Genre Yersinia

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Transcript Genre Yersinia

Yersinia
Genre Yersinia
Famille des Enterobacteriaceae
Les espèces du genre Yersinia
Y.pestis
Y.pseudotuberculosis
Y.enterocolitica
Y.bercovieri
Y.aldovae
Y.frederiksenii
Y.kristensenii
Y.rohdei
Y.intermedia
Y.mollaretti
Y.ruckeri
Yersinia pestis
• 1894 : isolement du bacille pesteux par Alexandre
Yersin, à partir de bubons pestiférés et de cadavres de
rats.
• Zoonose :
transmise d'animal à animal par la puce
• Eventuellement transmise à l'homme : hôte accidentel
Epidémiologie de la peste
- Réservoir : animal (rongeurs sauvages / rats)
- Vecteur : puce
- Modes de transmission à l’homme :
- par voie cutanée : piqûre de puce
- par voie aérienne :
* inhalation de poussières souillées, de déjections de
puces infectées,
* de gouttelettes salivaires émises par des malades
ayant une localisation pulmonaire
CONTAGIOSITE ELEVEE DANS CE CAS
Epidémiologie de la peste
• Modes épidémiques
Depuis le début de l’ère chrétienne, 3 grandes pandémies :
• 1ère pandémie : peste de Justinien (peste antique)
VIe siècle : bassin méditerranéen
> 100 millions de morts en 50 ans
• 2ème pandémie : « peste noire » ou pest médiévale
XIVe siècle : Inde puis Europe
25 millions de morts (> 1/4 de la population
européenne de l’époque)
• 3ème pandémie : Chine (1894) puis reste du monde
Epidémiologie de la peste
• Situation actuelle
Persistance de foyers résiduels (rongeurs sauvages) en :
- Afrique
Zaïre, Afrique du Sud-Est, Madagascar (1991)
- Asie
Inde (1994), Chine, Vietnam, Birmanie
- Amérique du Sud et du Nord
Bolivie, Pérou, Brésil, Ouest des USA
Peste animale …
Rongeurs sauvages,
« réservoir »
Pouvoir pathogène
1/ Peste bubonique
Contamination par voie cutanée par piqure (puce infectée)
Incubation : 1 à 6 jours
• Phase d’invasion : multiplication bactérienne, nécrose
Phlyctène puis croûte noirâtre (« charbon pesteux »)
Signes généraux : fièvre brutale, frissons, céphalées,
agitation ou prostration, vomissements, diarrhées
Pouvoir pathogène
1/ Peste bubonique
Contamination par voie cutanée par piqure (puce infectée)
Incubation : 1 à 6 jours
• Phase d’invasion : multiplication bactérienne, nécrose
Phlyctène puis croûte noirâtre (« charbon pesteux »)
Signes généraux : fièvre brutale, frissons, céphalées,
agitation ou prostration, vomissements, diarrhées
• Phase d’état :
Bubon = adenopathie tuméfaction locale au niveau d’un ganglion
satellite (axillaire, inguinal, crural ou cervical) dure et douloureuse
Pouvoir pathogène
1/ Peste bubonique
Contamination par voie cutanée par piqure (puce infectée)
Incubation : 1 à 6 jours
• Phase d’invasion : charbon pesteux
• Phase d’état : adénopathie satellite
• Evolution :
- septicémie, choc +++ CIVD +++
- localisations secondaires +++ : atteinte multi-viscérale
(poumon, rate, foie)
- mortalité élevée (>70%) si pas de traitement précoce et adapté.
Pouvoir pathogène
2/ Peste pulmonaire primitive ("pneumopeste")
Contamination par voie pulmonaire (aérosols à partir d’un malade
présentant une forme pulmonaire)
• Incubation : courte, de quelques heures à 2 jours
• Installation brutale : pneumopathie invasive, fièvre >39°C
• Evolution : rapidement mortelle(2-4J) en absence d’antibiothérapie
précoce et adaptée.
Diagnostic bactériologique de Y.pestis
1/ Prélèvements
Selon les présentations cliniques : suc ganglionnaire
(« bubon »), sang, expectorations…
2/ Examen direct
- pus de ganglion, expectorations, hémoculture
- petits bacilles à Gram négatif, à coloration bipolaire,
souvent pléiomorphes
- bacilles immobiles quelque soit
la température de croissance
Diagnostic bactériologique de Y.pestis
3/ Isolement de la bactérie
- milieux ordinaires ou enrichis au sang
- température optimale de croissance : 25 - 28°C
- croissance lente : 24 à 48 heures
- colonies de petit taille
(à la limite de la visibilité
après 24 heures).
Diagnostic bactériologique de Y.pestis
3/ Isolement de la bactérie
- milieux ordinaires ou enrichis au sang
- température optimale de croissance : 25 - 28°C
- croissance lente : 24 à 48 heures
- colonies de petit taille
(à la limite de la visibilité après 24 heures).
