écoutez_mars_2014 - FSS Fédération Suisse des Sourds

Download Report

Transcript écoutez_mars_2014 - FSS Fédération Suisse des Sourds

Thème > Nouvelles possibilités d'apprentissage pour les enfants
Mars 2014
#
01
Photo: Pirmin Vogel
Fédération Suisse des Sourds SGB-FSS
> e-kids: la nouvelle plate-forme pédagogique pour les enfants sourds
> Interview de Mélanie Spiller-Reimann:
«Nous voulons faire progresser les enfants sourds»
> Nous vous présentons un donateur: Julien Montefusco, 27 ans, de Genève
> SGB-FSS: offres
Thème > Nouvelles possibilités d'apprentissage pour les enfants
Cours de langue des signes
> Editorial
L'apprentissage de la langue des signes devrait être plus accessible aux enfants sourds
Roland Hermann
Président Fédération Suisse
des Sourds SGB-FSS
Photos: Pirmin Vogel
Nouvel outil pédagogique pour les enfants sourds: grâce à la plate-forme en ligne e-kids, les enfants apprennent la langue des signes de manière ludique
> Les nouvelles technologies sont
très utiles pour les personnes
Afin de soutenir les enfants dans leur
apprentissage, la SGB-FSS propose
sans cesse de nouveaux instruments.
Nous entreprenons tout ce qui est en
notre pouvoir pour faire progresser
les enfants sourds et malentendants.
Que ce soit par le biais des cours très
prisés de langue des signes à domicile pour les familles, des camps
pour enfants et des samedis pour
les enfants sourds et leurs frères et
soeurs ou encore de la plate-forme
pédagogique «e-kids» que nous vous
présentons en détail dans ce numéro.
Votre soutien et vos dons nous sont
précieux pour mener à bien ces nombreux projets. Nous tenons à vous
remercier chaleureusement de votre
contribution qui permet aux enfants
sourds et malentendants de prendre
un meilleur départ à l'école et dans
leur parcours professionnel.
Roland Hermann (sourd)
sourdes. Avec le nouveau portail en
ligne e-kids, la SGB-FSS met à profit
ces nouvelles possibilités et apporte
Melanie Spiller-Reimann, collaboratrice
au projet «e-kids»
une contribution aux enfants. Les
concepteurs des vidéos de e-kids et
les familles y ayant participé nous
parlent des travaux de tournage.
La plate-forme en ligne e-kids est l'une
des offres pédagogiques de la SGB-FSS
destinées aux enfants sourds. Les parents
peuvent se connecter sur le portail et permettre à leurs enfants d'apprendre et de
pratiquer la langue des signes de manière
ludique. Pour e-kids, la SGB-FSS a tourné
des clips vidéos avec des enfants sur différents thèmes, notamment aux zoos de
Zurich et de Servion. Les enfants avaient
par exemple pour mission d'indiquer le
nom des animaux en langue des signes.
Des enregistrements vidéos ont aussi été
effectués lors d'un cours de langue des
signes à domicile avec les familles Frei et
Füglister du canton d'Argovie. Les parents
respectifs ont tous deux un enfant malentendant et ont la chance d'habiter à une
demi-heure à peine les uns des autres. Dario Frei et Fiona Füglister fréquentent la
même classe de 3ème primaire au Landenhof, Centre et école pour malentendants à
Unterentfelden, en Argovie. Et c'est tous
ensemble qu'ils apprennent la langue des
signes, chaque quinze jours - une fois chez
les Frei et une fois chez les Füglister.
«L'apprentissage de la langue des signes
nous apporte énormément, déclare Ni-
destinées à e-kids. Nicole Frei: «Nous
avons volontiers collaboré car, en tant que
famille, nous avons nous-mêmes tiré un
grand profit de la langue des signes. Il
nous semblait donc logique d'apporter
notre contribution afin que d'autres enfants soient motivés à l'apprendre.»
Dario et Fiona racontent une histoire pour un vidéo qui sert le projet e-kids.
«La langue des signes offre
à Fiona une possibilité
d'identification et renforce
sa confiance en elle.»
