Chapitre 3 : Cultures, socialisation et identités

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Transcript Chapitre 3 : Cultures, socialisation et identités

Université Paris 13 - L1 AES - A. Revillard - Introduction à la sociologie
Chapitre 4 : Cultures,
socialisation et identités
I.
III.
La culture
II. La socialisation
La construction des identités
I. La culture
A.
Une définition difficile
1)
2)
3)
B.
La définition extensive des anthropologues
Une définition plus restreinte
Intérêt d’une conception élargie de la culture
Regards sur les cultures : de la cohérence aux
recompositions
1)
2)
La vision culturaliste : la culture comme unité cohérente
Des cultures en mouvements
Principales sources utilisées pour la partie I:
ABÉLÈS, M. (2006). "Culturalisme." p. 230-232 in Dictionnaire des sciences humaines, sd
MESURE, S. et SAVIDAN, P. Paris: PUF
ANSART, P. (1999). "Sociologie de la culture." p. 125-128 in Dictionnaire de sociologie, sd
AKOUN, A. et ANSART, P. Paris: Le Robert - Seuil
CUCHE, D. (1996). La notion de culture dans les sciences sociales, Paris: La Découverte.
LAHIRE, B. (2006). "Culture." p. 232-234 in Dictionnaire des sciences humaines, sd MESURE,
S. et SAVIDAN, P. Paris: PUF
A. La culture : une définition difficile
1)
La définition extensive des anthropologues
Ex. Tylor, 1871 : Culture = « ce tout complexe qui comprend la
connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les
coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par
l’homme en tant que membre de la société ».

Attention : Culture = pas seulement des éléments immatériels (la
morale, la religion, le droit, les croyances), mais aussi des choses
matérielles, qui servent de support à des significations culturelles
: ex. les stylos, feuilles, bancs, amphithéâtres, téléphones
portables, gâteaux, bouteilles d’eau, sont des éléments de la
culture matérielle des étudiants.

La culture ici ne renvoie pas à un ensemble distinct de pratiques
sociales, mais à tout ce qui est créé et transmis par « l’homme
en tant que membre de la société », par opposition à la
nature.
1) Culture : la définition extensive des
anthropologues (suite)
• La culture se définit par distinction avec la nature :
insistance sur le fait que les pratiques et représentations
concernées ne sont pas naturelles, mais résultent d’une
construction sociale
• Culture ≠ Nature : ex. de la rupture du lien entre sexe et
« tempérament » chez Margaret MEAD (cf Annexe 1)
1) Culture : la définition extensive des
anthropologues (suite)
• M.Mead : Anthropologue américaine (1901-1978), mène des
enquêtes de terrain approfondies sur plusieurs populations de
Nouvelle-Guinée et des îles Samoa.
• A partir de ses observations, elle remet en question la conception
courante du lien entre sexe et « tempérament » (ensemble de
traits de caractère tels que douceur, violence, créativité, etc.)
• Représentation courante : des traits de personnalité distincts sont
naturellement liés à chaque sexe (déterminisme biologique) :
 Les femmes sont douces, aimantes, émotives, passives.
 Les hommes sont violents, agressifs, actifs.
1) Culture : la définition extensive des
anthropologues (suite)
• Résultats de la recherche de M.Mead :
 Chez les Arapesh : Les tempéraments ne sont pas différenciés
selon le sexe. Hommes et femmes sont doux et sensibles.
 Chez les Mundugumor : Les tempéraments ne sont pas
différenciés selon le sexe. Hommes et femmes sont violents et
agressifs.
 Chez les Chambuli : Les tempéraments sont différenciés selon
le sexe, mais avec des caractéristiques opposées par rapport à la
représentation dominante dans les sociétés occidentales : les hommes
sont doux et sensibles, les femmes sont agressives.
1) Culture : la définition extensive des
anthropologues (suite)
• Conclusion :
 Les « tempéraments » ne sont pas toujours différenciés selon le
sexe
 Lorsque une différenciation existe, elle ne suit pas
nécessairement le modèle dominant en Occident (femme
sensible, homme agressif)
 Bilan : les « tempéraments » associés à chaque sexe ne
relèvent pas de la nature, mais d’une construction culturelle
et d’un « conditionnement social ».
