Relations économiques internationales

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RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES :
LECTURE EN TERMES D’ ÉCONOMIE POLITIQUE INTERNATIONALE
MASTER LES AMÉRIQUES
Jean-Louis PERRAULT
www.perrault.eu
Les trois « mythes » de l’après-guerre
(EPI)
Économie politique internationale
2
L'économie politique internationale (EPI) veut analyser la
sphère des relations internationales au carrefour des :
1. relations économiques internationales : production et
circulation de la richesse des nations ;
2. relations politiques internationales : centrées sur les
phénomènes de pouvoir.
Le « mythe » - 1.
3


Le « mythe » est l’expression symbolique de l’idéologie.
Ils expriment :
 L’exigence
de logique face aux contradictions de la vie
quotidienne : quelles sont les règles formelles (sans équivoque)
qui fondent le raisonnement ?
 L’exigence de cohérence manifestée par les individus : quelles
sont les concordances entre les éléments du discours ?
Le « mythe » - 2.
4


Le « mythe » permet de dominer le réel au moyen d’un
système logique intellectuel.
C’est-à-dire de :
 Dominer
la vie sociale : exprimer mon point de vue;
 Donner un sens aux actes : légitimer mes actions ou celles des
autres ;
 Exprimer un rapport idéal face à un rapport réel.
Fonds monétaire international
5
Art. 1
ii) Faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du
commerce international et contribuer ainsi à
l'instauration et au maintien de niveaux élevés
d'emploi et de revenu réel et au développement des
ressources productives de tous les États membres,
objectifs premiers de la politique économique.
Banque Mondiale
6
Art. 1 La Banque à pour objectif
ii) De promouvoir les investissements privés à l'étranger
au moyen de garanties ou de participations aux prêts et
autres investissements effectués par les fournisseurs privés
de capitaux; et, à défaut de capitaux privés disponibles à
des conditions raisonnables, de compléter l'investissement
privé sous des modalités appropriées et en fournissant à
des fins productives des moyens financiers tirés de son
propre capital, des fonds qu'elle s'est procurés et de ses
autres ressources
Banque Mondiale
7
Art. 1 La Banque à pour objectif (suite)
(iii) De promouvoir l'harmonieuse expansion, sur une longue
période, des échanges internationaux et l'équilibre des
balances des payements, en encourageant les
investissements
internationaux
consacrés
au
développement des ressources productives des Etats
membres, contribuant par là à relever, sur leurs territoires,
la productivité, le niveau d'existence et la situation des
travailleurs.
Les trois « mythes »
8
Croissance
Libre-échange
Entreprise

«La modernité fut prometteuse. Que promettait-elle ? Le bonheur,
la satisfaction de tous les besoins. Cette promesse de bonheur –
non plus par la beauté mais par la technicité – devait se réaliser
dans le quotidien ».
Lefebvre, Henri (1981). Critique de la vie quotidienne III : De la
modernité au modernisme (pour une métaphilosophie du quotidien). Paris,
L'arche Éditeur, 171.
L’expression du « mythe » : Consensus de
Washington (deux textes à télécharger)
9


Jeremy Clift, Au-delà du Consensus de Washington, Finances & développement,
Septembre 2003, « En 1989, l'économiste John Williamson a utilisé l'expression
Consensus de Washington en se référant à un train de réformes que les pays
d'Amérique latine devaient opérer pour se redresser après la crise de l'endettement
des années 80. Ces réformes ont vite été considérées comme un modèle à suivre par
les autres régions en développement. Cependant, les résultats n'ont pas répondu à
l'attente et un nouveau débat s'engage aujourd'hui sur le programme de réforme qui
figure dans le Consensus ».
John Williamson, Un train de réformes devenu un label galvaudé, Finances &
développement, Septembre 2003, «Le créateur de l'expression Consensus de
Washington explique comment il a établi ce programme de réforme en dix points.
L'expression aurait pris des significations tellement différentes qu'il est opportun de
l'éliminer de notre vocabulaire et décrit ce que le programme d'action devrait être
aujourd'hui, à la lumière des résultats décevants des réformes dans les années 90 ».
Le bilan du « mythe » : Conséquences du
modèle (deux textes à télécharger)
10


