Transcript 1- L`anthropologie de la santé : brève présentation 2- Un

1- L’anthropologie de la santé :
brève présentation
2- Un exemple d’étude : le terrain
réunionnais
Conceptions populaires de la
maladie et du soin et choix
thérapeutiques
I AS : Un vaste champ d’étude de
l’anthropologie
• peut être sommairement définie comme une
branche de l’anthropologie qui étudie les
différentes manières dont les groupes
humains à travers le monde et quelque soit
les contextes culturels, conçoivent, vivent et
prennent en charge leurs maladies, leur bien
être, et leur santé.
• Cette définition inclue le champ de la biomédecine,cad la médecine cosmopolite ou
médecine officielle dans notre contexte
occidental - mais elle comprend aussi celui
des médecines autres ( alternatives,
parallèles, traditionnelles ).
• Elle prend en considération aussi bien la
médecine allopathique que les systèmes
médicaux fondés sur la croyance à la
sorcellerie, le recours à la prière, aux cultes
ancestraux et d’une façon large sur la
communication avec l’invisible.
* principaux objets d’étude
• - les conceptions populaires et
professionnelles des causes de la maladie (
représentations, discours, nosographies,
théories étiologiques, vécu pathologiques,
expression de la souffrance ...)
• - les outils dont dispose les sociétés pour
prévenir les désordres et les maux
biologiques ou psychiques, les soulager ou
les soigner ( systèmes de traitement, et de
prévention…)
• - les thérapeutes qui appliquent ces
traitements ( personnalité, cursus, modes
d’accès à la fonction …, statuts dans la
société ou le groupe , leurs modes
d’intervention)
• - les processus par lesquels les individus
recherchent de l’aide ( itinéraires de soins :
complexes en situation de pluralisme médical
comme la Réunion)
• - les institutions qui régissent l’espace socioculturel de la santé ( hôpitaux , ordres
médicaux, instances nationales, instances
régionales…mais aussi guérisseurs,
institutions religieuses, cultes
thérapeutiques…)
• - les politiques de santé ( politiques de santé
publique : campagnes de vaccination, de
prévention etc…)
* l’anthropologie de la santé un
champ d’étude en constante
évolution.…
* Sa conception change selon les
contextes nationaux de la
recherche
• En France : approche théorique,
académique)
• États-Unis, Grande-Bretagne, du Canada :
approches plus appliquées, utilitaires).
• En France : complexité rendue par plusieurs
façons de nommer ce domaine
(anthropologie médicale, anthropologie de la
maladie, anthropologie de la santé,
ethnomédecine, ethnopsychiatrie …).
• Contexte anglo-saxon : médical anthropology
• Définir l’anthropologie de la santé :
• une question de position et de point de vue
de la part du chercheur
• Selon l’orientation générale privilégiée
• Selon ses thématiques choisies
* face à la diversité des positions :
deux postulats fondamentaux - un
projet unitaire
• Outre leur dimension biologique
retenue par la médecine allopathique,
la maladie et le soin ont aussi une
dimension culturelle et sociale.
• la maladie peut faire l’objet d’une
interprétation aussi bien religieuse
que médicale
références bibliographiques
de base :
• Anthropologie et santé :
• http://anthropologiesante.revues.org/
• Revue de l’Amades :
http://amades.revues.org/
II terrain réunionnais :
Conceptions populaires de
la maladie et du soin et
choix thérapeutiques
A - le pluralisme médical
réunionnais : bref panorama
de systèmes de soins à la
Réunion au XXIème siècle
• Rencontres de divers systèmes
médicaux :
• - Médecine allopathique ( médecins
généralistes et spécialistes,
hôpitaux…corps de praticiens gérés par
la DRASS) : développement avec la
départementalisation – extension de la
sécurité sociale
• - Une foule de médecines autres
• La pharmacopée traditionnelle
(« tizanes zerbages ») : première
médecine réunionnaise héritée des
esclaves africains et malgaches
pratiquée et reconnue sur les plantations.
• Par la suite devenue « médecine
marron ».
• Connaissant aujourd’hui un regain
d’intérêt
• Les prestations des « devins
guérisseurs » ( « devineurs »)
• Le recours aux traditions religieuses
historiques aux : catholiques,
hindouistes ( Inde du sud), africaines
et malgaches, chinoises,
musulmanes..
• L’attraction des Nouveaux Mouvements
Religieux : mouvements charismatiques
d’obédience catholique ( Renouveau) et
protestante (pentecôtisme) ; néo-hindouisme,
néo- boudhisme à vocation internationale ;
néochamanisme ; sectes…
• Présence de plus ne plus forte des médecines
alternatives ( homéopathie, accupuncture,
ostéopathie, médecines asiatiques( chinoises,
ayurvéda…) …
• L’auto-médication : non négligeable
B -Comment s’effectuent les
choix ?
* Dictés par la recherche d’efficacité :
Ils reflètent des itinéraires
complexes :
• d’usages simultanés - passages d’un
système à un autre
• Complexité observée dans le cas de
maladie longue ou incurable
* Déterminés par le contexte ( socioculturel et familial voire les
croyances environnantes) dans
lequel survient la maladie
• - Extrême variété des situations…
* Déterminés par les causes imputées
à la maladie
• - Des causes naturelles et des causes
surnaturelles :
• - Les causes naturelles : rapport à
l’environnement, l’agression du milieu
naturel : froid, le chaud, , une mauvaise
hygiène de vie, des excès
alimentaires…(maladies générales)
• - Les causes surnaturelles : Action des
humains: la sorcellerie - Action du divin ou de
la surnature (Dieu, les ancêtres, les génies,
les divinité ou les esprits …) ; punir,
malédiction, protection, transmission d’un
don…
• - Le traumatisme/saisissement : choc
physique ou émotionnel, frayeur.
C Traitement de la cause, sens et
raison d’une anthropologie de la santé
• - La cause comme lieu d’intervention des
guérisseurs, des prêtres, des devins et aussi
souvent des praticiens opérant dans le champ des
médecines douces » : recherche de l’origine ?
Pourquoi ?
• - Le traitement de la cause est ce qui différencie les
médecines allopathiques de ces autres
médecines traditionnelles ou parallèles :
la première traite le symptôme biologique ou
psychique, les autres interviennent sur la relation
qu’entretient le patient avec son environnement large
( visible ou invisible, humain et non humain).
•
• - Le traitement de la cause est ce qui
différencie les médecines allopathiques des
médecines autres :
• la première traite le symptôme les autres
interviennent sur la relation
• - C’est cette différence qui permet
d’expliquer d’un point de vue anthropologique
la complexité des itinéraires de patients =
quête de complémentarité