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Art Références 5
1 / 1830 : la bataille d’Hernani, romantiques contre classiques
L’art est-il ce qui nous divise ou ce qui nous unit ?
2 / Shakespeare, les aventures d’un texte face aux censures, aux
interprétations, aux traductions?
La permanence de l’œuvre confrontée à la question des « arts vivants » ou
des « arts à deux temps » (création / interprétation)
3 / L’analyse des fonctions du langage selon Jakobson permet-t-elle
d’éclairer la question : l’art est-il un langage ? ( TP à compléter mener)
Les choix est effectué en fonction …
- d’une utilisation possible comme référence dans un développement ( Thèse + arguments +
exemples reconnus ( = références)
- de leur présence dans les textes des divers recueils de textes existants (et des VMC de (Sao
Paolo)
53 dia.
1 / 1830 : la bataille d’Hernani, romantiques contre classiques
L’art est-il ce qui nous divise ou ce qui nous unit ?
Notions du programme mises en
jeu
L’art
 La raison (et ses règles)
 La
société
(Idéologie
dominante et la question du goût)
 Le désir ( raison classique et
passion romantique ?)
Vous trouverez sur le site parent ArchitheA une documentation sur cette célèbre
bataille d’Hernani, dont certains épisodes ne manquent pas de saveur.
DOC - Alexandre Dumas 1802-1870 : Hernani, Hugo bataille avec le jeu classique des
comédiens du Français.
Mémo - 1830 la Bataille d'Hernani : sur l’esthétique romantique
Adèle Hugo 1830-1915 : La première d’Hernani un suspens continu…
Théophile Gautier 1811-1872 : Gautier à 18 ans rencontre Hugo le « Jupiter
romantique » et mène la claque à la première d’ Hernani.
DOC - Hernani 1830 comment la censure et l'autocensure s'exerce
La référence épique et tout particulièrement le parallèle
avec les conquêtes de la Révolution et de l’Empire,
donne à la littérature une dimension héroïque. La
bataille littéraire, c’est la gloire des armes permise à ces
« enfants pleins de force et d’audace, fils de l’Empire et
petits-fils de la révolution »
« Le romantisme, tant de fois mal défini,
n'est, à tout prendre, et c'est sa
définition réelle, si l'on n'envisage que
son côté militant, que le libéralisme en
littérature » Hugo préface d’Hernani
Victor Hugo a 27 ans en 1829
Par Achille Devéria (1800-1857).
Chateaubriand (1768-1848)
26 mars 1830 :
Au matin on apporte cette lettre de Chateaubriand à
V.Hugo en son domicile ;
« J'ai vu, la première représentation d'HERNANI. Vous
connaissez mon admiration pour vous. Ma vanité
s'attache à votre lyre, vous savez pourquoi. Je m'en
vais, Monsieur, et vous venez. Je me recommande au
souvenir de votre muse. Une pieuse gloire doit prier
pour les morts. »
Hugo : « Être Chateaubriand ou rien »
NOTE SUR LES SOURCES HISTORIQUES DE « HERNANI »
adressée par V.H. aux journaux le 24 février 1830 avec prière d'insérer.
« Il est peut-être à propos de mettre sous les yeux du public ce que dit la chronique
espagnole de Alaya - (qui ne doit pas être confondu avec Ayala, l'annaliste de Pierre le
Cruel), touchant la jeunesse de Charles Quint, lequel figure, comme on sait, dans le drame
de Hernani.
" Don Carlos, tant qu'il ne fut qu'archiduc d'Autriche et roi d'Espagne, fut un jeune prince
amoureux de son plaisir; grand coureur d'aventures, sérénades et estocades sous les
balcons de Saragosse, ravissant volontiers les belles aux galants, et les femmes aux maris,
voluptueux et cruel au besoin. Mais, du jour où il fut empereur, une révolution se fit en lui
(se hizo una revolucion en el) et le débauché Don Carlos devint ce monarque habile, sage,
clément, hautain, glorieux, hardi avec prudence, que l'Europe a admiré sous le nom de
Charles Quint. " (Grandezas de España, descanso 24.)
