Bulletin des médecins suisses 38/2014

Download Report

Transcript Bulletin des médecins suisses 38/2014

Bulletin des médecins suisses
Bollet tino dei medici svizzeri
38
17. 9. 2014
Schweizerische Är z tezeitung
Editorial
1399
L’évaluation de la capacité de travail est et doit rester
une compétence des médecins!
FMH
14 01
La répartition des tâches entre médecins
et praticiens du droit
Tribune: inter view à propos de «Er fahrungsMedizinisches Register»1429
«Der Dschungel hat sich in den letzten Jahren
zu einer Naturwiese entwickelt»
Horizons
14 35
Humanité et sérieux dans le quotidien
d’une généraliste
«Et encore…» par Erhard Taverna
Médecine des peluches
Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch
Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch
Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services
14 36
SOMMAIRE
FMH
Courrier / Communications
Editorial
1399 L’évaluation de la capacité de travail
est et doit rester une compétence
des médecins!
Peter Wiedersheim
1411 A propos de la votation sur la caisse
publique
Droit
1401 La répartition des tâches entre médecins
et praticiens du droit
Renato Marelli, Hanspeter Kuhn
En vertu d’un arrêt du Tribunal fédéral, le médecin peut
1412 Courrier au BMS
1414 Communications
FMH Services
1415 Neutrale Praxisbewertung
poser le diagnostic mais n’a pas la compétence d’évaluer l’incapacité de travail. Le président de la Société
1416 Berufshaftpflichtversicherung
suisse de psychiatrie d’assurance et le responsable du
Service juridique de la FMH prennent position en vue
1417 Zahlungseingang pünktlich
de clarifier la situation.
1418 Emplois et cabinets médicaux
Chambre médicale
1404 Chambre médicale ordinaire
Jeudi, 30 octobre 2014
1405 Nouvelles du corps médical
Organisations du corps médical
Tribune
Interview
1429 «Der Dschungel hat sich in den letzten
Jahren zu einer Naturwiese entwickelt»
Bruno Kesseli
Ce fut un acte pionnier: il y a 15 ans, Silva Keberle a créé
SSMI
1406 Interactions médicamenteuses
Anne B. Taegtmeyer
le «Registre de Médecine Empirique (RME)» dans le but
de protéger les patients et leur offrir une plus grande
transparence dans la «jungle» des offres dans ce do-
Les patients qui prennent simultanément
maine. Nous l’avons interviewé à l’occasion de cet anni-
plusieurs médicaments courent le risque
versaire.
d’être soumis à des interactions et à des
effets secondaires non souhaités. Un tableau cite les interactions les plus fréquentes et donne des conseils pratiques
sur la manière de les éviter.
Autres groupements et institutions
Swissmedic
1408 Qu’est-ce qu’une bonne annonce
de pharmacovigilance?
Rudolf Stoller, Karoline Mathys,
Martina Schäublin, Christoph Küng
En octobre, Swissmedic introduira son Système électronique de vigilance (ElViS) qui permettra d’annoncer en
ligne les effets indésirables présumés de médicaments.
Cet article énumère quelles annonces sont particulièrement importantes pour garantir la sécurité des médicaments.
1433 Spectrum
SOMMAIRE
Horizons
Et encore…
Sous un autre angle
1434 Akkubohrer
Fritz Ramseier, Lukas Frehner
1436 Médecine des peluches
Erhard Taverna
Presque chaque faculté de médecine dis-
Voici le texte d’un patient envoyé par son médecin, lequel
pose désormais d’une clinique pour nou-
écrit: «Ce texte est un cadeau. Une description pertinente
nours. Les actions de chouchoutage font
de la sensation de vide et d’inutilité que le patient
partie de la stratégie de RP de nombreux
Notes de lecture
1435 Humanité et sérieux dans le quotidien
d’une généraliste
Jean Martin
hôpitaux car cette mignonne promo-
Micut/Dreamstime.com
ressent quand il déprime.»
tion de l’image vise à conquérir de
nouveaux clients. Une opération
séduction qui semble porter
ses fruits puisque d’autres
branches suivent.
«Promenade de santé. Chroniques d’une jeune généraliste» est le titre de l’ouvrage présenté ici. Une jeune
femme médecin décrit sous forme de blog ses impressions et sentiments lors de sa formation médicale et de
l’exercice de sa profession.
Badoux
IMPRESSUM
Rédaction
Dr et lic. phil. Bruno Kesseli
(Rédacteur en chef)
Dr Werner Bauer
Prof. Dr Samia Hurst
Dr Jean Martin
lic. oec. Anna Sax, MHA
Dr Jürg Schlup (FMH)
Prof. Dr Hans Stalder
Dr Erhard Taverna
lic. phil. Jacqueline Wettstein (FMH)
Rédaction Ethique
Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.
Prof. Dr Lazare Benaroyo
Dr Rouven Porz
Rédaction Histoire médicale
Prof. Dr et lic. phil. Iris Ritzmann
Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d.
Rédaction Economie
lic. oec. Anna Sax, MHA
Rédaction Droit
Me Hanspeter Kuhn (FMH)
Managing Editor
Annette Eichholtz M.A.
Délégués des sociétés de discipline
médicale
Allergologie et immunologie clinique:
Pr A. Bircher
Anesthésiologie: Pr T. Erb
Angiologie: Pr B. Amann-Vesti
Cardiologie: Pr C. Seiler
Chirurgie: Pr Dr L. Bühler
Chirurgie cardiaque et vasculaire
thoracique: Pr T. Carrel
Chirurgie de la main: PD Dr L. Nagy
Chirurgie maxillo-faciale: Pr H.-F. Zeilhofer
Chirurgie orthopédique:
PD Dr M. Zumstein
Chirurgie pédiatrique: Dr M. Bittel
Secrétariat de rédaction
Elisa Jaun
Adresse de la rédaction
EMH Editions médicales suisses SA
Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz
Case postale, 4010 Bâle
Tél. 061 467 85 55, fax 061 467 85 56
Courriel: [email protected]
Internet: www.bullmed.ch
Editeur
FMH Fédération des médecins suisses
Elfenstrasse 18, Case postale 300,
3000 Berne 15
Tél. 031 359 11 11, fax 031 359 11 12
Courriel: [email protected]
Internet: www.fmh.ch
Production
Schwabe SA, Muttenz
Marketing EMH
Dr Karin Würz, responsable
marketing et communication
Tél. 061 467 85 49, fax 061 467 85 56
Courriel: [email protected]
Chirurgie plastique, reconstructive
et esthétique: PD Dr T. Fischer
Dermatologie et vénéréologie:
PD S. Lautenschlager
Endocrinologie/diabétologie: Pr G. A. Spinas
Gastro-entérologie: PD Dr C. Mottet
Génétique médicale: Dr D. Niedrist
Gériatrie: Dr M. Conzelmann
Gynécologie et obstétrique:
Pr W. Holzgreve
Hématologie: Dr M. Zoppi
Infectiologie: Pr W. Zimmerli
Médecine du travail: Dr C. Pletscher
Médecine générale: Dr B. Kissling
Médecine intensive: Dr C. Jenni
Annonces
Publicité
Dr Karin Würz
Cheffe placement des annonces
Tél. 061 467 85 49, fax 061 467 85 56
Courriel: [email protected]
«Offres et demandes d’emploi/
Immeubles/Divers»
Matteo Domeniconi, personne de contact
Tél. 061 467 85 55, fax 061 467 85 56
Courriel: [email protected]
«Office de placement»
FMH Consulting Services
Office de placement
Case postale 246, 6208 Oberkirch
Tél. 041 925 00 77, fax 041 921 05 86
Courriel: [email protected]
Internet: www.fmhjob.ch
Photo de couverture: Lightwavemedia/
Dreamstime.com
Abonnements
Membres de la FMH
FMH Fédération des médecins suisses
Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15
Tél. 031 359 11 11, fax 031 359 11 12
Abonnements EMH
EMH Editions médicales suisses SA
Abonnements, Case postale, 4010 Bâle
Tél. 061 467 85 75, fax 061 467 85 76
Courriel: [email protected]
Abonnement annuel: CHF 320.–,
porto en plus
© 2014 by EMH Editions médicales
suisses SA. Tous droits réservés. Toute
reproduction d’article, y inclus électroniquement et la traduction, en totalité ou
par extrait, est soumise à l’autorisation
écrite des éditions.
Paraît le mercredi
ISSN 1661-5948
ISSN 1424-4012 (édition électronique)
Médecine interne: Dr W. Bauer
Médecine légale: Pr T. Krompecher
Médecine nucléaire: Pr J. Müller
Médecine pharmaceutique: Dr P. Kleist
Médecine physique et réadaptation:
Dr M. Weber
Médecine tropicale et médecine de voyages:
PD Dr C. Hatz
Néonatologie: Pr H.-U. Bucher
Neurochirurgie: Pr H. Landolt
Neurologie: Pr H. Mattle
Neuropédiatrie: Pr J. Lütschg
Neuroradiologie: Pr W. Wichmann
Oncologie: Pr B. Pestalozzi
Ophtalmologie: Dr A. Franceschetti
Oto-rhino-laryngologie et chirurgie
cervico-faciale: Pr J.-P. Guyot
Pathologie: Pr G. Cathomas
Pédiatrie: Dr R. Tabin
Pharmacologie et toxicologie clinique:
Dr M. Kondo-Oestreicher
Pneumologie: Pr T. Geiser
Prévention et santé publique: Dr C. Junker
Psychiatrie et psychothérapie: Dr G. Ebner
Psychiatrie et psychothérapie d’enfants
et d’adolescents: Dr R. Hotz
Radiologie: Pr B. Marincek
Radio-oncologie: PD Dr Damien Weber
Rhumatologie: Pr M. Seitz
FMH
Editorial
L’évaluation de la capacité de travail est et doit
rester une compétence des médecins
L’arrêt du Tribunal fédéral du
12 juin 2014 affirmant qu’il
n’existe pas de corrélation
entre diagnostic et incapacité
de travail a provoqué de vives
réactions dans les médias. Qui
désormais, du médecin ou du
juriste, a le dernier mot? Les
principes mentionnés dans
cet arrêt sont connus depuis
longtemps et correspondent à
la jurisprudence actuelle. Il
incombe au médecin de décrire et de juger l’état de santé du
patient. Mais en ce qui concerne l’appréciation des conséquences en matière de rente AI, le médecin n’a pas la compétence de décider en dernier ressort: médecine et droit doivent
collaborer. Pour ma part, une telle interaction est loin de me
déranger, en particulier lors de certaines décisions relatives à
l’allocation de rentes. Cependant, l’arrêt du Tribunal fédéral
souligne clairement l’importance du rôle du médecin en matière de capacité de travail. La demande d’un certificat médical, souvent exprimée par le patient sur le pas de la porte du
cabinet médical au moment de son départ, ne doit pas nuire à
l’évaluation ni à l’exactitude du dossier. Une capacité de
travail restreinte doit être rigoureusement retranscrite et être
motivée, et ne doit en aucun cas être formulée à la légère. Le
certificat doit clairement indiquer l’horaire et la nature du
travail, de même que la date de la prochaine consultation. Les
certificats ayant un effet rétroactif sont admis tout au plus
dans des cas exceptionnels, déterminés et clairement justifiés.
Le médecin ne doit pas oublier de mentionner l’éventuelle
possibilité d’employer l’intéressé à un autre poste, en particulier si la restriction de la capacité de travail est de longue
durée. Dans ce cas, il peut s’avérer important de s’entretenir
avec l’employeur ou le chef du personnel, bien évidemment
en accord avec le patient.
Si la médecine et le droit interagissent
lors de l’évaluation des rentes AI,
l’appréciation de l’état de santé relève
exclusivement du médecin.
Dans le cadre de l’évaluation de la capacité de travail, il
est essentiel que les facteurs suivants ne faussent pas l’appréciation du médecin. Ainsi, par exemple, l’âge, le contexte économique, la situation du marché de l’emploi, le chômage, les
facteurs socioculturels, l’environnement familial, le niveau
de formation, la langue, l’ethnie, la religion, la motivation et
l’aggravation ne sont pas des motifs de rémunération.
L’objectif doit être une convalescence optimale mais aussi
une réinsertion professionnelle rapide. En effet, plus une incapacité de travail se prolonge, plus le risque de perdre son
emploi augmente, et avec lui le risque de devoir contracter
une rente. Quiconque est exclu du processus de travail pour
des raisons de santé pendant plus de six mois représente un
risque de toucher une rente supérieure à 50%, et voit ses
chances de réintégration chuter à 0% après un an.
Le projet d’un nouveau certificat médical mené par le
canton de Saint-Gall montre de manière exemplaire qu’une
amélioration de la situation tenant pleinement compte des
intérêts des patients concernés ne relève pas de l’utopie. Une
meilleure communication – ainsi que la notion de collaboration – s’est révélée être un élément essentiel. En plus de la
convalescence et de la réinsertion, évoquées plus haut, ce projet vise les objectifs suivants:
Une meilleure communication et
la volonté de collaborer sont
déterminantes pour l’évaluation
de la capacité de travail.
–
–
Mettre la priorité sur la santé du travailleur et le maintien
de son emploi.
Réduire aussi bien l’absentéisme que les coûts de la santé
grâce à une collaboration coordonnée.
Dans ce contexte, je vous invite à consulter le site internet de
la Société saint-galloise des médecins: www.aerzte-sg.ch –
Informationen – Absenzenmanagement (en allemand).
La médecine joue un rôle prépondérant sur la place économique suisse. Selon l’Office fédéral des statistiques, plus de
180 000 000 heures de travail ont été perdues en 2012 dans les
entreprises de notre pays pour cause de maladie ou d’accident. Grâce à une gestion judicieuse de la santé et des présences, la durée des incapacités de travail pour cause de maladie pourrait, dans le cadre de notre projet, être réduite de 30 à
50%, soit à près de 3% du temps de travail total (P.-S.: dans le
système de santé publique anglais, cette valeur atteint plus de
10%).
Ainsi, votre engagement dans le domaine médical contribue non seulement à améliorer la santé publique mais il joue
également un rôle économique important. Soyez-en chaleureusement remerciés!
Dr Peter Wiedersheim, président de l’Assemblée
des délégués de la FMH
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1399
FMH
Droit
Commentaire de l’arrêt du Tribunal fédéral 9C_850/2013 du 12 juin 2014
La répartition des tâches entre médecins
et praticiens du droit
Résumé de l’arrêt
En juin 2014, le Tribunal fédéral a rendu, dans le cadre
d’un cas d’assurance invalidité, un arrêt discuté dans
les médias. Nous n’aborderons pas ici les détails du cas
concerné, ni la délimitation entre troubles douloureux [qui,
selon la pratique judiciaire, ne sont en principe pas invalidants] et troubles dépressifs. En effet, cet article a pour
sujet les constatations du Tribunal fédéral qui risquent de
déboucher sur des confusions au sein du corps médical. Au
considérant 3.2 de son arrêt, le Tribunal fédéral définit
comme suit la répartition des tâches et des compétences
dans le cadre de l’évaluation de l’invalidité: «Il incombe
tout d’abord au médecin (chargé de l’évaluation) d’éva-
Renato Marelli
Président de la Société suisse
de psychiatrie d’assurance SSPA
Correspondance:
Dr Renato Marelli
Société suisse de psychiatrie
d’assurance SSPA
Leonhardsstrasse 16
CH-4051 Bâle
luer l’état de santé et, si nécessaire, de décrire son évolution dans le temps, c’est-à-dire de réunir les résultats des
investigations en procédant à un examen médical selon
les règles de l’art et en tenant compte des plaintes subjectives, puis de poser un diagnostic en se fondant sur ces résultats. […] En revanche, le médecin ne jouit pas de la
compétence d’évaluer en dernier ressort les répercussions
des troubles de la santé diagnostiqués sur la capacité de
travail» (traduction FMH). Et le Tribunal fédéral de poursuivre: «En effet, il n’existe pas de corrélation entre le
diagnostic médical et l’incapacité de travail, et ce tant
en ce qui concerne les affections somatiques qu’en ce qui
concerne les affections psychiques» (traduction FMH).