Mattéo (6, malentendant) parle du tigre devant la caméra vidéo au zoo de Servion.
Photos: Matija Zaletel
Chère donatrice, cher donateur
Il en va de même pour nous tous:
l'apprentissage représente l'une des
choses les plus importantes dans la
vie. Vouloir apprendre, pouvoir apprendre et avoir le droit d'apprendre
font partie des aspirations fondamentales de chaque personne. Les
enfants apprennent constamment,
chaque jour, et en général avec plaisir.
«Nous souhaitons offrir aux
enfants sourds des possibilités de développement adaptées à notre époque.»
Anuschka Füglister, mère de Fiona
cole Frei. La langue des signes nous est
très utile au quotidien». L'autre maman,
Anuschka Füglister, s'en réjouit également: «Les cours à domicile représentent
beaucoup pour nous. La langue des signes
offre à Fiona une possibilité d'identification et renforce sa confiance en elle. En
plus, elle trouve cela très amusant!»
Tournages des vidéos pour e-kids
Les familles Frei et Füglister ont donc joué
le jeu et participé au tournage des vidéos
Qu'est-ce que dit Fiona? «Tais-toi!»
Le signe pour dormir, montré par Fiona.
Toni Koller (à gauche) et Yen Gigandet cherchent les meilleures scènes avec le petit Mattéo.
histoires. C'était naturellement très mignon. Cela nous a fait un grand plaisir
aussi. Il y avait des instants inoubliables.»
Les nombreuses heures d'enregistrements
vidéos ont donné au final des clips vidéos
de deux à trois minutes. Melanie SpillerReimann: «Nous voulions pouvoir choisir
des scènes dans lesquelles les enfants produisaient eux-mêmes les signes. Ensuite
nous avons dû pour ainsi dire les filtrer.»
Les enfants sourds sont entrés en action
avec des acteurs sourds dans différents
lieux et situations. Le tournage vidéo a
nécessité passablement de préparation et
de temps. «C'était certes un gros investissement, mais ce fut très intéressant pour
tous les participants», déclare Toni Koller.
Et aussi pour le jeune Mattéo Issartel de
6 ans qui signait avec enthousiasme les
noms des animaux sauvages au zoo de
Servion. Ce qui l'a le plus fasciné, ce sont
les gros serpents du terrarium.
Pour les enregistrements vidéos, Dario
et Fiona devaient préparer une histoire
qu'ils seraient capables de raconter en
langue des signes. Toni Koller (sourd) avait
pour mission de produire les vidéos, en
étroite collaboration avec Melanie Spiller-­
Reimann (sourde), collaboratrice au projet Voir pour comprendre
e-kids (voir interview au verso).
«De quoi ont besoin les sourds pour apprendre plus facilement? De plus d'imEnregistrements au zoo
pressions visuelles afin de faciliter leur
Les enregistrements des cours de langue compréhension. C'est pourquoi nous prodes signes ont été réalisés rapidement, duisons des vidéos en langue des signes
alors que les tournages, notamment au sur des thèmes d'apprentissage.» Pour les
zoo, ont nécessité davantage de temps. concepteurs, il était important d'y intégrer
Toni Koller est actif au sein de la SGB-FSS la créativité, et bien entendu aussi de tracomme producteur vidéo depuis de nom- vailler dans les trois langues nationales: en
breuses années. «J'ai certes une longue allemand, en français et bientôt aussi en
expérience dans la production de vidéos», italien. Melanie Spiller-Reimann: «Nous
déclare-t-il en riant, «mais travailler avec vivons à une époque où la technologie est
des enfants de moins de trois ans a été particulièrement développée et les enfants
pour moi un tout autre défi. Il nous a fallu vont très tôt sur internet. Nous voulons en
beaucoup de patience car nous ne voulions profiter pour offrir aux enfants sourds des
pas donner de directives spécifiques. Ainsi possibilités de développement adaptées à
les petits pouvaient raconter leurs propres notre époque.» <
Souhaitez-vous apprendre la langue des
signes? Nous offrons régulièrement des
cours de langue des signes pour les personnes intéressées. Aucune connaissance
préalable n'est requise mais par contre la
volonté de s'exprimer par le mime et le
langage du corps.
