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N° 21, 14 MARS 2014
L’Allemagne
de Manuel Neuer
24
ÉDITION FR ANÇAISE
SEPP BLATTER
STOP AUX
PYROMANES
COUPE DU MONDE
LE TROPHÉE EN TOURNÉE
DANS LE GRAND NORD
DIDIER DESCHAMPS
MISSION DIFFICILE
ANS, ÇA
SUFFIT
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
6
24 ans, ça suffit !
Nous ne sommes plus qu’à 17 semaines du coup d’envoi de la
Coupe du Monde. Qui remporterait le titre, si le tournoi avait lieu
aujourd’hui ? À première vue, le Brésil fait l’unanimité, mais les
apparences sont parfois trompeuses : l’Allemagne a survolé la
compétition préliminaire et possède l’un des effectifs les plus
riches de son histoire. Vingt-quatre ans après son dernier sacre,
la Mannschaft est de nouveau prête à régner.
14
Le printemps du Sparta
En Gambrinus Liga tchèque, le titre devrait revenir dans la capitale,
après trois ans d’absence. En effet, le Sparta occupe la première
place du classement depuis septembre 2013 et reste sur 21 matches
sans défaite.
16
“Restons réalistes”
Didier Deschamps et l’équipe de France ont bien failli manquer le
grand rendez-vous brésilien. Pourtant, les supporters des Bleus
rêvent de créer la surprise l’été prochain. “Nous ne faisons pas
partie des favoris”, tempère l’ancien capitaine dans notre interview.
18
Blatter : carton rouge aux feux de Bengale
Chaque semaine, des incidents provoqués dans les stades par des
engins pyrotechniques entraînent des discussions houleuses. Le
Président de la FIFA a une opinion claire à ce sujet : il faut lutter
contre les pyromanes.
Didier Deschamps
l’interview
Thierry Henry
boycotte l’artificiel
Le Trophée en tournée
Diego Maradona, Franz Beckenbauer, Zinédine Zidane… le Trophée
de la Coupe du Monde a été soulevé par les plus grands footballeurs.
Désormais, il voyage autour du monde. Nous l’avons suivi en Suède.
29
C lassement FIFA : la Belgique de retour dans le Top 10
La dernière édition du Classement mondial de la FIFA voit la
Belgique faire son retour parmi les dix premiers, aux dépens des
Pays-Bas. L’Uruguay gagne quant à lui une place et devance
désormais la Suisse. Le podium reste inchangé : l’Espagne domine
toujours l’Allemagne et l’Argentine.
33
B résil : la première fois
Même les plus grands ont parfois besoin d’un coup de main.
Découvrez comment un Anglais, employé des chemins de fer,
a initié les Sud-américains au beau jeu.
36
“ C’est moi Radi, c’est moi le roi”
Impérial dans le but, il était moins brillant un micro à la main.
En 1965, le gardien de but yougoslave Petar Radenkovic a pris toute
l’industrie du disque allemande à contre-pied en écoulant son
incroyable chanson à 400 000 exemplaires.
37
Klaas-Jan Huntelaar
Sa carrière a failli s’arrêter avant d’avoir commencé. Alors le
Néerlandais est allé tenter sa chance en deuxième division, avant
de connaître le succès que l’on sait. L’attaquant de Schalke 04
revient pour nous sur la décision qui a changé sa vie.
2
Amérique du Sud
10 membres
www.conmebol.com
Charles William Miller
fondateur du football brésilien
Coupe du Monde Féminine U-17
de la FIFA
Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica
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Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars
Du 28 au 29 mai 2014, Zurich
Cover: Mike Hewitt / FIFA via Getty Images
24
Amérique du Nord
et centrale
35 membres
www.concacaf.com
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe
53 membres
www.uefa.com
Klaas-Jan Huntelaar
descendu pour mieux
remonter
Afrique
54 membres
www.cafonline.com
Asie
46 membres
www.the-afc.com
Océanie
11 membres
www.oceaniafootball.com
Coupe du Monde
le Trophée en visite dans
le Grand Nord
24 ans d’attente
Manuel Neuer et le
Bayern Munich sont
invaincus depuis
49 matches en Bundes­
liga. En juillet, le portier
de l’équipe d’Allemagne
espère écrire un nouveau
chapitre de l’histoire de
la Coupe du Monde...
et ramener à son pays un
titre mondial qu’il attend
depuis 1990.
Inhalt: Imago, Getty Images, AFP, Sven Simon, Rex Features / Dukas
Sami Khedira
l’espoir allemand
Coupe du Monde de la FIFA
Du 12 juin au 13 juillet 2014, Brésil
Petar Radenkovic
gardien de but et
champion du hit-parade
Coupe du Monde Féminine U-20
de la FIFA
Du 5 au 24 août 2014, Canada
T H E F I FA W E E K LY
Tournoi de Football des J.O. de
la Jeunesse
Du 15 au 27 août 2014, Nankin
Coupe du Monde des Clubs
de la FIFA
Du 10 au 20 décembre 2014, Maroc
3
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À DÉCOUVERT
Le chœur de l’équipe ouest-allemande
en 1974 Bernd Franke, Gerd Müller, Uli
Hoeness (au fond, en partant de la gauche),
Jupp Heynckes, Josef Kapellmann, Franz
Beckenbauer (au premier rang, en partant
de la gauche).
L’éternel favori
dpa / SZ-Photo
“L
Thomas Renggli
e roi football règne sur le monde”, chantaient avec ferveur les joueurs de l’équipe
nationale ouest-allemande en 1974, avant
de se hisser en tête du hit-parade de la
Coupe du Monde. Si le texte du refrain
(Ha ! Ho ! Heïa heïa hé ! Ha ! Ho !) se situe
aujourd’hui à la limite du hors-jeu, les succès sportifs
du passé ne semblent pas avoir pris une seule ride.
L’Allemagne règne sur le monde du football. La Bundesliga offre actuellement l’un des plus beaux spectacles dont puissent rêver les spectateurs européens,
la finale de la Ligue des Champions a vu s’affronter
deux clubs allemands tandis que la Mannschaft place
la barre de plus en plus haut – substituant aux clichés
surannés souvent associés au style de jeu allemand
(combativité, volontarisme, réussite) l’esprit offensif,
la créativité et le plaisir de jouer. L’Allemand Ottmar
Hitzfeld, l’un des meilleurs entraîneurs de tous les
temps et aujourd’hui en charge de l’équipe nationale
suisse, hisse ses compatriotes au rang de favoris de
la prochaine Coupe du Monde : “Pour moi, l’Allemagne est en position de favorite. Je la place devant
le Brésil. La Mannschaft dispose d’une nouvelle génération de joueurs très talentueux, ce qui lui permet
d’évoluer à un excellent niveau. J’irais même jusqu’à
dire que l’équipe nationale allemande, avec ses
jeunes dotés d’une excellente formation technique et
tactique, surpasse toutes les sélections précédentes
en matière de qualité de jeu.”
Le pronostic de Hitzfeld est sans équivoque.
Pour autant, cette déclaration devrait être accueillie avec sérénité par le Brésil. En effet, la Seleção,
qui a remporté la Coupe des Confédérations et aura
l’avantage de jouer devant son public, se considère
au-dessus du lot. De Manaus à Porto Alegre, les avis
sont unanimes : le 13 juillet 2014 au stade Maracanã, les Brésiliens seront sacrés champions du
monde pour la sixième fois de leur histoire.
Qu’en est-il vraiment de l’avantage de jouer devant son public ? Au cours des 83 ans d’histoire de la
Coupe du Monde, cet atout s’est souvent révélé être
un handicap. Lors des deux premières éditions (1930,
1934), l’Uruguay et l’Italie, pays hôtes, jouissent encore d’un avantage considérable, ne serait-ce que
pour des raisons d’ordre géographique. La Yougoslavie, la Roumanie, la Belgique et la France sont en
effet les seuls pays européens à faire le déplacement
jusqu’en Amérique du Sud. Il ne faut pas oublier qu’à
l’époque, la traversée vers le Nouveau Monde dure
trois semaines – le tout à bord d’un bateau à vapeur.
Lors de la deuxième édition de la Coupe du
Monde, plusieurs favoris brillent également par leur
T H E F I FA W E E K LY
absence : l’Uruguay, tenant du titre, veut rendre la
monnaie de leur pièce aux équipes européennes qui
l’avaient ignoré quatre ans plus tôt. L’Angleterre
choisit quant à elle de boycotter le tournoi, après
avoir vu sa candidature rejetée pour la seconde fois.
Après la Seconde Guerre mondiale, seuls
quatre pays organisateurs auront la chance de
voir leur équipe s’imposer à domicile : l’Angleterre
en 1966, la RFA, aussi convaincante en 1974 sur le
terrain que devant les micros, l’Argentine en 1978,
et la France en 1998.
Au Brésil, l’avantage de jouer à domicile constitue néanmoins un atout non négligeable. Jusqu’à
présent, le continent américain reste en effet une
forteresse imprenable pour les équipes européennes. La dernière tentative remonte à 1994 : aux
États-Unis, l’Italie s’incline en finale face au Brésil,
à l’issue des tirs au but. Vingt ans plus tard, il se
pourrait cependant que la Mannschaft change le
cours de l’histoire et dans cette optique, la qualité
de son jeu ne sera pas son seul point fort. Cette fois,
l’équipe allemande ne devrait en effet rencontrer
aucun écueil logistique pour se rendre au Brésil : le
voyage depuis Berlin ne dure plus trois semaines,
mais 12 heures et 40 minutes et les joueurs seront
en outre épargnés par le mal de mer. Ha ! Ho ! Heïa
heïa hé ! Ha ! Ho ! Å
5
1990 : Bodo Illgner
ALLEMAGNE
Le héros des tirs au but :
Bodo Illgner ouvre la voie à
la RFA vers la finale de la
Coupe du Monde 1990 en
repoussant la tentative de
Stuart Pearce en demi-finale
contre l’Angleterre. Après
“Sepp” Maier (18 matches,
Coupes du Monde 1970, 1974
et 1978) et Harald “Toni”
Schumacher (14 matches,
éditions 1982 et 1986), Illgner
est le troisième gardien
allemand à compter le plus
de sélections en Coupe du
Monde (12 matches, éditions
1990 et 1994) – devant
notamment Oliver Kahn (8
matches, éditions 2002 et
2006).
ALLEMAGNE
AVANTAGE
ALLEMAGNE
Destination visée : Rio de Janeiro. Dans 17 semaines, deux
équipes se disputeront le titre suprême au stade Maracanã au
cours d’une finale qui changera peut-être le cours de l’histoire.
Jamais encore une sélection européenne n’est parvenue à
remporter la Coupe du Monde sur le continent américain.
L’Allemagne est prête à être la première.
Fédération allemande de football (DFB)
Fondation
28 janvier 1900
Affiliation à la FIFA
1904
Succès majeurs chez les hommes
Champions du monde 1954, 1974, 1990
Champions d’Europe 1972, 1980, 1996
Succès majeurs chez les femmes
Championnes du monde 2003 et 2007
Championnes d’Europe 1989, 1991, 1995,
1997, 2001, 2005, 2009, 2013 (record)
Site Internet
www.dfb.de
T H E F I FA W E E K LY
7
ALLEMAGNE
S
Thomas Renggli
tade Maracanã, Rio de Janeiro, 13
juillet 2014, peu avant 23 h. Le capitaine brésilien Thiago Silva soulève
le trophée de la Coupe du Monde.
La Seleção remporte son sixième
titre planétaire. Les confettis
pleuvent, le champagne coule à
flots, c’est le carnaval en plein été.
“J’en rêve depuis toujours”, bredouille un peu plus tard au micro
un Silva ivre de bonheur. Pour le
moment, ce happy end à la brésilienne appartient encore au monde du rêve.
Pourtant, dans le scénario local du prochain
grand rendez-vous mondial, la marge de
manœuvre est infime. Le Brésil doit absolument
remporter le titre et effacer des livres d’histoire
le souvenir de la défaite finale face à l’Uruguay
en 1950 (1:2), lors du dernier tournoi planétaire
organisé sur ses terres. Le terme Maracanaço,
entré dans l’usage courant, pèse encore lourd
dans la mémoire collective brésilienne, même si,
dans une mesure d’urgence salvatrice, la Fédération nationale avait résolu de remiser à jamais
le maillot blanc de l’époque.
