Justice « On ne peut pas se faire justice soi-même »

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Notre agglo actu
Justice « On ne peut pas
se faire justice soi-même »
Un commerçant
mulhousien a été
condamné hier pour
avoir organisé une
expédition destinée
à faire avouer un jeune
qu’il soupçonnait,
manifestement à tort,
de lui avoir dérobé
une sacoche.
Arrestation et séquestration :
c’est l’infraction que le tribunal
correctionnel de Mulhouse reprochait hier à un trentenaire
sans antécédents. Le prévenu est
commerçant à Mulhouse et à
l’époque des faits, il tenait une
agence de voyage. Le 18 avril 2011
en fin de journée, sorti de son
bureau, il dépose sa sacoche dans
sa voiture. Il s’absente quelques
minutes pour aller boire un café à
deux pas. À son retour, son véhicule a été fracturé et la sacoche a
disparu. Elle contenait, indiquera-t-il, une somme de « 15 000 €»
provenant de son commerce, un
ordinateur, des documents professionnels…
Le commerçant dépose plainte.
Mais, après un échange avec une
voisine pensant avoir vu l’auteur
du vol s’enfuir, le trentenaire entame sa propre petite enquête et
en vient à soupçonner Romain
(*), un Mulhousien âgé d’une
vingtaine d’années. Dans la soirée du 24 avril 2011, il envoie un
ancien stagiaire à lui, encore mineur à l’époque, interroger Romain à son domicile et lui
demander de rendre l’argent et
les effets dérobés.
Romain explique qu’il n’est en
rien impliqué dans ce vol (pour
lequel il ne sera effectivement pas
mis en cause). Mais le prévenu
lui-même et un comparse à la
carrure athlétique – dont le commerçant refuse de livrer l’identité,
alors le président d’audience,
Ziad El Idrissi, appelle cet homme « le costaud » – rejoignent
l’ancien stagiaire devant l’immeuble de Romain. Ce dernier
est fermement invité à descendre
et à monter avec le trio dans une
Citroën C4 noire. Et en avant
pour une boucle en voiture dans
Mulhouse avec, notamment, une
étape au bord du canal, à la hauteur de la rue de Bâle.
J’étais en recherche
de vérité
Durant le voyage, Romain est
toujours sommé d’avouer le vol.
« J’ai reçu des gifles. Ils m’ont menacé de me mettre des coups de poing et
de me casser une jambe si je m’obstinais… », relatera la victime aux
enquêteurs. Et quand le jeune
homme est finalement reconduit
chez lui après avoir été cuisiné,
en tout, pendant environ une
heure, on le menace aussi de s’en
prendre à sa mère ou à sa copine.
Durant l’instruction, le prévenu
n’est pas passé aux aveux, indiquant qu’il réservait ses explications au tribunal. Mais au-delà de
sa position de victime du vol,
d’autres éléments sont venus accréditer son implication dans l’expédition. Des éléments matériels
(la C4, par exemple, avait été
louée par le trentenaire). Des témoignages, aussi, et en particulier celui de son ancien stagiaire
(renvoyé, lui, devant le tribunal
pour enfants). Ce jeune a livré
aux enquêteurs un récit du voyage en voiture proche de celui de
Romain : « Il se mangeait des baffes
[…] Il lâchait des larmes. Il disait
juste : ‘’c’est pas moi, c’est pas
moi’’…»
À la barre, le commerçant reconnaît cette fois sa participation à
l’expédition. « Je voulais avoir des
explications. J’étais en recherche de
vérité par rapport à ce qui s’était
passé », explique-t-il, relatant
avoir subi divers désagréments
par le passé (vols, agressions)
sans que les auteurs soient interpellés après ses plaintes. « J’ai
une perte de confiance par rapport à
la police », dit-il. Le trentenaire –
que la victime ne met pas en
cause comme auteur des gifles –
soutient qu’il n’y aurait eu aucune violence à l’encontre de Romain, pas même ces gifles de la
part du « costaud ». Et il estime
que le jeune homme est monté
dans la voiture de son plein gré.
« On a du mal à vous croire. Déjà,
vous êtes venus en nombre… », réfute Ziad El Idrissi, qui fustige toute
cette « enquête parallèle » : « Mais
vous vous croyez où ? Dans la jungle ou l’anarchie ? »
Il a eu la trouille
de sa vie
Me Yann Martinez, avocat de la
victime, et le procureur adjoint
Olivier Collonniers, considèrent
eux aussi que la contrainte ne fait
aucun doute. Et Romain « a eu la
trouille de sa vie », témoigne le
premier, poursuivant : « On est
sur des faits graves, de la privation
de liberté, ce qui est du monopole de
la justice. Et monsieur voudrait
nous faire croire que ce jour-là, on est
allé faire un déjeuner sur l’herbe,
une balade en campagne… Mais on
marche sur la tête ! »
« Dans cette affaire, on a violé pas
mal de règles de notre justice et de
VENDREDI 21 MARS 2014 22
Art Revivre « Be the change »
notre société : la présomption d’innocence, la liberté d’aller et de venir
[…]», dénonce Olivier Collonniers, notant que ce type d’expédition peut très mal tourner et
soulignant « qu’on ne peut se faire
justice soi-même ». Compte tenu
du casier judiciaire vierge du prévenu, le magistrat requiert 18
mois de prison avec sursis, « à
titre d’avertissement très sérieux ».
