Transcript Marx - Service de Philosophie Morale et Politique

7e leçon : Marx
communisme
 doctrine officielle de l’URSS / Chine
 idéologie de référence des Partis de
gauche (PC) en Europe
 influence : URSS
 … et des mouvements de libération
nationale dans le Tiers-monde
 influence : Chine /Cuba
Marx 1818 - 1883
 penseur majeur en
 philosophie
 sociologie
 économie
 initiateur du communisme
communisme
marxisme
 LA référence du 20e siècle
 « le marxisme est l’horizon indépassable de
notre temps »
 formule exacte : « le marxisme reste la
philosophie de notre temps : il est indépassable
parce que les circonstances qui l’ont engendré
n’ont pas encore été dépassées »
J-P. Sartre, Questions de méthode, 1960, p.44
Marx
 1818 Trèves / Rhénanie
 Berlin
 « Doktorklub »
 « hégéliens de gauche »
 « le Maure » / « Othello »
 romantisme
 1844- 1848 années-charnière




Paris 1844; Bruxelles 1845-1848
socialisme français
Proudhon
Ligue des Justes
 1844- 1848 années-charnière
 Engels (1820-1895)
 La situation de la classe
laborieuse en Angleterre
(1845)
 économie, sociologie
 1844- 1848 années-charnière
 Engels (1820-1895)
 1844- 1848 années-charnière
 1848 « printemps des peuples »
 1849-1883 Londres
 journalisme : New York Tribune
 militantisme
 Association internationale des
travailleurs (1ère Internationale)
1864-1872
 critique de l’économie politique
 Le Capital (1867)
communisme / marxisme
 Marx
= initiateur d’un mouvement intellectuel
 Lénine
= fondateur du mouvement politique
communisme / marxisme
 Lénine
 Révolution d’Octobre
(1917)
 URSS
 Parti communiste
 L’Etat et la Révolution
(1917)
Saint Paul
Lénine
 christianisme = communisme
1.imminence d’un bouleversement
 Révolution = Royaume de Dieu
2.salut transitant par une communauté
 Parti = Eglise
3.doctrine antérieure à la connaissance
des textes de référence
 Epîtres / « léninisme »
 Le Manifeste communiste (1848)
 Paris 1844 : « Ligue des Justes »
 intellectuels exilés
-> « Internationale »
 Le Manifeste communiste
 comment le communisme triomphera-t-il ?
≠ « colonies » communistes
≠ coup d’Etat politique
= lutte politique ouverte
 « un spectre hante l’Europe : le spectre
du communisme »
Le Manifeste communiste
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours,
c’est l’histoire de la lutte des classes. Homme
libre et esclave, patricien et plébéien, baron et
serf, maître et compagnon, en un mot :
oppresseurs et opprimés, se sont trouvés en
constante opposition ; ils ont mené une lutte
sans répit, tantôt déguisée, tantôt ouverte, qui
chaque fois finissait soit par une transformation
révolutionnaire de la société tout entière, soit
par la ruine des diverses classes en lutte ».
Le Manifeste communiste
 apport de Marx
 ≠ lutte des classes
 Hegel / socialistes / Machiavel
 = loi générale de l’histoire
 = révolutions
 « locomotives de l’Histoire »
Le Manifeste communiste
 continuateur de Hegel
 = dialectique
 rupture avec Hegel
 = le lieu de l’histoire = la société
 ≠ Etat
 « Critique de la philosophie politique de Hegel »
Le Manifeste communiste
 la scène de l’histoire : la société
 soit synthèse : issue dialectique =
« transformation révolutionnaire »
 soit issue tragique :
« ruine des diverses classes »
Le Manifeste communiste
« Notre époque — l’époque de la société
bourgeoise — se distingue des autres par
un trait particulier : elle a simplifié les
antagonismes de classes. De plus en plus,
la société se divise en deux grands camps
ennemis, en deux grandes classes qui
s’affrontent directement : la bourgeoisie
et le prolétariat »
Le Manifeste communiste
 sociétés pré-capitalistes :
 exploitation : hétéronomie
 conservation de l’ordre social voulu par
Dieu
 « consensus néolithique »
 tripartition fonctionnelle
Le Manifeste communiste
 société capitaliste
 la bourgeoisie modifie la société
 « la bourgeoisie a joué dans l’histoire
un rôle révolutionnaire »
 tout devient marchandise
Le Manifeste communiste
« Le capital a noyé tout cela dans l’eau
glaciale du calcul égoïste. (…). À la
place de l’exploitation voilée par des
illusions religieuses et politiques, elle a
mis l’exploitation ouverte, éhontée,
directe, dans toute sa sécheresse »
Le Manifeste communiste
 tout ordre social = transformé en flux
 flux de marchandises, capitaux,
informations, êtres humains
 capitalisme : capter les flux rentables
-> profit
Le Manifeste communiste
 crise :
 « trop de richesses, de commerce »
><
 misère du prolétaire = marchandise
 bourgeoisie : apprenti-sorcier « incapable
d’exorciser les puissances infernales qu’il a
invoquées »
Le Manifeste communiste
 => révolution
= « faire sauter tout l’édifice »
 => société communiste
 dialectique :
= position
négation
dépassement
= capitalisme
révolution
communisme
 dictature du prolétariat
 « attenter despotiquement au droit de
propriété et aux rapports de production
bourgeois »
 marginal chez Marx
 élément transitoire du communisme
 central chez Lénine
 élément structurel du communisme
 dictature du prolétariat
 « état d’exception »: suspension du droit
pour assurer la sauvegarde de l’Etat
 « dictature » au 18e / 19e : pas péjoratif
 V° Comité de salut public (1793 - 1795)
 dictature du prolétariat
 mesures transitoires
 impôt progressif
 abolition propriété/rente foncières
 éducation obligatoire
 nationalisation des services publics
…
 pas de suppressions des libertés publiques
 communisme
 abolition du capitalisme
+
 dépérissement de l’Etat
 « association où le libre épanouissement
de chacun est la condition du libre
épanouissement de tous »
 décrire la société communiste?