Jean Pisani-Ferry et Indhira Santos Remodeler l'économie mondiale,
Finances et développement, Mars 2009, « La crise et les ripostes nationales
commencent à remodeler l'économie mondiale et à modifier les rapports de
force politiques et économiques dans le processus de mondialisation. Les
ressorts de la récente vague de mondialisation sont compromis et le
protectionnisme réapparaît ».
Olivier Blanchard Fissures dans le système: il faut réparer l'économie
mondiale, Finances et développement, Décembre 2008, « L'économie mondiale
vit sa plus grave crise depuis 60 ans, mettant en évidence les limites des
dispositifs actuels de réglementation et de contrôle. Il s'agit désormais de
mettre en place de nouvelles règles et de nouvelles institutions pour réduire
les risques systémiques sans entraver l'innovation ».
11
2. Libre-échange
Généraliser une « spécialisation profitable»
Documents à étudier :
Dadush, Uri et Nielson, Julia (2007) : « Le cadre du commerce mondial : Le système multilatéral sur lequel
le commerce mondial repose depuis plus de 50 ans fait face à de sérieux problèmes », Finances &
Développement, vol. 44, n° 4: 22-25.
Loï-Phan, Duc (1995) : « Les théories du commerce international. État actuel des connaissances et
controverse», économie rurale, 226: 18-23.
Perrault, Jean-Louis (2005). « La politique commerciale à l'angle des rapports de forces ». Cahiers
français: 68-73.
Perrault, Jean-Louis (2006) : « L’heure est au doute en matière de Théorie(s) du « libre-échange » : des
théories de la « solidarité commerciale » pour des pratiques de « domination internationale », Académie
européenne d’été: 9.
12
a) La « vieille » histoire de Bretton Woods
2. Libre-échange : Généraliser une « spécialisation
profitable»
On HMS Prince of Wales « somewhere at sea »
14 août 1941
13
© UN
Fabriquer les institutions de l’après-guerre
14
Virtual Bretton Woods 60th Anniversary
Exhibition
Source : www.worldbank.org
Concevoir l’utopie de l’après-guerre
15
John Maynard Keynes :
"We have had to perform at one
and the same time the tasks
appropriate to the economist, to
the financier, to the politician, to
the journalist, to the propagandist,
to the lawyer, to the statesmaneven, I think, to the prophet and
to the soothsayer."
Source : www.worldbank.org
Le modèle de Woodrow Wilson (1856-1924)
L’affairisme comme modalité de régulation internationale
Conférence de la Paix (juin 1919)
La Charte de l’Atlantique (14 août 1941)
International Monetary and Financial Conference, Bretton Woods, New
Hampshire, USA (1-22 juillet 1944) :
• FMI
• Banque Mondiale
General Agreement on Tarif and Trade (13 octobre 1947)
Nombre de pays adhérents au FMI
186 en 2010
Source : www.imf.org
Adhésions au groupe Banque Mondiale
General Procedures
« Before
a country may join the International Bank for Reconstruction and
Development (Bank), it must become a member of the International
Monetary Fund (Fund). Also, membership in the International Finance
Corporation (IFC), the International Development Association (IDA) and
the Multilateral Investment Guarantee Agency (MIGA) are conditioned on
membership in the Bank ».
1944 : 44
2004 : 186
Source : www.worldbank .org
Le G-20


