Prix BCN pour 1Drop Diagnostics (Le Temps)

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Economie
Le Temps
Mardi 21 octobre 2014
Entreprises romandes & Innovation Paraît chaque mardi
La PME genevoise Point Prod parée pour
affronter l’explosion des contenus vidéo
Le chiffre
> Audiovisuel
Finaliste du Prix SVC
Suisse romande,
la société mise
sur son savoir-faire
pour permettre
aux professionnels
de se distinguer
Fondée en 2010 comme spin-off
de l’EPFL, Abionic a réuni un tour
de financement de série B de
3,8 millions de francs, a-t-elle
annoncé la semaine dernière.
Celui-ci a été mené par MedHoldings. En 2012, le premier tour de
financement (3,5 millions) avait
permis de finaliser la plateforme
d’Abionic, grâce à laquelle on
peut faire des tests d’allergie
directement chez le médecin, et
d’obtenir la certification européenne. Cet argent frais servira
cette fois à lancer le processus de
certification aux Etats-Unis,
auprès de la FDA. Le principe de
l’Abioscope, le nom de cette
station de diagnostic? En vingt
minutes, le médecin obtient les
résultats pour une dizaine d’allergies à partir d’une goutte de sang
du patient, sans passer par un
laboratoire d’analyses. Cette
station sera commercialisée
l’année prochaine. «En Suisse,
nous réaliserons les ventes en
direct. Pour l’Allemagne et la
Grande-Bretagne, nous sommes
actuellement en discussion avec
des partenaires», indique Nicolas
Durand, fondateur. (LT)
Marie-Laure Chapatte
Offrir l’entier de la chaîne de
production audiovisuelle, de la
création à la diffusion de contenus. Telle est l’ambition de la société genevoise Point Prod, basée
au cœur du quartier de la Praille à
Carouge (GE). Fondé en 1996, le
groupe, détenu à 70% par ses dirigeants, compte également Tamedia dans son capital. «L’arrivée de
cet actionnaire a permis de mettre
de la rigueur dans notre structure,
mais il ne joue pas un rôle de moteur», précise Vincent Gonet, pro-
DR
Fiche signalétique
Directeur
général
Vincent
Gonet
Age
45 ans
Création
Point Prod
1996 et Actua 1952
Siège Carouge (GE)
Activité Production audiovisuelle et services aux télévisions
Chiffre d’affaires 2013
20,5 millions de francs
Nombre de collaborateurs 82
VERONIQUEBOTTERON.COM
> Pour croître
à nouveau,
elle se diversifie
Forte de plus de 80 collaborateurs, la PME genevoise, installée au cœur de la Praille, répartit ses forces entre
la production de contenus pour les chaînes TV et son travail d’actualité. CAROUGE, 5 JUIN 2014
ducteur et directeur général.
D’ailleurs, Point Prod rachète actuellement les participations de
l’éditeur alémanique.
Pour bien comprendre la structure de la société, basée sur deux
piliers, il faut rappeler que Point
Prod (la société de production
audiovisuelle) et Actua News
(l’entité qui fournit des moyens
techniques et humains pour la
couverture d’événements d’actualité) se sont regroupées en 2007.
Elles se partagent des ressources
communes, comme la coordination, la logistique, l’informatique,
la finance, etc. Ainsi, avec plus de
80 collaborateurs, les deux entités
réalisent ensemble un chiffre d’affaires de 20 millions de francs, stable depuis trois ans.
Avec de nombreux films, programmes, séries et documentaires
à son actif, diffusés sur les chaînes
suisses, françaises et européennes,
la société carougeoise constitue
un acteur privé de taille dans le
paysage audiovisuel helvétique.
C’est, par exemple, elle qui produit La puce à l’oreille, l’émission
culturelle diffusée le jeudi soir sur
la RTS. «Nous sommes également
très actifs dans les films institutionnels et publicitaires, notamment auprès de PME», souligne le
directeur général. Un nouvel outil
interactif en ligne, baptisé Smorrebrod, devrait d’ailleurs bientôt
voir le jour.
