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HISTOIRE DE L’URBANISME
Séance 2
Matteo Cavallaro
FACE À L’INDUSTRIALISATION: L’UTOPIE
CONTRE LA SURPOPULATION
Tony Garnier (1917): la ville industrielle
Ville pragmatique: pas de retour à la nature.
La ville recrée à son intérieur la séparation des
tâches typique du capitalisme
Les industries sont près des voie de communication
(voies ferrées, routes, ports etc.)
« Les quartiers d’habitation sont découpés en îlots
selon une trame rectangulaire »
Pas d’ornements, pas de bâtiments monumentaux. La
dimension humaine choisie est le petit, le fonctionnel
et le reste est vu comme superflu.
Utilisation du béton, vu comme le nouveau matériel
avec lequel bâtir le monde du futur
FACE À L’INDUSTRIALISATION: L’UTOPIE
CONTRE LA SURPOPULATION
Ferris (1929): La métropole du futur
Fondée sur un rapport trilatérale entre sciences, arts
et business.
Relativement basse sur le coté habitations, bâtiments
qui ne dépassent pas les 6 étages
On est déjà à l’époque des gratte-ciels.
Pas de banlieue, mais un réseau de tours-noyaux
identifiant les trois zones principales
(arts/sciences/affaires).
Répartition fonctionnelle, plus monumentale que
celle de Garnier.
LE CORBUSIER
Ville contemporaine de trois millions d’habitants
(1922)
Il reprend un projet de l’avant-guerre par Hébrard
qui imaginait une ville capitale neutre pour l’Europe
Utilisation massive des gratte-ciels => resserrer la
ville, accepter l’augmentation de la densité en la
concentrant au centre ville.
Vision monofonctionnelle des bâtiments
Utilisation massive du béton armé et les
préfabriqués.
Unités d’habitation divisées en blocs de 1600
habitants at au centre des géants bureaux capable
d’accueillir jusqu’à 50.000 employés
LA CHARTE D’ATHÈNES
1933: Le Corbusier préside le Congrès
international d’architecture moderne.
Identifie quatre fonctions clés de la ville
moderne:
Habiter
Circuler
Travailler
Récréation
95 points sur la planification et la construction
des villes.
LA CHARTE D’ATHÈNES
Publiée en 1941 dans un ouvrage de Le Corbusier
qui s’appelle « La Ville fonctionnelle »
Quelques points:
Bien-être accessible à tous, relatif égalitarisme :
Les bâtiments en hauteur sont
privilégiés ,
Aérer l’espace urbain
Ensoleillement et éclairage à sauvegarder.
Tout ça on le retrouve à la base d’un projet appelé
« Plan Voisin », pour Paris
LE PLAN VOISIN
Dessiné en 1925, il s’agit d’un projet sur lequel Le
Corbusier travaillera une vingtaine d’année.
Le Corbusier est contraire à l’idée de mettre le
centre administrative/financier loin du centre
ville (donc il se dit contraire à La Défense).
Le centre ville est décrit comme une mine de
diamants à utiliser et à ne pas laisser mourir.
Qu’est-ce qu’il propose, donc?
LE PLAN VOISIN
LE PLAN VOISIN
« Que répondez-vous à ceux qui vous
accusent de détruire le patrimoine de Paris
?
Aujourd’hui, ce passé est défloré dans notre esprit ;
car la participation à la vue moderne qui lui est
imposée le plonge dans un milieu faux. Je rêve de
voir la place de la Concorde vide, solitaire,
silencieuse et les Champs-Elysées une promenade.
Les quartiers du Marais, des Archives, du
Temple… seraient détruits, mais les églises
anciennes sauvegardées. Elles se présenteraient au
milieu des verdures ; rien de plus séduisant ! »
CELEBRATION (FLORIDA): LA VILLE DE
DISNEY
Ancêtre: "Experimental
Prototype Community of
Tomorrow” (EPCOT)
1982
Parc d’attraction
Conçue en 1988 et fondée en
1996
Walt Disney (mort en 1966)
avait une passion pour
l’urbanisme
"Nous avions la volonté de
construire ici une véritable
communauté. Nous réalisons
ainsi les projets que Walt
Disney avait originellement
pour ces terrains."
CELEBRATION (FLORIDA): LA VILLE DE
DISNEY
Mixité des usages du sol (contrairement aux idées de
Disney)
Ville opérationnelle (pas seulement ville-dortoir)
Ville « fictionnelle »: architecture « spectacle »
Architectes avaient déjà travaillé avec la compagnie, en
particulier pour la construction de leurs hôtels.
Obj: absence de criminalité et convivialité (bon
voisinage)
Trafique et voiture => limités
LES LIMITES DE CELEBRATION
Risque de « gated community »
Problème politique
Habitants: classe moyenne blanche
Coût des maisons très élevé
Tentatives de la Disney de faire de la pub auprès de la
communauté noire => échec.