The members of the G-20 are the finance ministries and central banks
of 19 countries: Argentina, Australia, Brazil, Canada, China, France,
Germany, India, Indonesia, Italy, Japan, Korea, Mexico, Russia, SaudiArabia, South Africa, Turkey, the United Kingdom and the United
States. Another member is the European Union, represented by the
Council presidency and the European Central Bank.
To ensure that the G-20's activities are closely aligned with those of
the Bretton-Woods institutions, the managing director of the IMF and
the president of the World Bank, plus the chairpersons of the
International Monetary and Financial Committee and Development
Committee of the IMF and World Bank, also participate in the talks as
ex-officio members.
20
b) Du GATT (1947) à la WTO (1995)
2. Libre-échange : Généraliser une « spécialisation profitable»
Free (?) Trade :
Évolution du commerce mondial
10
8
6
4
2
0
-2
1950-60 1960-70 1970-80 1980-90 1990-00 2000-08 2001
2002
2003
Exportations
2004
2005
2006
2007
2008
PIB
Source : www.wto.org
Free (?) Trade :
Structure du commerce mondial
Echelle log.
10000
5000
2500
Produits
manufacturés
1000
Combustibles
et produits des
industries extractives
500
Produits
agricoles
250
100
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Source : www.wto.org
Free (?) Trade :
Structure du commerce mondial
Variation annuelle moyenne en pourcentage
12
Produits agricoles
10
Combustibles et produits des industries extractives
8
Produits manufacturés
6
4
2
0
1950-1973
1973-1990
1990-2008
Source : www.wto.org
Free (?) trade :
Structure géographique du commerce mondial (%)
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Amérique du
Nord
Amérique du
Sud et centrale
Europe
Communauté
d'États
indépendants
(CEI)
2000
Afrique
Moyen-Orient
Asie
2008
Source : www.wto.org
25
Exportations de B&S en Mds de $ (2008)
Source : IMF Data Mapper ®, www.imf.org/external/datamapper/index.php
26
Exportations de B&S en % du PNB (2008)
Source : IMF Data Mapper ®, www.imf.org/external/datamapper/index.php
Free (?) trade :
Part des membres de l’OMC dans le commerce
États-Unis
10.6
Allemagne
8.2
Chine
7.9
Japon
4.8
France
4.0
Pays-Bas
3.7
Italie
3.4
Royaume-Uni
3.4
Belgique
2.9
Canada
2.7
Corée, République de
2.6
Hong Kong, Chine
2.3
Espagne
2.1
Singapour
2.0
Mexique
1.9
Autres Membres
32.3
0
10
20
30
Source : www.wto.org
40
28
c) Les bases « théoriques » de l’OMC
2. Libre-échange : Généraliser une « spécialisation
profitable»
Les bases théoriques de la WTO ?
Jean-Louis
Perrault, 20042005
Propagande ? Mythe ? Idéologie ?
Why is it important to liberalize ?
Les avantages découlant de la spécialisation commerciale sont expliqués: efficience
accrue dans la répartition des ressources, avantages pour les consommateurs, liens
entre les importations et les exportations. On trouve également une présentation des
arguments dynamiques en faveur du commerce comme l'interaction entre le commerce
et la croissance, la diffusion de la technologie, les défis que doivent relever les petits
marchés intérieurs, ainsi que des arguments avancés contre la libéralisation des
échanges commerciaux.
Patrick Low, Director, Cabinet of the Director General (70 minutes)
Windows Media
Source : www.imf.org
Tu mens, M. LOWE !
30



Parmi les théories orthodoxes du commerce international il
n’y a pas d’unité.
Il y a des diversités fondamentales des courants théoriques,
en dépit de la similarité des questions traitées.
À la base, en dépit d’un semblant d’unité dogmatique, ces
théories sont fondées sur des hypothèses contradictoires/
La similarité des questions traitées
31



Expliquer la composition des flux internationaux : la
spécialisation internationale ;
Évaluer les effets du commerce international sur les pays
échangistes : gains ou pertes à l’échange ;
Comprendre les déterminants du prix des flux d’échanges
internationaux : coûts comparés et leurs évolutions.
Il s’agit bien de théories de l’échange international
La théorie classique du commerce international
32


Échanges ► amélioration de l’allocation des ressources
rares ;
Échanges ► spécialisation des unités de production.
La démonstration des classiques et que l’existence de
frontières ne constitue pas un obstacle à l’expansion des
échanges.
Les classiques nient la pertinence d’une théorie spécifique au
commerce international.
Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.
La théorie classique du commerce international
33
La théorie des avantages comparés, de David Ricardo, et
une théorie de l’échange, mais ne s’applique pas
spécifiquement au commerce international.
 C’est une version simplifiée de la théorie ricardienne de
l’échange, puisqu’il raisonne à rendements constants pour
le commerce international.
 La justification classique du libre-échange :
l’importation de biens de consommation permet d’abaisser le
wnom tout en préservant le wréel de « subsistance ».

Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.²
La théorie classique du commerce international
34
Ricardo veut démontrer l’indépendance des mécanismes
de spécialisation internationale par rapport à la monnaie.
 La justification classique du libre-échange :
l’importation de biens de consommation permet d’abaisser le
wnom tout en préservant le wréel de « subsistance ».

Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.²
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
35
Par quel miracle est-ce qu’un pays inefficace dans tous les
domaines peut devenir compétitif dans certaines activités ?
Alors que tous les manuels orthodoxes affirment qu’il ne faut
« jamais essayer de faire chez soi la chose qui coûtera moins
cher à acheter qu’à faire ».
Par ce que le prix monétaire du travail, compte tenu du taux
de change (donc en monnaie internationale) se fixe à un
niveau inférieur dans le pays inefficace !!!
Les différences d’efficacité se résolvent par des écarts de
revenus.
Les avantages comparés : exemple
Si le coût de production est une certaine quantité de travail,
conformément à la notion de valeur travail ricardienne : par exemple,
des heures de travail.
Riz (quintal)
Circuit intégré
Coût
comparé
Etats-Unis
2
1
Japon
6
1,5
0,5
0,25
Source : Siroën, Jean-Marc (2002). Relations économiques internationales. Paris, Bréal, 239.
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
37
En l’absence d’unité monétaire, ce sont les prix relatifs qui
importent.
Un composant électronique permet d’acheter ½ q de riz aux
Etats-Unis.
 Un composant électronique permet d’acheter 1/4 de q de riz au
Japon.

Le rapport d’échange se situera dans l’intervalle :
0,25<prix relatif des composants<0,5
Cela signifie que le Japon est relativement moins inefficace pour
les composants que pour le riz
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
38
Le Japon doit donc se spécialiser dans les composants
électroniques, les Etats-Unis dans le riz.
Est-ce que cela justifie le commerce effectif ?
Est-ce ce que les relations commerciales s’établissent sur la
base de la quantité de travail incorporée au bien ?
Quelles sont les conditions nécessaires ?
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
39
La condition nécessaire est le passage de la valeur travail en
prix monétaire !
Raisonnons en changes fixes : 1$ = 150 ¥ et une heure de
travail coûte 10 $ aux Etats-Unis.
Dans quel intervalle de salaire horaire doit se trouver le
salaire japonais wj pour permettre l’échange ?
Il faut que le prix en dollars des composants japonais soit
inférieur au prix des composants étasuniens ; et que le
prix du riz japonais l’emporte sur le prix du riz
américain.
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
40
Marché des composants électroniques :
Prix d’un semi-conducteur aux Etats-Unis : 10 $
 Prix d’un semi-conducteur au Japon : (1,5 x wj)/150 < 10$

Soit wj < 1000 ¥ ou 6,67 $
Marché du riz :
Prix du riz aux Etats-Unis : 20 $
 Prix du riz au Japon : (6 x wj ) > 20 $

Soit wj > 500 ¥ ou 3,33 $
500 ¥ < wj < 1000 ¥
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
41
Autre cas : Raisonnons en changes variables, mais à salaire
fixé : wj = 750 ¥.
Quel taux de change permettra l’échange ?
Pour les composants : (1,5 x 750)/Tchang < 10 $
Tchang > 112,5 ¥.
 Pour le riz : (6 x 750)/Tchang > 20 $
Tchang < 225 ¥.

