Télécharger - Tic et nunc

Download Report

Transcript Télécharger - Tic et nunc

Portrait de Sapho – Musée archéologique de Naples
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
Vivamus, mea Lesbia, atque amemus,
Rumoresque senum severiorum
Omnes unius aestimemus assis !
Soles occidere et redire possunt ;
Nobis cum semel occidit brevis lux,
Nox est perpetua una dormienda.
Da mi basia mille, deinde centum,
Dein mille altera, dein secunda centum,
Deinde usque altera mille, deinde centum ;
Dein, cum milia multa fecerimus,
Conturbabimus illa, ne sciamus,
Aut ne quis malus invidere possit,
Cum tantum sciat esse basiorum.
Pour écouter ce poème, rendez-vous http://www.rhapsodes.fll.vt.edu/catullus1.htm
aestimo as, are : estimer, juger
alter, era, erum : l'autre (de deux)
as, assis, m. : as (unité utilisé pour les monnaies, le poids, les mesures devenu
synonyme d’une valeur insignifiante) assis unius aestimare : estimer à un seul as,
compter pour un sou (assis unius : génitif de prix)
basium, ii, n. : baiser (basiorum : génitif partitif)
brevis, e : court, bref
carmen, inis, n. : chant, air, composition en vers, poésie
centum (indéclinable) : cent
conturbo, as, are : troubler, mélanger, brouiller (le compte)
dein inv. = deinde : ensuite
do, das, dare, dedi, datum : donner
dormio, is, ire, ivi, itum : dormir - dormienda est (adjectif verbal d’obligation) : il
faut dormir
facio, is, ere, feci, factum : faire
invideo, es, ere, vidi, visum : être jaloux, envier
lux, lucis, f. : lumière, jour
meus, a, um : mien, qui est à moi, qui m’appartient
mi = mihi (datif de ego)
mille (indéclinable au singulier) : mille (milia, quand il s'agit de plusieurs milliers :
des milliers)
Lesbia, ae, f : Lesbie
multus, a, um : en grand nombre (surtout au pl. : nombreux)
ne (conjonction + subjonctif) : pour que ne pas
ne sciamus : pour que nous sachions plus combien il y avait de baisers
nobis : datif pluriel du pronom nos (nous)
occido, is, ere, occidi, occasum : tomber, périr, se coucher (pour les astres)
omnis, e : tout
perpetuus, a, um : perpétuel, éternel
possum, potes, posse, potui : pouvoir
quis (derrière si, nisi, ne, num, cum = aliquis) quelqu’un
redeo, is, ire, ii, itum : revenir
rumor, oris, m. : bruit qui court, rumeur
scio, is, ire, sciui, scitum : savoir
secundus, a, um : second secunda centum : une seconde fois cent
semel adv. : une (seule) fois, cum semel : une fois que
senex, senis, m. : vieillard
severus, a, um : sérieux, austère, morose (le comparatif sans second terme équivaut
au positif précédé de « assez, trop »)
sol, solis, m. : soleil
tantum adv. : autant, tant
vivo, is, ere, vixi, victum : vivre
usque adv. : à la suite, sans s’arrêter
unus, a, um : un seul - nox perpetua una : une seule et même nuit éternelle
1
2
3
Vivamus, mea Lesbia, atque amemus,
Rumoresque senum severiorum
Omnes unius aestimemus assis !
4
5
6
Soles occidere et redire possunt ;
Nobis cum semel occidit brevis lux,
Nox est perpetua una dormienda.
7
8
9
Da mi basia mille, deinde centum,
Dein mille altera, dein secunda centum,
Deinde usque altera mille, deinde centum ;
10
11
12
13
Dein, cum milia multa fecerimus,
Conturbabimus illa, ne sciamus,
Aut ne quis malus invidere possit,
Cum tantum sciat esse basiorum.
1
2
3
Vivamus, mea Lesbia, atque amemus,
Rumoresque senum severiorum
Omnes unius aestimemus assis !
4
5
6
Soles occidere et redire possunt ;