Nous ajouterons que le fait principal du drame de Hernani, lequel sert de dénouement, est
historique. »
Nodier lui fait découvrir Shakespeare
La première fois que j’ai entendu le nom de
Shakespeare, c’est à Reims, de la bouche de
Charles Nodier. Ce fut en 1825, pendant le
sacre de Charles X.
[…] C’est-à-dire Nodier lut. Il savait l’anglais
(sans le parler, je crois) assez pour déchiffrer.
Il lisait à haute voix, et tout en lisant, traduisait.
Dans les intervalles, quand il se reposait, je
prenais l’autre bouquin conquis sur le
chiffonnier de Soissons, et je lisais le
Romancero. Comme Nodier, je traduisais en
lisant. Nous comparions le livre anglais au livre
castillan ; nous confrontions le dramatique
avec l’épique. Chacun vantait son livre. Nodier
tenait pour Shakespeare qu’il pouvait lire en
anglais et moi pour le Romancero que je
pouvais lire en espagnol. Nous mettions en
présence lui le bâtard Falconbridge, moi le
bâtard Mudarra. Et peu à peu, en nous
contredisant, nous nous convainquions, et
l’enthousiasme du Romancero gagnait Nodier,
et l’admiration de Shakespeare me gagnait.
[in Choses vues]
Alexandre Dumas père 1802-1870
par Achille Devéria
En 1830 dans la revue de Paris
(anonyme)
Alexandre Dumas
Un portrait charge exécuté
par Alfred de Musset en
1834 sur un album de
Georges Sand.
Le tragédien Talma l’encourage, il découvre Shakespeare interprété par les comédiens anglais, fait partie
du Cénacle.En 1829 il est le premier des romantiques à entrer au répertoire du Théâtre-Français, l’énorme
succès de son drame historique, Henri III et sa cour, lui procure argent et notoriété.
Théophile Gautier (1811-1872)
Par Nadar en 1856
Théophile Gautier aux chats par
Nadar
par Benjamin Roubaud, Le
Charivari,1839.
Artistes en bataille… 25 février 1830, le grand soir !
« 25 février 1830 ! Cette date reste écrite dans le fond de
notre passé en caractères flamboyants : la date de la
première représentation d'Hernani ! Cette soirée décida
de notre vie ! Là nous reçûmes l'impulsion qui nous
pousse encore après tant d'années et qui nous fera
marcher jusqu'au bout de la carrière. Bien du temps
s'est écoulé depuis, et notre éblouissement est toujours
le même. » Gautier
Le poète, à qui répugnait les applaudissements salariés,
voulait d'ailleurs la liberté au parterre comme il la
revendiquait sur scène. La claque fut supprimée.
La jeunesse romantique, écrivains et artistes, Bousingots et
Jeune-France, s'offrit au maître pour les remplacer.
«Chacun reçut pour passe un carré de papier rouge, timbré
d'une griffe mystérieuse inscrivant au coin du billet le mot
espagnol hierro, qui veut dire du fer. cette devise, d'une
hauteur castillante (sic !) approprié au caractère d'Hernani,
signifiait qu'il fallait être, dans la lutte, franc, brave et fidèle
comme l'épée.»
Scènes de
bataille
« M. Théophile
Gautier,
surtout, insultait
les yeux par un
gilet de satin
écarlate, agrafé
sur un pantalon
vert pâle à
bande de
velours noir, et
par l'épaisse
chevelure qui
lui descendait
jusqu'aux
reins.»
La première d'Hernani, par Albert Besnard (1849-1934)
« Pour cette génération,
Hernani a été ce que fut
le Cid pour les
contemporains de
Corneille. Tout ce qui
était jeune, vaillant,
amoureux, poétique, en
reçut le souffle… Le
charme dure encore
pour ceux qui furent
captivés.»