«Le dernier journaliste
de la BBC qui couvrait
la guerre du Golfe
utilisait nos moyens
techniques»
Car, dans les 2000 m2 de la
Praille, tout est dédié à la vidéo. A
commencer par ce studio entouré
de rideaux noirs où Vincent Gonet
et son complice David Rihs, ancien présentateur du TJ, actuelle-
ment directeur de l’entité Point
Prod, accueillent le jury du Prix
SVC Suisse romande. En effet,
Point Prod figure parmi les six finalistes de ce concours destiné
aux PME, dont le lauréat sera désigné le 5 novembre à Lausanne.
Quelques marches en contrebas,
ce sont des bancs de montage qui
s’offrent au visiteur. «Et qui peuvent être loués, à l’heure ou à la
journée», précise David Rihs.
C’est également au sous-sol
qu’Actua, dirigée par Arnaud Berdal, dévoile son armada. Des caméras, des systèmes d’éclairage,
de prise de son et de transmission
méticuleusement organisés dans
les sous-sols. Actua possède en
outre des cars de production et
des antennes satellite mobiles.
D’énormes moyens dans lesquels
il faut continuellement investir.
«Avec ses 20 métiers, l’audiovisuel
et les technologies bougent très
vite. Nous devons sans cesse renouveler nos équipements», souligne l’ancien présentateur.
«Auparavant, nous offrions nos
prestations aux télévisions du
monde entier, explique Vincent
Gonet. Que ce soit lors du tsunami, pour le Festival de Cannes,
pour la Coupe du monde au Brésil, nous proposons une couverture mondiale. Le dernier journaliste de la BBC qui couvrait la
guerre du Golfe utilisait par exemple nos moyens techniques.» Mais
aujourd’hui, expliquent en chœur
les associés, Actua doit de plus en
plus travailler comme une agence
de presse et couvrir elle-même les
événements. Un nouvel avion est
présenté à la presse, par exemple:
les équipes de la PME couvrent le
lancement et les images sont ensuite proposées aux chaînes TV et
sites d’information.
Présente à Paris, Actua propose
un bureau pour les correspondants permanents et les grandes
chaînes de télévision. Avec une
vue directe sur la Tour Eiffel et
l’Arc de triomphe, pas besoin de
«blue box», cet artifice qui permet
d’incruster le journaliste dans un
faux décor.
Le défi futur de la PME genevoise? L’explosion des contenus vidéo. Avant, ce segment était un
peu «exclusif». Aujourd’hui, les
produits audiovisuels amateurs,
destinés notamment aux réseaux
sociaux, se multiplient. «Mais c’est
aussi notre chance, estime Vincent Gonet. En effet, dans cette
masse, les professionnels ont
d’autant plus besoin de se différencier. Nous sommes là pour les
accompagner.»
Pour continuer à croître, Point
Prod mise sur la diversification, à
la fois géographique (avec deux
ouvertures de filiale en France depuis 2010), et sectorielle. Ainsi, la
société genevoise a, par exemple,
développé une unité spécialisée
dans le marché chinois et fournit
des contenus en mandarin aux
principaux diffuseurs ainsi qu’à
Air China. Elle couvre également
les besoins audiovisuels et interactifs des lieux publics, comme
les musées, les expositions, les
boutiques, etc.
Un nouvel outil de gestion
pour les équipes de foot
Prix BCN pour 1Drop Diagnostics
> Sport Trois Lausannois visent les amateurs
Et s’il suffisait d’une seule
goutte de sang pour effectuer des
centaines d’analyses médicales?
Le tout en temps réel, devant le
patient, et à un prix accessible?
C’est la promesse de 1Drop
Diagnostics. Cette start-up neuchâteloise, basée dans l’incubateur Neode au cœur de Microcity,
a remporté le Prix BCN Innovation, remis lundi à Neuchâtel.
