HISTOIRE DES ARTS : ANALYSE DE GUERNICA : L*art et la guerre
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Transcript HISTOIRE DES ARTS : ANALYSE DE GUERNICA : L*art et la guerre
HISTOIRE DES ARTS :
ANALYSE DE GUERNICA
de Pablo PICASSO
Le cubisme
• Les représentations issues de la Renaissance sont
maintenant choses du passé.
• Il s'agit d'une école de peinture autour de Pablo
Picasso et Georges Braque. Ils travaillent à partir
des recherches du peintre Cézanne sur la création
d’un espace pictural qui ne soit plus une simple
imitation du réel. S’inspirant des arts primitifs qui
remettent en cause la tradition occidentale,
le Cubisme bouleverse la notion de
représentation dans l’art.
Un précurseur : Paul Cézanne (1839 – 1906)
Le point de départ du cubisme :
George Braque : Viaduc à l’Estaque (1908) et Pablo Picasso : Les demoiselles
d’Avignon (1907)
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Les trois caractéristiques principales du cubisme
• tous les objets se retrouvent divisés et
réduits en formes géométriques simples,
souvent des carrés.
• Un même personnage sera, par exemple,
représenté à la fois de profil et de face
et/ ou de dos.
• Par la suite, les peintures sont devenues
des collages, intégrant diverses sortes de
matériaux (tissu, carton...).
On comprend que le cubisme ait pu imprimer
une nouvelle direction à toute la peinture
moderne
Quelques peintures cubistes :
Georges Braque : Le compotier à cartes (1913) et Pablo Picasso : Le
guitariste (1910)
Exemple de cubisme synthétique : Juan Gris : Le petit
déjeuner (1915)
L’art et la guerre –L’art comme
expression d’une opposition politique
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Titre: Guernica
Artiste: Picasso
Technique : huile sur toile
Dimensions : 752 x 351 cm
Lieu de conservation : Musée de la Reina
Sofía, Madrid
• Date : 1937
Le contexte historique : la guerre civile en Espagne, 1936 - 1939
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Depuis 1936 c’est la guerre civile en Espagne. Elle oppose le gouvernement des
Républicains aux franquistes dirigés par le général Franco, qui cherche à prendre le
pouvoir.
Le 26 avril 1937 c’est un jour de marché à Guernica (Pays basque, nord). La petite
ville est la cible d’un raid aérien allemand. A la demande de Franco, quatre
escadrilles de la Légion Condor bombardent la ville.
Un des objectifs de ce raid était de tester leurs nouvelles armes.
La Légion Condor était une force aérienne allemande, envoyée par Hitler afin de
soutenir le général Franco qui est son allier.
L’objectif n’est pas militaire, le but est bien de tuer un maximum de civils car, dans
la ville. de Guernica, ne restent que les femmes, les enfants et les vieillards. En
effet, les hommes de la ville, partisans des Républicains, sont partis combattre les
franquistes.
Les bombardements durent trois heures, avec des bombes explosives et des
bombes incendiaires, 70% de la ville est détruite. Le raid fait 2000 victimes,
essentiellement des femmes et des enfants.
Picasso, horrifié par l’évènement, se met immédiatement à la réalisation de son
œuvre. Durant deux mois il va travailler activement, et faire une centaine
d’ébauches et d’esquisses avant d’achever le tableau.
• Genre : scène historique
• Courant artistique : cubisme
• Brève biographie de l’auteur :
Brève description :
• Guernica est un tableau monumental, dans tous les sens du terme. Tous les
personnages sont d'une taille plus grande que nature. Le spectateur est immergé
dans l’horreur et la souffrance provoqués par le bombardement. La présence de
l’ampoule au dessus du cheval, personnage central du tableau traduit l’intention
de faire connaître l’évènement et d’en dénoncer la cruauté.
Composition :
• Malgré une impression de chaos au premier abord, Guernica se révèle être une
œuvre très travaillée.
• Le tableau se « lit » d'abord comme une frise, de gauche à droite. Puis on distingue
une organisation en triangle. A la base de la pyramide il y a la mort représentée
par le soldat, et au sommet l’espoir symbolisé par la torche. Cette composition en
triangle met en évidence une répartition en trois parties qui structurent le tableau.