J. Granville, « les Romains échevelés à la première représentation
d´Hernani »1830
L'orchestre et le balcon
étaient pavés de crânes académiques et
classiques. Une rumeur d'orage grondait
sourdement dans la salle; il était temps
que la toile se levât; on en serait peutêtre venu aux mains avant la pièce, tant
l'animosité était grande de part et d'autre.
Enfin les trois coups retentirent. Le rideau
se replia lentement sur lui-même, et l'on
vit, dans une chambre à coucher du
seizième siècle, éclairée par une petite
lampe, dona Josepha Duarte , vieille en
noir, avec le corps de sa jupe cousu de
jais, à la mode d'Isabelle la Catholique,
écoutant les coups que doit frapper à la
porte secrète un galant attendu par sa
maîtresse :
« Serait-ce déjà lui ? C'est bien à
l'escalier
Dérobé... »
Une caricature bien postérieure à 1830 (
date inconnue)
La querelle était déjà engagée. Ce
mot rejeté sans façon à l'autre vers, cet
enjambement audacieux, impertinent
même, semblait un spadassin de
profession, allant donner une pichenette
sur le nez du classicisme pour le
provoquer en duel.
Théophile Gautier, Victor Hugo
(publication posthume, 1902)
Mademoiselle Mars (Anne-François-Hippolyte
Boutet, 1779-1847
Costume de
Mademoiselle Mars, Doña
Sol dans Hernani
Mademoiselle Mars
à 20 ans
Elle soutient indéfectiblement Napoléon (elle prétendit avoir été sa maîtresse…) Pendant la Restauration on
lui demanda de crier « Vive le Roi ! ». Réponse : « Vous me demandez de crier « Vive le Roi ! » ?. Eh bien,
je l'ai dit. »
Décembre 1838 Ruy
Blas seconde bataille
« M. Hugo touche à
une heure décisive ; il
a maintenant trente-six
ans, et voici que
l'autorité de son nom
s'affaiblit de plus en
plus. À quelle cause
faut-il attribuer ce
discrédit ? Est-ce que
les forces du poète
s'épuisent ? ou bien le
public serait-il ingrat ?
Oublierait-il ceux qu'il
a couronnés, par
caprice, par injustice,
par satiété ?
Gustave Planche
« Les Romantiques chassés du temple» Par De Barray, 23 décembre 1838 : La Caricature
Hugo, Dumas, Frédérick Lemaître sont chassés de la Comédie-Française par Mlle Rachel vers le
théâtre de la Renaissance : le 8 novembre a eu lieu dans ce théâtre la première de Ruy Blas.
Benjamin Roubaud, Grand chemin de la postérité, 1842, (détail) Maison de Balzac, Paris.
Benjamin Roubaud donne une idée de l’image attachée aux Romantiques dans le grand public. On les
taxe de mauvais goût… « Le laid c'est le beau » proclamme la bannière de Hugo, que béni mollement
Lamartine. Victor Hugo entraîne derrière lui une véritable croisade de fidèles. On reconnaît Gautier,
Eugène Sue (accroché au mât), Dumas, Balzac, Vigny...
2 / Shakespeare, les aventures d’un texte face aux censures, aux
interprétations, aux traductions?
L’œuvre et le problème posé par les arts vivants ou les arts à deux
temps (création, interprétation)
Notions du
mises en jeu
programme
L’art
 l’Interprétation
La vérité (vérité du texte
ou
vérité
de
la
représentation ?)
 La morale (Peut-elle
censurer une œuvre d’art ?)
Shakespeare : La tragédie du Roi Lear
Les aventures du texte et de la scène
Les aventures du texte : Quartos, Folio et la version Nahum Tate
Shakespeare et la roue de la Fortune…
Exercices d’observation à partir des croquis de Ford Madox Brown
De Garrick à Irving : les aventures du jeu shakespearien
La mise en scène des peintres ou les peintures de la mise en scène …
Et les peintures de la mise en scène …
Shakespeare : la construction du culte d’un génie
PWT - Shakespeare : un résumé de la
tragédie du Roi Lear
En passant par le module Recherche du site
Vous trouverez d’autres documents
La première édition du texte date de
1608, (les annotations manuscrites
sont les signatures des divers
acheteurs)
Composition : entre 1603 et 1606
Première représentation sûre : 26 déc.
