncs de Provence
bientôt remplacés par de
nombreux buissons de buis.

Nous atteignons rapidement
les premières surprises : un
terrain presque marécageux
envahi par l’eau des sources
environnantes. Ces sources
procurent une atmosphère
fraîche et humide donnant
l’impression d’une oasis audessus des gorges du Verdon,
avec la présence d’une fougère
protégée, la scolopendre ou
« langue de cerf ». Un sentier
sur pilotis a également été
aménagé afin de préserver
mousse et végétation sensibles
au piétinement.

Terrain envahi par
l’eau.

C’est une végétation luxuriante
formée d’herbes hautes ainsi que
d’arbres et arbustes que l’on
retrouve normalement en milieu
frais. Cela contraste fortement
avec le paysage méditerranéen
des gorges!

De nombreuses baumes ou
grottes en travertin ont offert
des abris à l’homme depuis un
très grand nombre d’années,
probablement dès le Ve siècle.

Un arbre émergeant d’une
grotte a réussi à se
développer!

La multitude de sources qui prennent naissance sur ce site est à l’origine,
par ses dépôts de calcaire, de la roche appelée travertin ou tuf. Ces roches se
sont superposées en ménageant, sur des milliers d’années, plusieurs plateaux
successifs qui s’étagent entre les crêtes de la falaise de Barbin et le canyon.

Des grottes ont été aménagées en
maisons troglodytes. Ici, la
« baume murale »

La « baume murale »
et la « grande baume »
que l’on voit ici
auraient été aménagées
au XVIe ou
XVIIe siècle.
Elles sont
mentionnées dans le
testament du seigneur
de La Palud en 1611.

Le grand nombre de sources a
facilité la vie sur les terrasses et
leur culture. Il existe d’ailleurs des
traces d’anciens canaux d’irrigation.

Trois semaines plus tôt, une
chute alimentait encore ce ruisseau
moussu…

Ces roches de tuf constituent un terrain de prédilection pour la
reproduction du vautour fauve et du faucon pèlerin.

Anciennement, ce chemin
fut aménagé pour relier La
Palud à
Moustiers Sainte-Marie.
Par endroits, des murs de
soutènement ont dû être
construits comme
ci-dessous.

Un champignon s’est développé
sur le tronc d’un arbre…

Emergeant de l’oasis, nous dominons le lac artificiel
Sainte-Croix dans lequel se fond le Verdon à la
sortie des gorges. A l’autre extrémité, le barrage
retient 750 millions de M3 d’eau.

Le Verdon aux eaux si vertes et la route qui le surplombe,
reliant Moustiers Sainte-Marie à La Palud.

Sur le chemin du retour, de nouveau
l’oasis de fraîcheur…

Plusieurs sources se déversent en
chutes surprenantes!

Celles-ci sont si légères
qu’elles ressemblent à un voile
arachnéen difficile à capter par
l’appareil photographique…

Notre balade n’a permis
qu’un pâle aperçu du Grand
canyon du Verdon qui
s’étire sur une cinquantaine
de km! Cette carte postale
scannée peut donner une idée
des parois vertigineuses qui
le bordent atteignant par
endroit, jusqu’à 700 m de
hauteur. Ici, ce sont les
falaises des Cavaliers.
La couleur de l’eau est due
à la présence de fluor et de
micro-algues. Elle est sans
doute à l’origine de son nom.
Le lac Sainte-Croix, lui,
est paré d’une couleur
turquoise que lui procurent
ses fonds argileux.

Moustiers Sainte-Marie occupe un très beau
site au pied d’une brèche de la falaise calcaire
qui le domine. Des traces de vie dans les
environs remontent à – 30 000 ans mais c’est
au Ve siècle que la cité romaine de Rietz
devint un évêché et prit le nom de Moustiers
avec un s pour signifier qu’il y avait plusieurs
monastères. Des moines venus de Lérins
s’étaient, en effet, installés dans les grottes de
Saint-Maurin. Avec l’aide des paysans du
coin, ils défrichèrent et la première communauté villageoise fut instituée.
La communauté fut régulièrement pillée jusqu’au XIe siècle et des
fortifications furent érigées aux XIIe et XIIIe siècles...
Cette petite cité de 700 habitants est mondialement connue par trois
siècles de production d’une faïence très fine au décor caractéristique. Elle
eut son apogée dans les cours d’Europe aux XVIIe et XVIIIe
siècles puis son activité déclina. Elle connut un renouveau d’activité à
partir de 1930. Actuellement on dénombre une vingtaine d’ateliers de
production.

La mairie est
installée dans un
ancien hôtel
particulier, celui du
seigneur Bertet de
la Clue construit
auXVIIIe
siècle.

Le beau clocher lombard de l’église, datant du XVe siècle, comporte
quatre étages de baies romanes. Il fait partie des trois clochers mouvants
recensés en Europe. Leur caractéristique est d’être construits de telle
façon qu’ils bougent en même temps que les cloches!