Les faits parlent en faveur de l’Allemagne
Depuis, le Brésil a remporté cinq titres mondiaux en jaune et bleu, mais aussi la Coupe des
Confédérations 2013 – tout comme les éditions
1997, 2005 et 2009. Toutefois, d’aucuns considèrent la victoire à l’occasion de cette grande
répétition de la Coupe du Monde comme un
mauvais présage. C’est du moins le point de vue
de Franz Beckenbauer, la plus haute autorité
morale du football allemand : “Le vainqueur de
cette compétition n’est jamais devenu champion
du monde l’année suivante. Si l’on en croit les
statistiques, les choses s’annoncent mal pour le
Brésil.” Beckenbauer, lui-même deux fois couronné champion du monde (en 1974 comme
joueur, puis en 1990 en tant que sélectionneur),
préfère en rire, ce qui ne l’empêche pas d’ajouter :
“Seules l’Allemagne et l’Espagne peuvent inquiéter le Brésil.”
Les faits semblent donner raison au Kaiser.
L’Espagne a remporté les trois derniers tournois
majeurs qu’elle a disputés. Pour sa part, l’Allemagne, forte de sept finales de Coupe du Monde,
rivalise au plan statistique avec le Brésil, tout en
apportant une touche de fraîcheur dans le jeu.
Depuis l’été 2006 et une phase finale (presque)
idyllique, les Allemands se sont chargés de jeter
aux oubliettes le stéréotype d’un football guidé
par la rigueur et le résultat. Peu d’équipes ont
traversé la phase qualificative pour la Coupe du
Monde 2014 avec autant d’aplomb et de témérité.
Les 36 buts inscrits par la sélection allemande
8
constituent un record en Europe. Seuls les PaysBas (34 réalisations) et l’Angleterre (31) sont parvenus à rivaliser en matière d’efficacité. Dans le
cas des Anglais, la performance doit beaucoup à
la faible défense de Saint-Marin. Treize des buts
anglais ont en effet été inscrits face à la sélection
de la minuscule république.
Réminiscences de 1974
Si, outre les mots de Beckenbauer, on prend en
compte la tendance actuelle du football de club,
alors le rôle de grand favori revient assurément
aux Allemands. En effet, avec le Bayern Munich,
vainqueur de la dernière Ligue des Champions,
la Bundesliga possède actuellement l’équipe
reine d’Europe. La formation entraînée par Pep
Guardiola enchaîne les records, est invaincue en
championnat après 24 journées et a remporté le
week-end dernier face à Wolfsbourg son sixième
match au cours duquel elle a inscrit quatre buts
ou plus (6:1). Le Borussia Dortmund, son principal concurrent et adversaire en finale de la Ligue
des Champions l’an passé, n’aspire certes plus
qu’à la deuxième place en Bundesliga, mais sur
la scène européenne, le club de Westphalie est
toujours dans la course, fort de son jeu offensif
et spectaculaire.
Sans surprise, la sélection nationale profite
directement de cette hégémonie du football de
club allemand. Face à Wolfsbourg, le onze de
départ du Bayern comptait cinq Allemands,
contre sept pour le Borussia Dortmund face à
Fribourg. Cette situation n’est pas sans rappeler
celle de la RFA en 1974. À cette époque, deux
clubs exceptionnels (le Bayern et le Borussia
Mönchengladbach) avaient fourni l’essentiel de
l’équipe nationale et contribué à la deuxième
couronne mondiale de la Mannschaft. Roy Hodgson, le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, ne
peut que rêver de pareille situation. En effet,
67 % des professionnels évoluant en Premier
League ne sont pas de nationalité anglaise. Dans
la sélection des Trois Lions, presque tous les secteurs pèchent en termes de qualité et de richesse, sans oublier le gardien de but Joe Heart,
célébré il y a peu comme le nouveau sauveur
anglais, mais qui apparaît aujourd’hui davantage comme un danger ambulant que comme
une assurance tous risques.
Depuis l’été 2006 et une phase finale (presque)
idyllique, les Allemands se sont chargés de jeter
aux oubliettes le stéréotype d’un football guidé
par la rigueur et le résultat.
T H E F I FA W E E K LY
ALLEMAGNE
1974 : Sepp Maier
Le Chat : Josef “Sepp”
Maier est champion du
monde en 1974. Avec 95
sélections, c’est le gardien le
plus capé de l’histoire de la
Mannschaft . Dans les années
1970, Maier est l’assurance-vie de l’équipe de RFA et
l’une des figures centrales du
Bayern Munich.
ALLEMAGNE
Le cas Khedira
Pendant que les Anglais essaient de vaincre leur
peur notoire de l’échec en engageant un psychologue du sport, le sélectionneur allemand Joachim Löw, lui, est “confronté” à des problèmes
de riche. Pour éviter que ses hommes ne se reposent sur leurs lauriers et pour susciter de la
concurrence pour les 23 places du groupe qui
disputera la Coupe du Monde, il a agrandi le
cercle des candidats : avant le match amical
contre le Chili il y a neuf jours, il a convoqué les
débutants Shkodran Mustafi (Sampdoria Gênes),
Matthias Ginter (Fribourg), Pierre-Michel Lasogga (Hambourg SV) et André Hahn (Augsbourg).
Il a en revanche renoncé à des joueurs établis
comme Marco Reus, Mats Hummels, Julian
Draxler ou Benedikt Höwedes, qui peinent à retrouver le rythme après des blessures. La prestation contre le Chili a cependant plutôt donné
raison aux absents. À la fin du match à Stuttgart,
remporté 1:0, la Mannschaft a même eu droit à
quelques sifflets. La Fédération allemande venait de lancer sa campagne pour la Coupe du
Monde, dont le slogan, “Plus prêts que jamais”,
ne coïncidait pas vraiment avec la performance
livrée sur le terrain. C’est toutefois un autre
joueur dont la participation à Brésil 2014 est encore incertaine qui préoccupe le plus l’Allemagne : Sami Khedira, qui, en Afrique du Sud,
s’est avéré être un excellent partenaire pour
Bastian Schweinsteiger au poste de milieu axial.
Victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit en novembre dernier, le
milieu du Real Madrid s’insèrerait certes “de
façon optimale dans le plan d’action”, mais il
n’est pas certain que son retour en sélection
pourra s’effectuer suffisamment tôt. Quoi qu’il
en soit, Löw laisse la porte ouverte pour Khedira et affirme qu’il serait prêt à le réintégrer
“même s’il n’est qu’à 80-90 % de sa forme”.
La réalité l’emporte sur la théorie
Le sélectionneur se soucie par ailleurs de la pression qui pèse sur son group. “En théorie, nous
avons une excellente équipe. Mais pour le moment, la réalité est toute autre. En Coupe du
Monde, il ne faut pas l’oublier, la réalité l’emporte sur la théorie”, souligne-t-il. Son prédécesseur et futur adversaire dans le cadre de la phase
de groupes, Jürgen Klinsmann, désormais entraîneur des États-Unis, voit les choses autrement : “Je crois que l’heure de l’Allemagne est
venue. Maintenant il faut le prouver et gagner le
titre.” Cet avis optimiste est partagé par le défenseur brésilien Dante, qui joue sous les couleurs du Bayern Munich : “L’Allemagne est une
grande favorite dans la course au titre, avec nous
les Brésiliens, l’Espagne et l’Argentine. J’espère
que nous aurons une finale Brésil - Allemagne.”
Pourtant, si l’on en croit les statistiques, ce ne
10
“Je crois que l’heure de l’Allemagne est venue.
Maintenant il faut le prouver et gagner le titre.”
Jürgen Klinsmann, sélectionneur des États-Unis
serait pas une affiche favorable pour la
Mannschaft. Jamais encore une équipe européenne n’est parvenue à s’imposer lors d’une
phase finale mondiale disputée sur le continent
américain. À ce jour, les seules nations à avoir
conquis le titre suprême loin de leurs terres sont
le Brésil (Suède , 1958 et Corée/Japon, 2002) et
l’Espagne (Afrique du Sud, 2010). Certes, l’équipe
de Vicente del Bosque a perdu un peu de sa superbe en phase de qualifications, mais elle continue de dominer largement le classement mondial FIFA (voir page 29). En outre, en finale de
l’Euro 2012, la Roja a dissipé les doutes concernant l’efficacité de son tiki-taka et prouvé par la
même occasion qu’elle n’avait rien perdu de sa
rage de vaincre. Vainqueur de l’Italie 4:0, elle a
signé une démonstration de force comme on en
avait rarement vu à ce niveau.
Restent le “facteur Messi” et les interrogations quant à la capacité de l’un des meilleurs
joueurs du moment à faire parler sa classe exceptionnelle sur la scène internationale. L’Argentine dispose d’un avantage psychologique
non négligeable par rapport au pays organisateur : toute la pression repose sur les épaules
brésiliennes. L’Albiceleste pourra donc aborder
la compétition dans une enviable position d’outsider, tout comme l’Uruguay. En 2010, le double
vainqueur de l’épreuve n’avait échoué qu’en demi-finale, à l’issue d’un match remarquable face
aux Pays-Bas. L’éventualité d’une réédition du
Maracanaço où il viendrait à nouveau gâcher le
plaisir des Brésiliens n’est donc pas exclue.
Les bookmakers croient en l’Allemagne
Pour ce qui est des chances de succès des uns et
des autres, les bookmakers du monde entier ont
déjà leur petite idée. D’une seule voix, ils ont fait
du Brésil leur favori absolu, avec une cote de 4/1.
Viennent ensuite l’Allemagne et l’Argentine
(6/1), puis l’Espagne (7/1). L’Italie, les Pays-Bas
(21/1), la France (23/1) et l’Angleterre (26/1) se
contentent d’un statut d’outsider. Quoi qu’il en
soit, à en croire Gary Lineker, le déroulement de
la prochaine Coupe du Monde serait déjà tout
tracé. Le légendaire attaquant anglais, aujourd’hui commentateur pour la télévision,
pourrait bien voir son fameux théorème reverdir à la faveur des dernières tendances, n’en déplaise aux Britanniques : “Le football est un
sport simple. 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, c’est toujours
l’Allemagne qui gagne.” Å
T H E F I FA W E E K LY
ALLEMAGNE
1954 : Toni Turek
Les gardiens, miroirs des
triomphes allemands : en
1954, Anton “Toni” Turek
fournit la base défensive qui
mènera au “Miracle de
Berne”, la finale contre la
Hongrie. À 35 ans, le portier
est le joueur le plus âgé du
tournoi.
game onor game over
all in or nothing
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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES
Liga Argentina
Diego Osella a la foi
Jordi Punti est écrivain et auteur
de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.
En Argentine, tous les regards sont braqués sur Colón
de Santa Fe, qui n’en finit pas d’épater les
observateurs. Du côté de ce petit club de
province, on préfère regarder devant et
continuer d’y croire. Après sept journées dans
le Tournoi Final, Colón occupe la tête devant
tous les cadors. Même s’il a perdu son premier
match en 2014, ses quatre victoires et ses
deux nuls lui permettent d’ores et déjà de
compter plus de points que lors du Tournoi
Initial. Ainsi que l’affirmait un commentateur,
ses joueurs “ont couru davantage depuis le
début du championnat que sur toute la saison
dernière”. Même si l’équipe sabalera doit
encore confirmer la tendance pour améliorer
sa moyenne et assurer le maintien, elle
pourrait bien créer la surprise si elle poursuit
son beau parcours. Sachant que ça ne coûte
rien de rêver ...
coup de sifflet final sans le moindre état
d’âme. La dernière victoire de Colón, il y a
quelques semaines sur le terrain de Rosario
Central (1:0), constitue un bel exemple de
cette attitude. Rosario aura eu beaucoup plus
d’occasions et dominé largement les débats,
mais les Sabaleros ont su s’accrocher au but
de Carlos Luque et le défendre bec et ongles.
Depuis lors, deux matches nuls ont quelque
peu ralenti la course de cette équipe, qui
occupe pourtant toujours la première place.
Son prochain match, sur le terrain du tenant
du titre, San Lorenzo de Almagro, devrait
donner des indications sur la dimension réelle
du phénomène Colón.
Il ne faut pas oublier qu’en décembre et en
janvier, pendant la pré-saison, Colón a vendu
nombre de joueurs expérimentés pour renflouer ses caisses. En remplacement, il a
recruté des jeunes laissés libres par les clubs,
pour un coût nul. Dans cet effectif largement
renouvelé se distinguent Carlos Soto, Ezequiel
Videla ou Lucas Landa, mais l’entraîneur est
surtout obsédé par l’équilibre. Osella a réussi à
faire en sorte que la balle circule et arrive dans
la surface adverse dans de bonnes conditions,
résultat de la solidarité qui anime son groupe.