1.leçon de Hegel : impossible de
prophétiser ce que sera la société de
demain
 le communisme sera résultat « naturel »
de la dialectique historique
 décrire la société communiste?
« Le communisme n'est pour nous ni un état
qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la
réalité devra se régler. Nous appelons
communisme le mouvement réel qui abolit
l'état actuel. Les conditions de ce
mouvement résultent des prémisses
actuellement existantes »
K.Marx et F.Engels, L'idéologie allemande
 décrire la société communiste?
1.Marx fasciné par le progrès matériel de la
société industrielle
 le progrès technique va libérer les
hommes de la rareté, cause de
l’exploitation et de la domination
 croyance dans une convergence des
émancipations
 le progrès: processus global
 décrire la société communiste?
 société égalitaire
 propriété : fin de la propriété privée et
de la division sociale du travail
 communauté: fin de l’Etat = instance de
coercition
 famille / savoir : besoins satisfaits sans
institutions spécifiques
 décrire la société communiste?
 illusion « anarchiste » : abolition de toute
institution, de tout droit, de toute coercition
 fin de l’histoire = fin du politique
 Hegel + réaliste que Marx ?
 décrire la société communiste?
 paradoxe de Marx par rapport au politique
 a politisé l’ensemble de la vie sociale
 a cru à l’abolition du politique
 décrire la société communiste?
 double confiance dans l’histoire:
 dans le prolétariat
 capacité d’affronter la bourgeoisie
 dans la loi dialectique de l’histoire
 le capitalisme rongé par ses
contradictions
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 critique de l’économie politique
1. profit
2. violence
3. contradiction
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 capitalisme = recherche du profit
 le profit = plus-value = taux d’exploitation
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 la valeur d’une marchandise
 ≠ son prix
 = valeur-travail : part de travail
cristallisée dans la marchandise
 v° salaires
Le Capital. Critique de l ’économie politique
Ex : chaussure Nikidas
 valeur-travail (salaires) = 40 €
 prix de vente = 60 €
-> les ouvriers ont travaillé 1/3 de la
journée pour le profit du capitaliste
-> plus-value = 20 €
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 3 manières d’augmenter la plus-value:
1. baisser les salaires
2. allonger la durée du travail (salaire =)
3. augmenter la productivité
 limites anthropologiques et historiques
 « minimum pour vivre »
 révoltes, résistances
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 contradiction systémique:
 la plus-value = prélevée sur le travail
humain
 le progrès technique restreint la part du
travail humain
 la plus-value diminue
 Ex : usine 1 000 ouvriers
 automatisation -> 500 ouvriers
-> vend + au même prix = + de profits
 les concurrents automatisent aussi
 -> baisse les prix
-> plus value prélevée sur 500 ouvriers
confiscation de l’innovation technologique
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 crise inévitable :
 le profit se concentre dans un nombre
réduit d’opérateurs (monopoles)
 baisse des salaires
 de la consommation
 => surproduction => crise
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 pourquoi maintien du capitalisme ?