1606 devant le roi Jacques Ier à
Whitehall.
Le texte moderne établi selon trois
sources :
Le premier quarto : 1608 (Q1)
Le second quarto : 1619 (Q2)
Le premier folio : 1623 (F1)
Les écarts peuvent aller jusqu’à 285
lignes, et environ un millier de mots
différents. La première édition : s’agitil d’une édition « piratée » à partir du
texte donné aux acteurs ? Détenu par
le souffleur ? Composé à partir de
brouillons de Shakespeare ? Pas
d’actes : une succession de scènes.
Shakespeare meurt en 1616 : il ne peut
avoir révisé le second quarto.
Le texte « cumulatif » repose donc sur
des hypothèses.
Frontispice du premier folio de
1623, sept ans après la mort
de Shakespeare.
(l’ in-folio est de double de la
taille de l’in-quarto)
Au début du 17ème le texte de
théâtre n’étant pas considéré
comme de la haute littérature,
paraissaient parfois sans nom
d’auteur.
Les
compagnies
n’avaient aucun intérêt à
publier les pièces : l Les
concurrents auraient pu s’en
emparer pour les monter !
Cesont deux compagnons de
Shakespeare du King’s Men
theater (John Heminges et
Henry Condell) qui décidèrent
de réunir et d’imprimer ses
pièces et de les publier. Le
succès était tel que la
concurrence n’était plus à
craindre…
Nahum Tate (1652 – 1715)
protestant et Irlandais
Il aura le curieux destin d’atteindre une
reconnaissance en se faisant une
spécialité de mutiler l’œuvre des autres
pour les adapter au goût et aux
convenances de son temps.
Shakespeare en particulier lui doit d’être
joué dans des réécritures dont il change
les texte, la fable et l’esprit. Il avoue luimême en modifiant Richard II que le texte
sera « plein de respect de la Majesté et de
la dignité des cours » !
S’attaquant à Lear (1687) il fait passer le
Fou à la trappe, - trop familier avec les
grands et le pouvoir -, et invente une fin
heureuse où Cordélia épouse Edgar. Cette
version sévira sur scène jusqu’en 1823
date à laquelle Edmund Kean réintroduit le
dénouement tragique.
Friedrich Pecht in Shakespeare-Galerie, 1876
Shakespeare shocks his audience by
bringing the worn and haggard Lear onto
the stage, carrying his dead youngest
daughter. He taunts them with the
possibility that she may live yet with Lear
saying, “This feather stirs; she lives !” But
Cordelia's death is soon confirmed.
This was indeed too bleak for some to
take, even many years later. King Lear was
at first unsuccessful on the Restoration
stage, and it was only with Nahum Tate's
happy-ending version of 1681 that it
became part of the repertory. Tate's Lear,
where Lear survives and triumphs, and
Edgar and Cordelia get married, held the
stage until 1838. Samuel Johnson
endorsed the use of Tate's version in his
edition of Shakespeare's plays (1765):
“Cordelia, from the time of Tate, has
always retired with victory and felicity.
And, if my sensations could add anything
to the general suffrage, I might relate that I
was many years ago so shocked by
Cordelia's death, that I know not whether I
ever endured to read again the last scenes
of the play till I undertook to revise them
as an editor”.
David Garrick (1717-1779) comédien,
auteur, directeur de troupe et de théâtre,
réformateur de la scène est le grand acteur
Shakespearien du 18ème. Il rompt avec le jeu
mélodramatique et l’enflure héroïque
introduisant un jeu plus sensible et réaliste.
