Migros Magazine No 41 du 06/10/14 Page 73, Région Bâle

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MIGROS MAGAZINE | No 41, 6 OCTOBRE 2014 |
MIGROS JURA-BÂLE | 73
Le monde étrange
de Sylviane Chatelain
La romancière et nouvelliste
jurassienne a construit au fil du
temps une œuvre aux accents
singuliers. Ses intrigues, hors du
temps, sont habitées par des
personnages déboussolés, en
quête de leur identité, prisonniers de leurs rêves. Dans son
dernier roman portant le beau
titre de «La Boisselière», Sylviane
JURA-BÂLE
«La Boisselière» vient
de paraître
aux Editions
Bernard
Campiche.
Chatelain raconte l’histoire d’un
petit groupe d’hommes, de
femmes et d’enfants réfugiés
dans une ancienne maison de
retraite à l’écart de tout. Ils ont
fui les troubles violents qui
agitent le pays et tentent de
survivre en autarcie. Longtemps
après les faits, le narrateur essaie
de reconstituer leur histoire.
Des mélodies
à toutes les sauces
Le quatuor Bocal présente «Amuse-bouches», un pot-pourri
de chansons populaires sur le thème de la cuisine.
lau, mais est en perte de vitesse depuis
que la patronne est morte. Les quatre
compères essaient tant bien que mal de
faire tourner le restaurant et de sortir de
la faillite et de la déprime.
Aussi bons comédiens
que chanteurs
Photos: Julien Mudry / Bernard Campiche
Le quatuor Bocal: de gauche à droite, Jérôme Delaloye, Pascal Berney, Yvan Richardet et Christian Vez.
D
eux ténors, Jérôme Delaloye et
Pascal Berney, un baryton, Yvan
Richardet, et une basse, Christian
Vez, ont eu la bonne idée d’unir leurs
voix, leur talent et leur fantaisie. Chantant a cappella, ils ont concocté un délicieux spectacle sur des airs de Bourvil, de
Bécaud, de Nougaro, de Boris Vian, des
Frères Jacques ou encore de Boby Lapointe. Dans la pure tradition du caba-
ret musical, le spectacle s’appuie sur un
solide répertoire composé de multiples
perles. Une véritable mise en scène, signée Raphaël Noir, relie les chansons
entre elles et compose une histoire.
Le décor est planté: c’est l’intérieur
d’une cuisine à l’allure un peu foutraque.
Il y a là «un chef aristo, un marmiton
mytho, un serveur dingo et un patron
maso». L’auberge visait le Gault et Mil-
Les arrangements musicaux sont millimétrés et les enchaînements sans temps
mort. Aussi bons comédiens que chanteurs, ces marmitons «fêlés du carafon»
ont un plaisir communicatif à se trouver
sur scène. A noter qu’ils cuisinent en direct un potage pas piqué des vers qui sera servi au public à l’issue du spectacle.
Réunis depuis 2003, ces champions de la
bonne humeur possèdent un grand répertoire, allant du style Renaissance à
Bénabar. Le quatuor Bocal propose aussi des animations privées ou publiques,
adaptées aux circonstances. Ils sont ouverts aux projets les plus originaux, du
concert en appartement jusqu’aux animations de repas, en passant par le récital-surprise.
Texte: Chantal Calpe
Salle de Chantemerle à Moutier, le samedi
25 octobre à 20 h.
Réservations: Centre culturel de la Prévôté
ou sur les sites internet www.ccpmoutier.ch
et www.quatuorbocal.ch.
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Baigné dans la
brume du matin,
le potager d’Agnes
et Albert Hügli, où
poussent des
courges pouvant
atteindre jusqu’à
40 kilos, a un côté
surréaliste.
Un potager aux allures
de conte de fées
A Brislach (BL), Agnes et Albert Hügli cultivent pour Migros six variétés
de courges qui seront vendues sous le label «De la région».
L
e matin de la visite de Migros Magazine à la ferme de Brislach, le brouillard semble s’agripper avec obstination sur la région bâloise. Champs et
silhouettes des arbres ne sont plus que
de vagues ombres dans le gris soutenu
de la brume. Les couleurs ont comme
déserté le paysage. Toutefois, dans ce
no man’s land apparaissent soudain des
taches orange. Une illusion d’optique?
