thérapies cognitivo

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Transcript thérapies cognitivo

Melle Van de casteele
La spécificité des
différentes
psychothérapies et leurs
indications
[email protected]
Psychologue clinicienne d’orientation cognitivocomportementale
Centre Hospitalier de Somain
Spécialisée dans les troubles anxieux
Favoriser la mise en œuvre de
liens entre observations
cliniques, en vue de
l’ élaboration de projets
thérapeutiques pertinents
Il existe trois grands types de
courant en psychologie :

- Le courant psychanalytique

- Le courant systémique

- Le courant cognitivo-comportemental
Ces trois courants amènent à
trois modes de thérapie
différents :




la thérapie analytique
la thérapie systémique
la thérapie cognitivo- comportementale.
Elles se différencient par de multiples
choses dont les théories et les modèles sur
lesquels elles se basent, l’attitude du
thérapeute dans la thérapie, la mise en
œuvre et le déroulement de la thérapie,…


« Il n’y a pas de solution aux
problèmes. Il n’y a que des forces
en marche. Sachons créer le
mouvement et les solutions
viendront »
Saint exupery
Petit exercice pour
débuter



Fermez les yeux
vous êtes sur une planche de 15 m de
long et de 30 cm de large. Vous êtes à
un bout et vous voulez aller à l’autre
bout (peu importe la couleur, la
matière,…)
vous y êtes?


Fermez les yeux à nouveau
Vous revenez sur la même planche.
Elle est en fait à 30 m de haut.

Vous allez à l’autre bout.

Y êtes vous arrivés?



On se rend compte que pas forcément
Imaginer donne plus de chances d’y
arriver. Vouloir ne suffit pas.
« notre corps sait des choses que nous
ne savons pas qu’il sait »
A RETENIR
 Vouloir n’est pas pouvoir
 Imaginer, c’est pouvoir…



Peu importe la thérapie utilisée, un
patient n’évoluera qu’uniquement si il
est prêt au changement, dans une
perspective de changement…
C’est-à-dire capable d’imaginer le
changement…
1.La thérapie psychanalytique
La thérapie psychanalytique


A l’origine de celle-ci : Freud
Il a découvert l’inconscient. De là, il en
est arrivé au modèle suivant :
l’explication des phénomènes psychiques
en général se trouve dans l’inconscient.

« Le rêve est la voie royale qui mène à
l’inconscient » (Freud)

La technique thérapeutique dans la cure
analytique repose sur deux choses :
–
–
la libre association d’idées
le levier thérapeutique, cad l’analyse du
transfert.
Cette approche va mettre en
lumière plusieurs aspects :

le passé et en particulier l’enfance : rôle
déterminant dans le dev psychoaffectif et la
construction du sujet. Mais, Tout ne se joue pas
avant 6 ans. L’homme jusqu'à sa mort, garde des
possibilités de se construire

NB : Dommage, on ne peut pas tout remettre sur
les parents

C’est le passé raconté tel qu’il est dans le
souvenir qui est important

l’expérience : une exp n’est pas un évènement
mais c’est un évènement éprouvé. L’être humain
se construit grâce aux expériences. Pour qu’un
évènement devienne expérience, il faut qu’il fasse
une trace dans le psychique.


l’inconscient freudien: un système constant
d’éléments refoulés. Ces éléments
cherchent toujours à faire retour dans la
conscience.
Ex : lapsus ou acte manqué
Ce sont les désirs de l’enfance qui seraient
refoulés et qui connaissent une fixation
dans l’inconscient. Ces souvenirs
inconscients jouent un rôle fondamental
dans la production des symptômes. Le
sens des symptômes renvoie de toute
évidence à l’inconscient.




La maladie mentale : perçue comme ayant
une valeur fonctionnelle
Elle peut signifier une tentative de
réajustement, une tentative de résolution de
problèmes qui ne peuvent être résolus
autrement
La maladie mentale aurait donc une valeur
de compromis
Les symptômes sont donc porteurs d’un sens
qui échappe au malade, d’un message qui ne
peut s’exprimer que par eux.
Ce sont des métaphores.
Le modèle explicatif : un conflit entre le
conscient et l’inconscient.
Le modèle explicatif : un conflit
entre le conscient et l’inconscient.