Cette attitude est également salvatrice loin des
terrains. “La discipline est primordiale”,
répond-il aux questions sur les clés de cette
réussite. “Ce que nous avons fait, c’est placer
nos joueurs les plus rapides aux postes où ils
peuvent exploiter leurs qualités en un contre
un pour faire mal aux adversaires”.
Pour l’instant, la formule d’Osella a l’air de
marcher. Dans l’histoire récente du football
argentin, le Tournoi Final relève souvent de la
boîte de Pandore, un phénomène accentué par
le chassé-croisé des joueurs en partance pour
l’Europe et des revenants en manque de temps
de jeu. Tandis que chacun cherche les moyens
d’aborder au mieux la seconde moitié du
championnat, Colón de Santa Fe a succombé
avec délice à des méthodes éculées mais
tellement indispensables : courir, passer le ballon, défendre et souffrir. Surtout souffrir… Å
Martin Zabala / Photoshot
Ces résultats sont d’autant plus étonnants que
le club traverse une crise institutionnelle
extrêmement sévère. Au mois de novembre
dernier, fâchés par sept mois d’impayés, les
joueurs avaient décidé de déserter un match
de championnat contre Atlético Rafaela.
Drame, commotion, émoi. En plus de perdre
la rencontre, Colón s’est vu retirer des points
par la fédération, ce qui l’a condamné à la
dernière position. Depuis lors, la situation
économique ne s’est pas vraiment améliorée
et le club reste asphyxié par les dettes, mais
au moins, le sport a repris son cours. La
démission du président après le désastre de
Rafaela, combinée à son remplacement par
l’ancien joueur Eduardo Vega, ont déclenché
une vague d’optimisme qui s’est traduite par
l’arrivée de 10 000 nouveaux socios au club au
cours des dernières semaines.
Sur le terrain, cet essor est lié à une personne,
Diego Osella, le nouvel entraîneur. Homme
discret dont les idées ne sont pas sans rappeler celles de Marcelo Bielsa, Osella était
l’adjoint de Roberto Sensini lorsque celui-ci
entraînait Colón, en 2012-13. Il a ensuite
rejoint le championnat chilien pour se faire la
main en tant que chef d’orchestre. Aujourd’hui, à la faveur d’une modestie et d’une
foi inébranlables, Osella a mis en place un
groupe de guerriers qui se battent jusqu’au
Colón de Santa Fe se distingue Marcelo Meli (à droite) est à nouveau optimiste malgré la crise traversée
par le club.
T H E F I FA W E E K LY
13
Gambrinus Liga tchèque
Loin des circuits
touristiques
Sven Goldmann est spécialiste du
football au quotidien Tagesspiegel
de Berlin.
La saison vient juste d’entrer
dans sa phase décisive en
République tchèque et pourtant, l’issue du
championnat est pour ainsi dire jouée
d’avance. C’est une mauvaise nouvelle pour
tous ceux qui aiment les compétitions palpitantes, mais une bonne pour les fans de
Prague et plus particulièrement ceux du
Sparta. Après trois années passées en province, le trophée devrait finalement revenir
dans la capitale. Il devient difficile d’en
douter après la victoire 1:0 enregistrée par
le Sparta contre le Viktoria Pilsen lors de la
19ème journée de Gambrinus Liga. Tomas
Prikryl a ouvert le score dès la huitième
minute. Pilsen a jeté toutes ses forces dans
la bataille pour tenter d’égaliser, peut-être
même un peu trop. Peu après la pause,
Tomas Horava a dû quitter le terrain après
un deuxième carton jaune et dans les dernières minutes, Michael Duris a connu le
même sort. À neuf, le Viktoria n’avait aucune
chance contre l’indéboulonnable leader.
“Après trois années passées en province,
le trophée devrait revenir dans la capitale.”
À onze journées de la fin de la saison, le Sparta
affiche huit longueurs d’avance sur son rival,
tenant du titre. Le Slovan Liberec, champion
de 2012, a quant à lui 19 points de retard et
rien n’indique que le Sparta pourrait connaître
une baisse de régime suffisamment longue
pour être déterminante. Le club occupe la
première place depuis la mi-septembre et n’a
pas subi de défaite depuis 21 matches.
Ce bilan est impressionnant. Pourtant, au-­
delà des frontières tchèques, peu de gens s’y
intéressent. Il faut dire que ces dernières
années, le Lower East Side de Prague n’a que
rarement eu l’occasion d’accueillir du grand
football. Le Sparta joue en outre en dehors
des circuits touristiques, loin derrière le
Cechuv Most, l’élégant pont de style Art
Nouveau qui sépare la vieille ville du quartier
de Letna marqué par l’ancien régime communiste. Son stade est coincé entre des immeubles des années 60 et la voie ferrée qui
mène à Dresde. La star du club, Tomas
­Rosicky, a grandi ici. Rosicky a joué avec
le Sparta en Ligue des Champions, contre le
FC Barcelone et Porto. Cette grande époque
remonte au tout début des années 2000.
Depuis, le club a atteint une fois encore la
phase de groupes du plus prestigieux des
tournois européens, puis ç’a été fini : son
dernier match en Ligue des Champions date
de 2005.
Sur la scène internationale, le passé récent a
plutôt vu s’imposer le Viktoria Pilsen, le
champion de 2011 et de 2013. En phase de
groupes de la Ligue des Champions, la formation de Bohême a atteint la troisième place à
deux reprises. Un tel succès peut surprendre
de la part d’un club fondé en 1911 mais qui a
dû attendre 100 ans pour remporter son
premier titre de champion de République
tchèque. Pavel Vrba a été le grand artisan de
cette réussite. En décembre dernier, l’entraîneur, qui était en fonction depuis 2008, a
quitté le club pour prendre les rênes de
l’équipe nationale. En atteignant cette troisième place en phase de groupes de la Ligue
des Champions, il a légué à son successeur
Dusan Uhrin un billet pour la Ligue Europa,
où le Viktoria Pilsen s’est imposé en seizièmes
de finale contre le Shakhtar Donetsk. Pilsen
se mesure à présent à l’Olympique lyonnais en
huitièmes de finale. Å
Michal Cizek / A FP
Prague est de nouveau la
capitale du football tchèque
Le Sparta s’apprête ici à disputer le
derby contre le Bohemians (en vert).
14
T H E F I FA W E E K LY
Major League Soccer américaine
Enfers artificiels
David Winner est un écrivain et
journaliste basé à Londres. Sa
bibliographie dans le football
comprend notamment Brilliant
Orange et Dennis Bergkamp:
Stillness and Speed.
Samedi, les terrains synthétiques sont venus
perturber la mécanique parfaitement huilée de la
première journée de la nouvelle saison de MLS. Le
rectangle vert s’est invité sur le devant de la scène,
au point de provoquer une discussion houleuse
entre deux des principaux entraîneurs du championnat nord-américain.
Quatre des 19 pensionnaires de la MLS évoluent sur
un terrain artificiel. Trois d’entre eux sont basés au
nord-ouest : les Seattle Sounders, les Vancouver
Whitecaps et les Portland Timbers. Le quatrième
utilisateur de pelouse synthétique est New England
Revolution, qui a depuis longtemps établi ses
quartiers au Foxboro Stadium, dans le Massachusetts. Chacune de ces surfaces se compose d’un
mélange différent de caoutchouc, de plastique, de
sable et d’autres matériaux. Les détracteurs de ce
type de terrain estiment que le revêtement est
beaucoup moins souple que le gazon naturel. Il
provoquerait donc de nombreuses blessures :
lésions musculaires, chevilles foulées, brûlures et
douleurs aux genoux. Ce week-end, le B.C. Place
Stadium de Vancouver s’est retrouvé bien involontairement sous le feu des projecteurs. En effet, le
sort du match face aux New York Red Bulls s’est
joué… avant même le coup d’envoi.
Anne-Marie Sorvin / USA Today / Reuers
L’an passé, les Bulls ont terminé la saison avec le
meilleur bilan, ce qui leur a valu de remporter le
Supporters’ Shield. Les visiteurs ont cependant été
contraints de se passer des services de deux de
leurs joueurs les plus en vue : le capitaine Thierry
Henry (36 ans), ancien attaquant d’Arsenal, de
Barcelone et de l’équipe de France, et le défenseur
colombien Jámison Olave (32 ans).
Redoutant des blessures, les deux hommes ont
refusé de prendre part à la rencontre, avec le
soutien de leur entraîneur Mike Petke. Bien
entendu, les esprits chagrins n’ont pas manqué de
souligner que le Français avait disputé deux
matches sur le terrain de Portland au cours des
années précédentes. Quoi qu’il en soit, New York,
privé de ses stars, s’est lourdement incliné 4:1.
L’idée qu’une pelouse puisse se révéler trop dangereuse pour le meilleur joueur du championnat est
déjà assez étonnante en soi. Mais Henry n’est pas le
seul à émettre de telles réserves.
Qui freine qui ? Mattocks (Vancouver), à gauche, en plein duel avec Sanchez (New York).
Un peu plus tôt dans la journée de samedi, la
grande affiche de ce début de saison entre les
Seattle Sounders et le Sporting Kansas City, tenant
de la MLS Cup, a tourné à la farce. Sous une pluie
torrentielles, les 22 acteurs de la rencontre ont eu
toutes les peines du monde à prendre le contrôle du
ballon et à aligner deux passes sur une pelouse
dont la couleur a rapidement viré au glauque. Les
Sounders ont inscrit l’unique but de la partie dans
les derniers instants du match. Jusque-là, le
spectacle était davantage en tribunes que sur le
terrain.
Bien entendu, les terrains artificiels présentent des
avantages. Ils constituent une ressource commerciale, peuvent être utilisés à l’infini (contrairement
au gazon naturel) et sont devenus incontournables
pour l’entraînement ou la pratique de masse dans
les pays où l’herbe ne pousse pas facilement. Pour
autant, ils essuient régulièrement de nombreuses
critiques. Bruce Arena, l’entraîneur de LA Galaxy,
parle d’un “désastre” lorsqu’on évoque les pelouses
synthétiques de MLS. Seul le terrain de Portland,
qu’il considère comme “vaguement acceptable”,
trouve grâce à ses yeux. Durant son séjour californien, David Beckham a lui aussi vertement critiqué
ces surfaces, même s’il n’a jamais refusé d’y jouer.
Les équipes nationales et les grands clubs comme
Manchester United qui effectuent des tournées aux
États-Unis réclament toujours des gazons naturels.
Les organisateurs de la Coupe du Monde Féminine
au Canada envisagent d’utiliser des terrains
artificiels. L’idée a déjà suscité de nombreuses
réactions négatives, à commencer par celle d’Abby
Wambach, qui parle de “discrimination”. “Personne
n’envisagerait une seconde de jouer une Coupe du
Monde masculine sur des pelouses synthétiques”,
T H E F I FA W E E K LY
peste l’attaquante américaine. À en croire le
journaliste spécialisé Grant Wahl, le problème vient
du fait que Seattle, Vancouver et New England
partagent leurs installations avec des équipes de
football américain, qui préfèrent les surfaces dures.
De leur côté, les dirigeants ne tiennent pas à
débourser des fortunes pour acquérir un stade
entièrement dédié à la pratique du football. Wahl a
recueilli les opinions de dizaines de footballeurs…
et vu leurs blessures. Disons-le franchement, ces
terrains artificiels n’ont pas beaucoup d’admirateurs. “Ça ne me pose pas de problème de jouer
là-dessus” : voilà ce qui ressemble le plus à un
compliment dans la bouche des utilisateurs. “Les
propriétaires font tout leur possible pour nous faire
croire que les terrains artificiels ont des qualités”,
relève le journaliste. “Malheureusement, les joueurs
ne sont manifestement pas de cet avis.” Ryan
Nelsen a d’ores et déjà prévenu qu’il pourrait suivre
l’exemple des Red Bulls en autorisant certains de
ses joueurs à ne pas se produire sur la pelouse du
CenturyLink Field de Seattle. “Ce n’est pas seulement un terrain artificiel”, estime l’entraîneur de
Toronto. “C’est un mauvais terrain artificiel.”
