Asthme definitif Pr Chabot
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Transcript Asthme definitif Pr Chabot
Asthme
DES médecine du travail
Octobre 2012
François CHABOT
Service des Maladies respiratoires
et réanimation respiratoire
Asthme
•
•
•
•
•
•
•
Définition
Epidémiologie
Physiopathologie
Diagnostic
Contrôle
Sévérité
Asthme aigu grave
• - La pneumologie fondée sur les preuves, Ed 2008, Chapitre « Asthme »
- GINA 2011
Définition de l’asthme : 3 aspects
Physiopathologie, clinique et fonction respiratoire
• Maladie inflammatoire chronique des voies aériennes au cours de
laquelle interviennent de nombreuses cellules, en particulier
mastocytes, éosinophiles et lymphocytes T.
• Chez les individus présentant une prédisposition, cette
inflammation entraîne des épisodes récidivants d'essoufflement,
d'oppression thoracique et de toux, accompagnés le plus souvent
de sifflements particulièrement à l’effort, la nuit et /ou au petit
matin
• associés à une obstruction bronchique d'intensité variable,
réversible spontanément ou sous l'effet de la thérapeutique. Cette
inflammation entraîne une majoration de l'hyperréactivité
bronchique à différents stimuli.
Epidémiologie de l’asthme
Prévalence : X 2 en 20 ans (5 à 7% des adultes en France)
susceptibilité génétique
facteurs environnementaux
Diminution de la mortalité : 1000 / an en France (2000 il y a 20 ans)
Augmentation de la morbidité et des coûts (soins en urgence, hospitalisations)
Coût des traitements élevé mais coût asthme soigné < coût asthme non traité
Présentation clinique indépendante de la cause
Composante allergique : 50 à 80 %, allergènes, IgE
Atopie : 20 à 30 % de la population, 70% des asthmatiques
Asthme sans atopie : 30 %, parfois sévères (CS résistance)
Physiopathologie de l’asthme
• Théorie mécanistique
• Génétique de l’asthme
• Eléments impliqués dans les processus
inflammatoires
- Cellules résidentes normales
- Paroi bronchique
- Structures nerveuses
Processus inflammatoires : éléments
impliqués
• Agresseur (allergène, micro-organisme, polluants)
dans les bronches
fixation sur la cellule présentatrice d’antigène (cell dendritique)
• Cellules résidentes normales
Eosinophiles, lymphocytes mais aussi mastocytes….
• Paroi bronchique
Desquamation muqueuse, vaisseau, CML, remodelage bronchique
• Structures nerveuses : cholinergique, adrénergique et NANC
Allergie et inflammation
Asthme et allergie
Remodelage des voies aériennes
Shore, N Engl J Med 2004; 351 : 531-532
Physiopathologie : synthèse
De l’inflammation à l’HRB
Barnes. Eur Respir Mon 2003; 23 : 84-113
Définition de l’asthme : 3 aspects
Physiopathologie, clinique et fonction respiratoire
• Maladie inflammatoire chronique des voies aériennes au cours de
laquelle interviennent de nombreuses cellules, en particulier
mastocytes, éosinophiles et lymphocytes T.
• Chez les individus présentant une prédisposition, cette
inflammation entraîne des épisodes récidivants d'essoufflement,
d'oppression thoracique et de toux, accompagnés le plus souvent
de sifflements particulièrement à l’effort, la nuit et /ou au petit
matin
• associés à une obstruction bronchique d'intensité variable,
réversible spontanément ou sous l'effet de la thérapeutique. Cette
inflammation entraîne une majoration de l'hyperréactivité
bronchique à différents stimuli.
Principaux diagnostics différentiels de l’asthme
EFR : ALGORITHME
1. SPIROMETRIE
TVO
normale
2. Réversibilité ?
complète
ASTHME
CONFIRME
significative
2.RECHERCHE
HYPERRÉACTIVITÉ:
TEST À LA MÉTACHOLINE
ASTHME
POSSIBLE
positif
négatif
Pas d’asthme
Figure 2 : Courbe debit-volume typique de TVO significativement réversible. Après broncho-dilatateurs (BD), le
VEMS gagne 500 ml soit 14%.
Test à la métacholine
Points clés
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies
aériennes, qui se manifeste par des symptômes paroxystiques
récurrents:
dyspnée / toux / sifflements/oppression thoracique.
