Les 7 Péchés Capitaux

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Transcript Les 7 Péchés Capitaux

Les 7 Péchés
Capitaux
Ces péchés qui nous tiennent tête
«Celui qui entraînera la chute d’ un de ces petits qui croient
en moi, il serait préférable pour lui qu’on lui accroche au
cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être
englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des
scandales! Il est fatal que le scandale arrive, mais
malheureux celui par qui le scandale arrive!
Si ta main ou ton pied sont pour toi une occasion de péché,
coupe-les et jette-les loin de toi : mieux vaut pour toi
entrer dans la Vie manchot ou estropié que d'être jeté
avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu
éternel.
Et si ton oeil est pour toi une occasion de péché, arrache-le
et jette-le loin de toi: mieux vaut pour toi entrer borgne
dans la Vie que d'être jeté avec tes deux yeux dans la
géhenne de feu. »
Matthieu 18, 6-9
I.
Qu’est-ce que
le péché ?
• Un trompe l’œil, un mirage. En hébreu,
signifie « se tromper de cible ». Laquelle ?
Le bonheur !
• Une idole : une réalité finie (limitée) qui
se fait passer pour infinie.
Prendre pour dieu ce qui ne l’est pas :
– Argent (avarice)
– Pouvoir et honneur (orgueil)
– Plaisir (gourmandise et luxure)
« Hélas ! les vices de l'homme, si pleins
d'horreur qu'on les suppose, contiennent
la preuve de son goût de l'infini ;
seulement, c'est un goût qui se trompe
souvent de route. »
Charles Baudelaire,
Le poème du haschish,
dans Les paradis artificiels
• Sortir du légalisme : le péché serait un
interdit divin à respecter.
• Sortir du relativisme :
– Il n’y a pas de bien ou le mal.
– Le péché n’existe pas.
– Tout ça ce n’est pas grave.
– Tout le monde le fait.
• Or, le péché, c’est une blessure d’amour
contre Dieu, soi-même et les autres.
The Mission de Roland Joffé en 1986,
avec Robert de Niro et Jeremy Irons.
Au 18° siècle en Amérique
Latine, du côté du Paraguay.
Mendoza est un marchand
d’esclaves guaranis, qu’il
trouve
dans
la
forêt
(avarice). Suite à une
dispute avec son frère Felipe
à cause d’une femme
(jalousie et luxure), il le tue
en duel (colère). Puis il
s’enferme dans sa culpabilité
(orgueil).
Comme marchand d’esclave, Mendoza s’était
opposé au Père Gabriel, jésuite. Celui-ci vient le
visiter pour lui proposer de se racheter.
• L’attitude du Père Gabriel
– Il
– Il
– Il
– Il
– Il
– Il
– Il
dit la vérité.
ne juge pas.
est courageux.
respecte et ne se moque pas.
aide Mendoza à sortir du repliement sur soi.
l'ouvre à une vie possible.
honore son besoin de se racheter.
 Il unit Amour et Vérité.
• La réaction de Mendoza
 Il
 Il
 Il
 Il
 Il
est enfermé dans sa culpabilité
réagit à la « provocation » du P. Gabriel.
prend conscience de son enfermement.
exprime son désespoir.
prend un risque et s’ouvre au défi proposé.
 Il sort de son désespoir.
II.
Quels sont
les 7 péchés capitaux ?
Que signifie « capital » ?
• Non pas grave (cf. la gourmandise)
• Capital vient de « tête ». On parle de la
peine ‘capitale’.
• Ces péchés nous gouvernent et sont à la
racine d’autres péchés.
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•
•
L’orgueil
La gourmandise
La luxure
L’avarice
La jalousie
La colère
La paresse
1. L’orgueil,
le capitaine
des Capitaux
• Celui par qui tout le mal arrive.
• L’amour de soi n’est pas mauvais. Le problème,
c’est quand il devient un but.
• Enflure du moi :
« l’égoïste,
c’est celui qui ne pense pas à moi. »
(Woody Allen)
• Se croire supérieur aux autres : amour-
propre, suffisance, vanité, dédain,
arrogance, gloriole
• Être indépendant : se croire à la source de
ce que l’on est, et se couper de ce qui
l’entoure.
• Être tellement au centre de tout que Dieu
en est évacué.