Le taux de change devra se trouver dans l’intervalle :
112,5 ¥ < Tchang < 225 ¥.
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
42
En conclusion
L’existence de « différences d’aptitude » n’est pas une condition
suffisante pour que l’échange ait lieu ;
Il faut aussi que les prix se fixent à l’intérieur d’intervalles précis ;
Cela implique, soit, la flexibilité de tous les prix, soit le fonctionnement
efficace du marché des changes.
Adam Smith se place au niveau des prix monétaires et non celui de la
valeur travail.
Dès que la valeur se transforme en prix internationaux, la théorie
de Ricardo rejoint celle de Smith
Avantages absolus et avantages comparés : quel débat ?
43
Un pays et efficace lorsqu’il verse des salaires élevés tout en
maintenant sa balance commerciale à l’équilibre : c’est la définition
de la compétitivité.
Il faut aussi que les prix se fixent à l’intérieur d’intervalles précis ;
Cela implique, soit, la flexibilité de tous les prix, soit le fonctionnement
efficace du marché des changes.
Adam Smith se place au niveau des prix monétaires et non celui de la
valeur travail.
Dès que la valeur se transforme en prix internationaux, la théorie
de Ricardo rejoint celle de Smith
Pertinence contemporaine des avantages comparés
44
L’hypothèse fondamentale du modèle ricardien, plus irréelle que celle
de la concurrence pure et parfaite, c’est l’absence de mouvements
de capitaux internationaux.
Dans ce contexte, la balance des paiements se résume, grosso modo, à
la balance des biens et services.
Or, les mouvements de capitaux déterminent les prix d’équilibre :
prix intérieurs et taux de change.
En d’autres termes, la compétitivité des produits n’est plus
seulement déterminée par la structure des avantages comparés
Des rendements constants aux rendements décroissants
45
a) L’approche néo-classique sur rendements décroissants
L’approche classique, fondée sur l’hypothèse des rendements n’ont
croissants, trouve son prolongement dans la théorie néo-classique de
l’échange.
Ces approches comportent plusieurs facteurs de production, aux
rendements décroissants.
Les nations disposent des mêmes fonctions de production.
Par conséquent, la production ne peut trouver son origine, comme
chez Ricardo, dans des différences d’aptitudes
Des rendements constants aux rendements décroissants
46
a) L’approche néo-classique
Supposons deux pays semblables en tout, à l’exception des quantités
de facteurs de production disponibles.
Supposons que l’on puisse classer les produits/ production selon une
intensité factorielle intangible.
Supposons que la quantité d’un facteur détermine son prix.
Dès lors, chaque pays se spécialisera dans la production du bien
intensif dans le facteur abondant : HOS
La contrainte de rareté est relâchée pour le facteur le plus rare, elle
se durcit pour le facteur abondant : les prix convergent
Des rendements constants aux rendements décroissants
47
a) L’approche néo-classique
Les prolongements de l’analyse à rendements décroissants :


La spécialisation est fondée sur la différence de maîtrise technique :
approche néo-technologique.
La spécialisation est expliquée par la qualité des facteurs de
production approche néo-factorielle .
Le paradoxe de Léontieff (1953)
Essai de vérification empirique des conclusions du théorème HOS sur la base des flux
commerciaux des E.-U.
 Calcul du rapport K/L des EXPUS. et des productions des E.U. concurrentes des IMP.
 Technique Input-Output appliquée à la matrice U.S. de 1947.
Résultats :
 EXP : K/L = 13 991 $/homme-année
 « IMP » : K/L = 18 184 $/homme-année
Paradoxe car les E.U. sont considérés comme relativement abondants en K.
Par la suite, nombreuses vérifications sur les mêmes données : le paradoxe (ré)apparaît.
49
Le Paradoxe de Léontief (1953)
Source : Lassudrie-Duchêne, Bernard, Ed. (1972). Échange international et croissance.
Economie internationale. Paris, Economica.
Des rendements constants aux rendements décroissants
50
b) La pensée classique et les rendements croissants
Adam Smith a pensé l’échange en termes de rendements croissants.
Quelle différence ?
 Pour Ricardo et ses successeurs, l’acte d’échange est motivé par une
différence. Deux unités semblables n’ont aucun intérêt à échange est
et à se spécialiser.
 Pour Smith, deux unités de production semblables peuvent avoir
intérêt à se spécialiser, en produisant davantage, afin d’obtenir des
gains de productivité.
Ces gains expliquent a posteriori les différences de productivité entre
unités de production
Des rendements constants aux rendements décroissants
51
b) la pensée classique et les rendements croissants
Pour Ricardo la spécialisation reste fondée sur une différence qui
s’évanouit quand l’échange se développe.
 Pour Smith, la spécialisation est motivée par la recherche d’une plus
grande efficacité, elle accentue les différences.


LINDER (1961) : la spécialisation reposerait à la fois sur les différences
dans les conditions d’offre et du côté de la demande ;
LANCASTER (1969) : la concurrence imparfaite peut garantir un pouvoir
de monopole et l’échange international amplifié les gains d’échelle
Économie nationale et conditions générales de la
production (CGP)
52
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
Dans l’économie classique et en théorie de l’économie internationale :
« L’économie nationale est un ensemble territorial clos, constitué de biens
disponibles, produits ou permettant de produire, et d’une population de
travailleurs et de consommateurs ».
Les théories suivent l’ampleur et le contenu des échanges :



Échanges de surplus : échange de produits bruts et commerce marginal;
Échanges de rareté : production réciproquement rares;
Échanges d’interdépendance : réduction globale des diversités nationales.
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
Économie nationale et conditions générales de la
production (CGP)
53
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
David Ricardo est parfaitement claire au sujet des éléments qui jouent
un rôle déterminant dans l’échange international :








