Transcript Insectes des forêts 2012
Les Insectes des forêts
Domaine des Eubacteria Domaine des Archaebacteri a Domaine des Eucaryotes
Règne des animaux pluricellulaires
Se divise en une
trentaine
d
’embranchements On peut dire aussi « phylum » (pluriel « phyla »)
• • • • • • • • • •
Spongiaires (porifères) Cnidaires (hydres, méduses) Plathelminthes (vers plats) Rotifères Némathelminthes (vers ronds) Annélides Mollusques
Arthropodes
Échinodermes Chordés
Caractères généraux des Arthropodes Arthro = articulation Pode = pied, patte
Corps segmenté Appendices pairs segmentés Symétrie bilatérale Exosquelette chitineux rigide
Croissance limitée par l’exosquelette rigide.
L’animal, enfermé dans son squelette, ne peut pas accroître sa taille.
Solution fur et à mesure de la croissance = : changer d’exosquelette au mues successives Mues
Classification des Arthropodes Embranchement des Arthropodes
Sous-embranchement des
PROARTHROPODES
(ou embranchement des pararthropodes)
• Onychophores • Tardigrades Sous-embranchement des
EUARTHROPODES
• Super-classe Trilobites • Super-classe Chélicérates • Super-Classe Mandibulates
Sous-embranchement des PROARTHROPODES
• Onychophores (Peripatus)
Pseudo-arthropodes : pas de véritables pattes articulées
• Tardigrades
Pas de système circulatoire ni de système respiratoire
Sous-embranchement des Proarthropodes Sous-embranchement des EUARTHROPODES Véritables arthropodes : présence de pattes articulées
Super-classe Trilobites Super-classe Chélicérates Super-Classe Mandibulates
Possèdent des mandibules Possèdent des chélicères
Super-classe Trilobites
Super-classe Chélicérates Super-Classe Mandibulates Apparus il y a ~ 550 millions d’années (MA) et disparus il y a environ 250 MA
trois lobes
Super-classe Trilobites
Super-classe Chélicérates
Super-Classe Mandibulates Classe Mérostomates (Xiphosures) Classe Pycnogonides Classe Arachnides
1 ère paire d’appendices articulés = chélicères
Chélicérates :
• Pas d’antennes • Corps divisé en deux :
céphalothorax et abdomen
• 6 paires d’appendices articulés • Première paire =
chélicères
• Seconde paire =
pédipalpes (ces derniers sont parfois très développés et ressemblent à des pattes munies de fortes pinces) céphalothorax abdomen pédipalpes chélicères pattes
Super-classe Chélicérates Classe Mérostomates (Xiphosures)
Classe Pycnogonides (Araignées de mer) Classe Arachnides
œil composé telson
Limulus polyphemus
Limule
céphalothorax abdomen
Super-classe Chélicérates
Classe Mérostomates (Xiphosures)
Classe Pycnogonides
Classe Arachnides Abdomen très réduit
Super-classe Chélicérates
Classe Mérostomates (Xiphosures) Classe Pycnogonides
Classe Arachnides
Classification des Arthropodes Embranchement des Arthropodes
Sous-embranchement des Proarthropodes Sous-embranchement des Euarthropodes • Super-classe Trilobites • Super-classe Chélicérates • Super-Classe
Mandibulates
• Classe des Crustacés • Classe des Myriapodes • Classe des Insectes
mandibules chitineuses
Classe des Crustacés
Sous-classe des Malacostracés Ordre des
Isopodes = "Cloportes" céphalothorax abdomen 7 p. de pattes
Classe des Myriapodes
Sous-classe des
Chilopodes
(Scolopendres) Sous-classe des
Diplopodes
(Mille-pattes)
Classe des Insectes
Caractéristiques générales
• Une paire de mandibules • Une paire d’antennes • Trois paires de pattes thoraciques • Deux paires d’ailes
Les trois quarts des espèces animales connues sont des insectes Vertébrés Autres Vers Protozoaires Myria podes Mollusques Crustacés Arachnides Autres insectes Coléoptères Hémiptères Diptères Hyméno ptères Lépidoptères Martinez et Gauvrit, 1997
S
Monde
insectes = 900 000 35 000 espèces en France
Développement amétabole (poisson d’argent)
Développement hétérométabole (criquet)
Développement holométabole (Bombyx)
Palpe maxillaire
Orthoptère : type broyeur
Mandibule Labre Maxille Labium Palpe labial
Hémiptère
Lépidoptère
Diptère
Système circulatoire Tube digestif Système nerveux
Système circulatoire Tube digestif
Appareil respiratoire
SYSTEMATIQUE ET TAXONOMIE
Les êtres vivants sont classifiés suivant un système hiérarchisé, les groupements de formes vivantes sont des
taxons
(taxa) •
Systématique
: science des classifications des formes vivantes, elle étudie les relations entre les taxons (hiérarchie et parenté) •
Taxonomie
: science des lois de la classification des formes vivantes, elle étudie les taxons et leur validité.