Côté défense, Me Jean-Luc Vonfelt estime qu’il faut « revenir à de
justes proportions » dans cette affaire et l’avocat plaide la relaxe.
« Mon client est une personne tout
autre que celle qui a été décrite. C’est
quelqu’un qui a toujours eu une vie
rangée […], qui n’aspire qu’à avoir
une vie tranquille. Il essaie de se
battre sur le plan commercial alors
que les temps sont durs. Il a été
victime à plusieurs reprises, sans résultats concrets […] Alors cette fois,
c’est vrai, à tort, il a voulu mener son
enquête […] Mais ce n’est pas une
justice parallèle, il a simplement essayé de savoir ce qui s’était passé. Il
est poursuivi pour arrestation et séquestration : ni l’une, ni l’autre, n’est
constituée. Y a-t-il eu volonté délibérée d’empêcher ce garçon d’aller et
venir ? Non », considère Me Vonfelt. Le prévenu conclut ainsi les
débats : « Je regrette d’avoir mené
mon enquête privée et c’est sûr que je
ne le referai plus. J’ai aussi du regret
par rapport à la victime. »
Jugement plus sévère que les réquisitions du parquet : deux ans
de prison, dont un an ferme, sans
mandat de dépôt (la peine pourra
donc être aménagée). Et le prévenu, Karim Stiti, devra verser
4000 € de dommages et intérêts à
la victime.
François Fuchs
(*) Nous avons modifié le prénom de la
victime, qui ne vit plus en Alsace
Sport adapté Une balle orange
à partager entre tous
Les Mulhousiens sont sans
doute nombreux à se souvenir
de « Be the change », qu’ils en
aient été acteurs ou simples
spectateurs : en septembre 2012, un millier de portraits
géants de Mulhousiens ont envahi les murs de la ville, seule
participation française à l’opération lancée par l’artiste français JR dans 15 pays, où
certains habitants de la cité du
Bollwerk ont eu la surprise de
voir leur visage s’afficher.
Un livre reprenant en 270 pages et plus de mille images cet
événement mondial unique est
enfin disponible, histoire de dépasser le côté éphémère du
street art et de conserver une
trace de ce mouvement artistique bénévole d’une rare ampleur.
On peut participer à son édition sur le site www.indiegogo.com en tapant dans le
moteur de recherche « Be the
change ». Pour toute participation à hauteur de 25 € avant le
11 mai, l’ouvrage sera livré à
domicile au mois de juillet prochain (commandes groupées
possibles à des tarifs préférentiels).
Apprentissage Portes ouvertes
dimanche au CFAA
Pour la deuxième année consécutive, les trois centres de formation
d’apprentis gérés ou cogérés par
la Chambre de métiers d’Alsace
organisent leur journée portes
ouvertes le même jour. Dans ce
cadre, le CFAA (Centre de formation d’apprentis de l’artisanat) de
Mulhouse, 21 rue Joseph-Cugnot
accueillera le public le dimanche
23 mars.
Le déroulement sera le suivant :
•Activités de démonstrations (en
continu de 10 h à 17 h) à travers
des ateliers vivants pour : le pôle
automobile (en maintenance
auto, moto et véhicules industriels) ; le pôle coiffure (démonstration de coupes sur modèles et
têtes malléables) ; le pôle toilettage (démonstrations sur modèles
et poupées).
Le centre sportif
régional de Mulhouse a
accueilli une centaine
d’enfants et adultes des
IME et IMPro de tout le
Haut-Rhin. Pour le
simple plaisir de jouer
au basket-ball.
On appelle ça la cerise sur le
gâteau. Ou le shoot au buzzer,
pour rester dans le jargon du basket-ball. Hier vers 14 h 30, la centaine d’enfants venus des IME et
IMPro du Haut-Rhin ont accueilli, après une demi-journée
de matchs acharnés, cinq joueurs
du FCM Basket.
Après quelques échanges de balles entre les participants et les
basketteurs mulhousiens, Frédéric Halbwachs a présenté Mario
Porter, Thibault Blanqué, Andy
Georges, Jonathan Godin et JeanMichel Montabord, qui ont tour à
En septembre 2012, un millier de portraits géants avaient
envahi les murs de la ville.