Ex : une dame ne supporte pas les fêtes de
noël en famille. Angoisse et soumission
passive aux repas de famille annuellement
organisés. Lors d’un repas de noël, elle
tombe malade : hospitalisation
Coïncidence ou non…
2. La thérapie systémique
La thérapie systémique





On ne parle pas d’un patient mais d’un système :
le système familial ou il y a des interactions entre
les différents éléments du système.
Dans ce système, il existe un patient « désigné »
qui est celui désigné par la famille, celui pour qui
la demande de prise en charge est faite au
départ.
Rupture de l’homéostasie dans la famille
Soit le symptôme de la famille se place sur l’un de
ses membres qui devient le patient désigné.
Soit il s’agit d’un trouble plus large de
communication dans la famille
3. La thérapie cognitive et
comportementale
La théorie des schémas

"Dans une casserole, il y a un
désordre apparent, mais si l'on
tire sur un spaghetti on peut le
suivre du début à la fin."
Kjell Nordstroem

La thérapie cognitive est une
psychothérapie qui vise à:
-
améliorer les symptômes de la
maladie
-
à aider le patient à apprendre des
méthodes plus efficaces pour faire
face aux difficultés qui contribuent à sa
maladie, sont fondées sur l’apprentissage
de nouveaux comportements.
Un peu d’histoire…


Les thérapies cognitivo-comportementales
se sont basées sur les théories de
l’apprentissage:
conditionnement classique, conditionnement
opérant, et apprentissage social
auxquels ils ont intégrés les théories
cognitives du fonctionnement, en particulier,
le modèle du traitement de l’information ;
les émotions et les cognitions.
Conditionnement du poisson rouge (Ex
de Conditionnement classique)




Attention aux âmes sensibles!!!!!
Un poisson rouge est plongé dans le
compartiment A d’un aquarium à 2
compartiments (A et B).
On allume une lumière, puis tout de suite
après, on envoie un choc électrique. Le
poisson rouge part dans le compartiment B
Au bout de plusieurs fois, le poisson est
conditionné, il ne suffit que de la lumière et
le poisson part dans le compartiment B.

Bower donne une explication à
l’organisation des informations en
mémoire.
Il va parler d’organisation de la
mémoire en réseau sémantique ou les
nœuds centraux d’organisation sont
des nœuds émotionnels (les 8
émotions primaires, innées de LEWIS
(fonction de survie de l’espèce)).
réseau
surprise
intérêt
colère
Joie
tristesse
dégoût
évènement
peur
plaisir
Évènement joyeux


A partir de là, s’organise toute la mémoire. Il
existe des propagations d’activation, on parle
d’un concept activé
nous avons accès aux évènements qui
composent la joie « priming émotionnel ».
Comme il n’y aura aucun élément en lien avec
la tristesse, celle-ci sera un peu moins
activée. Quand on ressent une émotion, on
active le nœud donc tous les concepts liés à
celle-ci.
Ex: pour la tristesse, Toutes les informations
auxquelles on va avoir accès seront en lien
avec la tristesse. Si à chaque fois, on active
de plus en plus la tristesse et de moins en
moins la joie, on devient dépressif. (rigide
dans le cas de patho)


Il montre que lorsque l’on est joyeux,
on apprend plus facilement les choses
joyeuses et on se souvient plus
facilement des choses joyeuses.
Ex : on trouve son conjoint plus beau.
Alors que, à l’inverse, quand on est
triste, on apprend plus facilement les
choses tristes et on se souvient plus
facilement des choses tristes.
Ex : on se souvient davantage des
disputes avec la belle-mère.




Beck propose la théorie des schémas « les
schémas émotionnels ». Les émotions fonctionnent
à partir de schémas. Pour parler de pathologie, on
parle de trouble émotionnel.
(évènement mal connoté émotionnellement ou
connoté trop fortement émotionnellement dans
l’enfance « schéma de Young » ex: peur et
terreur): schéma cognitif dysfonctionnel acquis au
cours de l’enfance
Les schémas cognitifs viennent guider
comportements et en retour, les comportements
produits vont renforcer ou infirmer les schémas
mis en place.
Mais qu’est ce qu’un schéma ? …
Un schéma: ce qu’il
contient?
Une structure en mémoire

Objets, situations, actions,
évènements, stéréotype
de concepts,…



Schéma de l’abandon:
Ex: « toutes les personnes que j’aime
me laissent tomber » (départ du père,
…)
Donc toutes ses relations vont être
conditionnées par cette croyance. En
conséquence, il préférera rester seul
plutôt que de prendre le risque de
s’investir et d’être déçu à nouveau.
Un schéma ?

