Avril 2014 - ADAM

Download Report

Transcript Avril 2014 - ADAM

30
Avril 2014
Édito
Christophe ETIENNE, Président de l’ADAM
SOMMAIRE
Depuis de nombreuses années, l’ADAM
a la volonté de s’impliquer de plus en plus sur
les pertes de cheptel et s’en est donnée les
moyens.
Les années, les saisons passent mais se
ressemblent.
Fin décembre 2010, un cas de mortalité
massive et aigüe dans le Tarn.
Débuts de saison 2011, 2012 et 2013 où les
dysfonctionnements de colonies deviennent
malheureusement courants dans le paysage
apicole. Des audits et suivis de l'état du cheptel
sont de plus en plus nécessaires pour une
gestion apicole devenant de plus en plus
serrée.
Décembre 2013, l’ADAM dans sa mission
d’accompagnement technique aux apiculteurs
est intervenue sur plusieurs exploitations
apicoles notamment en Ariège, Haute-Garonne
et Hautes- Pyrénées.
Actualités de l’ADAM :
Actions de l’ADAM ......................................... 2
Concours des miels Sud-Ouest ..................... 8
Formations et Journées Techniques :
Actions des stresseurs sur l’abeille ............. 10
Journée AB .................................................. 14
Ces visites ont répondu aux apiculteurs qui
constataient des fortes mortalités d’abeilles et
des dépérissements de colonies. Face à cette
situation, un collectif s’est monté en Ariège.
Mr François GERSTER et le Sénateur Alain
FAUCONNIER (mandatés par le ministre de
l’agriculture) se sont rendus sur place afin de
rencontrer les apiculteurs touchés par ce
sinistre.
L’ADAM
était
présente
et
coordonnera la mise en place des actions qui
ont été actées. Décisions validées à notre
assemblée générale ordinaire du 18 février
2014. Il est essentiel et indispensable de faire
vos déclarations de pertes à votre DDSCPP.
Si
vous
subissez
des
dérèglements
administratifs
-refus de prise de plainte en gendarmerie
-refus de la DDSCPP de prendre votre
déclaration.
Signalez-les nous au plus vite.
TSVP
Outils réglementaires :
TVA .............................................................. 19
Focus Technique :
Filière élevage de Midi-Pyrénées................. 20
Infos du réseau :
Journées ADA France .................................. 28
Journées de la recherche apicole ................ 28
Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées –2 rue D . Brisebois – BP 82256 -31322 CASTANET Tolosan cedex
Tél. 05 61.75.47.36 – 06 50.44.12.74 – Télécopie 05.61.75.41.40 – Courriel : [email protected]
1
Édito
Dans cet ADAMinfos vous pourrez retrouver et apprécier le travail qui a été réalisé durant cette
année 2013 par toute l’équipe et les membres du CA.
Vous retrouverez ainsi l’actualité et le travail de l’ADAM en région et sur un plan national, ses
interventions, ses formations et son focus technique.
Que ce soit sur les aspects techniques, les soutiens financiers ou de conseil, l’ADAM n’aura de
cesse que de soutenir tous ses adhérents dans leurs longues quêtes qu’est le devenir de leurs
exploitations et de l’apiculture dans notre belle région de Midi-Pyrénées.
Bon début de saison apicole à tous.
Christophe ETIENNE, Président de l’ADAM
Actualités régionales / ADAM
LE TRAVAIL DE
DOSSIER DE 2013
VA PAYER EN 2014
Subventions
Les
dispositifs
financiers
historiques qui permettaient à
l’ADAM de mettre en place des
actions techniques, ont pris fin
en décembre 2013.
Après
une
année
de
négociations
et
de
présentations de dossiers, 7
demandes ont été effectuées
(chacune avec son propre
budget) :
1 demande au Conseil
Régional sur les actions
d’accompagnements
techniques des apiculteurs et
sur les expérimentations
1 demande à FranceAgrimer
et au GFEAGA sur les actions
d’assistance
technique
en
matière
d’installation,
d’accompagnements
techniques et de sensibilisation
des filières agricoles.
4
demandes
à
FranceAgrimer,
une
par
expérimentation : lutte conte la
varroose,
observatoire
de
résidus, miellée de tournesol et
pollinisation des cultures.
1 demande à la chambre
régionale d’agriculture sur les
actions
d’accompagnements
techniques des apiculteurs
A l’exception du Conseil
Régional, dont la commission
permanente de décembre a
validé notre demande, les
accords
à
ces
dossiers
devraient nous parvenir d’ici fin
avril.
Equipe salariée
Ces demandes ont requis un
temps de travail important en
2013 en termes de négociation,
de montage de dossiers et de
budgets.
Mais
leurs
acceptations vont permettre un
accroissement de l’activité de
l’ADAM.
En effet, depuis début février,
Clément GARCIN a été salarié
sur le poste de technicien sur
les missions suivantes :
Accompagnement technique
individualisé
des
actifs
(élevage) et des nouveaux
installés
Accompagnement technique
des porteurs de projet à
l'installation
Expérimentation observatoire
des résidus dans les colonies
d'abeilles
Expérimentation de suivi de
miellée de tournesol
Communication
Appui technique aux autres
actions
Son contrat pourrait être
prolongé après septembre si les
subventions sont accordées.
[email protected]
05.61.75.47.36 - 07.81.29.84.15
/
De plus, David CASTEX,
embauché initialement sur le
secrétariat et la comptabilité,
voit ses missions s’amplifier sur
les actions techniques avec un
N°30
avril 2014
passage à temps plein depuis
la mi-mars :
Appui juridique pour les actifs
Enquête perte de cheptel
Observatoire
technicoéconomique
Expérimentation
des
techniques de lutte contre la
varroose
Appui
technique
aux
expérimentations
[email protected] /
05.61.75.47.36 - 07.81.10.75.67
Avec cette articulation, les
missions de Virginie BRITTEN
sont désormais :
Gestion de l'association et
direction de l'équipe
Réseau
de
dysfonctionnement
et
de
dépérissement des colonies
d'abeilles
Accompagnement
administratif et technique des
porteurs de projet à l'installation
Sensibilisation des filières
agricoles à l'abeille
Etude
et
enquête
"Pollinisation"
Organisation des formations
Collaboration avec le CFPPA
(journée
installation,
intervention dans le cadre du
BPREA…)
Participation à la section
apicole de l'OVS (organisme à
vocation sanitaire)
[email protected]
05.61.75.47.36 - 06.50.44.12.74
/
Virginie BRITTEN
2
Actualités régionales / ADAM
Programme d’actions
Objectifs
Favoriser
l'Installation
Services aux adhérents
Actions
Appui à la construction du projet
Accompagnement des porteurs de projet Relecture technique des dossiers
Accompagnement technique sur exploitation
Intervention technique à la demande
Groupes d'échange
Recherche d’un statut
Dispositif de parrainage
Appui à la construction des dossiers notamment
subventions
Diffusion sur les dispositifs
Echanges avec de nouveaux installés
Diffusion de connaissances techniques
Interlocuteur OPA
Journée installation
Intervention BPREA
Enquête perte de cheptel
Visite des colonies
Participation au paiement des analyses
Transmission aux services de l’Etat
Comprendre les dysfonctionnements de colonies
Réponse à des questions techniques, juridiques ou
administratives
Informations techniques sur les ateliers de diversification
Commandes groupées
Données
Section apicole OVS
Soutien aux structures sanitaires
Expérimentation lutte varroose
Expérimentation observatoire des
résidus
Tester de nouveaux traitements
Accompagnements sur les
dysfonctionnements et dépérissements
de colonies d’abeilles
Accompagnement des projets des actifs
Répondre aux
problèmes
techniques
des
apiculteurs et
améliorer les
pratiques
Comprendre les dysfonctionnements de colonies
Bulletin ADAMinfos
Conseil sur l’exploitation : nouvelles techniques
d’élevage de reines
Informations techniques : sanitaire, élevage, qualité,
diversification…(faites-nous savoir vos attentes)
Informations techniques
Site Internet
Informations techniques
Observatoire technico-économique
Données pour les projets d’installation
Communication écrite et orale Réseaux apiculteurs-cultivateurs
Sensibilisation à l’abeille et aux problématiques apicoles
Expérimentation miellée de tournesol
Comprendre les dysfonctionnements des miellées
Expérimentation & collecte de données
technico-économique sur la pollinisation
Pratiques améliorantes
Construction du prix de la prestation de pollinisation des
cultures.
Accompagnement technique en élevage
Journées et formation techniques
Sensibiliser
les filières
agricoles
pour l’année 2014 :
Voici les objectifs et actions
ACCOMPAGNEMENTS
TECHNIQUES
L’ADAM propose depuis deux
ans des accompagnements
techniques et individuels en
élevage pour permettre aux
apiculteurs de développer et/ou
perfectionner
un
atelier
d’élevage sur leur exploitation.
Cet
accompagnement
s’adresse à tous types de
profils apicoles : apiculteurs en
cours d’installation, nouveaux
installés
ou
apiculteurs
expérimentés.
Cet accompagnement a pour
objectif
d’aider
tous
les
apiculteurs à développer un
atelier d’élevage performant. Il
permettra aussi aux apiculteurs
expérimentés, de répondre à un
problème plus spécifique et
d’échanger sur leurs pratiques
d’élevage.
Il se déroule :
dans un 1er temps par
l’identification des différentes
problématiques/attentes
inhérentes
à
chaque
exploitation, afin de cibler les
N°30
avril 2014
méthodes
ou
actions
appropriées à mettre en place,
dans un 2d temps par une
rencontre sur l’exploitation en
saison, dans le but de mettre en
place les techniques retenues.
Si vous souhaitez réaliser une
demande d’appui à l’élevage,
merci de contacter rapidement
l’ADAM
(Contact
:
07.81.29.84.15
–
[email protected]).
Clément GARCIN
3
Actualités régionales / ADAM
GOUVERNANCE :
CA ET AGO
Le conseil d’administration
s’est réuni 3 fois en 2013 et 2
fois
en
conférence
téléphonique.
Le bureau s’est concerté
également
2
fois
par
téléphone.
La commission environnement
s’est réunie 2 fois.
ADMNISTRATEURS ET BUREAU
Structure
Saveurs de
Fleurs
L'assemblée générale ordinaire
de 2013 a eu lieu le18 février
dernier. Ce rendez-vous des
adhérents de l’ADAM a aussi
été l'occasion d’écouter Luc
BELZUNCES
sur
les
interactions
toxicoLEGTAH
pathologiques chez l’abeille Action des stresseurs à bas
bruit. Le compte-rendu de son
GDSA 65
intervention est publié dans la
GDSA 09
rubrique
« Formations
et
rencontres techniques »de cet ADAMinfos.
Nom
Prénom
Collège
BAILLY
Olivier-Pierre
2
BERGOUGNAN
Philippe
4
BOUCHOT
Vincent
1
BOUDRET
Isabelle
1
DELIGNE
Quentin
2
DOUREL
Jean-Paul
1
ETIENNE
Christophe
1
GAYE
Philippe
1
GOT-BRIA
Nicolas
1
GUILLAUMON
Muriel
2
HUAU
Philippe
1
K'NEUR-DIDIER
Anne
1
LABORDE
Pascal
3
SAPENE
Denis
1
SCHIRO
Gérard
3
VELASQUEZ
David
3
Bureau
Trésorier
vicesecrétaire
Président
Secrétaire
viceprésidente
viceprésident
Virginie BRITTEN
ENQUETE PERTE
DE CHEPTEL
Comme
chaque
année
l’A.D.A.M
vous
invite
à
répondre à une enquête sur
l’état du cheptel apicole en
sortie d’hivernage 2013/2014.
COMMISSION
ENVIRONNEMENT
Les membres de la commission
environnement sont Jean-Paul
DOUREL, Guillaume CANIL,
Quentin DELIGNE, Philippe
GAYE, Nicole RUSSIER et
Denis SAPENE.
Afin de faciliter la collecte des
données, le questionnaire est
également proposé en ligne
(voir mail du 16 avril 2014). Il
fait suite à une première
enquête, en février, sur les
pertes
anormales.
Après
analyse de l’ensemble des
Septembre 2013
La commission environnement
s’est réunie le 27 septembre
2013.
Le fonctionnement du RDDCA
(réseau de dysfonctionnements
et de dépérissements des
colonies d'abeilles) a été
débattu ainsi que les résultats
obtenus avec les analyses
effectuées durant la saison
2013.
données, une synthèse de la
situation
régionale
sera
diffusée. Cela constitue un outil
de suivi important et votre
contribution est essentielle.
David CASTEX
La budgétisation de ce volet
pour la saison prochaine a été
réalisée.
Il a été décidé de valoriser les
nombreuses heures de vidéo
disponibles
à
l'ADAM
concernant des comportements
anormaux
d'abeilles.
Un
montage
vidéo
sera
prochainement réalisé pour
pouvoir s'en servir comme outil
pédagogique
lors
d'interventions futures.
Le protocole et la mise en place
de l’expérimentation sur miellée
de
tournesol
visant
à
4
N°30
avril 2014
Actualités régionales / ADAM
rechercher d'éventuels toxiques
ont été discutés.