Dans un monastère bouddhique, le disciple
interroge son maître : « Qu’est ce que la
vanité ».
Le maître répond : « Question idiote ! ».
Le disciple devient alors furieux.
Le maître ajoute : « tu vois, mon ami, c’est
ça la vanité ! »
• Comment le reconnaître ?
– Se mettre toujours en avant
– Avoir toujours raison
– N’avoir jamais tort
– N’entendre que ce que l’on veut
• Quels remèdes ?
– Pratiquer l’humilité en acceptant les petites
humiliations de la vie quotidienne
– Sortir de l’égoïsme par le don de soi
– Cultiver la discrétion
– Accepter ses faiblesses
2. La gourmandise,
reine du palais
• Aimer les bonnes choses
n’est pas un mal.
Le problème n’est pas le plaisir,
mais le plaisir immodéré.
• Par excès : soit trop, soit trop peu
• La vertu contraire n’est pas l’abstinence,
mais la sobriété
• Gourmandise matérielle
• En quantité : trop manger (ou trop peu)
• En qualité : ne supporter que les mets fins
• Selon le temps : manger à toute heure
• Selon la manière : se servir en premier, engloutir
• Gourmandise spirituelle
• Ne rechercher que les émotions spirituelles fortes
• Arrêter d’avancer dès que la sécheresse arrive
• Comment la reconnaître ?
– Justifications sociologiques : en France, c’est
un art de vivre
– Justifications psychologiques : les souvenirs
gastronomiques de l’enfance
– Les dysfonctionnements dans le rapport à la
nourriture et à la boisson relèvent plus des
blessures que du péché.
• En quoi est-ce un péché capital ?
Pas de nature grave, mais source d’autres
péchés :
• Nous rend lourd au sens figuré, intellectuellement
et spirituellement. Aliène la liberté.
• Nourriture rime avec luxure, oralité avec sexualité.
Le manque de maîtrise de soi dans les deux
domaines est lié.
• Attitudes extérieures : bavardages, médisance,
exubérance.
• Attitudes intérieures : égoïsme, impatience,
manque de charité.
• Quels remèdes ?
• Se demander pourquoi l’on mange (ou pas).
• Savoir renoncer : prendre un plat moins apprécié,
renoncer à se resservir d’un mets dont on raffole
• Prendre le contre-pied aux mauvaises habitudes
(grignotage)
• Traiter la vraie cause, souvent plus profonde
3. La luxure,
corps du délit
•Le péché n’est pas dans
la sexualité, ni dans le
plaisir sexuel.
«Confondre la luxure et le désir qui rapproche
les sexes … autant donner le même nom à
la tumeur et à l’organe qu’elle dévore. »
Georges Bernanos
• La jouissance est déréglée quand la
sexualité est détournée de son but : le
don.
• La luxure ne respecte pas la nature
profonde de la sexualité : le don de soi
entre deux personnes et le don de la vie.
• En acte : masturbation, fornication,
pornographie, prostitution, …
• En imagination, regard et parole.
« La culture a été amputée de ses deux
dernières syllabes. »
Jean Cau
• La luxure blesse :
• L’autre : il est réduit à son corps, ou à une partie.
Le film porno évite les visages. Et l’injustice par
rapport à sa famille en temps et en argent.
• Soi-même : la luxure fragmente le sujet. La
personne entre dans la peur et la culpabilité.
• Dieu : « Votre corps est le temple de l’Esprit-Saint.
Glorifiez Dieu dans votre corps. » (1 Co 6, 19-20)
• La luxure est un péché capital car elle
entraîne :
• Le mensonge
• Le manque de prudence et de responsabilité
• Complique la vie !
• Attriste
• Embrume l’intelligence des vérités spirituelles
• Aliène : la tyrannie du plaisir (porno-dépendance)
• Il déchaîne, puis enchaîne.
• Quels remèdes ?
• Pratiquer la chasteté : l’intégration réussie de la
sexualité dans la personne, qui est corps et âme.
• Avoir un autre regard sur la sexualité : souvent
animalisée ou psychologisée.
• Poser des petits actes de renoncements. « Ce qui
sauve, c’est de faire un pas. » (Antoine de Saint
Exupéry)
• La garde du regard, la garde de la parole
• Fuir les occasions de péché.
