L’HEURE DE VIE DE CLASSE Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire L'heure de vie de classe est.

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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 4

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 6

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 8

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


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L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 10

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 11

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 12

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 13

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 14

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 15

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 16

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 17

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 18

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN


Slide 19

L’HEURE DE VIE DE CLASSE

Un temps de parole et de régulation de la vie scolaire
L'heure de vie de classe est ce temps particulier qui permet aux élèves de
s'exprimer sur la vie de la classe, la vie de l'établissement, leur vie tout court.
Elle suscite les enthousiasmes comme les réticences. Les uns y voient un
cadre pour aplanir les tensions, gérer les conflits, aider chacun à trouver sa
place au sein de l'école. Les autres redoutent son aspect défouloir, critiquent
son manque de structuration, son inutilité. Cette heure qui bouscule
l'ordonnancement des cours traditionnels n'est pas toujours facile à exploiter.
Et pourtant, les problèmes d'incivilité, de violence, de démotivation qui
affectent l'institution scolaire peuvent trouver là un espace de médiation et
de prévention.
D'où ce dossier qui explicite les enjeux et les modalités de ce dispositif.

En 1999, suite au rapport sur le collège de l'an 2000 et la consultation sur
la vie lycéenne, deux notes au B.O. préconisent l'inscription d'une heure de
vie de classe dans l'emploi du temps des élèves, au collège comme au lycée.
L'intention est claire : donner la parole aux élèves, favoriser le dialogue
avec les enseignants et les membres de l'équipe éducative. L'objectif est
d'offrir aux établissements un outil de médiation pour réguler la vie de la
classe, désamorcer les conflits et ouvrir l'école sur les préoccupations
adolescentes. On sait aujourd'hui combien l'absence de communication
entre élèves et adultes, l'absence de parole sur le sens de l'école et l'absence
de prise des élèves sur leur vécu scolaire peuvent faire violence.

Apprendre à mieux vivre ensemble pour mieux apprendre ensemble
Certes, l'heure de vie de classe ne saurait constituer une panacée et peut
s'avérer un outil à manier avec précaution si le climat d'un établissement est
par trop tendu. Il n'empêche que de nombreux sujets tels que le rôle des
délégués, la préparation d'un conseil de classe, des actions de prévention ou
encore le travail sur l'orientation y sont abordés avec profit.
Les bénéfices : une meilleure ambiance dans la classe, un retour fructueux
sur leur propre pratique, des élèves davantage concernés par les
apprentissages. Comme si apprendre à mieux vivre ensemble permettait de
mieux apprendre ensemble.

Les apprentissages ne sont d'ailleurs pas absents de l'heure de vie de classe
que ce soit l’apprentissage de la citoyenneté (exprimer ses idées, les confronter,
de façon régulée), de la démocratie (chercher à dégager, de façon négociée, avis
et propositions), de la vie ensemble (réfléchir avec d'autres, à soi, son attitude,
son avenir).
En fait, l'heure de vie de classe apparaît comme un lieu charnière de la vie
scolaire où l'individu se confronte au groupe, où les élèves nouent des relations
différentes avec les personnels-adultes, où la classe rencontre l'établissement,
où se croisent éducation et instruction.

Qui anime l'heure de vie de classe ?
Les textes officiels le stipulent clairement. Si l'heure de vie de classe est
placée sous la responsabilité du professeur principal (ou du CPE au lycée), il
n'est pas le seul à pouvoir l'animer. Sont également susceptibles d'intervenir :
- les autres enseignants,
- le CPE,
- le co-psy (indispensable pour parler d'orientation),
- le documentaliste,
- les personnels de santé,
- l'assistante sociale,
- et aussi, ponctuellement, des intervenants extérieurs selon le thème abordé.
Au lycée, l'heure de vie de classe peut être animée par des élèves.
La présence d’un deuxième adulte s'avère tout à fait positive, ne serait-ce que
pour faciliter le débat, le relancer, le recentrer. Un adulte non enseignant
apporte, lui, une autre relation aux élèves, un éclairage différent.

Le rôle de l'animateur
– Être garant des règles et de l’autorité. Il ne doit pas laisser dire n’importe
quoi, être clair sur les attentes.
– Savoir écouter ce que tous les élèves ont à dire, sans forcément le
commenter ou y répondre. Il est important à ce propos de veiller à n'exclure
personne. « Ainsi, si un élève se marginalise, il est utile de lui demander
quand même son opinion et, le cas échéant, de lui faire prononcer son refus
de participation. »
– Savoir s’effacer pour atténuer son rôle de professeur, souvent de professeur
principal, et donner ainsi aux élèves l’occasion de s’exprimer le plus
librement possible.
– Guider les échanges, aider à reformuler le questionnement ou les critiques
des élèves. L'animateur joue le rôle de médiateur en faisant en sorte que les
préconisations, les avis émergent d'une prise de décision collective.
– Connaître sa marge de manœuvre : il doit savoir que l'on ne peut apporter
de résolution à toutes les questions soulevées par les élèves. L'essentiel est
qu'ils aient été entendus.
– Ne pas sortir de ses attributions : il ne doit pas « jouer au psy », sauf s'il
possède une compétence en ce domaine. Ne pas oublier que le but est la
régulation de l’ensemble et non de cas individuels.