Enfin, l’élaboration d’une revue
de presse sur les problèmes
environnementaux
que
les
apiculteurs
rencontrent
est
programmée avec l’objectif que
cette problématique soit enfin
visible. La trame et le
fonctionnement
permettront
aussi de disposer d'un outil
pratique de communication.
Guillaume CANIL
Février 2014
La commission environnement
s’est réunie le vendredi 7 février
dans le but d’organiser la mise
en place des expérimentations
que l’ADAM conduira cette
année. Les expérimentations se
regroupent en deux volets :
Volet : Observatoire des
résidus
Objectifs
CA DE L’ORAMIP
Jean-Paul DOUREL a été élu
au conseil d’administrations de
l’ORAMIP pour y représenter
l’ADAM.
En
effet,
cette
association chargée de la
Définir la pression chimique qui
existe
sur
les
territoires
exploités par les abeilles en
étudiant
les
contaminants
présents dans les pollens, la
cire et le nectar. Cette étude
sera réalisée en partenariat
avec l’ITSAP.
Principe
L’étude se déroulera sur un
rucher de 20 colonies situé sur
un territoire jugé à risque. Des
prélèvements
de
matrices
apicoles,
ainsi
que
des
notations de colonies seront
effectués régulièrement de mimars à septembre.
Deux ruchers supplémentaires
de 20 colonies en production
sur la miellée de tournesol
seront également suivis. Des
prélèvements
de
matrices
apicoles,
ainsi
que
des
notations de colonies seront
effectués
régulièrement
pendant la miellée.
surveillance de la qualité de
l’air, souhaite voir intégrer aux
critères de qualité actuels un
poste sur les matières actives
phytosanitaires. Le travail de
collaboration mis en place pour
les expérimentations sur les
poussières de moisson, a
amené
à
des
échanges
Volet : Etude de la miellée
de tournesol
Objectif
Initier un travail en région sur
l’étude du lien qui existe entre
potentiel
nectarifère
des
cultivars de tournesol et la
production
de
miel
des
colonies. Cette étude sera
réalisée en partenariat avec
l’ITSAP et le CETIOM.
Principe
Sur les trois ruchers étudiés sur
la
miellée
de
tournesol
(précédemment cités), une
évaluation
des
potentiels
nectarifères des plantes, des
comptages
d’abeilles
sur
capitules et un suivi des
colonies seront réalisés.
Clément GARCIN
fructueux sur cette question.
Aussi, dans les années à venir,
un travail de terrain devrait être
mis en œuvre pour surveiller
certaines molécules utilisées en
agriculture.
Virginie BRITTEN et Jean-Paul
DOUREL
SITE ADAM
Le site de l'ADAM est une
fenêtre sur nos missions et nos
activités.
www.adam.itsap.asso.fr
5
N°30
avril 2014
Actualités régionales / ADAM
LES
INTERVENTIONS
DE L'ADAM
L'ADAM est intervenue à la
demande
de
plusieurs
structures et organismes sur
différentes thématiques.
Une journée Filière
(Chambre
d’agriculture 81)
La Chambre d'agriculture du
Tarn a organisé le 31 octobre
dernier, une journée sur
l'ensemble des filières agricoles
(viticulture, élevage, semences,
...) du département ; l’objectif
étant d'informer des candidats
potentiels à l'installation mais
aussi
des
agriculteurs
souhaitant
diversifier
leur
production et donc leur source
de revenu.
L’ADAM a été conviée pour
représenter la filière apicole à
travers l’animation d'un stand ;
deux apiculteurs professionnels
(Dominique MIRAS et Philippe
HUAU) ont accompagné le
technicien de l'ADAM (Clément
GARCIN), notamment pour
organiser un atelier d'échanges
auquel
ont
participé
12
personnes.
COMITE DE
PILOTAGE
LICENCE PRO
Un comité de pilotage de la
licence professionnel COSYCA
(conseil en système de culture
agro-écologique) s'est tenu en
novembre 2013. L'ADAM était
présente aux côtés d'une
vingtaine de représentants des
chambres d'agriculture, de la
Cette journée a permis à
l'ADAM d'être identifiée comme
un acteur incontournable de la
filière apicole et de positionner
l'apiculture comme un secteur à
part entière de l'agriculture.
Philippe HUAU
CG 31 – service
agricole
Le Conseil Général, sensible
aux
problématiques
des
apiculteurs, a souhaité que les
techniciens du service agricole
puissent
bénéficier
d’une
intervention sur l’apiculture. Le
8 octobre 2013, il a été
présenté à une vingtaine de
personnes :
la filière apicole de MidiPyrénées et de Haute-Garonne
le
fonctionnement
d’une
exploitation
apicole
professionnelle
la problématique des pertes
de cheptel
les problèmes sanitaires en
apiculture
l’impact des matières actives
pesticides
les résultats de l’audit sur le
rapprochement
des filières
végétales et apicoles (enquêtes
auprès
des
organismes
professionnels
agricoles
–
prochain ADAMinfos)
Virginie BRITTEN
DDT, de l’INRA et des
coopératives agricoles.
Cette licence est en place
depuis bientôt 2 ans et elle vise
à former des techniciens qui
officieront principalement dans
des coopératives. Pour l'instant
il n'y a pas d'enseignement
concernant les pollinisateurs
mais les responsables de la
formation sont conscients que
c'est un défaut à corriger. Dans
un futur proche, l’ADAM
pourrait donc être sollicitée pour
ACVA
L’ACVA
(association
cantonale
de
d’Arignac (31)
a interpelé l’ADAM pour
présenter la filière apicole. Le 5
février 2014, lors de leur
assemblée générale à laquelle
participait
une quarantaine
d’agriculteurs, une présentation
a été réalisée sur le métier
d’apiculteur, la problématique
des pertes de cheptel, les
problèmes sanitaires, l’impact
des
pesticides
et
des
recommandations pour limiter
ces effets.
Virginie BRITTEN
vulgarisation agricole)
intervenir dans cette formation,
afin
d'inculquer
quelques
notions d'apiculture aux futurs
techniciens agricoles.
Guillaume CANIL
6
N°30
avril 2014
Actualités régionales / ADAM
DOSSIERS D'AIDE
PERTE ET AUTORENOUVELLEMENT
Face aux pertes récurrentes de
cheptel
en
Midi-Pyrénées,
l’A.D.A.M. a sollicité une
intervention de la région pour
compenser
les
pertes
économiques des exploitations
résultant de cette situation.
INSTALLATION
Accompagnement
des porteurs de projet
à l'installation
L'ADAM reçoit en RDV des
porteurs de projet d'installation
en
apiculture.
Elle
les
accompagne dans le montage
administratif et technique de
leur dossier. Elle leur donne les
coordonnées
du
réseau
d'apiculteurs de la zone où le
projet est établi.
Dans ce cadre, l’ADAM propose
d’accompagner
individuellement les apiculteurs
adhérents de l’ADAM qui le
souhaitent.
Cet
accompagnement
s’adresse
aux
apiculteurs
porteurs de projets, en cours
d’installation ou récemment
installés.
Cet accompagnement a pour
objectif d’aider les apiculteurs :
-à acquérir de la technicité,
-à réussir leur montée en
cheptel,
-à identifier leurs besoins et les
moyens
permettant
de
progresser.
Cet
accompagnement
se
déroule :
dans un premier temps par
l’identification des différentes
Ces démarches ont conduit au
déblocage par le Conseil
Régional de Midi-Pyrénées
d’une enveloppe exceptionnelle
destinée à financer un dispositif
d’«aide à la reconstitution du
cheptel apicole par autorenouvellement».
L’A.D.A.M. a été en charge du
montage des dossiers d’aides
et de leur suivi technique. Au
final 77 dossiers ont été
constitués et 72 ont été validés
pour bénéficier de l’aide. Basée
sur le nombre d’essaims
renouvelés à partir du cheptel
des exploitants, l’aide aura
permis de financer l’autorenouvellement de 13 493
essaims à raison de 30 €
chacun. Le total s’élevant à
404 970 €.
Le dispositif n’est pas renouvelé
pour 2014.
David CASTEX
problématiques inhérentes à
chaque exploitation, afin de
cibler
les
méthodes
ou
pratiques
appropriées
à
développer,
dans un second temps par
une rencontre sur l’exploitation
dans le but de mettre en place
des pratiques,
par la suite, par la mise en
place d’actions en fonction des
attentes identifiées (formation,
groupe d’élevage…).
points clés de l’installation en
apiculture.
Cette journée a été riche en
questions, en discussions et a
permis de faire remonter les
attentes
spécifiques
des
porteurs de projet. Elle devrait
être renouvelée en 2014.
Si vous souhaitez réaliser une
demande d’appui à l’installation,
merci de contacter rapidement
l’ADAM
(Contact
:
07.81.29.84.15
–
[email protected]).
N’hésitez pas à diffuser cette
information auprès des porteurs
de projet que vous connaissez.
Clément GARCIN
Journée Porteurs de
projet à l’installation
(12)
Un groupe de porteurs de projet
à l’installation en apiculture
s’est constitué en Aveyron.
Animé par l’ADDEAR 12,
l’ADAM a été interpelée pour
intervenir sur une journée afin
d’apporter des connaissances
sur la filière apicole, de faire le
point sur l’année écoulée et
l’avancement technique des
projets, et pour insister sur les
L’ADAM, dans le cadre de sa
mission
d’accompagnement
collectif, est à la disposition des
groupes ainsi constitués pour
répondre à leur demande.
Virginie BRITTEN
Journée installation
L'ADAM a co-organisé avec le
CFPPA d'Auterive une journée
sur l'installation en apiculture le
3 février dernier. Une dizaine de
personnes en plus de la
vingtaine de stagiaires du
BPREA, y ont participé. Cette
journée a été l'occasion de
présenter
le
guide
à
l'installation, de faire le point sur
le parcours DJA, sur les aides
du Conseil Régional de MidiPyrénées.
C'est
surtout
l'opportunité pour les porteurs
de projet de rencontrer de
nouveaux installés venus leur
parler de leurs parcours, de
leurs objectifs et de la
réalisation de leurs projets
apicoles.
Virginie BRITTEN
7
N°30
avril 2014
Actualités régionales / ADAM
SISQA
Comme chaque année l’ADAM
a été sollicitée pour animer le
stand « APICULTURE » de la
SISQA (Salon de la Qualité
Alimentaire). Ce salon qui se
déroule au cours du mois de
décembre
au
Parc
des
Expositions de Toulouse, est
l’occasion pour l’ensemble des
filières agricoles de la Région
Midi-Pyrénées
de
venir
présenter et d’échanger autour
de leurs métiers et de leurs
produits.
CONCOURS DES
MIELS DU SUDOUEST 2013
Le mercredi 11 décembre 2013,
l’ADAAQ
(Association
de
Développement de
Aquitaine)
et
l’Apiculture
en
l’ADAM,
en
partenariat
avec
l’Ecole
Nationale
Supérieure
des
Sciences Agronomiques de
Bordeaux
Aquitaine
(ou
Bordeaux Sciences Agro), ont
organisé la première édition du
Concours des miels du SudOuest, récolte 2013.
Le contexte
En 2010, les 41 850 apiculteurs
français ont produit 18 330
tonnes de miel (avec 1 074 200
ruches). Les régions Aquitaine
et Midi-Pyrénées font parties
des 5 principales régions
françaises à produire du miel,
avec Rhône-Alpes, ProvenceAlpes-Côte
d’Azur,
et
Languedoc-Roussillon. Ces 2
régions
du
Sud-Ouest
regroupent ensemble 18% des
apiculteurs et 18% des ruches
françaises (FranceAgriMer, Audit
Cette année, l’ADAM a eu le
généreux soutien du SAM
(Syndicat
d’Apiculture
Méridionale) et du GDSA 31
(Groupement
de
Défense
Sanitaire Apicole) pour animer
le stand. La coopération entre
ces différents organismes a
permis d’enrichir l’animation par
une présence permanente d’au
moins un professionnel apicole
avec un pluriactif ou un
apiculteur de loisir de la région.
Comme chaque année, le stand
« APICULTURE » a été un lieu
très apprécié du grand public,
car il a encore une fois offert la
possibilité à de nombreuses
personnes de découvrir pour la
première fois l’intérieur d’une
ruche. Le stand a aussi été un
lieu
riche
en
échanges,
notamment
autour
des
questions de société liées à
l’abeille qui interpellent le grand
public, mais aussi autour de la
biologie de l’abeille et de
techniques apicoles.
La présence à ce salon est
nécessaire pour présenter et
défendre le métier d’apiculteur.
Un grand merci encore à tous
les apiculteurs qui ont participé
à ces journées.
Clément GARCIN
économique de
française, 2012).
meilleurs miels issus de la
récolte 2013, mais a également
pour objectif de définir les
profils sensoriels de ces miels
au fil des années, travail réalisé
en partenariat avec Paul Le
Mens de Slow Food et des
étudiants
de
Bordeaux
Sciences Agro. Le concours est
ouvert aux miels produits par
tous les apiculteurs des régions
Aquitaine et Midi-Pyrénées
ayant un numéro Siret.