Diderot dans son Paradoxe sur le comédien
en fait un de ses modèles. Il fera de Drury
Lane une des scènes les plus influentes
d’Europe et insigne honneur, on l’enterre
lors de funérailles grandioses à l’abbaye de
Westminster dans le “Poet’s Corner”, bien
que ses pièces ne marquèrent pas la
postérité….
Samuel Johnson son ami eut ce joli mot :
« his profession made him rich and he
made his profession respectable ».
Edmund Kean 1787-1833 est
un des rares acteurs a avoir
rempli les 3000 places du théâtre
Drury Lane.
Acteur shakespearien devenu de
son vivant une légende, il excellait
dans les scènes de mort, le
mélodrame,
et
les
sautes
d’humeur.
Alexandre Dumas écrit une pièce
sur lui (Kean, 1836) dont s’inspire
Jean-Paul Sartre (Kean 1953).
Samuel Taylor Coleridge disait que voir Edmund Kean jouer c’était lire Shakespeare à la « lumière
des éclairs ! » (to read Shakespeare by flashes of lightning) Son jeu était paroxystique et frénétique,
mais très “irrégulier”… Il défrayait la chronique par une vie privée plus qu’agitée et il lui arrivait
d’entrer ivre en scène… Ce « scrap » de 1821 est un document intéressant sur les costumes utilisés
en scène à l’époque. C’est en 1823 le premier à réintroduire la fin tragique de la tragédie au Théâtre
de Drury Lane.
Une vision
Fin 18ème s.
1792
Lea, acte I, peint par Henry Enseli et gravé par Richard Earlom (1792)
Une lecture
Néoclassique
1786
James Barry, 1741-1806 « King Lear Weeping Over the Death
of Cordelia » (1786-87)
Peintre irlandais dernier des romantiques, et bientôt chef de file
du Néoclassicisme de l’époque.
Une vision
Romantique
William Dyce, 1806-1864. « Le Roi Lear et son Fou pris dans la Tempête », Le peintre écossais fait en
1823 le voyage à Rome où il étudie le Titien et Poussin. D’abord portraitiste, il se tourne vers les sujets
religieux, et peindra les fresques du Palais de Westminster. acte III, scène II : face à la destruction du sens
et des valeurs, symbolisée par l'orage, répond le délire des deux personnages, (re)créateur de vérité.
Une vision
archéologisante et
symboliste 1889
Edwin Austin Abbey, 1852 - 1911, King Lear (1898) Peintre illustrateur américain il se fixe en
Angleterre. Il fait ses débuts au Harpers Magazine, puis se spécialise dans l’illustration de
Shakespeare où il obtient une immense notoriété.
Sur le site parent ArchitheA vous trouverez une documentation sur les
aventures du textes de Shakespeare (centrées sur le Roi Lear). Le travail de
la censure menant à la réécriture d’un Roi Lear moralisé, la redécouverte du
texte par les romantiques. Gide aborde aussi la question de la traduction de
l’œuvre qui amène à une véritable transposition, interprétation…
Le Roi Lear : Les réécritures du texte de Shakespeare ou les infortunes de la
vertu...
Traduire Shakespeare suppose-t-il qu’on ait des vues sur le sexe des canards
sauvages ? Une réflexion d’André Gide.
Le Roi Lear : aventures diverses du texte de Shakespeare et de ses
représentations.
3 / L’analyse des fonctions du langage selon Jakobson permet-t-elle
d’éclairer la question : l’art est-il un langage ? ( TP à compléter et mener)
Notions du programme mises en
jeu
L’art
 Le langage
 La liberté (peut-on tout dire ?)
