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Chap V / La Monnaie
Prof:l.l.Alaoui
I/ la monnaie dans son contexte historique
1 Définition

La monnaie matérialise pour son détenteur la
croyance en une valeur d'échange[1], un crédit
supposé et donc en contrepartie, la dette potentielle de
quelqu'un ou de quelqu'un d'autre (crédit signifie
confiance). La monnaie reçue lors d'une opération
économique ou commerciale ne vaut que par la
possibilité d'être acceptée par un grand nombre
d'utilisateurs. Les métaux précieux, l'or, l'argent mais
aussi le cuivre servirent de monnaie pour les
civilisations de l'Antiquité[2].

Mais pour être crédible une monnaie devait avoir une
certaine valeur d'échange ou être « garantie »
(exactement comme un garant ou une caution pour un
prêt).
 Cela était compromis par de nombreuses
malversations (métaux non précieux ajoutés à l'or et
l'argent) réduisant finalement la valeur de la monnaie
et produisant de l'inflation. La monnaie perd alors sa
valeur et ceux qui la détiennent sont ruinés.
2/Définir la valeur d'une monnaie
(cotations)
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
Sans parler de la valeur faciale d'une monnaie, la question que
tout le monde se pose quand il retrouve une de nos anciennes
monnaies est, dans 80% des cas, : "combien ça coûte ?"
Il faut savoir que plusieurs éléments entrent en compte :
Le type. Par exemple : 20 francs Cérès, 20 francs or Charles
X, etc. C'est tout simplement le nom de la monnaie.
Son état de conservation. Les états de conservation se font
dans 90 % des cas avec les abréviations suivantes et sont
généralement accompagnées d'un + ou d'un - pour peaufiner la
cotation : B pour bien, TB, TTB, SUP pour superbe, SPL pour
splendide (bien que cela soit un état plus commercial
qu'officiel...), FDC pour fleur de coin.
2/Définir la valeur d'une monnaie
(cotations)

La date : elle est quasiment toujours dans la légende.
Pour les monnaies romaines, l'empereur définit
généralement la date.
 L'atelier de fabrication : généralement, c'est une
lettre ou un symbole présent sous le buste (ex : A =
Paris)
 La frappe. Deux types de frappes existent : frappe
monnaie et frappe médaille. Pour vous aider, faites
pivoter une monnaie entre vos doigts. Si les deux
faces se présentent face à vous dans le bon sens, c'est
une frappe médaille.
3/Les fonctions de la monnaie

1.
2.
3.
Historiquement, la monnaie a connu trois
fonctions :
Unité de compte
Réserve de valeur
Moyen de paiement
4/ la valeur d’une monnaie ?

Depuis des temps préhistoriques, les hommes ont compté leurs
biens. Rapidement, un étalon s'impose dans chaque groupe
humain : coquillage, minéraux précieux ou utiles comme le
sel, petits lingots de métal (fer, puis argent ou or), etc.
 On en trouve les premières traces modernes en Europe chez les
Grecs anciens, au VIe siècle av. J.-C..
 Alors que la monnaie représente déjà une certaine quantité de
biens, qu'on ne pourrait pas manipuler aussi facilement, l'étape
suivante est la mise en place d'une monnaie de second niveau,
qui elle-même représente une grande quantité de monnaie
métallique laissée en dépôt en lieu sûr. Ainsi apparaît la
monnaie papier (le billet de banque, connu en Chine dès le
VIIIe siècle), qui ne représente originellement qu'une dette
payable à vue sous forme de métal ou d'autres biens
On peut distinguer plusieurs étapes dans l'évolution historique qui a conduit de
la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire que nous connaissons
aujourd'hui :
le système bi-métallique
 l'étalon-or « classique » (jusqu'en 1914)
 l'étalon de change-or (1914-1971)
 le régime des changes flottants (à
partir de mars 1973)