Cette année, 26 miels ont été
présentés par 12 apiculteurs
différents (8 d’Aquitaine et 4 de
Midi-Pyrénées). Le jury était
composé
d’apiculteurs
amateurs et professionnels, de
salariés de l’INAO (Institut national
de l’origine et de la qualité), de
membres de l’association Slow
Food, d’étudiants de Bordeaux
Sciences
Agro
et
de
consommateurs.
la
filière
apicole
Les français consomment en
moyenne 600g de miel par an
et par habitant, soit environ
39 777
tonnes
en
2010
(FranceAgriMer, 2012). Le marché
du miel en France est donc
fortement déficitaire (plus de
25 000
tonnes
de
miel
importées). Néanmoins, le miel
français possède une bonne
image et présente de grandes
qualités qui lui permettent d’être
bien valorisé. Plus de la moitié
des miels français sont en effet
vendus en circuit court, et la
présence d’une médaille issue
d’un concours reconnu peut
être un plus pour l’apiculteur.
Le Concours des
miels du Sud-Ouest
Cette première édition du
Concours des miels du SudOuest fait suite à trois éditions
du
Concours
des
miels
d’Aquitaine,
organisées
précédemment par l’ADAAQ.
Il vise à promouvoir la qualité et
la diversité des miels de nos
régions et le travail des
apiculteurs du Sud-Ouest. Ce
concours
récompense
les
Les miels dégustés ont été
regroupés en 5 catégories,
vérifiées par des analyses :
Miel de callune
Miel de châtaignier
Miel de plaine clair
Miel polyfloral foncé
8
N°30
avril 2014
Actualités régionales / ADAM
Autres miels de cru
(regroupant les miels de
bourdaine, bruyère et tilleul,
représentés au concours en
trop faible effectif).
Le Concours des miels du SudOuest 2013 s’est déroulé dans
les
locaux
de
Bordeaux
Sciences Agro. Dans un
premier temps, les jurés ont
suivi une séance de formation à
l’analyse sensorielle avec une
sensibilisation à la dégustation
du miel. Puis le concours s’est
déroulé l’après-midi.
La formation
La formation a été dispensée
par Paul Le Mens, spécialiste
de
la
dégustation
agroalimentaire. Cet ingénieur
en sciences du goût et
professeur de dégustation des
aliments a fondé l’École du goût
« Food Flavor » en Aquitaine. Il
forme
aux
méthodes
de
dégustation, des agriculteurs,
des artisans, des techniciens et
des
ingénieurs
de
l’agroalimentaire.
propriétés organoleptiques ou
sensorielles des produits. Dans
ce concours la formation a pour
but de définir les critères
d’évaluation de la qualité.
Elle
a
commencé
par
l’explication
des
différents
critères de la fiche de
dégustation : la couleur et la
viscosité, l’odeur, les saveurs,
les arômes et la texture, ainsi
que les différents critères
hédoniques notés par une
intensité. Cette fiche précise le
vocabulaire, des odeurs et
arômes. Pour chaque critère
d’évaluation il est donné des
références afin que les juges
soient d’accord sur ce qui est
demandé. Cette présentation
s’est
accompagnée
de
présentation d’échantillons de
miel pour les sentir et
sensibiliser les jurés aux odeurs
rencontrées.
Ensuite, la physiologie du goût
a été abordée, afin de
comprendre les mécanismes
responsables des perceptions
olfactives et gustatives. Les
sensations amères, acides, ont
été présentées, avec la mise en
évidence des seuils individuels.
Les sensations trigéminales,
désignant les perceptions de
picotement,
piquant,
métallique,
astringence,
fraicheur,
chaleur,
glacé,
brulant, ont été définies.
Le concours
L’analyse sensorielle est une
science qui étudie, au moyen
des sens (l’ouïe, la vue, le
toucher, l’odorat et le goût), les
Médaille
d'Or
Médailles
d'Argent
Médailles
de Bronze
Suite au repas préparé par M.
Launay, traiteur bordelais, cinq
jurys
différents
ont
été
constitués : un par catégorie de
miels. Chaque juré a dégusté
entre 4 et 6 miels selon la
catégorie, en suivant les étapes
de la fiche de dégustation
(examen visuel, olfactif et
gustatif).
Dans un premier temps, chaque
juré a dégusté individuellement
les différents miels de sa
catégorie en remplissant la
feuille d’évaluation. Puis dans
un second temps, les résultats
ont été regroupés puis traités
par les étudiants de Bordeaux
Sciences Agro pour déterminer
les miels ayant fait la majorité,
et recevant donc une médaille.
Les résultats
Suite aux dégustations des
jurés, les miels ayant des
qualités
gustatives
exceptionnelles
ont
été
récompensés par une médaille
(or, argent ou bronze), en fin de
journée.
Cette distinction permettra aux
apiculteurs
d’apposer
une
médaille officielle sur les pots
de leurs miels primés. De plus,
ils recevront trois bons d’achat
au magasin ApiDistribution,
partenaire du Concours. Enfin,
tous les apiculteurs participants
recevront un compte-rendu de
la dégustation de leurs miels
par le jury, ainsi que les
résultats de l’analyse physicochimique en laboratoire des
miels présentés par chacun
certifiant la conformité des
miels.
A. ARNAUD et A. TESTON (ADAAQ)
Le palmarès 2013 est composé
de 8 médaillés :
Miel de Callune
Miel de Châtaignier
Miel de plaine clair
Miel polyfloral
foncé
Autres
miels de cru
-
-
-
-
- Eric Viguier (81)
(miel de bruyère)
-
- Antoine Cailleau-Pagès (65)
- Angela Mallaroni (64)
-
-
-
- Alain Tortosa (33)
(miel de bourdaine)
- Les Ruchers
du Born (40)
- Eric Viguier (81)
- Les Ruchers du
Born (40)
- Rucher de Lauzun
(47)
9
N°30
avril 2014
Formations et Journées techniques
INTERACTIONS TOXICO-PATHOLOGIQUES CHEZ L’ABEILLE ACTION DES STRESSEURS A BAS BRUIT
Intervention
de
Luc
Belzunces,
Directeur de
Recherche et Responsable
du LTEAG* de l’INRA
d’Avignon
*Laboratoire de Toxicologie
Environnementale, UMR 406
Abeilles & Environnement
’AG de l’ADAM le 18 février
2014
Les Abeilles
Il existe plus de 20.000 espèces
d’abeilles sociales dans le
monde. On en retrouve plus de
2.500 en Europe et environ
1.000 espèces en France.
L’ensemble de ces abeilles,
participe à la pollinisation de 80
% des plantes à fleurs à
pollinisation entomophile. La
part exacte de l’activité des
abeilles dans la pollinisation de
ces plantes n’est pas encore
parfaitement
connue.
Des
équipes de recherches et
notamment l’équipe de Bernard
Vaissière
travaillent
actuellement sur le sujet.
Déclin des abeilles
Le déclin des abeilles est
observé depuis plus de 30 ans
et est décrit depuis plus de 15
ans. On observe que ce déclin
est arrivé conjointement avec la
modernisation de l’agriculture et
de l’industrie. Le sujet du déclin
des colonies d’abeilles dépasse
les campagnes et devrait être
étudié d’une manière plus
globale et ainsi initier une
réflexion sur l’humanité et son
avenir.
Les insectes pollinisateurs ont
évolué en synergie avec les
plantes
à
fleurs.
Par
conséquent, il existe aujourd’hui
un grand nombre de symbioses
et d’équilibres entre ces deux
derniers. L’érosion de la
diversité
des
pollinisateurs
entomophiles
engendre
inexorablement l’érosion de la
diversité des plantes à fleurs et
vice versa. Nous sommes
actuellement en train d’observer
un affaiblissement progressif de
la diversité de la flore et de
l’entomofaune. La question qui
se pose aujourd’hui est : Existeil un seuil critique de nonretour ? Soit, une quantité
minimale d’espèces à partir de
laquelle la biodiversité ne serait
plus capable de se régénérer,
comme on a pu l’observer chez
d’autres espèces, comme les
baleines par exemple ?
Cause du déclin
Il existe une grande quantité de
causes identifiées dans le
déclin des abeilles ; on en a
identifié plus de 70. Les
principales sont : l’urbanisation,
l’industrialisation, le varroa, le
frelon asiatique, les pesticides,
les maladies, le climat, les
pratiques apicoles…
Les chercheurs ne croient pas
que la piste des pratiques
apicoles puisse expliquer le
phénomène de déclin constaté.
En effet, depuis le temps que le
phénomène
d’effondrement
existe, les professionnels de la
filière ont été de mieux en
mieux formés. Ainsi, si les
pratiques apicoles étaient la
cause principale, le déclin aurait
diminué, voir stoppé, mais ne
se serait pas aggravé.
Il est improbable aussi que le
varroa soit aussi le facteur
principal des effondrements, car
N°30
ce
parasite
touche
exclusivement
l’abeille
domestique, alors que le
phénomène d’effondrement est
observé sur l’ensemble des
pollinisateurs entomophiles (ab.
domestiques, ab. sauvages,
bourdons, syrphes). Le varroa
reste cependant un parasite
qu’il faut surveiller de près.
Qu’est ce qui a
changé depuis 15
ans ?
Ressources alimentaires : Cet
élément a changé ces dernières
années. Cependant il ne peut
être le seul responsable du
déclin
des
populations
d’abeilles. En effet, les colonies
qui s’effondrent brutalement
sont généralement retrouvées
sans abeilles mais avec des
réserves alimentaires.
Les maladies de l’abeille : Il y a
15 ans on ne savait pas encore
identifier certains pathogènes,
c’est pourquoi il n’est pas
surprenant
d’en
trouver
aujourd’hui dans les analyses
pathologiques. La notion de
porteur
sain
n’est
pas
suffisamment prise en compte.
Si l’on fait des analyses sur la
peau de personnes lambda on
retrouvera sur beaucoup, des
germes pathogènes, sans que
ces personnes manifestent de
problèmes particuliers.
Pesticides :
L’utilisation
de
pesticide s’est très largement
généralisée dans l’agriculture.
On remarque ces dernières
années d’une part, une baisse
des quantités par hectare de
produits utilisés en France (de
l’ordre du Kg/ha à quelques
g/ha), et d’autre part une forte
progression de la toxicité des
10
avril 2014
Formations et Journées techniques
molécules utilisées. Donc, il n’y
a pas moins de protections
chimiques, les molécules sont
justes plus efficaces.
Depuis 15 ans, on remarque
que les allergies, cancers,
maladies neurodégénératives,
maladies auto-immunes n’ont
cessé de progresser chez
l’homme. Aussi, on remarque
que de plus en plus de
maladies apparaissent sur des
sujets de plus en plus jeunes,
ou sont liées à des expositions
au cours de la petite enfance
(cas des enfants agriculteurs).
Histoire
Le déclin des populations
d’abeilles
n’est
pas
un
phénomène nouveau. En 1979,
une
étude
William
T.
(Disappearing Diseas of Honey
Bees) présentait pour la
première fois le phénomène
d’effondrement des abeilles
dans l’American Bee Journal.
En 1980, ce phénomène a
aussi été observé en France et
était appelé « French Bee
Disappearing disease ». En
1990,
le
phénomène
de
dépérissement a encore été
décrit
dans
la
littérature
scientifique
(Honey
Bee
decline, CDD).
Le déclin, un
phénomène réservé à
l’abeille domestique ?
Les
autres
pollinisateurs
rencontrent
aussi
un
phénomène
d’effondrement
(Biesmeijer et al. 2006, Science
312, 351-354, NRC 2006).
L’entomofaune, les populations
d’oiseaux, la faune aquatique et
encore
d’autres
espèces,
rencontrent
aussi
un
phénomène
d’érosion
du
nombre
d’espèces.
Le
phénomène est plus global
qu’on le pense.
Les questions que l’on se pose
désormais sont : Existe-il un
lien commun ? Existe-il un
facteur aggravant ?
La probabilité qu’un facteur
commun à toutes les espèces
soit
responsable
du
dysfonctionnement
observé
augmente lorsque la quantité
des
espèces
touchées
augmente. Vu le nombre
d’espèces touchée par des
phénomènes d’érosion, nous
devrions orienter notre réflexion
sur les causes du déclin des
abeilles avec un regard plus
global. La terre est devenue
une
vraie
poubelle,
l’atmosphère
intérieure
et
extérieure aussi. Une étude de
l’OMS montre que la pollution
est responsable du décès d’au
moins
6,5
millions
de
personnes dans le monde.
Une étude de Mineau P. et
Witeside M. publiée en 2013,
montre que la toxicité aiguë des
pesticides est mieux corrélée
au déclin des oiseaux des
prairies que l’intensification de
l’agriculture.
Action des stresseurs
environnementaux :
Un
agent
pathogène
ou
infectieux peut être :
responsable d’une maladie,
présent sur un individu sans
déclarer de maladie, c’est le
porteur sain.
Un pesticide peut engendrer :
une mortalité,
des effets sublétaux, effets
induits par un toxique à une
dose ou un niveau d’exposition
n’entrainant pas la mortalité de
l’individu, (non délétères :
n’entrainant pas de dommages
irréversibles ; délétères :
compromettent la viabilité ou
survie des individus),
aucun effet.