Le diagnostic d’asthme repose sur la clinique (symptômes
paroxystiques récurrents) et l’EFR (TVO réversible ou HRB).
La recherche de facteurs déclenchants et/ou étiologiques est
indispensable.
Asthme aigu: signes de gravité
Paramètres
Légère
Modérée
Sévère
Arrêt
respi
imminent
Dyspnée
A la marche, peut
s’allonger
En parlant assis.
Au repos, penché en avant
Parle avec
Phrases
Morceaux de
phrases
Mots
Neurologique
Peut être agité
Souvent agité
Souvent agité
F Respiratoire
Augmentée
Augmentée
> 30
Mise en jeux muscles respi
accessoires
Non
Oui
Oui
Mvts
paradoxaux
thoraco-abdo
Sibilants
Modérés, expiratoires
Bruyant
Bruyants
Absence
F Cardiaque
<100
100-120
>120
Bradycardie
DEP après broncho-dilatateur
(%prédit ou du record perso)
>80%
60-80%
<60% (<100L/min adultes)
ou réponse dure moins de
2h.
PaO2 et/ou
PaCO2
Normal (test non
nécessaire)
<45mmHg
> 60mmHg
< 45mmHg
<60mmHg
cyanose possible
>45mmHg
SpO2%
>95
91-95
<90
Confus
Algorithme de la prise en charge initiale
d’une crise d’asthme
Critères de surveillance
• Cliniques:
– Dyspnée, FR, signes de lutte
– FC
– Auscultation pulmonaire
– Cyanose, confusion, sueurs
• Mesure du débit expiratoire de pointe (DEP)
• Réévaluation à 1 heure
Facteurs favorisants/aggravants
Pneumallergènes
Trophallergènes
Rhinosinusite chronique
Médicaments
Tabac
RGO
Effort
Contrôle : critères de la HAS
OBJECTIF:
CONTRÔLE TOTAL
(tous les critères)
CONTRÔLE PARTIEL
(≥ 1 critère)
Symptômes diurnes
≤ 2 / semaine
> 2 / semaine
Limitation des
activités
Aucune
Oui
Symptômes
nocturnes/réveils
aucun
oui
Recours aux bêta2+
≤ 2 / semaine
> 2 / semaine
Fonction respiratoire
(VEMS, DEP)
Normale
≥ 80% pred.
< 80% préd. ou
meilleure valeur
Exacerbations
aucune
≥ 1/an
NON CONTRÔLE
3 critères ou + du
contrôle partiel
1 exacerbation dans la
semaine
Objectifs de prise en charge: CONTROLE
– Disparition des symptômes
– Vie normale
– EFR normale
Plan de suivi:
– Autosurveillance : agenda de symptômes, DEP
– Consultation de contrôle à 1 mois: clinique, spirométrie
Points clés
La prise en charge de l’asthme doit permettre d’obtenir le
contrôle de la maladie: Ø symptôme, vie normale, fonction
respiratoire normale.
Elle comporte 3 volets: médicaments, contrôle de
l’environnement et éducation thérapeutique.
Le traitement médicamenteux de fond « optimal » est atteint
par paliers successifs de 1 à 3 mois, suivis d’une réévaluation
clinique et fonctionnelle.
1.Recherche (et traitement) de facteurs de « mauvais » contrôle:
• Compliance thérapeutique (observance, maîtrise technique…)
• Contrôle environnemental (allergènes, irritants, tabac…)
• Pathologie intercurrente (infection, RGO…)
2.Adaptation du traitement de fond: palier 3→4
•
•
•
•
Majoration du traitement par B2LA/CSI
OU: ajout anti-leucotriène (ou théophylline)
ET : traitement du facteur déclenchant!
Prévention de l’asthme d’effort: B2AR 1-2 b.15 minutes avant effort
3.Contrôle à un mois
Adaptation du traitement de fond par paliers
C
Plan d’action écrit
– Repérage des signes de gravité
– Mesure du DEP 2/j (agenda) : normes / seuils de gravité
DEP<60%
60<DEP<80%
DEP>80%
– Automédication en cas d’aggravation:
En cas de crise, prendre 2 b. de salbutamol,
à renouveler toutes les 5 à 10 min
si persistance des symptômes, jusqu’à 8 bouffées
Si la crise persiste au-delà de 6-8 bouffées,
appeler le SAMU
– Organisation du recours aux soins en urgence
STADES DE SEVERITE
Prendre en compte
le traitement de
fond!!!
