Les églises et cathédrales voient le jour sous le règne de l’empereur romain Constantin (en 313 ap.

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Les églises et cathédrales voient le jour
sous le règne de l’empereur romain
Constantin (en 313 ap. J.-C.) qui autorise
les chrétiens à célébrer leur culte au
grand jour.
Mais quelles sont les différences entre
église, cathédrale et basilique ?
L’église est le lieu de rassemblement des
chrétiens.
La cathédrale est l’église de l’évêque, le
représentant le plus important du clergé
après le pape. Elle abrite la cathèdre,
nom donné au siège de l’évêque.
La basilique est une église qui a obtenu
l'autorisation du Pape de s'appeler ainsi
car il s'y est déroulé un évènement
particulier marquant la vie chrétienne
(miracle, pèlerinage, reliques de Saint
déposées à l'intérieur).
La cathédrale double Saint-Pierre à Genève (Suisse).
En France, dans le
nord de l’Italie et
de l’Allemagne, on
a retrouvé des
traces de
cathédrales
doubles.
Construites dès le
Ve siècle, elles
regroupent deux
églises parallèles.
L’une est destinée
aux personnes
instruites avant le
baptême
(catéchumènes),
l’autre est
réservée aux
baptisés.
Lieu de passage
obligé entre les
deux églises, le
baptistère abrite un
bassin dans lequel
est baptisé le
catéchumène à la
fin de son
instruction.
N
O
E
S
Depuis les origines et jusqu'au XVe siècle, dans tous les pays chrétiens,
l'édifice de l'église était adapté à une prière communautaire dirigée vers
l'orient. Car l'attente du soleil levant (symbole du Christ ressuscité) est un
trait essentiel de la prière et de la spiritualité chrétiennes. Aujourd'hui cette
tradition est maintenue dans l'Église d'Orient. De même, « le soleil signifie
d’abord lumière et lumière suprême » selon saint Eusèbe d'Alexandrie. Les
chrétiens, jusqu'au Ve siècle, adoraient Dieu le visage tourné vers le soleil
levant. Le soleil montant est d’ailleurs très souvent comparé à un oiseau.
Les premières églises, au temps de la clandestinité, c'est-à-dire avant le
IVe siècle, étaient des maisons-églises, une pièce réservée dans la
demeure d'un riche chrétien. Parfois, c’étaient des catacombes,
lorsqu'elles commencèrent à être édifiées, notamment à Rome.
Dans les villes romaines, après la chute des religions polythéistes, les
évêques s'efforcèrent d'établir les lieux de cultes au Christ à
l'emplacement de temples. Dans les grands domaines fonciers, les
chapelles devinrent peu à peu des églises paroissiales.
Traditionnellement, lorsqu'on décidait de construire une église :
- On choisissait un protecteur pour cet édifice (le saint patron).
- Pour les plus grandes églises, à partir du milieu du Moyen Age, à
l’endroit qui serait la croisée des transepts, on plantait un grand mât. Au
lever du soleil, le jour de la fête du saint patron (si cette fête se célébrait
avant le solstice d’été) sinon, au coucher du soleil, le jour de cette même
fête (si celle-ci se célébrait après), on notait l’ombre portée par le mât. La
direction de cette ombre définissait l’axe est-ouest, appelé « decumanus »
chez les Romains. D’autres opérations allaient suivre comme le tracé du
cercle dans lequel s’inscriraient les quatre piliers du transept, tracé du
cercle définissant le sanctuaire, définition de la nef.
Eglise romane Saint-Nicolas à Brem/mer
(Vendée)
Eglise romane Saint-Martin d’Unac
(Ariège)
L’âge roman
L’architecture romane voit le
jour dans les monastères vers
950 et gagne peu à peu les
églises et les cathédrales. Elle
emprunte beaucoup aux
bâtisseurs de l’Antiquité
romaine, d’où son nom.
L’antique technique romaine
de la voûte en pierre,
arrondie, est réintroduite.
La plupart des cathédrales
adoptent cette solution à
partir du XIe siècle car leurs
plafonds de bois prennent
souvent feu.
Pour supporter la
lourde voûte de
pierre, il faut des
murs solides et
épais. On ne peut y
percer des grandes
ouvertures, ni les
construire trop
hautes de peur
qu’elles ne s’écartent
et ne s’effondrent.
Divers procédés
permettent alors de
contenir la poussée
de la voûte tels que
les collatéraux (A),
les tribunes (B). Des
contreforts (C).
soutiennent l’édifice.
