Comprendre des textes en maternelle :
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Transcript Comprendre des textes en maternelle :
ENSEIGNER LA
COMPREHENSION DES
TEXTES EN MATERNELLE
PETITE ET MOYENNE SECTION
PLAN
1.
La compréhension des textes dans les programmes
2.
Comprendre un texte en maternelle : comment faire ?
3.
Travail de groupe :
- identifier les difficultés des textes
- proposer des pistes de travail
4.
Synthèse des groupes : mise en commun pour élaborer une trame de
travail
5.
Autres pistes
6.
Synthèse
1. LA COMPREHENSION
DES TEXTES DANS LES
PROGRAMMES
Quelle progression ?
S’approprier le langage :
Une attention particulière est portée à la compréhension qui,
plus que l’expression, est à cet âge étroitement liée aux
capacités générales de l’enfant.(BO n°3 du 19.06.08- Programmes de
2008)
Faire la part de ce qui relève de l’école maternelle et de ce qui
relève de l’école élémentaire et organiser une progressivité
des apprentissages par rapport aux repères des programmes.
(BO n°32 du 03.09.09 – 2.2)
Savoir construire des situations de classe propices à la
structuration de connaissances ou de compétences sans faire
entrer trop tôt l’enfant dans des procédures de systématisation
ou d’automatisation qui relèvent de l’école élémentaire.(BO n°32
du 03.09.09 – 3.3)
Plus particulièrement…..
Grâce à la répétition d’histoires ou de contes adaptés à
leur âge, classiques et modernes, ils parviennent à
comprendre des récits de plus en plus complexes ou
longs, et peuvent les raconter à leur tour.
→Lire des histoires régulièrement et les
lire plusieurs fois
→C’est une initiation orale à la langue
écrite
Pour progresser vers la maîtrise de la
langue française
•
En manipulant la langue, en écoutant des textes lus, les enfants
s’approprient les règles qui régissent la structure de la phrase, ils
apprennent l’ordre habituel des mots en français. À la fin de l’école
maternelle, ils utilisent de manière adaptée les principales classes
de mots (articles, noms, verbes, adjectifs, adverbes, prépositions)
et produisent des phrases complexes.
Ils composent progressivement des unités plus larges que la
phrase : un énoncé, de très courts récits, des explications.
→rendre les élèves actifs : manipuler la langue
pour aller vers des énoncés de plus en plus longs
et complexes.
En petite section,
l’enfant doit être capable de :
•
•
•
Écouter en silence un conte ou un poème court
Comprendre une histoire courte et simple racontée
par l’enseignant :
- Répondre à des quelques questions simples sur le
texte écouté (identifier personnages, lieux…)
- Reformuler quelques éléments de l’histoire écoutée
(guidé par images ou M)
Observer un livre très illustré et traduire en mots ses
observations
En moyenne section,
l’enfant doit être capable de :
•
•
Écouter en silence un conte ou un poème court
Comprendre une histoire courte et simple racontée
par l’enseignant :
- Répondre à des quelques questions simples sur le
texte écouté (identifier personnages, lieux…)
- Reformuler quelques éléments de l’histoire écoutée
(guidé par images ou M)
- Rappeler le début, la fin, les étapes
•
•
Comparer des histoires qui ont des points communs
Connaître quelques textes du patrimoine
En grande section,
l’enfant doit être capable de :
-
Comprendre une histoire lue par l’enseignant:
La raconter en restituant les enchaînements logiques et
chronologiques
-
L’interpréter ou la transposer (jeu dramatique, dessin,
bruitages…)
•
•
•
•
Comprendre un texte documentaire lu par l’enseignant :
faire des liens
S’intéresser au sens des mots : essayer de comprendre un mot
nouveau en contexte, questionner l’enseignant sur le
sens
Établir des comparaisons entre différentes versions d’un conte
Donner son avis sur une histoire
Au CP, l’élève doit être capable de :
Dans un texte lu par un tiers :
• manifester sa compréhension d’un récit ou d’un texte documentaire
en répondant à des questions le concernant :
- reformuler le contenu d’un paragraphe ou d’un texte
- Identifier les personnages principaux d’un récit
• Raconter une histoire déjà entendue en s’appuyant sur des illustrations
• Décrire des images
Dans un texte lu soi-même :
• dire de qui ou de quoi parle le texte
• trouver la réponse à des questions concernant le
texte lu,
dans le texte ou son illustration
•
reformuler son sens
Au CE1, l’élève doit être capable,
en langage oral, de :
Faire un récit structuré (relations causales, circonstances temporelles et
spatiales précises) et compréhensible pour un tiers ignorant des faits de
l’histoire racontée
Participer à un échange : questionner, apporter des réponses, écouter, donner
un point de vue en respectant les règles de communication
Au CE1, l’élève doit être capable,
en lecture, de :
•
Lire silencieusement un texte en déchiffrant les mots inconnus
et manifester sa compréhension dans un résumé, une reformulation, des
réponses à des questions.