Commentaire sous l’angle de la médecine d’assurance
Dans le cas précité, le Tribunal fédéral s’est exprimé
en détail sur la répartition des tâches entre médecins
et praticiens du droit dans le cadre de l’évaluation
de l’incapacité de travail. A diverses occasions, des
confrères se sont demandé quelles étaient désormais
leurs compétences réelles au moment de délivrer une
incapacité de travail, question qui a également été
abordée par la presse. C’est pourquoi un commentaire de cet arrêt sous l’angle de la médecine des assurances s’impose.
1. Incapacité de travail dans le cadre
de l’évaluation de l’invalidité
Il convient tout d’abord de souligner que l’arrêt du
Tribunal fédéral précité a été rendu dans le cadre
d’un cas d’évaluation de l’invalidité. Dans un tel cas, il
s’agit de discuter d’une incapacité de travail de longue
durée plutôt que d’une incapacité de travail aiguë. Dès
lors, il s’agit de considérer l’incapacité de travail non
seulement dans la profession ou le domaine de compétence actuels, mais également dans le cadre d’une
autre activité, d’une autre profession, ou d’un autre
domaine de compétence. L’évaluation de l’invalidité
consiste à établir, du point de vue médical, tant les
ressources en termes de performance que les déficits
et les limitations fonctionnels dont découle l’atteinte
à la capacité de travail. Il convient par ailleurs d’évaluer les chances de succès d’un traitement et de poser
un pronostic en conséquence.
Il n’échappera pas au lecteur attentif de l’arrêt du
Tribunal fédéral que celui-ci ne mentionne pas une
étape pourtant décisive et incontournable de l’évaluation de l’incapacité de travail une fois le diagnostic
posé: la personne qui procède à l’évaluation doit notamment établir quelles fonctions physiques et/ou
psychiques sont limitées, dans quelle mesure et de
quelle manière elles le sont, et en déduire quelles activités la personne assurée ne peut plus exercer ou uniquement de manière limitée. Il est regrettable que l’arrêt du Tribunal fédéral ne mentionne pas cette étape
et risque ainsi de créer une confusion, en particulier
chez les personnes qui ne sont pas souvent confrontées à des expertises médicales pour l’assurance invalidité.
Il aurait été utile que l’arrêt précité mentionne
expressément cette étape afin de dissiper d’éventuels
malentendus, et ce pour les trois raisons suivantes:
Premièrement, le praticien du droit n’est en mesure d’honorer véritablement sa tâche d’évaluation
des conséquences sur la capacité de travail sous l’angle
d’une éventuelle incapacité de gain que s’il admet qu’il
existe une atteinte à la santé qui doit être diagnostiquée, et avant tout s’il comprend de quelle manière
et pour quelle raison le médecin est parvenu à ses
conclusions en ce qui concerne l’évaluation de la
capacité de travail. Seule l’appréciation de l’acceptabilité permet, dans un second temps, de juger l’évaluation médicale sous l’angle juridique, et de la comprendre ou de la corriger. Il incombe aussi au praticien du droit d’apprécier les informations relatives à
l’incapacité de travail sous l’angle juridique, si cellesci sont contradictoires ce qui intrinsèquement est
tout à fait possible.
Deuxièmement, l’affirmation du Tribunal fédéral
selon laquelle «il n’existe pas de corrélation entre le
diagnostic médical et l’incapacité de travail», devien-
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1401
FMH
Droit
drait intelligibles pour le lecteur qui ne dispose pas
d’une formation en matière d’expertises si elle est
complétée par celle selon laquelle le médecin doit établir les limitations fonctionnelles et les restrictions
d’activités conditionnées par l’état de santé. En effet,
il existe incontestablement des diagnostics tant somatiques que psychiatriques qui peuvent amener un profane à partir du principe que la capacité de travail de
la personne concernée est clairement atteinte. En cas
d’infarctus aigu du myocarde, la corrélation entre
maladie et incapacité de travail est très étroite. Le syndrome paranoïaque hallucinatoire lié à la schizophrénie constitue un autre exemple de ce type. Néanmoins, même dans de tels exemples, l’incapacité de
travail ne peut être attestée que grâce à la séquence
causale de constatations dans le cadre du diagnostic,
aux troubles des fonctions physiques ou psychiques
qui en découlent et à la limitation des activités et de
la participation au processus de travail qui en résulte
à son tour. Ainsi, l’appréciation médicale des fonctions et des activités est indispensable dans les cas
faisant l’objet d’une expertise dans le cadre de l’évaluation de l’invalidité et dans les cas sur lesquels le
juge est amené à se prononcer. Dans de tels cas, le rapport entre la constellation des résultats d’examen et
l’éventuelle incapacité de travail n’est pratiquement
jamais aussi étroit que dans les exemples précités, ce
qui signifie qu’il n’existe effectivement pas de corrélation (directe) entre diagnostic et incapacité de travail. Le Tribunal fédéral cite à cet égard une étude qui
tient compte pars pro toto de ce facteur [1].
Troisièmement, une telle indication dans l’arrêt
serait également un appel aux médecins qui ne se sont
pas encore appropriés de façon routinière la description des limitations affectant les fonctions et les activités dans le cadre de l’attestation d’une incapacité de
travail. Cet article vise donc à combler cette lacune.
2. Incapacité de travail dans le cadre
de l’assurance d’indemnités journalières
ou d’un certificat destiné à l’employeur
Les médias se sont par ailleurs penchés sur les éventuelles conséquences de l’arrêt du Tribunal fédéral
sur les certificats médicaux dans le domaine de l’as-
Hanspeter Kuhn
Avocat, Chef de la division
Service juridique FMH
Correspondance:
Hanspeter Kuhn
FMH / Division Service juridique
Elfenstrasse 18
CH-3000 Berne 15
Tél. 031 35 11 11
Fax 031 359 11 12
lex[at]fmh.ch
surance d’indemnités journalières. Néanmoins, l’arrêt
en question ne concerne manifestement pas de tels
certificats. Dans le domaine de l’assurance d’indemnités journalières, il incombe au médecin de juger en
dernier ressort et en son âme et conscience de la capacité de travail. L’employeur ou l’assurance d’indemnités journalières peuvent bien entendu contester
son évaluation si elle est dénuée de fondement ou si
de nouveaux faits, inconnus au moment de l’évaluation, jettent le doute sur celle-ci. Toutefois, dans un tel
cas, il incombe à l’employeur ou à l’assurance d’indemnités journalières de solliciter une nouvelle évaluation médicale. Seule cette dernière peut, le cas
échéant, remettre en cause et/ou corriger la première
évaluation médicale.
1 Klipstein, Michel, Läubli et al. Do MRI findings
correlate with mobility tests? Eur Spine. 2007;803–11.
Résumé et attentes
En résumé, l’arrêt précité ne contient aucun élément qui ne soit pas déjà connu en matière d’évaluation de l’invalidité. Toutefois, sous l’angle de la
médecine d’assurance, l’auteur tient à exprimer
deux attentes, une envers le corps médical et
l’autre envers les praticiens du droit, toutes deux
en vue d’améliorer leur collaboration:
Dans le cadre de l’appréciation de l’incapacité de
travail, les médecins sont appelés à s’exprimer
plus largement sur les troubles fonctionnels, les
baisses de performance et les ressources, en plus
des explications relatives aux examens précédant
le diagnostic médical.
Inversement, on est en droit d’attendre des praticiens du droit qu’ils justifient avec diligence,
sous l’angle juridique, les motifs pour lesquels ils
s’écartent de l’évaluation médicale de l’incapacité de travail ou parviennent à des conclusions
différentes.
Dans cette perspective, la répartition des tâches
entre médecine et droit dans le cadre de l’évaluation de l’incapacité de travail devrait s’avérer
fructueuse.
Commentaire juridique
Il convient de se ranger à l’avis du Dr Renato Marelli
selon lequel l’une des tâches importantes de l’expert
médical est d’établir «quelles fonctions physiques et/
ou psychiques sont limitées, dans quelle mesure et de
quelle manière elles le sont, et [d’]en déduire quelles
activités la personne assurée ne peut plus exercer ou
uniquement de manière limitée.» «Doctrine et jurisprudence définissent la notion d’incapacité de travail
comme une limitation physique, mentale ou psychique qui débouche sur une incapacité totale ou par-
tielle d’accomplir le travail raisonnablement exigible
dans la profession ou le domaine d’activité actuels [1].
Il s’ensuit dès lors que l’appréciation et l’évaluation,
par un expert désigné à cette fin, des capacités et du
profil de la profession relèvent de l’établissement des
faits. Il incombe en principe au médecin de déterminer la capacité de travail médicale théorique […], car
celle-ci recouvre les capacités physiques et mentales
[2].» Ce faisant, l’expert doit évaluer consciencieusement tous les éléments de diagnostic à la lumière de
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1402
FMH
Droit
l’état actuel des connaissances médicales [3] scientifiques. L’étude citée par l’arrêt du Tribunal fédéral
montre précisément qu’on ne peut pas toujours se
fier uniquement aux méthodes d’investigation qualifiées d’objectives par les profanes, telle l’IRM. Une fixation sur les analyses de laboratoire ou sur les procédés
d’imagerie reflèterait une conception réductrice de la
science médicale. Le législateur lui-même a expressément consacré une conception plus large de la médecine dans l’Ordre juridique suisse. Les diplômés de
médecine comprennent «les problèmes de santé de
façon globale et [savent] identifier en particulier les
facteurs et les conséquences de nature physique, psychique, sociale, juridique, économique, culturelle et
écologique, et en [tiennent] compte dans la résolution
des problèmes de santé aux niveaux individuel et collectif.» [4]
Du point de vue juridique, la phrase de l’arrêt
du Tribunal fédéral (ATF) aux termes de laquelle «il
n’existe pas de corrélation entre le diagnostic médical
et l’incapacité de travail, et ce tant en ce qui concerne
les affections somatiques qu’en ce qui concerne les affections psychiques» prête pour le moins à confusion.
Les exemples contraires, dans lesquels il existe un rapport manifeste entre diagnostic et incapacité de travail, sont évidents. D’où vient dès lors ce désarroi?
Il y a lieu tout d’abord de constater que la notion
d’«incapacité de travail» n’apparaît pas dans les définitions légales relatives à l’assurance invalidité:
«Est réputée invalidité l’incapacité de gain totale
ou partielle qui est présumée permanente ou
de longue durée.» (Art. 8 de la loi fédérale sur la
partie générale du droit des assurances sociales,
LPGA).
«Est réputée incapacité de gain toute diminution
de l’ensemble ou d’une partie des possibilités de
gain de l’assuré sur un marché du travail équilibré
dans son domaine d’activité, si cette diminution
résulte d’une atteinte à sa santé physique, mentale
ou psychique et qu’elle persiste après les traitements et les mesures de réadaptation exigibles.»
(Art. 7 LPGA).
Ensuite, l’incapacité de travail définie à l’article 6
LPGA recouvre deux réalités différentes:
«Est réputée incapacité de travail toute perte, totale
ou partielle, de l’aptitude de l’assuré à accomplir
dans sa profession ou son domaine d’activité le
travail qui peut raisonnablement être exigé de lui,
si cette perte résulte d’une atteinte à sa santé physique, mentale ou psychique. En cas d’incapacité
de travail de longue durée, l’activité qui peut être
exigée de lui peut aussi relever d’une autre profession ou d’un autre domaine d’activité.»
Dès lors, la proposition de formulation suivante, certes
plus longue, répondrait probablement mieux à la
double fonction de la notion d’incapacité de travail
dans la LPGA: «il n’existe en général pas de corrélation
directe entre le diagnostic médical et l’incapacité de
travail, en particulier en cas d’incapacité de travail de
longue durée.»
Références
1 Scartazzini G, Hürzeler M. Bundessozialversicherungsrecht, 4e éd. Bâle 2012, p. 59 s. (traduction FMH).
2 Stolkin P. Was ist Sachverhalt und was ist Recht?,
in Jusletter du 25 août 2014, note 31 (traduction FMH).
3 Dans ce sens Stolkin, op. cit., note 81: «[…]
Il relève exclusivement de l’expert, et non du juge,
de déterminer les axiomes scientifiques empiriques
grâce auxquels il compte parvenir à un résultat.
Il doit toutefois exposer ses conclusions de manière
compréhensible pour le juge et les juristes. […]»
(traduction FMH).
4 Art. 8 let. f de la loi sur les professions médicales.
Sujets
d’actualité
du forum
Venez débattre avec nous!
Dans la rubrique forum,
nous présentons régulièrement des sujets d’actualité politique, économique
et scientifique ayant
trait au système de santé.
Donnez votre avis ou
commentez les affirmations
de vos confrères. Pour
accéder au forum:
www.bullmed.ch/forum/
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1403
FMH
Ä rhzatm
C
e kbarm
e m
meérd i c a l e
Chambre médicale ordinaire
Jeudi, 30 octobre 2014, Palais des congrès, Bienne
Ordre du jour provisoire
–
Accueil, communications
–
Modifications des Statuts, du Règlement d’exécution et du Code de déontologie
–
Indemnisation des séances et des frais pour les organes et commissions de la FMH
–
Institut pour l’informatique au cabinet médical (IPI)
–
Orateur invité
–
Budgets 2015
–
Confirmation des membres nommés à l’Assemblée des délégués
–
Planification financière / contrôle financier
–
Révision des tâches de la FMH
–
Catalogue des prestations de la FMH
–
Collaboration FMH – FMH Services
–
Informations du Comité central, du Secrétariat général et des divisions
–
Divers
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1404
FMH
Personalien
Nouvelles
du corps médical
Todesfälle / Décès / Decessi
Aargauischer Ärzteverband
Georges Broquet sen. (1925), † 23. 7. 2014,
Spécialiste en gynécologie et obstétrique,
1208 Genève
Zur Aufnahme in den Aargauischen Ärzteverband haben sich als ordentlich praktizierende
Mitglieder angemeldet:
Hans Oskar Gloor (1946), † 24. 8. 2014,
Facharzt für Kardiologie und Facharzt
für Allgemeine Innere Medizin,
5000 Aarau
Ilario Fulco, 5630 Muri, Facharzt für Plastische,
Rekonstruktive und Ästhetische Chirurgie FMH,
Praxiseröffnung in Praxisgemeinschaft in Aarau
seit 1. August 2014
Jürg Pfenninger (1943), † 25. 8. 2014,
Facharzt für Kinder- und Jugendmedizin
und Facharzt für Intensivmedizin ,
3033 Wohlen b. Bern
Mariyana Itskova, 5432 Neuenhof, Fachärztin für
Allgemeine Innere Medizin, Praxiseröffnung in
Neuenhof per 29. September 2014
Praxiseröffnung /
Nouveaux cabinets médicaux /
Nuovi studi medici
BE
Mengistu Yared,
Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie
und Praktischer Arzt, Murtenstrasse 54,
2502 Biel/Bienne
GE
Riaz Farhoumand,
Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie
d’enfants et d’adolescents, 11, route de Chêne,
1207 Genève
Chiara Bertin,
Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie
d’enfants et d’adolescents, 16, boulevard
Helvétique, 1207 Genève
LU
Ärztegesellschaft des Kantons Bern
Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio
Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied hat sich
angemeldet:
Marijke Dickson, Fachärztin für Psychiatrie
und Psychotherapie FMH, Länggassstrasse 23,
3012 Bern
Thomas Joder, 6032 Emmen, Facharzt für Radiologie FMH, Praxiseröffnung in Praxisgemeinschaft in Baden per 1. Januar 2015
Einsprachen gegen dieses Vorhaben müssen
innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung
schriftlich und begründet beim Präsidenten des
Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht
werden. Nach Ablauf der Frist entscheidet der
Vorstand über die Aufnahme des Gesuches und
über die allfälligen Einsprachen.