1. le système bi-métallique
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le système bi-métallique (jusqu' aux XIXe siècle) :
toutes les monnaies sont définies à la fois par rapport à l'or et
par rapport à l'argent (métal).
Chaque État, en fonction de ses disponibilités métalliques,
utilise préférentiellement l'un ou l'autre métal, et se sert de
l'autre comme appoint.
Les pièces d’or et d’argent notamment, de par leur valeur
intrinsèque, circulent fréquemment en dehors de leur pays
d’origine.
Les découvertes minières et les évolutions financières dans
une économie largement mondialisée à l'époque font fluctuer
les proportions entre les deux métaux, et le développement de
la monnaie papier et du crédit permettent de limiter les besoins
de métal, et de supprimer l'argent-métal comme étalon .
l'étalon-or « classique » (jusqu'en 1914)
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
toutes les monnaies sont définies par rapport à l'or.
La monnaie-papier est un substitut à l'or (une once d'or
équivaut à 20 dollars, 4 livres britanniques, etc.). Les taux de
conversion de chaque monnaie en or, et donc entre elles, sont
fixes. Cela assure la stabilité de la monnaie et empêche une
inflation provoquée artificiellement par une augmentation de la
masse monétaire (procédé auquel les États auront
constamment recours par la suite).
En 1865, est créée l'Union monétaire latine, une convention
monétaire entre la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse,
convention à laquelle adhère la Grèce en 1868. Cette
convention est restée en vigueur, moyennant plusieurs
aménagements, jusqu'au 1er janvier 1927. Elle avait pour but
d'harmoniser les monnaies de ces pays (module, titre, poids)
qui avaient ainsi une circulation transfrontalière.
l'étalon de change-or (1914-1971) :

il s'agit d'un système mixte par lequel
certains pays veulent conserver les
avantages de l'étalon-or, alors que
d'autres veulent se garder la latitude (via
la « planche à billets ») d'avoir des taux
de change variables. Ce système va
devenir caduc en quelques décennies :
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Première Guerre mondiale : en raison du coût de la guerre toutes
les monnaies européennes sont fortement dévaluées par rapport à
l'or.
1922 : conférence de Gênes. Un nouvel ordre monétaire est mis en
place où seuls les États-Unis conservent l'étalon-or classique.
Le dollar repose sur l'or, la livre britannique sur le dollar, et les
autres monnaies européennes sur la livre britannique.
1931 : le Royaume-Uni, conduit à augmenter sa masse monétaire,
abandonne le système de change-or.
1934 : le dollar est défini comme 1/35 d'once d'or. Les citoyens
états-uniens n'ont pas le droit de posséder de l'or.
1944 : accords de Bretton Woods : le système monétaire repose sur
le dollar, seule monnaie encore ancrée à l'or.
1971 : sous Nixon, les États-Unis, ne pouvant plus maintenir le prix
de l'or à 35 dollars l'once ni éviter une dévaluation du dollar,
abandonnent l'étalon-or.
le régime des changes flottants

(à partir de mars 1973) : après l'abandon des accords
de Bretton Woods, les monnaies varient entre elles
librement, suivant l'offre et la demande, et donc en
principe selon la quantité de crédit émise par chaque
pays (une politique monétaire laxiste est « punie » par
une baisse de la valeur de la monnaie locale par
rapport aux autres devises). Il n'y a plus de
contrepartie métallique à la monnaie émise,
seulement de la dette.
II/Théorie quantitative de la monnaie

En sciences économiques, la théorie
quantitative de la monnaie est une
théorie économique basée sur la relation
de causalité entre la quantité de monnaie
en circulation et le niveau général des prix
(c’est-à-dire, une augmentation de la
masse monétaire entraînera une hausse
des prix).
1/Définition

La première formulation de la théorie
quantitative de la monnaie remonte au travaux
de Jean Bodin en 1568.
 Ses travaux portaient sur les effets
inflationnistes de l'arrivée de l'or en
provenance du Nouveau Monde.
 Les classiques ont formalisé la théorie
quantitative suivante :
M*V=P*Q

M*V=P*Q
 Q est la production d'une économie pendant une
période donnée,
P est le niveau des prix,
donc P * Q représente la quantité de d'argent qui a été
échangée
.M est la quantité de monnaie en circulation dans une
économie pendant cette même période.
V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est à
dire le nombre de fois qu'une même unité de monnaie
permet de régler des transactions pendant la période
considérée.

