AVENIR 1031 - Union Calédonienne

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N°1031 - Décembre 2002
PRIX : 100 frs
33ème Congrès du Mouvement
d’Union Calédonienne
8, 9 et 10 novembre 2002
Tribu de Ouaté – Pouembout
Le discours du Président
Je remercie l’ensemble des structures
du Parti, ainsi que leurs représentants, de me permettre de m’exprimer
à l’occasion de notre 33ème Congrès
National durant lequel nous parlerons de la case, c’est à dire de notre
Pays, de son histoire et de son avenir.
Aussi, c’est avec beaucoup de respect
pour toutes celles et tous ceux, qui ont
tant donné à l’Union Calédonienne, y
compris leur vie pour nombre d’entre
eux, que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Je vous invite à observer une minute
de silence pour tous ceux qui nous
ont quitté.
L’an prochain, notre Parti va entrer
dans son deuxième demi-siècle
d’existence et il n’est guère possible
d’évoquer l’histoire contemporaine
de notre Pays sans évoquer l’histoire
de l’Union Calédonienne, toutes
deux étant très liées.
Si notre histoire est aussi dense, c’est
tout simplement parce qu’elle a été
SOMMAIRE
• Le discours du Président ..............................................................................................p.1
• La motion “Corps électoral”........................................................................................p.3
• La motion de “Politique générale” ..............................................................................p.4
• Résolution ...................................................................................................................p.5
• Hommage à Johannès Karivie Homou .........................................................................p.6
• Note d’information ......................................................................................................p.7
• Réflexion : le discours de la méthode ..........................................................................p.8
Editorial
“L’Accord de Nouméa offre un cadre dynamique qui peut faciliter les mutations... pourvu
que le discours se traduise dans les faits. La
première des mutations à faire valoir est dans
les mentalités, dans la vision de l’autre.”
(Raphaël Pidjot, Octobre 1999.
Extraits de Chroniques Kanak.)
Le Mouvement d’union Calédonienne vient
de clore le 33ème Congrès National de sa
longue histoire. Dans deux mois, l’Union
Calédonienne va célébrer son cinquantième
anniversaire(*). Un demi-siècle d’existence
marqué par une contribution majeure à l’évolution politique, culturelle, sociale et économique de la Nouvelle-Calédonie.
Dès l’origine, l’Union Calédonienne a insufflé,
puis n’a cessé de porter le combat pour la
dignité humaine, pour la construction d’un
pays où règne la justice, où prime l’intérêt
général. Les sacrifices des Frères Militants,
des Leaders ont jalonné sa longue lutte pour
la souveraineté du Pays. Leur mémoire et
l’héritage qu’ils nous ont légué, nous
condamnent à poursuivre le combat, à le
mener à son terme.
Après Matignon-Oudinot, l’Accord de Nouméa est le processus irréversible qui doit
conduire notre Pays vers cet aboutissement.
C’est pourquoi, l’Union Calédonienne ne
tolère pas la main-mise du RPCR sur cet
accord, dans le but affiché de maintenir le
Pays sous la coupe d’un ordre établi où prévalent, déséquilibres culturels et sociaux,
monopoles économiques et politiques.
C’est pourquoi l’Union Calédonienne exigera
de l’Etat-colonisateur qu’il assume totalement les engagements, pour lesquels, il s’est
lui-même inscrit dans l’Accord de Nouméa.
À ceux qui s’interrogent encore sur des calculs politiciens qui auraient motivé la décision de l’Union Calédonienne de démissionner du Gouvernement de la Nouvelle(*) 8 février 1953 : entrée des candidats
des listes d’Union Calédonienne au Conseil Général (ancêtre de l’actuel Congrès
de la Nouvelle-Calédonie).
suite p.2
L’AVENIR CALÉDONIEN - 1 -
Editorial (suite)
Calédonie, à ceux aussi qui varient dans leur positionnement politique, l’Union Calédonienne rappelle les événements de 84, le
statut Pisani de 88 et les Accords de Matignon, le préalable
minier, aux négociations pour l’Accord de Nouméa et l’accession
du Pays aux bénéfices de l’exploitation de son patrimoine minier.