Georg Pfisterer, 5610 Wohlen, Praktischer Arzt,
Praxiseröffnung in Praxisgemeinschaft in Muri
seit 18. August 2014
Ehrungen / Distinctions / Onoranze
Madleina Taha-Ludwig, 5034 Suhr, Fachärztin für
Kinder- und Jugendmedizin FMH, Praxiseröffnung in Praxisgemeinschaft in Aarau per 1. März
2015
Michael Zürrer, 8006 Zürich, Facharzt für Anästhesiologie und Intensivmedizin FMH, Praxiseröffnung in der Hirslanden Klinik in Aarau seit
1. September 2014
Deutsche Assoziation für Fussund Sprunggelenk D.A.F.
Die Deutsche Assoziation für Fuss- und Sprunggelenk D.A.F. hat an ihrer Jahresversammlung
im März 2014 Dr. med. Hans-Peter Kundert, Facharzt für Orthopädische Chirurgie FMH in Zürich,
zu ihrem Ehrenmitglied ernannt.
Diese Kandidaturen werden in Anwendung von
Art. 5 der Statuten des Aargauischen Ärzteverbandes veröffentlicht. Einsprachen müssen innert 14 Tagen seit der Bekanntmachung schriftlich und begründet der Geschäftsleitung des
Aargauischen Ärzteverbandes eingereicht werden. Nach Ablauf der Einsprachefrist entscheidet die Geschäftsleitung über Gesuch und allfällige Einsprachen.
Claudia Waldleben,
Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin,
Dorfstrasse 21, 6044 Udligenswil
ZH
Barbara Walder Bindig,
Fachärztin für Kinder- und Jugendpsychiatrie
und -psychotherapie, Ida-Sträuli-Strasse 71,
8404 Winterthur
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1405
O R G A N I S AT I O N E
S ND D
U ECROÄRRPZSTM
E SECDHI C
AA
FT
L
SS
GM
IM
I
Interactions médicamenteuses
Une interaction médicamenteuse a lieu lorsque l’effet d’un médicament est augmenté ou diminué par l’administration concomitante ou parallèle d’un autre médicament. Les patients prenant six médicaments ou plus ont une probabilité de 80 %
de subir une interaction médicamenteuse et présentent donc un risque potentiel
d’effets indésirables.
Anne B. Taegtmeyer
Correspondance:
PD Dr Anne B. Taegtmeyer,
MRCP(UK), PhD
Klinische Pharmakologie und
Toxikologie
Universitätsspital Basel
Hebelstrasse 2
CH­4031 Bâle
anne.taegtmeyer[at]usb.ch
Les patients âgés présentant plusieurs comorbidités
ont une probabilité plus grande non seulement de
subir une interaction médicamenteuse, mais aussi
que cette interaction provoque un effet indésirable.
De tels patients ont donc un risque accru de souffrir
de complications du traitement.
La distinction entre les mécanismes pharmacologiques a une importance capitale
On distingue deux mécanismes pharmacologiques
différents à l’origine d’interactions. Les premiers
sont d’ordre pharmacocinétique (modifications des
concentrations de médicaments) et les seconds
d’ordre pharmacodynamique (modifications de l’ef­
fet pharmacologique). Les interactions pharmaco­
cinétiques peuvent être dues à une modification de
la biodisponibilité ou de l’élimination (en anglais:
«clairance»). Une réduction de la biodisponibilité
orale survient par ex. lors de l’administration conco­
mitante de cations polyvalents (calcium, magnésium,
aluminium, fer) et de quinolones (par ex. ciprofloxa­
cine), de lévothyroxine ou de tétracyclines (par ex.
doxycycline). Les cations polyvalents forment de
grands complexes (chélates) avec les médicaments
chargés négativement. Ces complexes ne pouvant pas
être résorbés par le système gastro­intestinal, la biodis­
ponibilité du médicament diminue très fortement.
Les médicaments qui ont un «effet de premier
passage» important sont ceux qui subissent déjà une
forte élimination métabolique dans le tube digestif
ou le foie. Ces médicaments ont donc aussi une bio­
disponibilité orale faible. En modifiant l’activité de
la protéine de transport ou de l’enzyme impliquée
dans le métabolisme, un autre médicament peut
augmenter ou diminuer la biodisponibilité. En
outre, les interactions pharmacocinétiques résultent
non seulement d’une diminution ou d’une augmen­
tation de l’élimination métabolique (hépatique) ou
rénale (également par modification de l’activité de
l’enzyme impliquée dans le métabolisme ou de la
protéine de transport), mais aussi d’une modifica­
tion de la liaison aux protéines.
Les enzymes «classiques» impliquées dans le
métabolisme des médicaments appartiennent à la
famille du cytochrome (CYP). Ce sont par exemple le
CYP 3A4, le CYP 2D6 et le CYP 2C9. Les inhibiteurs
«réputés» de ces enzymes sont notamment certains
antibiotiques de la famille des macrolides (inhibi­
teurs du CYP 3A4, par ex. clarithromycine [Klacid®]),
certains antifongiques azolés (inhibiteurs du CYP
3A4 et du CYP 2C9, par ex. fluconazole [Diflucan®]),
certains inhibiteurs de la protéase (par ex. ritonavir
[Norvir®]) et certains inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine (inhibiteurs du CYP 2D6, par ex. fluoxé­
tine [Fluctine®]). Les inducteurs «réputés» sont la
rifampicine, la phénytoïne, la carbamazépine et le
millepertuis. Des exemples d’interactions pharmaco­
cinétiques figurent dans le tableau 1.
Des interactions pharmacodynamiques ont lieu
lorsque les médicaments ont des effets biologiques
identiques ou contraires. L’effet dépresseur central,
additif et potentiellement dangereux des benzodia­
zépines utilisées en association avec de l’alcool en est
un exemple classique. D’autres exemples figurent
également dans le tableau 1.
Reconnaître une interaction médicamenteuse
Afin de pouvoir au mieux prévenir, diminuer ou sur­
veiller dans la pratique clinique les conséquences
éventuelles d’une interaction médicamenteuse, il
peut s’avérer utile pour le médecin traitant d’évaluer
quels sont les médicaments «agresseurs» et «vic­
times» dans l’interaction (tableau 2). Il faut toutefois
Conseils pratiques
1. Le recueil de l’anamnèse médicamenteuse complète est très important. Outre les médicaments
soumis à ordonnance, les médicaments «over the
counter» doivent être pris en compte, parce que
ceux-ci peuvent également provoquer des interactions ayant de graves conséquences (par ex. préparations à base de millepertuis, de calcium).
2. La probabilité d’interactions augmente avec le
nombre de médicaments pris. Il convient donc
d’utiliser le moins de médicaments possible et
pendant la durée la plus courte possible.
3. Les effets et, si cela est aussi possible et établi, les
concentrations des médicaments doivent être surveillés.
4. Lorsque l’on prescrit un nouveau médicament, il
faut rechercher d’éventuelles interactions avec la
médication au long cours prise jusqu’ici. Les
moyens électroniques («systèmes de détection des
interactions») et les pharmacologues cliniques
peuvent ici apporter une aide utile.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1406
O R G A N I S AT I O N S D U C O R P S M E D I C A L
SSMI
Tableau 1
Tableau 2
Interactions médicamenteuses importantes: une sélection personnelle. Pour les interactions avec les
nouveaux anticoagulants oraux («NOACs»), l’auteure renvoit à Haschke M. Neue orale Antikoagulantien aus klinisch pharmakologischer Sicht. Ther Umsch. 2012;69:657–60.
Groupes de médicaments problématiques, répartis en
«agresseurs» et «victimes».
Médicament 1
Médicament 2
Effet
Mécanisme
Phenprocoumone
(Marcoumar®)
Anti-inflammatoires
non stéroïdiens
↑ INR,
hémorragies
gastrointestinales
Déplacement de la
phenprocoumone de sa
liaison aux protéines, lésions
gastro-intestinales, inhibition
plaquettaire
Anticoagulants oraux
ACO
Inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire
↑ Hémorragies Interaction pharmacodynamique
Phenprocoumone
(Marcoumar®)
Inhibiteurs sélectifs
de la recapture
de la sérotonine
Inhibiteurs du CYP 3A4
↑ INR
(clarithromycine,
↓ INR
fluconazole, voriconazole,
inhibiteurs de la protéase)
Inducteurs du CYP 3A4
(phénytoïne, carbamazépine, rifampicine)
Inhibiteurs de la
monoamine oxydase
Tramadol (Tramal®)
↓ Métabolisme
↑ Métabolisme
↑ Toxicité de la ↑ Concentration de
sérotonine
sérotonine synaptique
Inhibiteurs de la calcineurine Inducteurs du CYP 3A4
(ciclosporine [Sandimmun®] Inhibiteurs du CYP 3A4)
et tacrolimus [Prograf®])
↑ Toxicité
↓ Effets
↓ Métabolisme
↑ Métabolisme
Nitrates
Inhibiteurs du PDE
(sildénafil [Viagra®])
Hypotension
Inhibition de la dégradation
du GMPc→ Relaxation des
muscles lisses
Lithium
Anti-inflammatoires non
stéroïdiens
Intoxication au ↓ Filtration et
lithium
↑ réabsorption
Digoxine
Inhibiteurs de la
glycoprotéine P
(par ex. ciclosporine,
clarithromycine)
↑ Effets de la
digoxine
Inhibition des pompes
d’efflux
→ augmentation de
l’absorption de digoxine
Inhibiteurs de l’enzyme
Suppléments potassiques Hyperkaliémie Effet pharmacodynamique
de conversion de
Diurétiques épargneurs
additif
l’angiotensine / antagonistes de potassium
des récepteurs de
l’angiotensine 2
Atorvastatine, simvastatine
Inhibiteurs du CYP 3A4,
par ex. clarithromycine
↑ Risque de
myopathie
↓ Captage hépatique
de la statine
5-fluorouracile (5-FU),
flucytosine, capécitabine
Brivudine (Brivex®)
↑ Toxicité
du 5-FU
Inhibition de la déhydropyrimidine déshydrogénase
(DPD)
ACO, thyroxine, mycophénolate, œstrogènes,
vitamines ADEK
Cholestyramine
↓ Effets
Inhibition de la résorption,
interruption du cycle
entérohépatique (coumarine, mycophénolate mofétil)
Tétracyclines, quinolones,
lévothyroxine, lévodopa,
mycophénolate
Cations (Ca, Mg, Al, Fe)
↓ Absorption
Formation de complexes
Méthadone
Autres médicaments
allongeant le QT
Torsade de
pointes
Méthotrexate
Anti-inflammatoires
non stéroïdiens
Myélotoxicité ↓ Filtration glomérulaire du
méthotrexate
Tizanidine (Sirdalud®)
Ciprofloxacine
Chute de la
pression
artérielle,
somnolence
Azathioprine (Imurek®)
Allopurinol (Zyloric®)
Allongement du QT additif
(effet pharmacodynamique)
↓ Métabolisme de la
tizanidine
Myélotoxicité Augmentation de la
formation de métabolites
toxiques par inhibition
de la xanthine oxydase
remarquer que cette répartition dépend de la situa­
tion et non du médicament. Certains médicaments
sont des «victimes» dans une association, mais des
«agresseurs» dans une autre association. L’adminis­
tration concomitante de ciclosporine et de milleper­
tuis provoque par exemple une chute dangereuse de
«Agresseurs»
«Victimes»
Rifampicine, millepertuis
Anticoagulants oraux
Antifongiques azolés
Antidiabétiques oraux
Antibiotiques de la famille des
macrolides
Statines
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Antiépileptiques*
Cations polyvalents
Immunosuppresseurs*
* selon la situation, peuvent aussi être «d’agresseurs»
la concentration de ciclosporine. Dans cette situa­
tion, la ciclosporine doit être identifiée comme une
«victime». L’administration concomitante de ciclos­
porine et de simvastatine provoque cependant une
augmentation de la concentration de simvastatine
(par inhibition du transport de la statine dans le foie,
due à la ciclosporine) qui peut alors entraîner une
toxicité musculaire. Dans cette situation, la ciclos­
porine joue le rôle «d’agresseur». Dans la pratique
clinique quotidienne, il est également important de
remarquer que les interactions médicamenteuses
sont surtout pertinentes pour les médicaments à
index thérapeutique faible. Tel est le cas notamment
du Marcoumar (phenprocoumone), de la digoxine,
de la ciclosporine déjà citée ((Sandimmun®) et du
lithium (Quilonorm®).
Pour pouvoir distinguer les interactions sans
conséquences de celles susceptibles d’avoir de graves
répercussions, une compréhension de la pharmaco­
logie et de la médecine est nécessaire. Des moyens
électroniques («systèmes de détection des interac­
tions») sont aussi disponibles de nos jours. Mais les
résultats peuvent être volumineux et ne pas être tou­
jours cliniquement significatifs. Ils ne sont donc pas
complètement applicables dans la pratique quoti­
dienne clinique [1, 2].
1 Taegtmeyer et al. Clinical usefulness of electronic drug­
drug interaction checking in the care of cardiovascular
surgery inpatients. Cardiology 2012;123:219–22
2 Beeler PE et al. Use of an on­demand drug­drug
interaction checker by prescribers and consultants: a
retrospective analysis in a Swiss teaching hospital.
Drug Saf. 2013;36:427–34.
4e Great Update 2014 de la SSMI à Interlaken –
une formation continue durable dans un cadre
source d’inspiration
Pour la quatrième fois, la Société Suisse de Médecine
Interne Générale (SSMI) organise un Great Update les
25 et 26 septembre au centre des congrès Kursaal d’Interlaken. De nombreux intervenants de haut rang ont
élaboré un programme passionnant axé sur la pratique,
notamment l’auteure de cet article qui s’est intéressée
aux «Interactions médicamenteuses». Une grande partie des participants vient de Suisse romande. Vous trouverez plus d’informations sur le Great Update 2014
sous www.imk.ch/greatupdate2014
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1407
Swissmedic
W E I T E R EA U
OTRRGEASNGI SRAT
O UI O
P ENM
EN
E NUTN
S DE TI NI N
S TSITTIU
TT
UITOI O
NN
EN
S
Qu’est-ce qu’une bonne annonce
de pharmacovigilance?
ElViS arrive bientôt: en octobre 2014, Swissmedic va mettre en place un système de
saisie en ligne (Electronic Vigilance System) d’effets indésirables (EI) suspectés des
médicaments. Ci-dessous, nous rappelons quelles annonces sont particulièrement
importantes pour la sécurité des médicaments.
Rudolf Stoller a,
Karoline Mathys b,
Martina Schäublin c,
Christoph Küng d
a Senior Expert, Division
Sécurité des médicaments,
Swissmedic
b Dr pharm., Cheffe du Secteur
Surveillance du marché,
Swissmedic
c Dr méd., Cheffe de l’unité
Vigilance, Division Sécurité
des médicaments, Swissmedic
d Dr phil., Chef de la Division
Sécurité des médicaments,
Swissmedic
Correspondance:
Dr Martina Schäublin
Swissmedic
Hallerstrasse 7
Case postale
CH-3000 Berne 9
Tél. 058 463 86 23
martina.schaeublin[at]
swissmedic.ch
A compter d’octobre 2014, le nouveau système ElViS
permettra aux professionnels de santé d’annoncer
en ligne les effets indésirables de médicaments. ElViS
va établir un lien direct entre eux et les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et améliorera
ainsi l’échange d’informations avec Swissmedic. Des
représentants de la FMH, de PharmaSuisse et de la
GSASA (Association suisse des pharmaciens de l’administration et des hôpitaux) ainsi que les CRPV ont
été et sont impliqués dans le développement du programme et des tests. Médecins et pharmaciens seront
également formés à utiliser le système: ElViS est un
système en grande partie intuitif et proposera, si
nécessaire, une aide à la saisie. Swissmedic rappelle
aujourd’hui quelles sont les annonces d’EI particulièrement importantes pour la sécurité des médicaments et les points essentiels lors de la saisie. Une
description ciblée des EI est déterminante. Pour une
présentation plus complète, veuillez consulter la
publication parue dans le BMS 4/2013 [1].
