Le Dauphiné libéré - Team Serenis Consulting

Download Report

Transcript Le Dauphiné libéré - Team Serenis Consulting

LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

|

SAMEDI 15 MARS 2014

|

5

VOTRE RÉGION

SAINT­RÉMY­DE­MAURIENNE

Spirel : la situation est grave

| Mercredi, des salariés de Spirel ont fait un point sur la situation de l’usine aux élus du Pays de Maurienne.

D

epuis un an et demi, les 101 salariés de l’usine Spirel, à Saint­Rémy­de­ Maurienne, vivent au ryth­ me des passages devant le tribunal de commerce pour prolonger le redressement judiciaire auquel l’entrepri­ se est soumise.

Mercredi, quatre salariés de cette entreprise de con­ fection de moteurs sont ve­ nus tirer la sonnette d’alar­ me devant les élus du Syn­ d i c a t d u P a y s d e Maurienne. « Depuis deux jours, les problèmes se sont aggravés. D’un seul coup, le commissaire aux comp­ tes nous annonce que les comptes ne sont pas à l’équilibre, comme c’était annoncé », explique l’une des salariées, Aline Lecle­ re.

P s y c h o l o g i q u e m e n t , Somfy, qui était auparavant propriétaire de cette usine avant de la vendre à Chap­ pel, met les salariés sous pression. « Ils nous passent  toujours des commandes, mais dans quelles condi­ tions ! Ils nous font produire des moteurs qui deman­ dent plus de temps de tra­ vail, mais qui coûtent moins chers à la vente, de manière à ce que l’on produise moins », relève une autre salariée, Patricia Mendes.

Inquiets, les salariés ont eu un rendez­vous avec la députée Béatrice Santais pour étudier les possibilités d’action. « À sa demande, nous avons obtenu un ren­ dez­vous avec le préfet, jeudi 20 mars à 18 heures, à Chambéry ». Cette rencon­ tre devrait permettre de fai­ re le point sur les repre­ neurs éventuels et les ac­ tions à mener, notamment au niveau judiciaire.

A.B.­M.

|

SAVOIE Suite à la cessation d’activité de l’Association d’aide familiale populaire

L’ADMR a repris les 68 salariés et 650 bénéficiaires de l’AAFP

L

a nouvelle avait fait l’ef­ fet d’une bombe, à la fin de l’année, dans le sec­ teur de l’aide à domicile.

En redressement judiciaire e t s a n s r e p r e n e u r a u 21 janvier, l’Association d’aide familiale populaire se retrouvait en cessation d’activité. Heureusement, p l u s i e u r s p r o p o s i t i o n s avaient été posées sur la table. Et c’est l’Aide à do­ micile en milieu rural (AD­ MR) qui a été choisie.

« Notre offre était la plus intéressante en terme de personnels. Nous avons re­ pris 68 des 70 personnes d’intervention, mais pas les quatre postes administra­ tifs. Les autres proposaient de reprendre entre 33 et 51 p e r s o n n e s » , p r é c i s e Franck Couvert, directeur financier de l’ADMR.

Les bénéficiaires ont gardé leur aide à domicile attitrée

L’enjeu pour l’ADMR : inté­ grer à ses 750 salariés, 5 5 0 0 b é n é f i c i a i r e s e t 600 000 heures les 68 sala­ riés, 650 bénéficiaires et 80 000 heures de l’AAFP ré­ parties sur les trois sites de Saint­Jean­de­Maurienne, Aix­les­Bains et Chambé­ ry.

« Il n’y a pas eu de coupu­ re d’activité », explique Marie­Odile Michau, pré­ sidente de la fédération.

