Cette année, essayez le semis de RGI sous maïs !

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N°64
Avril 2014
FLASH TECHNIQUE AGRICOLE
Cette année,
essayez le semis
de RGI sous maïs !
L’année dernière, nous avions évoqué le
semis de RGI sous maïs réalisé par Joseph
Rouxel, agriculteur à Plurien. Retour sur
son expérience.
Retour de Joseph sur cette expérimentation :
Depuis 2 ans Joseph teste sur 10 ha de culture en
rotation maïs grain – maïs grain le semis de ray-grass
sous couvert de maïs. Comme en 2012, le semis a été
réalisé fin juin lors du binage. Les surfaces choisies
étaient cette année en bordure de l’Islet. Joseph a
détruit mécaniquement le ray-grass fin mars cette
année, au cover crop comme en 2012.
Joseph était engagé en MAE « réduction de l’utilisation
des produits phytosanitaires » entre 2009 et 2013. Il
réalise un premier désherbage chimique au stade
plantule en prenant garde d’être dans d’excellentes
conditions (vent quasi-nul, traitement le matin pour
profiter de la bonne hygrométrie,…) et il fait biner
l’intégralité de sa surface en maïs-maïs par la CUMA de
Plurien en second passage.
Les conditions météorologiques de la campagne 20122013 n’ont pas été favorables au ray-grass, dont le
développement avait été hétérogène. Cela n’a pas
arrêté Joseph qui a poursuivi l’expérience cette année,
sur une autre parcelle de l’exploitation.
Le développement du ray-grass est plus homogène,
mais là où le ray-grass était bien présent en 2012, il
l’est tout autant cette année.
Une pesée de matière verte a été effectuée mi-mars.
Le rendement en matière verte était de 10 t/ha. En se
basant sur les analyses de RGI effectuées cette année
sur le bassin versant de la Baie de la Fresnaye, on peut
estimer que 10 t/ha de matière verte donnent 1.5 t/ha
de matière sèche, et que le RGI a absorbé une
quarantaine unité d’azote par hectare.
« Je vais continuer cette année encore. Je sèmerai 10
ha au moment du binage toujours, sur d’autres
parcelles.
Cette technique est intéressante, même pour moi qui
n’ai pas de bovins pour le valoriser : elle permet de
piéger de l’azote en hiver et d’éviter le ruissellement
et donc limiter l’érosion des sols. »
Coût d’implantation d’un RGI au binage
20 kg/ ha pour le semis → ± 40 €/ha
+ 1 binage → 37 €/ha
Il faut donc compter ± 77 €/ha
Impact environnemental :
La quantité d’azote prélevé par le couvert dépend de
la biomasse produite.
On peut estimer qu’elle varie de 40 à 100 kg/ha.
C’est donc un bon moyen de faire diminuer les
fuites d’azote sur cette rotation à risque.
Cette année, le Bassin versant Flora-Islet organise
une grande campagne de semis sous couvert de
maïs et de binage. Les semences de RGI seront
financées par la Communauté de Communes Côte
de Penthièvre. Le binage reste à votre charge
avec le prestataire de votre choix.
Contactez-nous dès maintenant pour réserver des
parcelles : Charlène CREMOUX – Chambre
d’Agriculture - Antenne de Lamballe –
02.96.50.93.23
Pourquoi implanter un
RGI sous couvert de maïs ?
L’arrêté préfectoral du 14 mars 2014, dans le cadre du
programme d’action « Directive Nitrates », impose que 100%
des sols soient couverts en hiver, soit par des cultures
d’automne, soit par des Cultures Intermédiaires Pièges à
Nitrates (CIPAN) ou des dérobées.
Dans le cas d’une succession de maïs, le semis d’un couvert
après récolte ou le broyage des cannes pour le maïs grain
sont les pratiques majoritairement mises en place
actuellement. Cependant ces pratiques n’assurent pas une
couverture du sol efficace valorisant l’azote du sol et évitant
ainsi son lessivage. L’implantation d’un RGI non alternatif
dans le maïs est une bonne alternative à ces pratiques,
même si le développement du RGI garde selon les années
un caractère aléatoire.