Plutôt que de défendre ses équipements, son
homologue de Seattle, Sigi Schmid, a préféré botter
en touche en usant d’un argument pour le moins
inattendu : tous les terrains artificiels sont mauvais. De fait, même la surface utilisée par Portland
commence à souffrir des ravages du temps. “Je
crois que tout le monde préfère jouer sur du gazon
naturel. Maintenant, jouer sur une pelouse en
mauvais état, c’est aussi dangereux. Un bon
terrain, c’est un bon terrain. Un bon terrain
naturel, c’est l’idéal. Un bon terrain artificiel n’est
pas forcément plus dangereux qu’un gazon naturel
en mauvais état.” Å
15
Nom
Didier Deschamps
Date et lieu de naissance
15 octobre 1968, Bayonne (France)
Poste en tant que joueur
Milieu défensif
Carrière
Nantes, Marseille, Bordeaux,
Juventus, Chelsea, Valence (joueur)
Monaco, Juventus, Marseille,
France (entraîneur)
Sabrina Lambletin
Palmarès en équipe nationale
103 sélections, 4 matches
Champion du monde en 1998
Champion d’Europe en 2000
16
T H E F I FA W E E K LY
L’ I N T E R V I E W
“C’est toujours pareil,
la France a trop
d’attentes”
Il a fait partie de la génération dorée des joueurs français, a remporté la Coupe du Monde et
le Championnat d’Europe. Aujourd’hui, c’est en tant que sélectionneur que Didier Deschamps
essaie de remplir la mission la plus difficile de sa carrière : faire en sorte que les Bleus
­décrochent à nouveau de grands titres.
Didier Deschamps, pensez-vous que le football
français traverse une crise ?
… parce que la France a validé son billet pour
le Brésil.
Didier Deschamps : Non, je ne dirais pas
ça. Nous ne faisons pas partie des favoris
pour la Coupe du Monde, mais on ne peut pas
parler de crise.
Pas seulement. Ce match retour, notre
succès 3:0 au Stade de France, c’était fantastique. La France n’avait pas vécu quelque
chose de semblable depuis des années. C’était
l’euphorie, il régnait une atmosphère qu’on
n’est pas près d’oublier. Pour nos jeunes
joueurs qui ont vécu cela pour la première
fois, cette soirée à Paris avait beaucoup de
valeur. Nous en avons tous profité.
L’époque du grand football français semble
cependant révolue depuis 14 ans…
On a souvent tendance à oublier que la
France était en finale de la Coupe du Monde
2006. Il y a toujours de bonnes et de mauvaises phases. C’est pareil pour les autres
pays. Regardez l’Espagne : à part son
triomphe en Championnat d’Europe en 1964,
elle n’avait jamais gagné de grand titre. On a
cherché toutes les explications possibles à ce
manque de succès. Jusqu’à ce qu’en 2008, tout
à coup, la grande époque des Espagnols
commence. Le football est marqué par des
ères, ça va et ça vient.
Le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco ont de
riches investisseurs et dominent le championnat. Est-ce quelque chose de positif pour le
football français ?
À travers ces deux clubs, notre football
est de plus en plus reconnu à l’échelle internationale. C’est évidemment très bien. Mais
beaucoup de joueurs français, trop peut-être,
sont toujours sous contrat à l’étranger.
La France s’est qualifiée avec difficulté pour la
Coupe du Monde. Le fait d’avoir remporté les
barrages contre l’Ukraine vous donne-t-il de
l’élan pour la suite ?
Ces matches de barrage ne constituent pas
un avantage pour la Coupe du Monde. Mais le
match retour, notre victoire contre l’Ukraine
et notre qualification nous ont fait du bien…
La France peut-elle remporter le titre mondial ?
Nous devons rester réalistes. Nous devrions déjà être heureux de pouvoir participer
à la Coupe du Monde au Brésil. Nous ne
comptons pas parmi les favoris dans la course
au titre. Il y a d’autres grandes équipes,
comme le Brésil ou l’Argentine, qui ont de
meilleures chances que nous.
Les Français voient-ils les choses de la même
manière ?
même. Je suis tout de même content que nous
ayons pu livrer une bonne prestation. Les
gens sont venus au stade avec des attentes
élevées, notamment après le duel contre
l’Ukraine, et ils n’ont pas été déçus. Nous
aurons en tout cas ce moment-là de notre
côté, c’est important pour nous.
À 45 ans, vous avez déjà derrière vous une
belle carrière d’entraineur : Monaco, la Juventus, Marseille. Qu’est-ce qui vous procure le
plus de plaisir, entraîner des clubs ou l’équipe
nationale ?
Les deux tâches ne sont pas comparables.
J’ai aujourd’hui beaucoup moins de temps pour
travailler avec les joueurs. Le plus souvent, je
ne vois l’équipe que pendant dix jours. Ça
demande beaucoup d’efficacité. Il a fallu que je
m’adapte. Mais ce travail me plaît bien. Å
Propos recueillis par
Alan Schweingruber
C’est toujours la même chose, avant
chaque tournoi, la France a trop d’attentes.
Nous étions à peine qualifiés pour le Brésil
qu’on nous demandait déjà comment l’équipe
de France pouvait devenir championne du
monde. Nous devons aborder prudemment le
projet Coupe du Monde. Le premier match
contre le Honduras sera très important pour
nous. Un bon départ peut apporter beaucoup
de choses.
Vous avez pourtant remporté récemment une
victoire de prestige (2:0) contre les Pays-Bas.
Plusieurs joueurs importants manquaient
aux Néerlandais. L’absence d’Arjen Robben en
particulier a pesé lourd dans la balance. Sans
lui, l’équipe de Louis Van Gaal n’est pas la
T H E F I FA W E E K LY
17
LE DÉBAT
Pas de fumée sans feu
Au feu ! Le 15 mai 2012, lors d’un match décisif pour le maintien en Bundesliga contre Düsseldorf, les fans berlinois mettent le feu aux tribunes.
Thomas Renggli
A
ncien champion d’Allemagne, Christoph
Daum est devenu un fervent adepte des
feux d’artifice depuis qu’il entraîne Bursaspor, en Turquie. “Les feux de Bengale
peuvent créer une atmosphère magnifique. Malheureusement, ils sont interdits en raison du danger qu’ils représentent.”
Cette déclaration résume à elle seule tout
le problème. Car la frontière entre une ambiance flamboyante et un enfer enfumé est
hélas bien mince, tellement mince que les feux
d’artifice n’ont plus droit de cité dans les
stades. Pourtant, les fans semblent incapables
de s’en passer.
18
Prudent, Christoph Daum se montre réservé à l’égard d’une utilisation contrôlée des feux
de Bengale, à l’image de certains politiciens. “Si
je disais que l’on peut utiliser des feux d’artifice
en fonction des conditions atmosphériques, on
ne manquerait pas de me rétorquer que cellesci sont très difficiles à évaluer. Globalement, on
peut se réjouir qu’il n’y ait pas eu plus d’incidents jusqu’à maintenant.”
Cette dernière assertion est cependant sujette à caution. La trace des dégâts causés par
les pyromanes des stades se répand à travers
toute l’Europe, comme une traînée de poudre.
En décembre 2013, des supporters du Dynamo Dresde s’en sont pris à la police de Bielefed
avec des torches et des pierres. Bilan : 17 policiers blessés, 22 plaintes et (seulement) trois
arrestations.
Fin janvier, le match amical disputé en
Suède entre Djurgardens et l’Union Berlin a dû
être interrompu, suite à l’allumage de plusieurs
engins pyrotechniques par les supporters des
deux clubs.
Il y a un an, un enfant de quatre ans a été
blessé lors du match de championnat entre Hoffenheim et Düsseldorf par un feu de Bengale
T H E F I FA W E E K LY
allumé par des supporters du Fortuna. Victime
d’une intoxication à la fumée et de brûlures aux
yeux, il a été conduit d’urgence à l’hôpital.
En octobre 2011, l’affiche de Super League
suisse entre le FC Zurich et le Grasshopper a dû
être abandonnée après un lancer de pétards par
les fans du FCZ. Le match a finalement été remporté sur tapis vert par le Grasshopper.
On pourrait ainsi multiplier les exemples.
Il est souvent difficile de désigner les vrais
responsables, car les personnes appartenant à
un même groupe ont tendance à se protéger.
Les habitués l’affirment : “Les engins pyrotechniques font partie du spectacle, au même titre
que les chorégraphies.” Mais si cette situation
perdure, c’est aussi parce qu’une partie des
spectateurs considèrent le stade comme un espace de non-droit. Å
Les débats de The FIFA Weekly
Qu’est-ce qui vous interpelle ?
De quels sujets aimeriez-vous
discuter ? Envoyez vos propositions à :
[email protected]
Imago
Élément festif ou plombeur
d’ambiance ? Les feux d’artifice ont toujours la cote
dans les stades. Ils font
cependant trembler les responsables de la sécurité.
LE DÉBAT
Les engins pyrotechniques dans les stades
représentent un grave problème de sécurité
et sont en plus complètement inutiles. Ceux
qui ferment les yeux sont complices. Les
coupables doivent être punis avec fermeté et
interdits de stade.
Paul Dietrich, Vienne
Je plaide pour l’utilisation contrôlée des
feux de Bengale. Les accidents surviennent
lorsque l’on doit se “cacher” au milieu d’une
foule pour en allumer un ou lorsque l’on se
sert de poudre de magnésium plutôt que
d’une torche normale, parce que la première
est plus facile à introduire dans un stade.
Toutes ces interdictions ne font qu’accroître
le danger de se blesser quand on fait tout de
même craquer un fumigène.
L. Adler, Bochum
LE BILLET DU PRÉSIDENT
leur propre mise en scène est plus importante
que ce qui se passe sur la pelouse.
S. Baumann, Bâle
Les engins pyrotechniques sont toujours
dangereux dans une foule comme celle que
l’on retrouve dans les stades de football. Je
préfère ne même pas imaginer tout ce qui
pourrait arriver. Tout le monde a sûrement en
tête les images d’un mouvement de panique.
C’est exactement en raison de ce risque que
ces engins sont interdits dans les stades.
Daniel Lindvall, Göteborg
Les engins pyrotechniques appartiennent
selon moi à la culture des supporters et
contribuent à mettre de l’ambiance dans les
stades. Mais trop de tifosi ne font pas attention à ce qu’ils font.
Alberto Tomasini, Gênes
“Je plaide pour
l’utilisation
contrôlée
des feux de
Bengale.”
Dans le combat contre les engins pyrotechniques, il ne peut y avoir qu’une seule
politique : la tolérance zéro. Ceux qui allument des torches mettent en danger les autres
spectateurs et relèguent le match au second
plan. Les interruptions de plus en plus fréquentes devraient pourtant faire réfléchir.
Mais je soupçonne que certains supporters se
prennent trop au sérieux et considèrent que
S’il est si indispensable que cela d’allumer
des fumigènes dans un stade plein, il faut
au moins que ce soit fait en bas de la tribune
ou sur les grillages, mais en aucun cas en
plein milieu d’une foule. L’utilisation contrôlée est malheureusement impossible à mettre
en place puisque les responsables ne voient
aucune raison d’autoriser ces engins. Mais
tant qu’ils sont interdits, il est complètement
stupide de les allumer.
Sebastian C., Gelsenkirchen
Il y a beaucoup plus de supporters raisonnables que de pyromanes. Je ne comprends
pas pourquoi l’autodiscipline n’est pas plus
présente dans les stades.
B. Wolf, Augsbourg
Ma famille était présente avec moi lors d’un
match de Sankt Pauli, dans la tribune sud.
Mes parents n’ont pas du tout apprécié
l’utilisation d’engins pyrotechniques. Les
personnes âgées derrière nous ont également
toutes secoué la tête. Quand, après quelques
minutes, un feu de Bengale a été jeté sur les
enfants qui rentraient dans le stade, tout le
monde a pris conscience que ces objets
n’avaient rien à faire là.
W. Heinz, Hambourg
“Dans le combat contre
les engins pyrotechniques,
il ne peut y avoir qu’une seule politique :
la tolérance zéro.”
Stop aux pyromanes !
L
e football séduit, le football touche les gens.
Les émotions et l’intensité dramatique font
autant partie des matches que le ballon et les
buts. Le feu de la passion s’empare des joueurs
comme des spectateurs. Mais le football ne doit
pas devenir incendiaire et faire l’objet d’abus. Je
parle des dérives qui sont malheureusement à
déplorer chaque semaine dans de nombreux stades, de l’allumage d’engins pyrotechniques au
beau milieu de la foule des spectateurs.