La systématique moderne tend à confondre ces deux termes sous la dénomination générale de Systématique : La systématique est l'étude et la description de la diversité des êtres vivants, la recherche de la nature et des causes de leurs la mise en différences et de leurs ressemblances, évidence des relations de parenté existant entre eux et l'élaboration d'une classification traduisant ces relations de parenté Société Française de Systématique, 1987
Embranchement Classe Ordre Sous-Ordre Superfamille Famille Sous-famille Tribu
Genre Sous-genre Espèce
Sous espèce Les taxons Arthropoda Insecta Coleoptera Adephaga Caraboidea Carabidae Pterostichinae Pterostichini
Abax Abax parallelepipedus
Piller et Mitterpacher 1783 audouini Dufour 1851
La nomenclature binomiale
Linné : 1758, dixième édition du Systema Naturae
• Piller et Mitterpacher ont décrit en 1783 une
espèce
baptisée Carabus parallelepipedus qu'ils ont • On écrit
Carabus parallelepipedus
(italiques aux noms de genre et d'espèce, majuscule au genre, pas à l'espèce).
Piller et Mitterpacher, 1783
La nomenclature binomiale
(les aventures d’Abax)
• Bonelli a créé en 1810 un
genre
qu'il a baptisé
Abax
, pour inclure des carabiques proches de
Carabus parallelepipedus
, espèce qu'il a désignée comme
espèce-type
du genre Abax : • On écrit
Abax parallelepipedus
(Piller et Mitterpacher, 1783) (les parenthèses autour des auteurs indiquent que l'espèce a initialement été décrite sous un autre nom de genre).
La nomenclature binomiale (Abax – le retour)
• Dufour en 1851 a créé la
sous espèce
audouini
pour décrire les populations pyrénéennes de
A. parallelepipedus
, qu'il jugeait différentes des populations
typiques :
• On écrit
Abax parallelepipedus audouini
Dufour, 1851 (italiques à
audouini
, pas de majuscule bien que le nom dérive d'un nom propre, et pas de parenthèses puisque ce nouveau taxon a bien été décrit sous le genre
Abax
).
La nomenclature binomiale (La guerre des Abax)
• Bien que
Abax parallelepipedus
soit un insecte parmi les plus communs dans tous les milieux en France, l'utilisation d'une faune avec ses clés d'identification ne conduira pas à ce nom, mais à
Abax ater
(Villers) pour la plupart des ouvrages antérieurs à 1980.
• Villers en 1789 a décrit une espèce qu'il a baptisée l'espèce a été désignée sous le nom d'
ater Carabus ater
, sans savoir qu'elle avait déjà été décrite 6 ans auparavant. Pendant des années , puis on s'est avisé que
ater
était un
synonyme junior
de
parallelepipedus.
• En fonction de la
loi de priorité
le nom
valide
Abax parallelepipedus.
est donc devenu
La nomenclature binomiale
(Le côté obscur de la taxonomie)
• Autre exemple, Fabricius décrit en 1775
Leistus rufescens
en ignorant que Linné avait décrit en 1768 une
autre espèce
sous le même nom de
Leistus rufescens.
Leistus rufescens
Fabricius est donc un
homonyme invalide
de l'espèce de Linné. • Ce nom ne pouvant s'appliquer, c'est la description suivante de l'espèce qui est valide.
On écrira
Leistus terminatus
(Hellwig, 1793) =
rufescens
(Fabricius 1775) nec (Linné 1768).
La nomenclature binomiale
(Leistus contre-attaque)
• Les sous-genres, s'ils existent, ne sont utilisés que pour clarifier la présentation de genres très riches en espèces. Le nom, avec sa majuscule, est placé entre parenthèses après le genre : •
Leistus (Leistus) terminatus
• (Hellwig)
Leistus (Pogonophorus) spinibarbis
(Fabricius)
Identifier des insectes
•
Pour caractériser le peuplement entomologique d'un milieu, il convient de nommer les spécimens récoltés. Cette identification peut descendre à la famille, au genre ou, mieux, à l'espèce.