Au centre du village, un torrent,
le Riou.

Lavoirs et
petites
fontaines
de pierre.

Par cette place, on accède à celle de l’église.

Le plan de l’église est pour le
moins bizarre avec son
irrégularité… L’axe de la nef ne
fut pas respecté lorsque le prieur
Pierre de Pratis commanda
l’agrandissement en 1536.

D’abord prieuré dépendant des
moines de Lérins, cette église fut
collégiale durant cinq siècles. Sa
nef romane date de la première
moitié du XIIe siècle. Elle
possède une très belle voûte en
berceau brisé. Le chœur
gothique fut construit au
XIVe siècle. Un sarcophage
datant du IVe siècle sert
d’autel.

Petits
passages,
ruelles
enchevêtrées
et
ombragées,
placettes,
font le
charme de
la cité!

Une ancienne chapelle a été
transformée en atelier de faïence.

Dominant le village, la chapelle de
Notre-Dame de Beauvoir et une
étoile dorée suspendue par une chaîne
de fer forgé entre les deux pans de
montagne encadrant le torrent! Le
chevalier Blancas l’aurait placée là
au XIIe siècle pour remercier la
Vierge Marie d’être revenu vivant
des croisades.

Depuis le XIIe siècle les pélerins ont
afflué à Notre-Dame de Beauvoir.
Dans « Provence », Jean Giono raconte
son pèlerinage à l’âge de 16 ans et la messe
de l’Aurore. Malgré la fatigue, une visite
à la chapelle s’impose à moi! Tout le long
du trajet, un chemin de croix
a été érigé en 1860.

Jusqu’en 1783, une passerelle de bois permettait de franchir le torrent.
La communauté religieuse fit construire ce pont en dos d’âne avec les
pierres d’une grotte qui venait de s’écrouler un peu plus haut que la chapelle
et les faïenciers de la ville fournirent la chaux nécessaire.

Pour faciliter la montée et l’entretien
de l’espace parcouru par les pèlerins,
on aménagea l’escalier pavé de galets.
Il compterait, dit-on, autant de
marches que de jours dans l’année!

En bordure du trajet, cet
oratoire est l’un des plus
anciens de toute la Provence.
Il aurait été aménagé au
XIVe siècle. Construit en
tuf, on pense qu’il serait
l’ultime élément d’un chemin de
croix qui conduisait à la
chapelle. Une étoile à 16 rais
est posée en son centre, la
même que celle des armes des
Blacas que l’on croit à
l’origine de la construction.
La grande croix supportait,
autrefois, un coq métallique.

Petite pause pour admirer en contrebas les toits provençaux du village , massés
autour du clocher, tous construits avec la tuile caractéristique de la Provence.

On croit arriver et l’on
découvre une nouvelle volée de
marches! Un oratoire dédié à
Sainte Philomène domine
celle de droite.

Un dernier effort et l’on découvre
l’entrée de la chapelle. La descente
sera pire que la montée car ces galets
sont terriblement glissants.
Heureusement, des mains-courantes
ont été installées presque partout
permettant de se retenir pour éviter les
chutes!

On connut d’abord la chapelle sous le nom
de Notre-Dame d’Entre-Roches et l’on en
trouve la première mention au IXe siècle.
A cause des miracles de la Vierge, la
renommée se répandit surtout à partir du
XIIe siècle. A ce moment-là, l’Eglise
accordait ou vendait des indulgences aux
pèlerins… Au XVIIe siècle on
commença à amener des enfants mort-nés
pour les faire ressusciter le temps de les
baptiser. Ceci permettait de les inhumer
ensuite dans l’enceinte du cimetière en leur
assurant ainsi le salut éternel. On appelait
cela la suscitation d’enfant. Les chapelles
désignées pour ce miracle étaient les
chapelles à répit. Celle-ci était l’une des
rares existant en Provence.

La nef de style roman
daterait du XIIIe
siècle tandis que les
deux dernières travées
et le chœur furent
construits du XVIe.

La voiture retrouvée, un dernier regard sur ce site magnifique! L’étoile qui
paraît si minuscule mesure 1 m 25 et elle est retenue par une chaîne de 135 m.

Musique : The Baroque Experience
Télémann – Concerto pour 3 trompettes
et orchestre en ré majeur’

Documentation prise sur place, dans le
guide vert Michelin et dans un fascicule
2011 de l’Office du Tourisme.
Photos, conception et réalisation:
Marie-Josèphe Farizy-Chaussé
Juin 2011

[email protected]

Tous mes diaporamas sont conçus dans un esprit
documentaire.
Classés par régions pour la France
et par continents pour les autres pays,
ils peuvent être retrouvés, depuis les premiers
créés en 2005, sur le site
http://petit.saumanais.free.fr/

sous l’onglet Marijo et ses amis.