•
Participer à une lecture dialoguée : articulation correcte, fluidité, respect
de la ponctuation, intonation appropriée.
•
Écouter et lire des œuvres intégrales courtes ou de larges extraits d’œuvres
plus longues.
•
Identifier les personnages, les événements et les circonstances temporelles et spatiales
d’un récit qu’on a lu.
•
Comparer un texte nouvellement entendu ou lu avec un ou des textes connus (thèmes,
personnages, événements, fins).
•
Lire ou écouter lire des œuvres intégrales, notamment de littérature de
jeunesse et rendre compte de sa lecture.
Pour résumer :
A privilégier, chez les petits et les moyens…
Écouter
Comprendre une histoire :
- Répondre à quelques questions simples sur le texte
écouté (identifier personnages, lieux, sens de l’histoire, …)
- Reformuler l’histoire en respectant la chronologie
Observer des illustrations et traduire en mots ses
observations
Faire des liens (référence à une histoire/situation déjà
rencontrée, enrichissement culturel)
2. COMPRENDRE UN TEXTE
EN MATERNELLE
Comment faire ?
Un exemple concret
(…) Les embus, reparaissant à contre-jour, faisaient grimacer la bouche, loucher les yeux et un peu de
moisissure aux pommettes ajoutait à l’illusion des favoris. (…)
Bouvard et Pécuchet – G.Flaubert
Vos réactions…
De quoi parle-t-on ?
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Comment faire pour comprendre ce texte ?
Objectifs de l’animation
→Identifier ce qui fait obstacle à la
compréhension des élèves : lister les
difficultés.
→Réfléchir à des pistes de travail pour
aider l’enfant à entrer dans la
compréhension.
Zouzou
Il était une fois un bébé lapin, tout blanc, qui s’appelait Zouzou.
Zouzou adorait dessiner et faire de la peinture. Le problème,
c’est que chaque fois, il salissait tout. Un jour, il avait fait un
dessin avec de la peinture verte et il s’en était mis partout. Sa
maman l’envoya dehors pour se laver.
Pendant que Zouzou se roulait dans l’herbe, il entendit du bruit.
C’était un renard qui avait faim et qui voulait le manger.
Zouzou eut très peur et il appela : « Maman ! ! ! ». Elle arriva
tout de suite et vit le renard.
Alors elle expliqua au renard que Zouzou avait une maladie très
grave et que, s’il le mangeait, il deviendrait, lui aussi, tout vert.
Le renard fut effrayé en pensant qu’il deviendrait vert, et il partit
en courant.
Relevé des difficultés
Il était une fois un bébé lapin, tout blanc,
qui s’appelait Zouzou. Zouzou adorait
dessiner et faire de la peinture. Le
problème, c’est que chaque fois, il
salissait tout. Un jour, il avait fait un
dessin avec de la peinture verte et il s’en
était mis partout. Sa maman l’envoya
dehors pour se laver.
Pendant que Zouzou se roulait dans
l’herbe, il entendit du bruit. C’était un
renard qui avait faim et qui voulait le
manger.
Zouzou eut très peur et il appela :
« Maman ! ! ! ». Elle arriva tout de suite
et vit le renard.
Alors elle expliqua au renard que Zouzou
avait une maladie très grave et que, s’il
le mangeait, il deviendrait, lui aussi, tout
vert. Le renard fut effrayé en pensant
qu’il deviendrait vert, et il partit en
courant.
Les implicites
2.Comportement de la maman (ruse)
1.Comportement du petit lapin qui se lave dans
l’herbe (sous-entendu)
3.Utilisation des pronoms (substituts)
Connecteurs
Conjugaison (temps du passé)
Vocabulaire
Références culturelles
3.TRAVAIL DE GROUPE
- identifier les difficultés des textes
- proposer des pistes de travail
1. Lire tous les textes. Pour chaque texte, noter une
ou deux difficultés majeures.
2. Choisir un texte et en approfondir l’étude pour
proposer des pistes de travail.
→ Restitution portant sur le texte choisi
par une personne de chaque groupe.