B
B
C
C
A
A
Un joyau de l’art roman brionnais (l’église d’Iguerande en Saône-et-Loire)
Claire Vincent
Claire Vincent
Claire Vincent
Les travées de la nef sont voûtées en berceau plein cintre. Les bas-côtés sont voûtés
d’arêtes. Les piliers sont de plan carré, cantonnés de demi-colonnes engagées de
chapiteaux ornés de magnifiques motifs végétaux ou de personnages
Dans le décor roman, des sculptures
peintes parent les chapiteaux qui
ornent les piliers et décorent les façades
des édifices. Comme la plupart des
fidèles ne savent pas lire, peintures et
sculptures forment un grand livre
d’images qui retrace des passages de la
Bible, des enseignements de l’église ou
des évènements historiques.
Des fresques colorées ornent les
murs et voûte (église
d’Iguerande en Saône-et-Loire).
Une fresque évoquant
un passage de la Bible.
La cathédrale de Speyer (1030-1061) – Allemagne.
C’est la plus
grande
cathédrale
romane du
monde. Sa
longueur totale
atteint 135m.
Une crypte a
été creusée.
Toute de grès
rouge, la
cathédrale fut
pendant 300
ans le lieu de
sépulture des
empereurs
allemands. Les
tours très
élancées sont
typiques de
l’architecture
romane
allemande.
La cathédrale de Pise (1064-1118) est un chef-d’œuvre de l’art roman italien. La célèbre
tour penchée n’est autre que le clocher de la cathédrale. Ce campanile qui abrite sept
cloches, s’inclina avant même d’être terminé en raison de la fragilité des fondations.
Différences entre les arts roman et gothique
1 : Nef
2 : Bas-côtés
3 : Tribune
4 : Triforium
5 : Voûte en berceau
6 : Voûte en demi-berceau
7 : Voûte d'ogive
8 : Contrefort étayant la base du mur
9 : Arc-boutant
10 : Culée d'arc-boutant
11 : Pinacle équilibrant la culée
12 : Fenêtre haute
Entre le XIIe et le XIVe siècles, c’est
l’âge d’or des cathédrales. Il est du à
un contexte favorable : les récoltes
sont bonnes, le pays prospère, la
population augmente. Partie de
France, où elle triomphe, la mode
gothique gagne toute l’Europe avant
de s’essouffler au XVIe siècle.
C’est l’abbé Suger, en 1136, qui
entreprend la reconstruction de
l’abbatiale de Saint-Denis, près de
Paris, où sont enterrés les rois de
France. Il fait démolir le chœur pour
avoir de grandes ouvertures. C’est
grâce à un procédé architectural
nouveau, la voûte sur croisée d’ogives
que l’on répond à la demande de
l’abbé Suger.
La basilique de Saint-Denis donne
naissance au style gothique.
La basilique Saint-Denis
(France)
Arc-boutant
Gargouilles
Ce sont les couvreurs qui installent des gouttières en plomb et,
à divers endroits, sont placées des gargouilles en pierre qui
rejettent l’eau de pluie loin des murs. Elles sont souvent
sculptées en forme de monstre pour éloigner les mauvais esprits.
Nef de la basilique Saint-Denis
Ogive brisée
Clé de voûte
Basilique Saint-Denis
Triforium
La cathédrale de Reims
La cathédrale gothique est
élancée, inondée de lumière
et assez vaste pour
accueillir les gens de la ville
est des environs.
La façade principale déploie
un abondant décor sculpté.
Surmontés d’une rosace, ses
portails juxtaposés
permettent l’accès aux
fidèles, nombreux les jours
de grandes cérémonies. Les
deux tours sont couronnées
de flèches mais beaucoup
furent détruites par la
foudre qu’elles attiraient.
D’autres, trop fragiles, furent
victimes du vent. Les plus
hautes culminent à 142m.
L’ange au sourire de la cathédrale de Reims
Comme à l’époque romane, le décor
sculpté livre un enseignement
religieux aux analphabètes. Il décrit
aussi les saisons, le travail des
champs, l’histoire des rois… Alors que
les statues romanes privilégiaient le
diable et les châtiments encourus par
les fidèles, la statuaire gothique se
veut rassurante comme le célèbre
ange au sourire de la cathédrale de
Reims.
Au Moyen Age, le terme « gothique »
n’existe pas, on parle de « style
français » pour désigner cette
nouvelle architecture et la richesse
des décors. Les Italiens de la
Renaissance le trouveront si laid
qu’ils le qualifieront de gothique en
référence aux Goths, des barbares
qui envahirent l’Italie au Ve siècle.
Le nom est resté même si les Goths
n’ont rien à voir avec l’art gothique.
C’est l’évêque qui décide
de construire une
cathédrale. Il est aidé par
le chapitre, l’assemblée
des chanoines. Pour
financer les travaux,
l’évêque verse une partie
des revenus du diocèse,
essentiellement composés
d’impôts et de dons.