C’est dire l’investissement moral et militant que l’Union
Calédonienne met dans l’Accord de Nouméa, sa foi en la clairvoyance et en l’intelligence de tous les calédoniens désireux de
participer à la réalisation, dans ce pays, de leur destin commun.
De faire, qu’au-delà de toutes les divergences, le Pays existe.
Un vieux militant de Hienghène disait au moment des coutumes
de clôture du congrès de Ouaté : “Nous sommes toujours en
colère ! Car nous n’avons pas encore retrouvé toute notre dignité,
toutes nos terres, nos montagnes et nos vallées…Mais en 1988,
déjà, puis en 1998, nous avons décidé de taire cette colère, de
nous apaiser pour vivre et partager avec les autres”.
Et c’est de l’analyse objective du bilan à mi-parcours de l’application
de l’Accord de Nouméa, des répercussions de cet accord sur la vie
quotidienne des populations du pays, de nos manquements, de
notre volonté et de notre capacité à faire évoluer le processus irréversible de l’Accord de Nouméa dans son esprit et dans sa lettre,
que le 33ème congrès Union Calédonienne “DAI NA IRI I WAA” de
Ouaté a pris des décisions résumées en une résolution et deux
motions.
Ainsi, face aux dérives politiques et aux illégalités juridiques perpétrées, dès l’origine, par une majorité RPCR/FCCI dans la mise
en œuvre de l’Accord de Nouméa, malgré mises en garde et
recours, l’Union Calédonienne s’est vue contrainte de renverser
un gouvernement méprisant, faisant fi de la “collégialité” essence
même de son existence. Par une résolution, le congrès UC a
habilité le bureau du Mouvement à mettre en œuvre sa décision
et d’en gérer les conséquences politiques.
L’Union Calédonienne, consciente de la minoration des Kanak
dans leur propre Pays, résultat d’une politique volontariste de peuplement, a encore une fois, affirmé la nécessité de faire aboutir le
dossier du corps électoral restreint, élément fondamental de
l’Accord de Nouméa. Il incombe à l’Etat français, dépositaire des
procédures institutionnelles consacré par la constitution française, d’assumer sa signature et de respecter sa parole, donnée
au plus haut niveau national. Que nos partenaires se souviennent
que le gel du corps électoral citoyen a été, en 1998, le facteur
essentiel de l’adhésion finale du FLNKS à l’Accord de Nouméa.
Enfin, ce congrès de Ouaté a réactualisé les directives internes
données en 2001 au Congrès UC de Iaai pour le renforcement de
“l’identité Union Calédonienne”, par la poursuite de la dynamique
engagée au sein de nos structures, par la clarification de nos principes et orientations politiques afin de faire adhérer l’ensemble
des populations de notre pays, par la relance de nos relations
régionales et internationales et par notre engagement militant en
tant qu’acteur de la réalisation de l’Accord de Nouméa.
L’Accord de Nouméa appartient aux Calédoniens, il leur revient
de le faire vivre, qu’ils bâtissent ensemble leur nouvelle citoyenneté, qu’ils construisent ensemble, avec intelligence et sérénité,
une société meilleure qu’ils lègueront à leurs enfants. Pour
l’Union Calédonienne, cette société est Liberté et Dignité, Justice
et Equité, Partage et Tolérance, Honnêteté et intérêt général...
Tout le contraire de ce que nous impose aujourd’hui le RPCR et
la FCCI.
- 2 - L’AVENIR CALÉDONIEN
écrite par des femmes et des hommes qui ont toujours su
garder la tête haute, en toutes circonstances.
Il convient donc d’en tirer les leçons et remercier une fois
encore les militantes et les militants, celles et ceux qui ont
toujours su laisser au placard l’égoïsme de l’intérêt personnel pour ne s’attacher qu’au principal : la dignité et
l’intérêt général.
Au Congrès de Mouli l’année dernière, nous nous
sommes fixés un objectif principal : clarifier le message
Union Calédonienne pour mieux afficher nos orientations
politiques et affirmer notre identité par notre vigilance et
la défense de nos acquis.
Je rappellerai par la même occasion notre position concernant le FLNKS :
— il appartient à chaque parti le composant de sauvegarder son identité,
— l’identité de chaque composante doit être une réalité,
— la richesse des débats et des décisions du FLNKS ne
viendront que de la richesse identitaire de chacune de
ses composantes.
