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Promenade à Lille
à travers son histoire musical et cliquer
Lille, grande métropole du nord de la France. Certains vous en enverront
une carte postale représentant le centre Euralille. Du verre, du béton et de
l’acier bêtement superposés, rien de bien sensationnel.
Mais Lille possède un charme dans ses façades de la Renaissance
d’un style très particulier, typique à la ville.
Des vestiges romains ont été trouvés ces dernières années mais les archéologues
travaillent sur la question. C’est en 1066 que des écrits parlent pour la première fois de
Lille lorsque le Comte de Flandre Baudouin V dota la ville de la Collégiale Saint Pierre. Le
nom de Lille vient d’Insula puis d’Isle et doit son origine à un point de rupture de charge
sur la rivière Deûle. Cette contrainte nécessitait le déchargement des bateaux jusqu’à une
autre portion navigable en aval. De cette activité, naquit un premier noyau urbain. Lille prit
son essor par les relations commerciales entre les Pays Bas et la Champagne.
Lors de la bataille de Bouvines en 1214, à douze kilomètres au sud-est de Lille,
Philippe Auguste bat les armées d’Otton IV, de Jean Sans Terre et de Ferrand du
Portugal, Comte de Flandre. Ce dernier est emprisonné et son épouse Jeanne
règne alors seule. Elle créa de nombreuses fondations charitables à travers la
région. A Lille, un hôpital est fondé en 1237 et porte toujours le nom d’Hospice
Comtesse. Il abrite maintenant le musée d’art flamand.
Autre vue de l ’Hospice Comtesse
Par le mariage de Marguerite
de Flandre avec Philippe le
Hardi en 1363, la Flandre est
apportée en dot à la
Bourgogne. Jusqu’à la fin du
XVème siècle, Lille est avec
Bruxelles et Dijon l’une des
capitales de l’état
Bourguignon. Au cours de
cette période, plusieurs
constructions sont
entreprises notamment avec
le Palais Rihour commencé
en 1453 par Philippe le Bon
et terminé en 1473 par son
petit-fils Charles le
Téméraire. Le Palais Rihour
deviendra la mairie de Lille
en 1664 et fut partiellement
détruit par un incendie en
1916.
La Noble Tour fut la plus haute des 65 tours lilloises du Moyen âge.
Construite pendant la Guerre de Cent Ans par le premier Duc de
Bourgogne, elle protégeait la ville de l’armée française. Elle abrite
aujourd’hui le Mémorial de la Résistance.
L’Hospice Gantois (1460)
A la mort de Charles le Téméraire en 1477, sa fille Marie épouse Maximilien d’Autriche de la
famille des Habsbourg. Une nouvelle période commence pour la ville de Lille qui fera ensuite
partie des Pays Bas Espagnols de 1500 à 1667. Sous la fille Isabelle du Roi d’Espagne,
gouvernante de Flandre, s’ouvre une période appelée le « Siècle d’Or » qui voit apparaître un style
de construction qui pourrait être qualifié aujourd’hui de Renaissance Flamande. La Vieille Bourse
construite en 1652 – 1653 en est la plus belle expression et elle est le plus beau monument lillois.
La Vieille Bourse est
composée en réalité de
24 maisons identiques
entourant un cloître.
La Place Rihour est bordée d’autres maisons représentatives de la
Renaissance Flamande (fin XVIIème siècle.)
Rue de la Bourse. Ensemble architectural de 1677.
La maison de Gilles de
le Boë (1673), un épicier
en gros, reflète la
période faste des
archiducs espagnols.
Autre vue de la rangée de maison
La Porte de Gand fut construite par Pierre Raoul en 1620 sous
l’occupation espagnole. Sa face extérieure a perdu ses créneaux mais sa
sévérité rappelle que les remparts et portes devaient impressionner
l’ennemi potentiel.
Vauban rajouta ensuite des fortifications à cornes visibles dans les
jardins alentours.
La Porte de Roubaix ou Porte Saint Maurice date de la même époque.
Deux passages ont été percés à la fin du XIXème siècle pour le passage
des tramways.