De telles scènes suscitent en moi une incompréhension totale : on rabâche à tous les
enfants que le feu est dangereux, mais des fans
de football prétendument adultes allument
dans les tribunes des torches à 1 000 degrés et
des pétards fumigènes à la fumée âcre. En quoi
est-ce une attitude sensée de s’enfumer soi-même et de mettre les autres en grand danger ?
Les matches de football sont des occasions
de regroupement, des événements sociaux.
Mais à cause de tels comportements négligents,
ils attirent les fanatiques et les pyromanes. Au
lieu d’être le cadre d’un plaisir à savourer en
famille, ils deviennent le lieu de la mise en scène d’une regrettable minorité. Je peux comprendre que des parents n’autorisent pas leurs
enfants à aller au stade quand ils voient des
scènes pareilles à la télévision. Ce sont les clubs
qui sont responsables car ils connaissent parfaitement les coupables. Mais souvent, la peur
de perdre quelques supporters l’emporte sur la
volonté d’agir fermement contre les fauteurs de
troubles. Quand on parle de proximité avec les
fans, il faut travailler avec les vrais fans et non
couvrir les perturbateurs.
Le football offre du spectacle et du divertissement en masse. Quiconque a déjà vu Messi,
Ronaldo ou Ibrahimovic à l’œuvre sait ce qu’est
un véritable feu d’artifice sportif. Nous sommes
tout feu tout flamme pour le football – mais
nous n’avons pas besoin de feu ni de flammes
dans les tribunes.
Votre Sepp Blatter
T H E F I FA W E E K LY
19
First Love
Lieu : Ourinhos, Brésil
Date : 24 av ril 2013
Heu re : 17 h51
Christopher Pillitz / Prestel Verlag
T H E F I FA W E E K LY
21
EVERY GASP
EVERY SCREAM
EVERY ROAR
EVERY DIVE
EVERY BALL
E V E RY PAS S
EVERY CHANCE
EVERY STRIKE
E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L
SHALL BE SEEN
SHALL BE HEARD
S H A L L B E FE LT
Feel the Beauty
BE MOVED
THE NEW 4K LED TV
“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
TRIBUNE
L E T O P 11 D E L A S E M A I N E
Onze séances de tirs
au but légendaires
Les démons de
la défaite
Perikles Monioudis
C’
est l’année de la Coupe du Monde ! Le
football s’apprête donc à ajouter un
nouvel épisode à son histoire. Cette
fois, ce sera au Brésil. Le match d’ouverture est fixé au 12 juin et verra le
pays hôte affronter la Croatie. Football,
histoire, Brésil : ces trois mots vont forcément
ensemble. Le quintuple champion du monde
sud-américain a déjà marqué l’histoire de son
empreinte à plusieurs reprises. Cet été, il veut
décrocher son sixième titre. La victoire d’une
autre équipe serait vécue par les Brésiliens
comme une catastrophe, ou du moins comme
une ignominie – il faut dire qu’il n’y a pas énormément de prétendants sérieux.
Mais que le Brésil l’emporte ou non, l’histoire de la Coupe du Monde comptera prochainement un nouveau chapitre, une série supplémentaire de triomphes et de défaites, une
nouvelle vague de tragédies personnelles et
d’euphorie collective. En effet, à l’instar des 19
Coupes du Monde passées, qui ont laissé des
traces jusqu’à aujourd’hui, certains moments
du grand rendez-vous mondial 2014 marqueront les esprits pour toujours. Voici comment
les choses se passent : dans les Mille et Une
Nuits, dès la troisième nuit, Shéhérazade veut
raconter au roi l’histoire du vieux pêcheur et du
génie. Le pêcheur tombe sur un flacon de cuivre
jaune et l’ouvre. Pourquoi pas ? Il y a peut-être
quelque chose à l’intérieur. À ce moment-là, une
fumée épaisse s’en échappe et s’élève jusque
dans le ciel, comme l’explique Shéhérazade de
façon très imagée.
Un démon terrifiant surgit de la fumée. Ce
démon haineux s’est autrefois juré de tuer celui
qui le libérerait du flacon dans lequel il s’est
retrouvé enfermé à cause de sa propre bêtise. Il
y est resté si longtemps qu’il a eu suffisamment
de temps pour nourrir sa colère.
Le démon veut donc immédiatement tuer le
pêcheur, mais ce dernier lui fait part de ses
doutes : “Tu es immense et tu voudrais me faire
croire que tu as pu entrer dans ce petit flacon ?”
Blessé dans son honneur, le démon veut prouver sa bonne foi… et retourne de lui-même se
tapir dans le flacon.
Une défaite peut se transformer en démon,
en monstre qui ne veut pas s’enfuir et qu’il est
impossible de calmer. Une élimination prématurée du Brésil à la Coupe du Monde prendrait
des airs de démon ; petit, certes, mais un démon tout de même. En effet, personne là-bas
n’ose imaginer que la Seleçao ne vienne pas à
bout des Croates, des Mexicains et des Camerounais.
Le démon serait bien plus grand pour les
Brésiliens si leur équipe échouait en demi-finale ou en finale, dans LE match, la dernière
rencontre de la Coupe du Monde à domicile. Ce
démon grandira donc à mesure que les jours
passeront.
Seule Shéhérazade semble savoir que les
Brésiliens peuvent vaincre le démon en écrivant eux-mêmes l’histoire de ce tournoi. Football, histoire, Brésil… Si la Seleçao ne remporte
pas son sixième titre en 2014, elle le fera très
certainement lors de l’une des prochaines éditions de la Coupe du Monde.
Le génie sera alors de nouveau enfermé dans
le flacon. Mais pour combien de temps ? Å
1
Brésil – Italie 3:2 t.a.b., Coupe du Monde
1994. Roberto Baggio fait tout basculer. Il
rate le dernier tir et le Brésil devient
champion du monde.
2
Bishop’s of La Jolla – San Diego Craw­
ford 21:19 t.a.b., high school playoffs
2012. La plus longue série de tirs au but
se déroule aux États-Unis. Le drame
prend fin au bout de 50 essais.
3
Italie – France 5:3 t.a.b., Coupe du
Monde 2006. Zidane reçoit un carton
rouge et son équipe perd la finale aux
tirs au but.
4
Japon – États-Unis 3:1 t.a.b., Coupe du
Monde Féminine 2011. La gardienne
japonaise Ayumi Kaihori arrête deux
tentatives, offrant un premier titre mondial à son pays.
5
A rgentinos Juniors – Racing Club
Buenos Aires 20:19 t.a.b., champion­
nat d’Argentine 1988. Le résultat le plus
élevé à un niveau d’élite. Les Argentinos
font la différence après 44 tirs.
6
Haka Valkeakoski – HJK Helsinki 2:1
t.a.b., finale de la Coupe de Finlande
1985. 12 tentatives et seulement 3 buts.
Il n’y a jamais eu moins de réalisations
au cours d’une séance de tirs au but.
7
K K Palace – Civics 17:16 t.a.b., Coupe
de Namibie 2005. L’issue n’est déterminée qu’au bout de 48 essais.
8
Tchécoslovaquie – RFA 5:3 t.a.b., Euro
1976. La “nuit de Belgrade” : Panenka
envoie le ballon en plein milieu du but,
alors que Sepp Maier est déjà couché
dans le coin.
9
A llemagne – Angleterre t.a.b., Coupe
du Monde 1990. Cette rencontre marque
le début du traumatisme anglais concernant les penalties. C’est la (première) vengeance pour le fameux “but de Wembley”.
10
U
kraine – Suisse 3:0 t.a.b., Coupe du
Monde 2006. À peine 3 ballons sur 7 atterrissent dans le but – et aucun pour la
Suisse.
11
La rubrique hebdomadaire de la
rédaction de The FIFA Weekly
T H E F I FA W E E K LY
L
iverpool – Milan 3:2 t.a.b., finale de la
Ligue des Champions 2005. Mené 0:3 à
la pause, Liverpool égalise en l’espace de
6 minutes et gagne la rencontre aux tirs
au but.
23
T O U R N É E D U T R O P H É E D E L A C O U P E D U M O N D E D E L A F I F ATM PA R C O C A - C O L A
Les 4,9 kilos d’or les plus
célèbres au monde en tournée
Il est âgé de 41 ans, se compose de 4,9 kilos
d’or pur et a déjà été levé au ciel par la main
de Dieu. Le trophée original de la Coupe du
Monde est actuellement en tournée autour
du monde. Nous étions présents lors de son
escale en Suède.
Sarah Steiner
E
n ce samedi matin, les nuages sont bien
bas au-dessus de Stockholm. Sur la piste
de l’aéroport d’Arlanda, la seule tache de
couleur est l’avion affrété pour la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde de
la FIFA, d’un rouge éclatant. Il s’apprête
à rejoindre la destination la plus septentrionale de son voyage : Kiruna. Cette petite ville
suédoise se trouve au nord du cercle polaire.
Elle fait rarement les gros titres des journaux
et ses 18 000 habitants sont d’autant plus ravis
d’accueillir la tournée. Depuis plusieurs mois
déjà, ils attendent avec impatience ce moment
et cette coupe, à laquelle sont associés tant
d’espoirs et de rêves. Dans quelques semaines,
elle sera dans les mains du capitaine de la sélection championne du monde. À 11 340 kilomètres de là.
24
C’est déjà la troisième fois que le trophée
original de la Coupe du Monde de football effectue un tel périple. Alors qu’il s’était rendu
dans 28 pays en 2006, il en a cette fois-ci 88 à
son programme. Il est parti de Rio de Janeiro
à l’automne dernier et retrouvera la capitale
2014 du ballon rond en avril prochain. Entretemps, des milliers de fans auront eu la possibilité de se faire prendre en photo avec lui et
de s’en approcher plus que de nombreux footballeurs ne le feront jamais. Car avant de lever
la coupe haut dans le ciel, il reste la bagatelle
de 630 minutes d’efforts, ainsi qu’au moins
77 adversaires ayant exactement le même objectif. Pas franchement une sinécure. Quand
bien même un joueur réaliserait son rêve, il
n’aurait pas longtemps le plaisir de tenir le
vrai trophée dans ses mains. Après une dizaine de minutes, l’original est en effet remplacé par une réplique et rapporté en lieu sûr.
T H E F I FA W E E K LY
Le risque est bien trop grand de voir ce précieux globe en or volé, voire même égaré par
les vainqueurs.
Une coupe oubliée et perdue
Le passé nous montre que cette hypothèse n’a
rien d’absurde. Les Brésiliens n’ont par exemple aucune idée de l’endroit où se trouve le
trophée Jules Rimet, l’ancienne coupe
décernée aux vainqueurs, qu’ils ont eu le droit
de conserver après leur troisième sacre mondial en 1970. Il a en effet été dérobé au siège
de la Fédération brésilienne de football le 20
décembre 1983 et n’a à ce jour jamais été retrouvé. Ce même trophée a également été volé
juste avant Angleterre 1966, au cours d’une
exposition organisée par la Fédération anglaise. Une demande de rançon fut déposée mais
l’endroit où se trouvait la coupe ne put être
déterminé. Sans le soutien du meilleur ami de
T O U R N É E D U T R O P H É E D E L A C O U P E D U M O N D E D E L A F I F ATM PA R C O C A - C O L A
Les yeux grands ouverts Plutôt petit avec ses 38,8 cm, le trophée de
la Coupe du Monde fascine des millions de fans depuis 1973, année de
sa fabrication.
À vos marques Les jeunes du club de Kiruna sont prêts à se ruer sur
le célèbre trophée.
Joel Robison
l’homme, nous aurions peut-être pleuré sa
disparition bien plus tôt. Pickles, un chien
mâtiné noir et blanc, l’a heureusement
dénichée dans un jardin du quartier londonien de South Norwood. Les risques existent
également pendant cette Tournée du Trophée,
mais les organisateurs sont préparés. Un système de sécurité secret garantit la protection
du précieux objet. Un regard sur les impressionnants vigiles ne laisse en outre aucun doute sur le fait qu’ils donneraient leur vie s’il le
fallait.