« Nous avons travaillé en collaboration avec le con­ seil général et la Caisse d’allocations familiales pour que tout se passe bien. » « Il est vrai que les gens étaient inquiets de la repri­ se même si nous avons gar­ dé les responsables de sec­ teur qui connaissent le ter­ r a i n e t l e u r s bénéficiaires », poursuit le directeur, Franck Lagard­ Mermet. « Les premiers jours, le standard a un peu ressemblé à celui d’Oran­ ge ! Mais, au final, ça n’a rien changé pour eux, si ce n‘est le tarif. » Pour les salariés, le cham­ b o u l e m e n t a é t é p l u s grand. « Nous sommes bien conscients du trauma­ tisme que ça a pu occasion­ ner », reconnaît le direc­ teur. « Certaines salariées n’avaient connu que cet employeur depuis 30 ans.

Ce n’est pas rien. » Si aujourd’hui leur travail n’a pas été modifié (mêmes tâches, mêmes bénéficiai­ res et même convention collective), il leur faut s’adapter aux pratiques de l’Aide à domicile en milieu rural. « Le plus gros chan­ gement, c’est le passage à la télégestion. Nous avons beaucoup moins de trans­ mission papier qu’avant depuis la mise en place de la signature électronique. » Du point de vue logisti­ que, l’ADMR a dû ressaisir tous les plannings et les plans d’aide en 15 jours. En ce moment, ils reprennent les dossiers un à un.

Ingrid BRUNSCHWIG Franck Couvert, directeur financier, Marie-Odile Michau, présidente de la fédération, et Franck Lagard Mermet, directeur de l’ADMR gèrent au fur et à mesure la reprise de l’Association d’aide familiale populaire.

L’aide à domicile, un secteur en crise

L

e directeur, Franck La­ gard­Mermet, se souvient du jour où il leur a été deman­ dé de déposer un dossier de reprise. « On est tombé des nues quand on a appris que l’AAFP était en difficulté. On savait tous qu’une autreasso­ ciation connue à Chambéry [Arche en ciel, NDLR] ren­ contrait des problèmes mais pas l’Association familiale d’aide populaire. » Eux­mêmes ont été dans le rouge en 2008. « Du fait d’un pland’économiemassif,nous avonsétéobligésdenousres­ tructurer », poursuit le direc­ teur. « Il y a eu des coupes franches dans les effectifs, des efforts sur les salaires, une baisse du temps de tra­ vail. » Sur un an, 250 000 € d’économies ont été faits.

Un épisode qu’il ne souhai­ te pas revivre. Et pourtant, il sait les difficultés que connaît le secteur public de l’aide à domicile. « Depuis deux ans, on constate le désengage­ ment des caisses de retraites.

Résultat : nous avons connu une baisse d’activité de 6 % en 2013. » Un fonds de restructuration a été mis en place par l’État.  « Nous ne savons pas de quoi serafaitelaréformenationale sur la dépendance. Les con­ seils généraux ont des diffi­ cultés à financer. Nous som­ mes obligés de mutualiser. » Ce qu’ils font depuis mainte­ nant trois ans au sein de leurs 36 associations, sur les fonc­ tions logistiques. D’où la né­ cessité pour l’ADMR de ren­ tabiliser son outil administra­ tif. Un objectif que permet cette reprise d’activité.

I.B.

LES ARCS

|

Rencontre lors de son séjour dans la station cette semaine

Le perchiste Jean Galfione se prépare pour la Route du rhum

J

ean Galfione séjournait aux Arcs de samedi soir à mercredi dernier. Le per­ chiste olympique aux multi­ ples records était accompa­ gné d'un de ses sponsors, le groupe Lertherman.

L'athlète sera au départ de la Route du rhum le 2 no­ vembre prochain. Une éta­ pe qu'il ambitionne depuis trois ans, peu après la cons­ truction de son class 40 qu'il baptisa Talanta, anagram­ me d'Atlanta. Ironie, le ba­ teau terminait, lors de sa première sortie officielle en 2010, deuxième de la Route du rhum avec à bord Nicolas Troussel.