Les annonces spontanées, en Suisse et à l’échelle
internationale (notamment dans le cadre du «WHO
Programme for International Drug Monitoring»),
demeurent un instrument déterminant pour identifier rapidement des signaux de sécurité concernant
les médicaments sur le marché et réduire les risques
y afférents. Elles reposent sur la collaboration et la
compréhension des professionnels de santé qui
transmettent «une bonne annonce de bonne qualité
au bon moment» au sens des «Bonnes Pratiques de
Pharmacovigilance». Il est important de signaler le
caractère inhabituel de l’EI ainsi que d’annoncer les
EI graves.
Objectif: identifier au plus tôt les signaux de
sécurité et prendre des mesures de réduction
des risques
Les annonces spontanées ont pour objectif d’améliorer les connaissances des risques médicamenteux
connus et d’identifier de nouveaux effets indésirables jusque-là inconnus.
En conséquence, un signal de sécurité est défini
comme:
– un nouvel aspect suspecté d’un risque connu (le cas
normal en pharmacovigilance) ou
– un nouveau risque suspecté, jusque-là inconnu.
Les annonces spontanées à elles seules ne font pratiquement jamais la preuve d’un EI. Un signal qui en résulte est en premier lieu une suspicion qui doit encore
être confirmée. Dans cette hypothèse , il faut prendre
des mesures de réduction des risques. Plus le potentiel lésionnel est élevé (par exemple, problème difficilement ou tardivement identifiable, lésion grave
du patient, grand nombre de personnes exposées),
plus les mesures doivent être rapides et incisives.
Citons à titre d’exemple le risque connu et significatif des hémorragies sous anticoagulant oral; la
pharmacovigilance en Suisse et à l’échelle
internationale doit prendre en compte en permanence les éléments suivants: que les anticoagulants
soient nouveaux ou déjà connus, les signaux
concernent par exemple les interactions pharmacodynamiques avec d’autres médicaments comme
l’héparine, l’aspirine, les anti-inflammatoires non
stéroïdiens, les antidépresseurs de type ISRS, ainsi
que les interactions pharmacocinétiques (via des enzymes CYP, des transporteurs comme les OATP ou
l’influence de la fonction rénale). Des problèmes supplémentaires concernant les nouveaux anticoagulants résultent de l’absence d’antidote reconnu en
cas de surdosage ou d’hémorragie aiguë; les annonces actuelles concernent entre autres les problèmes en cas de changement d’anticoagulant et
ceux liés au suivi thérapeutique. La seule annonce
d’une complication hémorragique ne suffit pas. Il
faut également documenter les aspects qui viennent
d’être cités. A ce sujet, Swissmedic a publié une analyse des annonces d’EI etinformé sur les précautions
à prendre [2]. L’information professionnelle et celle
destinée aux patients sont régulièrement contrôlées
et mises à jour en conséquence.
A titre d’exemple de la deuxième catégorie (EI
nouveaux et inattendus), citons l’apparition d’une
narcolepsie à la suite d’une vaccination contre la
grippe pandémique H1N1 en 2009 avec Pandemrix®,
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1408
AUTRES GROUPEMENT S ET INS TITUTIONS
Swissmedic
Figure 1
–
L’organisation de la pharmacovigilance en Suisse reste inchangée.
WHO PROGRAMME FOR
INTERNATIONAL DRUG
MONITORING
(>9,3 millions d‘annonces)
–
–
Industrie
pharmaceutique
GE
CENTRE DE PHARMACOVIGILANCE DE SWISSMEDIC
(>65 000 annonces)
VD
STIS*
ZH
CSIT**
la chronologie (exemple: atteintes hépatiques
jusqu’à 6 semaines après l’arrêt d’un traitement
par co-amoxiclav, flucloxacilline ou substances
apparentées);
les facteurs prédisposants (exemple: insuffisance
rénale – intoxication au lithium);
les problèmes liés à l’utilisation (exemple: prise
quotidienne au lieu d’une prise hebdomadaire
de méthotrexate à faible dose dans une indication rhumatologique ou dermatologique, ayant
pour conséquence une intoxication accidentelle
grave).
Pour la conduite à tenir voir l’encadré.
BS
TI
BE
* STIS: Swiss Teratogen Information Service, Lausanne
(Tératovigilance, risques liés aux médicaments pendant la grossesse ou l‘allaitement)
** Centre suisse d‘information toxicologique („Tox“), Zurich (intoxications)
un vaccin pandémique avec adjuvant. Les personnes
concernées n’ont développé la maladie que plusieurs
mois après la vaccination. Le risque n’a pu être identifié que grâce à une grande attention des annonceurs et l’augmentation du nombre d’annonces,
dans un premier temps dans les pays scandinaves. Au
total en Suisse, 9 cas faisant suite à l’injection d’un
vaccin pandémique ont été rapportés jusqu’à présent. Des études épidémiologiques détaillées révèlent maintenant l’existence d’un lien entre la narcolepsie et le vaccin Pandemrix®. Ce dernier n’a été
utilisé que pendant la pandémie grippale et n’est
plus sur le marché.
La bonne annonce d’EI
Les caractéristiques des signaux sont les suivantes:
– il s’est produit quelque chose d’inattendu. Soit, il
s’agit d’un EI connu, mais comportant de nouveaux aspects, mentionnés plus ou moins clairement dans l’information professionnelle, mais
qui posent problème dans la pratique quotidienne (par ex. absence d’antidote, de monitoring thérapeutique). Soit, l’EI est en soi nouveau
et inhabituel;
– il s’agit de risques significatifs, potentiellement graves.
Ce sont donc ces situations, aspects ou expériences
inhabituels ou inhabituellement graves liés à des EI
qui déclenchent une annonce et devraient être particulièrement soulignés dans la description. Le système en ligne transférera le contenu dans la base de
données. L’annonce devrait contenir les caractéristiques les plus importantes de l’événement, notamment en ce qui concerne
– l’intensité et la gravité de l’EI (exemple: hépatite
avec ictère lorsque l’information professionnelle ne
mentionne qu’une élévation des transaminases);
Annoncer un EI: quoi, quand et comment?
L’obligation d’annoncer pour les professionnels
de santé est énoncée à l’article 59 de la loi sur
les produits thérapeutiques (LPTh).
Quels EI faut-il annoncer, dans quels délais?
EI graves, dans un délai de 15 jours
– fatals ou engageant le pronostic vital
– séquelles durables, hospitalisation / hospitalisation prolongée
– EI «médicalement importants» (exemples:
traitement d’une crise d’épilepsie ou d’une
hypoglycémie au cabinet médical de sorte
que des conséquences plus graves sont évitées; échec d’un vaccin)
Nouveaux EI, dans un délai de 60 jours s’ils ne sont
pas graves
Comment annoncer?
Saisie structurée selon formulaire (à l’avenir de
préférence en ligne)
– informations relatives au patient, date, gravité
de l’EI
– médicaments suspectés, avec dosage et indication
– autres médicaments
– facteurs prédisposants (par exemple, fonction rénale – créatinine ou clairance de la
créatinine avant l’EI)
Description de l’EI (texte libre)
– diagnostic et symptômes / résultats significatifs
– aspects inopinés de l’EI à souligner
– évolution de l’EI en relation avec l’exposition
médicamenteuse (temps écoulé jusqu’à
l’apparition, jusqu’à l’amélioration après
l’arrêt – du ou des médicament(s)
– diagnostic différentiel – causes non médicamenteuses (par exemple, en cas de lésions
hépatiques, consommation d’alcool, obstruction des voies biliaires, sérologies virales)
– problèmes au niveau de la prescription, de la
distribution ou de l’usage
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1409
AUTRES GROUPEMENT S ET INS TITUTIONS
Swissmedic
Figure 2
Des annonces toujours plus fréquentes: nombre d’annonces de pharmacovigilance par an.
Total
3730
4195
3902
3166
2036
2230
2650
2357
2339
1856
1972
1930
1789
1524
1830
1496
3000
2257
3313
2183
3326
3500
4125
4500
2000
5007
4833
5000
2500
5396
5346
4000
6161
5913
Firmes pharmaceutiques
2707
5500
Centres régionaux de Pharmacovigilance
2639
6000
2576
6500
1500
1000
500
0
2004
2005
2006
2007
2008
L’organisation de la pharmacovigilance
en Suisse reste inchangée (figure 1)
Les annonces seront toujours adressées aux centres
régionaux de pharmacovigilance, même après l’introduction de la saisie en ligne. Elles continueront
d’être enregistrées sous forme totalement anonyme
pour ce qui est des patients, des annonceurs, des professionnels et institutions impliqués dans la base de
données de Swissmedic et dans les bases de données
internationales de l’OMS ainsi que d’être transmises
aux firmes concernées.
Des annonces toujours plus fréquentes
Le nombre d’annonces continue de progresser. Selon
les statistiques de l’OMS de mars 2014, la Suisse occupe en Europe la deuxième place après le Danemark
en ce qui concerne le nombre d’annonces d’EI
2009
2010
2011
2012
2013
par million d’habitants. Mais leur qualité n’en est
pas moins importante. Nous remercions les médecins et pharmaciens annonceurs de contribuer à ce
qu’ElViS, le système de transmission électronique
des annonces de pharmacovigilance, puisse transmettre à compter du mois d’octobre 2014 de bonnes
annonces, de bonne qualité, au bon moment.
Références
1 Levy G, Caduff P, Stoller R. Pharmacovigilance et
annonces spontanées d’effets indésirables: 10 ans après
la mise en vigueur de la Loi sur les Produits Thérapeutiques. Bull Méd Suisses. 2013;94(4):101–4.
2 HPC – Swissmedic informe du risque de saignements
sévères en relation avec la prise de dabigatran
(Pradaxa®): mises en garde et recommandations
thérapeutiques. 12.4.2013.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1410
V O TAT I O N S U R L A C A I S S E P U B L I Q U E
A propos de la votation sur la caisse publique
Votation sur la caisse publique: contributions dans le BMS
Lors de la Chambre médicale du 8 mai dernier, la FMH a décidé de laisser la liberté de vote en vue
de la votation populaire fédérale «Pour une caisse publique d’assurance-maladie». Elle a également publié un éditorial ainsi qu’un argumentaire à ce sujet. Dans ce contexte, la rédaction ne
sollicitera pas activement de nouveaux articles sur ce thème. En revanche, le débat reste ouvert
pour toutes celles et ceux qui le souhaitent. Selon le nombre d’envois, elle se réserve le droit
d’opérer une sélection – aussi représentative que possible – sachant que la place à disposition
dans ses colonnes est limitée.
Dr Bruno Kesseli, rédacteur en chef
Auch als liberal gesinnter Arzt sollte man die Initiative
unterstützen
Die Meinungen zur Initiative für eine öffentliche Krankenkasse sind bekanntlich auch unter
uns Ärzten/-innen geteilt. Das häufigste Argument gegen das Volksbegehren hält einer kritischen Prüfung allerdings nicht stand: Die
Befürchtung, man sei als «Leistungserbringer»
bei der Einheitskasse einem mächtigen Monopolisten ausgeliefert, ist zwar nicht ganz aus
der Luft gegriffen. Aber wie viel stärker wird
man in wenigen Jahren und nach einer weiteren Konzentration der Kassen den übrig gebliebenen privaten Monopolisten ausgeliefert sein,
welche niemanden als sich selbst Rechenschaft
schulden – im Gegensatz zur paritätisch geführten öffentlichen Kasse, wie sie von der Initiative gefordert wird. Die Annahme, dass wir
mit (teuer) konkurrierenden Kassen, welche
medizinisch ja nichts produzieren und nur an
kurzfristig «guten Zahlen» für den Leistungseinkauf interessiert sind, bessere Verträge aushandeln können als mit einer nationalen
Kasse, welche ein langfristiges Interesse an guter
Medizin hat, erscheint reichlich blauäugig! Es
ist wohl eher die Verführungskraft der magischen Worte «Markt» und «Wettbewerb», die
den Abstimmungskampf auf bürgerlicher Seite
reflexartig beherrscht. Denn auch als liberal gesinnter Arzt sollte man die Initiative diesmal
unterstützen, da die öffentliche Kasse uns «Leistungserbringer» mit Sicherheit weniger knebeln würde als es die privaten Kassen heute
schon tun, indem sie uns – ganz offiziell mit
dem Segen der «Gesundheitspolitiker» – zunehmend nur noch als abhängige Zubringer von
«Leistungen» betrachten, welche sie dann nach
Gutdünken nach eigenem Gusto vermarkten
können. Warum sollen wir denn nicht eine
einheitliche Krankenkasse für die ohnehin obligatorische Grundversicherung unterstützen,
welche – bei einem zu verschlankenden Leistungskatalog – von allen Beteiligten vernünftig
verantwortet wird? Wenn das – übrigens – sozialistisch sein soll, dann ist die Schweiz seit
1291 sozialistisch!
Einheitskasse: eine Frage
der Generation und
des Geschlechts?
Die grossen Vereinigungen der Ärzteschaft
konnten sich bekanntlich nicht zu einem Ja
zur Einheitskasse durchringen. Hingegen stehen der Verband der Assistenz- und Oberärzte
(VSAO) und die Vereinigungen der Hebammen, der Pflegenden und der Physiotherapeuten hinter der Initiative für eine öffentliche
Krankenkasse. In all diesen Verbänden sind
Fachkräfte vertreten, die in ihrem beruflichen
Alltag eine grosse Nähe zu den Patienten haben.
Und es sind Fachkräfte, die folgende Gemeinsamkeiten aufweisen: Sie sind tendenziell jung
und der Anteil an Frauen ist hoch. Sie werden
die entscheidenden Akteure im Gesundheitswesen der Zukunft sein. Sie haben sich für die
Einheitskasse entschieden. Das ist für mich mit
ein Grund, am 28. September ein Ja in die Urne
zu legen.
Dr. med. Felix Schürch, Zürich
Dr. med. Matthias Neuenschwander, Bern
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1411
COURRIER
[email protected]
Briefe anau
Courrier
dieBMS
SÄZ
Goldkörner aus den Vorlesungen
unserer früheren Lehrer
Zum Leserbrief «Palliativmedizin
in der Grundversorgung = zu Hause» [1]
Kollege Jakob hat mich mit seinem Leserbrief
berührt und zwar nicht nur, weil er zur gleichen, annährend vorsintflutlichen Zeit auf den
Bänken im Vorlesungssaal gesessen ist wie ich,
sondern auch, weil ihm wie mir Aussprüche
von Professoren offenbar nicht nur in den
Kopf, sondern auch ins Herz gegangen sind. In
diesem Sinne erwähne ich andere Aussagen
unserer früheren Lehrer, die mir heilsam über
Jahre in Erinnerung geblieben sind.
Der Dermatologe Miescher erzählte, dass er vor
seiner Ernennung zum Ordinarius in seiner
Privatpraxis Patienten mit Warzen immer
mühelos heilen konnte, indem er ihnen ein
neues Medikament, das angeblich aus Amerika
stammte, verordnete, das aber nicht mehr als
eine farbige Placebolösung war. Nach seiner
Wahl zum Dermatologieprofessor hätte er
auch die gleiche Art Warzen beseitigen wollen.
Diese sei ihm jedoch nie mehr gelungen.
Professor Alfred Brunner, ein Pionier in der
Thoraxchirurgie, berichtete uns vom traurigen
Erlebnis eines Assistenten: Als dieser bei einem
Patienten einen Pleuraerguss feststellte und
ihm vorschlug, diesen zu punktieren mit der
Versicherung, dass dies ein harmloser Eingriff
sei, bekundete der Patient Angst und sträubte
sich gegen die Punktion. Er liess sich aber
schliesslich dazu drängen. Kurz nach dem Einstich sei er aber plötzlich tot umgefallen. Professor Brunner ermahnte uns nach diesem Bericht, bei der Meinungsäusserung eines unserer
Patienten hellhörig zu sein und schloss dann:
«Sehen sie meine Herren, es gibt Dinge zwischen Himmel und Erde, die wir nicht begreifen.»