Type de difficulté
Ouvrages proposés
Pistes de travail
4.SYNTHESE
-
Pistes de travail
Écueils
Quatre écueils à éviter
Sous-estimation des difficultés de compréhension des
élèves
Activités solitaires et autonomes trop précoces
Retrait de l’enseignant « pour ne pas imposer son
interprétation aux enfants »; ne pas guider « pour
qu’ils puissent construire leur compréhension »
Surabondance de tâches d’anticipation et d’invention
5. AUTRES PISTES
Pratiques alternatives
● Faire reformuler l'histoire en construisant un résumé par
accumulation, c'est à dire qu'à chaque prolongement proposé, on
redit tout depuis le début.
● Théâtraliser l'histoire de manière très commentée pour favoriser la
compréhension du texte.
● Utiliser des supports tels que : boîte à histoires, raconte-tapis,
kamishibai…
Le raconte-tapis.
C'est ludique, mais ce n'est pas un jouet.
Il se raconte, mais ce n'est pas un support au conte.
Bien que pouvant aussi s'utiliser avec les petits, ce n'est pas un tapis d'éveil.
Kamishibaï
Des situations-problèmes :
pour conforter, entraîner, ou pour évaluer
Raconter la même histoire en fonction des trois
points de vue : Zouzou, sa maman, le renard
Faire ranger les illustrations dans le bon ordre et
vérifier, avec chaque élève, que le rangement est bon en lui demandant
de raconter l’histoire en s’appuyant sur le résultat de son travail
Evaluer le travail d’élèves fictifs auxquels on a demandé de
ranger les images dans le bon ordre : certains rangements sont
justes, d’autres faux. Les élèves doivent trier les productions,
expliquer les erreurs et essayer d’élucider ce qui a permis aux
uns de ne pas se tromper et ce que les autres ont fait (ou n’ont pas bien
fait) pour commettre des erreurs.
Des situations-problèmes :
pour conforter, entraîner, ou pour évaluer
L’enseignant demande aux élèves de détecter une
erreur dans le récit qu’il produit.
Détecter une erreur dans une relecture effectuée
par la maîtresse.
Des situations-problèmes :
pour conforter, entraîner, ou pour évaluer
Rendre explicite l’implicite : réaliser une inférence (1)
Un jour, il avait fait un dessin avec de la peinture verte et
il s’en était mis partout. Sa maman l’envoya dehors
pour se laver.
Comme l’herbe était mouillée, Zouzou essaya d’enlever
la peinture en se roulant dans l’herbe.
Pendant que Zouzou se roulait dans l’herbe, il entendit
du bruit. C’était un renard qui avait faim et qui voulait
le manger.
Des situations-problèmes :
pour conforter, entraîner, ou pour évaluer
Rendre explicite l’implicite : réaliser une inférence (2)
Zouzou eut très peur et il appela : « Maman ! ! ! ». Elle
arriva tout de suite et vit le renard.
Elle se mit à réfléchir et trouva une bonne idée. Il fallait
inventer un mensonge pour faire peur au renard.
Alors elle expliqua au renard que Zouzou avait une maladie
très grave et que, s’il le mangeait, il deviendrait, lui aussi,
tout vert.
Des situations-problèmes :
pour conforter, entraîner, ou pour évaluer
Mettre en réseau
La maîtresse lit d’autres histoires qui mettent en
scène une ruse (par exemple « Roule Galette »,
« Le petit Chaperon rouge », « Les trois petits
cochons », « Mon jour de chance »…) et centre
l’attention des élèves sur les points communs et
les différences (ruse qui réussit dans certaines
histoires, qui échoue dans d’autres).
Le lecteur doit sans cesse aller au-delà de ce qui est
dit explicitement dans le texte
Pour bien comprendre un texte, il faut :
1.
S’appuyer sur ses connaissances antérieures de lecteur
2.
Identifier les indices textuels de cohésion
3.
Fréquenter régulièrement des textes contenant des
éléments implicites
POUR CONCLURE…
(Umberto Eco, Lector in fabula, p.66).
« Le texte est un tissu d’espaces blancs, d’interstices à remplir,
et celui qui l’a émis prévoyait qu’ils seraient remplis et les a
laissés en blanc pour deux raisons.
D’abord parce qu’un texte est un mécanisme paresseux (ou
économique) qui vit sur la plus-value de sens qui y est
introduite par le destinataire[...].
Ensuite, au fur et à mesure qu’il passe de la fonction didactique
à la fonction esthétique, un texte veut laisser au lecteur
l’initiative interprétative [...].
Un texte veut que quelqu’un l’aide à fonctionner. »