Transcript LA HAINE

LA HAINE
Dans une interview en 2005, dix ans apres
l’apparition de son film ‘la haine’, Matthieu
Kassovitz parle de son oeuvre.
Son inspiration:
K a été profondément touché par les problèmes
sociaux en France entre 1986 et 1996, et il a
participé lui-meme dans les émeutes. La brutalité
de la police et le manque de respect entre la
police et les habitants des cités l’ont choqués. K
s’intéresse à la génération exclue. Il se peut qu’il a
voulu représenter leur désaffection.
Il est probable que K a été inspiré par les
expériences de son pere, qui a dû quitter son pays
d’origine à cause de la persécution, et qui était
réalisateur de documentaires
Les années 90 ont vu l’apparition des
genres de films plus réalistes. La Haine
fait partie d’un mouvement qui s’appelle ‘le
cinéma de banlieue’, qui se préoccupe de
la réalité déprimante des cités.
C’est Hubert qui dit: ‘La haine attire la haine’
et reconnait que la violence ne sert à rien:
un des messages clés du film.
A la fin, c’est Hubert, qui voulait s’échapper,
qui est armé et bien qu’on ne sache pas
qui est blessé, ou même mort, on sait que
sa vie est terminée. Il n’y a plus d’espoir.
Selon K, la brutalité est un problème mondial et
donc les jeunes défavorisés partout dans le
monde pouvaient s’identifier avec les jeunes
dans la cité parisienne.
K n’était pas du tout content avec l’attitude du
gouvernement francais envers les minorités et il
parle de dix ans de haine et de conflit.
K a été ému par les histoires de brutalité policière.
Finalement, la mort d’un jeune Zairois de 17
ans, Makomé M’Bowolé, tué par un inspecteur
dans un commissariat parisien, a touché et
inspiré K.
K insiste que son film n’est pas anti-police,
pourtant il croit absolument que la police
représente la loi et devrait donc mieux
comprendre et agir avec plus de dignité.
Il affirme qu’il existe beaucoup de bons policiers,
mais qu’ils peuvent devenir partie d’une
machine et devenir des robots. Pour lui, il s’agit
donc d’attaquer le système, pas les individus.
Malheureusement, dans dix ans, il semble que rien
n’ait changé dans les banlieues.
K. remplace le bleu, blanc, rouge du tricolore avec
le beur, blanc , ‘black’ des banlieues. Chaque
garçon représente une minorité différente.
Les banlieues
Le film ‘la Haine’ cherche à être réaliste.
C’est tourné dans une cité française
difficile et montre des infrastructures
délabrées et marquées par le vandalisme.
Selon ‘Magazine France’ (2007) ces
populations sont déracinées – ni Français
ni étranger – juste habitants des quartiers
défavorisés. La violence est quotidienne et
la haine ne cesse d’être perpetuée, la vie
est de plus en plus rude, le respect de
plus en plus rare.: ‘les cités vont craquer’.
L’équipage a vécu six mois dans la cité –
trois mois avant de filmer, trois mois
pendant le tournage. K et son équipe ont
travaillé avec les habitants, pas contre
eux, et pour K c’était une expérience
étonnante. Ils ont vu de première main des
émeutes et le déclin de la cité.
K comprend la violence: c’est un moyen
d’exprimer la colère et la frustration. Le
problème c’est que personne ne s’inquiète
de ce qui se passe dans les banlieues
parce que personne n’y va. [Journalistes/
l’écart entre les banlieues et le centre ville]
Depuis les années 80, les banlieues sont
devenues synonymes des problemes
majeurs: le chomage, l’exclusion sociale,
la criminalité et la violence.
Pour les Francais, le mot ‘banlieue’
symbolise tout ce qui est mauvais dans la
société; les habitants sont les exclus.
Une scene importante est quand les
reporteurs veulent parler aux garcons: K
crée l’image des banlieues comme une
réserve ou les bourgeois n’osent pas
entrer.
Paris
L’attitude des autres envers les trois garçons représente la
réalité – quand on vient d’une cité, on se sent exclu, on
n’appartient pas au monde des autres.
Les trois jeunes sont mécontents et deviennent violents – il
n’y a pas de respect réciproque.
Said et Hubert sont pris par les flics simplement parce
qu’ils sont là, en ville. Ils sont maltraités pour le plaisir
d’un policier raciste
Dans la galérie, les trois n’y appartiennent pas, et ils le
savent. Ils sont complètement dépaysés. Said ne sait
pas comment parler aux filles et il provoque une dispute.
Les jeunes des banlieues sont obligés d’ rester: ils n’ont
pas les moyens de partir
Le voyage en train symbolise cette distance entre les cités
et la ‘ville Lumière’
Sorti en 1995, le film ‘la Haine’ semble
aujourd’hui prophétique de la
détéreoration de la situation qu’a connu la
France plus tard. Les émeutes de 2005 et
2007 montrent que les mêmes problèmes
de déracinement et désespoir existent
toujours.
Cependant, le film dénonce avant tout les
abus policiers. Il traduit le ressentiment
d’une certaine jeunesse des cités et
dépeint son quotidien et sa culture.