Lettres de lecteurs
Envoyez vos lettres de lecteur de manière
simple et rapide. Sur notre site internet, vous
trouverez un outil spécifique pour le faire.
Votre lettre de lecteur pourra ainsi être traitée
et publiée rapidement.Vous trouverez toutes
les informations sous: www.bullmed.ch/
auteurs/envoi­lettres­lecteurs/
Der von Kollege Jakob zitierte Professor Wilhelm
Löffler erzählte uns in seiner Vorlesung über
einen offenbar auch ihn beeindruckenden
Kontakt mit einem seiner Patienten ungefähr
mit folgenden Worten: «Nachdem bei einem
in die Klinik eingewiesenen Missionar ein
Magencarcinom diagnostiziert werden musste,
teilte ich vorerst nur der Ehefrau des Patienten
diese schlechte Nachricht mit und empfahl ihr,
ihrem Mann vorerst nichts davon zu sagen: Auf
ihre Initiative hin gingen wir dann zusammen
sofort zu ihrem Mann, der sich noch auf die
Röntgenabteilung aufhielt. Sie machte ihm
ohne Umschweife die Mitteilung: ‹Du hast
Magenkrebs.› Der Missionar antwortete: ‹Was
Gott tut, das ist wohlgetan.›»
Patientenverfügung für den Tod und das
Adresskärtchen seiner zertifizierten Notfallstelle, andernfalls kann ihm nicht geholfen
werden. Er stirbt in amerikanischer Weise:
«he died legally.»
Dr. med. Johann Jakob, Bad Ragaz
1
Vorstand der Schweizerischen Gesellschaft
für Notfall- und Rettungsmedizin (SGNOR).
Empfehlungen zu den Minimalvoraussetzungen
einer Notfallstation. Schweiz Ärztezeitung.
2014;95(35):1264−6.
Dr. med. Eduard Dolder, Wald
1
Jakob J. Palliativmedizin in der Grundversorgung = zu Hause.
Schweiz Ärztezeitung. 2014;95(35):1269.
Im Sumpf der Paragraphen
Zum Artikel «Empfehlungen zu den
Minimalvoraussetzungen einer Notfall­
station» [1]
Wir alle, ausnahmslos alle, stöhnen über Paragraphenflut, kreieren jedoch selbst laufend
neue Vorschriften, falls wir in «leitende Stellung» in Beruf, Politik gelangen, besorgt um
unsern «Leistungsausweis».
Beispiel dafür der Artikel des Vorstandes der
Schweizerischen Gesellschaft für Notfall- und
Rettungsmedizin in den «Empfehlungen für
Notfallstationen», die er selbst als minimal bezeichnet. Das sei notwendig, da der Begriff
«Notfallstation» und deren Auftrag und Angebot vom Patienten nicht klar abgegrenzt werde.
Gemäss diesem paper muss diese Stelle unter
zahlreichen Bedingungen, wie Statistik über
Konsultationszahlen, CIRS-meldungen (also
über Fehler, die nicht passiert sind) und als notwendige logistische Unterstützung auch über
ein Computertomogramm während 24 Stunden an 365 Tagen verfügen.
Ein Patient in Notsituation muss demnach
seine Notfallstation auslesen können, welche
evaluiert-zerifiziert ist und dazu ein anerkanntes Signet trägt.
Der zukünftige Patient, also jedermann, trägt
bei sich den persönlichen Anamnese-Chip, die
Aufweichung des Arztgeheimnisses –
wehret den Anfängen
Zum Editorial « Aufweichung des Arztgeheim­
nisses gefährdet öffentliche Sicherheit» [1]
Ich danke Frau Dr. med. Monique Lehky Hagen
und dem Walliser Ärzteverband für die klaren
Worte in Sachen Aufweichung des Arztgeheimnisses. Es war zu befürchten, dass eine bei
jedem Kapitalverbrechen fanatisch nach
angeblichen Zweit- und Dritttätern (in den
Medien schnell einmal die eigentlichen Täter)
suchende Gesellschaft irgendwann bei den
Ärzten angelangt sein würde. Trotz Bewusstsein um die grundsätzliche Problematik einer
jeden Slippery-slope-Argumentation fürchte
ich im Falle einer Gutheissung der Gesetzesvorlagen einen zweistufigen Dammbruch. Zunächst werden weitere Kantone folgen, später
wird sich die Liste der zu meldenden Delikte
ausweiten. In nicht allzu ferner Zukunft werden wir als behandelnde Ärztinnen und Ärzte
strafrechtlich verfolgt, weil wir irgendeiner Behörde zu melden versäumt haben, dass einer
unserer Patienten ein (bis dato theoretisches)
Risiko in sich trug, aufgrund einer Persönlichkeitsproblematik irgendwann einmal einen
Raserunfall zu verursachen. Strafjustiz und forensische Psychiatrie bewegen sich seit längerer Zeit in Richtung «totale Sicherheit» und
«totale Prävention» und schüren ihrerseits ganz
bewusst in der Bevölkerung ein überzogenes,
niemals erfüllbares Hochsicherheitsdenken
weitab des ursprünglichen, der Strafe zugrundeliegenden deliktbezogenen Sühnegedankens.
Obwohl wir die Autonomie des Individuums
heute besingen wie nie zuvor, bewegen wir uns
in beängstigendem Tempo auf einen ubiqui-
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1412
COURRIER
[email protected]
tären Überwachungs- und Kontrollstaat zu. In
dieser Logik ist es nur selbstverständlich, dass
nun auch die Medizin ihren Teil dazu beitragen
soll – verfangen dann in einer (verzweifelt
angestrebten) totalen Absicherungsmentalität
inmitten eines Wirrwarrs von Vorschriften,
Meldepflichten, Formularen, Rechtsmittelbelehrungen, Aufklärungsbögen, behördlichen
Belehrungen, strafrechtlicher Instrumentalisierung usw. Die skizzierte Entwicklung folgt
dem Motto: Wo Vertrauen war, sollen Selbstbezichtigung und behördliche Kontrolle werden – dann wird endlich alles gut.
Dr. med. René Bridler M.H.A., Ärztlicher Direktor
Sanatorium Kilchberg
1
Lehky Hagen M. Aufweichung des Arztgeheimnisses gefährdet öffentliche Sicherheit. Schweiz
Ärztezeitung. 2014;95(36):1311.
dert. Es wäre absurd, wenn ihre grossartigen
Erkenntnisse (und alte Evidenz) in der Praxis
nicht umgesetzt würden, u. a. wenn dem Chirurgen die optimale Berufserlernung und Weiterbildung, damit die Aussicht auf kompetente
und kostengünstige Tätigkeit, vorenthalten
wird. Ein Unmass an administrativen Aufgaben
(etwa Daten sammeln mit fraglichem Nutzen)
nimmt dem Arzt auch den unentbehrlichen
Qualitätsfaktor Begeisterung.
Die Schaffung eines riesigen und teuren Qualitätszentrums bringt die grosse Gefahr kontraproduktiver, bürokratischer, realitätsfremder
Qualitätsprojekte mit sich. Die Qualität chirurgischer Eingriffe kann der Fachmann an der
Front, der Chirurg, kompetenter beurteilen
und weitergeben als die eigendynamische Betriebsamkeit des Qualitätsmarktes (häufig sind
die Akteure Nicht-Mediziner).
Prof. em. Dr. med. Ernst Gemsenjäger, Basel
1
Gemsenjäger E. Neurowissenschaften und
Chirurgie. Basel: EMH Schweizerischer
Ärzteverlag;2014.
2
Businger A, Guller U, Oertli D. Effect of the
50-hour workweek limitation on training of
surgical residents in Switzerland. Arch Surg.
2010;145:558–63.
3
Antiel RM,Thompson SM, Hafferty FW, James
KM, Tilburt JC, Bannon MP, Fischer PR, Farley
DR Reed DA. Duty Hour Recommendations and
Implications for Meeting the ACGME Core
Competencies: Views of Residency Directors.
Mayo Clin Proc. Mar 2011;86(3):185–91.
4
Moalem J, Salzman P, Ruan DT, et al. Should
all duty hours be the same? Results of a national
survey of surgical trainees. J Am Coll Surg.
2009;209:47–54.
Nationales Qualitätszentrum
Qualitätsförderung in der Chirurgie
Niemand wird bezweifeln, dass die Qualität
einer Operation, des chirurgischen Hand- und
Kopfwerks, der wichtigste und unverzichtbarste Qualitätsfaktor in der Chirurgie darstellt. Moderne neurowissenschaftliche Erkenntnisse bestätigen die wohlbekannte empirische Evidenz darüber, wie man Operieren
erlernt, Können erzielt und die Qualität lebenslang fördert: Durch Präsenz im Operationssaal,
Lernen durch Anschauung, (Aus-)Üben, aktives
und virtuelles Operieren, Nachahmen [1]. Begabung, Begeisterung, Zeit für Fachliteratur gehören dazu. Dass heute den Chirurginnen und
Chirurgen in Ausbildung die nötige Zeit nicht
zur Verfügung steht, um sich häufig im Operationssaal aufzuhalten – dies wegen administrativer Fremdarbeit und überregulierter Arbeitszeit –, muss letztlich die Qualität chirurgischer
Leistungen in Frage stellen [2–4]. Befreiung des
Arztes von administrativer Betriebsamkeit, Abbau derselben wird zur unentbehrlichen, naheliegenden Massnahme der Qualitätsförderung.
Auch in der Schweiz wird heute die neurowissenschaftliche Forschung grosszügig geför-
Um netCare der Apotheker ist es ruhig
geworden
Die Apotheker wollen vom künftigen Ärztemangel profitieren, indem sie in die Lücken
springen. Ein Teil ihrer Strategie ist netCare.
Nach der medienwirksamen Präsentation vor
zwei Jahren ist es jedoch sehr ruhig geworden.
Die kürzlich publizierten Ergebnisse weisen auf
einen Flop hin.
Zwei Jahre ist es her, dass der Apothekerverband pharmaSuisse mit grossem Medienecho
netCare als Alternative zum Hausarzt vorgestellt hat. Mittels Checklisten sollen die Apotheker 24 Krankheiten diagnostizieren, unter
anderen Bindehautentzündungen, Rückenbeschwerden, Blasenentzündungen, Sodbrennen
und Halsentzündung. Bei Bedarf kann ein Arzt
von Medgate per Videotelefonie zugeschaltet
werden. Die Leistung des Apothekers kostet
15 Franken, die Videotelefonie zusätzlich
48 Franken.
Die Liste der teilnehmenden Apotheken enthält gegenwärtig 175 Eintragungen. Diese Apotheken haben kräftig investiert: Neben einem
abgetrennten Raum haben allein die Technik
und Weiterbildung 20 000 Franken gekostet
und monatlich kommen 370 Franken für die
Videotelefonie-Leitung hinzu. Wie ist der Erfolg? pharmaSuisse und einzelne Medien berichten von total 4000 netCare-Beratungen seit
dem Start. In 80 % blieb es bei der Befragung
durch den Apotheker und in 20 % wurde der
Telemediziner hinzugezogen. Daraus lassen
sich durchschnittliche Einnahmen von
560 Franken pro Apotheke berechnen.
pharmaSuisse zieht die erstaunliche Bilanz,
netCare sei sehr gut angelaufen. Kunden seien
begeistert und Apotheker und Telemediziner
würden sich über die ersten Erfolge freuen. Das
Potential sei aber längst nicht ausgeschöpft.
Das Netz der teilnehmenden Apotheken soll
flächendeckend werden, indem ab 2015 alle
Apotheken teilnehmen können und die Werbung intensiviert wird. Auch die Politik wird
eingespannt mit dem Ziel, dass Apotheken
künftig rezeptpflichtige Medikamente ohne
Rezept verkaufen können.
Monatlich eine netCare-Konsultation pro teilnehmende Apotheke! Wenn das nichts anderes
als ein Flop ist! Die fehlende Nachfrage beweist,
dass Patienten dieses Angebot nicht überzeugend finden. Sie wenden sich zwar bei kleinen
Beschwerden oft an eine Apotheke und bekommen dort bereitwillig Medikamente verkauft.
Es darf aber nicht sein, dass Apotheker Krankheiten diagnostizieren oder sogar rezeptpflichtige Medikamente ohne Rezept verkaufen. Für
die Diagnostik sind sie nicht ausgebildet. Für
sichere Diagnosen und korrekte Behandlungen
bevorzugen Patienten einen Arzt.
Dr. med. Heini Zürcher, Lenzburg
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1413
C O M M U N I C AT I O N S
Mitteilungen
Communications
Schweizerischer Zentralverein
für das Blindenwesen SZB
Kinobesuche jetzt auch für Sehbehinderte –
Auszeichnung «Canne blanche»
für «Regard Neuf»
Wie können Menschen, die nichts oder wenig
sehen, ein Geschehen auf der Leinwand verfolgen? Indem neben den Dialogen auch die visuellen Handlungen eines Spielfilms beschrieben
werden. Audiodeskription nennt man das Verfahren; und es ist die einzige Möglichkeit, wie
blinde und sehbehinderte Menschen einen
Kinofilm anschauen konnten. Ausser sie lassen
sich die Handlung von ihren Begleitpersonen
im flüsternden Ton nacherzählen, was meist
störend empfunden wird.
Bislang haben erst wenige Filme überhaupt
Audiodeskription auf ihrer Filmfestplatte. Ein
Grund dafür sind die Kosten: Je nach Film kostet eine Audiodeskription zwischen 7000 und
12 000 Franken. Zudem braucht ein Kino eine
entsprechende technische Ausrüstung.
In der Schweiz gibt es nun verschiedene Ansätze,
dieses Problem zu lösen. Einen Weg schlägt der
Westschweizer Verein Base-Court mit dem Projekt «Regard Neuf» ein. Ab Mittwoch, der auf den
jeweiligen Kinostart folgt, kann die Audiodeskription eines Spielfilms mit einem Funkempfänger
empfangen werden, der kostenlos zur Verfügung
gestellt wird. Bei den Filmabenden von Regard
Neuf zahlen Begleitpersonen keinen Eintritt. Über
1200 Zuschauer haben bereits Vorstellungen besucht, und der Verein plant, sein Angebot auch
auf die Deutschschweiz auszuweiten. Dies überzeugte die Jury des Schweizerischen Zentralver-
eins für das Blindenwesen SZB, dass sie «Regard
Neuf» mit der «Canne blanche», dem nationalen
Preis im Sehbehindertenwesen, auszeichnete.
Gratis-Innovationen per Apps
In der Deutschschweiz zeichnet sich ein anderer Trend ab: Ein deutsches Start-up-Unternehmen hat zwei Handy-Apps namens «Greta»
und «Starks» für sehbehinderte und hörbehinderte Menschen entwickelt. Die App «Greta»
liefert Audiodeskription, «Starks» schickt Untertitel auf das Smartphone. Weder die Kinos
noch die Besucher müssen hierbei in eine teure
technische Ausrüstung investieren.
Noch ist das Angebot beschränkt, doch es wird
sich bald ändern: Seit 2013 vergibt die deutsche
Filmförderungsanstalt nur noch an diejenigen
Filmprojekte Unterstützungsgelder, die den fertigen Film mit Untertiteln und Audiodeskription
zugänglich machen. In der Schweiz ist dieses Angebot bislang freiwillig – weshalb die Anbieter der
Handy-Apps auf Synergien mit Deutschland setzen, damit möglichst viele Filme mit Audiodeskription zur Verfügung stehen. Die Zeichen stehen also gut, dass der Kinobesuch auch für blinde
und sehbehinderte Menschen in Zukunft keine
aufwendige Ausnahme mehr sein muss.