 Ici, la diversité culturelle est utilisée pour remettre en question
l’idée d’un déterminisme biologique (si l’élément observé varie
d’une population à l’autre, c’est qu’il relève de la culture et non
de la nature).
2) Culture : une définition plus
restreinte
• Définition plus proche du sens courant : culture = domaine des arts
et des pratiques liées à la production et à la consommation de «
biens culturels » (musique, livres, spectacles, cinéma, etc.).
• Thèmes de recherche privilégiés:
 Différenciation des pratiques culturelles selon les catégories sociales
 Hiérarchie entre pratiques culturelles légitimes et d’autres moins
reconnues
• La culture renvoie donc ici à un ensemble distinct de pratiques
sociales, et la sociologie de la culture est un sous-champ de la
sociologie, une sociologie spécialisée parmi d’autres.
3) Intérêt d’une conception élargie de la
culture
• Dans le cadre de ce cours : choix de s’intéresser
à la culture comme un questionnement, un
prisme d’analyse transversal, plutôt que comme
une sociologie spécialisée.
• La question de la culture peut alors se poser
dans différents sous-champs de la sociologie,
par ex. :




Culture de classe (cf Annexe 2)
Culture politique
Culture sportive
Culture d’entreprise…
B. Regards sur les cultures : de la
cohérence aux recompositions
1) La vision culturaliste : la culture comme
unité cohérente
2) Des cultures en mouvement
a) La diversité culturelle au sein d’une même
société
b) Les processus d’acculturation
1) La vision culturaliste : la culture
comme unité cohérente
• Culturalisme : principaux apports:
 Remise en question du déterminisme biologique,
notamment critique de la notion de race
 Mise en évidence de l’existence d’une pluralité de
modèles culturels (cf Annexe 1, analyse comparative
de M.Mead)
 Conséquence : remise en question de
l’ethnocentrisme : chaque culture doit être étudiée
pour elle-même, et non à l’aune de la culture
occidentale.
1) La vision culturaliste : la culture
comme unité cohérente
• Corollaire : insistance sur la cohérence propre à
chaque culture
 Ex. de Malinowski, à l’origine de l’analyse
fonctionnaliste : idée que chaque culture est un
ensemble cohérent, dont chaque élément remplit une
fonction pour la totalité : cf annexe 2.
Extrait annexe 2 : La culture comme totalité : la
perspective fonctionnaliste (B. Malinowski)
« […] l'ethnologie a introduit des règles et de l'ordre dans ce qui semblait chaotique et
dépourvu de sens. Ce monde surprenant, primitif et indéchiffrable des « sauvages », elle l'a
converti pour nous en un certain nombre de communautés bien ordonnées, soumises à des
réglementations, se comportant et pensant selon des principes logiques. […]
Beaucoup de gens s'imaginent que les indigènes vivent au sein de la Nature, à peu près comme
ils le désirent et comme ils le peuvent, en proie à des croyances fantasmagoriques et à des
craintes folles. La science moderne montre que leurs institutions sociales ont au contraire
une structure bien précise, qu'elles sont soumises à une autorité, à des conventions et des
lois […].
Qu'il y a loin de la réponse fameuse faite jadis par ce fonctionnaire qui, interrogé sur les
us et coutumes des indigènes, répliquait : « Aucunes mœurs, manières bestiales », à la
position de l'ethnographe moderne! Celui-ci, avec ses tables de termes de parenté, ses
généalogies, ses croquis, plans et diagrammes, prouve l'existence d'une forte et vaste
organisation sociale, établit la composition de la tribu, du clan, de la famille; et il nous
brosse un tableau d'indigènes assujettis à un code strict de conduite et de bonnes manières,
à côté duquel la vie à la Cour de Versailles ou à l'Escurial apparaît comme libre et facile.
Par conséquent, l'idéal premier et fondamental du travail ethnographique de plein air est de
donner un plan clair et cohérent de la structure sociale et de dégager du fatras des faits
les lois et les normes de tous les phénomènes culturels. La charpente solide de la vie
tribale doit être, en premier lieu, établie ».
Malinowski, B. (1963 [1922]), Les Argonautes du Pacifique occidental, Paris, Gallimard.