— Finalement, le FLNKS n’étant pas un parti unique, mais
une alliance de partis, c’est le contenu du consensus en son
sein qui fera alors la valeur et la force de la décision finale.
Il reste donc à définir les sujets et les décisions qui relèvent du consensus à trouver.
Au plan interne de l’Union Calédonienne, une des premières tâches du Bureau a été de stabiliser, puis de redynamiser le Parti et nos diverses structures, en nous
efforçant de faire taire les conflits de personnes afin que
prévale l’intérêt général.
Il est clair que la force de notre Parti repose avant tout sur
notre cohésion et notre solidarité, car toute dissension
interne portée sur la place publique nous affaiblit et fait le
jeu de nos adversaires politiques.
A cet effet, je rappelle que la constitution du Groupe
Union Calédonienne au Congrès du Pays, est une décision
du Parti dans le but de marquer notre identité au plus haut Voilà le sens que nous avons donné à notre démarche politique, à nos actions et propositions car comme vous avez
niveau institutionnel.
Je voudrais maintenant en quelques mots vous dire que pu le constater, notre Parti est toujours resté une force de
l’objectif du combat que nous nous sommes fixés au tra- propositions, de décisions et d’actions.
L’Accord de Nouméa permet des avancées considérables à
vers de l’Accord de Nouméa reste la souveraineté.
Le préambule de cet Accord de 1998 est clair, il reconnaît la condition qu’il soit intégralement respecté et appliqué.
la prise de possession du pays par la France et ce qui en a C’est pour cette raison qu’il vous a été demandé de tradécoulé, d’où la nécessité de replacer le Kanak au centre vailler à partir du copieux document soumis à l’analyse de
nos différentes structures.
d’un dispositif, qui déjà en
Je veux parler du tableau
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comparatif entre notre proengagements de rattrapage
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Afin de fournir une base
de société. Pour l’Union
solide à la communauté de
destin, et donc à la citoyenneté du Pays que l’Union Calédonienne, avant tout c’est une grille de lecture donnant la
Calédonienne ne cesse de défendre obstinément, il situation actuelle par rapport à L’Accord de Nouméa. Il n’en
convient de donner à notre Pays toute sa valeur culturelle, demeure pas moins une contribution à ce projet de société.
celle des Kanak niée par la colonisation et celle des autres Quatre ans donc, après la signature de l’Accord de
Nouméa, nous avons pensé qu’il fallait établir un prédevenus citoyens.
bilan d’étape faisant le point de la situation, de ce qui a été
C’est aussi le fondement de la devise de notre Parti.
réalisé et de ce qui ne l’a pas été… et dire
Dans ces conditions nouvelles, il ne doit pas exister de
pourquoi ? Ce pré-bilan doit contribuer à
suprématie des uns sur les autres, ni d’antafixer des objectifs et des oriengonisme entre les différentes cultures qui
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L’AVENIR CALÉDONIEN - 3 -
Les ateliers de travail de notre 33ème Congrès auront à
indiquer à la direction du Parti, leurs préoccupations et
dans quel sens ils proposent de réorienter éventuellement
nos actions. Des personnes ressources ont été désignées
pour assister chaque atelier, et aider à la compréhension
du contenu de l’Accord de Nouméa et de la portée des 234
articles de la Loi Organique qui l’ont retranscrit en termes
juridiques.
Sans entrer dans le détail du tableau comparatif en question,
vous aurez remarqué que nous avons peu progressé en ce qui
concerne l’identité du Pays, particulièrement, l’identité
Kanak. Ce travail n’a pas encore reçu un début de réalisation.
En substance, la construction en commun du Pays, c’est à
dire la collégialité érigée en principe général et consacrée
par l’Accord de Nouméa, est restée lettre morte du fait du
pouvoir hégémonique que le RPCR
exerce sans partage, contrairement à ses
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engagements inscrits dans cet Accord.
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- 4 - L’AVENIR CALÉDONIEN
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fois qu’une.
J’arrête là les quelques exemples de
l’autocratie que nous subissons.
L’Union Calédonienne a une toute
autre vision de la construction en
commun d’un Pays nouveau et totalement démocratique.