L’événement de l’année à Kiruna
La piste verglacée de Kiruna s’étend au milieu
d’un paysage enneigé et idyllique. Avec -7°C, il
ferait presque chaud pour la saison. De très
nombreux enfants attendent l’atterrissage de
l’avion, les drapeaux des 32 qualifiés pour Brésil 2014 à la main et les yeux brillants. Ils atten-
dent cet instant depuis de longs mois. “Quand
on m’a dit que la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde venait à Kiruna, j’ai d’abord cru
qu’on me faisait une blague. Normalement, ce
genre d’évènement a lieu à Stockholm, Göteborg ou Malmö. Nous, là-haut, on nous oublie
vite”, confie Gustaf Sixten Inga.
Le président du club local, le Kiruna FF, est
presque plus nerveux que ses protégés. Une
petite heure après l’arrivée de l’avion, ces derniers ont l’occasion de montrer ce qu’ils savent
faire avec un ballon. Christian Karembeu,
champion du monde et d’Europe avec la
France, et Hanna Marklund, ancienne internationale suédoise, sont les entraîneurs aussi
bien que les stars de l’entraînement spécialement organisé. Les enfants n’en croient pas
leurs yeux : “Je peux avoir un autographe ?”,
“Tu savais qu’il avait joué au Real Madrid ?”,
“Un jour, moi aussi je veux représenter mon
T H E F I FA W E E K LY
pays !”, lancent-ils à la ronde. Sur le terrain,
tous veulent effectuer la passe parfaite, réussir
un dribble génial, marquer le plus beau but.
Beaucoup de jeunes filles sont présentes,
preuve que le football féminin est lui aussi
bien ancré dans le nord du pays.
Le football, sport numéro un chez
les filles
Gustaf Sixten Inga se tient devant le stade, les
joues rougies par le froid, discutant avec des
parents, saluant des fonctionnaires, tapant
dans les mains des enfants. Le club est au
courant de cette visite depuis novembre et s’est
bien préparé. Il compte 500 licenciés et du côté
des filles, le football a d’ailleurs pris la place du
hockey sur glace en tant que sport numéro un.
“C’est fantastique qu’ils aient l’opportunité de
rencontrer ces grands noms et d’approcher du
trophée”, se réjouit Sixten Inga.
25
T O U R N É E D U T R O P H É E D E L A C O U P E D U M O N D E D E L A F I F ATM PA R C O C A - C O L A
Quand le champion du monde Christian Karembeu supervise
l’entraînement, il faut bien faire le spectacle.
Passion intacte De nombreuses jeunes filles pratiquent le football,
malgré l’échec de la Suède à se qualifier pour la Coupe du Monde.
Trophée de la Coupe du Monde
de la FIFA
Date de fabrication
1973
Poids
6 175 grammes
(dont 4 927 grammes d’or pur)
Taille
38,8 cm
26
Ambiance brésilienne sur la place
du village
Pour l’occasion, la population de Kiruna a organisé un carnaval brésilien, les ruelles enneigées résonnent de musiques sud-américaines,
des gens au maquillage bariolé envahissent la
place principale et des danseuses font le show
sur la scène. “Nous nous souviendrons toute
notre vie de cette journée”, s’exclame Gustaf
Sixten Inga, heureux.
Dès le lendemain, le trophée doit poursuivre son voyage. Vers la Roumanie, la
France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Chine et
le Japon, avant de retourner à Rio de Janeiro.
Le feu de la Coupe du Monde de football y
crépite de plus en plus fort, grâce notamment
à une Tournée du Trophée qui, à l’image de la
flamme olympique, s’offre un joli tour du
monde. Brésil, nous voilà ! Å
T H E F I FA W E E K LY
Bertoni GDE Srl., Milan (Italie)
Concepteur
Silvio Gazzaniga, Italie
Joel Robison
L’échec de l’équipe nationale à se qualifier
pour le tournoi brésilien est bien sûr encore
présent dans tous les esprits, mais l’enthousiasme pour les Blagult reste intact. “Zlatan
Ibrahimovic est le meilleur, avec ou sans Coupe
du Monde !” Si la Suède ne va pas au Brésil, c’est
tout simplement le Brésil qui se rend en Suède,
plus précisément à Kiruna. Le temps d’un
week-end tout du moins.
L’objectif de la Tournée du Trophée de la
Coupe du Monde est de promouvoir la compétition dans le monde entier et de donner aux
supporters de nombreux pays la possibilité
d’approcher du trophée original, mais aussi de
retracer l’histoire du tournoi et de faire
connaissance avec Feluco, la mascotte de Brésil
2014, qui est bien évidemment présente. La
tournée est longue de 149 577 kilomètres, plus
de trois fois la circonférence de la Terre.
Socle
Ø 12,5 cm
Matériaux
Or, deux anneaux de malachite
ornent le socle
Fabricant
T O U R N É E D U T RO PH É E D E L A C O U PE D U M O N D E D E L A F I FA™ PA R C O C A - C O L A
“Plus qu’une simple décoration”
En créant en 1971 le trophée de la Coupe du Monde, le sculpteur Silvio
Gazzaniga a donné naissance à un objet hors du commun. “Je n’aurais
jamais pensé qu’il deviendrait aussi important aux yeux des joueurs”,
confie l’Italien de 93 ans.
Monsieur Gazzaniga, en 1971, vous avez
conçu le trophée de la Coupe du Monde.
Êtes-vous heureux de l’intérêt que suscite
ce trophée qui sort de l’ordinaire ?
Vous vous souvenez-vous de l’endroit
où vous étiez lorsque le trophée a été
remis pour la première fois en 1974 ?
Non, malheureusement. Mais je me
souviens parfaitement du jour où
l’Italie l’a remporté (en 1982). J’étais
chez moi et la foule avait envahi les
rues. Je me rappelle que c’était un
véritable triomphe pour l’Italie.
Silvio Gazzaniga : Bien sûr que j’en
suis heureux. Il s’agit d’une œuvre
particulièrement réussie et fonctionnelle. Pour moi, ce trophée est également un succès sur le plan artistique,
même si sa portée symbolique dépasse
les limites de l’art.
Vous auriez un jour déclaré que ce
trophée porterait toujours en lui un peu
d’Italie. Est-ce vrai ?
Au moment de la commande du nouveau trophée, on vous a demandé
d’envoyer différentes esquisses. Que
s’est-il passé ensuite ?
Tout s’est passé de manière très simple.
J’avais fait deux propositions. Puis je me suis
rendu compte que je devais réaliser une
maquette afin que l’on ait une idée de la forme
du trophée et de son ressenti au toucher.
J’ai alors compris qu’il n’était pas réservé aux
seuls amateurs d’art. Cela s’explique peutêtre par la spontanéité avec laquelle il a été
créé. Les supporters le comprennent et
l’admirent.
Pour quelle raison ?
Vous avez dit un jour qu’avec ce trophée,
vous vouliez réunir le sport et le monde en un
seul objet.
Un dessin ne peut pas transmettre les
mêmes sensations que le matériau. Le trophée ne devait pas être une simple décoration, comme c’est souvent le cas des trophées
anglais qui jouissent d’une longue tradition.
Ce trophée devait être doté d’une personnalité propre.
Andrea Pagliarulo / Buena Vista
On raconte que vous vous êtes enfermé dans
votre atelier pendant près d’une semaine afin
de peaufiner votre modèle. C’est vrai ?
Oui, plus ou moins. Pendant la phase de
modelage, je ne voulais pas intégrer un trop
grand nombre de détails, cela aurait donné à
la sculpture un aspect bon marché et nui à
son effet. C’est pour cette raison que je l’ai
créée d’une seule pièce, repoussant à plus tard
le travail de finition.
Le fait que vous soyez vous-même satisfait de
votre travail est bien sûr important. Quand
avez-vous réalisé qu’il plaisait également au
reste du monde ?
Quelqu’un m’a téléphoné pour me dire
que le trophée rencontrait un énorme succès.
Oui, c’est exact. Il s’agit de la Coupe du
Monde, il me semblait donc logique que le
monde en fasse partie. Et puis, la Terre est
ronde, sa forme est très proche de celle d’un
ballon. Les personnages humains qui jaillissent du socle se hissent vers le ciel et
portent le monde, que j’ai choisi de représenter sous la forme d’un ballon.
Ce trophée est également censé symboliser
l’effort, l’harmonie et la paix. Qu’entendez-vous par là ?
Le dynamisme, aussi. L’idée était de créer
un objet qui symbolise le dépassement de
soi, le dynamisme et l’exaltation du sportif
au moment de la victoire, avec toute la joie
que cela comporte. Les formes, en apparence
irrégulières, confèrent à l’ensemble un
profond dynamisme. Mais en réalité, l’énergie et l’harmonie résident dans le trophée
lui-même. Les personnages qui s’élèvent du
socle rugueux se réunissent pour célébrer
ensemble la victoire.
T H E F I FA W E E K LY
Il a été conçu par un Italien, il est
donc logique qu’il porte un peu de ce
pays en lui. J’espère aussi qu’il fera
souvent le voyage jusque chez nous. L’Italie
possède des joueurs talentueux, ils ne sont
peut-être pas aussi doués que les Brésiliens,
mais ils sont tout à fait capables de remporter
ce trophée.
Si le Brésil n’avait pas battu l’Italie en 1970 et
remporté ce troisième titre qui l’autorisait à
conserver le trophée Jules Rimet, vous n’auriez
jamais conçu cette coupe, quelle ironie du sort !
C’est la loi du sport. Le ballon est rond et
doit donc constamment rouler. On doit parfois
s’incliner devant l’équipe adverse et accepter
la défaite. Cela fait partie de l’esprit sportif.
Auriez-vous imaginé que 30 ans après sa
création, ce trophée devienne un symbole
d’une telle importance et qu’il fasse ainsi le
tour du monde ?