Le rêve est alors en route pour Galfione, qui a dû tou­ tefois ramer, budget colossal impératif, vers le prochain départ. Mais, à 42 ans, le petit protégé des Français a su encore une fois prendre toute la hauteur nécessaire.

Retour sur un parcours mo­ dèle.

Ü Est-ce que, enfant, Pierre Quinon, premier champion olympique français de saut à la perche, vous faisait rêver ?

«Ses performances furent un facteur très important.

C’était un ami, un type ex­ tra.» Ü Médaillé d’or au JO d’Atlanta en 1996, vous effacez un record olympique.

Puis, premier Français à franchir les six mètres en 1999. Faire partie d’une élite, c’est un objectif ?

«Oui. Les 6 mètres c’est ap­ partenir à un club fermé.

C'est la victoire de ma vie avec les JO et mon grand retour en 2005.» Après les airs, Jean Galfione prend la mer. Il assure alors une reconversion de haut vol, direction la Route du Rhum le 2 novembre prochain.

Ü En effet, dès 2000, vous subissez une succession de blessures et vous êtes opéré d'un pneumothorax...

«La descente aux enfers. La douleur. Les tentatives de retours vaines. Bien entou­ ré, je suis revenu au très haut niveau. À 34 ans, c'était primordial de termi­ ner en beauté. » Ü Dès 2004, vous vous préparez à mettre les voiles pour la voile. Deux ans plus tard, Coupe de l'America, Grand Prix Guyader... Cette fois le solo transatlantique. Vous avez l’âme du compétiteur ?

«J'habite en Bretagne, mon grand­père était dans la ma­ rine marchande, mes vacan­ ces se passaient à Camaret.

J'admirais les grands navi­ gateurs sans penser que l'élément devienne un souf­ fle. Pour la course, même si je reste humble, j'aime le haut niveau ! J'ai besoin de pression pour avancer. Mon objectif, les 20 premiers.

Mais pour une première, dur de se situer.» Ü Pourquoi s’inscrire sur la Route du rhum fut complexe ?

«Le groupe Letherman me soutient depuis mes premiè­ res régates. Mais je peinais à trouver d'autres sponsors en cette période de crise. Dé­ sespéré, j’ai voulu louer mon bateau ou le vendre. Enfin, deux autres partenaires sont arrivés. Renostyle, et mon bateau s'appelle Team séré­ nis consulting.» Ü C’est alors le bain des préparations ?

«La voile demande de tenir des positions douloureuses, il faut être en forme. Aussi je prépare mon bateau à Con­ carneau en lien avec le Pôle France course au large. » Ü Pourtant vous avez gardé un pied dans l’athlétisme ?

«Je suis consultant pour Ca­ nal+, coach pour la fédéra­ tion française d’athlétisme.

J'ai aussi participé à la créa­ tion de Tignes Espace, le plus haut complexe d’Euro­ pe où j'emmène beaucoup d'athlètes. À Tignes, je ne suis pas l'entraîneur mais le grand frère.» Ü Sergueï Bubka, recordman depuis des décennies, fut le 15 février dernier détrôné par le Français Renaud Lavillenie.

Vous-même, vous vous tiriez la bourre avec ce monstre sacré ?

«Ce “superman” nous tirait constamment vers le haut.

Lavillenie a ôté les limites dans sa tête. Étant un peu son modèle, je l’ai beaucoup conseillé. La perche est une famille, je transmets mon expérience.» Ü Très médiatisé pour l'époque, élu sportif préféré et le plus beau. Cela vous flatte de rester populaire ?

«Ce sont les JO qui rendent beau ! Publicités et photos, c’était sympa. On compli­ mente encore mon parcours dans la rue, c’est touchant. Il y a quelques jours, on m'a félicité, alors qu’il n’y a aucun exploit, de mon ré­ cent record de France, cette fois en... vétéran ! Mais ça, il ne faut pas le dire... » Propos recueillis par Marie HÉRITIER