•
En raison du nombre d'espèces et de la complexité du travail, nul ne peut prétendre identifier toutes les espèces observées dans un milieu.
•
Pour des dizaines de familles, il n'existe actuellement en France aucun spécialiste compétent en activité. Il est donc totalement illusoire d'échantillonner ou de récolter ces insectes (microdiptères, Hyménoptères parasites, abeilles...).
Identifier des insectes
•
L'identification correcte d'une espèce n'est généralement possible que si on peut consulter une collection de référence . Les identifications doivent de plus être vérifiées par un spécialiste compétent.
•
Les ouvrages du type "Guide grand public" ne permettent pas, sauf exceptions (quelques rhopalocères) d'identifier des insectes.
•
Il faut utiliser des faunes exhaustives (clés dichotomiques ou planches), avec si possible l'aide de catalogues régionaux récents. Dans bien des cas ces faunes n'existent pas ou sont obsolètes, l'entomologiste n'a alors pas d'autre recours que de se constituer lui même une documentation à partir de sources bibliographiques dispersées.
La Forêt, habitat entomologique
•
La forêt est théoriquement un milieu relativement homogène et assez pauvre en espèces (animales ou végétales).
•
Dans la plupart des régions françaises, la forêt est cependant le dernier "espace naturel", d'ailleurs considéré comme tel par le public.
•
Les caractéristiques des peuplements forestiers sont généralement très variées, depuis la forêt "primaire" jusqu'aux plantations d'arbres. Les insectes qu'on y trouvera seront bien évidemment fonction de ces critères: espèces végétales, âge du peuplement, état du peuplement, hétérogénéité du peuplement.
•
Quelques espèces aux préférences écologiques très étroites (sténoèces) ne se rencontreront que dans les forêts les "moins cultivées" et seront des bioindicateurs de la qualité du milieu forestier (Coléoptères de Brustel).
La Forêt, habitat entomologique
•
En fonction de sa structure, les éléments entomologiques les plus caractéristiques du milieu forestier appartiendront soit à la faune du sol, soit à la faune saproxylique.
•
La faune du sol vit au contact de la litière ou de l'humus forestier, grâce à des méthodes d'échantillonnage efficaces et à une diversité spécifique importante, elle est utile pour caractériser la nature des peuplements forestiers.
•
La faune saproxylique vit au contact de l'arbre et est liée au cycle du bois, depuis le bois sain jusqu'au terreau totalement décomposé. Les insectes y sont des xylophages, des saproxylophages, des mycétophages ou des prédateurs. C'est dans cette catégorie qu'on rencontre les bioindicateurs forestiers les plus pertinents. Les insectes frondicoles, phyllophages ou carnivores sont généralement moins exigeants sur la qualité du milieu.
La Forêt, habitat entomologique
•
La forêt est également souvent le lieu d'une activité agricole importante, la sylviculture. Dès lors qu'il s'agit de produire, puis de vendre, du bois de qualité, de nombreux insectes dont le cycle de développement perturbe les rendements sylvicoles doivent être considérés comme nuisibles à la sylviculture.
•
Ces insectes sont des piqueurs (Hémiptères) des broyeurs phyllophages (Hyménoptères symphytes, Coléoptères, Diptères) ou des xylophages primaires (qui s'attaquent au bois sain) et secondaires. D'autres enfin s'attaquent au bois coupé, voire au bois ouvré (des Coléoptères comme les précédents).
•
Des méthodes de lutte existent contre tous ces insectes, méthodes sensiblement différentes de celles employées en agriculture, tant pour des raisons environnementales que pour des raisons d'efficacité.