Malgré le très bon potentiel économique de notre Pays et de ce qui
devrait en découler en termes de création de valeur ajoutée et donc d’abondance de la matière imposable :
— Le chômage s’aggrave d’année en
année et touche maintenant 25 % de
la population active, moyennant quoi
la majorité RPCR/FCCI ne parle plus
de la protection de l’emploi local
mais uniquement de sa promotion.
RESOLUTION
L’Union Calédonienne réaffirme son attachement à l’Accord de Nouméa et demande
que cet Accord soit enfin respecté et appliqué
• Vu le non fonctionnement de la
collégialité au Gouvernement,
Collégialité élément fondamental de l’Accord de Nouméa.
• Vu la non application de cet
Accord en général :
Le 33ème congrès de l’Union
Calédonienne habilite le Bureau
du Mouvement à prendre les dispositions qui s’imposent.
— La caisse de retraite des fonctionnaires va tout droit dans le gouffre, à
raison de 10 millions de Fcfp par jour,
— La CAFAT n’est pas redressée et
le RUAMM (Régime Unifié d’Assurance Maladie et Maternité), qui
risque d’être annulé par le Tribunal
Administratif, soulève des tollés de
protestations et de refus, faute
d’avoir voulu et su approfondir la
concertation avec les acteurs sociaux,
— Des collectivités publiques, aux
dires du RPCR, sont en grande difficulté budgétaire à tel point que la
majorité RPCR/FCCI envisage une
aide exceptionnelle aux Provinces de
1 Milliard 500 Millions CFP pour
l’exercice 2003 obligeant la collectivité Nouvelle-Calédonie à réduire
d’autant ses investissements publics
(routes, ponts…)
— En réalité, la Province Sud, en difficulté financière exige l’aide de la
Nouvelle Calédonie, alors qu’elle
dilapide le patrimoine minier appartenant au Pays tout entier.
Voilà dans quel marasme nous ont
amené les grands stratèges de
“l’Unité de commandement” qui prétendent posséder la science infuse.
Jacques Lafleur, pourtant signataire de
l’Accord de Nouméa, et “grand inventeur”, de la solution consensuelle,
selon ses propres dires vient de déclarer : je cite : “si les ministres FLNKS
ne veulent pas participer au Gouvernement ils sont libres…”. Fin de citation.
On croit rêver mais pourtant non !
Que reste-t-il alors d’un Gouvernement RPCR-FLNKS, si le FLNKS
n’y participe plus ?
Que reste-t-il alors de l’Accord
consensuel de Nouméa valable et
applicable pendant quinze ans ?
Je répond à Monsieur le Député :
“une fois de plus, vous vous trompez
de débat”.
Car nous avons pour obligation et
devoir de participer à l’exécutif du
Pays, responsable devant le congrès
et non pas devant une quelconque
“Unité de commandement”.
C’est avec le sens du devoir que, pour
l’Union Calédonienne, il convient de
mettre enfin en œuvre l’Esprit et la
Lettre de l’Accord de Nouméa.
Sur ces mots, je déclare ouvert le
33ème Congrès Union Calédonienne
“DAI NA IRI I WAAN”.
Bon travail à tous !
LA NOUVELLE COMMISSION EXECUTIVE
Bureau :
— Président : Naouna Pascal
— 1° Vice-Président : Iwa Gustave
— 2° Vice-Président : Cortot Gérald
— Commissaire Général : Pabouty Raymond
— Commissaire Général adjoint : Goa Daniel
— Secrétaire Général : Yeiwene Damien
— 1° Secrétaire Gén. adjoint : Reignier Gérard
— 2° Secrétaire Gén. adjoint : Tuyenon Gilbert
Membres :
— Boano Gabriel
— Moagou Jean-Bosco
— Dayé Alphonse
— Thérain-Oueonne Anastase
— Poiroi Didier
— Nomaï Willy (Alexis)
— Hméun Gaston
— Alozio Fideli
— Tahmumu Emile
— Xozame Saiko
L’AVENIR CALÉDONIEN - 5 -
Hommage
DISPARITION DE JOHANNES KARIVIE HOMOU
Johannes Karivie Homou est le fils unique de Simon Homou, originaire de Païta, propriétaire de plusieurs hectares de terres situés au pied du Mont Mou, et qui a des liens de
famille avec les Terebo de la tribu de Unia Yaté, et de Colette Akapo, fille d’Octavio Akapo,
originaire de Yaté.