Les schémas donnent un sens au vécu, ils guident
l’ensemble de nos comportements

Il sert à définir un cadre précis et évaluer
l’adéquation

ils ont une forme verbale, ils sont structurés

Ils sont stockés en MLT

Ils sont stables


Ils sont inconscients et fonctionnent de manière
automatique (dans le sens, sans recours à, la
volonté, en dehors de la conscience)
Ils sont acquis au cours d’expériences précoces




Ils participent à une anticipation, ce sont des
actions du passé qui interviennent au présent.
Ces schémas seraient couplés à des structures
neuronales « couplage neurobiologique »
Ils sont latents et silencieux, activables en
permanence
Les schémas sont déclenchés par des émotions
analogues à celles obtenues au moment ou elles
ont été enregistrées. Elles correspondent à un
savoir emmagasiné et ils interviennent à la fois au
niveau perceptif et au niveau de la régulation de
l’action qui peuvent focaliser l’attention sur certains
éléments de l’environnement au détriment d’une
perception globale.




ASSIMILATION ET ACCOMMODATION
un accès plus rapide aux informations
congruentes
Une modification des informations
souvenirs en congruence avec le schéma
L’expression des schémas dominants
observable par analyse sémantique
Dans le discours des sujets
Par étude des biais d’intégration des
informations en mémoire


Les schémas de Young acquis au cours
de l’enfance (pour s’adapter à des
expériences stressantes ou
traumatisantes)
« je réinvente ma vie » de Young




Lazarus va parler d’une cascade pour expliquer
par quel mécanisme, une situation engendre une
émotion.
Il se passe un phénomène physiologique et une
évaluation cognitive.
A un moment, il y a une activation physiologique
indifférenciée. (à partir de l’activation, on ne peut
pas déterminer d’émotion), elle sert de signal
d’alarme. On parle de rupture de l’homéostasie
(rupture de l’équilibre).
On cherche à attribuer une signification afin de
savoir comment réagir. Ces mécanismes
provoquent l’émotion, qui sont des transactions
entre l’organisme et son environnement.


Il existe des inter relations structurées temporellement entre
un évènement, un certain état de l’environnement, des
cognitions.
FILTRAGE, SELECTION SPECIFIQUE DE REPONSES
Évaluation 1: évaluation et réévaluation faite de la situation,
on réalise une balance entre les gains et les pertes)
 Évaluation 2: Une, pour évaluer les ressources disponibles
pour faire face et répondre à la situation (équilibre entre les
ressources et la demande) (équilibre entre les variables
situationnelles et dispositionnelles)
 puis enfin, une réponse émotionnelle.
EN RESUME:
– Evaluation primaire = Stress perçu
Perception par le sujet des exigences d’une situation
(urgence, gravité, nature de la menace)

– Evaluation secondaire = Contrôle perçu
Estimation par le sujet de ses ressources, ses
capacités à contrôler ou non la situation
Évaluation secondaire
Évaluation primaire
Évènement Activation
stressant physiologique
Réponse
émotionnelle
évaluation

Ce qui explique que deux personnes
peuvent réagir différemment à une situation
en fonction de l’interprétation qu’ils en ont
faites. On a au départ la même activation
physiologique et c’est l’interprétation qui va
changer.
Un même stresseur n’est pas évalué de la
même façon par tous les individus
Expérience de stress précoce
Développement des schémas spécifiques et dysfonctionnels (schémas de Young)
(attribue un certain poids aux évènements stressants)
évènement
Activation de schémas dysfonctionnels (latents et activables
dans le cas de stress intense et répété)
Pensées automatiques
Développement d’affects négatifs
comportement
Renforce ou infirme les schémas mis en place
Caractéristiques principales :

- Les thérapies cognitivo-comportementales

-thérapie à court terme (15 à 22 séances pendant 3
à 6 mois)

- durée des séances (45 min à 1h, séance
structurée)

- Style collaboratif (le psychologue et le patient

- rôle actif du thérapeute (style directif)
(TCC) sont l'application de la psychologie
scientifique. Elles sont issues du conditionnement.
travaillent ensemble)

méthodologie expérimentale (recueil de données
pour construire des hypothèses de travail) :
méthode scientifique de rationalisation de la
pensée

thérapie centrée sur les problèmes actuels
(comportement présent, sur l’ici et maintenant).
Leur but n'est pas de rechercher la genèse
historique des troubles mais de produire des
changements concrets dans les comportements
des patients. (Il ne s’agit pas de comprendre
« pourquoi » mais « comment »)

- utilisation de concepts cognitifs (comportements
dysfonctionnels expliqués en terme
d’interprétations erronées)

- principale méthode thérapeutique: la
restructuration cognitive
(série de questions pour aider le patient à modifier
ses opinions et percevoir d’autres alternatives)

L'aspect communicationnel: fondamental.
La collaboration active du patient est obtenue par:
- la capacité du thérapeute à être clair et
précis dans son guidage
- empathique et chaleureux avec son patient
- capable de susciter une bonne motivation.
Cette approche pragmatique demande une
participation active du patient (taches assignées)
pour les différentes étapes dans le déroulement de
la thérapie.