Les cours standard ont lieu dans les villes
suivantes: Bulle, Fribourg, Genève, Lausanne, Martigny, Neuchâtel, Sion, Delémont et Yverdon-les-Bains.
Commandez dès maintenant le
programme de cours actuel en appelant le
021 625 65 55 ou en envoyant un
e-mail à: [email protected]
Vous trouverez également des
informations sur le site
www.signschool.ch
Junior Days
Les «Junior Days» sont le rendez-vous des
jeunes entre 4 et 14 ans. Ils proposent aux
enfants de nombreuses activités de loisirs
et de formation. Ils se déroulent sur des
week-ends à Fribourg, Martigny et Lausanne. La Fédération Suisse des Sourds y
organise un stand de sensibilisation sur
la langue des signes pour les enfants. Elle
met à disposition une interprète pour les
enfants sourds afin qu'ils puissent participer à diverses activités comme le théâtre,
le bricolage et la musique ou encore le
taekwondo, le tri des déchets etc.
Le programme est disponible sur
www.juniordays.ch
Nouvelle plate-forme pédagogique en langue des signes
Melanie Spiller-Reimann, collaboratrice au projet e-kids, explique
Photo: Andreas Schwaiger
> Apprendre mieux, apprendre plus:
grâce à e-kids, qui est le nouvel ins­
trument pédagogique de la SGB-FSS,
les enfants peuvent progresser en
langue des signes sur l'ordinateur.
Un projet innovatif pour les enfants
sourds, leurs parents et enseignants.
concernés. Nous leur avons demandé
quels étaient à leurs yeux les thèmes importants et ce que nous pourrions bien
mettre en place. Des idées émanant de la
SGB-FSS ont été également intégrées au
concept. C'est ainsi que nous avons choisi,
entre autres, le thème du zoo qui se prête
bien non seulement au tournage, mais
aussi à l'acquisition du vocabulaire.
e-kids: de quoi s'agit-il exactement?
Comment les intéressés peuvent-ils
Nous avons bien entendu différents
moyens pédagogiques, dont la plate-forme
en ligne e-kids qui est la plus récente.
Avec e-kids, les enfants peuvent s'entraîner en langue des signes sur l'ordinateur.
La structure comporte trois parties selon
les âges des enfants: jusqu'à trois ans, de
quatre à sept ans et de huit à douze ans. On
y trouve entre autres du vocabulaire, des
histoires, des poésies, des jeux interactifs,
des dialogues entre deux enfants ou avec
adultes. Nous voulons ainsi faire progresser les enfants.
Combien de temps avez-vous travaillé
accéder à e-kids?
Melanie Spiller-Reimann est formatrice
de langue des signes diplômée.
sur ce projet?
C'est en 2010 qu'est née l'idée et qu'a débuté le concept «e-kids» pour la langue des
signes suisse allemande (DSGS) au sein
de la SGB-FSS et j'ai été engagée en 2011
pour ce projet. Toni Koller est responsable
de son application technique. Les phases
de développement pour la DSGS sont
terminées. Nous travaillons actuellement
avec Yen Gigandet sur la langue des signes
française (LSF). La langue des signes italienne est aussi prévue.
Comment avez-vous procédé?
Au départ, l'idée nous est venue d'améliorer l'accès à la formation pour les en-
«Grâce à e-kids,
les enfants sourds
devraient pouvoir obtenir de
meilleures chances
de formation.»
fants avec un déficit auditif. Cependant,
nos offres devaient aussi servir aux parents d'enfants sourds et aux enseignants
ayant des enfants sourds intégrés dans
leurs classes. Pour élaborer les contenus,
nous avons tout d'abord créé un groupe
de travail avec les parents et enseignants
Nous avons lancé e-kids par une conférence de presse télévisée au zoo de Zurich.