K
arivie Homou naît à Unia le 10 Mai 1916. Il y passe
la plus grande partie de son enfance et grandi avec
les vieux de la tribu.
Il est marié coutumièrement à Josephme Terebo.
Durant les premières années qui ont suivi son mariage il
effectue différents contrats :
— passeur de Bac à Unia ;
— pour les américains à l’aéroport de Tontouta ;
— coupe de bois dans la vallée de Winne et à Goro avec
l’oncle maternelle de son épouse Damas Newa, grand chef
de la tribu de Goro.
Après la Seconde Guerre Mondiale, l’Eglise Catholique en
Nouvelle-Calédonie recrute des catéchistes, des jeunes
couples de préférence. C’est sur les conseil des vieux de la
tribu, très croyants qu’il s’engage. Avec sa femme, il quitte
Yaté pour la Mission de Canala. C’est le grand tournant de
sa vie puisqu’il y fait la rencontre d’un personnage qui restera pour lui une référence : le Père Luneau.
Tout le monde le sait aujourd’hui, celui-ci n’a pas joué pleinement son rôle d’évangélisateur. En effet, au détriment de
l’action de l’Eglise Catholique qui devait déboucher sur
l’asservissement total du peuple indigène, le Père Luneau
éveillait les consciences de “ses disciples”. il disait, en substance, que le pouvoir de faire la pluie ou le vent était une
richesse qui se devait d’être respecté, bannissant les
concepts de l’Eglise qui disaient que tout ça n’était que sorcellerie et magie noire. Le message était passé en parallèle
à l’enseignement qu’il devait fournir aux futurs catéchistes.
Les six années que le vieux Karivie passèrent à Canala
- 6 - L’AVENIR CALÉDONIEN
constituent l’étape majeure de sa vie. C’est, en effet, durant
cette période qu’a lieu la première réunion, la création
donc, de l’Uicalo. Cette réunion eut lieu dans la première
église de la Mission, en présence du Sacré-Cœur, pour,
selon le Père Luneau, que Dieu bénisse l’organisation.
Le premier mouvement pour le respect de l’indigène était
né et Karivie Homou, en était, et reste d’ailleurs un membre
fondateur.
Il participa aussi pleinement à la vie culturelle de Canala. Il
a confectionné le premier filet à tortues de la région —
200 m tressé de nuit pour éviter les regards indiscrets et pallier le manque de temps — et fabriqué deux pirogues. Il fut
remercié comme il se doit pour l’apport de ce savoir-faire
qui manquait encore à la région. Entre parenthèse, lors de la
première pêche avec le filet, sept tortues ont été attrapées et
il se dit que c’est ainsi que les gens de la région apprirent
que les tortues pénétraient dans leurs estuaires.
Au terme de sa formation, Mr Jean Rion, évêque de
l’époque, lui confie sa première mission : partir à Maré
pour réconcilier la chefferie Sinewami et l’Eglise
Catholique, en conflit. Le jeune catéchiste accompli pleinement sa mission. Il quitte Maré un an après son arrivée et
après avoir refusé quelque 20 hectares de terre proposé par
la dite chefferie en remerciement de son action. De son passage à Maré, il reste une trace : le couple Homou sont les
parrains de l’actuel chef Sinewami.
Deux événements majeurs se déroulent au moment de son
départ. D’une part, sa mère tombe gravement malade et
d’autre part, le décès “accidentel” du Père Luneau. L’analyse
de Nounou Karivie est automatique : l’administration coloniale de la Nouvelle-Calédonie a exécuté l’enfant rebelle de
l’Eglise Catholique. Une exécution masqué dans un accident
d’avion. C’est fort de cette analyse et des nombreux
échanges avec le regretté Père Luneau qu’il prend une autre
fonction à Yaté, sa terre natale : la gestion de la mission de
Touaourou, qu’il assumera jusqu’à sa retraite.