Weitere Informationen: www.szb.ch
Société Suisse de Pharmacologie
et Toxicologie Cliniques (SSPTC)
Prix pour la meilleure thèse
Dans le but de supporter et promouvoir la recherche de jeunes scientifiques dans le domaine
Sujets actuels de forum
Joignez la discussion en ligne sur www.saez.ch
Dr méd. David Winizki, spécialiste en médecine générale, Zurich
OUI à la caisse publique d’assurance-maladie
Les arguments en faveur d’un changement de système sont nombreux
Dr méd. Walter Grete, ancien président de la Société de médecine du canton de Zurich
NON à la caisse publique d’assurance-maladie
Contre la naïveté et les pseudo-arguments
de la pharmacologie et toxicologie cliniques, la
Société Suisse de Pharmacologie et Toxicologie
Cliniques (SSPTC) attribue chaque année un
prix de 1000 francs pour la meilleure thèse
dans ce domaine. Des thèmes possibles sont
des travaux de thèse (MD, PhD, Master) théoriques, expérimentaux ou cliniques dans le
domaine de la pharmacologie et toxicologie
clinique. La thèse doit avoir été acceptée par
une Université suisse durant les 2 années précédant l’année de la soumission. L’auteur(e) ne
devrait pas être plus âgé(e) que 40 ans. L’appartenance à la SSPTC n’est pas une condition
pour l’attribution de ce prix.
Le manuscrit de la thèse (si supérieur à 10 pages
A4 joindre un résumé) dans une des 4 langues
nationales ou en anglais doit être envoyé au
secrétaire de la SSPTC (adresse voir www.
clinpharm.ch). Une copie de l’imprimatur, curriculum vitae ainsi qu’une liste éventuelle des
publications doivent être également joints au
dossier. L’envoi doit être fait sous forme électronique (fichier PDF).
Le délai de soumission est le 16. 2. 2015.
Etude «Décisions médicales relatives
à la fin de vie: prévalence et
tendances en Suisse»
Le taux de réponse est élevé:
nous remercions tous les médecins
pour leur participation
La récolte des données concernant 9000 cas de
décès auprès des médecins qui les avaient suivis
s’est terminée récemment avec un taux de
réponse excellent – sur l’ensemble des trois
régions linguistiques, environ 60% des questionnaires ont été renvoyés. Les bases sont ainsi
posées pour des informations fiables et actuelles
sur la pratique des décisions médicales et de la
prise de décision en fin de vie en Suisse. Les
premiers résultats seront publiés fin 2014.
Nous remercions tous les médecins qui ont
reçu les questionnaires pour leur engagement
et leur importante contribution au succès de
cette étude dans le cadre du PNR 67.
Institut de Médecine Sociale et Préventive
Université de Zurich,
Prof. Dr méd. et phil. Milo Puhan
Prof. em. Dr méd. Felix Gutzwiller
Institut d’éthique biomédicale
Université de Genève,
Prof. Dr méd. Samia Hurst
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1414
FMH SERVICES
La plus grande organisation de ser vices du corps médical
Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES
Neutrale
Praxisbewertung
Als standeseigene Dienstleistungsorganisation bieten wir
–
–
–
–
langjährige Erfahrung, hohe Kompetenz und breite Anerkennung
absolute Neutralität - sowohl Käufer wie auch Verkäufer sind unsere Genossenschafter
attraktives Preis-Leistungs-Verhältnis
Marktführerschaft
PrAxISBewertuNg
Vorname / Name
_______________________________
Adresse
_______________________________
PLZ / Ort
_______________________________
Geburtsdatum
_______________________________
Telefon Privat / Praxis
_______________________________
Beste Zeit für einen Anruf
_______________________________
E-Mail-Adresse
_______________________________
Bitte Antworttalon einsenden oder per Fax an 041 921 05 86
IN3814
Ich bin interessiert. Bitte kontaktieren Sie mich.
FMH Consulting Services AG
Burghöhe 1, 6208 Oberkirch
Tel. 041 925 00 77 - Fax 041 921 05 86
[email protected] - www.fmhservices.ch
FMH SERVICES
La plus grande organisation de ser vices du corps médical
Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES
Berufshaftpflichtversicherung
Im Auftrag der Ärzteschaft überwachen wir laufend den Versicherungsmarkt und handeln für Sie geeignete
Lösungen mit Sonderkonditionen aus. So auch bei der Berufshaftpflichtversicherung. Verfügen Sie bereits über eine
Nachrisikodeckung von 10 Jahren oder über eine Versicherungssumme, welche, wenn es hart auf hart kommt, auch
zweimal innerhalb eines Jahres ausgerichtet werden kann? Überzeugen Sie sich von unserem Angebot und bestellen Sie eine unverbindliche Vergleichsofferte mit dem unten stehenden Talon.

BeruFSHAFtpFlIcHtverSIcHeruNg
Ich möchte eine kostenlose und unverbindliche Offerte der FMH Insurance Services Berufshaftpflichtversicherung.
(Bitte Kopie der aktuellen Versicherungspolice beilegen.)
Fachrichtung
______________________________
Beschäftigungsgrad
______________________________
Spezialitäten
______________________________
Sofern Sie medizinisches Fachpersonal (ohne MPAs und Lehrlinge) angestellt haben:
Anzahl Personen
______________________________
Beschäftigungsgrad/Person ______________________________
Fachrichtung pro Person
______________________________
Vorname / Name
______________________________
Adresse
______________________________
PLZ / Ort
______________________________
Telefon Privat / Geschäft
______________________________
Beste Zeit für einen Anruf ______________________________
E-Mail-Adresse
______________________________
Bitte Antworttalon einsenden oder per Fax an 031 959 50 10
IN3814
Bitte senden Sie mir die kostenlose Broschüre «Wichtige Aspekte der Arzthaftung» zu.
Ich wünsche eine persönliche Beratung. Bitte rufen Sie mich an.
Roth Gygax & Partner AG - Koordinationsstelle
Moosstrasse 2, 3073 Gümligen
Tel. 031 959 50 00 - Fax 031 959 50 10
[email protected] - www.fmhinsurance.ch
FMH SERVICES
La plus grande organisation de ser vices du corps médical
Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES
Seit Jahren bin ich jeden Tag pünktlich.
Warum dürfen meine
Zahlungseingänge nicht auch
mal pünktlich sein?
Encath AG - Koordinationsstelle
Postfach 624, 2501 Biel
Tel. 032 344 39 69 - Fax 032 344 39 66
[email protected] - www.fmhinkasso.ch
Encath AG - Koordinationsstelle
Neuengasse 5, 2502 Biel
Tel. 032 560 39 10 - Fax 032 560 39 11
[email protected] - www.fmhfactoring.ch
Inkassodienstleistungen für Ärzte
Honorarabrechnung für Ärzte inklusive
Zahlungsgarantie und Übernahme des
Verlustrisikos
Bitte senden Sie mir unverbindlich und kostenlos Unterlagen über das komplette Leistungspaket von:
FMH Inkasso Services
FMH Factoring Services
Ich wünsche eine persönliche Beratung. Bitte rufen Sie an:
Telefon
______________________________
Beste Anrufzeit
______________________________
Name der Praxis
______________________________
Ansprechpartner
______________________________
Adresse/Stempel
______________________________
Bitte Antworttalon einsenden oder per Fax an 032 560 39 11
3814
InkASSodIenSTleISTungen & HonorArABrecHnung Für ÄrZTe
TRIBUNE
Inter view
15 Jahre EMR: Interview mit der Gründerin Silva Keberle
«Der Dschungel hat sich in den letzten Jahren
zu einer Naturwiese entwickelt»
Es war eine Pionierleistung: Vor 15 Jahren rief Silva Keberle das «ErfahrungsMedi­
zinische Register» (EMR) ins Leben mit dem Ziel, zum Schutz der Patienten Trans­
parenz im «Dschungel» der erfahrungsmedizinischen Angebote zu schaffen. Ein
Jubiläumsinterview.
Interview: Bruno Kesseli
Frau Keberle, Sie haben vor 15 Jahren das
ErfahrungsMedizinische Register (EMR) gegründet. Was
hat Sie dazu motiviert?
Silva Keberle: Es waren vor allem Neugierde und In­
teresse an diesem weitläufigen, umstrittenen und
spannenden Gebiet. Und das Bedürfnis, in diesem
komplexen und damals völlig unregulierten Seg­
ment der therapeutischen Angebote den Schutz der
Patienten aufzubauen. Natürlich hat das Vertrauen
der Krankenversicherer in unsere Kompetenz auch
eine Rolle gespielt.
habe ich selbst ausprobiert und erstaunliche, gute
Erfahrungen gemacht. Bei anderen Methoden habe
ich etwas Zweifel, ob die Begründung für die Wirk­
samkeit einer objektiven Prüfung standhalten
würde. Aber ich sehe auch, dass die Schulmedizin es
in den letzten Jahren etwas verpasst hat, ihre ganz­
heitlichen Fähigkeiten einzusetzen. Kranke Menschen
brauchen – neben einer guten medizinischen Ver­
sorgung – auch viel Zuwendung, Zeit, Aufmerksam­
keit. Das kommt in der doch sehr technisierten
Medizin manchmal zu kurz.
«Einzelne Methoden habe ich selbst ausprobiert und erstaunliche, gute
Erfahrungen gemacht. Bei anderen Methoden habe ich etwas Zweifel …»
bkesseli[at]emh.ch
Welche Beziehung haben Sie selbst zur «Erfahrungsmedizin»?
Das hängt etwas von den Methoden ab. Über alle
rund 120 Methoden, für die das EMR ein Qualitäts­
label vergibt, könnte man meine Beziehung als neu­
tral­interessiert bezeichnen. Einzelne Methoden
Zur Person
Dr. med. Silva Keberle ist Inhaberin und Geschäftsleiterin der Eskamed AG und der Eskamedia AG.
Seit vielen Jahren beschäftigt sie sich mit Fragen
der Qualitätssicherung sowie mit Präventions- und
Kommunikationsprojekten auf dem Gebiet der
Schul- und der Erfahrungsmedizin. Als Ärztin mit
einem FMH-Titel in Innerer Medizin hat Silva Keberle
in verschiedenen Gremien der Schulmedizin zudem grosse Erfahrungen in der Gesundheitspolitik
gesammelt.
«Qualität heisst: gute berufliche Kompetenz.»
Silva Keberle leistet mit ihrem Team im Bereich
der Erfahrungsmedizin dazu einen Beitrag.
Vermutlich ist das EMR trotz seines mittlerweile 15-jährigen Bestehens vielen Ärztinnen und Ärzten noch kein
Begriff. Was ist die wichtigste Funktion des EMR?
Das EMR vergibt ein Qualitätslabel für Therapeutin­
nen und Therapeuten der Erfahrungsmedizin, auch
Komplementär­ oder Alternativmedizin genannt. Mit
diesem Label können die Therapeuten respektive
ihre Patienten eine Behandlung zulasten der Privat­
versicherungen abrechnen, sofern sie eine Versiche­
rung für Komplementärmedizin abgeschlossen haben.
Können Sie die wichtigsten Entwicklungsschritte des EMR
in den vergangenen 15 Jahren kurz skizzieren?
Das sind im Wesentlichen drei grosse Schritte: zuerst
die Pionierphase, als wir innert Wochen eine funk­
tionsfähige Infrastruktur aufbauen mussten, und das
in einer Zeit, als Computer und Internet noch nicht
etabliert waren. Man konnte keine Begriffe «goo­
geln», die Recherchen waren aufwendig und schwie­
rig. So dauerte es damals zum Beispiel eine ganze
Weile, bis wir herausgefunden hatten, dass die
Methode «Sumathu» keine asiatische Therapieform
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1429
TRIBUNE
Inter view
ist, sondern eine Entwicklung von Herrn Sulser Max
in Thun. Ausserdem mussten wir damals erst das
Vertrauen der Therapeuten, der Schulen und der
Verbände gewinnen.
«Meines Wissens gibt es auf der ganzen Welt kein Land,
das sich in diesem Gebiet so weit entwickelt hat.»
Wie sahen die weiteren Schritte aus?
Nach einigen Jahren kam dann die Phase der Konso­
lidierung. Das EMR hatte sich etabliert, war enorm
gewachsen und zum Marktführer geworden. Immer
mehr Versicherer schlossen mit dem EMR einen Ver­
trag ab und nutzten unser Qualitätslabel für ihre
Angebote in der Erfahrungsmedizin.
enormen Sprung nach vorn gemacht. Die laufenden
und kommenden Entwicklungen vorherzusehen und
mit unserem Qualitätslabel diesen sich rasch wan­
delnden Markt abzubilden, das war und ist unsere
Aufgabe in der dritten Phase.
Wenn Sie das EMR der Gründungszeit mit dem heutigen
Register vergleichen: Wo liegen die grössten Unterschiede?
In der Qualität der Aus­ und Fortbildung der Thera­
peutinnen und Therapeuten. Damals konnte sich
fast jeder ungehindert «Therapeut» nennen. Es gab
wenige seriöse Ausbildungen und kaum klare Defini­
tionen und Standards. Durch das EMR­Reglement
wurden die ersten gesamtschweizerischen Vorgaben
erarbeitet, gemeinsam mit Exponenten der Erfah­
rungsmedizin – das war ein Meilenstein, nicht nur in
der Schweiz. Meines Wissens gibt es auf der ganzen
Welt kein Land, das sich in diesem Gebiet so weit
entwickelt hat.
«Insgesamt ist die Qualität der Ausbildungen in den letzten 15 Jahren
sehr viel besser geworden.»
Der dritte Schritt ist die Entwicklung seit der
Volksabstimmung 2009. Die Komplementärmedizin
wurde in die Verfassung aufgenommen. Seitdem hat
die Akzeptanz der Komplementärmedizin einen
Hat die Verankerung der Komplementärmedizin in der
Verfassung nach der Abstimmung im Jahr 2009 für das
EMR wesentliche Änderungen gebracht?
Ja, eindeutig. Das Thema Qualität in der Komple­
mentärmedizin ist nun in aller Munde, zum Beispiel
in der Forschung oder der Berufsbildung. Die Akzep­
tanz des EMR ist enorm gestiegen, das EMR ist zum
Kompetenzzentrum geworden. Wir beraten nicht
nur unsere Versicherer, sondern auch Kantone und
andere Institutionen. Denn das EMR verfügt über
eine riesige Datensammlung und kennt den Markt
der Erfahrungsmedizin in der Schweiz wie keine
andere Institution. Kurzum: Wir müssen weniger
Überzeugungsarbeit leisten und kommen viel rascher
vorwärts.
Lässt sich Qualität in der Komplementärmedizin überhaupt definieren?
Aber sicher! Qualität heisst: gute berufliche Kompe­
tenz. Eine gute Therapeutin hat eine abgeschlossene,
seriöse Ausbildung, sie bildet sich regelmässig fort,
sie kennt ihre Grenzen und hält sich an die gesetz­
lichen Vorgaben. Dazu berücksichtigt sie einen Be­
rufskodex, in dem der Schutz des Patienten im Vor­
dergrund steht. All diese Kriterien finden sich im
EMR­Reglement, einzusehen auf der EMR­Website.
«Kaum noch abenteuerliche oder absurde Registrierungsgesuche», sagt Silva Keberle zu den
Fortschritten in den vergangenen 15 Jahren.
Kann das EMR für qualitative Mindeststandards der
registrierten Therapeuten Gewähr bieten?
So gut wie die FMH für ihre Ärzte Gewähr bieten
kann. Was die Therapeuten in der Praxis machen,
können wir nicht kontrollieren. Aber wir stellen
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1430
TRIBUNE
Inter view
restriktiv bis ablehnend, andere sehr permissiv. Bei
der Terminologie herrscht in den Kantonen zum Teil
ein eindrückliches Durcheinander der Begrifflichkei­
ten. Das EMR hat die Gesetze aller Kantone in Hin­
blick auf die Erfahrungsmedizin analysiert und ver­
glichen – da gibt es einige Widersprüche und auch
richtige Fehler. Zudem kommen auf die Kantone
neue Fragestellungen zu, für welche die Gesetze an­
gepasst werden müssen, wie zum Beispiel bei den
Themen Heilmittelabgabe, Mehrwertsteuer oder
auch – die neueste Entwicklung – die Verordnung
von Laboranalysen durch die Therapeuten. Meiner
Meinung nach muss eindeutig klar sein, dass für sol­
che Fragestellungen und Leistungen eine entspre­
chende Ausbildung vorhanden sein muss.