C'est ainsi que beaucoup l'ont découvert
et en ont ensuite parlé autour d'eux. On
peut accéder à e-kids via le portail langue
des signes sur le site internet de la SGBFSS. On y trouve également une version
démo qui explique aux intéressés tout ce
qu'il faut savoir. Pour y participer, il suffit
de s'annoncer et on se voit attribuer un
mot de passe. L'utilisation de e-kids est
gratuite. Nous avons ainsi un bon réseau
de participants. A ce jour, nous en comptons 50, et bien entendu nous en attendons davantage. Ce projet a été présenté
à différentes reprises, notamment lors de
foires ou à la Haute école intercantonale de
pédagogie spécialisée (HfH à Zurich) ainsi
qu'auprès de nos autres partenaires tels
que «sichtbar-gehörlose» et des chargés de
cours de langue des signes à domicile pour
les familles. En tant qu'organisation faîtière de l'entraide des personnes sourdes,
nous sommes évidemment en contact
étroit avec les personnes concernées. Il
est vraiment important que cette offre
existe aussi. Les enfants sourds devraient
pouvoir obtenir de meilleures chances de
formation grâce à e-kids.
<
Slam bilingue: des textes en langue des signes et en
langue parlée sur scène
Photo: Timo Orubolo
Le slam bilingue est un mélange entre le
slam poésie et le slam langue des signes.
Des hommes et des femmes récitent des
textes – en alternant trois en langue parlée
et trois en langues des signes – et tentent
de gagner les faveurs du public. Un tel
slam bilingue s'est tenu pour la troisième
fois en novembre 2013 à Aarau devant
environ une centaine de spectatrices et de
spectateurs. Gian Reto Janki en a été le
vainqueur avec une histoire sur le secret
du fromage Appenzeller. Il est arrivé en
finale contre Raphael Kaufmann (entendant), dont le texte traitait des prénoms
Urs et Beat ainsi que de leurs avantages et
inconvénients. Le slam bilingue s'adresse
à chacun car il constitue un pont entre le
monde des entendants et celui des sourds.
Et il fait enormément plaisir, aux participants autant qu'au public.
Si jamais vous avez envie de vivre l'expérience: le prochain Bilingue Slam aura lieu
le 30 mai 2014 à 20 heures dans le club
Ono à Berne. Vous trouverez des informations à propos des prochains slams sur
le site internet www.deafslam.ch et su la
page Facebook Bilingue Slam. <
Photo: Pr
ivé
Nous vous présentons notre donateur Julien Montefusco de Genève
Julien Montefusco, 27 ans, est poseur
de sols, il vit à Genève et s'est marié
récemment. Nous lui présentons tous
nos vœux de bonheur! Depuis 2005 il
verse régulièrement une contribution à
la SGB-FSS: «Par conviction! déclare-t-il,
on ne sait jamais si on y sera confronté
soi-même un jour. Il est important d'aider avant tout les enfants.» Julien Montefusco est entré en contact par hasard
avec les sourds, resp. le thème de la
surdité lors d'une action stand à Genève.
«Une jeune femme m'a donné une foule
d'informations sur la langue des signes
et la vie des personnes sourdes et j'ai
trouvé cela très intéressant! Et pour
moi, le fait que la langue des signes
soit une langue complète qui permet de
tout exprimer est fascinant.» Il a aussi
Impressum
Adresse de contact: SGB-FSS, Av. de Provence 16, 1007 Lausanne, T 021 625 65 76, [email protected], www.sgb-fss.ch
Paraît 4 fois par an, tirage total de 55 525 ex. en allemand et français.
(Réduction de l’édition à 35 000 exemplaires dès le 1er juillet 2013)
Dons: CP 80-26467-1
Rédaction: Christine Loriol Graphique: www.designport.ch
été quelque peu sensibilisé à la surdité
durant sa scolarité et quand il voit des
sourds s'entretenir en langue des signes,
il trouve cela «très impressionnant!»
L'une de ses cousines porte un appareil
auditif, elle n'est encore qu'une petite
fille et il est très touché par la manière
dont elle poursuit son chemin. Julien
Montefusco: «Il est important que les
enfants et jeunes sourds et malentendants aient les mêmes chances que les
entendants tant à l'école que dans leur
formation professionnelle». Si son don
peut y contribuer, Julien Montefusco
s'en réjouit beaucoup.
<