Un
stresseur
peut
aussi
engendrer une action à « bas
bruit », c’est-à-dire qu’il y a une
absence d’effet visible et
N°30
avril 2014
qu’aucun individu n’est identifié
comme porteur sain.
Détection des résidus
de pesticides
Lorsque
l’on
cherche
à
quantifier un résidu de pesticide
dans une matrice, différents
seuils existes :
Limite de détection (LDD) :
concentration minimale d’une
molécule dans une matrice à
partir de laquelle il est possible
de la détecter.
Limite
de
quantification
(LDQ) : concentration minimale
d’une molécule dans une
matrice à partir de laquelle il est
possible de la quantifier.
LDQ < x
LDQ <
x<
LDG
x<
LDG
Il est possible
de quantifier
la
concentration
de la
molécule.
La présence
de traces est
identifiée
mais il n’est
pas possible
de quantifier.
Il n’est pas
possible de
détecter la
molécule.
Une des limites actuelles des
méthodes d’analyse est qu’à
faible dose, il est tout à fait
possible qu’une molécule ait
une action, sans que l’on soit
capable de l’identifier.
Effets et cibles
multiples des
toxiques :
Un
toxique
peut
avoir
différentes cibles dans un
organisme vivant, en fonction
de sa famille et de son dosage,
exemple des pyréthrinoïdes sur
cellules :
11
Formations et Journées techniques
Dilution
Dosage initial
350mg/l (10-3)
1.000 fois inférieure
350 µg/L (10-6).
1.000.000 fois
inférieure
100.000.000 fois
inférieure
Effets négatifs
sur les pompes ioniques membranaires des
cellules
sur les récepteurs neuronaux GABA (frein
neuronal)
350 ng/L (10-9)
sur le canal sodique des neurones
350 pg/L (10-12)
sur le système de signalisation cellulaire
Les effets d’un toxique peuvent être immédiats ou retardés, exemple des organophosphates sur
cellules :
Echelle de temps
Immédiat
6 mois à 3 ans
Après 10 ans
Association de
pesticides à bas bruit
Certains toxiques peuvent ne
pas
engendrer
d’effet
remarquable lorsqu’ils sont
appliqués
individuellement,
alors que lorsqu’ils sont utilisés
en association, leurs effets
peuvent être complétement
inattendus.
Les associations de toxiques
peuvent engendrer une :
synergie
additive
:
les
toxicités des 2 molécules
s’additionnent (A+B)
synergie renforçatrice : les
toxicités des 2 molécules sont
supérieurs à celle des deux
réunies
(effet > A+B)
potentialisation
:
des
molécules qui ne sont pas (ou
peu) toxique individuellement,
peuvent engendrer une toxicité
importante lorsqu’elles sont
utilisées en association.
De nombreuses études ont
montrées des exemples de
synergies néfastes pour un
organisme comme l’association
d’insecticide/fongicide,
d’insecticide/insecticide,
d’insecticide/agents
pathogènes.
Effets négatifs
Salivation, transpiration, tremblements, hyperactivité,
incoordination, hypoactivité, mort
Effets neurologiques permanents, vertiges, paralysies, troubles
de la mémoire…
Cancers, maladies immunitaires…
Lorsque l’on sait qu’une grande
quantité de toxiques issues de
différentes
origines
sont
collectées par les abeilles
domestiques, la question de la
toxicité de l’ « effet cocktail »
mérite d’être posée aujourd’hui.
Relation entre
concentration de la
molécule et toxicité
De
nombreuses
études
réalisées
en
laboratoire
montrent que le lien entre
concentration et toxicité n’est
pas
systématiquement
proportionnel,
contrairement à ce
que l’on a souvent
supposé. Ceci n’est
au premier abord
pas surprenant, mais
bien réel !
En théorie plus la
dose est importante
et plus la toxicité est
importante.
Cependant, lorsque
l’on s’intéresse de
plus près aux effets
à différentes doses,
on s’aperçoit que les
relations ne sont pas
proportionnelles, et
N°30
avril 2014
peuvent même dans certain cas
suivre une relation atypique.
Par exemple, l’imidaclopride
engendre
une
forte
augmentation de la mortalité
des abeilles (0 à 65%) à des
doses allant de 0 à 40
ng/abeille, une diminution de la
mortalité (65 à 10%) de 40 à
100 ng/abeille, puis une réaugmentation de la mortalité
(10 à 100% à partir de 100
ng/abeille).
12
Formations et Journées techniques
L’évolution
des
relations
dose/réponse s’explique par le
fait qu’à faible dose, ce toxique
agit sur une cible précise
(blocage des neurones). A dose
moyenne l’effet sur la cible
précédente est neutralisé par
un effet antagoniste au premier.
Et à dose plus importante, ce
toxique agit sur une autre cible
(suractivité des neurones).
L’analyse de ces relations nous
présente des cas complexes
qui
n’avaient
jamais
été
observés en toxicologie.
Dans
leur
ensemble
les
molécules sont transformées
par l’organisme en d’autres
molécules
appelées
métabolites. Ces métabolites
que l’on connait moins, peuvent
aussi engendrer des effets
nocifs. Des études ont montré
que certains métabolites de
l’imidaclopride
engendraient
une
toxicité
en
cas
d’intoxication aigüe et d’autres
en cas d’intoxication chronique.
Par conséquent, l’ensemble des
questions que l’on se pose sur
un toxique, doivent être posée
aussi sur ses métabolites.
Profil de toxicité
chronique
Une intoxication chronique est
une intoxication liée à une
exposition répétée d’un toxique.
Les études réalisées sur ce
mode d’exposition montrent
qu’en général la toxicité d’une
molécule augmente avec sa
durée
d’exposition
en
intoxication chronique quelle
que soit la dilution de la dose
administrée.
L’absence
de
corrélation pour de nombreux
pesticides,
entre
la
concentration de la dose
administrée et la réponse
toxique se retrouve aussi dans
un
schéma
d’intoxication
chronique. C’est-à-dire que
selon les molécules, on peut
retrouver
des
courbes
croissantes de réponse toxique
en fonction des concentrations
(corrélation positive), de cloche
(toxicité maximale à dose
moyenne), de cloche inversée
(toxicité minimale à dose
moyenne) ou encore de cloche
suivi de cloche inversée.
scientifique et montrent que l’on
a largement sous-estimé les
impacts
induits
par
une
intoxication
chronique
de
molécule à faible dose.
Aussi,
la
méthode
d’administration peut engendrer
des différences de toxicité. En
effet, une administration unique
d’une dose donnée peut
engendrer une toxicité moins
importante que si cette même
dose est administrée en
plusieurs fois.
Ces résultats remettent en
question une grande quantité
d’idées reçues dans le monde
connaissances
acquises
aujourd’hui
en
toxicologie
remettent en question certains
principes
actuels
d’homologation des produits
(ex : DL50), qu’il serait pertinent
de faire évoluer à l’avenir.
Clément GARCIN
N°30
avril 2014
AMM
Les
connaissances
des
toxicologues
ont
fortement
évoluées ces dernières années.
Aujourd’hui
les
méthodes
d’évaluation de la toxicité sont
de plus en plus pertinentes, les
limites de quantification des
résidus sont de plus en plus
basses et les connaissances
sur les actions des toxiques
s’affinent d’année en année.
Par conséquent, l’ensemble des
13
Formations et Journées techniques
JOURNEE AB
Intervention de Vincent
Dietemann,
Dr. rer. nat.,
Senior Research Scientist
Swiss Bee Research Center
Agroscope
du
Liebefeld
(Suisse)
Varroa destructor :
biologie et lutte
Présentation du centre de
recherche apicole de
Liebefeld.
Situé au sud-ouest de Berne, le
centre dispose de 80 ruches sur
5
emplacements
situés
globalement entre Berne et
Neuchâtel, dans un rayon de
30km alentours. Le centre est
également présent à l'étranger
par
son
réseau
de
collaborations :
Hangzhou (Chine) : Varroa,
Apis cerana
Thaïlande :
Varroa,
cerana, Tropilaelaps
…
Apis
Missions du CRA : assurer pour
les 17 000 apiculteurs suisses
et leurs 170 000 colonies :
* Une apiculture optimale sur
les
plans
écologique
et
économique.
* La pollinisation des cultures et
des plantes sauvages.
*
La
récolte d'un miel
qualitativement irréprochable.
Le CRA est organisé en 3 pôles
de recherche
* Pôle « produits de la ruche »
* Pôle « Pathologies »
*
Pôle
« apiculture/agriculture/environn
ement »
Autour de ces pôles, s'articulent
l'institut pour la santé de
l'abeille, les universités de
Berne et de Lausanne, le
service de la santé de l'abeille,
le laboratoire national de
référence pour l'abeille.
Il assure la formation des
cadres apicoles (600 conseillers
N°30
avril 2014
apicoles,
500
inspecteurs
apicoles) et des étudiants
En 2011, il publie 24 articles
scientifiques, 33 autres articles,
100 présentations, 73 cours, 51
expertises.
Travaux remarquables
du
CRA :
* Méthode dite « de Liebefeld »
pour mesurer la taille d'une
colonie
* Méthode de lutte alternative à
Varroa.
* Les cagettes « Liebefeld »
* Le Beebook (dans le cadre du
réseau COLOSS) visant à
standardiser les méthodes de
recherche concernant Apis
mellifera.
Varroa destructor :
biologie
ORIGINE ET INVASION.
14
Formations et Journées techniques
En 1850, des populations
migrent d'ouest en est en
Russie en emportant leurs
colonies, mettant en contact
Apis mellifera avec Apis cerana.
C'est probablement à cette
occasion qu'une espèce de
Varroa a changé d'hôte, puis
s'est
propagée
localement
(mode de propagation naturel),
phénomène renforcé par les
échanges commerciaux à très
longue distance. Varroa est
aujourd'hui présent dans la
majorité des pays ou Apis
mellifera est exploitée (à
quelques exceptions près). Il en
résulte la quasi disparition
d'Apis mellifera en population
naturelle.
MORPHOLOGIE
On distingue le mâle de la
femelle par la forme, la taille, la
couleur et la position des
pattes.
les femelles fécondées peuvent
à nouveau recommencer un
cycle de reproduction.
DÉGÂTS
DUS
DESTRUCTOR
À
VARROA
* Poids des abeilles réduit à
l'émergence
* Atrophie des glandes
* Transmission de virus
* Affaiblissement du système
immunitaire
* Malformations dues à l'action
mécanique des Varroas
* Capacité de vol réduite ou
nulle du fait des malformations
et de l'action des virus
* Durée de vie raccourcie, c'est
ce dernier point qui semble
jouer un rôle important dans les
pertes hivernales : en effet, les
et al. 2010), Croatie (Gajger et
al. 2010), Pays-Bas (van
Dooremalen et al. 2012),
France (Chauzat et al. 2010; Le
Conte et al. 2010), Danemark
(Francis et al. 2013), Pologne
(Topolska et al. 2010), Norvège
(Dahle et al.. 2010), Canada
(Guzmán-Novoa et al. 2010),
USA (Schäfer et al. 2010),
Belgique (Nguyen et al. 2011,
van Dooremalen et al., 2012).
Exemple de l'hiver 2011-2012
en Suisse : le printemps 2011 a
été exceptionnellement chaud,
ce qui a provoqué une
croissance
précoce
et
importante du couvain. Dans ce
cadre, le traitement de fin de
saison est intervenu trop tard, le
La première paire de pattes et
les pédipalpes portent les
organes sensoriels notamment
capables d'identifier les abeilles
nourrices (qui conduisent les
femelles
Varroa
vers
le
couvain), le couvain de mâle,
les abeilles mâles, etc.
CYCLE DE REPRODUCTION
Chaque femelle peut accomplir
entre 3 et 8 cycles de
reproduction. Elle se pose
préférentiellement
sur
une
nourrice pour se reproduire ou
bien sur une butineuse ou un
mâle pour migrer. Elle a une
nette préférence pour le
couvain de mâle, dont la durée
d'operculation est de 14 jours,
ce qui permet l'avènement d'un
plus
grand
nombre
de
descendantes viables.
Une fois la cellule parasitée
operculée, la femelle Varroa
pond un œuf toutes les 24
heures, un mâle, puis des
femelles. La fécondation a lieu
dans la cellule. À l'émergence,
le mâle et les femelles
immatures meurent, la mère et
abeilles
nées
en
début
d’automne sont majoritairement
celles
qui
assureront
le
redémarrage de la colonie au
printemps ; si leur durée de vie
est raccourcie, la population ne
sera pas assez importante pour
assurer
le
redémarrage
impactant ainsi l’avenir de toute
la colonie.
C'est probablement une cause
majeure des pertes hivernales
liées à Varroa.
De nombreuses études à
travers le monde montrent
l'implication de Varroa dans les
pertes hivernales. Toutes les
études convergent.
Allemagne (Genersh et al.
2010), Autriche (Brodschneider
N°30
avril 2014
taux d'infestation était alors
déjà beaucoup trop élevé.