Mehr Zeit für «Aussenpolitik»: Silva Keberle hat noch
einige «Eisen im Feuer».
sicher, dass die Therapeuten, die beim EMR re­
gistriert sind, sämtliche Forderungen unseres Regle­
ments erfüllen – und das sind wie gesagt beachtlich
viele! Das EMR­Reglement ist sehr umfassend. In
manchen Kantonen praktizieren immer noch Perso­
nen mit kantonaler Bewilligung, die den EMR­Krite­
rien nicht genügen würden, unsere Anforderungen
sind für diese Personen zu hoch. Insgesamt ist die
Qualität der Ausbildungen in den letzten 15 Jahren
sehr viel besser geworden, so dass wir kaum noch
abenteuerliche oder absurde Registrierungsgesuche
sehen. Dies ist nicht zuletzt auch den enormen
Bemühungen der Verbände der Erfahrungsmedizin
zu verdanken die über ihre Organisationen der Ar­
beitswelt grosse Arbeit leisten.
«Noch gibt es viel zu tun, aber die
Situation ist deutlich transparenter
geworden.»
Welche gesetzlichen Regelungen gelten momentan bezüglich der Berufszulassung für nicht-ärztliche Therapeutinnen und Therapeuten?
Keine, sofern eidgenössische Gesetze gemeint sind.
Kantonal gibt es Gesetze bezüglich Berufsaus­
übungsbewilligung. Einige Kantone sind da sehr
15 Jahre EMR, das bedeutet auch viele Daten und Erkenntnisse. Können Sie uns einige der interessantesten
Zahlen aus dem EMR-Fundus nennen?
Mit 19 300 Registrierungen gibt es fast 2000 EMR­
Therapeuten mehr als FMH­Ärzte im ambulanten
Sektor. Jährlich melden sich etwa 1400 Therapeu­
ten neu beim EMR an. Wir haben Kontakt zu rund
2700 Schulen und zu über 1000 Verbänden, die mit
zum Teil divergierenden Interessen aktiv sind. Spit­
zenreiter bei den Top Ten der Methoden sind die
Massagepraktiken. Zürich hat die meisten EMR­
Therapeuten, Appenzell Innerrhoden die wenigsten.
Bei der Dichte pro 1000 Einwohner hat hingegen
Appenzell Ausserrhoden die Nase vorn, gefolgt von
Luzern und Basel­Stadt. Und, keine Zahl, aber eine
wichtige Erkenntnis: Es fehlt (weltweit) immer noch
die Antwort auf die Frage, was zur Erfahrungsmedi­
zin gehört und was nicht.
Das Wichtigste zum EMR
Das ErfahrungsMedizinische Register EMR ver­
gibt ein Qualitätslabel für erfahrungsmedizini­
sche Therapeuten. Für die Erfahrungsmedizin,
auch Komplementär­ oder Alternativmedizin ge­
nannt, gibt es in der Schweiz keine einheitliche
Regelung in Hinblick auf Ausbildung und Be­
rufszulassung. Als unabhängige Institution defi­
niert das EMR seit 15 Jahren einen Qualitätsstan­
dard für diesen Bereich des Gesundheitswesens
und leistet damit einen wichtigen Beitrag zum
Patientenschutz. Mehr als 40 Schweizer Versi­
cherer nutzen das EMR­Qualitätslabel als Voraus­
setzung, um erfahrungsmedizinische Leistungen
im Rahmen einer privaten Zusatzversicherung
zu erstatten. Derzeit sind über 19 000 Therapeu­
ten beim EMR registriert. Für die Öffentlichkeit
bietet das EMR mit dem EMindex ein Internet­
verzeichnis an, mit dem Interessierte schnell
und einfach einen Therapeuten mit EMR­Quali­
tätslabel finden können.
www.emr.ch • www.emindex.ch
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1431
TRIBUNE
Inter view
Die Erfahrungsmedizin gleicht einem Dschungel, der eine
unglaubliche Vielfalt an Methoden und Therapeuten hervorbringt. Ist es möglich, auf diesem Gebiet den Überblick
zu haben?
Der Dschungel hat sich in den letzten Jahren zu
einer Naturwiese entwickelt. Noch gibt es viel zu
tun, aber die Situation ist deutlich transparenter
geworden. Nach 15 Jahren Erfahrung haben wir – ein
Team von 50 Mitarbeitenden – inzwischen einen
recht guten Überblick.
Können Sie uns einige besonders «exotische» Therapieverfahren nennen, die auf der Methodenliste des EMR
eingetragen sind?
Exotisch ist natürlich ein relativer Begriff. Dem Wis­
senschaftler, der sich auf die Evidenz verlässt, wer­
den viele Methoden auf der EMR­Methodenliste
exotisch erscheinen. Exotisch im Sinn von «aus­
ländisch» sind sicher die Methoden der asiatischen
Medizin. Exotisch im Sinn von «aussergewöhnlich»
sind für Schulmediziner wohl die meisten Metho­
den, die in der Erfahrungsmedizin angeboten
«Dem EMR bleibe ich noch lange
treu. Die Arbeit gefällt mir, wir
sind ein tolles, motiviertes Team.»
werden. Unter www.emindex.ch kann man sich
übrigens zu allen Methoden, die das EMR vertritt,
informieren – und auch gleich einen Therapeuten
in der Nähe finden.
Unter Wissenschaftlern und Schulmedizinern gibt es
immer noch grosse Vorbehalte gegenüber der Erfahrungsmedizin. Bekommen Sie diese Skepsis bis hin zur Ablehnung zu spüren?
Eigentlich nicht. Da ich fast 20 Jahre im Vorstand
der SGIM aktiv war, ist recht gut bekannt, dass ich
eine bekennende Schulmedizinerin bin. Bei meiner
Arbeit geht es mir vor allem um den Patienten­
schutz. Aber es ist mir auch wichtig, dass nicht mit
vorgefassten Meinungen «exotische» Angebote für
kranke Menschen abgelehnt werden. Wir dürfen
nicht vergessen, dass die Erfahrungsmedizin zu einem
wesentlichen Teil von chronisch kranken und schul­
medizinisch austherapierten Patienten genutzt wird.
Seien wir also froh, dass es solche Angebote gibt, die
diese Menschen auffangen und ihnen weitere Mög­
lichkeiten zur Bewältigung ihrer gesundheitlichen
Probleme anbieten. Viele Kollegen signalisieren mir
im Gespräch, dass sie mit der Erfahrungsmedizin
rein gar nichts anfangen können. Oft erlebe ich in
der Diskussion dann aber, dass sich die anfänglich
deutliche Ablehnung relativiert.
Der EMR-Tag der Erfahrungsmedizin
In diesem Jahr feiert das EMR sein 15­jähriges
Jubiläum mit dem Tag der Erfahrungsmedizin
am 20. September 2014 im Congress Center
Basel. Namhafte Referenten und ein breites The­
menspektrum versprechen neue Blickwinkel auf
die Erfahrungsmedizin: Mit dabei sind unter
anderem Prof. em. Reinhard Saller, ehemaliger
Inhaber des Lehrstuhls für Naturheilkunde an
der Universität Zürich, der stellvertretende Chef­
arzt der Abteilung Psychosomatik am Universi­
tätsspital Basel, Prof. Dr. Wolf Langewitz, der
Buchautor und Volkswirtschaftler Prof. Mathias
Binswanger sowie der Publizist und Philosoph
Ludwig Hasler.
Programm und Anmeldung unter:
www.congress­info.ch/emr2014
Für die Jubiläumstagung des EMR im September haben
Sie trotz der Berührungsängste eines grossen Teils der
«akademischen Elite» mit der Komplementärmedizin
auch Referenten mit unbestrittenen wissenschaftlichen
Meriten gewinnen können. Wie haben Sie das geschafft?
Das müssten Sie eigentlich die Referenten fragen,
nicht mich. Eine Rolle spielt sicher, dass man sich
kennt, sich vertraut. Aber wir wollen an der Tagung
ganz bewusst nicht über die Erfahrungsmedizin im
engeren Sinn reden, sondern wir kreisen mit allen
Referenten um das Thema Gesellschaft und Gesund­
heit. Das ist für die Referentinnen und Referenten
genauso interessant wie für die etwa 1000 Besucher,
die wir erwarten. Vielleicht hat auch der grosse Er­
folg unserer Tagung im Jahr 2009 zum 10­jährigen
Bestehen des EMR dazu beigetragen, dass die Refe­
renten (wieder) kommen.
Sie wurden dieses Jahr 60 Jahre alt – auch ein Moment,
die kommenden Jahre zu planen. Wie sehen die nächsten
15 Jahre für das EMR aus? Wie lange bleiben Sie dem
EMR noch treu?
Dem EMR bleibe ich noch lange treu. Die Arbeit ge­
fällt mir, wir sind ein tolles, motiviertes Team. Aber
ich werde mich in der kommenden Zeit etwas aus
dem Tagesgeschäft zurückziehen und mich mehr der
«Aussenpolitik» des EMR widmen. Dafür hat mir in
den letzten Jahren etwas die Zeit gefehlt. Zudem
haben wir neue Eisen im Feuer, unter den Stich­
worten «EMR Österreich» und «EMR Deutschland».
Hier sind spannende Abklärungen im Gang. Seit ich
60 Jahre alt bin, geniesse ich die Arbeit viel mehr,
denn ich «muss» nichts mehr, sondern ich wähle
aus, was mich interessiert und fasziniert. Und da
meine Fantasie nie still steht, ist das einfach toll.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1432
TRIBUNE
Spectrum
Radioaktiver Marker macht
Nanopartikel im Körper sichtbar
Les risques physiques
au travail
En 2012, 52% des personnes actives
âgées de 15 à 64 ans étaient exposées
à un cumul d’au moins trois risques
physiques, comme le port de lourdes
charges (33%), des bruits forts (25%)
ou des produits toxiques (22%). La
part des personnes actives exposées
à ce cumul de risques a augmenté de
10 % entre 2007 et 2012. Les personnes travaillant dans l’agriculture
(87%) et la construction (79%) sont,
sans surprise, les plus concernées.
Ce sont là quelques résultats de l’enquête suisse sur la santé 2012, réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
(OFS)
Immer häufiger werden in der Medizin Nanopartikel als Wirkstoffträger eingesetzt, beispielsweise
in der Therapie von Tumoren und Entzündungen.
Im Körper eines Patienten sind diese aber nur
schwer nachzuverfolgen, was eine gezielte Behandlung des kranken Gewebes erschwert. Unter
der Leitung von Dr. Martin A. Walter hat eine
Gruppe von Berner Forschern nun eine radioaktive Markierung mit Indium-111 entwickelt, der
Nanopartikel im Körper über einen längeren Zeitraum sichtbar macht. Damit sind Ärzte in Zukunft in der Lage, Nanopartikel im Körper eines
Patienten nachzuverfolgen, ihre Anzahl zu messen und mit Hilfe bildgebender Verfahren darzustellen. Der neue Marker wird vor allem KrebsPatienten nützen.
(Inselspital Bern)
Nicht nur Tumoren sollen durch radioaktive Markierung
sichtbar sein, sondern auch mit Wirkstoffen beladene
Nanopartikel.
Das Recht auf Bildung beginnt an der Haustür
Retten will geübt sein
Im Arbeitsalltag der Rega-Crews
gleicht keine Schicht der anderen.
Zum Rüstzeug der Notärztinnen
und Notärzte gehört aber nicht nur
ihr medizinisches Wissen. Die Rega
legt viel Wert auf eine fundierte und
zeitgemässe Aus- und Weiterbildung. So führt sie für ihre Helikopter-Ärztinnen und -Ärzte jedes Jahr
einen eintägigen Vertiefungskurs
durch. Dieses Jahr übten sich die
Rega-Crews u. a. in der Bergung und
Rettung aus dem Wasser und aus
Gletscherspalten. Ferner setzte sie
sich mit den spezifischen Gefahrenquellen von Unfallfahrzeugen mit
alternativen Antriebsarten auseinander, z. B. mit der Frage: «Wo befindet sich beim gasbetriebenen Auto
der Tank?»
Rega
(Rega)
Bei einer notfallmässigen Rettung
direkt aus dem Wasser kommt
der Brustgurt Brassière zum Einsatz.
Als Schulweg zumutbar? Bei «Fussverkehr Schweiz»
gibt es jetzt ein Faktenblatt mit Gerichtsurteilen zu
dieser Frage.
«Ob eine Stadt zivilisiert ist, hängt nicht von der
Zahl ihrer Schnellstrassen ab, sondern davon, ob
ein Kind auf dem Dreirad unbeschwert überall
hinkommt.» Das bekannte Zitat des Ex-Bürgermeisters der kolumbianischen Hauptstadt Bogotá
bringt es auf den Punkt: Mobilität in der Stadt
muss primär den Bewohnern dienen. Der Weg
zum Kindergarten und zur Schule ist ein wichtiges Stück Lebensweg und für die Persönlichkeitsentwicklung von grosser Bedeutung. Der Staat
steht in der Pflicht dafür zu sorgen, dass der Schulweg zumutbar ist. Immer wieder befassen sich
aber Gerichte mit der Frage, welche Bedingungen
erfüllt sein müssen, damit dies der Fall ist. Fussverkehr Schweiz hat das Thema aufgearbeitet und
die einschlägigen Gerichtsurteile in einem Faktenblatt festgehalten.
(Fussverkehr Schweiz)
La nouvelle loi sur les jeux d’argent néglige la protection
des joueurs
La nouvelle loi sur les jeux d’argent projetée est
appelée à régir toutes les offres de jeux de hasard
en Suisse. Addiction Suisse et les associations professionnelles saluent l’obligation légale faite aux
cantons de développer des mesures de prévention
et de traitement en matière de jeu de hasard problématique ou pathologique. Les moyens financiers à cet effet ont toutefois été oubliés. La loi prévoit aussi l’ouverture du marché aux jeux de casino en ligne. Addiction Suisse considère que les
éléments addictifs des actuels jeux en ligne illégaux doivent être bannis des futurs jeux de casino
en ligne autorisés par la loi. La publicité individualisée doit aussi être interdite.
(Addiction Suisse)
Les mesures de prévention et de traitement en
matière de jeu de hasard sont importantes.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1433
HH
OO
RR
I ZI Z
OO
NN
TS
E
S torus
e i ful inc hatu t r e a n g l e
Akkubohrer
Fritz Ramseier
Korrespondenz:
Dr. med. Fritz J. Ramseier
Spezialarzt für Psychiatrie und
Psychotherapie FMH
Kaiserstrasse 8
CH­4310 Rheinfelden
Tel. 061 836 99 41
Fax 061 836 99 40
dr.fritz.ramseier[at]hin.ch
Vorwort
Der Hausarzt überwies mir den tüchtigen, 25-jährigen
Handwerker zur Behandlung. Er wurde am Arbeitsplatz
eigentlich sehr geschätzt, hatte aber immer wieder
Absenzen, wo er komplett «durchhing» und an der Arbeit
fehlte. Weil man ihn als Spezialisten brauchte, drückte
man wegen der Abwesenheiten immer wieder ein Auge zu.
Bisweilen ging es dem Patienten gut. Er konnte sich
des Lebens freuen und traf auch wieder Freunde, dann
konnte sich der Zustand fast über Nacht massiv ändern.
Wegen Suizidalität wurde eine Hospitalisation nötig,
und aufgrund der Familienanamnese wurde von einem
depressiven Zustandsbild mit mehr als vier Phasen pro
Jahr gesprochen. Die antidepressive Behandlung mit einem
Antidepressivum und Stimmungsstabilisator brachte
zum Teil eine gewisse Besserung. Auf der anderen Seite
hatte man den Eindruck, der Patient suche nach dem
Sinn seines Lebens. In den Stunden stellte er sich immer
wieder die Frage, ob er am richtigen Ort sei, und dachte
daran, der Konsumgesellschaft zu entfliehen und irgendwo
in einem fernen Land etwas für andere Menschen zu tun.