Certainement pas. Je n’aurais jamais
imaginé qu’il devienne aussi important aux
yeux de la jeune génération et qu’il soit perçu
comme un symbole de paix. Je suis très fier
d’avoir contribué à ce que le sport devienne
l’un des vecteurs de la paix dans le monde. Le
sport rassemble les peuples et les nations et il
joue un rôle bien plus important que nombre
d’entre nous semblent le croire. Å
Interview réalisée par FIFA.com
27
LE CL ASSEMENT FIFA
Classement ÉquipeÉvolution Points
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2
3
4
5
6
7
8
9
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44
44
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48
49
50
50
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53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
Espagne
Allemagne
Argentine
Portugal
Colombie
Uruguay
Suisse
Italie
Brésil
Belgique
0
0
0
0
0
1
-1
0
0
1
1510
1336
1234
1199
1183
1126
1123
1112
1104
1084
Pays-Bas
Angleterre
Grèce
États-Unis
Chili
Croatie
France
Ukraine
Russie
Mexique
Bosnie-et-Herzégovine
Danemark
Équateur
Côte d’Ivoire
Algérie
Égypte
Suède
Serbie
Panamá
République tchèque
Slovénie
Roumanie
Cap-Vert
Costa Rica
Ghana
Honduras
Écosse
Turquie
Venezuela
Pérou
Arménie
Iran
Hongrie
Tunisie
Autriche
Monténégro
Nigeria
Japon
Pays de Galles
Slovaquie
Cameroun
Islande
Guinée
Albanie
Ouzbékistan
Mali
Norvège
Finlande
Paraguay
République de Corée
Émirats arabes unis
Burkina Faso
Australie
Afrique du Sud
Israël
Jordanie
Bulgarie
République d'Irlande
Sénégal
Bolivie
Libye
Sierra Leone
Pologne
Zambie
Arabie saoudite
Trinité-et-Tobago
Maroc
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3
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1
0
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-2
1
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1
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6
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2
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1
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0
-10
0
-9
3
5
-1
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0
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-3
1
0
1
-3
1077
1045
1038
1017
998
955
929
911
889
888
863
858
855
839
819
790
789
762
755
748
746
740
739
732
729
725
721
710
704
703
699
692
652
641
641
639
626
622
609
588
588
582
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569
565
561
559
556
554
552
550
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545
536
526
521
518
513
512
511
508
481
475
458
453
446
443
Rang
oct. 2013
nov. 2013
déc. 2013
→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
jan. 2014
fév. 2014
mars 2014
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-41
-83
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-167
-209
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79
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134
136
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138
139
140
141
142
143
144
1ère place Hausse du mois Salvador
Haïti
Jamaïque
Oman
ARY Macédoine
Belarus
RD Congo
Ouganda
Irlande du Nord
Congo
Gabon
Togo
Nouvelle-Zélande
Azerbaïdjan
Estonie
Cuba
Bénin
Botswana
Angola
Liberia
RP Chine
Géorgie
Éthiopie
Qatar
Zimbabwe
Irak
Niger
Lituanie
Bahreïn
République centrafricaine
Moldavie
Kenya
Koweït
République dominicaine
Canada
Lettonie
Malawi
Mozambique
Liban
Tanzanie
Nouvelle-Calédonie
Guinée équatoriale
Luxembourg
Tadjikistan
Soudan
Chypre
Namibie
Vietnam
Guatemala
Afghanistan
Kazakhstan
Burundi
Philippines
Suriname
Grenade
RDP Corée
Malte
Rwanda
Gambie
Syrie
Tahiti
St-Vincent-et-les-Grenadines
Belize
Malaisie
Turkménistan
Lesotho
Antigua-et-Barbuda
T H E F I FA W E E K LY
0
0
0
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1
-1
7
-1
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-1
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1
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1
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-4
2
2
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9
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-4
2
Baisse du mois
438
430
429
426
421
420
392
391
388
382
381
377
373
369
367
362
357
355
348
347
339
333
331
330
328
317
315
314
312
310
303
293
287
282
279
265
260
258
254
253
252
251
242
237
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236
227
224
219
213
213
211
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197
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186
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201
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203
204
205
206
207
207
207
Hong Kong
Sainte-Lucie
Kirghizistan
Thaïlande
Singapour
Porto Rico
Liechtenstein
Inde
Guyana
Indonésie
Mauritanie
Saint-Kitts-et-Nevis
Maldives
Pakistan
Dominique
Népal
Barbade
Aruba
Îles Féroé
Bangladesh
Îles Salomon
São Tomé-et-Principe
Palestine
Nicaragua
Bermudes
Tchad
Chinese Taipei
Laos
Guam
Myanmar
Sri Lanka
Maurice
Seychelles
Curaçao
Swaziland
Vanuatu
Fidji
Samoa
Comores
Guinée-Bissau
Bahamas
Yémen
Mongolie
Cambodge
Montserrat
Madagascar
Brunei
Timor oriental
Tonga
Îles Vierges américaines
Îles Caïmans
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Îles Vierges britanniques
Samoa américaines
Andorre
Érythrée
Soudan du Sud
Macao
Somalie
Djibouti
Îles Cook
Anguilla
Bhoutan
Saint-Marin
Îles Turks-et-Caicos
-1
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2
-1
1
7
-1
2
1
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-3
6
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10
2
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156
155
155
151
144
143
139
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137
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114
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103
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68
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47
45
41
41
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40
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18
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6
5
3
0
0
0
29
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Old Trafford, Manchester,
Angleterre
Célébrations célestes. En 1970, Chelsea remporte
la FA Cup devant Leeds United. Normalement, les
Londoniens auraient dû fêter leur triomphe dans
le jacuzzi de Wembley. Mais les deux équipes
s’étant séparées sur un score de parité (2:2), un
replay est organisé pour la première fois depuis
1912. La pelouse de Wembley n’étant plus en état,
cette deuxième finale a lieu à Old Trafford.
Chelsea s’impose 2:1, repoussant les célébrations
aquatiques à plus tard. Le milieu de terrain
Tommy Baldwin lève la coupe au ciel, tandis que
le gardien Peter Bonetti s’improvise une auréole
avec le couvercle.
30
T H E F I FA W E E K LY
Mirrorpix
1970
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Amsterdam-Arena, Amsterdam,
Pays-Bas
2012
Keystone
Célébrations aquatiques. L’Amsterdam-Arena
comprend un centre de remise en forme doté de
plusieurs piscines. Avec 32 titres nationaux,
18 Coupes des Pays-Bas et quatre Ligues des
Champions (ou Coupes d’Europe des Clubs Champions), l’Ajax Amsterdam nage en eaux claires.
En 2012, les Lanciers sont sacrés champions des
Pays-Bas après avoir battu Venlo 2:0. Ils improvisent immédiatement une baignade collective.
Jan Vertonghen a une façon bien à lui de fêter
l’événement. Daley Blind, lui, doit se contenter
d’une paire de tongs.
T H E F I FA W E E K LY
31
HISTORIQUE
Comment le Brésil
a découvert le football
C’est sur une place poussiéreuse au cœur de São Paulo
que Charles W. Miller et la São Paulo Railway Team ont disputé
le premier match de football au Brésil.
Alois Gstöttner
Brésil et football. Au pays des quintuples champions du
monde, tout le monde se passionne pour le beau jeu.
Cette longue histoire d’amour a commencé il y a plus d’un
siècle, dans la fraîcheur anglaise.
T H E F I FA W E E K LY
33
HISTORIQUE
Dominik Petermann
E
n rentrant chez lui au Brésil au beau
milieu de l’hiver 1894, Charles William
Miller, 19 ans à l’époque, n’emporte que
le strict nécessaire : deux ballons, une
pompe à air, deux maillots, une paire
de chaussures de football et les règles
de la Hampshire Football Association. Au
cours de ses études en Angleterre, le jeune
homme s’est pris de passion pour le beau jeu.
Il ne lui serait donc jamais venu à l’esprit de
retourner à l’autre bout du monde sans son
équipement. Pensionnaire de la Banister
Court School de Southampton, Miller s’impose rapidement comme l’un des meilleurs
éléments du St. Mary’s Football Club, fondé
en 1885. Ses prouesses à la pointe de l’attaque
lui valent même de recevoir une invitation du
prestigieux Corinthian FC, l’un des grands
clubs amateurs de Londres. Pourtant, une
bien mauvaise surprise attend ce fils d’un ingénieur des chemins de fer écossais et d’une
Anglaise à son arrivée dans le port de Santos,
le 18 février : personne au Brésil n’a jamais
entendu parler du football.
Charles William Miller vient de trouver
sa vocation. Sur le plan professionnel, il suit
les traces de son père, venu au Brésil pour
travailler à la construction de la ligne de chemin de fer reliant Santos à São Paolo. Notre
héros s’engage lui aussi auprès d’une compagnie, où il trouve rapidement les éléments
nécessaires à la constitution d’une équipe de
football. Avec quelques collègues, il crée la
São Paulo Railway Team, qui s’entraîne régulièrement sur toutes les places de São Paulo.
Par une fraîche après-midi de printemps,
l’équipe se risque enfin à disputer son premier match officiel. Le 14 avril 1895, Charles
William Miller et sa São Paulo Railway Team
font leur première sortie publique sur le territoire brésilien. L’équipe adverse, la Companhia de Gás, rassemble des employés d’une
entreprise gazière locale. L’histoire retiendra
que Miller et ses coéquipiers l’ont emporté
4:2 dans un bel espace vert du nom de Vàrzea
do Carmo et situé dans le centre actuel de
São Paulo. Aujourd’hui, le beau jeu a toujours
droit de cité sur cet espace de terre battue
rebaptisé Dom Pedro II, coincé entre deux
autoroutes urbaines.
“On peut toujours taquiner le ballon ici.
L’année dernière, on a même fait installer de
nouveaux buts. L’exemple de São Paulo
montre que le football est aussi un miroir de
la société. Le mythe du jeune prodige qui
jouait encore dans les rues deux semaines
avant d’être convoqué en équipe nationale
appartient définitivement au passé”, explique le journaliste et photographe Alois
Gstöttner. Dans son livre intitulé Goool do
34
Brasil, il trace les contours d’une passion nationale. Il illustre les nombreuses facettes
d’un amour qui s’exprime sur les places, dans
les stades et dans d’innombrables conversations. Il interroge Sócrates, l’ancien capitaine
de la Seleção de 1982, sur la dictature militaire et la lutte pour la démocratie. Dans le
secret d’un vestiaire, il bavarde avec l’arbitre
Dourado à propos de la complexité des règles.
Il évoque avec Larissa, une reine de beauté, la
perspective de participer au tournoi le plus
exotique du monde. Enfin, il disserte sur la
liberté en compagnie de Paulinho, un détenu
de Guarulhos.
En embarquant pour le Brésil en 1894,
Charles William Miller ne se doutait pas que
les ballons et son livre de règles rencontreraient un tel succès. Depuis, le Brésil a remporT H E F I FA W E E K LY
té par cinq fois la Coupe du Monde.
Charles W. Miller a également laissé une
autre trace dans l’histoire. Il est en effet à
l’origine de la fondation du championnat de
l’État de São Paulo en 1896, la première compétition brésilienne. Sous les couleurs du São
Paulo Athletic Club, il a remporté le titre en
1902, 1903 et 1904. Å
Charles William Miller En route
pour le Brésil avec deux ballons et
une pompe à air.
Incontournable au musée des Corinthians :
la place devant l’Estadio do Pacaembu (São Paolo)
porte le nom de Charles W. Miller.
Getty Images, Alois Gstöttner
Gooool do Brasil – Cartographie d’une
passion nationale
Texte et images : Alois Gstöttner
176 pages, 17×22 cm, 86 images
Éditeur : Club Bellevue
ISBN : 978-3-200-03492-1
T H E F I FA W E E K LY
35
THE SOUND OF FOOTBALL
L’ O B J E T
Perikles Monioudis
Hanspeter Kuenzler
Petar “Radi” Radenkovic
était d’abord bien parti pour
développer un grand talent
musical. Mais la guerre en a
décidé autrement et pendant
son enfance, il a été privé du
bon goût de ses parents en
matière de musique.
Comment expliquer sinon
que “Radi” se soit à ce point
fourvoyé musicalement et ait
offert au hit-parade allemand
cet horrible tube intitulé “Bin i
Radi, bin i König” ?
Petar Radenkovic est né le
1er octobre 1934 à Belgrade,
dans l’ancien royaume de Yougoslavie. Son père, guitariste et
chanteur, parcourt le monde
sous le pseudonyme de Rascha
Rodell. Lorsque la Seconde
Guerre mondiale éclate, celui-ci se retrouve bloqué aux
États-Unis. Radi est alors élevé
par sa grand-mère.
Pendant que son père divertit chaque jour la clientèle
aisée de l’Eden Roc Hotel de
Miami Beach avec ses continen36
tal favourites, Radi, lui, apprend le métier de gardien de
but à l’OFK Belgrade. Grâce à sa
passion et à son talent, il est en
1962, après un détour par le VfR
Wormatia Worms, l’un des premiers joueurs étrangers à intégrer le championnat allemand
avec le TSV 1860 Munich.
Très rapidement, son comportement sur le terrain prouve
qu’il est bien le fils de son père,
car il aime lui aussi divertir le
public. Ses dribbles en direction du milieu de terrain font
le bonheur des spectateurs. La
qualité de ses réflexes et sa vision du jeu hors du commun lui
permettent de prendre certaines libertés. Avec le TSV
1860 Munich, il remporte la
Coupe d’Allemagne en 1964 et
perd en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe
contre West Ham United en
1965. L’année suivante, les Munichois sont sacrés champions
d’Allemagne.
C’est au milieu de cette période faste que sort la chanson
“Bin i Radi, Bin i König” (C’est
moi Radi, c’est moi le roi). Le
titre est tiré d’une interview au
cours de laquelle le gardien
avait bafouillé en tentant d’exprimer ses sentiments au sujet
d’un match. La voix vigoureuse
de Radi est accompagnée par
un chœur de Bavarois en costume folklorique.
À la surprise des amateurs
de bonne musique, le 45 tours
se vend à plus de 400 000
exemplaires. Il reste sept semaines dans le Top 50 allemand et se hisse même à la
cinquième place. On peut penser que ce succès est davantage
dû aux paroles footballo-philosophiques qu’au charme musical de cette chanson au goût
douteux : “Quand je suis dans
le but / J’ai parfois l’impression/Que les gens prennent le
match trop au sérieux / Ils n’ont
pas d’humour / Le ballon arrive
comme l’éclair / Parfois, c’est
galère / Mais je les attrape
presque tous / Avec humour et
bonne humeur.” Æ
T H E F I FA W E E K LY
Sion Ap Tomos
Le roi de la chanson
La dernière apparition notable dans le monde
du football est le ballon qui sera utilisé lors de
la Coupe du Monde au Brésil. Brazuca, puisque
c’est son nom, est considéré comme une véritable prouesse technologique. “Bra” représente
bien sûr le Brésil et “zuca”… Pour le savoir, il
faudrait demander au million de Brésiliens qui
ont choisi cette dénomination lors d’un sondage en ligne. “Émotion, fierté et joie” est l’une
des paraphrases les plus fréquentes.