À quel moment ?
Au lycée : « Les heures de vie de classe sont inscrites à l'emploi du temps de
tous les élèves. Si la fréquence et les modalités d'organisation peuvent être
variables selon les établissements, elles doivent cependant avoir lieu au
minimum tous les mois.» (B.O.).
À partir de là, deux possibilités sont ouvertes :
- la régularité (une fois par quinzaine au collège, tous les mois au lycée) qui
fait que l'heure est attendue et s'installe dans les esprits. C'est la solution
adoptée par la plupart des établissements ;
- la souplesse, en concentrant les séquences réservées à l'heure de vie de
classe à des moments précis de l'année (début de sixième pour l'entrée au
collège ou avant un conseil de classe ou pour pouvoir répondre à des
demandes d'élèves, de professeurs, d'autres membres de la communauté
éducative).
Attention cependant à ce qu'une heure de vie de classe, convoquée de manière
exceptionnelle, suite à un événement particulier (problème de discipline par
exemple), ne se transforme pas en mini-tribunal.

Quel que soit le mode choisi, il paraît essentiel, pour un bon fonctionnement,
que ces heures soient inscrites dans l'emploi du temps des élèves et du
professeur principal et qu'elles bénéficient d'une reconnaissance officielle au
sein de l'établissement

Selon quelles règles ?
L'heure de vie de classe doit « permettre une prise de parole des élèves et un
dialogue avec un ou plusieurs adultes », indique le B.O. Une pratique qui ne
s'improvise pas et exige l'instauration préalable d'un cadre et de règles
précises permettant d'établir un climat de confiance et de favoriser la bonne
circulation de la parole. Dans la mesure du possible, il revient au professeur
principal de les fixer et de vérifier leur application. Leur élaboration peut
faire l'objet d’un travail avec les élèves, l’enseignant pourra leur faire écrire
et signer. Ces règles peuvent alors constituer une charte de l'heure de vie de
classe.

Règles pour favoriser la prise de parole
- Le respect : écouter celui qui parle, ne pas juger, ne pas se moquer,
utiliser un langage correct, ne pas monopoliser la parole, ne parler qu'en son
nom, rapporter des faits, .... Élèves comme professeurs peuvent s'inscrire
pour demander la parole. On peut aussi demander que chaque orateur se lève
pour parler.
- La confidentialité : les propos tenus en heure de vie de classe ne sont pas
rapportés au dehors. Seule exception : si ces séances font apparaître des faits
graves (maltraitance, idées de suicide…), ils doivent être communiqués.
- La liberté : parler n'est pas une obligation. Même si tout le monde doit
pouvoir le faire. À l'animateur de veiller à ce que les élèves timides
parviennent à s'exprimer.
- La modération (ou discrétion) : les élèves doivent se garder de dénoncer
un comportement, une attitude, une parole, un geste, de leurs camarades
comme de leurs professeurs. Cette règle est aussi à respecter de la part des
professeurs envers les élèves et les collègues de travail.

Pour faire respecter les règles, il est conseillé de désigner parmi
les élèves :
- un président de séance, qui distribue la parole ;
- un secrétaire de séance, qui inscrit les noms de ceux qui demandent la
parole, prend en note les avis proposés, les résolutions adoptées ;
- un « gardien du temps », qui gère la répartition et la durée de la parole pour
éviter des bavardages intempestifs.
On peut aussi ouvrir un temps de parole en mettant en place un « conseil »,
au sens de la pédagogie institutionnelle. Il s'organise selon une forme
précise. Le groupe s'installe en cercle. Avant de commencer, on désigne un
gardien de l'heure. Le conseil est soutenu par une loi : pour prendre la
parole, il faut s'inscrire auprès du président de séance ; le dialogue direct et
les moqueries sont interdites ; le temps du conseil est limité ; ce qui s'y dit ne
peut être répété ailleurs. Ce n'est donc pas un lieu de débat mais
« d'émergence d'une parole entendue par le groupe ».

Que faire en cas de mise en cause d'un collègue ?
Il peut arriver qu'au cours d'une heure de vie de classe, un collègue soit mis
en cause par les élèves. Comment réagir ?
L’animateur ne peut laisser dire n’importe quoi et doit rester intransigeant
sur certains points. Bien souligner que l’heure de vie de classe n’est pas le
bureau des doléances infondées et surtout pas l’endroit où l’on puisse
attaquer un enseignant avec l’aval d’un autre. Cela dit, refuser complètement
d’entendre, risque de rompre la confiance. À l'inverse, une écoute trop
complaisante peut être interprétée comme un accord. Il s’agit donc d’être très
vigilant, de rester le plus neutre possible, d’amener les élèves à réfléchir à
leur propre comportement, de leur faire reformuler la plainte en une phrase
acceptable par tous et élaborée en commun, éventuellement en sollicitant la
position de chacun.
Ensuite, on peut :
- intervenir directement auprès du collègue concerné, avec diplomatie bien
sûr et en protégeant aussi ses « sources » ;
- orienter les élèves vers une prise en charge de leurs problèmes en renvoyant
les élèves (voire les délégués) vers le collègue mis en cause afin qu'ils règlent
eux-mêmes leur différend. Leur expliquer comment présenter leur souci au
professeur, sans agressivité, avec la volonté d’améliorer le travail ;

