La résistance fer

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La Résistance-Fer était un mouvement français de résistance à
l‘occupation nazie, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Ce mouvement spécialisé, composé principalement de
cheminots français, prit une part active à la Résistance.
De par sa nature, les activités se font essentiellement sur :
* La recherche et la transmission aux forces alliées, des
mouvements de l'armée allemande ;
* Le sabotage des lignes, des matériels et infrastructures
ferroviaires.
Le mouvement est créé au début de
l'année 1943 par Jean-Guy Bernard et
Louis Armand (qui transmet les
renseignements par différents canaux),
secondé par Jean Marthelot, avec l'aide
des directeurs de la SNCF Albert
Guerville du réseau Cohors-Asturies et
Emile Plouviez.
LOUIS ARMAND
(1905 - 1971)
La Résistance–Fer est considérée comme
le Réseau des Forces Françaises
Combattantes qui sera ensuite rattaché à
la Délégation Générale.
Il existe diverses motivations qui poussent ainsi les cheminots à
entrer dans la Résistance:
Le refus de la défaite par exemple, l’opposition à la politique de
collaboration et d’exclusion de l’Etat français, le patriotisme, ou
encore l’opposition au nazisme.
Les transports ferroviaires sont devenus,
durant la Seconde Guerre Mondiale, un moyen
de communication très utilisé par les
Allemands.
Ainsi, pour perturber les transports, les
cheminots ralentissent spontanément le travail
de réparation et d’entretien des machines.
De plus, ils effectuent des « sabotages
insaisissables », dont la responsabilité est
difficile à déterminer pour les Bahnhofs
(« gare » en allemand).
Les étiquettes de destination sont également
changées sur les wagons. Les trains, en
direction de l’Allemagne principalement, sont
ainsi détournés durant plusieurs jours avant
d’arriver à destination.
Par exemple, une usine allemande qui attend
du coton peut recevoir des morceaux de plomb
à la place.
Très vite, les cheminots vont être contactés par les réseaux et les
mouvements de résistance.
Ils disposent d’avantages très recherchés par les résistants.
La Résistance est facilitée au sein de la SNCF par la présence de
multiples liens de solidarité qui existent dans la corporation
cheminote.
Les renseignements sur la situation et les mouvements des troupes
allemandes en France sont un objectif permanent des Alliés. Les
cheminots sont à ce titre des informateurs particulièrement
recherchés.
On leur demande de « cartographier » le trafic, de décrire les
infrastructures et d’inventorier le matériel ferroviaire susceptible
d’être bombardés ou détruits.
Les cheminots sont également sollicités
dans la diffusion de la presse clandestine.
Les « roulants » peuvent dissimuler les
exemplaires dans leurs sacoches de service
ou le « panier » du mécanicien.
Ce sont parfois même des valises entières
qui sont expédiées.
Au-delà de la diffusion, certains cheminots
participent à la rédaction de la presse
clandestine et utilisent les ressources de
l’entreprise pour trouver du papier ou
imprimer leurs publications.
Les cheminots sont réputés pour leurs multiples sabotages sans interventions
extérieures.
Par conséquent, dès 1943, des plans de sabotages, comme le « plan vert »*, sont
alors mis en place afin de ralentir le déplacement des troupes allemandes au
moment du débarquement allié.
Le « plan vert » est déclenché le soir du 5 juin 1944, quelques heures avant le
débarquement de Normandie.
Durant l’été 1944, le « plan vert » fait place à une consigne générale de
sabotage pour maintenir l’objectif de paralysie des transports allemands.
Dès les premiers déraillements de train, les
allemands et la police française offrent des
récompenses à ceux qui permettront
l'arrestation des résistants, présentés
comme de dangereux terroristes.
Néanmoins, malgré les arrestations et les
exécutions répétitives, les cheminots
résistants continuent leur combat avec
toute l’ambition et le courage dont ils ont
fait preuve jusqu’à présent.
Jusqu’à la Libération*, les arrêts de travail
et les manifestations se multiplient à
l’occasion de dates symboliques (1 er mai, 14
juillet, 11 novembre), ou encore, en
réaction au sort frappant des collègues
(arrestation, déportation, envoi de force en
Allemagne …).
Après cette victoire difficile, le Général de Gaulle décide
alors de leur rendre un dernier hommage le 17 mai
1945 avec cette citation tirée de son discours:
« Les cheminots résistants regroupés dans « RésistanceFer » ont lutté pendant toute la durée de l’occupation
avec ténacité, courage et discipline, en dépit de tous les
risques, pour la cause de la France et de la liberté… »
En 1946, c’est sous une atmosphère à présent détendue
que sort Bataille du rail de René Clément, premier film
du cinéma français consacré à la résistance.
Le film constitue le récit fondateur de la résistance des
cheminots.
La Bataille du rail rencontre un succès immédiat et
décroche le grand prix international à Cannes en 1946 .
Ce film occupera alors une place durable dans la
mémoire des cheminots.
* Le « plan vert »: il a pour but de bloquer, par un système de
coupures simultanées de voies, le transport des divisions
allemandes de renfort lors d’un débarquement allié.
Ces coupures empêchent ainsi la concentration stratégique des
moyens de l’occupant.
* La Libération: elle est, en Europe, à la fin de la Secondes Guerre
Mondiale, la reprise progressive par les forces alliées des pays et
régions envahies par les armées de l’Axe.