Avec son projet de dispositif de
diagnostic médical mobile, elle a
séduit le jury, qui devait choisir le
lauréat parmi 21 candidatures
cette année. 1Drop Diagnostics a
reçu le montant maximal accordé
par l’établissement bancaire, à savoir 300 000 francs. Elle succède à
Ethical Skin Care, qui propose une
gamme de produits cosmétiques,
qui avait décroché le lot l’an dernier.
D’un côté, il y a les Manchester
United, Bayern et autres Paris
Saint-Germain, qui utilisent des
outils d’analyse sophistiqués depuis fort longtemps. De l’autre
côté, il y a pléthore de «petits»
clubs de football qui n’ont pas les
moyens de s’offrir un outil comme
GPSports, qui coûte plusieurs dizaines de milliers de francs.
Forts de ce constat, trois Lausannois ont voulu rendre la technologie du «quantified self» (pour
outils de mesures personnelles)
accessible à tout joueur, même s’il
évolue dans une ligne régionale.
Ainsi, Julien Moix, Lionel Yersin et
Michael Dizerens ont créé un outil
en se basant sur des technologies
développées précédemment pour
le parapente afin qu’il puisse être
utilisé par les clubs, même «pauvres». «C’est en sortant d’un match,
en discutant avec mes coéquipiers,
que j’ai réalisé qu’il n’existait pas
d’outil de mesure de la performance dans une gamme de prix
abordable», indique Julien Moix.
Ils ont présenté leur outil, FieldWiz (traduisez par sorcier des terrains), vendredi à Lausanne.
«Le prix, soit 3500 francs pour
une équipe (14 boîtiers et une station), constitue notre principal
avantage compétitif», assure Lio-
nel Yersin, spécialiste des aspects
techniques. Léger (45 grammes) et
pas plus grand qu’une boîte d’allumettes, le boîtier du FieldWiz est
constitué d’une antenne GPS et
d’un accéléromètre et s’intègre
dans un gilet porté par le joueur.
Campagne sur Indiegogo
Le coach peut alors analyser le
déplacement de ses hommes, les
kilomètres avalés et les accélérations réalisées en se connectant
sur une plateforme mobile. Grâce
à l’expertise développée depuis
quelques années, leur société, Advanced Sport Instrument, basée à
Paudex (VD), a réalisé ce projet en
douze mois. Vendredi, ils ont annoncé qu’ils lançaient une campagne de crowdfunding (financement
participatif) sur la plateforme californienne Indiegogo le 27 octobre
prochain. Par ce biais, les trois
compères cherchent à réunir
50 000 francs.
«Pour être honnête, en plus de
l’aspect financier, c’est surtout un
moyen de faire valider notre concept sur le marché et d’obtenir des
retours des utilisateurs», reconnaît Lionel Yersin. L’objectif de
vente en 2015 est de 2500 boîtiers
individuels, soit un chiffre d’affaires de 700 000 francs. M.-L. C.
> Santé La société veut faire des analyses à partir d’une goutte de sang
A la recherche de 4 millions
Mais, dans ce marché du diagnostic – évalué à quelque 14 milliards de dollars selon le chiffre
évoqué lundi –, la start-up devra
encore injecter entre 10 et 15 millions de francs au minimum pour
développer et commercialiser son
produit. «Pour l’heure, nous sommes en discussion avec des investisseurs helvétiques pour lever le
premier tour de financement, de
4 millions de francs», a indiqué
Luc Gervais, directeur général de
la société, qu’il a cofondée avec
Jörg Ziegler en 2012.
Miniature, le dispositif de
1Drop Diagnostics (One Drop
Diagnostics auparavant) permet
de réaliser 256 analyses sur une
seule puce. Pratiquement, la
goutte de sang est insérée dans la
puce microfluidique, qui à son
tour trouve place dans le lecteur.
Celui-ci agit comme un microscope à haute performance et un
ordinateur, puis partage ensuite
les données avec un smartphone,
un ordinateur, etc.