Chacun est aussi invité à
participer, du roi au
simple paysan. Le maitre
d’œuvre est souvent un
ancien tailleur de pierre
ou un charpentier. C’est quelqu’un d’instruit, qui connaît la religion, les arts, les
mathématiques. Plusieurs hommes sont mis en concurrence. Le maître d’œuvre
retenu s’engage à ne travailler sur aucun autre chantier. Payé annuellement
par le chapitre, il est aussi, nourri, logé, habillé.
Les imagiers
C’est ainsi qu’on appelle les
sculpteurs car ils mettent la pierre
en images. Les thèmes sont
décidés par l’évêque et le
chapitre. Une fois que les
sculptures sont positionnées, le
peintre-imagier les met en
couleurs. Il fabrique lui-même les
teintes avec des pigments. Les
couleurs ne sont pas choisies au
hasard. Ainsi, il y a « un bon
jaune » pour les habits princiers
et un « mauvais jaune » qui
désigne les traitres. Le vert peut,
lui, être le symbole de l’espérance
ou bien associé au diable ou à la
folie.
Aujourd’hui, des jeux de lumière
projetés sur la pierre montrent les
façades colorées telles qu’elles
l’étaient à l’origine.
Au Moyen Age, le fondeur
de cloches, appelé le
saintier, se déplace de
ville en ville avec son
matériel. Les cloches sont
fondues au pied du
clocher pour éviter un
transport lourd et difficile.
Dans une fosse (1), le
saintier fabrique les
moules des cloches avec
un mélange d’argile, de
poils d’animaux et de
crottin de cheval. Un four
(2) est construit pour
fondre le métal.
Le bronze en fusion est coulé à l’intérieur des moules (3). Une fois le métal refroidi, on
enlève la terre de la fosse pour briser le moule d’argile. La cloche est alors polie avec
du sable. On vérifie sa tonalité puis, lors d’une cérémonie, elle est baptisée (on lui
donne un nom) et est hissée dans le clocher.
Les vitraux répandent dans les édifices une lumière douce et colorée. Ce sont des
morceaux de verre de couleurs maintenus par un maillage de plomb ou de pierre,
comme dans les immenses rosaces qui ornent les façades; A l’époque, ces rosaces sont
appelées des roues. Pour le vitrail à réaliser, le verrier travaille à partir d’un dessin
grandeur nature. Découpés à l’aide d’une tige rougie au feu, les morceaux de verre
colorés sont assemblés sur le modèle. Le verrier peint les motifs. Les pièces sont ensuite
cuites au four pour faire adhérer le décor au verre puis elles sont unies par des
baguettes de plomb. Les panneaux de verre sont assemblés dans la cathédrale. Ils
forment des verrières pouvant atteindre 18m de haut.
Rosace de la basilique Saint-Denis (France)
La cathédrale de Milan (Italie)
Commencée en 1396,
terminée seulement en
1813 sur l’ordre de
Napoléon, cet édifice
aux dimensions
colossales possède une
ornementation sculptée
impressionnante qui en
fait l’une des plus belles
œuvres du gothique
flamboyant italien. Le
marbre blanc dans
lequel elle a été
construite met en
valeur ses admirables
proportions. On la
surnomme « le hérisson
de marbre » en raison
de ses 135 aiguilles de
pierre qui pointent
vers le ciel.
En France, la guerre de Cent
Ans (1337-1453) a mis fin
aux grands chantiers
gothiques. Dans le reste de
l’Europe, les cathédrales se
sont enrichies de divers
styles. De nos jours, on
construit encore des
cathédrales. Celle de
Washington a été bâtie au
XXe siècle dans le style
gothique, d’autres édifices
se sont inscrits dans leur
époque comme celle d’Evry
ou de Barcelone.
La Sagrada Familia
La Sagrada Familia est
édifiée à Barcelone en
Espagne. L’architecte
Antonio Gaudi détestait les
lignes droites, il donna à
l’édifice des formes
étonnantes, très inspirées de
la nature. Il alla jusqu’à
dormir dans l’enceinte de la
cathédrale pour en suivre
au plus près la construction
mais mourut,
accidentellement, en 1926.
Il fut écrasé par un
tramway avant d’avoir pu
terminer son œuvre. Les
travaux en cours respectent
le projet initial.
Cathédrale d’Evry dans l’Essonne
(France)
Cette cathédrale a été bâtie entre 1992 et 1995, et elle peut accueillir 1200 fidèles.
Sa forme ronde est le symbole du rassemblement. Ses murs de béton sont habillés de
840000 briques. Le toit est couronné de 24 tilleuls qui évoquent les heures du jour et
symbolisent la vie et la résurrection car ils renaissent à chaque saison.
Informations prises chez les Ed. Fleurus
Photos personnelles et du Net.
Musique : Ave Maria.
Conception et réalisation : L. Cavallari.
Date : 15/01/2012
[email protected]
Mes diaporamas sont hébergés
Sur le site de :
www.imagileonation.com
Cathédrale de Chartres