Varroa n'est pas le seul facteur,
on estime qu'il sert de vecteur à
au mois 5 virus identifiés :
* Kashmir bee virus (KBV)
* Sacbrood virus (SBV)
* Acute bee paralysis virus
(ABPV)
* Israeli acute paralysis virus
(IAPV)
* Deformed wing virus (DWV)
En l'absence de Varroa, ces
virus posent peu de problèmes,
la cuticule des abeilles saines
les
protège
correctement.
Varroa
inocule
les
virus
directement
dans
l'hémolymphe, ce qui provoque
une augmentation nette de
15
Formations et Journées techniques
Stratégies de luttes contre
Varroa destructor
Une
colonie
non
traitée
exposée à une infestation par
Varroa destructor à une durée
de vie entre 1 et 3 années. Il est
donc nécessaire de traiter
annuellement correctement.
En Suisse, on utilise une
stratégie
de
lutte
dite
« alternative », c'est à dire non
basée sur des acaricides
synthétiques.
Le but d’un traitement est de
maintenir la population de
Varroa toujours en dessous du
seuil de tolérance de la colonie
au fil des années.
PROBLÈMES
DES
ACARICIDES
SYNTHÉTIQUES
Les acaricides synthétiques
permettent
de
rester
en
dessous de ce seuil, mais au
prix d'un problème de résidus
cumulés
dans
les
cires
gaufrées ou le miel. En Suisse,
l'utilisation de ces acaricides est
en baisse constante depuis les
années 1990 (plus de 90 % des
colonies traitées de cette façon
en 1990, moins de 10 % en
2010).
Produits homologués en Suisse
Produit
Substance
Homologation
Dose
Folbex VA
Bromopropylat
1982-1999
1,6g
Apitol
Cymiazol
1987-2003
350mg
Apistan
Fluvalinate
1991-2007
1,6g
Périzin*
Coumaphos
1987
32mg
Bayvarol*
Fluméthrine
1991
14mg
CheckMite+*
2007
2,7mg
Acide Formique
Coumaphos
ac. form. 6080%
2012
70-130g
Oxuvar
Acide oxalique
2010
1,05g
Thymol
1998
~15g
*Non recommendé par le CRA
l'expression
des
maladies
virales.
En 2012, une expérience est
réalisée à Hawaï (Martin et al.)
sur la durée d'exposition des
colonies à Varroa et le type de
virus
présents
dans
ces
colonies
(dans
l'archipel
d'Hawaï, certaines zones sont
infestées depuis longtemps,
d'autres
l'ont
été
plus
récemment. Des îles, enfin,
sont encore exemptes de
Varroa). Il ressort que plus les
colonies
sont
exposées
longtemps à Varroa, moins les
virus
présents
sont
génétiquement
diversifiés.
Varroa opère une sélection et
transmet seulement une forme
virulente du virus.
Thymovar
Apiguard
ApilifeVar
Résidus
Le
Bromopropylate,
le
Fluvalinate et le Coumaphos
restent présents dans les cires
en quantité importante, et ce
bien après l'arrêt de leur
utilisation. Le Fluvalinate a été
mis en évidence dans la
propolis, la teneur en résidus
est plus importante que dans la
cire. Seule une propolis testée
et trouvée libre de résidus doit
pouvoir être utilisée à des fins
thérapeutiques.
L'Amitraze
n'étant
pas
liposoluble, on ne la retrouve
donc pas dans les cires, mais
elle est interdite d'utilisation en
suisse en raison des risques de
mutagenèse
et
de
cancérogenèse qu'elle entraîne.
Elle s'accumule dans le miel,
des méthodes de détection ont
été mises au point.
Le Fluméthrine et le Cymiazol
ne sont pas détectés.
Effets secondaires sur l'élevage
de reines : le taux d’acceptation
des cellules royales matures
diminue en fonction de la
présence dans les cires de
Coumaphos
(Pettis,
2004,
Apidologie) ou de Fluvalinate
(Haarmann, 2002, J Econ.
Entomol).
Problèmes de résistance
chez Varroa
La
résistance
est
un
phénomène biologique. Varroa
N°30
avril 2014
développe
toujours
une
résistance à une certaine dose
d'acaricide, ce qui oblige
d'augmenter la dose, ce qui ne
peut être fait infiniment sans
finir par menacer la santé de
l'abeille
(ceci
explique
l'augmentation
des
recommandations des lanières
Apivar ® de 6 à 10, puis 12
semaines). Le phénomène de
résistance est recensé pour les
acaricides suivants :
* Amitraze
* Bromopropylat
* Chlordimeform
* Fluvalinate
* Flumethrine
* Acrinathrine
* Coumaphos
Les
souches
de
Varroa
résistantes se transmettent à
grande
vitesse
par
les
déplacements d'abeilles et le
commerce d'essaims.
CONCEPT ALTERNATIF SUISSE
En Suisse, le concept alternatif
domine l'utilisation d'acaricides
synthétiques depuis le début
des années 2000.
Les produits en vert sur le
tableau
ci-dessus
sont
actuellement homologués en
Suisse. En plus de l'utilisation
de
ces
produits,
on
recommande une lutte intégrée,
qui
comprend
une
lutte
« biotechnique » (destruction de
cadres à mâles), puis une lutte
dans les jeunes colonies, puis
16
Formations et Journées techniques
un traitement d'été, et enfin un
traitement d'hiver hors couvain.
Surveillance de la chute des
Varroa
La chute naturelle des Varroas
renseigne sur le nombre total
de Varroa présents dans la
colonie.
C'est une aide à la décision
pour les traitements, ça permet
une estimation de l'efficacité
des traitements, et de détecter
une ré-infestation.
Fin mai, si on trouve plus de 3
Varroas/jour, un traitement doit
être réalisé dès que possible.
Fin
juillet/début
août :
2
traitements longue durée acide
formique ou 2 traitements
longue durée Thymol.
Le seuil de dommage est atteint
avec 30 varroas tombant par
jour. La colonie est en danger, il
faut traiter immédiatement.
Le retrait du couvain de mâles
permet de réduire de 50 % les
chutes de Varroas après le
traitement d'été, mais n'a qu'un
effet marginal sur les pertes
hivernales.
Le traitement d'été à l'acide
formique
Acide formique longue durée :
Acide formique à 70-85 %, 120
à 130 ml selon le diffuseur
utilisé et la taille de ruche.
1 application détruit entre 60 et
80 % des Varroas
2 applications détruisent entre
90 et 98 % des Varroas (1
semaine en août, 2 semaines
en septembre.
L'efficacité de 5 diffuseurs
(Apidea®, Burmeister®, FAM-
Liebefeld,
Wyna-Deluxe®,
Krämer®) a été comparée par
le centre de recherche apicole,
tous présentent une efficacité
moyenne supérieure à 90 %
après deux traitements dans les
conditions des ruches suisses.
Acide formique en traitement
flash :
30 ml d'acide formique à 85 %
(dessous) ou à 60 % (dessus).
2 à 3 traitements en août pour
une efficacité entre 70 & 80 %
2 à 3 traitements en septembre
pour une efficacité entre 70 &
80 %. En tout, environ 95 %
des Varroas sont détruits.
Résidus d'acide formique et
oxalique dans le miel : les
résidus
sont
relativement
faibles et il n'y a pas de
phénomène d'accumulation.
Résidus d'acide formique (AF) et oxalique (AO) dans le miel (mg/kg), moyennes sur 10 ruchers,
1996
1997
1998
Contrôle
Traitement
Contrôle
Traitement
Contrôle
Traitement
AF
45
94
37
91
41
71
AO
41
33
22
18
19
19
Contenu naturel du miel de
fleurs :
*Acide formique : 17-85 mg/kg
* Acide oxalique : 8-51 mg/kg
Le traitement d'été au thymol
Traitement de longue durée en
deux
traitements
de
3
semaines : efficacité entre 90 et
97 %
Produits utilisés : Api-Life-Var
®, Thymovar ®, Apiguard ®.
La comparaison de l'efficacité
de deux de ces produits sur 4
ruchers(Api-Life-Var
®
et
Thymovar ®) donne des
résultats
à
peu
près
semblables.
Résidus de thymol dans le miel
Les résidus constatés sont
toxicologiquement insignifiants :
entre 0,02 et 0,48 mg/kg.
La limite maximale tolérée en
Suisse est de 0,8 mg/kg et la
limite de détection sensorielle
est de 1,1 mg/ kg.
Le traitement d'hiver
En l'absence de couvain,
l'efficacité dépasse 95 %.
Acide
oxalique
par
pulvérisation :
* 30g d'acide oxalique par litre
d'eau
* 3 à 4 ml par face de cadre
* Température supérieure à 5°C
La
solution
obtenue
est
pulvérisée sur les cadres à
l'aide d'un pulvérisateur à main.
Acide
oxalique
par
dégouttement :
* 35g d'acide oxalique par litre
d'eau sucrée (50/50)
* 5 ml par intercadre occupé
* Température supérieure à 0°C
Acide
oxalique
par
vaporisation :
* Équipement : - vaporisateur
batterie auto 12 V, 12 A, > 40
Ah
mousse (pour obturer l'entrée)
cristaux d'acide oxalique
N°30
avril 2014
* 1g pour un corps Langstroth
* 2g pour un corps Dadant ou
deux corps Langstroth
* Température supérieure à 2°C
Effets
secondaires
du
traitement d'hiver à l'acide
oxalique :
aucun
effet
secondaire significatif n' été
observé
sur
le
nombre
d'abeilles quelle que soit la
méthode
employée
(pulvérisation,
dégouttement,
ou vaporisation), par rapport à
un lot témoin qui n'a reçu aucun
traitement.
Précautions à prendre
Utiliser des gants pour le
thymol, plus un masque et des
lunettes pour l'acide oxalique
auquel s'ajoute un seau d'eau
pour l'acide formique.
17
Formations et Journées techniques
Avantages et inconvénients
de la lutte alternative :
+
-
* Pas ou peu * Complexe,
de résidus
long
* Pas de
* Dépendant
résistance
de la météo
*
* Manque
Théoriqueme d'efficacité en
nt efficace
pratique ?
Selon les apiculteurs interrogés,
Varroa est cause directe ou
indirecte de plus d'un tiers des
pertes hivernales.
Perspectives
Voies sans issues inefficaces
ou
pas
assez
efficaces,
déconseillées par le CRA :
* produits homéopathiques
• aimants
• baguette de sourcier
• ruche rotative
• capucines
• sucre glace
• plateau Happykeeper ®
• petites cellules
Dans un avenir proche, les
méthodes alternatives devraient
décliner au profit de méthodes
biologiques.
Recherche
au
niveau
international :
* Travail sur la génétique
empêcher la transmission des
gênes de Varroa par l'utilisation
d'ARN interférant. Les premiers
essais
sont
positifs
et
permettent la diminution de
60 % de la population de
Varroa.
* En Allemagne : sélection
d'abeilles résistantes à Varroa
sans résultat probant pour
l'instant.
* Eux USA : La sélection a
produit les Varroa Sensitive
Hygiene Bees. Les colonies
montrent des taux d'infestation
inférieurs,
même
sans
traitement, mais le caractère
disparaît
rapidement,
et
l'implantation
dans
d'autre
régions est difficile, la diversité
génétique est réduite.
* Varroagate ® (développé avec
la société Bayer) : une grille
d'entrée (type peigne à pollen
mais plus gros) délivre un
acaricide
synthétique
aux
abeilles qui entrent et sortent.
Ce procédé devrait empêcher la
ré-infestation,
diminuer
les
résidus, mais n'est qu'un
complément
d'autres
traitements.
Recherche au CRA à court
terme
* Recherches sur la réinfestation, sur 154 km², 167
ruchers,
133
apiculteurs,
environ 1600 colonies. Les
résultats porteront sur l'ampleur
de la ré-infestation. Selon les
recherches précédentes, elle
peut porter sur 50 à 300
Varroas par jour.
* Blocage de ponte provoqué,
pour
interrompre
la
reproduction de Varroa, n'avoir
que des Varroas phorétiques
(en dehors des cellules), et
pouvoir traiter à l'acide oxalique
à la place de l'acide formique.
Cette méthode est utilisée avec
un certain succès en Italie.
Recherche au CRA à moyen
terme
* Champignon pathogène
N°30
avril 2014
* Phéromones sexuelles de
Varroa pour perturber la
reproduction. Une phéromone a
été identifiée mais pas de
succès dans son utilisation pour
le moment.
Recherche au CRA à long
terme
* Identifier les mécanismes de
résistance d'Apis cerana pour
les sélectionner :
Reproduction uniquement dans
le couvain de mâles
«Entombing» ou «mise en
bière» (les opercules infestées
détectées sont scellées)
Comportement de nettoyage
(grooming) :
« épouillage »,
sortie des nymphes infestées.
Basse fertilité des Varroas
Basse attractivité du couvain
Durée
d'operculation
du
couvain courte
Conclusion
De nouvelles pistes pour lutter
contre
varroa
sont
en
développement,
mais
de
nouveaux produits ou une
abeille tolérante ne sont pas à
attendre avant les 6-8 ans à
venir !