Déroulement d’une
thérapie TCC

Les TCC sont des "thérapies actives" : le
psychothérapeute ne se contente pas d'écouter le
patient, mais échange avec lui, le renseigne, lui
propose des techniques, etc..
En 1, Évaluation avant traitement
L'analyse fonctionnelle :
il s'agit d'étudier (d’une manière objective et
scientifique)
- quel est le problème que l'on souhaite résoudre,
- de préciser ce problème (comportements,
pensées, et réactions émotionnelles dans la vie
quotidienne du patient)
- d'en comprendre le contexte et l'histoire.
Il s'agit d'une analyse qualitative. Plusieurs grilles
pour réaliser cette analyse, comme BASIC IDEA, la
grille SECCA


Une évaluation quantitative est également parfois
effectuée. Elle peut s’appuyer sur: autoenregistrement, échelles d'auto-évaluation,
évaluations externes.
Mise en place d'un objectif
-
En 2, évaluer ce qui peut être changé dans ces processus cognitifs ou
comportementaux du patient pour améliorer son état : c'est la phase
du contrat thérapeutique

L'objectif sera gradué : une fois ciblé le problème, il est question du
chemin qui mènera à la résolution, pas à pas.

Application du programme




L'application du programme consiste simplement à suivre le
programme, étape par étape. On ne revient pas en arrière mais une
étape peut, occasionnellement, demander un peu plus de temps.
Évaluation des résultats
Le psychothérapeute cognitif et le patient évaluent le résultat de la
thérapie. D'autres évaluations peuvent avoir lieu en cours de
traitement. Cette dernière évaluation renseignera sur le succès de la
thérapie.
Il n'est pas impossible de considérer une nouvelle thérapie suite à
cette évaluation, si de nouveaux objectifs sont envisagés.



- En 3, appliquer les techniques issues de
la psychologie expérimentale pour atteindre
les objectifs :
il s'agit essentiellement d'affronter les
situations redoutées avec de bonnes
stratégies adaptatives (coping, habituation,
etc...)
Parmi ses techniques figurent l'exposition
(en imagination, Thérapie par réalité
virtuelle ou "in vivo"), la relaxation, la
hierarchie des peurs, l’affirmation de soi, le
façonnement, la gestion du stress, la
résolution de problème, modeling, la
restructuration cognitive,...
Les colonnes de Beck

La réponse au stress se manifeste par trois dimensions qui
interagissent fortement entre elles :
REPONSES PHYSIQUES ET EMOTIONNELLES
"Ce que je ressens"
REPONSES COGNITIVES
"Ce que je pense"
REPONSES COMPORTEMENTALES
"Ce que je fais"
Le sujet peut apprendre à modifier chacune de ces réponses
L’idée cognitive
Ils n’en ont pas obligatoirement « conscience
»…
Les causes ne sont pas toujours exprimées…
Un même comportement peut avoir plusieurs
causes bien différentes…
Les causes ne sont pas toujours acceptées…

Le système cognitivo-comportemental de l'individu pourrait être
représenté comme suit :

L’idée cognitive:
Et certaines sont très rigides…
Elles pourraient provoquer, maintenir, les troubles…
L’idée est de les changer…
De restructurer ces pensées…


Les thérapies cognitives et comportementales étudient ce système, mettent en
valeur des disfonctionnement ou distorsions au niveau cognitif (pensées, ...).
L'approche cognitive a pour but de restructurer ces schémas.
Les différents types de distorsions cognitives, de pensées dysfonctionnelles
sont identifiés, définis et expliqués afin de pouvoir ensuite les remettre en
cause, les modifier ou les éliminer et permettre ainsi de nouveaux
comportements plus adaptés. (ces distorsions nourrissent et aggravent le mal être)
Les pensées automatiques
dysfonctionnelles ou
irrationnelles

Pensées automatiques
Ce mode de pensée n’est pas contrôlé ou conscient.
L’individu est passif. Ses pensées s’imposent à luimême comme des schémas prédéfinis issus de
l’observation (subjective et déformée) par le sujet de
lui-même de son environnement et de toutes leurs
interactions.