• Ne pas tomber dans la désespérance. Le combat
n’est jamais perdu, malgré les chutes. Le pire est
de rester dans le fossé.
• Devenir pur sans devenir dur.
4. L’or dur de
l’avarice
• Posséder est légitime.
• Le problème :
– quand nos biens nous possèdent.
– un amour démesuré de l’argent
– L’argent devient une fin et non un moyen (« il a les
moyens » dit-on souvent … mais pas encore la fin)
• « Nul ne peut servir deux maîtres à la fois »
(Mt 6, 24).
• Avarice matérielle
• Avarice (attachement à l’argent)
• Cupidité (désir d’acquérir de nouveaux biens)
• Absence de générosité
• Avarice spirituelle
• Temps (ne pas supporter d’être dérangé)
• Devenir propriétaire de son service.
• C’est un péché capital car il entraîne :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Dissimulation (cacher ses biens)
Mensonge (mentir au fisc)
Injustice (ne pas payer une dette)
Trahison (Judas)
Insensibilité du cœur (vis-à-vis des pauvres)
Inquiétude (nombreuses alarmes)
Violence (les héritages)
Éloigne de Dieu (le jeune homme riche)
Scandales écologiques (les sites naturels bétonnés),
sanitaires (le sang contaminé) ou économiques (la crise
bancaire).
• Comment le reconnaître ?
« Vous êtes avares si vous désirez longuement,
ardemment et avec inquiétude les bien que vous
n’avez pas » (St François de Sales)
• Longuement
• Ardemment : on en veut toujours plus
• Inquiétude : prend la première place
• Quels remèdes ?
• En positif : intégrer un juste amour de l’argent
• En négatif : pratiquer le renoncement. Entrer dans
une sobriété de vie.
• Ouverture aux autres : si je possède ce n’est pas
pour moi, mais pour les autres. Pratiquer la
générosité
• Se rappeler que tout vient de Dieu : « l’avare est
un pourceau qui mange des glands sans lever la
tête pour savoir d’où ils sortent » (le curé d’Ars)
5. La jalousie ou
mourir d’envie
• Mauvaise nouvelle : nous sommes tous jaloux.
•
•
Bonne nouvelle : il y a un remède.
C’est un péché dont on ne se vante pas, dont on
a honte et que l’on cache.
Distinguer le sentiment de jalousie (moralement
neutre) du péché. Le péché commence quand
on devient complice du sentiment.
• La jalousie est une tristesse de l’âme :
– Tristesse devant ce qu’a l’autre
– Tristesse devant ce qu’est l’autre
• En quoi est-ce un péché capital ?
• Par rapport à l’autre :
–
–
–
–
Malveillance et critique
Satisfaction devant son malheur
Déception devant sa réussite
Jusqu’à l’homicide (Caïn et Abel)
• Par rapport à soi : c’est un manque
d’estime de soi et de son propre bien :
beauté, intelligence, capacité à être aimé.
Raphaël était jaloux de Michel-Ange,
au point de demander à Jules II de
terminer le plafond de la chapelle
Sixtine !
• Par rapport à Dieu : refuser les dons, c’est
refuser le Donateur.
• Quels remèdes ?
• Reconnaître sa jalousie
• ne pas se comparer
• Accepter l’autre avec ses qualités … et ses faiblesses
• Bénir
6. Le jour de la
colère
• Passion commune avec les animaux.
• Sentiment moralement neutre (ni bon ni
mauvais) et psychologiquement bon car
donne la force que la raison seule ne peut
donner.
• Moralement bonne quand elle se met au
service de la justice. Ainsi Jésus devant la
dureté de cœur des pharisiens.
« Celui qui ne se met pas en colère quand il
y a une cause pour le faire, commet un
péché »
Saint Jean Chrysostome
• Pour une juste colère :
• Un objet juste (si l’élection a respecté les règles de
la démocratie, il n’y a pas de colère à avoir !)
• Une intention droite (et non se venger de son
voisin ou de son patron)
• Une réaction proportionnée (ne pas tabasser celui
qui a défoncé ma voiture sans le faire exprès !)
• Devient un péché quand elle est
• Injuste
• Vindicative
• démesurée
• Un exemple de colère canalisée : Gladiator
De la violence subie
au désir de vengeance,
puis à la colère noble pour le bien commun.