1) La vision culturaliste : la culture
comme unité cohérente
• Limite de la perspective fonctionnaliste : ne permet pas
de saisir les contradictions, conflits possibles entre
éléments d’une même culture, ni le changement culturel
2) Des cultures en mouvement
a) La diversité culturelle au sein d’une même
société




Ex. cultures associées à des origines nationales,
des classes sociales, des groupes d’âge, des
situations professionnelles (étudiant, fonctionnaire,
salarié…). Cf annexe 3 « La culture du pauvre »
selon R. Hoggart
Existence de sous-culture, de contre-culture
Rapports de force entre ces cultures
Jeux d’influence d’une culture à l’autre (cf concept
d’acculturation)
2) Des cultures en mouvement
b) Les processus d’acculturation


Terme initialement utilisé en 1880 par J. Powell
pour rendre compte de la transformation des modes
de vie et de pensée des immigrants au contact de la
société américaine
Définition plus générale de R. Redfield, R. Linton et
M. Herskovits dans leur Mémorandum pour l’étude
de l’acculturation en 1936.
b) Les processus d’acculturation
• Définition de R. Redfield, R. Linton et M.
Herskovits (1936) :
« L’acculturation est l’ensemble des phénomènes
qui résultent d’un contact continu et direct entre
des groupes d’individus de cultures différentes
et qui entraînent des changements dans les
modèles culturels initiaux de l’un ou l’autre des
deux groupes ».
b) Les processus d’acculturation
• Important : analyse du processus d’adoption de
certains éléments de l’autre culture, et pas
seulement du résultat (syncrétisme culturel)
• Modalités et effets de l’acculturation seront très
différents selon :
 La taille relative des groupes concernés
 La nature des contacts (amicaux ou hostiles)
 Le rapport de force (ex. situation de colonisation ou
d’immigration)
b) Les processus d’acculturation
• Non seulement adoption de traits culturels de
l’autre culture, mais aussi réinterprétation
(Herskovits):
 Une signification ancienne peut être attribuée à un
élément culturel nouveau. Ex. la pratique du football
chez les Gahuku-Kama de Nouvelle-Guinée.
 Une nouvelle signification peut être attribuée à un
élément culturel ancien, du fait de l’adoption de
nouvelles valeurs issues de la culture avec laquelle
on est en contact. Ex. culte d’une religion
traditionnelle qui prend une signification nouvelle
dans le cadre de l’adoption d’une nouvelle religion.
b) Les processus d’acculturation
• Phase ultime de l’acculturation, rarement
atteinte : l’assimilation, qui implique
disparition totale de la culture d’un des
groupes et adoption par celui-ci de la
culture de l’autre.
Conclusion de la partie I
• Nos manières de penser et de faire ne sont pas
« naturelles », mais relèvent d’un construit social et
culturel
• Les cultures ne sont pas figées mais en transformation
constante
• Elles ne sont pas des entités homogènes ni parfaitement
fonctionnelles. Certains éléments culturels peuvent être
contradictoires.
• Les cultures doivent être pensées au pluriel, avec des
modalités de cohabitation variable entre elles
(hiérarchies, rapports de force, conflits, emprunts,
réinterprétation de traits culturels…)
Conclusion de la partie I
• Conséquences sur la socialisation :
 Nos manières de penser et de faire ne sont pas
naturelles mais apprises, transmises par la société :
la socialisation désigne ce processus par lequel
l’individu est construit par la société.
 Au cours de ce processus, nous subissons des
influences culturelles plurielles.
 La complexité des cultures induit donc logiquement
une complexité des processus de socialisation.
II. La socialisation
• Définition de Guy Rocher : « processus par
lequel la personne humaine apprend et
intériorise tout au cours de sa vie les éléments
socioculturels de son milieu, les intègre à la
structure de sa personnalité sous l’influence
d’expériences et d’agents sociaux significatifs et
par là s’adapte à l’environnement social où elle
doit vivre »
• Socialisation primaire/secondaire (cf « notions
clés »)
II. La socialisation
A. La socialisation primaire
B. La socialisation secondaire
C. La socialisation continue
Principale source utilisée pour la partie II :
DARMON, M. (2006). La socialisation, Paris: A. Colin
A. La socialisation primaire
• Le processus de socialisation qui concerne les enfants
• Portée décisive de la socialisation primaire dans le
processus de socialisation:
 L’enfant est particulièrement influençable.
 Les instances de socialisation (ex. famille, école) lui sont
imposées, il ne les choisit pas.