 sous-estimation du capitalisme à
rebondir
 nouveaux marchés
 inventer de nouveaux « besoins »
 sauvé par la résistance même du
mouvement ouvrier
Le Capital. Critique de l ’économie politique
 mouvements anti-systémiques
 « optimisme des opprimés »
 = facteur de stabilisation du système
 Immanuel Wallerstein
 Le capitalisme historique
 l’ordre marchand plus solide que Marx
ne l’imaginait
 2 voies logiques s’offrent aux marxistes :
1. abandonner la dictature du prolétariat
=> une autre voie : le réformisme
2. renforcer la dictature du prolétariat
=> Etat-Parti : Lénine
 E. Bernstein
 1850-1932
 Les présupposés du socialisme et les
tâches de la social-démocratie
 1898
Lénine
 dictature du
prolétariat
= pierre angulaire
du léninisme
 pouvoir du Parti
 et non de l’Etat
Lénine / Staline
 totalitarisme : contrôle total de la société
par le pouvoir politique (Parti)
= v° 3 classes fonctionnelles
ingénieurs
= classe productrice
Armée Rouge = classe aristocratique
Parti
= classe sacerdotale
Marx
1ère Internationale
AIT 1864
Anarchisme
Bakounine
Gauchisme
Luxemburg
luttes spontanées
E.Vandervelde
Léninisme
3e Internationale
Parti centralisé
Trotski
4e Internationale
(NPA, …)
L.Blum
Socialisme
2e Internationale
D parlementaire
Mao Zédong
Révolution Culturelle
PS ; social-D ;
travaillistes
PCF ; PCI ; …
O.Palme F.Mitterrand F.Gonzalez
Marx
matérialisme historique
 idéalisme et matérialisme
 Platon: être sensible / être intelligible
 Démocrite: monde = pluie d’atomes
 matérialisme de la matière (>< Idées)
 matérialisme de la pratique (>< Esprit)
Marx
matérialisme historique
Hegel: idéalisme: l’histoire est un
processus spirituel-objectif
 v° systèmes religieux / juridiques /
esthétiques
Marx : matérialisme : l’histoire est un
processus matériel-pratique
 v° systèmes économiques
Marx
matérialisme historique
« remettre la dialectique de Hegel sur ses
pieds » (Le Capital)
« Ce n'est pas la conscience des hommes
qui détermine leur être; c'est inversement
leur être social qui détermine leur
conscience ».
 (Critique de l’économie politique)
Marx
matérialisme historique
pas de dialectique dans la nature
le négatif : intervention de l’homme qui nie,
lutte, résiste
Engels: « matérialisme dialectique »:
tentative de naturalisation de la dialectique
« Diamat » : idéologie officielle du PC
Contribution à la critique de l’économie politique
(1859) Préface
Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des
rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de
production qui correspondent à un degré de développement déterminé de
leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de
production constitue la structure économique de la société, la base concrète
sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle
correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de
production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social,
politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes
qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui détermine leur
conscience.
.
À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles
de la société entrent en contradiction avec les rapports de production
existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de
propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de
développement des forces productives qu'ils étaient, ces rapports en
deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le
changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement
toute l'énorme superstructure.
Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer
entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière
scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et
les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques,
bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent
conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge
un individu sur l'idée qu'il se lait de lui-même, on ne saurait juger une telle
époque de bouleversement sur sa conscience de soi; il faut, au contraire,
expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le
conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de
production.
Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées
toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais
des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant
que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses
dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose
jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus
près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où
les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont
en voie de devenir.
À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et
bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la
formation sociale économique. Les rapports de production bourgeois sont la
dernière forme contradictoire du processus de production sociale,
contradictoire non pas dans le sens d'une contradiction individuelle, mais
d'une contradiction qui naît des conditions d'existence sociale des individus;
cependant les forces productives qui se développent au sein de la société
bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre
cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achève donc la préhistoire
de la société humaine.
Marx
matérialisme historique
infrastructure : base matérielle de
l’existence: besoins; rapports économiques
superstructure : rapports juridiques,
politiques, idéologiques
l’infrastructure détermine / conditionne la
superstructure
qu’est-ce que la « base matérielle » de
l’existence ?
Marx
matérialisme historique
interprétation objectiviste :
l’infrastructure économique = autonome par
rapports aux acteurs
= comme l’Esprit Objectif de Hegel
économisme
Marx
matérialisme historique
interprétation subjectiviste
l’infrastructure économique : les rapports
sociaux
 acteurs sociaux et politiques
importance de la superstructure
risque : historicisme: les sociétés = reflets
des orientations historiques des acteurs
Marx
matérialisme historique
2 x risque d’idéalisme:
 idéalisme objectif
 Le Capital : démonstration scientifique
 idéalisme subjectif
 Le Manifeste : récit politique
Marx
matérialisme historique
le communisme
 parti-pris contre l’injustice ?
 vérité scientifique ?
Marx
matérialisme historique
apories du marxisme
le communisme :
 tout est politique >< fin du politique ?
matérialisme :
 subjectivisme >< objectivisme ?