Pour rappel, la Directive Nitrates prévoit que :
- la couverture des sols en hiver soit assurée par :
- la présence d’une prairie, d’une culture d’hiver
ou d’une culture dérobée
- l’implantation d’une CIPAN. Les repousses de
colza denses et homogènes, ainsi que les cannes de maïs
grain broyées et enfouies superficiellement sont
assimilées à une CIPAN. Les repousses de céréales ne
constituent pas une CIPAN.
- le couvert doit être implanté avant le 10 septembre
après céréales et autres cultures d’été et avant le 1er
novembre après maïs.
- toute fertilisation du couvert est interdite (exception
faite du fumier pour la culture suivante à partir du 15
janvier).
- tout traitement phytosanitaire est interdit.
- le couvert doit être maintenu jusqu’au 1er février.
- la destruction chimique du couvert est interdite.
5 bonnes raisons pour semer dans le maïs :
 Effet piège à nitrates : la minéralisation de l’humus du sol
à l’automne peut entraîner des pertes d’azote par
lessivage. Le semis en juin permet d’avoir un couvert
suffisamment développé avant l’hiver pour être un piège à
nitrate efficace.
 Amélioration de la structure du sol : le couvert facilite
l’accès aux parcelles pour les épandages en fin d’hiver. Il
permet également une reprise plus facile des terres au
printemps.
 Diminution du ruissellement : un couvert limite l’érosion
(ravinement, …) et réduit l’entraînement des résidus de
produits phytosanitaires vers l’eau.
 Maintien d’un sol plus propre : la couverture hivernale
limite la levée des mauvaises herbes.
 Valorisation d’un fourrage supplémentaire : le pâturage
des CIPAN après le 1er février, évite de dégrader les pâtures
par piétinement en période humide. Attention cependant à
la destruction trop tardive (après le 1er mars) qui peut
pénaliser le maïs suivant en eau et favoriser les repousses.
1- Implanté sous couvert de maïs, le RGI non alternatif
va germer assez rapidement, puis végéter à
l’ombre du maïs pendant tout l’été, sans pénaliser
le maïs.
2- Ce n’est qu’après la récolte du maïs que le couvert
va poursuivre son développement. Exposé davantage
à la lumière, le RGI déjà germé va faire un bond de
végétation en l’espace de 3 semaines. Il sera alors
efficace au début d’automne, et durant la période
d’érosion et de lessivage de l’azote.
Bien implanter son RGI :
L’implantation peut être délicate si vous
désherbez le maïs avec du S-METOLACHLORE
(CAMIX, CALIBRA) du FLUFENACET (DIPLOME,
TERANO), du PENDIMETHALINE (DAKOTA,
PROWL 400) ou du DICAMBA (CASPER, BANVEL
4S, OPAL DICAMBA). Dans les parcelles
traitées en post-levée précoce avec des
produits racinaires, le RGI pourrait être
pénalisé.
Attention : l’acétochlore (TROPHEE, HARNESS MT) a été
retiré du marché depuis juin 2012 et son utilisation est
interdite depuis le 23 juin 2013.
S’il vous reste des produits contenant de l’acétochlore, ils
sont devenus des PPNU (Produits Phytosanitaires Non
Utilisés). Ces déchets doivent donc être éliminés.
Si vous possédez des PPNU sur l’exploitation, contactez
votre distributeur, il vous expliquera la démarche à suivre
pour les retourner et la date de la prochaine collecte.
Direction de la publication : Le Président de la Communauté de Communes Côte de Penthièvre
Rédaction par : La Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor, en concertation avec le service Environnement de la Communauté
de Communes Côte de Penthièvre.
Sur proposition du Comité Professionnel Agricole des bassins versants de la Flora, de l’Islet et des ruisseaux côtiers »