Stades
Symptômes
EFR
Intermittent
< 1 fois par semaine
exacerbations brèves
VEMS>80% ou DEP >80%
Variabilité du DEP <20%
Persistant léger
< 1 fois par jour
exacerbations affectant le sommeil > 2
fois / mois
VEMS ou DEP >80%
variabilité du DEP entre 2030%
Persistant
modéré
symptômes quotidiens
exacerbations affectant l’activité ou le
sommeil > 1 fois / sem
utilisation quotidienne de B2+ courte
durée d’action
VEMS ou DEP entre 60-80%
Variabilité du DEP >30%
Persistant
sévère
symptômes quotidiens
exacerbations fréquentes
symptômes nocturnes fréquents
activités physiques limitées
VEMS ou DEP < 60%
Variabilité du DEP >30%
Points clés
L’asthme est une maladie chronique qui impose une prise en
charge et un suivi spécialisé au long cours, même contrôlé.
Tous les asthmatiques doivent bénéficier d’une EFR au moins
une fois par an: la normalisation de l’EFR est l’un des objectifs
du traitement.
L’évaluation de la sévérité intègre les symptômes, la fonction
respiratoire et la pression thérapeutique.
Le suivi doit intégrer une démarche éducative.
CONTRÔLE TOTAL
(tous les critères)
CONTRÔLE PARTIEL
(≥ 1 critère)
Symptômes diurnes
≤ 2 / semaine
> 2 / semaine
Limitation des
activités
aucune
Oui
Symptômes
nocturnes/réveils
Recours aux bêta2+
Fonction respiratoire
(VEMS, DEP)
Exacerbations
NON CONTRÔLE
Crises d’asthme subintrantes en qq jours;
aggravation d’un ou plusieurs symptômes en qq
3 critères ou + du
aucun
oui
jours
contrôle partiel
Dégradation fonctionnelle
≤ 2 / semaine
> 2 / semaine
Gravité: ↓DEP > 30% en-dessous des valeurs
2 jours
consécutifs
Normale initiales plus
< 80%de
préd.
ou
meilleure valeur
≥ 80%
pred. corticothérapie
et/ou
orale nécessaire
aucune
≥ 1/an
1 exacerbation dans la
semaine
Points clés
L’exacerbation d’asthme est définie par la répétition des crises
de façon rapprochée sur une période de quelques jours
Elle peut évoluer vers l’asthme aigu grave
Le traitement de l’exacerbation repose sur la majoration du
traitement bronchodilatateur, la corticothérapie orale et le
traitement de la cause.
Asthme aigu: signes de gravité
Asthme aigu grave
Paramètres
Légère
Modérée
Sévère
Arrêt
respi
imminent
Dyspnée
A la marche, peut
s’allonger
En parlant assis.
Au repos, penché en avant
Parle avec
Phrases
Morceaux de
phrases
Mots
Neurologique
Peut être agité
Souvent agité
Souvent agité
F Respiratoire
Augmentée
Augmentée
> 30
Mise en jeux muscles respi
accessoires
Non
Oui
Oui
Mvts
paradoxaux
thoraco-abdo
Sibilants
Modérés, expiratoires
Bruyant
Bruyants
Absence
F Cardiaque
<100
100-120
>120
Bradycardie
DEP après broncho-dilatateur
(%prédit ou du record perso)
>80%
60-80%
<60% (<100L/min adultes)
ou réponse dure moins de
2h.
PaO2 et/ou
PaCO2
Normal (test non
nécessaire)
<45mmHg
> 60mmHg
< 45mmHg
<60mmHg
cyanose possible
>45mmHg
SpO2%
>95
91-95
<90
Confus
Quelle est la problématique ?
• Asthme : prévalence (7 à 10%), augmentation
• Maladie hétérogène, différents facteurs déclenchants
• Crise d’asthme : réponse thérapeutique rapide,
parfois lente, nécessité hospitalisation (AAG)
• 2001-2003 (USA) : 4210 décès, 504 000 hospitalisations,
1,8 M CS/SAU urgences
• Visites : 8,8 /100 patients asthmatiques, par an
Enfants > adultes (11,8 % vs 7,8%) ; femmes x 2 / hommes
10% visites
hospitalisations
Lazarus SC. N Engl J Med 2010 ; 363 : 755-64
Asthme aigu grave : problématique
•AAG : définitions
•Décès par asthme : 1000/an ?
valeur des certificats de décès ?