La
proximité
physiologique entre insectes et
acariens pose un problème
majeur.
D'ici là, il importe d'utiliser des
stratégies de méthodes de lutte
alternative
de
manière
rigoureuse car toute déviation
entraîne une baisse d’efficacité
et les conséquences peuvent
ne survenir que un ou deux ans
plus tard donnant un faux
sentiment d'efficacité.
Cf. www.apis.admin.ch
Olivier BAlLLY
18
Outils réglementaires
TVA
Depuis le 1er janvier 2014, en
application de la loi de finances
rectificatives pour 2013, le taux
normal de TVA est passé de
19.6% à 20% et le taux réduit
intermédiaire de 7% à 10%. Le
taux réduit a été maintenu à
5.5%.
La liste suivante se propose en
se basant sur la nature des
biens et des services tels que
définis par la législation pour
l’application
des
différents
champs de TVA, d’y intégrer les
principaux produits et services
spécifiques à la filière apicole
tout en suivant l’usage pratiqué
par la profession.
Tout en rappelant les taux de
TVA en vigueur nous nous
proposons ainsi de relever que
si
certains
services
et
productions apicoles trouvent
facilement leur cadre dans les
textes législatifs en vigueur,
d’autres peuvent s’y révéler
plus difficile à définir :
Bénéficiant du taux
réduit à 5.5%
Les
produits
destinés
à
l’alimentation humaine (suivant
l’article article 278-0 bis A 1° du
CGI),
les
produits
non
transformés destinés à être
consommés en l’état :
Le miel
Le pollen
La gelée royale
Sorbets, glaces, confitures,
purées, gelées et marmelades,
pulpes et jus de fruits destinés
à la confiturerie, pâtisseries
fraîche, viennoiserie, produits à
base de céréales contenant du
miel Ne pas oublier que les
produits de confiserie sont
excluent du taux réduit et que le
taux normal de 20% à la vente
doit leur être appliqué. De plus,
« Il est rappelé qu'en tout état
de cause, le taux normal
s'applique si les ingrédients de
confiserie et de chocolaterie,
représentent plus de 50 % du
poids de ces produits » (Bulletin
officiel, BOI-TVA-LIQ-30-10-2020131018)
Les
boissons
non
alcooliques : vinaigre de miel,
sirops et jus à base de miel
(contenant moins de 1.2% du
volume), « Ce taux s'applique
également au melfor (produit à
base de vinaigre, aromatisé au
miel et jus de plantes » (Bulletin
officiel, BOI-TVA-LIQ-30-10-2020131018)
La propolis, dans le cas où
cette dernière est définie
comme additif au sens des
« [produits] d'origine naturelle,
utilisés
séparément
ou
mélangés
entre
eux
qui
constituent des aliments par
nature utilisables en l'état pour
la
nourriture
humaine… »
(Bulletin officiel, BOI-TVA-LIQ30-10-20-20131018)
finale du produit : si le produit
est revendu comme non
transformé le taux applicable
est celui du produit initial non
transformé, par contre la vente
en vu d’une transformation
emporte l’application du taux du
produit final transformé. Ce
problème a été rapporté
concernant la vente de miel à
l’industrie.
Les
exemples
cités
par
l’administration
fiscale
concernent
d’autres
productions : les huiles vendues
à destination de l’alimentation
sont au taux de 5.5% alors que
la vente en vue de production
d’agrocarburant
doit
être
facturée au taux normal de 20%
(Bulletin officiel, BOI-TVA-LIQ30-10-20-20131018)
Bénéficiant du taux
réduit intermédiaire
de 10%
Dernier point touchant au
problème propre au taux
applicable dans le cadre de
l’activité
d’apiculteurpollinisateur. En dernier recours
ce taux devrait dépendre de la
définition fiscale retenue de
l’activité de pollinisation. Il a été
souvent rapporté qu’on lui
opposait
la
définition
de
« travail à façon ».
A défaut de plus d’éléments
législatifs ou jurisprudentiels
encadrant
le
service
de
pollinisation, il est d’après nos
informations
d’usage
que
l’administration fiscale qui a eu
à se prononcer a opté pour la
définition
de
l’activité
d’apiculteur
pollinisateur
comme prestataire de service
(en précisant dans certains cas
qu’il s’agissait de location
d’animaux). Il lui a donc été
appliquée un taux de tva normal
(20% à ce jour). Quant au
« travail à façon » qui a pu lui
être opposée (et qui permettrait
de bénéficier du taux réduit à
5.5%) il n’a semble-t-il jamais
été retenu par l’administration
pour
cette
activité.
Les
Les produits d’origine apicoles
suivant
non
destinés
à
l’alimentation humaine et non
transformés au sens de 278 bis
3° du CGI
La cire
Les
cellules
royales
(catégorie des animaux vivants
selon Bulletin officiel, BOI-TVALIQ-30-10-20-20131018)
Les essaims (catégorie des
animaux vivants selon Bulletin
officiel, BOI-TVA-LIQ-30-10-2020131018)
Les reines (catégorie des
animaux vivants selon Bulletin
officiel, BOI-TVA-LIQ-30-10-2020131018)
Les ventes à
destination de
l’industrie de
transformation
L’application du taux est définie
par
les
textes
comme
dépendante de la destination
N°30
avril 2014
Activité de
pollinisation
19
Outils réglementaires
arguments opposés étant en
général basés sur le fait d’une
participation
indirecte
de
l’apiculteur dans l’acte de
pollinisation et que l’activité ne
vise pas à transformer un
produit.
Encadré notamment par les
articles 278 bis 3° et 256 IV 1°
du CGI, le travail à façon est
défini comme l’ensemble des
opérations «qui correspondent
à la remise de l’ouvrage d’un
bien meuble que le prestataire
a fabriqué ou assemblé au
moyen de matières ou d’objets
que le client lui a confiées à
cette fin, que l’entrepreneur ait
fourni ou non une partie des
matériaux
utilisés ».
Les
produits finaux ne devant pas
perdre « le caractère de
produits
agricoles
non
transformés au sens de l’article
278 bis, 3° du CGI ». Dans le
TVA à
appliquer
Produits
Miel, pollen, GR…
5,5%
Miel à destination de l’industrie
transformation (destiné à l’alimentation…)
de
5,5 - 20%*
Produits transformés (confiserie… )
20%
Cire brute
10%
Cire gaufrée
20%
Nourrissement
10%
Prestation de service de pollinisation
20%
* taux variable suivant destination finale
cadre des services agricoles on
y trouve
les
vendanges,
l’ensilage, le ramassage du
maïs…
des impôts du département
dont vous dépendez
David CASTEX
Nous
vous
conseillons
fortement en cas de doute sur
le taux de TVA à appliquer de
prendre contact avec le service
Focus Technique
LA
FILIERE
ELEVAGE VUE PAR
LES ELEVEURS DE
MIDI-PYRENEES
Cette étude a été réalisée de
juin à septembre 2013 par Anna
Essex dans le cadre d’un stage
de cesure de l’ENSAT. Les
résultats
ci-dessous
représentent l’aboutissement de
son travail.
Dans un contexte de pertes de
cheptel de plus en plus
inquiétant, les éleveurs de
reines et d’essaims ne sont pas
assez nombreux pour répondre
favorablement à la demande
actuelle. Par ailleurs, il n’est
pas rare de voir des apiculteurs
ne sachant pas quel éleveur
contacter au moment de
renouveler leur cheptel à cause
d’un manque d’informations et
de communications entre les 2
métiers.
Ayant la volonté de répondre à
cette problématique, l’ADAM a
réalisé un audit de la filière
élevage de la région MidiPyrénées dans le but de mieux
comprendre son organisation
ainsi que d’en connaître les
points forts et les points faibles.
L’enquête s’est étendue sur 13
exploitations apicoles de la
région.
Résultats de
l’enquête
La filière élevage et les
éleveurs de Midi-Pyrénées
LES
ÉLEVEURS
DE
MIDIPYRÉNÉES
Parmi
les
13
éleveurs
rencontrés en Midi-Pyrénées,
N°30
avril 2014
deux catégories se sont
distinguées en fonction de la
place de l’atelier élevage dans
l’exploitation et des objectifs de
l’apiculteur :

« Les
éleveursspécialisés » : Ce sont 8
apiculteurs spécialisés dans
l’élevage et dont le chiffre
d’affaire est essentiellement lié
à cette activité.
Attirés par la sélection et la
génétique,
ils
se
sont
généralement installés avec
l’idée d’améliorer la qualité de
l’abeille française.
Ils offrent une diversité de
produits allant des cellules
royales aux essaims sur cadres
en passant par des reines
vierges et fécondées.

« Les
éleveurssecondaires » : Ce sont 5
apiculteurs
pour
lesquels
l’élevage est secondaire et vient
20
Focus Technique
généralement en complément
d’une production de miel ou de
gelée royale.
Ils ont mis en place leur atelier
d’élevage en vendant dans un
premier temps le surplus
d’essaims fabriqués chaque
année. Certains ont ensuite
développé cette activité qui
peut aller jusqu’à représenter
près de 50% du chiffre d’affaire.
Ces
éleveurs
proposent
essentiellement des essaims
sur cadres et quelques reines
fécondées. 3 de ces 5
apiculteurs exercent sous la
mention
« Agriculture
Biologique » (AB).
Avant de mettre en place leur
atelier d’élevage, tous avaient
bénéficié d’au moins une
formation
chez
plusieurs
éleveurs aguerris. Les plus
expérimentés ont été ouvriers,
eux-mêmes
apiculteurs
ou
encore sont issus d’une famille
apicole. Pour résumer, aucun
éleveur ne s’est installé avant
d’avoir les bases techniques
jugées nécessaires.
LES
EXPLOITATIONS,
ACTIVITÉS
LES
Les structures ont été mises en
place récemment : 7 éleveurs
se sont installés après 2010, et
3 après 2000.
De leur propre point de vue, 3
éleveurs estiment être en phase
d’installation, 4 se voient en
phase d’expansion et les 6
derniers ont déclaré être en
phase de croisière depuis
plusieurs années déjà.
Chez les apiculteurs pour qui
l’élevage est l’activité principale,
tous estiment faire un travail de
la
multiplication.
Cinq,
« touchent à la sélection »
activité qu’ils souhaiteraient voir
se développer en France par la
mise en place de structures
spécialisées à l’instar du
CESAM ou autre.
Les élevages de la région
LES RACES, LES TAILLES DE
CHEPTEL
L’abeille type Frère Adam est
de loin la plus utilisée par les
éleveurs de Midi-Pyrénées : sur
les 13 rencontrés, 10 travaillent
essentiellement
avec cette
abeille. Certains laissent les
lignées
évoluer
librement
essayant
de
garder
une
certaine diversité propre à la
région, d’autre saturent leur
secteur avec leurs propres
mâles dans le but de mieux
orienter les accouplements des
nouvelles reines.
Chez beaucoup d’éleveurs, on
retrouve aussi d’autres types
d’abeilles comme l’abeille noire,
la caucasienne, la carnica ou
encore la triple-hybride.
LES
PRODUITS
COMMERCIALISÉS
D’ÉLEVAGE
Les éleveurs de Midi-Pyrénées
proposent une diversité de
produits d’élevage : des cellules
royales, des reines vierges ou
fécondées,
des
reines
inséminées artificiellement ainsi
que des essaims hivernés, des
essaims de l’année ou des
paquets d’abeilles (voir tableau
).
Produits
Nombre
éleveurs
concernés
sur les 13
Fourchette du
nombre de
ventes
Nombre
total de
produits
vendus
Prix de
vente
moyen HT
Modalités de
vente
Périodes des
ventes
Cellules
Royales
5
[100 ; 1800]
~3 400
5 €*
Sur place
avril à juillet
Reines
Vierges
5
[300 ; 1000]
~1 600
6,8 €*
Reines
Fécondées
7
[100 ; >4000]
~6 000
25,6 €*
Reines IA
3
[4 ; 30]
~40
236 €*
Expédition
postale express
En été
Essaims
hivernés
10
[30 ; 250]
~1 000
101 €*
Sur place
mars à mai
Essaims
de l’année
11
[30 ; 250]
~700
98 €*
Sur place
mai à juillet
Sur place
Expédition
postale
Sur place
Expédition
postale
avril à
septembre
mi-avril à fin
septembre
* : moyennes calculées sur tous les éleveurs avec une fourchette large.
La plupart des essaims sont
vendus sur 3 ou 5 cadres
Dadant, avec 3 cadres de
couvain.
Pour
tous
les
produits
proposés, 6 éleveurs appliquent
des tarifs dégressifs, privilégiant
les apiculteurs professionnels
qui passent plus facilement de
grosses commandes. Certains
éleveurs ont des minima de
commandes d’essaims.
21
N°30
avril 2014
Focus Technique
La dynamique des
élevages de Midi-Pyrénées
LA CLIENTÈLE DES ÉLEVEURS
Comme il était prévisible, aucun
éleveur n’a de problème pour
écouler sa production, c’est
même
plus
généralement
l’inverse qui se passe : il y a
plus de demandes que d’offres,
notamment en ce qui concerne
les essaims.