La mise en scene
• Filmer en noir et blanc simplifie l’image et la rend
plus réaliste et plus esthétique. Ce choix a aussi été
guidé par la réalité du financement du film.
• L’utilisation d’une caméra à main renforce l’idée de
réalisme
• K a voulu que le film soit ‘naturel’- il a employé les
gens du quartier et les acteurs professionnels; ils
ont travaillé ensemble et tous avaient le même
message.
• L’usage de l’heure - montre que si on ne fait rien,
on y restera toute la vie. Cela contribue à l’intensité
dramatique. Les heures passent et la tension
monte.
La musique
• – la chanson de Bob Marley – ‘Burning and
looting’ - au début représente bien les conflits
violents dans le film.
• Le mixage de ‘hip hop’ avec Edith Piaf – la
chanson ‘Je ne regrette rien’ reflète la vie de la
cité, le contraste entre la tradition et la réalité
actuelle.
• Le son va de stéréo à mono, et puis change à
stéréo encore une fois vers la fin
• K emploi également les périodes de silence qui
renforcent la tension
• Il y a une transition d’un ‘wide lens’ dans la cité à
un ‘long lens’ à Paris
Les critiques
‘La Haine est emballé avec l’humeur pointue
de la rue, l’action intense et le travail
brutalement brillant d’appareil photo.’
‘K explore le racisme envahissant aux
banlieues aux années 90.’
‘Le réalisateur a cherché à contredire
certains clichés médiatiques – les jeunes
ne sont pas des sauvages, ils ne sont pas
racistes et ils maîtrisent une culture
complexe.’
Les Cités
‘Désertées par les classes moyennes,
dévastées par le chômage, elles finissent
par regrouper les populations les plus
défavorisées. La cité est devenue le
stigmate de la misère et de l’exclusion
sociale, marquée par l’impression
d’abandon et d’inhumanité de ses
batîments.’
‘La Haine a ouvert la voie à la critique
sociale.’
‘Chaque personne représente une minorité
religieuse ou ethnique de la societé française:
un juif, un maghrébin et un noir. L’amitié du trio
symbolise le sujet du film – la condition des
personnes réléguées dans les cités est
comparable.’
‘Le film a eu un succès commercial important et a
provoqué une controverse en France
concernant son point de vue sur la violence
urbaine et policière. Le Premier Ministre d’alors,
Alain Juppé, a organisé une projection spéciale
du film pour ses ministres. En 2008 le film a été
diffusé sur la chaine parlementaire en tant que
documentaire.’
Exemples du film
K a voulu montrer …
Un des thèmes principaux est …
Selon moi, le theme principal est … qu’on
voit partout dans le film
- illustré dans la scene où …
- illustré par … quand il dit …
- il y a un exemple dans la scène où …
- On voit un exemple de … dans la scène
où …
Thèmes
La brutalité de la police
- Le conflit violent entre la police [la CRS] et les
émeutiers au début du film
- Leur ami Abdel a été sérieusement blessé par la
police
- Said et Hubert sont interrogés et maltraités par la
police
- Le contrast entre l’attitude de la police dans la cité
et dans le centre de Paris (Ils s’étonnént quand un
policier leur parlent avec politesse)
Le manque de respect
- Les jeunes se détendent sur un toit et la police les
dérangent
- L’abus envers l’équipe de télévision
- Les trois copains sont refusés l’entrée à l’hôpital
La violence et la criminalité
- Les émeutes
- Vinz trouve le pistolet et a l’intention de venger
son ami
- La destruction du gymnase et d’autres batiments
- Le vol de la voiture
- Le rencontre violent avec le groupe de ‘skins’
- La scène finale choquante: la confrontation
mortelle: Vinz est tué par la police, puis il y a
une face à face entre Hubert et un policier
- L’usage de la drogue pour s’échapper de la
réalité, et la vente de la drogue pour gagner de
l’argent
La pauvreté/ la vie des banlieusards
- Les images des immeubles/HLMs délabrés
- Les petits appartements pauvres
- Le manque d’emplois
- Les conflits familiaux
- L’attitude des journalistes
- La désolation des environs
Le désespoir
- Hubert après la destruction de son gym – il veut
partir [pourtant on sait a la fin qu’il ne le fera
jamais]
- La colère de Vinz envers tout le monde
- La galérie d’art où ils se sentent exclus
La violence
• La réalité des émeutes avec les métrages authentiques
• La destruction des batiments et des voitures: les
émeutiers ont puni leurs voisins
• Vinz se voit comme gangster et imite le caractere violent
du film ‘Taxi Driver. Il est contre toute autorité et pour lui,
la police est l’ennemi
• La scene puissante ou Vinz imagine qu’il se venge de la
mort d’Abdel: on voit son visage plein de haine
• Vinz est proche de tuer un des skins (joué par K luimeme).Pourtant, en effet, Hubert le pousse a confronter
le fait qu’il n’est pas l’assassin sans pitié qu’il voulait
être.
• A la fin, Vinz est tué et c’est Hubert, le plus sérieux des
trois, qui a la flingue et on a peur qu’il ne soit lui qui est
mort. La société descend dans la violence inutile. Le
message final de K: la violence ne peut rien résoudre.