- inviter le collègue pendant l’heure de vie de classe. Il est nécessaire que le
professeur principal ou le secrétaire de séance reprécise oralement, pour clore
la discussion, les décisions prises pour améliorer la situation.
Il peut y avoir une solution encore plus radicale qui interdit toute mise en
accusation des absents (élèves comme professeurs).
Avec quels contenus ?

Que fait-on en heure de vie de classe ? De quoi va-t-on parler ? Inquiétudes
récurrentes !
De fait, les textes suggèrent un cadre, un contenant plus que des contenus.
Au collège, les objectifs sont cependant définis :
« – Aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours ;
problèmes d'actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège.
– Prévenir les problèmes de comportement.
– Éduquer au respect des autres, à la maîtrise de l'écoute des autres,
apprendre à articuler les arguments.
– Dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une charte des droits et
devoirs au collège et/ou dans la classe. »
Et un incontournable, en troisième, l'éducation à l'orientation.

Au lycée, il est juste précisé que l'heure de vie de classe doit permettre « un
dialogue permanent sur toute question liée à la vie de classe, à la vie scolaire
ou tout autre sujet intéressant les lycéens ».
À partir de là, il s'avère important de construire un projet sur l'année et
d'éviter des séances fourre-tout en préparant chacune d'elles.

Préparation
Rencontrer les enseignants qui animent la vie de classe d’un même niveau
peut permettre de préparer les contenus tout au long de l’année, de partager
les expériences (positives et négatives) et les idées de débat, de mettre en
commun des fiches et des supports de travail.
Thèmes possibles :
- Problèmes relationnels : élèves-profs, élèves-élèves, élèves-parents,
régulation des conflits, des difficultés.
- Incivilités, violences, citoyenneté, socialisation (travail sur la loi, le
règlement intérieur, droits et devoirs des collégiens, lycéens, initiation au
débat).
- Réflexion sur le travail, le sens de l’école.
- Méthodologie : organisation du travail, cartables, emploi du temps, aide
méthodologique… (surtout pour les petites classes), recherche d’autonomie.
- Santé, information sur les conduites à risque avec des professionnels
extérieurs : sur ces points, il faut prendre en compte les questions et pudeurs
des adolescents qui, s’ils veulent en parler, rechignent souvent à le faire avec
un adulte qu’ils connaissent. Un intervenant extérieur qualifié est donc
bienvenu. Éducation à la solidarité, éducation aux médias.

- Connaissance de soi.
- Orientation, projet personnel, projet professionnel (préparation des
découvertes des entreprises et journées portes ouvertes en lycée pour
l’orientation).
- Élection des délégués, préparation du conseil de classe.
Passer par l'écrit
Le passage par l'écrit permet de lutter contre le bavardage et d'offrir un
temps de réflexion individuelle. Que ce soit pour lancer un débat, pour faire
réfléchir un groupe sur des problèmes donnés ou pour préparer un conseil de
classe, il peut s’avérer très utile d’utiliser des supports papier (fiches à
remplir, images, articles,...) comme bases de travail.
Ils aideront les élèves à entrer dans le sujet prévu et laisseront une trace
écrite de ce qui a été dit et fait.

Organiser la séance
Un ordre du jour établi en début de séance aidera à conduire l'heure de vie de
classe. Cela permet à chacun de préparer son intervention et de mieux
s’inscrire dans le débat collectif.
On peut aussi mettre à la disposition des élèves un cahier de « libre
expression », où chacun peut faire part de ses soucis, de ses difficultés, de ses
idées.
Après un temps d'échange collectif, on peut engager des travaux de réflexion
par petits groupes de 5-6 élèves dont un rapporteur. Leur mise en commun
doit mener à la prise de décisions non imposées mais discutées et négociées.
Les avis et les résolutions peuvent être votés à bulletin secret ou à main
levée.
Conserver une trace
Chaque heure de vie de classe fait l’objet d’un compte rendu succinct (ordre
du jour, problèmes, thèmes, avis, résolutions) rédigé par les élèves (en
commun par la classe ou bien en groupes), avec l’aide des adultes présents.
Ce texte est destiné à tous les élèves (y compris les absents) et les membres
de l'équipe éducative. Il peut être soumis à validation des présents.
Les comptes rendus et autres traces écrites des séances peuvent être
consignés dans un cahier réservé à l'heure de vie de classe.

Cette trace s'avère également importante pour les enseignants impliqués afin
qu'ils puissent mener une réflexion sur les enjeux, leurs pratiques et revenir
sur le déroulement.

FIN