Le goût sucré de la Politique restant profondément encré en
lui, il devient le trait d’union entre l’Union Calédonienne de
Nouméa et l’Union Calédonienne de Yaté. A plusieurs
reprises il a porté sur son dos Maurice Lenormand, élu UC
de l’Assemblée Territoriale, sur les chemins encore marécageux de Yaté lorsqu’il fallait faire les réunions d’information avant les rencontres ministérielles à Paris. Des dis-
cussions et des rencontres, il en aura
aussi avec un autre personnage miminent de l’UC, Nounou Pidjot avec qui
il a déjà des liens de parenté. Et comment évoquer ses personnes sans évoquer le nom d’Emmanuel Thia, le
vieux Kawa, le premier maire kanak
(UC qui plus est) de la commune. Il
forme à eux deux le duo qui va
implanter définitivement l’UC à Yaté.
C’est avec Nounou Kawa que Nounou
Karivie fonde la première école,
maternelle, de Waho la petite tribu
dans laquelle est aujourd’hui implantée la famille Homou.
Il faut noter que jusqu’à une certaine
époque Waho, n’était qu’un immense
domaine réservé à la culture pour une
population qui vivait sur Touaourou.
C’est progressivement que les campements se transformèrent en habitations. Et parmi les premiers à le faire
on retrouve le couple Homou. C’était
avant que Waho ne devienne le centre
administratif de la commune avec la
construction de la mairie, de la poste,
du dispensaire et de la grande école
publique dans le lotissement dont les
travaux furent lancés sous la mandature de l’Union Calédonienne.
Cette vie bien remplie collait peut-être
avec le tempérament d’un homme
dont le nom signifie, ne l’oublions
pas, le temps de la guerre (KAR : le
temps — EVIE : se battre).
Le Père Luneau disait que la NouvelleCalédonie et son peuple devaient être
respectées ne serait-ce que pour leur
beauté naturelle. C’était le message
que Nounou Karivie aimait reprendre
et qu’il transmettait à chaque fois que
l’occasion se présentait. Un message,
qui date d’avant les premières prospections n-mueres.
Monsieur Karivie Homou est décédé
le 5 novembre dernier. Il laisse derrière lui 10 enfants, 39 petits enfants,
7 arrières petits enfants et son épouse
Mivie.
Son action au sein de l’église
Catholique a été récompensée par la
médaille du mérite Diocésain dont il
est, en octobre 1998, le premier récipiendaire pour la Nouvelle-Caledome.
Il regrettait principalement le temps
des grandes réunions de l’Union
Calédonienne.
NOTE D’INFORMATION
C
omme convenu au Congrès de Ouaté/
Pouembout, le Bureau a engagé la procédure de
démission du Ministre de la liste Union Calédonienne
au Gouvernement, ce qui a eu pour effet de faire tomber le Gouvernement Frogier.
L’objectif recherché étant l’application de l’esprit et à
la lettre de l’Accord de Nouméa tel que nous l’avons
voté lors du référendum du 6 Novembre 1998.
Comme par le passé l’Union Calédonienne a pris ses
responsabilités. Et comme par le passé, nous allons
être encore critiqués sur notre action.
C’est pourquoi, il est important que nous parlions
tous d’une même voix et que nous soutenions collectivement l’action engagée. Cette note a pour but d’informer, notamment les militants, du travail engagé
par le Bureau comme l’avait arrêté la résolution du
congrès de Ouaté.
Suite à son congrès, le PALIKA fait connaître ses
positions :
• Pas de démission.
• Stratégie de montée en puissance par étape.
• Demande d’avancer la date d’un Congrès FLNKS
avant l’élection du nouveau Gouvernement.
Le BP prend acte de la démission de L’Union
Calédonienne au Gouvernement.
RÉTROSPECTIVE
Au retour du congrès, le mardi 13 novembre 2002,
première réunion du bureau :
• Bilan du congrès
• Préparation de la Conférence de presse
• Démission du Gouvernement
• Désignation des deux représentants au Bureau
Politique FLNKS en la personne de Raymond
Pabouty et de Charles Pidjot.
Le mercredi 18 novembre matin, réunion du Bureau
Politique du FLNKS.
L’union Calédonienne informe le BP de sa décision
de faire tomber le gouvernement Frogier.
Lors du Congrès de Ouaté, les militants soutiennent le Bureau dans
la décision de faire tomber le gouvernement Frogier.