Ex : « ça n’arrive qu’à moi », «de toute façon je vais
me planter », «il ne me supporte pas … »

Ce mode de pensée est donc automatique, immuable et
constant : la pensée contrôle le sujet





Pensées rationnelles
Mode de pensée contrôlé et conscient (autant que
cela est possible et envisageable). Il s’agit d’une
pensée intentionnelle, plus ponctuelle.
Face à un événement, on ne réagit pas
automatiquement,
on ne se laisse pas influencer par un vécu, des
interprétations abusives et mécaniques.
On prend du recul, on recherche une démarche
logique et rationnelle : Le sujet contrôle la pensée.
Du choix entre ces deux modes de réponses de la
pensée dépend l'équilibre du sujet.
La démarche cognitive propose de s’interroger sur
ces pensées automatiques et leur mise en place, pour,
dans un second temps les remplacer par des
observations plus rationnelles et conformes à la
réalité. Le sujet reprend le contrôle de ses pensées et
de leur pertinence.
Remettre en cause ses a-priori, c’est se permettre de
repartir sur de nouvelles bases, de rendre possible le
changement, de générer d’autres comportements
chez soi et, en interrelation chez les autres.
Les distorsions cognitives


Maximalisation = exagérer la portée d’un
incident« Si je suis en retard au travail, je vais être
renvoyé »
Abstraction sélective = se centrer sur un détail hors
du contexte« Si le médecin me fait attendre
longtemps avant de me recevoir, c’est qu’il a une
mauvaise nouvelle à m’annoncer »

Surgénéralisation « ma tartine est tombée du
côté confiture, mais il m’arrive que des problèmes…

Minimisation

Inférence Arbitraire : tirer des conclusions sans
preuve « Si je rentre dans ce magasin, je vais faire
un malaise » « elle a baissé les yeux en me
croisant, c’est qu’elle est folle de moi…


Connerie Française « quand on a une
bonne bagnole on peut rouler vite… »…
etc…
Personnalisation = s’attribuer la
responsabilité d’évènements néfastes « Si
ma fille n’a pas su « garder » son
petit ami, c’est que je lui ai donné une
mauvaise image du couple »
« Si le médecin me fait attendre longtemps avant de me recevoir,
c’est qu’il a une mauvaise nouvelle à m’annoncer »
« Si je suis en retard au travail, je vais être renvoyé »
« Si je rentre dans ce magasin, je vais faire un malaise »
« Si ma fille n’a pas su « garder » son petit ami, c’est que je lui ai
donné une mauvaise image du couple »
La restructuration



Cet ensemble de techniques va permettre de
dévoiler au sujet ses propres processus
cognitifs pour pouvoir les remettre en cause,
construire une autre représentation de la
réalité.
En cela, l’approche cognitive est un outil
important. Cette « mutation » cognitive,
nécessaire, est un élément fondateur du
changement en thérapie.
La restructuration
cognitive
Modifier les pensées automatiques
= prise de conscience de ses propres pensées dysfonctionnelles.
(Image de soi et représentations internes de la situation).
L’objectif ultime est de remplacer la pensée automatique par une
pensée plus rationnelle.

–
–
–
–
–
par la discussion socratique = aider le patient à
remettre en question ses croyances
Arguments pour/contre
Probabilité de la catastrophe
Pourcentage de croyance
Autres interprétations possibles
Décentrage
Restructuration cognitive
Donc trois étapes :

Identifier les pensées dysfonctionnelles

Permettre d’exprimer des alternatives

Habituer les patients à utiliser ces alternatives
Chercher à tester nos
croyances et nos pensées





tendance du sujet stressé (et anxieux) à choisir l’option la plus défavorable
ou pessimiste.
tellement développée que l’individu n’envisage plus que cette hypothèse
catastrophiste.
Il se focalise sur une des facettes de la réalité qui s’offrent à lui.
La flèche descendante: le sujet découvre ses schémas cognitifs de
fonctionnements.
La vision plus globale des hypothèses permet de recadrer le regard qu’il
porte sur le monde.
Cas de Nadine




« Il est 7 heures : Nadine se réveille et se prépare pour aller
travailler. Elle n’a pas beaucoup dormi cette nuit et elle est
fatiguée. Elle va dans la salle de bain et se regarde dans la
glace. Elle se détourne du miroir et se brosse les dents.
Nadine est quelqu’un qui s’aime pas, ce qui l’angoisse
beaucoup quand elle doit sortir, elle est mal à l’aise et de ce
fait, quand elle rentre, elle n’arrive pas à dormir et repasse
toute la soirée en revue.
Nadine se rend au travail lentement comme à son habitude. A
peine arrivée elle sent le regard de ses collègues se poser sur
elle. Nadine a du mal à se mettre au travail car elle est
fatiguée. Un collègue vient la voir et lui demande de terminer
un travail à sa place ; elle n’a pas trop de temps mais accepte
quand même.
Nadine n’a plus d’énergie, fatiguée par l’habitude. Elle n’est
pas affirmée dans son travail, ses collègues se moquent d’elle






