Le gène de la bannière dans le sang

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| Le dossier
Photos: Peter Friedli
20 | GYMlive 4/14
Quand la FSG défile, «Jänu» est en tête.
Poste de police d‘Erlach: les différents centres d‘intérêts de Jan Christen sont bien visibles.
La police ne fait pas qu’arrêter des voleurs, il
y a aussi des travaux de bureau à accomplir.
Banneret central FSG – un job pour six ans
Le gène de la bannière dans le sang
Banneret central FSG est un job qu’on occupe au plus une fois dans la vie. Une fonction attribuée lors de la
FFG 2013 à Biel/Bienne au Seelandais Jan Christen. Portrait de ce gymnaste tout de blanc vêtu qui brandit
fièrement la bannière FSG en différentes occasions.
«Wouah», quelle poignée de main. «Pour une
telle fonction, il en faut», ai-je pensé. Un signe
de détermination. Le propriétaire de cette main
sait ce qu’il veut. La main sort d’une manche de
chemise bleue sur les épaules de laquelle on lit
«Police». En cette rayonnante journée d’été, je
me trouve dans les locaux de la police d’Erlach,
sur les rives du lac de Bienne. Face à une imposante stature masculine aux cheveux courts, aux
épaules larges. La main que je viens de serrer est
celle de Jan Christen, surnommé «Jänu», ex décathlonien et actuel banneret FSG.
Seelandais corps et âme
Un banneret qui répond à la question «FFG
2013, où es-tu?» posée dans GYMlive 3/2014.
En fonction depuis le 15 juin 2013, Jan Christen en est la preuve concrète à Bienne. Seelandais de la racine des cheveux au bout des orteils, c’est ici qu’il a grandi, avec son frère Thomas et sa sœur Brigitte. Il n’avait que 16 ans
lorsque son père Werner, concierge des écoles à
Mühlefeld Nord, un quartier du nord de
Bienne, est décédé dans un accident de travail.
«Les samedi et dimanche, nous avions l’autorisation de nous ébattre sur les terrains de sport
et dans les salles de gym avec nos camarades. Je
pense que c’est là qu’est née notre affinité avec
le sport», évoque Jan Christen.
Policier et entraîneur
A l’époque, la société STV Biel était basée à
Mühlefeld Nord. Logique que Jan Christen rejoigne son groupe jeunesse. Son père était banneret de la société, comme son grand-père Robert. Chez les Christen, on a le gène de la bannière dans le sang. «Il était évident pour moi
que j’apprendrais un métier manuel. Pour tenir
quelque chose dans mes mains, lui donner
forme. J’ai fait un apprentissage de charpentier
à Bienne, un job de modelage», explique-t-il.
Après l’apprentissage, il a fait son école de recrue à Chamblon (VD), dans les chars. «La
question de l’uniforme est restée d’actualité
après. Un policier membre de notre société de
gym avec qui je discutais m’avait dit: ‹Jänu, je
te verrais bien en policier›», poursuit-t-il. A
l’examen d’entrée à l’école de police, il a réalisé
des résultats sportifs comme les experts n’en
avaient jamais vus jusque-là. Ce fut le début de
20 ans de carrière à la police de la ville de
Bienne. Aujourd’hui, le canton de Berne
compte un seul corps de police. Parallèlement,
Christen s’est distingué par ses performances
pour sa société (MP lancer javelot 4,70 m). Depuis 1996, il est aussi entraîneur. Avec succès:
victoire FFG 2007 avec Annina Bernath et
l’équipe féminine du CMEA, préparation de la
bobeuse Caroline Spahni pour les JO (Vancouver, Sotchi).
Gymnaste et banneret
De son mariage avec Chantal est née Joelle, en
2004. «Nous sommes une famille suisse tout à
fait normale, qui pratique des activités que font
en général les familles», sourit Christen. En
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2012, lorsque le canton de Berne avait été l’hôte
d’honneur de l’Olma à St-Gall (foire suisse de
l’agriculture et de l’alimentation), l’association
de gymnastique du Seeland avait participé avec
23 bannières au cortège pour représenter la
FFG 2013. C’est là que Daniel von Gunten et
Jan Christen se sont rencontrés une première
fois: «A St-Gall, Daniel a déballé une bannière
qui m’a semblée toujours plus grande. Les bannières nous ont toujours fascinés, mes ancêtres
et moi. J’avais repris contact ensuite avec lui et
il m’avait livré des informations sur sa fonction». Le Seelandais a envoyé sa candidature au
CO de la FFG 2013 – et a été retenu. Le 15 juin
2013, à la Coop Arena, le président du CO
Hans Stöckli a passé la bannière FSG à cet amateur de fromage et de viande. «J’ai été déçu du
report à cause de la tempête. La deuxième tentative a été la bonne, c’était très émouvant. J’ai
reçu quelque chose que pratiquement personne
en Suisse ne possède. Je suis banneret central».
Une expérience qu’il qualifie, une année après,
de positive. «Après les grands instants d’émotion de l’été 2013, j’ai été appelé pour l’ensevelissement d’un membre honoraire FSG. Ça en
fait partie et ne me pose aucun problème. Puis
il y a eu les CS d’aérobic ainsi qu’un évènement
très spécial, les CS des sociétés jeunesse – tout
simplement géniale, notre relève gymnique»,
souligne Christen. «J’espère vivre à l’avenir encore beaucoup de rencontres passionnantes, de
manifestations gymniques intéressantes et éventuellement participer à la Gymnaestrada»,
conclut celui qui est également banneret de sa
société depuis 27 ans! Chez Jan Christen, il n’y
a pas que la poignée de main qui soit décidée.
Peter Friedli
Les bannerets FSG à
travers le temps
La fonction de banneret central FSG est assumée
d’une Fête fédérale de gymnastique (FFG) à
l’autre. Un honneur accordé depuis la fusion, le
17 novembre 1985, de la Société fédérale de
gymnastique (SFG) et de l’Association suisse féminine de gymnastique (ASGF) à six personnes:
Fritz Müller (Winterthour) de 1984 (FFG Winterthour) à 1991 – Hans Heinzer (Küssnacht a. Rigi)
de 1991 (FFG Lucerne) à 1996 –John Moser
(Berne) de 1996 (FFG Berne) à 2002 – Jürg Chretien (Sissach) de 2002 (FFG Bâle-Campagne) à
2007 – Daniel von Gunten (Arbon) de 2007 (FFG
Frauenfeld) à 2013 et Jan Christen (Port) de 2013
(FFG Biel/Bienne) à 2019 à Aarau.
fri/ gab
15 juin 2013, CoopArena de la FFG:
Jan Christen balance
pour la première
fois la bannière de
la FSG.
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