So stand auch immer wieder die Frage im Raum, ob die
Diagnose «Depression» dem Patienten überhaupt gerecht
werden könne, der so gut formulieren konnte, wie sehr
ihm die Widersprüche, mit denen die Gesellschaft lebt,
zusetzen. Er berichtete mir auch davon, dass er sich in der
Freizeit oft auf Internetforen bewegt, wo aktuelle Probleme diskutiert werden.
Eines Tages brachte er mir den untenstehenden Text.
Ein grosses Geschenk für mich. Eine treffende Beschreibung, wie entleert und wertlos er sich fühlt, wenn er depressiv ist.
Es gibt unzählige Akkubohrer auf dem Markt. Man­
che sind für Profis gedacht, für die tägliche harte Ar­
beit, mit Ersatzakkus, die man auch noch einige
Jahre nach dem Maschinenkauf nachbestellen kann.
Diese Maschinen bleiben dem Heimwerker jedoch
oftmals verborgen. Denn der Preis ist hoch und er
findet sie nicht in seinem geliebten Baumarkt. Aber
auch bei den günstigen Modellen im Baumarkt gibt
es Unterschiede. Manche sind gut und günstig, an­
dere nur billig. Die letzteren kompensieren ihre Qua­
lität mit aufdringlichem Marketing, z. B. einem auf­
fälligen Design oder den 299 Zubehörteilen. Wenn
ich mich beschreiben müsste, dann fühle ich mich
genau so. Wie ein billiger Akkuschrauber. Ich habe
schon einige Jahre auf dem Buckel, und daher ver­
wundert es nicht, dass ich schon ein bisschen ange­
staubt bin. Schon nach kurzer Benutzung riecht
man den angekokelten Staub, und mein Gehäuse ist
an einigen Stellen von den verschiedensten Bau­
materialien wie Gips, Farbe oder PE­Schaum verdreckt.
Ich komme in einem billigen Plastikkoffer daher,
der gerade einmal mit vier dünnen, sehr dünnen
Metallbolzen zusammengehalten wird. Darin habe ich
meinen gemütlichen Platz. Jedes Einzelteil hat seinen
zugewiesenen Platz in diesem Koffer. Als der Koffer neu
war, sah er für seinen stolzen Besitzer perfekt aus. Jedes
Teil hatte seinen Platz, gut sichtbar, gut präsentiert.
Ich komme mit einem 200­teiligen Bit­Satz daher.
Sie sind goldfarben, was eine gewisse Qualität ver­
sprechen soll. Doch es sind nur kleine Bits. Manch­
mal sind sie weicher als die Schraube, die sie ins Holz
drehen sollen, daher fehlen schon einige. Sie sind
verzogen oder abgebrochen. Die wichtigsten Bits
sind in weiser Voraussicht des Herstellers mehrfach
vorhanden, doch die meisten finden sich nur einmal
im Koffer.
Ich besitze keinen Ersatzakku. Das Ladegerät wird
bei Bedarf direkt in mich gesteckt und der Heim­
werker kann während meiner extrem langen Regene­
rationsphase getrost einen Grillabend veranstalten.
Mein Akku schwächelt auch, er wurde schon oft über
seine Minimalgrenze entladen und hat daher nur
noch eine beschränkte Ladekapazität.
Mein Heimwerker weiss das, und so lädt er mich
schon am Vorabend. Wenn ich voll bin, tue ich das,
was ich am besten kann. Ich bin quietschig laut und
drehe mich. Ich mag es nicht besonders, wenn ich zu
viele mir unbekannte Aufgaben erledigen muss.
Einfach links drehen, einfach rechts drehen, das
kann ich. Doch schon nach wenigen Schrauben lässt
meine Leistung rapide nach. Dabei bin ich mit voller
Energie in das Projekt gestartet. Mein Heimwerker
nervt sich und ich mich auch. Ich habe mich mal
wieder selbst überschätzt. Dabei sollte mir doch eigent­
lich klar sein, dass ich alleine nicht in der Lage bin,
ein ganzes Haus zu bauen.
Mein Heimwerker packt mich wieder in den
Koffer und verstaut mich im Keller. Ich verfalle in
Trauer, Wut und Aggression. Am liebsten wäre es mir,
wenn mein Akku explodieren würde, dann müsste
ich mir nicht jedes Mal von neuem die Blösse geben.
Doch dazu fehlt dem Akku die Ladung, und zudem
sind die Lagerbedingungen zu perfekt.
Und so warte ich im Dunkeln auf den Tag, an
dem ich wieder geladen werde und hoffe, dass es
beim nächsten Mal besser geht. Dass es eine Aufgabe
für mich gibt, der ich gewachsen bin.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
Lukas Frehner
1434
HH
OO
RR
I ZI Z
OO
NN
TS
E
B uo ct e
N
h sb edsep lre
e ccthuure
ngen
Humanité et sérieux dans le quotidien
d’une généraliste
Jean Martin
Fluorette
Promenade de santé
Chroniques d’une jeune
généraliste
Paris: Bernard Grasset; 2014.
335 pages. 16.90 Euros.
ISBN 978-2-2468-0666-0
jean.martin[at]saez.ch
Logiquement, la jeune génération médicale française
communique par les moyens modernes, blogs notamment. «Promenade de santé» est issu pour une bonne
part de celui de Fluorette, 35 ans environ. Après avoir
vécu et suivi études, externat et internat pas loin de la
mer (qui lui manque), elle a fait des remplacements
puis, pour des raisons conjugales, s’est installée en cabinet de groupe en Alsace (elle évoque les difficultés
rencontrées avec des patients parlant allemand ou patois). Les plus de 80 vignettes de l’ouvrage sont dans la
même veine que «Juste après dresseuse d’ours», de
Jaddo [1]. On pense aussi à «Le Chœur des femmes» de
Martin Winckler [2], dont l’héroïne-narratrice décrit
son activité dans un centre de soins de premier recours. L’intérêt pour le métier, le dynamisme, les satisfactions et joies – de fréquence et intensité variables,
sont de la même veine, mais aussi les difficultés et moments de déprime, assez nombreux. On est tenté de
comparer ces livres et ce n’est pas une mauvaise idée à
mon sens – je recommande la lecture des trois. Commentaire d’un confrère sur le site egora.fr («Les médecins prennent la parole»): «Je suis les blogs de Fluorette
et de Jaddo. Elles sont les représentantes et la quintessence d’une génération de femmes qui arrivent avec
une approche intelligente de l’exercice médical: moins
d’actes, super formation…»
Fluorette parle d’abord de ses études de médecine
et de ses stages hospitaliers. Notant par exemple: «A
l’hôpital, je n’appréciais pas la façon dont on traitait
parfois les patients, sans respect pour leur pudeur, en
s’indignant parfois qu’ils puissent avoir un avis sur
leur propre cas»… Ensuite, les courts récits de «Promenade de santé» sont pour l’essentiel des descriptions
de moments de l’activité quotidienne, en cabinet ou
lors de visites à domicile (qui semblent encore nombreuses).
«J’écris, dit-elle, pour tenter de décharger mes
épaules du poids de mes journées et soigner mes insomnies. Pour avoir des avis sur certaines situations et
exorciser mes angoisses.» Mais il y a aussi des occasions de ressourcement dans la nature, observant un
groupe de cigognes ou d’oies sauvages.
De manière encore plus appuyée que ses consœurs
des livres susmentionnés, elle insiste sur une pratique
fondée sur les preuves (EBM), aussi en médecine de
premier recours; ceci tout en mettant l’accent sur la
qualité de la relation, l’écoute. Toujours respectueuse
du patient et du temps qu’elle lui consacre. Illustrant
une pratique moderne, scientifique et relationnelle.
Elle entend limiter la polymédication si fréquente –
«J’aime tenter d’arrêter des catastrophes médicamen-
teuses ancestrales». Elle refuse les renouvellements de
prescription sur un coin de bureau, voire par la secrétaire, insiste sur les règles de bonne pratique comme
«Les antibiotiques ne sont pas automatiques» – selon
le titre d’une campagne faite en France. Sans dureté,
elle met certains consultants devant leur responsabilité quant au bon usage des ressources du système de
santé. Sauf urgence, elle ne voit pas les personnes qui
n’acceptent pas consultation et examen complets, qui
veulent que le médecin se limite à leur plainte immédiate (encore que, sur ce point, Fluorette semble moins
ferme à la fin de l’ouvrage qu’au début).
Elle ne transige pas, à la lire, sur les principes d’une
activité médicale de qualité, en fonction des connaissances actuelles, et économique – qui ne se laisse pas
tenter par les artifices permettant d’élever indûment
son revenu. «Financièrement, c’est plus difficile que si
j’acceptais d’aller contre la médecine en laquelle je
crois, contre les principes qui me semblent importants». Ne cachant pas comment elle a été surprise,
parfois secouée, par les lenteurs et complications répétées des relations avec les administrations, notamment celle de l’assurance-maladie. Dans l’actualité,
elle est très critique de l’action de la Ministre française
de la santé Marisol Touraine, à qui elle s’adresse à propos de la manière dont elle dit vouloir s’intéresser à la
médecine générale et aux «déserts médicaux» («avec
cet aplomb dont seuls les menteurs sont capables
quand ils savent que ce qu’il racontent est faux mais
qu’ils veulent convaincre»).
Ouvrage tonique et crédible, bien écrit, plein d’humanité et de sérieux (peu ou pas de plaisanteries, ni
dans son activité ni dans la manière dont elle la décrit), d’une professionnelle qui a choisi la médecine, et
particulièrement la médecine générale, parce qu’elle
aime les gens. Mettant en évidence, malgré les beautés
du métier, les frustrations qui sont les siennes et celles
de beaucoup de généralistes; l’impression d’être considérés comme des confrères de seconde zone, géographiquement, professionnellement, sociétalement. On
veut espérer que cet ouvrage n’échappera pas, en haut
lieu, à l’attention des enseignants des facultés, des responsables des associations professionnelles, des planificateurs et autres conseillers techniques.
1 Martin J. Le récit qui donne envie de devenir médecin
généraliste (à propos de «Juste après dresseuse d’ours»,
de Jaddo). Bull Méd Suisses. 2013;94(40):1524–5.
2 Martin J. Relation de soin médecin-patiente dans les
domaines liés à la sexualité (à propos de «Le Choeur
des femmes», de Martin Winckler). Bull Méd Suisses.
2013; 94(10):401–2.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
1435
Z U EGTU T
EN
E RC O
L ERTEZ. .T.
Médecine des peluches
erhard.taverna[at]saez.ch
Pour la plupart des gens, les peluches représentent les
fidèles amies du jeune âge, bien plus que des jouets
d’enfants. Elles sont aides au développement, intermédiaires dans le dialogue avec soi et les autres, interlocutrices et compagnes de jeu. Elles consolent et
protègent. Le bouton dans l’oreille de Steiff symbolise
une éclatante réussite, à laquelle le président américain Theodore Roosevelt et son surnom «Teddy» ont
nettement contribué. La psychiatrie les considère
comme des objets de transition qui nous aident à surmonter l’angoisse des séparations, les pertes et les
chagrins réels. Linus et sa couverture doudou de la
BD de Charles M. Schulz ou Calvin et son tigre en
peluche Hobbes, imaginés par Bill Watterson, ont
popularisé la notion scientifique dans le monde entier. Les douces chuchoteuses et leurs collègues les
poupées ont le vent en poupe. Les pédagogues, les
historiens, les dessins animés et, depuis plusieurs années, les hôpitaux, leur consacrent leur attention. De
la naissance à la maison de retraite, nos amis à fourrure semblent jouer un rôle décisif sur les plans
sociaux, de communication, socio-émotionnels, préventifs, spécifiques au genre et interculturels.
Autrefois jetés aux ordures une fois abîmés, donc
évincés de nos biographies, ils sont en passe de devenir des objets cultes et choyés. La première clinique
pour nounours a vu le jour en Suède. Depuis, presque
toutes les facultés de médecine ont la leur. Le Stadtspital Waid à Zurich ne fait pas exception. Sur tous
ces sites, les étudiants en médecine et médecins se
rendent dans les jardins d’enfants et aux événements
de quartier ou proposent certains jours des consultations, avec pose de plâtres, radios, drainages lymphatiques et interventions mini-invasives, comme
l’ablation d’un œuf de Pâques. D’autres cliniques
pour nounours proposent des offres de spa, de Total
Face Care et de manucure. Des patients enroués y
retrouvent leur grosse voix grâce à des Vocal Coaches,
d’autres, souffrant de burn-out, se font rembourrer la
panse ou recoudre leurs yeux de verre. Les actions de
chouchoutage font partie de la stratégie de RP de
nombreux hôpitaux car cette mignonne promotion
de l’image de marque vise, sous couvert de pédagogie, à conquérir de nouveaux clients. Une opération
séduction qui semble porter ses fruits, puisque
d’autres branches suivent. Des agences pour peluches
organisent des vacances détente ou aventure. Les
doudous, représentants à part entière de leurs propriétaires, envoient des cartes postales des villes visitées aux amis restés à la maison. Ce que les yeux de
Lapinou ont découvert est remis en vidéo à son
maître. Ce service est utilisé par des personnes
malades, handicapées, désargentées, à court de temps
ou trop âgées pour voyager. Les célibataires qui ne
veulent pas manger seuls au restaurant ont droit à
une poupée comme compagne de table. Si elle avait
une voix, comme le système d’exploitation dans la
comédie de science-fiction romantique «Her» (2013),
elle pourrait devenir notre objet préféré. Mais la technologie n’est pas indispensable, comme le montre
Tom Hanks dans le film «Seul au monde» (2000).
Echoué sur une île, un ballon de volley peint l’aide à
traverser l’enfer de la solitude sans sombrer dans la folie. L’affection des Japonais pour les robots a aussi des
origines culturelles. Le shintoïsme intègre de nombreux rituels pour les objets personnels comme les
membres à poils synthétiques de la famille. Chaque
année, il est possible de faire ses adieux à ses compagnons usagés lors d’enterrements de poupées dirigés
par des prêtres.
Une fois de plus, le secteur médical est un révélateur de tendances de société. Ce que l’on pourrait
prendre pour un simple gag de RP et un jeu infantile a
en réalité des fondements sérieux. Nous autres Occidentaux n’avons pas le secours de la religion, même
si la magie et le pouvoir des poupées ont toujours persisté au-delà de l’enfance. Angoissés et affligés, nous
sommes à la merci des objets de transition. Car les
peluches sont meilleures que les hommes. Un lavage
en machine les ravive. Elles sont inconditionnellement d’accord avec nous, plus hygiéniques que les
chiens et les chats, plus durables, plus fiables et
moins chères. Or, nous avons un besoin urgent de
zones de confort, d’endroits sûrs de régression pour
des comportements enfantins, d’espaces douillets
protégés, de doudous à caresser. Nous souhaitons que
les grands prêtres de la médecine sacrifient à des
rituels respectés, entourant nos égos malmenés
d’attention et de compréhension. Car l’éléphant à la
trompe tordue, l’écureuil fébrile, le lapin triste et le
panda énucléé ne sont autres que nous, évidemment.
La dynamique sociale actuelle des peluches reflète
notre cohabitation névrosée. Nos amis imaginaires
cadrent avec nos mondes virtuels. Notre fantaisie
nous sauve de la fragilité ambiante. D’innombrables
personnages fictifs issus de tous les médias peuplent
les chambres d’enfants et les rêves des adultes. Nous
nous réfugions au Pays imaginaire, en Terre du milieu, à Narnia et dans les bacs à fleurs du Ballenberg.
La fièvre du petit singe grimpe et l’éléphanteau a mal
au ventre. Le stéthoscope sur le cœur du nounours
prend le pouls de notre époque.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38
Erhard Taverna
1436
BAD
AO
NN
UA
X
La dernière page du BMS est gérée indépendamment de la rédaction.
Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2014;95: 38