L’AVENIR CALÉDONIEN - 7 -
RÉFLEXION
LE DISCOURS DE LA METHODE
’enjeu du moment est clairemen énoncé, poursuivre le
combat pour l’accès à la
souveraineté et, dans ce combat,
affirmer l’identité du Mouvement Union Calédonienne. Mais
saisit-on vraiment la relation de
nécessité qui existe dans sa
double formulation ? Par ailleurs, n’y a-t-il pas là un risque
de division au sein même de la
mouvance indépendantiste ?
Le FLNKS n’étant pas un parti
unique, rappelle Pascal Naouna,
mais une alliance de partis, c’est
le contenu du consensus en son
sein qui seul peut garantir la
valeur et la force des décisions
de cette organisation. Il est
important de le rappeler après les
dernières législatives, l’absence
de concertation politique entre
les partis membres du FLNKS et
plus encore de réelles perspectives communes qui a, ces dernières années, conduit ceux-ci à
une division que beaucoup s’accordent à considérer comme préjudiciable. Mais comment en
sortir ? Sinon par un effort collectif pour “définir les sujets et
les décisions qui relèvent du
consensus à trouver”.
Dans les semaines et les mois qui
vont venir, il faudra s’asseoir
autour d’une table, rappeler les
objectifs partagés, redonner du
sens à la lutte politique pour la
construction du Pays, tenter de
fixer les grandes lignes d’un programme assumé par tous. C’est
la seule méthode pour asseoir le
FLNKS sur autre chose que des
calculs politiciens et des stratégies électorales auxquelles
aucune résolution politique ne
L
vient réellement donner corps et
âme.
Et l’Union Calédonienne contribuera d’autant mieux à la relance
de cette dynamique collective
que ses dirigeants et ses
membres travailleront à sa cohésion et à son unité. Chez nous
aussi, le consensus et ceux qui
ont assisté au Congrès de Ouaté
savent qu’il ne manque pas
grand chose pour qu’il redevienne enfin réalité. Le combat
pour l’identité de l’UC n’est pas
séparable de celui pour le rassemblement du mouvement
indépendantiste. Il est en fait une
des conditions.
Par ailleurs, il y a le RPCR et en
ce qui le concerne, il s’agit avant
tout de lui rappeler la signification de la Parole donnée. Que le
FLNKS soit un des partenaires
de l’Accord de Nouméa, ne
dépend pas de l’humeur du
Président de la Province Sud,
mais d’un contrat politique au
plus haut niveau, scellé entre les
trois partenaires historiques, puis
ratifié par le suffrage universel et
garanti par la Constitution. En
refusant de donner toute leur
place aux autres partenaires au
sein du gouvernement comme du
congrès, en gêlant la mise en
œuvre du principe de la collégialité, le RPCR renie sa signature
et se met de lui-même hors de
l’Accord. Mais quel sens peut-on
sérieusement accorder à une telle
attitude alors que les populations
de Nouvelle-Calédonie dans leur
ensemble ont clairement choisi
la paix et la construction d’une
communauté de destin ? Le combat de l’Union Calédonienne est
- 8 - L’AVENIR CALÉDONIEN
celui de l’Accord de Nouméa, de
TOUT l’Accord. C’est une lutte
pour le dialogue et la paix
sociale, non pour l’hégémonie et
la préservation de quelques intérêts particuliers. Une lutte pour
que soient enfin jetés les bases de
la nouvelle citoyenneté à
laquelle nous aspirons tous, respectueuse de l’identité de chacun, soucieuse du bien commun.
Un lutte qui passe par la
recherche avec tous les signataires de l’Accord, d’un consensus sur les futurs équilibres politiques, sociaux, économiques,
juridiques etc... du Pays.
Discours de la méthode qui est
celui de Pascal Naouna à Ouaté,
dans lequel on retrouve tout l’esprit de l’UC : le combat politique
n’est pas, pour nous, une lutte
pour abattre l’adversaire mais
pour le forcer au dialogue. Et
dialogue il y aura que si nous
sommes à même de construire un
mouvement indépendantiste plus
riche de débats et de projets forgés en commun.
Kamoo Cuunga
Directeur de publication
Bernard Lepeu
Composition
Union Calédonienne
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