 Socialisation liée à des relations affectives (parents)
 La socialisation primaire induit des « filtres » à partir desquels
vont être lues les expériences ultérieures.
Création d’un individu social
Cf annexe 5 : la socialisation chez Durkheim
E. Durkheim : « l’éducation a […] pour objet
de faire l’être social »
« On peut, d'ailleurs, confirmer par une expérience caractéristique cette définition du fait
social, il suffit d'observer la manière dont sont élevés les enfants. Quand on regarde les
faits tels qu'ils sont et tels qu'ils ont toujours été, il saute aux yeux que toute
éducation consiste dans un effort continu pour imposer à l'enfant des manières de voir, de
sentir et d'agir auxquelles il ne serait pas spontanément arrivé. Dès les premiers temps de
sa vie, nous le contraignons à manger, à boire, à dormir à des heures régulières, nous le
contraignons à la propreté, au calme, à l'obéissance ; plus tard, nous le contraignons pour
qu'il apprenne à tenir compte d'autrui, à respecter les usages, les convenances, nous le
contraignons au travail, etc., etc. Si, avec le temps, cette contrainte cesse d'être sentie,
c'est qu'elle donne peu à peu naissance à des habitudes, à des tendances internes qui la
rendent inutile, mais qui ne la remplacent que parce qu'elles en dérivent. […] l'éducation a
justement pour objet de faire l'être social ; on y peut donc voir, comme en raccourci, de
quelle manière cet être s'est constitué dans l'histoire. Cette pression de tous les instants
que subit l'enfant, c'est la pression même du milieu social qui tend à le façonner à son
image et dont les parents et les maîtres ne sont que les représentants et les
intermédiaires ».
Source : Émile Durkheim (1894), Les règles de la méthode sociologique. Paris: PUF, 16e
édition, 1967, chapitre 1, « Qu’est-ce qu’un fait social ? », p.20
A. La socialisation primaire
Les instances de la socialisation
primaire:
• Les parents (rôle essentiel)
• La famille étendue, l’entourage amical des
parents
• Les autres éducateurs de la petite enfance
: nourrices, puéricultrices…
• L’école
• Les médias, la culture de masse
A. La socialisation primaire
Distinction socialisation manifeste/latente (cf
« notions clés »):
• Socialisation manifeste : relève d’un effort
éducatif conscient et méthodique de la part
des adultes (ex. les activités proposées par l’école, les
parents qui font lire aux enfants des livres éducatifs)
 Conception de la socialisation selon Durkheim
(insistance sur le rôle de l’école)
A. La socialisation primaire
Distinction socialisation manifeste/latente
(suite):
• Socialisation latente : socialisation qui passe par une
influence plus diffuse, non intentionnée, sans qu’il y ait
de démarche d’apprentissage méthodique
 Ex. la langue et le registre de langage utilisés par les parents
dans leurs conversations, la musique qu’ils écoutent, la
présence ou l’absence de livres à la maison, les habitudes
alimentaires…
 Rôle de l’habitus (Bourdieu)
A. La socialisation primaire
• L’exemple de la socialisation différenciée
des filles et des garçons
Bodys « fille » et bodys « garçon », collection juin 2011
Source : Riché, Pascal, « Petit Bateau décide de garder ses bodys sexistes à bord », Rue89, 15/06/11
http://www.rue89.com/mon-oeil/2011/06/15/petit-bateau-sapprete-a-jeter-ses-bodys-sexistes-par-dessus-bord-209308
Jolie
Têtue
Rigolote
Douce
Gourmande
Coquette
Amoureuse
Mignone
Elégante
Belle
Courageux
Fort
Fier
Robuste
Vaillant
Rusé
Habile
Déterminé
Espiègle
Cool
Jouets « fille » et jouets « garçon »
Source : Wade, Lisa, “Extreme radical awesome pictures of kids’n their, um, stuff”, 28/06/2008, citée par Trautner,
Mary Nell, “Course guide for sociology of gender”, Sociological images,
http://thesocietypages.org/socimages/2008/06/28/extreme-radical-awesome-pictures-of-kids-n-their-um-stuff/
Des jouets pratiquement identiques (sauf la couleur) : un exemple
d’indifférenciation sexuée dans l’offre de jouets?...
Socialisation par les jouets et ségrégation
sexuée du marché du travail
... Pas tout à fait!