Archives Jean-François Frey
•Activités spécifiques (en continu
de 10 h à 17 h) : pôle toilettage,
rencontre parents/profs (de 10 h
à 12 h, rencontre avec des employeurs autres que les maîtres
d’apprentissage pour la découverte de cette filière de formation ;
plateforme de formation (en continu de 10 h à 17 h), accueil, bilan
personnalisé, positionnement
des jeunes candidats à l’entrée en
apprentissage, présentation des
modules de cours et exercices en
ligne réalisés par l’équipe pédagogique.
•Dans le hall d’accueil au rez-dechaussée (en continu de 10 h à
17 h) : présence (à confirmer)
d’un stand de la Chambre de métiers de Freiburg, stand de la
CMA, stand pour le secteur automobile, stand pour le référent social.
• Hall d’accueil au 1er étage : point
informations sur les filières de
formation en coiffure et toilettage, en automobile, infos contrats
de professionnalisation.
En bref
Transports
Après les matchs, les jeunes handicapés se sont retrouvés pour un goûter, une remise de prix et une
séance de dédicaces.
Photo Dom Poirier
tour reçu une « standing ovation » de la part des enfants. Cette
En début d’après-midi, les jeunes ont joué avec cinq basketteurs de
l’équipe première du FCM basket-ball.
Photo Michel Roussel
animation s’est ensuite terminée
par une remise de coupes, un
goûter et une distribution de posters dédicacés.
« C’est la première fois que nous
organisons cette rencontre à Mulhouse, détaille Frédéric Sontag, de
l’IME Saint-Joseph de Colmar, et
tous les jeunes qui sont là sont tous
licenciés à la Fédération française de
sport adapté. C’est un tournoi d’initiation. »
Manu Charron, également partie
prenante dans l’organisation, espère maintenant tisser des liens
plus fort avec le basket « normal ». « Frédéric Halbwachs est là
parce que l’on se connaît. Mais on
aimerait des liens durables et formalisés avec les ligues des valides de
basket ou d’autres sports, des coups
de mains réguliers. C’est encore
compliqué, ici en Alsace, dès que l’on
parle du handicap mental. »
Invitation au Palais
des sports
Loin de ces considérations, les
jeunes et adultes ont profité jusqu’au bout du soleil et de la présence des joueurs du FCM.
Ils sont d’ailleurs invités à venir
les encourager pour le prochain
match à domicile, le 19 avril au
Palais des sports, contre l’équipe
de Tremblay. Ils ont promis de
venir et de faire beaucoup de
bruit !
L.G.
En raison de travaux de maintenance sur la ligne SNCF Mulhouse
– Thann – Kruth, du lundi 24 mars
au vendredi 11 avril prochains, la
circulation des trains sera interrompue et des cars de substitution
seront mis en place :
- entre Lutterbach et Thann SaintJacques, pour les trois derniers
trams-trains, sauf le samedi et le
dimanche ;
- entre Thann gare et Kruth, de 9 h
à 16 h, sauf le samedi et le dimanche.
Solidarité
L’Accueil familial de vacances, mis
en place par le Secours catholique
il y a plus de soixante ans, propose
à des enfants et à des familles de
partager ensemble leurs vacances.
Caritas Alsace lance un appel à
toute famille ayant un esprit
d’ouverture et du temps à partager pour accueillir un enfant du 7
au 28 juillet ou du 1er au 14 août.
Devenir famille de vacances, c’est
donner à un enfant la possibilité
d’accéder à un temps privilégié de
détente, de loisirs et d’échanges.
C’est aussi permettre à sa famille
de s’enrichir par la rencontre, l’accueil et le partage. L’Accueil familial de vacances est agréé par le
ministère de la Jeunesse et des
Sports. Une équipe de bénévoles
et de permanents est à la disposition des familles de vacances
avant, pendant et après l’accueil.
Pour tout renseignement, contacter Valeria Braunstedter, CaritasAlsace, 11 rue du Puits, 68100
Mulhouse, tél. 03.89.31.85.40 ou
06.08.31.32.57, [email protected]
Associations
Ahrca, Association haut-rhinoise
de chasseurs à l’arc, organise une
journée de formation obligatoire
pour chasser à l’arc, le dimanche
13 avril, au ball-trap de Cernay. Les
candidats sont attendus à partir
de 9 h 15.
Dossier à télécharger sur internet
(Cerfa chasse à l’arc) ou auprès de
la Fédération des chasseurs du
Haut-Rhin et à renvoyer à l’Ahrca,
à l’adresse du secrétaire : Frédéric
Erhart, 4 rue des Grains, 68440
Eschentzwiller.
Le dossier se compose du formulaire Cerfa, une enveloppe timbrée et
une photocopie de la carte d’identité, ainsi que du numéro de téléphone auquel on peut être joint.
Inscription avant le 23 mars.
Bénévolat
Les personnes souhaitant partager leur passion pour la danse
country peuvent rejoindre l’équipe de la Maison du temps libre à
Mulhouse. Il s’agit d’animer un
groupe de danse country pendant
1 h 30, une fois par semaine. Renseignements : Caroline Lebon au
03.89.42.05.24 ou [email protected]