La surveillance des AES Quels indicateurs pour - CLIN Sud
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Prévention des infections associées aux soins :
les particularités de l’hospitalisation à domicile
Dominique PILLES
INTRODUCTION (1)
L’HAD permet d’assurer au domicile du patient des
soins médicaux et paramédicaux continus et
coordonnés.
Soins plus complexes et plus fréquents qu’en soins
libéraux. Ils concernent « les malades atteints de
pathologies graves, aiguës ou chroniques, évolutives
et/ou stables qui en l’absence d’un tel service
seraient hospitalisés en établissement de santé »
La lourdeur des pathologies prises en charge et les
soins pratiqués exposent aux risques d’infections
nosocomiales
INTRODUCTION (2)
Un établissement d’hospitalisation à domicile est un
établissement de santé soumis à autorisation tous les 5
ans.
Souvent, 1 siège social pour plusieurs secteurs
géographiques
Même s’ils n’assurent pas d’hébergement, ils sont soumis
aux mêmes obligations que tout établissement de santé:
Certification
Indicateurs qualité : ICALIN et score agrégé
Sécurité et qualité de soins
Lutte contre les infections nosocomiales
Mêmes instances : CME,CLIN, CRUQ, CLUD, COMEDIMS, CLAN,
CHSCT…
PRESENTATION DES HAD
En 2011 plus de 200 HAD en France
Statut des HAD:
Public 46%, Privé 42%, PSPH 12%
(l’enquête DGS de 2009)
Toutes les catégories professionnelles soignantes médicales,
paramédicales, psychologiques et sociales sont représentées.
96% des HAD disposent d’un médecin coordonnateur
Les consultations médicales sont le plus souvent assurées par
le médecin traitant du patient ou un médecin spécialisé choisi
par le patient.
Type de patients pris en charge:
Adultes, enfants, personnes âgées, femmes enceintes
OBJECTIFS DES HAD
1. Permettre de raccourcir ou d’éviter une
hospitalisation en établissement de santé avec
hébergement
2. Réaliser des soins ponctuels, continus,
fréquents et coordonnés
3. Organiser la coordination des acteurs
médicaux, paramédicaux et sociaux
4. Garantir la sécurité, et la qualité de soins
adaptés et coordonnés
5. Assurer la continuité des soins avec une
permanence organisée 24h/24h, 365 j/an
DEROULEMENT D’UNE PRISE EN
CHARGE EN HAD
Prescription médicale indispensable.
Admission après évaluation par l’HAD, validée par le médecin coordonnateur + Directeur
MODALITES D’UNE PRISE EN
CHARGE EN HAD
Quand?:
Suite à une hospitalisation avec hébergement
Après une consultation médicale, (ville ou hôpital)
Au domicile ou en EHPAD, sur demande du médecin traitant
Pour qui?:
Pour toute personne atteinte d’une pathologie aigüe ou chronique qui
nécessite des soins complexes et coordonnés ou d’une technicité
spécifique.
Comment?:
Après l’accord du patient et/ou de son entourage
Sur prescription du médecin hospitalier ou du médecin traitant
Après évaluation par le cadre de santé ou l’infirmier de coordination
Après l’accord du médecin traitant
Après avis du médecin coordonnateur de l’HAD
Après décision du directeur de l’HAD
MODES DE PRISE EN CHARGE
Le risque infectieux en HAD (1)
Le risque infectieux est le même qu’en hospitalisation
classique.
Le patient bénéficie des mêmes soins préventifs,
diagnostics, éducatifs, curatifs et palliatifs qu’en
établissement de santé avec hébergement
Les patients pris en charge sont les mêmes qu’en
hospitalisation avec hébergement. Certains sont
immunodéprimés
Porteurs de matériels invasifs (cathéters, CIP, Sondes, drains…)
Porteurs de BMR
Atteints de maladies transmissibles
Le risque infectieux en HAD (2)
Surveillance des infections nosocomiales
Enquêtes d’incidence sur les AES régulièrement
réalisées
Très peu d’exemples d’enquête de prévalence
- Méthodologie doit être adaptée.
- Manque consensus pour une méthodologie nationale
spécifique aux HAD
Surveillance des BMR difficile en raison du nombre de
laboratoires travaillant avec Chaque HAD
Le risque infectieux en HAD (3)
Quelques enquêtes de prévalence ont permis
d’évaluer le risque infectieux en HAD.
Taux de prévalence des infections allait
de 6,3% à 2,05%.