Il est 12 heures. Nadine a terminé sa journée de travail : elle
ne travaille pas cet après-midi. Elle se rend au restaurant pour
déjeuner, seule. Elle s’assoit à une table assez isolée. Non loin
d’elle sont attablés un groupe de personnes : 2 jeunes hommes
musclés au physique avantageux, et trois jolies jeunes femmes
qui l’observent. L’une des personnes dit quelque chose et les
autres éclatent de rire. Nadine essaie de ne pas faire attention
à eux et mange son repas.
Beaucoup de solitude, les gens se moquent d’elle, elle est mal
à l’aise
Une fois le repas terminé elle décide de passer l’après-midi à
faire les magasins. Nadine se rend dans de nombreuses
boutiques et essaie beaucoup d’habits. Mais à la fin de la
journée elle n’achète aucun vêtement.
Elle n’a pas de goût à faire les choses
Il est 18 heures, Nadine rentre chez elle en se disant qu’elle a
eu une journée fatigante et se dit qu’elle a besoin d’un peu de
repos. »
Elle déprime, elle est fatiguée alors qu’elle a travaillé qu’une
demi-journée
Comment faire?
Un seul principe
Plutôt que de discuter pour faire comprendre à
quelqu’un qu’il fait des inférences et des
attributions abusives, orientées par ses schémas
Montrons lui
C’est en fait le but même de la restructuration…
montrer sans forcer…




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
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

CAS DE MR D
Mr D vient en consultation pour un pb d’alcool
– Dans un travail d’analyse d’une situation à l’origine d’une envie
de consommer, il est intéressant de demander au patient
d’identifier quelles pensées il a eu à ce moment là?
Patient « je me suis limité au resto hier avec mon copain, j’ai pris
qu’une bière, je n’avais pas le choix »
Thérapeute « pour quelles raisons vous n’aviez pas le choix? »
« On était au resto. J’ai pris qu’une bière, ça fait rien une bière, ça
ne va rien changer »
« vous pensez que ça ne change rien? »
« mais, je n’avais pas le choix »
« qu’est ce qui vous fait dire que vous n’aviez pas le choix ? »
« j’aurais eu l’air con de prendre un jus »
« Qu’est ce qui vous amène à penser que vous auriez eu l’air con? »
« si on montre aux gens que l’on a envie d’arrêter, on a l’air bête, on
montre que l’on est alcoolique »
« si vous, vous voyez quelqu’un qui ne boit pas d’alcool, qu’est ce
que vous vous dites? »
« c’est un ancien alcoolique »
« ok, donc si je comprend, tous les gens qui ne consomment pas,
sont des anciens alcooliques »
« bah, non »
« pourquoi ? »



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
« tous les gens qui ne boivent pas, c’est pas forcément des
alcooliques »
« Pour quelles raisons quelqu’un peut ne pas boire? »
« car il conduit, car il n’aime pas l’alcool, il en a jamais bu, il a fait
trop fort la veille… »
« pourquoi une personne qui ne vous connaît pas, penserait plutôt
que vous êtes un alcoolique plutôt que les autres alternatives que
vous m’avez cité »
« je sais pas »
« donc, croire que les gens pensent que vous êtes alcoolique car vous
ne buvez pas d’alcool à un moment t, c’est le résultat d’une croyance
dysfonctionelle »
« si on croit que vous êtes alcoolique, qu’est ce que cela signifie? »
« j’ai l’air bête »
« donc, être alcoolique, c’est être bête? »
« non, c’est parce que j’ai des problèmes et j’ai commencé à boire
pour les oublier »
« être bête, est ce la réalité »
« vous les oubliez vraiment? »
« oui, au début mais plus maintenant »
« l’alcool est un produit psycho actif et vous avez appris à apprécier
ses effets »
« en quoi a-t-on l’air bête? »
« Ca fait clochard de boire »
« en quoi cela fait clochard de boire ? »