L’importance de la population ;
La superficie agricole ;
La fertilité des terres ;
La technologie agricole ;
Le climat ;
L’habileté des ouvriers ;
Le niveau de progrès technique ;
La similitude internationale des goûts.
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 2942.
Des rendements constants aux rendements décroissants
54
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
Chez Ricardo les conditions générales de la production sont
comparables entre pays échangistes : il y a échange
d’interdépendance.
L’hypothèse est celle d’une différenciation minimale des économies
nationales, qui échangent seulement des produits à consommer, alors
qu’il y a cloisonnement des économies nationales.
Il y a immobilité internationale des facteurs et des conditions de
production endogènes.
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
Des rendements constants aux rendements décroissants
55
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
Réciprocité des avantages et interdépendance, complétées par situations
« non ricardiennes ».
Élément explicatif de la DIT est la transmission internationale des CGP et
dans leur diversité internationale.
Transmission des CGP : l’échange international ne se limite plus aux
problèmes de l’achat-vente et de l’échange
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
Des rendements constants aux rendements décroissants
56
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
Au centre des théories de l’échange international : le principe ricardien
des avantages comparés.
Des conditions comparables de production employant des techniques +/utilisatrices de travail ► structures différentes de PRIX RELATIFS
La concurrence par les prix ► spécialisation en conformité avec les A.C.
Les théories de l’EI vont simplement affiner l’explication de la différence
internationale dans les structures de prix relatifs
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
Des rendements constants aux rendements décroissants
57
c) La prudence ricardienne : les conditions générales de la production
(CGP)
Comment expliquer les différences internationales dans les prix relatifs ?
Hecksher-Öhlin-Samuelson : par les conditions « naturelles » de la
production ► UNICITE internationale des techniques et DOTATIONS
nationales en facteurs
Toute production Pioni est réalisée selon la même technique Tj ► la
rareté d’un facteur explique son prix national.
La structure des prix relatifs s’explique par la rareté différentielle des
facteurs de production
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail." Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
58
Une typologie des théories au moyen des CGP
Source : Humbert, Marc (1980). "Évolution récente des théories de la Division Internationale du Travail."
Revue d'économie industrielle (14): 29-42.
59
d) L’insoutenable libre-échange « généralisé »
2. Libre-échange : Généraliser une « spécialisation
profitable»
Nous ne sommes pas des machines !!!
60
Le sens des mots
61
Commerce :
Cum : avec, idée
d’accompagnement, marquant
relations avec quelqu’un
Mercor : acheter quelque chose à
quelqu’un, faire le commerce