C’est en 1667 sous le règne de Louis XIV que Lille est intégrée au royaume
de France. La Porte de Paris, en arc de triomphe a été érigé de 1685 à 1692
pour célébrer la prise de la ville. Elle exprime la puissance et la
magnificence du roi avec à droite, Hercule et sa massue, symbole de la
force et à gauche, Mars, le dieu de la guerre. Le sommet est couronné par
deux anges, trompette à la bouche annonçant la victoire du Roi Soleil.
Le Fort du Réduit a été construit par Vauban à partir de 1673 pour
mieux surveiller le quartier Saint Sauveur.
Sébastien Leprestre, marquis de Vauban et gouverneur de Lille entreprend de 1667 à 1670 la
construction de la citadelle située au nord-ouest de la ville. Seule une vue aérienne ou un plan
montre l’aspect d’étoile à cinq branches qui lui vaut le surnom de « Reine des Citadelles ». La
Porte Royale arbore une inscription en latin, louange à la gloire du Roi Soleil. La Citadelle
nécessita la cuisson de soixante millions de briques et l’extraction de trois millions de blocs de
pierre. La Citadelle est aujourd’hui le siège du 43ème régiment d’Infanterie et elle est entourée d’un
parc naturel qui est un espace de détente et de loisirs des Lillois.
Le Rang de Beauregard élevé en 1687 marque une transition entre la
Renaissance Flamande et la Renaissance française avec une
architecture plus simple des façades.
Ensemble du XVIIIème siècle rue de Paris
La Place aux Oignons est entourée d’une architecture
Renaissance des plus classiques.
L’Hôpital Saint Sauveur (XVIIIème siècle)
Lors de la guerre de Succession d’Espagne, la ville est conquise par les
Hollandais et redevient définitivement française en 1713 par le Traité d’Utrecht.
Successivement flamande, bourguignonne, autrichienne, espagnole puis
hollandaise, la ville de Lille a eu très tôt une vocation européenne !
Fin septembre 1792, la ville est assiégée
une dizaine de jours par les Autrichiens
lors des guerres révolutionnaires. En
mémoire de la victoire des Lillois, la
Statue de la Déesse sur la Place du
Général de Gaulle d’une main tient un
boutefeu et de l’autre pointe la réponse
courageuse du maire André, refusant de
rendre la ville assiégée. Cette victoire
fut saluée par la Convention Nationale,
proclamant que « Lille avait bien mérité
de la patrie. » Des boulets de canons
autrichiens sont encastrés en mémoire
sur la façade de certaines maisons
notamment du Rang de Beauregard.
L’année 1846 marque l’arrivée du chemin de fer à Lille. Rebaptisée
« Lille Flandres » en 1993, la gare absorbe un trafic régional très
important dépassant le trafic banlieue de certaines gares de Paris.
Le bâtiment principal est l’ancienne gare du Nord à Paris
démontée, transportée pierre par pierre et remontée à Lille !
La cathédrale Notre Dame de la Treille s’élève à l’emplacement de la
motte féodale démolie en 1846. La première pierre fut posée en 1854. La
chapelle absidiale fut achevée en 1897 et le chœur peu après. La
construction de l’édifice se poursuit lentement jusqu’en 1947. L’ensemble
de style néo-gothique ne sera achevé qu’en 1999 par la façade.
Le dix-neuvième siècle est marqué par un nouvel agrandissement de la ville
en 1858. De nombreux bâtiments sont édifiés telle la Préfecture en 1865.
Le Palais des Beaux-Arts fut construit de 1885 à 1892 en face sur la
Place de la République. Il est un des plus riches musées français avec
des collections prestigieuses de peintures européennes, de sculptures,
de céramiques des XVIIème et XVIIIème siècles.
C’est au numéro 9 de la rue Princesse qu’est né le 22 novembre 1890 un
certain Charles de Gaulle. Il est devenu un Lillois connu dans le monde
entier et sa maison natale est à présent un musée.
Institution créée par Louis
XIV en 1701, la Chambre de
commerce et d’industrie
occupa la Vieille Bourse
jusqu’au dix-neuvième siècle
mais le bâtiment devint exigu
avec l’essor industriel de la
ville. En 1921, fut inauguré le
nouveau bâtiment construit
dans un style néo-flamand
surmonté d’un beffroi d’une
hauteur de 76 mètres,
agrémenté d’un carillon,
typique à la région Nord Pas
de Calais.