TP : Prendre connaissance des choix proposés. Compléter en proposant
des objets considérés comme œuvre d’art. Ne pas oublier qu’aucun
« message » ne réalise qu’une seule de ces fonctions à l’exclusion de toutes
les autres…
« Disons tout de suite que, si nous distinguons ainsi six aspects fondamentaux dans le
langage, il serait difficile de trouver des messages qui rempliraient seulement une seule
fonction. La diversité des messages réside non dans le monopole de l’une ou l’autre
fonction, mais dans les différences de hiérarchie entre celles-ci. »
Vous trouverez le texte de Jakobson au lien suivant sur le site :
Jakobson 1896-1982 [01] Des fonctions de la communication aux fonctions du langage. [langage, art ]
Roman Jakobson 1896-1982
des
facteurs de la
communication
Aux fonctions du langage
En rouge les termes exacts de
Jakobson en noir des synonymes
utilisés par certains linguistes ou
sémioticiens
schéma facteurs +
④ le Référent
le Contexte
Référentielle
ou Informative
① le Destinateur
Expressive
Émotive
③ le Message
Poétique
⑤ le Contact
Phatique
de Contact
⑥ le Code
Métalinguistique
En rouge les termes exacts de
Jakobson en noir des synonymes
utilisés par certains linguistes ou
sémioticiens
fonctions du langage
➁ le Destinataire
Impressive
Incitative
Conative
schéma facteurs +
④ le Référent
le Contexte
Référentielle
ou Informative
① le Destinateur
Expressive
Émotive
③ le Message
Poétique
⑤ le Contact
Phatique
de Contact
⑥ le Code
Métalinguistique
En rouge les termes exacts de
Jakobson en noir des synonymes
utilisés par certains linguistes ou
sémioticiens
fonctions du langage
➁ le Destinataire
Impressive
Incitative
Conative
Que l’on peut compléter…
⑦ la Situation de
communication
① Expressive
Émotive
④ Référentielle
ou Informative
③ Poétique
⑧ les Enjeux de
La communication
➁ Impressive
Incitative
Conative
⑤ Phatique
de Contact
⑥ Métalinguistique
En rouge les termes exacts de
Jakobson en noir des synonymes
utilisés par certains linguistes ou
sémioticiens
La signification ou le
sens du message pour
le récepteur mais aussi
l’émetteur dépendent de
tous ces éléments
D’après Roman Jakobson
Fonction
Expressive
(Ou émotive)
1- Émetteur
Schéma
Edvard Munch 1863 -1944 graphiste et peintre
expressionniste norvégien
« Je me promenais sur un sentier avec deux
amis– le soleil se couchait – tout d'un coup le ciel
devint rouge sang – je m'arrêtais, fatigué, et
m'appuyais sur une clôture – il y avait du sang et
des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir
et la ville – mes amis continuèrent, et j'y restais,
tremblant d'anxiété – je sentais un cri infini qui
se passait à travers l'univers.. »
Le Cri (Skrik), 1893
Fonction
Impressive
(Ou conative)
2 - Récepteur
Schéma
Boris Ieremeevich Vladimirski, Des roses pour
Staline, 1949
Vitaly Komar (né à Moscou en
,1943) Staline et les muses
1981,
Karp Trokhimenko (18851975), L’organisation de la
Révolution d’octobre ca
1940
Arno Breker, Le Parti,
1938, les camarades,
1940
Réalisme (?)
National socialiste
L’Armé de Libération du Peuple Chinois est
une grande école de la pensée de Mao Tsetung, Réalisme socialiste, années 1970.
Thomas Hart Benton (US,1889-1975), Steel, extrait des
Fresques de l’amérique Aujourd’hui, New York City, 1930
[on nommera ce courant « Ellis Island Art »
Robert Capa, Mort d'un milicien,Cerro Muriano (front de
Cordoue), 5 septembre 1936
Robert Capa (1913 Budapest - 1954 en Indochine), de son
vrai nom Endre Ernő Friedmann
Fonction
Référentielle
3 - Référent
Schéma
On peut décrire la scène :
informations nombreuses
La situation est théâtralisée : les
gestes amples, tout le corps engagé,
et les mains révèlent le sens de
l’action en cours
Il y a un message : noblesse de la
charité
Une fonction : édifier, moraliser en
émouvant
Jean-Baptiste Greuze
Tournus, 1725 - Paris, 1805
La Dame de charité
1772-75 ?