Les situations identifiées les plus à risques
infectieux étaient :
Les plaies : ulcères, plaies opératoires, escarres
Les dispositifs invasifs : Chambres implantées,
dispositif urinaire ( Enquête de prévalence 2002 HAD de l’APHP, Drouvot,
Brian, Patte, Patris, Quenon)
Le risque infectieux en HAD (4)
Les intervenants sont multiples et sont salariés ou
non de l’HAD
Les partenaires extérieurs quelques fois moins
impliqués dans la prévention du RI
Protocoles de soins à respecter par tous
L’intervenant extérieur s’engage à respecter le
fonctionnement de l’HAD et les protocoles instaurés
Les particularités de la
prévention du risque infectieux
en HAD
L’entretien des locaux
Les conditions d’hygiène du lieu de vie
Problème : animaux et certains soins
Qui entretien:
le lit et ses accessoires: pied à sérum, barrières, pompes à
perfusion…?
la table de préparation des soins ?
Le matériel de stockage des médicaments, du matériel de
nursing ?
Le matelas alternating
Le lève malade et autres matériel de transfert ?
L’hygiène des mains chez les
professionnels
Les professionnels se lavent les mains avec ce
qu’ils trouvent. Quelques fois, lavabo plein de
vaisselle, savon en morceau, essuie-mains sale
Nécessaire d’installer :
Un savon liquide à pompe
Des essuie-tout jetables ou mettre à disposition un
essuie-mains tissu réservé aux soignants, à changer
tous les jours
Des flacons distributeurs de solution hydroalcoolique
L’hygiène des mains chez les patients
et les accompagnants (aidants)
Intégré dans l’éducation patient et/ou aidants
Lavage des mains du patient systématique lors de la
toilette
Dans la journée, le lavage ou une solution hydroalcoolique peuvent être employés:
Avant la préparation et la consommation des repas
Avant la préparation et la prise des médicaments
Après être allé aux toilettes
Avant de toucher ou de manipuler les DM
(dispositifs médicaux)
…
Le risque lié à l’eau
Aucun contrôle n’étant réalisé à domicile,
l’eau peut être contaminée par des bactéries
hydrophiles: Pseudomonas, légionelles,…
Risques:
Contamination des aérosols et de l’eau pour
humidifier l’oxygène si utilisation de l’eau du
robinet pour ces usages
Légionellose pulmonaire lors de la douche chez
les personnes immunodéprimées
Risque alimentaire
Importance de la qualité bactériologique des aliments.
Risque de Toxi-infections Alimentaires plus grave chez les personnes
immunodéprimées, les personnes âgées, les cardiaques, les femmes
enceintes, les enfants
Certaines familles peu attentives aux stockages, au respect des
températures.
Nécessité qqfois d’une évaluation sociale, d’une éducation pour le
patient et/ou l’accompagnant ou portage de repas à domicile pour
soulager les aidants.
Tenue de travail
Les professionnels en contact rapproché avec le malade
doivent porter une tenue de protection : blouse ou
tablier jetable.
Cette tenue reste au domicile du patient
Nécessaires dans le respect des PS et/ou des PC ou de
soins nécessitant une grande asepsie:
Gants à usage unique ou stériles
Masque
Lunettes de protection
Tablier jetable
Charlotte
Le traitement du linge
Traitement du linge par la famille
Qualité du lavage: lavage en machine au minimum à
40° souhaitable
Propreté du stockage
Ne pas mélanger le linge propre et le linge sale
Augmentation importante du volume de linge à laver
lorsqu’une personne est grabataire. Aide ménagère
peut être nécessaire pour soulager les proches
La gestion des déchets à risque
infectieux
Nécessaire matériel de tri
Boite pour les objets piquants coupants tranchants
Sacs ou carton pour déposer les DASRI
Evacuation des DASRI du domicile vers HAD :
Nécessaire organisation interne ou convention de
ramassage par un organisme agréé
Stockage et transport des DARSI du local de
stockage de l’HAD vers un centre d’incinération
Nécessite convention par un organisme agréé pour le
transport et l’élimination par incinération
Risques liés aux dispositifs
médicaux amenés chez le patient
Ces DM viennent de l’HAD ou sont loués à une
entreprise privée
Dans les 2 cas, le traitement entre deux malades doit
être rigoureux pour les lits, les matelas, les barrières,
les pieds à sérum, les pompes à perfusion ou à
alimentation…
Cas particulier des extracteurs d’oxygène qui
sont amenés au domicile par des livreurs sans
formation et sans protocole d’utilisation.
Fréquemment ils recommandent d’utiliser de l’eau en
bouteille ou du réseau pour humidifier l’oxygène, ce
qui est dangereux.
CONCLUSION
Enquête DGS 2009 :
91%
85%
38%
56%
des HAD ont un CLIN
ont un représentant des usagers en CLIN
des HAD disposent d’un praticien hygiéniste
des HAD disposent d’un infirmier hygiéniste
25% des hygiénistes sont salariés de l’HAD
66% des hygiénistes travaillent sur l’établissement de rattachement
25% des HAD ont une convention de coopération
Dans certains établissements HAD associatifs le CLIN est isolé. Nécessaire de
renforcer les conventions de coopération avec des EOH
Importance de l’éducation des aidants pour l’application des précautions
standard
Action à mener pour les humidificateurs d’oxygène. Important++