Brazuca se distingue par son motif représentant des bracelets multicolores. Sur le terrain, on remarque qu’il se montre plus stable
que son prédécesseur, Jabulani, qui était particulièrement apprécié des spécialistes ès coups
francs en raison de ses trajectoires flottantes,
véritable cauchemar des gardiens.
Un ballon pour le Brésil : au-delà de cette
jolie allitération, les deux mots ont bien plus en
commun que l’on ne pourrait le croire. Le ballon
ne serait en effet rien sans la légèreté avec laquelle il rebondit sur le sol et s’envole dans les
airs. Il ne serait rien non plus sans la lourdeur
qui le ramène sans cesse vers ce même sol avant
de repartir en direction de ces mêmes airs.
Le Brésil, si vous voulez bien nous pardonner la comparaison qui va suivre et qui en aucun cas ne se veut irrespectueuse, se caractérise lui aussi par sa légèreté (celle de la samba)
et sa lourdeur (celle de la bossanova). Il est
ainsi impossible de ne pas considérer ce “ballon
pour le Brésil” pour ce qu’il est, un symbole.
Le sociologue allemand Niklas Luhmann,
créateur de concepts extrêmement complexes
sur les systèmes sociaux, a en son temps également livré son opinion sur le football : “Plus que
toute autre spécialité du monde moderne, le
football symbolise l’unité de la légèreté et de la
pesanteur.” Luhmann parlait du jeu en luimême et non pas de son principal accessoire.
Mais cela ne nous empêche pas de croire que
jamais un nouveau ballon n’a été aussi adapté à
une compétition que Brazuca à la Coupe du
Monde brésilienne. Buuuut ! Å
LE TOURNANT
“Un pas
en arrière
volontaire”
La carrière de l’attaquant Klaas
Jan Huntelaar a longtemps
semblé ne pas vouloir décoller.
Jusqu’à ce que le Néerlandais
décide de rejoindre le club
d’Apeldoorn, en deuxième
division.
Nom
Dirk Klaas Jan Huntelaar
Date et lieu de naissance
12 août 1983,
Voor-Drempt (Pays-Bas)
Poste
Attaquant
Dieter Roeseler / laif
J
’ai toujours été curieux, mais jamais rêveur. Même dans les formidables moments qu’un attaquant adroit et en verve
peut vivre, je suis donc toujours resté réaliste. Je sais que c’est à un pas en arrière
que je dois l’avancée la plus importante de
ma carrière. J’étais sous contrat depuis 2000
chez les U-19 du PSV Eindhoven, l’un des plus
grands clubs des Pays-Bas. J’ai joué un seul
match en Eredivisie avec ce club, en 2002, en
entrant en jeu à la 76ème minute lors d’une rencontre à l’extérieur chez Roosendaal. Mais je n’ai
jamais vraiment percé à Eindhoven, pas plus qu’à
De Graafschap, où j’avais été formé entre 1994 et
2000. J’y suis retourné lorsque le PSV m’a prêté
à ce club, à partir du 1er janvier 2003, mais je n’ai
pas réellement pu aider cette équipe qui était
alors en première division et se trouve aujourd’hui en deuxième. Neuf rencontres disputées, aucun but. Je n’avais pas encore le niveau
pour marquer des buts naturellement et pour
savoir comment être au bon endroit au bon moment dans le football professionnel.
Ce qui m’a permis d’y parvenir, c’est un pas
en arrière volontaire, quand j’ai rejoint l’AGOVV
Apeldoorn en deuxième division. C’est en
quelque sorte le tournant d’une carrière qui
n’avait pas encore vraiment commencé. À nouveau prêté par Eindhoven, je voulais absolument
montrer ce dont j’étais capable et j’y suis parvenu. J’ai marqué à 26 reprises lors de la saison
2003/04, assez pour être sacré meilleur buteur
de l’Eersten Divisie. C’est à Apeldoorn que j’ai eu
pour la première fois l’impression d’appartenir
réellement à une équipe. J’appréciais le fait de
jouer régulièrement. Ça m’a permis de prendre
confiance en moi et d’exploiter mes qualités :
Clubs
Hummelo en Keppel,
De Graafschap, Eindhoven,
Apeldoorn, Heerenveen,
Ajax Amsterdam,
Real Madrid, AC Milan,
Schalke 04
Équipe des Pays-Bas
60 sélections, 34 buts
l’anticipation, la vitesse de réaction, la détermination devant le but et le sang-froid dans la finition. Ç’a été le coup d’envoi d’une carrière où j’ai
ensuite progressé pas à pas. L’été 2004, quand le
PSV Eindhoven m’a vendu au SC Heerenveen, un
club de première division, j’étais prêt à marquer
des buts au haut niveau et à forcer la décision
dans les matches. J’avais des fourmis dans les
jambes avant mon baptême du feu. J’ai égalisé à
1:1 sur la pelouse d’Alkmaar. Dix-sept buts en 34
rencontres, plutôt pas mal pour ma première année dans un club établi d’Eredivisie. La saison
suivante, quand j’ai marqué 17 fois en 15 matches
lors de la phase aller, j’ai su que j’avais bien fait
d’aller à Apeldoorn.
J’ai ensuite été très demandé et j’ai signé à
l’Ajax Amsterdam, mon club préféré, le 1er janvier 2006. Au total, lors de la saison 2005/06, j’ai
inscrit 33 buts en 31 matches pour Heerenveen
et l’Ajax, ce qui m’a permis de devenir meilleur
buteur de ce championnat pour la première fois.
J’ai de nouveau reçu cette distinction à la fin de
la saison 2007/08, après 34 réalisations en 33
rencontres pour l’Ajax. Je n’ai pas eu autant de
chance au Real Madrid, où je suis parti à l’hiver
T H E F I FA W E E K LY
2009. Mais au cours de la demi-saison passée
dans le club le plus célèbre du monde, j’ai tout de
même réussi à marquer huit fois en 20 apparitions. Cela n’a pas empêché le club de me vendre
dès l’été suivant à l’AC Milan, où j’ai plus souvent
évolué sur une aile qu’en position d’avant-centre.
Je ne me suis senti bien à nouveau qu’à partir
de l’été 2010, quand j’ai été recruté par Schalke
04 et que j’ai découvert la Bundesliga. Je suis fier
d’y avoir été sacré meilleur buteur une nouvelle
fois, lors de la saison 2011/12, avec 29 réalisations
à mon actif. Depuis Apeldoorn, je suis allé jusque
chez les gros calibres de la planète football. Je ne
me fixe aucune limite et je sais que je peux continuer à faire ce que je sais faire : marquer des
buts, des buts et encore des buts. Å
Propos recueillis par Roland Zorn
Dans la rubrique “Le Tournant”, de
grands noms du football reviennent sur
les moments qui ont marqué leur vie.
37
A FIFA World Cup
in Brazil is just like Visa:
everyone is welcome.
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COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
The FIFA Weekly
Revue hebdomadaire publiée par
la Fédération Internationale de
Football Association (FIFA)
James Bond se lance dans la chasse au mot le plus long et aux champions du monde paresseux.
À vous de jouer !
Site Internet :
www.fifa.com/theweekly
Éditeur :
FIFA, FIFA-Strasse 20,
Case postale, CH-8044 Zurich
Tél. +41-(0)43-222 7777
Fax +41-(0)43-222 7878
1
Tu te souviens, quand nous jouions dans le même championnat,
il y avait cette marque blanche au sol...
Oui, bien sûr ! Mais comment s’appelait-elle, déjà ?
B Le coin de 5 pieds
S Le poteau de 25 pouces
Président :
Joseph S. Blatter
D Le point des 15 mètres
T La ligne des 35 yards
Secrétaire Général :
Jérôme Valcke
Directeur de la Communication
et des Affaires publiques :
Walter De Gregorio
2
Lequel de ces quatre clubs de première division a le nom complet le plus long
(et peut-être même le plus long en général) ?
Rédacteur en chef :
Thomas Renggli
Conception artistique :
Markus Nowak
Rédaction :
Perikles Monioudis (rédacteur en
chef adjoint), Alan Schweingruber,
Sarah Steiner
Collaborateurs réguliers :
Jordi Punti (Barcelone), David Winner
(Londres), Hanspeter Kuenzler
(Londres), Roland Zorn (Francfort),
Sven Goldmann (Berlin),
Sérgio Xavier Filho (São Paulo),
Luigi Garlando (Milan)
A Serie A
3
Service photo :
Peggy Knotz, Adam Schwarz
4
L Ligue 1
R Primera Division
Deux équipes n’ont jamais disputé un match de qualification
pour la Coupe du Monde avant 1957, que ce soit l’une contre
l’autre ou contre un autre adversaire. Lesquelles ?
A L’Uruguay et l’Argentine L L’Espagne et l’Allemagne Production :
Hans-Peter Frei (directeur),
Marianne Bolliger-Crittin,
Susanne Egli, Richie Krönert,
Peter Utz, Mirijam Ziegler
Correction :
Nena Morf, Kristina Rotach
E Eredivisie
E L’Angleterre et le Brésil
R L’Italie et la France
Shaken, not stirred : J’ai refusé de porter les couleurs d’une équipe et d’un club devenus
champions du monde. Je me suis fait connaître grâce à James Bond. Qui suis-je ?
Ont collaboré à la rédaction
de ce numéro :
Dominik Petermann, Tim Pfeifer
Doris Ladstaetter
R
Secrétaire de rédaction :
Honey Thaljieh
Traduction :
Sportstranslations Limited
www.sportstranslations.com
M
K
S
AFP, Vario Images, United Archives, Getty Images
Responsables de projet :
Bernd Fisa, Christian Schaub
Impression :
Zofinger Tagblatt AG
www.ztonline.ch
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des marques déposées par la FIFA.
Produit et imprimé en Suisse.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : RUSH (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).
Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 19 mars 2014 au plus tard à
[email protected]. Les concurrents qui auront correctement
répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un
tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la
Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer,
nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à :
http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf
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39
DEM ANDE Z À L A F IFA !
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
L’Allemagne sera-t-elle championne du monde ?
Depuis quand les footballeurs
doivent-ils porter des protège-tibia ? Camilla Petersson,
Göteborg (Suède)
Félicité suprême : Thomas Hässler, Andreas Brehme et le trophée de la Coupe du Monde (de d. à g.) après la victoire
(1:0) de la RFA sur l’Argentine en finale d’Italie 1990.
12
Y a-t-il une alternative
aux tirs au but ?
NON
OUI
39%
61%
LE C API TAINE
LE S IN T ERN AT ION AUX
millions d’euros, voici la
somme que Carles Puyol
pourrait toucher s’il restait
deux ans de plus au Barça.
Mais le “capitaine éternel”
a décidé de quitter les
Catalans à la fin de
la saison, deux
88,9
pour cent des joueurs de l’Inter
ans avant la
Milan (en photo, le capitaine Javier
fin de son
Zanetti, Argentine) sont étrangers.
contrat. On
Dans les cinq championnats
ignore encore
majeurs européens, Chelsea et
s’il va raccrocher les
l’Udinese complètent le
crampons ou partir un
podium avec 80 % d’étran-
an aux États-Unis.
gers. Sur les 15 clubs dotés
Son palmarès, lui, est
de la plus grande part de
d’ores et déjà édifiant :
joueurs étrangers,
15 ans de carrière,
593 matches, 21 titres.
40
69+31
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E :
14 sont italiens
ou anglais.
T H E F I FA W E E K LY
13
LE T R AVAILLEUR I T INÉR AN T
étapes, voici le bilan du voyage
de Nicola Amoruso en Serie A :
Sampdoria, Padoue, Juventus,
Pérouse, Naples, Côme, Modène,
Messine, Reggina, Turin, Parme,
Atalanta Bergame et Sienne.
À l’exception de Sienne, où il a
passé six mois, il a marqué au
moins un but pour chacun des
douze autres clubs, un record
mondial.
Mirrorpix / Bulls Press, dpa / Keystone, Getty Images, AFP
Réponse de Thomas Renggli,
rédacteur en chef : Ce point a été
introduit dans le règlement en
1990. Si les protège-tibias font
aujourd’hui partie de l’équipement de manière aussi évidente
que les chaussures ou le short,
les joueurs se passaient autrefois volontiers de cet accessoire.
Les artistes du ballon rond
comme Platini ou Maradona
jouaient presque ostensiblement
avec les chaussettes baissées.
Aujourd’hui, une telle tenue ne
serait plus autorisée pour les
matches officiels.