Source : Wade, Lisa, “Socialization and gendered job segregation”, 9/01/2010, cited by
Trautner, Mary Nell, “Course guide for sociology of gender”, Sociological images,
http://thesocietypages.org/socimages/2010/01/09/socialization-and-gendered-jobsegregation/
B. La socialisation secondaire
= Poursuite du processus de socialisation à l’âge
adulte
1) La socialisation professionnelle
2) Les autres socialisations secondaires: ex


Socialisation conjugale
Socialisation par les groupes (associatifs, politiques,
religieux…)
1) La socialisation professionnelle
Ex. de l’analyse fonctionnaliste : Merton et al., The student
physician
• Analyse du processus par lequel « le néophyte est
transformé en médecin » au fil des études de médecine :
 Transmission de savoirs et de savoir-faire par l’institution
scolaire (la faculté de médecine)
 Dimension plus implicite de la socialisation : valeurs, façons de
faire et de penser apprises par le contact avec les enseignants,
les médecins, les patients, les autres étudiants…
 Notion de socialisation anticipatrice (cf « notions clés ») :
l’étudiant en médecine intériorise les normes et valeurs de son
groupe de référence, les médecins (groupe auquel il n’appartient
pas encore)
1) La socialisation professionnelle
• La socialisation professionnelle ne se termine
pas pour autant à la fin des études. Importance
des apprentissages « sur le tas », au contact
des pairs (des collègues), notamment pour les
métiers de moindre prestige.
2) Les autres socialisations secondaires
• Socialisation conjugale (Berger et Kellner)
 A partir de la confrontation des résultats de
leurs socialisations antérieures, les conjoints
définissent au fil de leurs interactions un
nouvel ensemble de façons de penser et de
faire : propre au couple, mais qui transforme
aussi chacun des conjoints.
2) Les autres socialisations secondaires
(suite)
• Socialisation par les groupes (hors travail
et famille)
 Groupes informels
 Groupes plus formellement constitués :
religions, syndicats, partis politiques…
C. La socialisation continue
Idée que la socialisation ne procède pas seulement en
deux étapes distinctes (socialisation primaire pendant
l’enfance, secondaire à l’entrée dans l’âge adulte)
débouchant sur un résultat définitif et durable à l’âge
adulte:
• La socialisation n’est pas terminée au début de l’âge
adulte.
• Continuité dans les instances et les modes de
socialisations à travers les âges de la vie.
III. La construction des identités
A. Individu et identité
B. Comment se construisent les identités
A. Individu et identité
• Individu/Identité : reprise de l’analyse de J-C.
Kaufmann : individu = volet objectif/identité =
volet subjectif.
 Individu = volet objectif : chaque individu, avec ses
références culturelles, ses manières de faire et de
penser, est le résultat objectif de processus de
socialisation (incorporation, intériorisation de
références et de normes culturelles).
 Du fait de la complexité du contexte culturel dans
lequel il s’insère, l’individu peut être le lieu de
dynamiques contradictoires.
A. Individu et identité
• Identité = volet subjectif : l’individu construit
son/ses identités à partir des ressources et
références culturelles dont il dispose. Pluralité
d’identités possibles :
 Professionnelle
 Politique
 Religieuse
 Familiale
 Vestimentaire…
A. Individu et identité
D’après KAUFMANN, J.-C. (2001). Ego. Pour une sociologie de l'individu, Paris: Nathan.
Et KAUFMANN, J.-C. (2004). L'invention de soi. Une théorie de l'identité, Paris: Armand Colin.
A. Individu et identité
• Ex de contradiction entre les effets de la
socialisation et la construction identitaire :
 Les couples se projettent dans une image de couple
égalitaire, avec un partage égal des tâches
domestiques…
 … Alors que les effets de la socialisation font en sorte
que les femmes continuent à assurer l’essentiel de
l’entretien du linge, et les hommes à déléguer cette
tâche aux femmes.
KAUFMANN, J-C. (2002 [1992]). La trame conjugale. Analyse du couple
par son linge, Paris : Pocket.
B. Comment se construisent les
identités
• Identité biographique (C.Dubar)
• Identité relationnelle (C.Dubar)
• Identité comme projection de soi (J-C.
Kaufmann)
• Identités individuelles et identités
collectives