Nobis cum semel occidit brevis lux,
Nox est perpetua una dormienda.
7
8
9
Da mi basia mille, deinde centum,
Dein mille altera, dein secunda centum,
Deinde usque altera mille, deinde centum ;
10
11
12
13
Dein, cum milia multa fecerimus,
Conturbabimus illa, ne sciamus,
Aut ne quis malus invidere possit,
Cum tantum sciat esse basiorum.
I- VOICI DEUX TRADUCTIONS DU POÈME DE CATULLE :
« Ce sont de petits chefs-d'œuvre où il n'y a pas un mot qui ne soit précieux, mais
qu'il est aussi impossible de traduire. Celui qui pourra expliquer le charme des
regards, du sourire, de la démarche d'une femme aimable, celui-là pourra expliquer le
charme des vers de Catulle. »
Héguin de Guerle
Vivons pour nous aimer, ô ma Lesbie ! et moquons-nous des vains murmures de la
vieillesse morose. Le jour peut finir et renaître ; mais lorsqu’une fois s’est éteinte la
flamme éphémère de notre vie, il nous faut tous dormir d’un sommeil éternel. Donnemoi donc mille baisers, ensuite cent, puis mille autres, puis cent autres, encore mille,
encore cent ; alors, après des milliers de baisers pris et rendus, brouillons-en bien le
compte, qu’ignoré des jaloux comme de nous-mêmes un si grand nombre de baisers
ne puisse exciter leur envie.
Traduction de Charles Héguin de Guerle, 1837
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/Catulle_poemes/lecture/1.htm
Vivons, ma Lesbie, aimons !
Fichons-nous comm' d'une guigne
Des cancans des vieux grincheux.
Ils peuvent, les soleils, se coucher et renaître
Mais nous, quand une fois la chandelle est mouchée,
Une nuit éternelle il nous faudra dormir.
Baise-moi mille fois, et puis encor' cent fois
Et encor' mille fois, et de nouveau cent fois,
Et mille fois de suite, et puis encor' cent fois
Et quand mille et mill' fois on se sera baisés,
On mélangera tout pour en perdre le compte,
Pour qu'un sal'typ' ne puisse nous porter la poisse
Sachant qu'on s'est donné tant et tant de baisers !
2- A votre tour, proposez une traduction littéraire des 9 premiers
vers du poème de Catulle en vous attachant à respecter au mieux
l’idée du poème, ainsi que sa syntaxe et sa musique.
Pour composer votre texte, vous pourrez vous inspirer des deux
traductions que nous avons lues. Vous pourrez aussi vous
demander quels vers de ce poème de du Bellay, qui imite Catulle,
pourraient tenir lieu de traduction.
Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit
Des vieillards, ne laissons à faire bonne chère,
Vivons puisque la vie est si courte et si chère
Et que même les rois n'en ont que l'usufruit.
Le jour s'éteint au soir, et au matin reluit,
Et les saisons refont leur course coutumière.
Mais quand l'homme a perdu cette douce lumière,
La mort lui fait dormir une éternelle nuit.
Donc imiterons-nous le vivre d'une bête ?
Non, mais devers le ciel levant toujours la tête,
Goûterons quelquefois la douceur du plaisir,
Celui vraiment est fol, qui changeant l'assurance
Du bien qui est présent en douteuse espérance,
Veut toujours contredire à son propre désir.
Joachim du Bellay (1522-1560), Les Regrets
Traduction de Iulia
Traductions mise en ligne par Julien Elie sur son site TrigoFacile dans la rubrique les
Jardins de Lucullus.
http://www.trigofacile.com/jardins/muses/latin/catulle/carmina1.htm
1- Quel texte rend le mieux le sens et la musicalité du poème de Catulle ?
« De la musique avant toute chose » (Verlaine
dans son Art poétique)