Sur les 13 éleveurs, tous
déclarent que le bouche-àoreille est amplement suffisant
pour faire connaître leur travail,
pour 3 d’entre eux il est
d’ailleurs le seul moyen de
communication. Les autres sont
en plus répertoriés dans
l’annuaire de l’ANERCEA et 4
ont été jusqu’à créer un site
internet.
3 éleveurs ont choisi de ne
travailler
qu’avec
des
apiculteurs professionnels :
ceux-ci
effectuent
des
commandes souvent 10 fois
plus importantes, ce qui facilite
la logistique.
Les 10 autres éleveurs ont une
clientèle
composée
de
professionnels et d’amateurs. Il
est notable que les apiculteurs
amateurs achètent surtout des
essaims alors qu’une partie des
apiculteurs
professionnels
peuvent acheter aussi bien des
essaims que des reines.
La clientèle de 9 éleveurs est
uniquement localisée en MidiPyrénées : la proximité permet
de faciliter les échanges
notamment au moment de la
livraison.
Les
4
autres
expédient leurs reines dans la
France
entière
mais
les
essaims restent généralement
vendus dans la région pour
faciliter la réception (les clients
doivent se déplacer chez
l’éleveur pour venir chercher les
essaims).
LES VENTES ANNUELLES
Tous les éleveurs ont été
d’accord pour dire qu’ils ont
produit
beaucoup
moins
d’essaims qu’ils n’ont eu de
demandes cette année. Tous
estiment qu’ils auraient pu
vendre au moins 2 fois plus
d’essaims tant les commandes
ont afflué.
Ce qui n’a pas été le cas pour
les reines, dont la production
est plus simple. Les éleveurs
n’ont pas été en sousproduction et ont donc répondu
favorablement à toutes les
commandes.
Afin de remédier à ce problème
de sous-production d’essaims,
les éleveurs qui s’estiment en
phase
d’installation
ou
d’expansion
prévoient
d’augmenter considérablement
leur cheptel dans les 3
prochaines années, ce qui
permettra
par
la
suite
d’augmenter le nombre de
ventes d’essaims.
Les 6 éleveurs en phase de
croisière n’envisagent pas de
solution
individuelle
pour
remédier à cela : ils estiment
être arrivés au maximum de
leur
productivité.
Un
agrandissement
nécessiterait
de la main-d’œuvre ce qui ne
fait généralement pas parti de
leurs finalités.
Par ailleurs, 3 d’entre eux ne
souhaitent plus faire d’essaims
du tout ; cette production
demande une grosse charge de
travail
mal
valorisée.
Ils
préfèrent donc se consacrer à
la production de reines.
Pour développer la production,
la première idée venant à
l’esprit est d’augmenter le
nombre d’éleveurs ; une partie
du questionnaire était donc
consacrée
aux
contraintes
rencontrées lors de l’installation
et aux solutions envisagées.
L’installation :
contraintes et
conseils
L’installation de nouveaux
éleveurs
LES
ENJEUX
AVANT
L’INSTALLATION
Les « éleveurs-spécialisés » ne
sont pas devenus éleveurs par
hasard. Ils ont tous mentionné
leur goût pour la sélection et
l’amélioration génétique. Ils
déclarent s’être installés en tant
qu’éleveur par passion.
Les « éleveurs-secondaires »
ont généralement commencé
par la production de miel et se
sont lancés dans l’élevage dans
un deuxième temps. Cette
activité leur permet un autorenouvellement du cheptel et
leur apporte une source de
revenus
supplémentaires
puisqu’ils vendent le surplus
d’essaims produits.
Tous ont été d’accord pour dire
qu’un point les a encouragés
lors de l’installation : il existe
une forte demande du marché,
ce qui assure une activité
rentable dès la première année
et donc un retour en trésorerie
rapide
malgré
des
investissements importants au
départ.
D’après les 13 éleveurs,
l’élevage est la plus technique
de toutes les activités apicoles
et demande donc de solides
bases théoriques et pratiques.
Selon eux, il est impossible de
s’installer sans connaître le
cycle biologique de la reine,
sans être capable de distinguer
une colonie de qualité d’une
mauvaise, sans savoir greffer et
bien d’autres choses encore.
Par conséquent, avant de
s’établir, tous les éleveurs
avaient
au minimum fait
plusieurs
formations
chez
22
N°30
avril 2014
Focus Technique
divers professionnels. Pour les
plus expérimentés, ils sont
issus de familles d’apiculteurs
ou bien l’ont été eux-mêmes
avant.
D’autres qualités
semblent
indispensables dans ce métier :
il faut être organisé et rigoureux
tout en se montrant flexible et
surtout il faut savoir s’adapter
car les aléas sont nombreux et
récurrents.
LES CONTRAINTES LORS DE
L’INSTALLATION
La principale contrainte au
moment de l’installation est
financière : bien que les frais
restent moins élevés que lors
d’une installation en tant que
producteur de miel, il faut
compter un investissement de
50 000€ en moyenne pour
l’achat du matériel (ruches,
ruchettes, nuclei…) et des
essaims. Généralement ces
frais sont remboursés en partie
par les aides et subventions
mais il faut tout de même être
en mesure de les avancer au
départ. Par la suite, les
principaux postes de dépenses
sont l’achat du sirop, des
cadres et de la cire.
Certains
éleveurs
ont
mentionné la difficulté de
trouver un bâtiment bien isolé et
assez grand pour pouvoir
stocker le matériel et y exercer
une activité.
D’un point de vue technique,
deux
difficultés
se
sont
montrées
récurrentes
au
moment de l’installation des
éleveurs.
Tout
d’abord
l’approvisionnement génétique
de départ : il semble difficile de
trouver des souches dont la
qualité est garantie et de savoir
quels
caractères
sont
à
privilégier (douceur, hygiène
… ?). Une partie des éleveurs a
jugé les souches étrangères
plus
intéressantes
et
diversifiées que les françaises.
L’autre
difficulté
technique
souvent relatée est de réussir à
bien organiser son travail :
trouver son propre rythme et
élaborer un planning efficace,
est une étape qui demande du
temps, de la réflexion et une
bonne
connaissance
de
l’enchaînement des miellées
locales.
L’APPUI D’UN RÉSEAU
Après
adhésion
à
des
structures comme l’ANERCEA
(Association Nationale des
Eleveurs de Reines et des
Centres d’Elevages Apicoles)
ou l’ADAM, des éleveurs ont pu
bénéficier
d’un
accompagnement
de
techniciens spécialisés. Ces
adhésions
leur
permettent
également
de
rencontrer
d’autres éleveurs et d’ainsi
profiter de leur expérience et de
leurs conseils. Les bulletins Info
Reines publiés trimestriellement
par l’ANERCEA sont également
bénéfiques.
Les contraintes au
quotidien
LIÉES À LA VENTE
A l’unanimité, les éleveurs
apprécient les échanges qu’ils
entretiennent avec leurs clients
apiculteurs mais il existe tout de
même
quelques
zones
sombres.
Tout d’abord, certains éleveurs
regrettent que cette relation
reste parfois trop dans le
domaine du commercial : ils
souhaiteraient plus de retours
sur la qualité de leur production
ce qui leur permettrait de
sélectionner
les meilleures
souches et d’améliorer leur
génétique.
D’autres déclarent subir une
forte pression durant la haute
saison : certains clients peuvent
se montrer très insistants
lorsqu’ils s’inquiètent de ne pas
avoir
un
cheptel
assez
développé pour assurer les
futures miellées. Ils ont par
ailleurs tendance à oublier que
les éleveurs souffrent eux aussi
des aléas climatiques, des
pertes de cheptel et que par
conséquent ils ne sont pas
toujours à même de pouvoir
répondre aux besoins en temps
voulu.
Les éleveurs interrogés sont
d’accord : il y a trop de
demandes et
pas assez
d’éleveurs, ou d’élevages dans
les exploitations.
Le
matériel
n’est
pas
contraignant à condition de bien
le choisir : la grande majorité
des apiculteurs de
MidiPyrénées travaillent avec des
ruches de type Dadant avec
cadre droit, il est donc plus que
conseillé d’acheter ce modèle
dès l’installation, cela permet
d’éviter les adaptations de
matériel par la suite qui
demandent encore d’autres
investissements.
La gestion des commandes
n’est pas non plus une
contrainte à condition de faire
preuve de rigueur. La plupart
des éleveurs s’organisent par
un système de liste d’attente et
rappellent
eux-mêmes
les
apiculteurs
quand
leurs
commandes sont prêtes, cela
simplifie
réellement
la
logistique.
ENVIRONNEMENTALES
Comme pour tout système
apicole la météo est une
contrainte : quand il fait froid les
abeilles ne butinent pas, quand
il pleut les reines ne sont pas
fécondées ... Par ailleurs, les
commandes sont également
très influencées par les aléas
climatiques : « tout le monde
veut des reines quand il fait
beau mais lorsque le temps est
moche, il n’y a plus aucune
23
N°30
avril 2014
Focus Technique
demande, il faut donc s’adapter
encore une fois ».
Pour les éleveurs, le milieu
environnant est problématique
si les cultures à proximité sont
fortement
traitées
aux
pesticides. En effet, cela peut
engendrer une baisse de
fécondité des mâles, par
conséquent les reines sont
moins bien fécondées et donc
pondent moins longtemps et
moins bien. Les éleveurs
estiment
donc
qu’un
environnement sain est un réel
gage de qualité des reines
produites.
SANITAIRES
Les éleveurs estiment que le
varroa est bien maîtrisé grâce
aux traitements, il ne pose pas
de
problèmes
importants.
Vespa Velutina n’est pas non
plus une contrainte pour le
moment mais les éleveurs
restent très vigilants car le
frelon s’attaque plus volontiers
aux petites colonies comme les
nuclei, surtout en fin de saison
lors de la production d’essaims
tardifs.
LIÉES À LA GESTION DU CHEPTEL
Le point le plus délicat à gérer
en
ce
qui
concerne
l’approvisionnement du matériel
biologique. Il est nécessaire de
trouver
des
souches
convenables puisqu’en France
la sélection n’est pas encore
développée : il y a un manque
de souches de qualité et surtout
un manque de diversité. Pour
pallier cela, une bonne partie
des éleveurs se fournissent à
l’étranger,
notamment
à
Chypre, en Sicile et en
Allemagne.
La conduite des colonies au
quotidien
n’est
pas
contraignante en soi mais
demande
beaucoup
d’organisation et de rigueur car
l’élevage est une activité très
technique.
En moyenne, les éleveurs ne
connaissent pas une forte
mortalité hivernale puisqu’elle
est de l’ordre de 5 à 15%. En
revanche, 8 éleveurs ont connu
au moins une année difficile
avec 40% de perte, donc même
si ce n’est pas un problème
récurrent, c’est chaque année
une source de stress.
La filière, le réseau :
solutions pour
l’amélioration
La filière élevage vue par
les éleveurs
LA PLACE DES ÉLEVEURS EN
APICULTURE
Le nombre d’éleveurs en
France est restreint, donc tous
se
connaissent
et
sont
directement ou indirectement
en contact grâce à divers
projets collectifs. Les groupes
les plus cités sont l’ANERCEA
au niveau national, le CESAM
en Midi-Pyrénées
D’après les éleveurs interrogés,
leur place au sein de la filière
est
« malheureusement
essentielle », surtout dans le
contexte actuel de pertes de
cheptel de plus en plus
conséquentes.
Cependant, la plupart regrette
d’occuper actuellement plus
une place de multiplicateurs
que de sélectionneurs : leur rôle
ne devrait pas être celui de
fournisseurs de reines et
d’essaims
mais
surtout
d’améliorateurs de l’abeille
française.
Selon les éleveurs, il ne faut
pas aller vers une dissociation
des
filières
élevage
et
production de miel. Il faudrait au
contraire
qu’un
maximum
d’apiculteurs mène en parallèle
une
activité
d’élevage
permettant
d’assurer
le
renouvellement de leur propre
cheptel. D’après les « éleveurssecondaires », qui ont donc
comme activité principale la
production de miel, il est tout à
fait envisageable d’installer un
atelier
d’élevage
dans
l’exploitation si le nombre de
ruches est inférieur à 800. Ce
type de structuration permettrait
de ramener un équilibre entre
l’offre et la demande.
LA PLACE DES PROGRAMMES DE
SÉLECTION EN ÉLEVAGE
Actuellement, la place des
programmes de sélection est
faible voire inexistante en
France. Ce type de projet
mériterait d’être développé
jusqu’à atteindre une place
assez
importante
pour
permettre aux apiculteurs de
bénéficier
de
souches
françaises de qualité : des
abeilles adaptées à chaque
région, plus productives et plus
résistantes
aux
différentes
maladies. Certains éleveurs ont
bien insisté sur le fait que ce
type de structure doit rester
public de façon à ce que à ce
que tous les apiculteurs ou
éleveurs puissent y avoir accès
et puissent avoir un droit de
regard
sur
les
critères
sélectionnés.