Il s’agit tout simplement d’un champ de
courges.
Quelques minutes plus tard, alors que
rien ne le laissait présager, la ferme se
détache au détour du chemin brumeux.
Agnes et Albert Hügli, les propriétaires
de cette exploitation familiale, attendent
sur le pas de porte. Le temps presse, dans
une heure, ils accueilleront vingt-quatre
enfants d’une classe qui viennent passer
une semaine à la ferme.
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Eclat de couleurs
et de courges: (en
haut, de g. à dr.) le
potimarron et la
butternut, (au milieu, de g. à dr.)
la spaghetti et
la courge gland,
(en bas) la
lip’pump-ke-mon.
Pauvres en calories et riches en vitamines
Photos: Janine Wagner
Il existe huit cents variétés de
courges réparties sur les cinq
continents. Elles ne sont pas
considérées comme des
légumes, mais comme des
fruits. Pour la décoration notamment lors de la fête
d’Halloween – les coloquintes
Les Hügli participent en effet à un projet «Bim Buur in d’Schuel» (La ferme
à l’école) qui permet aux écoliers de
découvrir comment poussent les aliments de base les plus importants de
notre alimentation et vivre le quotidien
des paysans. «Les enfants participent à
différents travaux. Ce matin, il s’agira
de laver les courges», explique Agnes
Hügli.
Les Hügli livrent six variétés de
courges à Migros Bâle. Selon les conditions climatiques, la saison des curbitacées débute à fin août pour se terminer
à fin novembre. Si l’été dernier la météo
n’a pas été idéale pour les hommes, elle
ne l’a pas été non plus pour les plantations. «Les courges aiment le sec et une
température douce», explique Albert
Hügli. La récolte de cette année ne sera donc pas la meilleure. Un regard aux
fruits cueillis les jours derniers laisse ce-
décoratives sont particulièrement indiquées. Des fruits
pouvant atteindre 600 kilos
ont été cultivés à des fins de
concours. Grosse ou petite,
ronde ou ovale, orange ou
verte, chaque courge renferme une quantité de
pendant l’observateur étonné et admiratif devant les formes et les couleurs que
la nature est capable de produire pendant une mauvaise année. Sont en effet
rassemblées ici en quantités, lip’pumpke-mon, courges gland ou spaghetti,
potimarrons, butternut et musquées
de Provence. Ces dernières peuvent atteindre vaillamment les 40 kilos et sont
toutes comestibles.
Un fruit à cuisiner
de mille et une façons
La courge donne d’excellents potages.
Elle peut aussi être blanchie, grillée ou se
transformer en gratin. Ou encore en fameux spaghettis que l’on peut déguster
comme de vraies pâtes avec une sauce
tomate. D’autres variétés peuvent être
mangées en salade, se transformer en
confiture ou en gâteau. La forte demande
en courges que l’on connaît aujourd’hui
à «Migros Magazine»: MIGROS BÂLE, 4002 Bâle, tél. 058 575 55 44. E-mail: [email protected]
substances nutritives saines.
Si l’eau est le composant
principal avec 90%, elle
contient par ailleurs de précieuses vitamines et substances minérales comme le
bêta-carotène, la vitamine C
et le calcium.
a été déclenchée par la vague des fêtes
d’Halloween en provenance des EtatsUnis. «La tendance a démarré il y a une
vingtaine d’années. A l’époque je plantais déjà des courges parce que leur couleur me plaisait énormément», confie
Agnes Hügli.
Aujourd’hui, la famille organise une
fête de la courge avec des spécialités
à base de ce fruit ou des ateliers pour
transformer les curbitacées en lanternes en forme de visage. Les préparatifs ont d’ailleurs déjà démarré, tout le
monde s’active à la mise en place. Mais
pour l’heure, il est temps d’accueillir les vingt-quatre élèves. A la fin de la
semaine, ils repartiront en réalisant ce
qu’une assiette de soupe à la courge représente de travail.
Texte: Janine Wagner
www. gehrenhof-brislach.ch (en allemand)