Greuze est un spécialiste de la
peinture de genre moralisatrice
Le thème de la bienfaisance, est
développé par l’idéologie des les
Lumières et tend à remplacer celui
de la charité chrétienne
L’époque néo-classique affectionne
le motif de la déchéance des grands
et du secours aux nécessiteux.
Un sujet d’actualité : l’épée et les
ouvrages dans l’alcôve, indices de la
noblesse. Ce vieillard est-il un des
nombreux soldats de Louis XV
abandonnés dans la misère ?
Fonction
Poétique
4 - Message
Schéma
Le collage surréaliste est un procédé poétique :
recherche du merveilleux, de l’extraordinaire, de
l’insolite.
Max Ernst est l’artiste qui amène la technique au
plus haut degré d’élaboration.
Une rencontre fortuite entre « La Baigneuse de
Valpinçon » de 1808 et Nusch. Un collage entre
techniques, époques, jeu de mot, et connotation
d’un instrument de musique...
1923 : Max Ernst, Ubu Imperator
Fonction
Métalinguistique
5 - Code
Schéma
René Magritte, 1898-1967- La trahison des
images, 1929
Los Angeles County Museum of art
Le surréaliste Belge Magritte est un des peintres qui avec humour mais
sagacité pose en acte des questions de sémiotique. Il est évident que
l’image du réel n’est pas le réel, mais sa « représentation ». Le signifiant
(image ou mot écrit ou parlé) n’est pas le signifié. Donc oui, ceci n’est pas
une pipe, ni l’image, ni la légende de l’image. Si l’on suit Saussure, le
signifié est d’ordre mental, c’est le concept de pipe, qui subsume toutes les
pipes existantes réellement dans leur infinie variété de formes, couleurs,
grandeurs. Donc le mot pipe renvoie au concept, à une idée générale, donc
irreprésentable, et uniquement pensable. La représentation « réaliste » est
condamnée à renvoyer à du particulier et donc… encore oui : « ceci n’est
pas une pipe » mais « cette pipe », qui est en bois avec embout de bakélite
etc. alors qu’il en existe en écume de mer d’une seule pièce etc… L’image
ne vise que l’individuel alors que le langage vise l’idée, la catégorie, le
général.
Magritte : Portrait
d'Edward James (La
Reproduction Interdite),
1937
(Boymans-van Beuningen
Museum, Rotterdam).
1966. Magritte achève la série avec ce
tableau intitulé Les Deux mystères.
Le tableau représente un chevalet sur
lequel est posée La Trahison des
images,
Au-dessus
est
représentée
une
seconde pipe extérieure au tableau
dans le tableau.
Cette seconde pipe est-elle supposée
être le modèle de la pipe du tableau ?
Elle lui ressemble par la forme, mais
pas par la couleur.
Représentation désincarnée de pipe,
« théorique » ( ? ).
Il n’y a pas d’ombre portée, alors que la
pipe du tableau dans le tableau est
représentée de manière plus figurative.
Intention de rendre la perception plus
proche du « réel ».
Faut-il opposer le « concept de… »
pipe à « l’image-illusionniste de… »
Ce qui pose la question implicite : la
représentation est-elle du côté du
sensible ou du concept ?
Piet Mondrian, Composition A, 1920
Georges Braque, Les usines du RioTinto à l'Estaque.1910
Apollinaire par Picasso
Extrait de « La Petite auto »
Bertrand Lavier : né en 1949
1981 : Mademoiselle
Gauducheau (Placards
métalliques peints à l’acrylique)
Salvador Dali, Vénus de Milo aux
tiroirs, 1936, (bronze)
Fonction
Phatique
6 - Contact
Schéma
http://www.archipope.net
Merci de votre visite !
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Version 05/08
Présentation conçue et réalisée par C. Merlant
Toutes les suggestions seront les bienvenues
pour compléter ou améliorer la présentation.
Usage strictement pédagogique