Les principaux ordres d’insectes Lépidoptères Éphéméroptères Trichoptères Odonates Diptères Orthoptères Hyménoptères Plécoptères Siphonaptères Neuroptères Dermaptères Mallophages et Anoploures Psocoptères Thysanoures Thysanoptères Hémiptères Collemboles Homoptères Protoures Coléoptères Isoptères Mécoptères Strepsiptères
Développement avec transformation incomplète
Ephéméroptères éphémères
• 2 100 espèces - 140 en France • Systématique basée sur la nervation alaire • Identification difficile • Faune mal connue • Bons indicateurs de la qualité des eaux (larves)
Odonates Libellules
• 6 000 espèces - 87 en France • Systématique basée sur la nervation alaire • Identification facile • Faune bien connue • Mauvais indicateurs de la qualité
des eaux (larves et surtout adultes)
Plécoptères Perles :
Plectos : plissé
• 1 900 espèces - 138 en France • Systématique basée sur la nervation alaire • Identification difficile • Faune mal connue • Bons indicateurs de la qualité des eaux (lotiques)
Orthoptères sauterelles-grillons-criquets:
Orthos : droit
• 19 000 espèces - 212 en France • Systématique basée sur la morphologie des antennes et des
pattes
• Identification facile • Faune bien connue • Bons indicateurs des milieux ouverts thermophiles • Echantillonnage facile
"Orthoptéroïdes"
Phasmides - phasmes Dermaptères - forficules Dictyoptères - mantes, blattes et termites
• 12 745 espèces - 56 en France • Systématique basée sur des critères
morphologiques variés
• Identification facile • Faune bien connue • Peu de bons indicateurs
Hémiptères "Homoptères"
cochenilles - pucerons - cigales et cicadelles :
Hémi : moitié Homeo, homo : semblables
• 50 000 espèces – 1 100 en France • Systématique basée sur la morphologie des pattes et des
ailes
• Identification difficile • Faune assez bien connue • Beaucoup d'espèces nuisibles à l'économie humaine • Quelques bons indicateurs (cigales et cicadelles)
Hémiptères "Hétéroptères" Punaises :
Hémi : moitié Hétero: dissemblable
• 33 000 espèces – 1 500 en France • Systématique basée sur des critères morphologiques
très variables (ailes, rostre, pattes, abdomen)
• Identification parfois difficile • Faune assez mal connue • Peu d'indicateurs de qualité des milieux (hydrocorises)
Thysanoptères Thrips :
Thysanos : frange
• 5 600 espèces - 346 en France • Systématique basée sur la morphologie des ailes et de
l'abdomen
• Identification très difficile • Faune mal connue • Beaucoup d'espèces nuisibles à l'économie humaine
"Névroptéroïdes"
Névroptères, Mégaloptères, Raphidioptères ascalaphes, chrysopes et fourmilions :
Neuron : nerf, nervure
• 5 445 espèces - 180 en France • Systématique basée sur la morphologie alaire • Identification généralement assez facile • Faune mal connue • Quelques bons indicateurs des milieux ouverts
Développement avec transformation complète
Mécoptères Panorpes :
Mecos : long
• 500 espèces - 9 en France • Familles très différentes d'aspect • Identification facile • Faune bien connue
Trichoptères Phryganes :
Trichos : poil
• 7 000 espèces - 244 en France • Systématique basée sur la morphologie des ailes, des pattes et
des pièces buccales
• Identification difficile • Faune mal connue • Bons indicateurs des milieux aquatiques
Lépidoptères Papillons :
Lepidos : écaille
• 165 000 espèces – 5 120 en France (1 200 macros) • Systématique basée sur la morphologie des ailes • Identification assez facile (macros) - difficile (micros) • Faune bien connue (macros) - très mal connue (micros) • Bons indicateurs dans tous les milieux • Echantillonnage facile
Hyménoptères guêpes, abeilles et fourmis :
Hymen : mariage
• 115 000 espèces – 8 000 en France (sous-estimée ?) • Systématique basée sur la morphologie thoraco-
abdominale
• Identification généralement très difficile • Faune très mal connue (Térébrants notamment) • Indicateurs possibles (guêpes, fourmis) • Rôle capital pour la pollinisation entomophile
Coléoptères:
Coleos : étui, fourreau
• 330 000 espèces – 9 600 en France • De loin le plus abondant de tout le règne animal • Systématique basée sur la morphologie thoraco-abdominale,
des antennes et des pattes
• Identification très difficile, mais espèces emblématiques • Faune assez bien connue • Beaucoup d'indicateurs dans tous les milieux, ils sont
particulièrement précieux dans les milieux boisés
• Echantillonnage facile dans certains groupes
Diptères mouches et moustiques:
Di : deux Pteron : aile
• 124 000 espèces – 6 500 en France (sous-estimée ?) • Systématique basée sur la morphologie alaire et la chétotaxie • Identification très difficile, pour spécialistes • Faune très mal connue (Nématocères et Brachycères) • Indicateurs difficiles à utiliser • Beaucoup d'espèces nuisibles à l'économie
et à la santé humaine Une seule paire d’ailes