- absence de trouble homogène des milieux liquides :
léger voile en surface et agrégats floconneux en
profondeur
4/ Identification du bacille de la peste
- bacille immobile à 20°C et à 37°C (≠ autres Yersinia)
- fermentation du glucose sans production de gaz
- les recherches enzymatiques se font à 37°C
- ONPG +
- uréase : caractère inconstant, observées sur des
souches fraîchement isolées
- nombreux caractères nég : indole, VP, H2S, LDC,ODC,
ADH, CIT
5/ Autres examens
- Inoculation à l’animal
injection sous-cutanée ---> abcès+bubon ---> décès
- sérologie : intérêt épidémiologique
Traitement de la peste
Maladie à déclaration obligatoire
• Traitement curatif
- streptomycine IM (500mg/12H) 10 JOURS
- tétracyclines VO (0,5g/6H), sulfamides
- Chloramphénicol / thiamphénicol si atteinte neuro-méningée
(4 inj IV/J : 25 puis 50 mg/kg, puis VO)
• Traitement prophylactique (des sujets contacts)
- sulfamides(sulfadoxine ou sulfathiazol) : 6 JOURS
• Mesures sanitaires associées
- isolement des patients (peste pulmonaire)
- limitation des déplacements
- désinsectisation et dératisation des habitations
Yersinia enterocolitica et
Yersinia pseudotuberculosis
Agents des yersinioses
• Y.pseudotuberculosis
découverte en 1883 (cobaye)
rôle en pathologie humaine démontré en 1954
• Y.enterocolitica
la plus fréquemment isolée
1ère description en 1939
cas humains de plus en plus fréquents
Epidémiologie des infections à
Y.enterocolitica et Y.pseudotuberculosis
Zoonose : l’homme est un hôte accidentel
• Réservoir
- animaux sauvages : rongeurs, oiseaux
- animaux domestiques et d’élevage : porcs, bovins, chats..
• Modes de contamination humaine
- directe : contact avec des animaux domestiques infestés ou des
malades convalescents (selles)
- indirecte : intoxication alimentaire (produits laitiers,
charcuteries, légumes consommés crus...)
(Les Yersinia sont capables de croître à +4°, ce qui
explique la fréquence des yersinioses malgré le respect
de la « chaine du froid »).
Pouvoir pathogène de Y.enterocolitica
et de Y.pseudotuberculosis
1/ Entérites (+ fréquente avec Y. enterocolitica)
- enfant (<6 ans)
- gastro-entérite aigue : fièvre, diarrhée prolongée
(8 à 10 selles/jour), vomissements, douleurs abdominales
(colon et fosse iliaque droite).
- processus entéro-invasif : polynucléaires et hématies à
l’examen microscopique des selles.
- évolution prolongée sur 8 à 10 jour
2/ Adénite mésentérique (Y.pseudotuberculosis)
- mêmes signes sans la diarrhée.
- tableau d ’appendicite : douleur aigue de la fosse iliaque droite,
fièvre, vomissements
- volumineuses adénopathies mésentériques et appendice sain
3/ Autres manifestations
- septicémies sur terrain prédisposé:
immunodépression, diabète, thalassémie…
- arthrite réactionnelle (HLA-B27)
- érythème noueux (genou) : 2 à 15 jours après le début
d ’une infection digestive, disparition en moins d’1 mois
- choc septique lors de la transfusion de CG et plaquettes
(lié à la croissance à 4°C)
Diagnostic bactériologique des infections à
Y.enterocolitica et Y.pseudotuberculosis
1/ Prélèvements
- Selon la clinique : selles, sang, ganglions mésentériques,
appendice iléo-caecal
- Recherche dans les selles
Y.pseudotuberculosis
- Disparaît très rapidement des selles après la diarrhée.
- Culture difficile sur les milieux sélectifs pour Yersinia
Y.enterocolitica +++
- Présente dans les selles diarrhéiques,
- Persiste plusieurs semaines voire plusieurs mois après la
guérison clinique
2/ Examen direct
- bacilles à Gram négatif, à coloration bipolaire, , parfois coccoîdes
(proche des Pasteurella).
3/ Isolement
- prélèvements monomicrobiens : milieux ordinaires à 30°C
- prélèvements polymicrobiens : milieux sélectifs à 30°C
ex : milieu CIN (Cefsulodine, Irgasan, Novobiocine)
En 24 heures, petites colonies translucides avec un centre rouge
En 48 heures, colonies rose foncé avec des bordures translucides
- Enrichissement : 5 à 7 jours en eau peptonée à + 4°C
mise à profit des capacités de croissance à basse température
4/ Identification
- bacilles à Gram négatif, immobiles à 37°C mais mobiles à 22-28°C
- fermentation du glucose sans production de gaz
- uréase + rapide, ONPG+, LDC-, ADH-, H2S-, citrate de Simmons-,
TDA -
5/ Diagnostic différentiel entre les 2 espèces
Y.enterocolitica
ODC
Indole
VP (25°C)
acidification :
glucose
rhamnose
saccharose
sorbitol
Y.pseudotuberculosis
+a
+
+
-
+
+
+
+
+
-
a : certaines souches de Y.enterocolitica ne produisent pasd ’indole
6/ Sérotypage
classification des souches en fonction de la spécificité des
antigènes somatiques O et H :
=> Enquêtes épidémiologiques (Centre de référence)
8/ Sérodiagnostic
• utile au diagnostic lors de manifestations extra-digestives
• agglutination de suspensions bactériennes
• analyse de la cinétique des anticorps (2 serums à 15 jours
d’intervalle). Augmentation des anticorps: 1 semaine
après le début des symptômes. Sommet: 2eme semaine
de la maladie.
• peu spécifique : communautés antigéniques entre
certains sérotypes de Yersinia, Brucella, Salmonella ->
réactions croisées
Sensibilité des Yersinia et traitement des
yersinioses
sensibilité
• Résistance naturelle de Y.enterocolitica aux :
pénicillines et uréidopénicillines, C1G, C2G, céphamycines
(phénotype pénicillinase + céphalosporinase)
• Sensibilité de Y.pseudotuberculosis aux bêta-lactamines
• Sensibilité habituelle des Yersinia aux :
aminosides, fluoroquinolones, cyclines, chloramphénicol
Traitement
- entérites : fluoroquinolones ou cyclines
- atteintes systémiques : fluoroquinolones + aminosides
Y. enterocolitica : groupe IV
(pénicillinase + céphalosporinase)
Y. pseudotuberculosis : groupe I
(pas de résistance naturelle)