• Enfin, on peut distinguer la partie basse du tableau, dans laquelle les formes sont
enchevêtrées, horizontales, et qui évoquent la mort et le chaos ; et la partie haute
dans laquelle les formes sont au contraire verticales, plus espacées, et qui
expriment davantage l’espoir (symbolisé par torche brandie par un bras qui éclaire
la silhouette d’une femme se relevant vers la lumière).
• La toile nous montre un ensemble de personnages et
d'animaux dans un espace fermé.
• Organisé comme une frise, Guernica peut être décrit de
gauche à droite : Une femme hurlante tient son enfant mort
dans ses bras, la tête rejetée en arrière, derrière elle un
taureau et un oiseau.
• Au premier plan à gauche gît un soldat. Au centre du tableau,
sous une ampoule électrique, un cheval perforé par les
impact du bombardement, se tord de douleur.
• A droite, en bas, une femme, un genou à terre. Au dessus
d'elle, le buste d'une femme portant une lumière. Enfin, à
droite, une femme levant les bras, se débat dans un brasier
provoqué par le bombardement.
• Pour l’analyse des éléments su tableau, consulter le site suivant :
• http://storage.canalblog.com/13/06/790789/64555958.pdf
• Quelques précisions sur les techniques utilisées :
• Dans ce tableau, les techniques propres au cubisme sont
utilisés dans le but de dénoncer l’horreur :
• La technique du collage est appliquée sur le cheval. Les
journaux collés sont ceux que Picasso a lus et par lesquels
il a appris les bombardement de Guernica. Les journaux
déchirés, perforés, accentuent la souffrance du cheval
mutilé.
• Qu’ils soient de profil, de face ou de dos, chaque
personnage est doté de ses deux yeux. Leur regard est le
même, marqué par l’effroi et une souffrance intense. Seul
le regard lointain et un peu nostalgique du taureau
exprime un certaine calme. Le taureau est un thème
récurrent dans l’oeuvre de Picasso. Il symbolise l’énergie
vitale, mais aussi les liens du peintre avec son pays natal,
l’Espagne.
• La couleur :
• Le choix des tons noir, gris et blanc souligne la tristesse de l’évènement.
Les personnages sont blêmes, comme la mort.
• La lumière : l’ampoule n’éclaire pas, elle a une fonction symbolique
(révéler l’évènement). En revanche, la torche brandie par un personnage
fantômatique évoque le geste du personnage féminin de“la liberté
guidant le peuple de Delacroix”. Elle éclaire d’un faisceau lumineux une
partie de la scène : une femme se relevant, mains nues. Une note
d’espoir? L’Espagne républicaine peut se relever, continuer de résister
avec détermination contre l’adversaire fasciste.
• En effet, la guerre civile n’est pas encore achevée, les républicains
lutteront jusqu’au bout de leurs dernières ressources. Ils se rendront en
1939. Un message d’espoir, si ténu soit-il, est nécessaire dans ce tableau
destiné à être exposé au pavillon du gouvernement républicain espagnol
en exil à l’occasion de l’exposision universelle de 1937.
Conclusion
• Picasso ne veut pas seulement dépeindre
les faits, Guernica est une oeuvre engagée.
D’après Picasso
« La peinture n’est pas faite pour décorer les
appartements, c’est un instrument de guerre,
offensif et défensif contre l’ennemi. »
Prolongements
On peut metre en
parallèle le personnage du
condamné en chemise
blanche étendant les bras
en croix sur le peloton
d’exécusion et le
personnage en proie aux
flammes sur la partie
droite de tableau Picasso
Guernica
Le 3 mai 1808 à Madrid : Les éxécutions sur la colline Principe Pio
De Francisco de Goya y Lucientes, 1814
Huile sur toile 268 x 347 cm
Prado, salle 39
Prolongements (suite)
"Mort d'un milicien espagnol près de Cordoue" , photographie de Robert Capa,
prise le 5 septembre 1936, publiée en France dans le magazine Vu le 23
septembre. Il existe une ressemblance entre le républicain gisant sur le sol dans
la partie inférieure de Guernica et la position du milicien en train de tomber dans
la photo de Capa.