« Je ne sais pas mais il faut pouvoir arrêter sans que
personne ne s’en aperçoive »
« quelle intérêt aurait cela? »
« comme ca, si il y a échec, c’est pas un problème »
« en quoi cela serait un problème? »
« quand il y en a un dans la merde, les autres aiment bien
appuyer dessus »
« vous pensez que les gens ont ce genre de pensées? »
« oui »
« tout le monde a ce genre de pensées »
« peut etre pas tout le monde… »
« je voudrais revenir sur la notion d’échec que vous avez
formulé avant, qu’entendez vous par échec? »
« On recommence à 0. »
« une rechute se traduit vraiment par recommencer à 0 »
« Non, pas exactement »
« peut on parler d’échec dans le cas d’une rechute? Peut on
voir les choses différemment? »
« non, c’est vrai, on apprend toujours quelque chose quand
on rechute »

Revenons sur nos schémas et faisons
un petit jeu…



Prise de conscience des schémas culturels, du
fonctionnement de la mémoire
Choisissez un nombre entre 1 et 9 et multipliez ce
nombre par 9, vous obtenez un nombre à deux
chiffres…
Additionnez ces deux chiffres et enlevez 5 de votre
nouveau résultat… Faîtes correspondre une lettre au
nombre obtenu : 1 = A ; 2 = B ; 3 = C ; 4 = D…

Très rapidement et mentalement…

Trouvez le nom d’un pays commençant par cette
lettre...

Prenez la dernière lettre de ce nom et très rapidement
et mentalement…

Trouvez le nom d’un fruit commençant par cette
lettre…

C’est Bon…

« Y’a pas de kiwis au
Danemark mais il y a peutêtre des kakis au Dahomey »


Alors, on peut pas contrôler nos
pensées?
Et non…
Les techniques

la désensibilisation systématique (exposition en imaginaire),
exposition in vivo

relaxation (de différents types et les techniques de relaxation
respiratoire)

Hypnose

EMDR

affirmation de soi, jeux de rôle

la restructuration cognitive (la flèche descendante et la méthode
socratique)

La gestion des émotions

La gestion du temps
La relaxation

La relaxation:
BUTS :
– Se sentir plus détendu.
– Mieux contrôler les situations de stress.

PRINCIPES :
– Induire une prise de conscience physique.
– Induire un contrôle physiologique (tension musculaire,
respiration, palpitation …).
– Induire un état psychologique de détente et de relaxation.
– Obtenir une relaxation en un temps de plus en plus court et ainsi
l’utiliser dans la vie de tous les jours.
– Peut être pratiqué en individuel ou en groupe.
La résolution de
problèmes
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Buts :
–
Identifier ses facteurs de stress
–
Mettre en place de nouvelles stratégies comportementales et cognitives
pour réduire leurs effets délétères.
Étapes:
identifier les problèmes sources de stress,
hiérarchiser les problèmes,
Choisir un seul problème à la fois,
reconnaître ses ressources pour appréhender le problème
Trouver toutes les idées possibles pour faire face au problème choisi
Evaluer les avantages et inconvénients de chaque idée
Tester la solution préférée
aborder la résolution d’un autre problème selon le même type de démarche,
acquérir une méthode pour appréhender les problèmes futurs.
Affirmation de soi
Les objectifs
Les situations
abordées
- Mieux connaître les
- Faire une demande
règles de la
communication
- Faire valoir ses droits et
ses opinions
- Être plus à l’aise dans
les relations avec les
autres
- Avoir une meilleure
estime de soi
-Se sentir plus sûr de soi
-Vaincre l’anxiété sociale
- Faire un refus
- Faire un compliment
- Faire une critique
- Parler devant les autres
- Communiquer avec les
autres …
Affirmation de soi
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

Faire une demande :
– Identifier ce que l’on veut et le formuler clairement
– Peser ce que l’on perd ou gagne à demander ou à ne pas demander…
Faire un refus :
– Comprendre la demande, savoir justifier un refus, faire face à une
demande insistante ou à des pressions…
Faire un compliment :
– Savoir reconnaître les qualités, le travail des autres. Savoir le dire
sincèrement, sans gêner l’autre, de façon désintéressée. Pour celui qui
reçoit : accepter sans se sentir gêné…
Faire une critique :
– Savoir dire même si cela ne fait pas plaisir. S’adresser directement à la
personne, ne pas prendre d’autres personnes à témoin. Ne pas faire
plusieurs griefs en même temps. Savoir que la personne va réagir,
respecter son émotion, lui laisser du temps pour qu’elle comprenne…
Parler devant les autres :
– Penser que l’on n’est pas plus nul que les autres. Ne pas essayer
d’apprendre des phrases par cœur mais penser à quelques idées à
développer. Intervenir dans une conversation. Parler de soi…
Communiquer avec les autres :
– Le verbal mais aussi le non verbal, l’intensité de la voix, le regard, la
mimique, la position du corps…
Critiques des thérapies
cognitivo-comportementales