(Guite et al., Thorax 1996)
Charpin, Info Respiration 2002; 48: 14-5
La gravité est liée à la sévérité
Moore et al. JACI 2007; 119 :405-13
Cause du décès : respiratoire
10 patients avec AAG, arrêt respiratoire
Antécédents d’AAG
PaCO2 = 97 ± 31 mmHg
pH = 7,01 ± 0,11
HTA, tachycardie sinusale (n = 8)
TACFA (n = 1), bradycardie sinusale (n = 1)
Pas d’arythmie cardiaque
AAG : risque lié à l’insuffisance respiratoire aiguë
Molfino et al., N Engl J Med 1991 ; 324 : 285-8
Algorithme de la prise en charge initiale d’une crise
(exacerbation) d’asthme
Mesures thérapeutiques précoces
1.
HOSPITALISATION
2.
Oxygène (SpO2 ≥ 95%)
3.
Nébulisation de β2 + inhalés d’action rapide (terbutaline ou salbutamol)
5 mg en 10 minutes, répétés toutes les 20 minutes pdt la première
heure
4.
Anticholinergiques en nébulisation: ipratropium 0.5 mg en 10 minutes
5.
Corticostéroïdes oraux: 1 mg/kg d’équivalent prednisone / 24h, voie
orale = IV
Réponse au traitement initial ?
Evaluation dans la 1° heure
Bonne réponse
DEP > 50% val pred
baisse FR
hospitalisation indispensable
Absence d’amélioration
20 à 30%
traitement de 2° ligne
réanimation, USI
McFadden Jr., Am J Respir Crit Care Med 2003; 168: 740-59
Eviter la récidive
Sortie de l’hôpital : amélioration des symptômes
DEP > 70% (valeur prédite ou optimale)
(Lazarus SC. N Engl J Med 2010 ; 363 : 755-64)
Corticothérapie orale : 30 à 60 mg prednisone / j, 5 à 10 j
Corticothérapie inhalée; combinaison β2LA + CSI, …
Surveillance régulière du DEP, plan écrit d’autogestion
Suivi pneumologique
Prise en charge multidisciplinaire
Eviction des facteurs déclenchants
Consultation spécialisée asthme sévère
pneumologue, allergologue, ORL…
en lien avec MG et MT : compliance, domicile, environnement…
Eduquer l’asthmatique
sa maladie, son traitement (technique d’inhalation)
que faire en cas de crise (plan écrit, aides d’urgence)
auto-surveillance : clinique, DEP
Points clés
L’asthme aigu grave est une urgence médicale qui impose
l’hospitalisation.
Son diagnostic est clinique.
Le pronostic dépend de la précocité de la prise en charge et
de la réponse au traitement.
Le traitement est débuté sans délai et repose sur
l’oxygénothérapie, l’inhalation répétée de bronchodilatateurs
et une corticothérapie générale
(orale ↔ IV) précoce.
SYNTHESE: le diagnostic
• Le diagnostic d’asthme repose sur un contexte clinique évocateur
(anamnèse+symptômes) et un trouble ventilatoire obstructif
réversible.
• Lorsque la clinique est évocatrice et que le VEMS est normal, il
faut rechercher une hyperréactivité bronchique.
• La recherche de facteurs étiologiques et/ou aggravants doit être
systématique (tabac, allergènes, reflux gastro-oesophagien,
pathologie rhino-sinusienne, intolérance à l’aspirine…).
SYNTHESE: la prise en charge
• La maladie est CHRONIQUE et se traite AU LONG COURS.
• La prise en charge est basée sur le traitement médicamenteux,
l’éducation thérapeutique et le contrôle environnemental.
• La corticothérapie inhalée est la base du traitement de fond.
• L’objectif de la prise en charge au long cours est le contrôle total
de la maladie: « vie normale - EFR normale ».
• Suivi minimal de tout asthmatique même contrôlé: une EFR tous
les ans.
SYNTHESE : les risques
• Les complications de l’asthme sont les exacerbations et
l’asthme aigu, potentiellement grave, voire mortel.
• Elles peuvent survenir chez tout asthmatique, mais
préférentiellement chez le patient non contrôlé.
• Le traitement des complications repose sur la majoration
du traitement bronchodilatateur inhalé et la
corticothérapie générale, instaurés précocément et
évalués.