«Nous nous focalisons sur les
protéines et les acides aminés»,
poursuit le dirigeant. Par exemple, avec un taux de croissance de
14%, le marché des maladies cardio-vasculaires s’avère très intéressant pour la start-up. Et le virus
Ebola, pourrions-nous le détecter
avec votre outil? «Oui, pour les
maladies infectieuses, il suffit
d’adapter les réactifs biochimiques. D’ailleurs, nous travaillons
sur cette question, indique le cofondateur. Les allergies font également partie de notre rayon d’action.» Qui s’arrête par exemple
lorsqu’il y a nécessité de compter à
l’intérieur des cellules (le nombre
de globules blancs, etc.).
«Ce projet est très innovant et
l’équipe qui l’accompagne très dynamique», a souligné Christian Piguet, membre du jury de sélec-
tion. Actuellement, ils sont 7 à
travailler sur ce produit, mais
1Drop Diagnostics table sur la
création d’une cinquantaine
d’emplois dans les cinq ans. Elle
devra alors trouver de nouveaux
locaux.
Pour éviter les tests effrénés des
hypocondriaques, les dirigeants
de la société pensent que, même si
le dispositif pourrait être utilisé
dans un cadre privé vu sa simplicité, il devrait plutôt rester dans
un environnement médical. «Ou
tout du moins être utilisé uniquement sur prescription médicale»,
nuance Luc Gervais.
Commercialisation en 2017
Mais, pour l’heure, tout reste
hypothétique. La jeune pousse,
qui peut s’appuyer sur les laboratoires de l’EPFL au cœur de Microcity pour réaliser ses analyses, a
déjà fabriqué des centaines de puces. Mais elle doit encore travailler
dur pour franchir l’étape dite de la
«vallée de la mort», là où les premiers fonds deviennent cruciaux.
«Dans nos plans, nous souhaiterions démarrer la demande de
marquage CE dans une année, ce
qui porterait la commercialisation au début de 2017», précise le
cofondateur. Quant à la certification FDA aux Etats-Unis, marché
porteur du secteur, elle suivrait
dans un deuxième temps. M.-L. C.
3,8
Radar
CFE
Spécialiste des start-up et membre du Cercle des administratrices, Nadine Reichenthal est la
nouvelle présidente du Club de
femmes entrepreneurs. Le CFE a
été fondé en 2002 par Philine
Read-Gobit et Mathilde Ram-Zellweger. (LT)
Spinomix
La société lausannoise Spinomix,
active dans l’automatisation de
traitement d’échantillons, a
récemment annoncé l’émission
de deux brevets américains relatifs à la manipulation et au mélange de billes magnétiques dans
des environnements microfluidiques. La technologie de Spinomix
MagPhase est également protégée en Chine et au Japon et se
trouve en phase finale d’attribution en Europe. Ces brevets d’une
importance stratégique majeure
portent à trois le nombre de
brevets américains accordés au
produit MagPhase. (LT)
Investor Day
Huit start-up du domaine informatique se présenteront au
SICTIC Investor Day, qui se déroulera le 27 octobre 2014 à la
Chambre vaudoise de commerce
et de l’industrie à Lausanne, à
17h. Il s’agit de Skoubee à Fribourg (système de contrôle de la
santé des animaux de compagnie), de Modulo Language Automation à Neuchâtel (système de
contrôle de la qualité des traductions), et des sociétés lausannoises AGATA by Reportergene (test
ADN portatif), Logikids (application de gestion administrative et
pédagogique), BookBedder (réservation collaborative d’hôtels),
WiCard (système de cartes de
visite), HEALvetia Healthcare (qui
vise à réduire l’hospitalisation des
patients victimes d’arrêt cardiaque) et Playfulvision (analyse
vidéo dans le sport). (LT)
Agenda
Vendredi 24 octobre, dès 9h
Nipconf au SwissTech Convention
Center à Lausanne. Cette journée
d’immersion dans les technologies émergentes propose un
programme de conférences et
d’installations interactives, également ouvertes au public. (LT)
http://nipconf.com