Les tenants des théories psychanalytiques qui
affirment qu'elles ne prendraient pas en compte "la
dimension humaine du patient" et qu'elles ne
viseraient que les symptômes, pris "au pied de la
lettre", sans travail d'interprétation.
De manière peut être anecdotique, une partie du
film Orange Mécanique s'inspire du conditionnement
pour décrire une société totalitaire.
Pour ce qui est de la France, la critique des TCC se
double souvent de remise en cause d'une possibilité
d'évaluation des psychothérapies.
L’efficacité des TCC

des troubles anxieux: trouble panique, phobies, phobie sociale, stress,
stress post-traumatique, anxiété réactionnelle, anxiété généralisée,
troubles obsessionnels-compulsifs, agoraphobie...

des addictions (alcool, tabac, drogues, jeu pathologique...) et les
troubles du comportement alimentaire

des troubles dépressifs: Dépressions ambulatoire d'intensité moyenne,
du sujet âgé et hospitalisées

gérer le traitement d'une douleur ou d'un trouble somatique
fonctionnel.

Le syndrome de stress post-traumatique

Prévention du suicide

Trouble de la personnalité borderline chez les femmes

Syndrome de fatigue chronique

Insomnie

• Adresse utile : Association
française de thérapie
comportementale et cognitive
(AFTCC), 100, rue de la santé,
75674 Paris Cedex 14.
T. : 01.45.88.78.60.
TCC et psychanalyse: différences
entre psychanalyse:
les thérapies
le symptôme est porteur de sens pour le





patient, puisque conçue comme expression d'une singularité
et d'une histoire subjective en lien avec l'hypothèse de
l'inconscient,
TCC: s'appuie plutôt sur les lois de l'apprentissage et des
différentes formes du conditionnement pour expliquer la
formation des symptômes.
Traitement Psychanalytique: fondée sur la problématique de
l'origine du symptôme ou sur son rôle et sa participation
dans l'économie psychique du sujet.
traitement TCC: répond au contraire à l'actualité du
symptôme et vise sa rémission.
Chaque thérapie commence donc par une analyse
comportementale détaillée dans le but d'aboutir à une
hypothèse scientifique sur la manière dont le symptôme s'est
constitué et sur les conséquences qui en découlent. La
thérapie proprement dite utilisera des techniques
scientifiquement validées et reproductibles d'un patient à
l'autre. Tout au long de la thérapie, le patient sera évalué à
chaque étape et l'hypothèse initiale rediscutée. La réussite
de la thérapie consiste idéalement en la disparition du
symptôme et de ses conséquences sur la vie du patient.

Différence entre les thérapies

les modèles sur lesquels elles reposent



la place du psy dans la thérapie et les
méthodes utilisées
élaboration psychique personnelle acc de
taches assignées en tcc.
L’objectif de la thérapie : La psychanalyse
répond à la question « pourquoi », l’histoire,
les tcc répondent à la question
« comment », le mécanisme.


Cela n’empêche pas un travail conjoint
TCC et psychanalyste (psychanalyste
de s'intéresser aux TCC, dont le plus
consensuel Beck).
Une triple prise en charge ("trifocale"), alliant TCC, analyse et
prescriptions psychiatriques, peut être
utilisée (TOC)
L’orientation dans l’une des
thérapies

selon la pathologie (cf rapport de l’inserm)

selon l’histoire du trouble (inscrit ou pas dans une problématique
plus large)

selon la capacité de la personne à supporter le silence et le vide du
psychanalyste

selon l’intensité du trouble (gravité des symptômes et
envahissement de la vie)

selon la personnalité de la personne (rationnel et scientifique ou
psychanalytique)

Selon la capacité de la personne à exprimer et communiquer

Selon les capacités de la personne à se soumettre aux taches
assignées

Selon la demande et les attentes de la personne (pourquoi,
comment)

selon l’analyse fonctionnelle





Cas de monsieur X (phobie simple ou
anxiété)
Les différents schémas et des phrases
représentatives (abandon, …)
Histoire de sauteraud sur mort et chaussure
Schémas pour simplifier
Histoire de rusinek, beattles et 3 filles vont
courir à la place mais pour des raisons
différentes





Il est important de savoir toujours se
remettre en question, pour éviter de
faire de fausses interprétations en
lien avec nos propres schémas.
Il n’y a pas de différence qualitative
mais une différence quantitative entre
le normal et le pathologique
TOC
Écrivez le nom de la personne à
laquelle vous tenez le plus…
Exercice…

Pour éviter les biais d’interprétation,
Sachons rester petit …
Merci de votre attention
Merci de votre attention