Q et P sont des vecteurs ; M et V peuvent aussi être de
simples nombres, dans la formulation la plus simple,
mais comme il existe différents type de monnaie
(billet, pièces, chèques, titres négociables, etc.) qui
circulent à des vitesses différentes, on peut aussi les
traiter comme des vecteurs, ou comme Irving Fisher
(1911) se limiter à deux types de monnaie :
 M1 * V1 + M2 * V2 = P * T
Remarque

La vitesse de circulation et la répartition
de la monnaie entre les différentes types
font partie des éléments pris en compte
par les monétaristes dans les estimations
de la santé d'une économie. À court
terme, sa valeur est considérée comme
stable, fonction des comportements de
thésaurisation et des modes de paiements
(liquide, chèque, carte bleue) des agents
économiques.
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

Selon les monétaristes, la vitesse de circulation de la
monnaie (V) est constante.
De même pour le niveau de production (T) qui est
supposé constant du fait de la situation de pleinemploi des facteurs de production dans l'économie.
Selon ces deux hypothèses, toute augmentation de la
quantité de monnaie (M) entraîne une augmentation
des prix (P).
Cela amène les monétaristes à penser que l'inflation
n'est qu'un phénomène purement monétaire.
S'il y a de l'inflation dans une économie, elle ne peut
être due qu'à une création monétaire excessive par
rapport au niveau de production du pays.

Selon la théorie de Jean-Baptiste Say, la monnaie ne
serait qu'un voile, c'est-à-dire que la sphère réelle de
l'économie serait séparée de la sphère monétaire.
 La monnaie n'aurait aucun effet sur le niveau de
production d'une économie (dichotomie classique).
 De nos jours, la théorie quantitative de la monnaie est
communément admise à long terme, ce qui n'est pas
le cas à court ou moyen terme.
Remarque

On constate cependant que l'augmentation de
la masse monétaire observée depuis plusieurs
années s'accompagne moins d'une hausse des
prix à la consommation que d'une hausse des
actifs immobiliers et financiers.

Le calcul de la vitesse de circulation de la
monnaie V nécessite de connaître pour une
période T la quantité M de monnaie disponible
et le montant P des richesses créées pendant
cette période (typiquement, un PIB).
 P et M doivent être dans la même unité
(devise).
Analyse sur la base d’une valeur empirique

Dans la zone euro , le PIB était en 2006 de 8 378
milliards d'euros alors que les masses monétaires
étaient respectivement de 3 756 (M1), 6 728 (M2) et
7 788 milliards d'euros (M3).
 La vitesse de circulation a donc été de 2,23 fois M1,
de 1,25 fois M2 ou de 1,08 fois M3, selon le choix de
présentation d'un agrégat du plus liquide vers le
moins liquide.
 La valeur de la vitesse de circulation a augmenté
depuis 1980.
 La valeur n’a pas de raison d’être bornée, elle peut
être supérieure ou inférieure à 1.
Analyse sur la base d’une valeur empirique

le raisonnement monétaristes :
lorsqu'une unité de monnaie est dépensée par
un agent économique, celui-ci ne va pas
forcément garder cette monnaie pour lui, mais
va lui-même en dépenser tout ou partie, et en
passant ainsi d'agent en agent, cette monnaie
va permettre de créer à nouveau de la richesse
d'une part et va revenir à celui qui l'a dépensée
d'autre part.
Conclusion

La monnaie peut aussi créer de la richesse
 Elle n’est pas seulement inflationnistes
 Donc selon les politiques monétaires , elles serait un
instrument de régulation d’une économie en
stagnation , car en augmentant la masse monétaire
cette dernière sera génératrice de richesse….