• La colère noire ou rouge : l’emportement brutal
Ou la Colère blanche : le fiel amer.
• Contre l’autre, dans sa différence : son rythme,
•
•
ses goûts, ses relations, ses opinions et
convictions
Contre soi : quand se retourne contre soi
(l’enfant qui casse son jouet par dépit)
Contre Dieu qui semble résister à nos prières,
nos demandes, nos volontés
• En quoi est-ce un péché capital ?
• En pensée : 75 % des pensées sont des
jugements
• En parole : la diffamation
• En acte : la surenchère de la violence dans
la vengeance jusqu’au pire excès.
• Quels remèdes ?
• Aller prendre l’air et ne pas réagir à chaud
• Se mettre à la place de l’autre
• Exercer l’humilité et la douceur
• Désidéaliser l’autre qui a ses failles
• Entrer dans le chemin du pardon
« Il faut, s’il est possible, empêcher la colère de pénétrer jusqu’au cœur ;
si elle y est déjà, faire en sorte qu’elle ne se manifeste pas sur le visage ;
si elle s’y montre, garder sa langue pour essayer de l’en préserver ;
si elle est déjà sur les lèvres, l’empêcher de passer dans les actes
et veiller à l’éliminer le plus tôt possible de son cœur. »
Un père du désert
7. La paresse
fait néant
• Plus grave que de rester au lit ou de
remettre à demain ce que l’on doit faire
aujourd’hui.
• Dégoût de l’action.
• Assoupissement spirituel et dégoût des
choses de Dieu.
• La joie d’être en sa présence s’éteint
• La vie spirituelle est aride et sans saveur
• La prière et la messe rebute. Avoir
toujours de bonnes raisons pour ne pas
prier.
• Peut s’accompagner d’un activisme
débordant :
• Agitation intérieure
• Quête perpétuelle de la nouveauté
• Inconstance dans les résolutions
• Quels remèdes ?
– Descendre en soi pour retrouver le désir de
Dieu
– Prier … et le goût de la prière reviendra.
– Vivre l’instant présent, sans idéaliser le passé
ou rêver le futur.
– Persévérer, sans remettre en cause les
engagements.
– Faire son devoir d’état.
III.
Comment s’en sortir ?
• Se sentir pécheur
Un jeune novice considérait François
d’Assise comme un saint.
Celui-ci lui répondit : « moi, saint ?
Ne sais-tu pas que je pourrais
aller coucher avec une prostituée
avant le soir si la grâce de Dieu ne
me portait pas ! »
• Consentir à la miséricorde
On ne peut parler du péché sans la
miséricorde (désespoir), ni de la
miséricorde sans le péché (mensonge).
« Si j’avais commis tous les crimes possibles,
j’aurais toujours la même confiance,
je sentirais que cette multitude
d’offenses serait comme une goutte
d’eau jetée dans un brasier ardent. »
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
• Offrir notre misère
« Jérôme, tu ne m’as
pas tout offert ! »
• Prendre une petite résolution concrète
« Ce qui sauve,
c’est de faire un pas. »
Antoine de Saint Exupéry
• Demander le pardon sacramentel dans la
Réconciliation et la Confession
The Mission :
libéré du poids de sa faute
Mendoza se charge de son armure, symbole de
sa puissance et vie passée. Il part avec jésuites
dans la forêt rejoindre le peuple guarani.
Pendant des semaines, malgré sa fatigue et
l'incompréhension
des
jésuites,
Mendoza
continue à porter son poids.
Jusqu’au jour où ils arrivent chez les Guaranis …
• La réaction des guaranis : vengeance ou pardon ?
• Mendoza pouvait choisir son péché, choisir sa peine,
mais ne pouvait se donner à lui-même le pardon. Il lui
est donné par les guaranis. Il peut alors se pardonner à
lui-même d'avoir fait ce qu'il a fait.
Il pleure d'épuisement (il a touché ses limites humaines),
de repentir (il regrette ce qu'il leur a fait subir) et de joie
(fruit du pardon).
Enfin, l’orgueilleux conquistador s’est abaissé avec humilité.
• Le geste du P. Gabriel est empreint d'humilité (il descend
vers Mendoza et se met à son niveau) de joie et de
bonté envers Mendoza.
Fin