Le vingtième siècle voit la création de nouveaux édifices après la
première guerre mondiale. L ’opéra fut construit en 1923 dans un style
néo-classique. Il est couronné d ’un haut relief représentant Apollon
entouré de ses muses.
Symbole de liberté des
villes du Nord, le beffroi
de l’hôtel de ville inauguré
en 1932 domine toute la
région de ses 104 mètres
de haut.
Jusqu’en 1936, l’avenue du Peuple Belge fut le port de Lille jusqu’à
ce qu’il fut bouché. Elle est bordée par le Palais de Justice
(construit en 1968.)
Les deux guerres mondiales : Lille sous les bombes.
En violant la neutralité de la Belgique lors de la première, l’armée
allemande n’eut aucun mal à accéder à Lille. Les bombes tombèrent en
octobre 1914 causant de gros dommages dans le quartier de la gare
(900 immeubles totalement détruits). Par la suite, le front demeura à vingt
kilomètres au sud et on entendit le canon tonner durant toute la guerre
jusqu’à la libération par les Anglais en octobre 1918.
La deuxième guerre mondiale épargna en grande partie la ville qui fut
occupée de mai 1940 jusqu’en septembre 1944. Il y eut malgré tout des
bombardements alliés sur le sud-est de la ville d’une part pour la
destruction de l’usine Fives Cail Babcock en 1942 qui travaillait contrainte
pour l’armée allemande et d’autre part de la logistique ferroviaire (ateliers
SNCF d’entretien du matériel roulant d’Hellemmes) en 1943.
L’occupation fut marquée par l’épisode dramatique du massacre d’Ascq à
sept kilomètres de Lille et elle prit fin tragiquement avec la déportation
vers les Camps de la Mort début septembre 1944, très peu avant l’arrivée
des Anglais, de 1.250 détenus de la prison de Loos (Juifs, résistants,
prisonniers politiques), épisode connu sous le nom de « Train de Loos ».
Très peu revinrent de captivité.
En 1983, la Communauté Urbaine de Lille se dote du premier métro
entièrement automatisé au monde. Les stations de style moderne ou
classique ont été confiées à de grands artistes et architectes afin d’adapter
chacune artistiquement à son quartier.
En 1994, la ville inaugure le nouveau quartier d’Euralille. On
peut y remarquer la tour du Crédit Lyonnais, enjambant la gare
de Lille Europe, surnommée « le flipper » ou « la bottine » pour
laquelle son architecte fut primé.
Le P’tit Quinquin. La statue commémore la célèbre berceuse en patois
lillois écrite par Alexandre Desrousseaux en 1853. L’air de la chanson est
repris par le carillon du beffroi de la bourse tous les jours.
Au Moyen âge, les valets avaient obtenu le droit de vendre une fois par an les vieux
habits et objets de leurs maîtres. La tradition s’est perpétuée à travers les siècles
avec la célèbre braderie le premier week-end de septembre. Deux cents kilomètres de
trottoirs à travers la ville deviennent alors le plus grand marché aux puces d’Europe.
L’événement attire deux à trois millions de visiteurs venus de partout.
Une autre coutume s’est ajoutée à la braderie avec le célèbre moules –
frites, 250 à 300 tonnes de moules servies pour l ’ensemble des restaurants
de la ville. Un spectacle curieux le dimanche après-midi est de voir les
amoncellements de coquilles de moules devant les restaurants.
Aujourd’hui, avec un peu plus de 200.000 habitants, Lille se classe comme dixième ville
française et quatrième métropole totalisant un peu plus d’un million et demi d’habitants
dont cinq cent mille le long de la frontière belge par les villes de Roubaix, Tourcoing et
leurs banlieues. D’une histoire écrite souvent avec les canons, son architecture typique
a été malgré tout préservée et elle est devenue une destination touristique dont la
popularité grandit. Située à l’intersection d’axes européens, elle mérite le détour.
Photos et montage : Didier Delvoye.
Commencé en 2005, chaque photo est remplacée au
fur et à mesure de la rénovation des bâtiments.