Propositions de solutions
pour faire évoluer la filière
METTRE EN PLACE UN RÉSEAU
DE
PARRAINAGES
FORMATIONS
ET
DE
Pour inciter de nouveaux
éleveurs à s’installer il leur
faudrait un accès simplifié aux
formations car, comme il a été
dit précédemment, il n’est pas
possible de commencer un
élevage sans maîtriser un
minimum la pratique.
D’après
les
personnes
interrogées, la formation idéale
se compose de plusieurs
stages de quelques semaines
24
N°30
avril 2014
Focus Technique
chez différents éleveurs : « il
faut diversifier les approches et
les connaissances pour pouvoir
trouver
sa
propre
organisation ».
Il
serait
intéressant aussi de mettre en
place un suivi pour que les
nouveaux installés ne se
sentent pas isolés par la suite.
Pour faciliter la mise en place
de ce réseau, des éleveurs ont
proposé de créer une sorte de
« bourse aux stagiaires » : un
site
internet
de
petites
annonces faisant apparaître les
demandes et les offres de
stages.
AIDES
FINANCIÈREMENT
NOUVEAUX
ÉLEVEURS
S’INSTALLER
LES
À
Les apiculteurs qui ont une
activité orientée vers l’élevage
peuvent bénéficier des mêmes
aides que ceux qui s’orientent
vers la production de miel.
Il faut généralement être en
mesure d’investir 50 000€, ce
qui n’est pas toujours évident.
Certains ont donc émis l’idée
d’un projet d’aide à l’installation
des éleveurs par la filière
apicole. Pour cela, ils proposent
la mise en place d’une
trésorerie commune d’aide, une
sorte de capital permettant de
prêter des fonds à taux zéro
aux
nouveaux
installés.
D’autres
idées
se
sont
orientées vers un système de
location ou d’achat de matériel
pour des éleveurs remboursant
mensuellement par la suite,
toujours à taux zéro.
METTRE EN PLACE UN RÉSEAU
DE TECHNICIENS
La mise en place de projets
collectifs ralliant apiculteurs et
éleveurs a été plusieurs fois
suggérée. Même si les avis
sont multiples et variés, tous les
éleveurs interrogés ont été
d’accord pour exprimer la
nécessité d’avoir un technicienencadrant.
L’idée principale est la mise en
place
d’un
réseau
d’accompagnement animé par
un technicien expérimenté,
capable à la fois de conseiller
les éleveurs inexpérimentés
mais aussi de les orienter et de
les seconder occasionnellement
durant la haute saison.
Propositions de solutions
pour améliorer l’offre
Pour faire évoluer l’offre
régionale, il existe 2 axes de
réflexion :
Augmenter
le
nombre
d’éleveurs et d’élevage pour
l’auto-renouvellement ;
Augmenter la productivité des
petits éleveurs.
MIEUX VALORISER L’ACTIVITÉ :
ÉTUDE DE MARCHÉ
Selon les éleveurs, les essaims
ne sont pas vendus à un prix
valorisant l’activité : ceux-ci ne
reflètent pas bien les coûts de
production et encore moins le
temps de travail fourni.
Pour inciter de nouveaux
éleveurs à s’installer, il faudrait
dans un premier temps être en
mesure de leur assurer que
l’élevage peut être aussi
rentable que la production de
miel.
Pour cela, plusieurs éleveurs
souhaiteraient qu’une étude de
marché soit mise en place avec
un objectif de valorisation des
prix de vente des produits
d’élevage et par conséquent de
valorisation
de
l’activité
d’élevage.
Certains ont émis l’idée que
l’élaboration
d’une
charte
garantissant les souches, la
provenance et la qualité des
reines ou essaims pourrait
permettre de justifier une
augmentation des prix. Ils
proposent de certifier le produit
pour en obtenir un prix correct.
AIDER LES APICULTEURS À FAIRE
DE L’ÉLEVAGE
Le point essentiel à développer
selon tous les éleveurs est la
mise en place d’un atelier
d’élevage chez les apiculteurs
afin qu’ils puissent assurer euxmêmes
le
renouvellement
annuel de leur cheptel.
Bien évidemment, les éleveurs
gardent à l’esprit que cette
proposition
ne
fera
pas
l’unanimité, qu’il y aura des
apiculteurs
reticents
car
intéressés seulement par la
production
de
miel.
En
revanche ils affirment que
même si une petite partie arrive
à
assurer
son
propre
renouvellement, cela permettra
forcément de tendre vers un
équilibre offre/demande en
Midi-Pyrénées. Les éleveurs
seront alors plus en mesure de
se consacrer à la sélection et
d’améliorer et diversifier les
souches françaises.
Pour que cette idée soit
réalisée, les éleveurs suggèrent
dans un premier temps de
dispenser des stages et des
formations dans des centres
comme le CESAM. Dans un
second
temps,
un
accompagnement
par
un
technicien, notamment durant la
haute saison, permettrait de
mieux garantir la réussite de
l’activité, surtout la première
année.
AIDER LES APICULTEURS À MIEUX
EXPLOITER
D’ÉLEVAGE
LES
PRODUITS
Pour les producteurs de miel
n’ayant pas le désir de
diversifier leurs activités, les
éleveurs rencontrés proposent
une
alternative.
Beaucoup
d’apiculteurs ne veulent acheter
que des essaims car ils ne
savent pas utiliser les autres
produits d’élevage. L’idée ici est
donc de leur apprendre à
insérer une reine vierge, une
25
N°30
avril 2014
Focus Technique
cellule royale… Le but serait de
diriger les commandes vers
d’autres produits que les
essaims
qui
demandent
beaucoup de travail et dont la
production est limitée dans le
temps.
DÉVELOPPER
LA
COMMUNICATION
ENTRE
ÉLEVEURS ET APICULTEURS
Il est ressorti de toutes les
entrevues qu’il existe un point
essentiel à développer : la
communication. En effet, il
n’existe aucune plateforme
permettant
de
répertorier
l’ensemble des éleveurs de
Midi-Pyrénées ainsi que les
produits qu’ils proposent.
Il serait intéressant de mettre
en place un support permettant
de rapidement faire le tour des
éleveurs de la région grâce à
un
système
de
fichestechniques pour chacun d’eux.
Sur
cette
fiche
de
renseignements
seraient
visibles : les coordonnées de
l’éleveur
et
sa
localité,
l’ensemble de sa production,
les prix qu’il exerce, ses
modalités de livraison et pour
finir l’origine de ses souches.
Les éleveurs ont surtout parlé
d’utiliser Internet car c’est un
support
favorisant
des
interactions plus directes entre
éleveurs
et
apiculteurs.
L’avantage étant de pouvoir
échanger
instantanément,
notamment avec la mise en
place d’un forum de questionsréponses ou encore des pages
« petites-annonces » avec les
dernières offres et demandes
d’essaims, de reines et de
cellules royales.
Pour finir, beaucoup d’éleveurs
ont exprimé le regret de ne pas
avoir de retour de la part des
apiculteurs. ;
ce qui leur
permettrait
d’améliorer
la
qualité de leurs productions.
Les
« fiches-éleveurs »
pourraient donc également
contenir une rubrique « livre
d’or » laissant l’opportunité aux
apiculteurs de donner leur avis
de façon simple et directe.
La place des éleveurs est donc
essentielle en apiculture mais
pour l’instant l’activité de
multiplication prend toute la
place tant la demande est forte.
Cela laisse peu de temps aux
éleveurs pour travailler à la
sélection et à l’amélioration
génétique.
Alors que la solution la plus
évidente pour des personnes
extérieures à la filière serait
d’augmenter
le
nombre
d’éleveurs dans la région, celle
évoquée principalement par les
éleveurs est la mise en place
d’un atelier d’élevage chez un
maximum d’apiculteurs pour
qu’ils assurent eux même une
part de leur renouvellement.
Un meilleur accompagnement
et plus de communication entre
les éleveurs et leur clientèle
permettrait d’améliorer la filière
en tout point : plus de conseils
en élevage pour les apiculteurs
et des retours instructifs du
cheptel vendu par les éleveurs
afin d’améliorer leurs souches.
Conclusion
Il existe deux sortes d’éleveurs
en Midi-Pyrénées, ceux dont
l’élevage est l’activité principale
et ceux pour qui c’est une
activité
secondaire.
Les
premiers ont plus vocation à
vendre des reines fécondées et
des essaims en très grand
nombre quand les autres
produisent surtout des essaims
pour leur propre renouvellement
en
premier
lieu,
et
commercialisent le surplus.
Ces
deux
catégories
se
complètent donc plutôt bien,
offrant une belle diversité de
produits d’élevage. Cependant,
les quantités sont trop faibles
pour pallier les pertes de
cheptel à la sortie de l’hiver.
En ce qui concerne les étapes
essentielles avant l’installation
en tant que nouvel éleveur,
deux points clefs ont été mis en
exergue :
Un éleveur doit avant tout
s’installer par passion, il est
indispensable
d’avoir
de
bonnes
connaissances
théoriques et pratiques avant
de commencer, enfin il faut être
rigoureux et organisé ;
L’installation demande un
certain
investissement
monétaire mais il faut bien
savoir qu’il existe des aides et
que le retour sur investissement
peut se faire rapidement.
Pour finir, en ce qui concerne
l’amélioration de l’offre en
reines et en essaims, les idées
ont été relativement semblables
d’un éleveur à l’autre :
L’idée principalement évoquée
par les éleveurs et qui
permettrait de resserrer l’écart
entre l’offre et la demande
serait d’inciter un maximum
d’apiculteurs à mettre en place
un atelier d’élevage au sein de
leurs exploitations permettant
d’assurer le renouvellement de
leurs cheptels.
La
deuxième
proposition
souvent évoquée concerne une
amélioration
de
la
communication
entre
les
éleveurs et leur clientèle via la
création d’un site internet
consistant en un annuaire
recensant tous les éleveurs et
donnant
de
nombreuses
indications sur leurs produits,
leurs tarifs et bien d’autres.
Anna ESSEX
26
N°30
avril 2014
27
Infos du réseau
JOURNEES ADA
FRANCE
Les 20-21-22 janvier 2014 ont
eu lieu les journées ADA
France.
Elles ont été l’occasion de :
Faire le point sur le travail
d’ADA France depuis sa
création
Détailler les actions des ADA
Echanger
sur
les
problématiques de financement
Définir les collaborations
entre ADA France et les ADAs
et l’organisation du réseau
Discuter des groupes de
travail attendus par les ADA
pour être accompagné sur la
JOURNEES DE LA
RECHERCHE
APICOLE
L’ITSAP-institut de l’abeille, a
organisé pour la deuxième fois
les journées de la recherche
apicole les 5 et 6 février 2014.
Des chercheurs de l’INRA, du
CNRS et de l’ACTA ainsi que
mise en place des actions, la
création d’outil mais aussi pour
échanger sur les problèmes
rencontrés et mutualiser le
travail.
Travailler sur la réussite des
installations en apiculture, les
actions à mettre en œuvre pour
y arriver et le statut à
rechercher pour proposer des
parrainages efficaces
Elles ont également permis
d’organiser une journée ouverte
à
tous,
consacrée
à
l’installation :
Parcours à l’installation
Etat des lieux de la formation
apicole
Utilisation
du
concept
« espace-tests »
les ingénieurs de l’ITSAP, ont
présenté les résultats de leurs
recherches sur les thématiques
des pesticides, de la qualité des
reines et des mâles, la qualité
des pollens, les dispositifs de
surveillance des colonies.
La synthèse de ce colloque, est
au prix de 15 € (frais de port
offerts). Commandez à :
Dispositif d’accompagnement
et suivi des installations par une
ADA
Quelle synergie entre chambre
d’agriculture et ADA ?
Témoignages d’une installation
réussie et d’une installation
manquée
Accompagnement
hors
parcours aidé
Cette journée s’est terminée par
une table ronde : Comment
poursuivre l’accompagnement
après l’installation afin de
soutenir les exploitations dans
leurs premières années ?
Virginie BRITTEN
[email protected]
ITSAP - Institut de l'abeille, 149, rue
de Bercy, 75595 Paris cedex 12
Tel. 01 40 04 50 29 –
Fax. 01 40 04 51 48
Voir également :
http://www.itsap.asso.fr/publication/
apiculture%20thematiques.php
Virginie BRITTEN
Outils techniques disponibles
Registres d’élevage (prenant en compte les obligations de la MAE
apicole) disponibles à l’ADAM au prix de 5 euros HT (+frais
d’envoi).
Guide à l'installation en apiculture en vente à l'ADAM au prix de 35
€ TTC (+ frais d'envoi).
ADAM
BP 82 256 – 31322 Castanet Tolosan cedex /
05.61.75.47.36 / [email protected]
Rédacteur en chef / Mise en page : V. BRITTEN
Comité de rédaction : G. BATY, M. GUILLAUMON, A. KNEUR-DIDIER
Bureau de l’ADAM : Président : Christophe ETIENNE, Vice-présidents : Anne K'NEUR-DIDIER -Denis SAPENE,
Secrétaire : Nicolas GOT-BRIA, Vice-Secrétaire ; Jean-Paul DOUREL, Trésorier : Philippe BERGOUGNAN
L'équipe : Virginie BRITTEN (ingénieur) ; David CASTEX (assistant) ; Clément GARCIN (Technicien)
28