Équitable :
Qui a de l’équité *
Oequitas : égalité
(*) Notion de la justice naturelle
dans l’appréciation de ce qui
est dû.
Le sens des mots : Justice ?
62
1.
2.
3.
Principe d’égalité : les hommes sont égaux en droit et
donc à priori
Principe d’équité : Les hommes n’ont pas les mêmes
mérites. L’équité rend à chacun ce qui lui revient
Ordre : la justice doit rendre compatible égalité et équité
Le ciseau des déficits commerciaux (2)
63
64
Le « libre-échange » avec économie dominante
Réflexions sur la clause sociale (1)
65
dossier : "MODESTES PROPOSITIONS
POUR SORTIR DE LA CRISE..."
La " clause sociale ", un moyen de mondialiser la
justice
Inexorablement, le libre-échange précarise l'emploi
dans les pays industriels et encourage la
surexploitation de la main- d‘oeuvre dans le tiersmonde. La " clause sociale " introduite dans les accords
commerciaux internationaux pourrait être un outil, au Nord
comme au Sud, pour assurer la mondialisation de la justice
et les indispensables solidarités face aux grands pouvoirs
financiers, qui entraînent l'humanité dans une spirale
descendante.
Réflexions sur la clause sociale (2)
66
Définition : La clause sociale repose sur un socle de normes minimales, universellement
applicables, définies par l'OIT. Elle se réfère à l'esprit des conventions fondamentales
suivantes :
Liberté syndicale et protection du droit syndical (conv. 87): Droit des travailleurs/ses à
s'organiser librement en fondant ou en adhérant à un syndicat ou à une autre organisation
de leur choix.
Droit d'organisation et de négociation collective (conv. 98): Droit des travailleurs/ses à
être représenté(e)s par des organisations de leur choix et à mener des négociations
collectives
Âge minimum d'admission à l'emploi (conv. 138): Abolition du travail des enfants en
age de scolarité obligatoire
Interdiction du travail forcé (conv. 29 et 105): Interdiction du travail forcé: esclavage,
servage, prisonniers, travail lié à une dette.
Réflexions sur la clause sociale (3)
67
Réflexions sur la clause sociale (9)
68
Pour
Réflexions sur la clause sociale (5)
69
Pour
Réflexions sur la clause sociale (6)
70
Pour
Réflexions sur la clause sociale (7)
71
Contre
séminaire Tiers mondes - Sciences Po Rennes
Réflexions sur la clause sociale (8)
72
Contre
Modalités de mise en œuvre de la clause sociale
73
Modalités de mise en œuvre de la clause sociale
74
Mise en œuvre d’une clause sociale multilatérale
75
Mise en œuvre d’une clause sociale multilatérale
76
Mise en œuvre d’une clause par les acteurs privés
77
Les « valeurs » selon Body Shop™
78
Source : www.thebodyshop.com/
La « Déclaration de Berne » : www.ladb.ch
79
80
e) L’érosion institutionnelle : perte de sens de
la mystification
2. Libre-échange : Généraliser une « spécialisation
profitable»
Veto sur la WTO (1) ?
Jean-Louis
Perrault, 20042005
The ten benefits
1. The system helps promote peace
2. Disputes are handled constructively
3. Rules make life easier for all
4. Freer trade cuts the costs of living
5. It provides more choice of products and qualities
6. Trade raises incomes
7. Trade stimulates economic growth
8. The basic principles make life more efficient
9. Governments are shielded from lobbying
10. The system encourages good government
Source : www.wto.org
Veto sur la WTO ? (2)
Jean-Louis
Perrault, 20042005
The ten misunderstandings
1. The WTO dictates policy
2. The WTO is for free trade at any cost
3. Commercial interests take priority over development …
4. … and over the environment
5. … and over health and safety
6. The WTO destroys jobs, worsens poverty
7. Small countries are powerless in the WTO
8. The WTO is the tool of powerful lobbies
9. Weaker countries are forced to join the WTO
10. The WTO is undemocratic
Source : www.wto.org
Les conflits d’influence
Jean-Louis
Perrault, 20042005
25 Août 2003 (Fichier PDF 789 Ko)
Signes de reprise aux Etats-Unis; les liens entre chocs pétroliers et
récessions aux Etats-Unis; concurrence et prise de risque dans le secteur
bancaire; développement des marchés financiers; Michael Moore défend
la
mondialisation;
l'OMC
favorise-t-elle
le
commerce
international? séminaire sur les taux de change; réorganisation du FMI.
Les conflits d’influence
Jean-Louis
Perrault, 20042005
Michel Aglietta & Sandra Moatti, La lettre du CEPII,2000
Pour répondre aux mutations du système monétaire international, le FMI s'est
transformé depuis sa création, naviguant entre deux approches de la
gouvernance des affaires monétaires internationales : d'un côté, une
conception libérale, associée à des mécanismes d'assurance mutuelle entre
Etats-membres, de l'autre, un principe de souveraineté monétaire
supranationale. Le FMI est ainsi devenu une institution complexe, exposée au
risque d'être toujours en retard d'une crise.
Téléchargez la lettre sur le site du CEPII
L’éternel débat !
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Le Monde Diplomatique (1999) : Fallacieuse
théorie du libre-échange
Forum économique mondial (WEF) (2002): Deux
dissidents démontent la théorie du libre-échange
Domaine Public (1998) : Le libre-échange : Une
théorie obsolète
Les conflits d’influence
Jean-Louis
Perrault, 20042005
The Bretton Woods Committee :
www.brettonwoods.org
1995 -The Bretton Woods Project :
www.brettonwoodsproject.org
1994 - The Re inventing Bretton Woods
Committee : www.rbwf.org
Vaccin « orthodoxe »
87
Vous souhaitez être
rassuré ?
Écoutez le cours de
Mme Roberta
PIEMARTINI - OMC
WTO : economic underpinning