Pas de statut de municipalité
Police => du comté
Mais cela reste une ville « privée »
Désengagement de la Disney
De 2002 au 2012 vendues toutes les propriétés sauf 2
bâtiments comm.
Hab aujourd’hui: 7000 environ
Projet européen: Val d’Europe
LA VILLE SOCIALISTE
LA RÉALISATION URBAINE D’UNE UTOPIE
Entre 40 et 70 ans de « domination » socialiste, selon
les pays. Qu’est-ce qui en reste?
Trois pistes de lecture
La ville dans la pensée socialiste
Les ville pensées (et réalisées) par des
socialistes/communistes
Brasilia (mix): architecte principal fut Oscar Niemeyer, qui a
aussi construit le siège du PCF, l’urbaniste (Lucio Costa)
n’était pas décarêment communiste
Les villes réalisées
Attention: on se concentrera sur le « socialisme réel »
(bloc soviétique) avec trois exemples peu connus,
réalisés à trois époques différentes.
LE MARXISME ET LA VILLE
Ville industrielle => symbole du capitalisme
Pas d’indication de ville « socialiste » ou
prolétarienne.
Tout ce que Marx et Engels disent sur cette question:
« Comme nous n’avons pas a` bâtir des systèmes utopiques
pour l’organisation de la société future, il serait plus
qu’oiseux de nous étendre sur ce sujet [du logement]. Ce
qui est certain, c’est qu’il y a dans les grandes villes déjà
suffisamment d’immeubles a` usage d’habitation pour
remédier sans délai par leur emploi rationnel à toute
véritable ‘‘crise du logement’’ » (Engels)
« IS THERE A SOCIALIST CITY ?»
Bilan fait par Ian Hamilton et Richard French en 1979
Leur réponse: oui. Quelles caractéristiques?
Mais dans un ouvrage ou la presque totalité des contributeurs
sont des « occidentaux »
Croissance urbaine
Zonage fonctionnel
Micro-raïon
Absence de prix du sol
Propriété et gestion publique
Hamilton en 2005 : après les années 1970 les villes
socialistes ont suivi un chemin plus proche de celui des
villes occidentales.
Aujourd’hui: phénomène de l’Ostalgie dans l’Europe de
l’Est.
« IS THERE A SOCIALIST CITY ?»
D’autres visions:
Ecole « écologique »: modernisation et industrialisation
unifient les deux champs.
Ecole « historique »: différence car ville est façonnée par le
mode de production + Etat monopoliste du développement
urbain.
Soc = Cap, avec délai
Szelenyi: les caractéristiques de cette ville seraient la présence
de projet public de large dimension, la monotonie visuelle, la
surreprésentation des bâtiments à usage industriel, la
concentration urbaine.
Et qu’est-ce qu’on peut dire des villes post-socialistes?
L’héritage soviétique continue à peser en terme de
bâtiments industriels vides et architecture de certaines
zones.
Forte commercialisation et une certaine « informalité »
après les années du contrôle étatique.
ORASUL STALIN (BRASOV)
Roumanie, ville qui changea du nom pendant la
période de Ceausescu
Histoire:
Cité d’origine médiévale
Colonisation germanique
Soutien industriel sous l’Empire
Ville ancienne tout autour de l’Hôtel de Ville.
Migration roumaine avec l’industrialisation
forcées du deuxième après-guerre: « A la place de
la vieille cité féodale, une ville ouvrière »
DEUX IDENTITÉS EN CONFLIT
Projet défini: changer l’identité de la ville.
Spoiler alert: vers la fin des années 1950 les autorités
changeront d’avis et se reconcentreront sur la
conservation du patrimoine artistique
Ville: reflet du mode de production et des
rapports de classe.
Premier problème: l’industrialisation et les
quartiers industriels.
LA VILLE OUVRIÈRE
L’IMPORTANCE D’UN NOM
Avec la ville, ses places, ses rues et même ses
entreprises doivent changer de nom.
Ex: le parc de l’Amitié roumano-soviétique, la place
Stalin, les enterprises Steagu Rosu (Drapeau Rouge),
Partizanul, Dezrobirea (Libération).
23/08/1950: changement du nom de la ville.
Pourquoi Brasov? Ville maintenant industrielle grâce aussi
à l’aide de la technologie soviétique.
Le changement du nom est un fait urbain en soi:
mobilisation de toute la citoyenneté pour terminer la
réparation (on sort de la guerre) en temps pour le 23 Aout.
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME.. SUR LE MONTE GIANO
BRASOV AUJOURD’HUI
BIBLIOGRAPHIE
Sophie Didier, « Disney urbaniste : la ville de Celebration en
Floride », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne],
Dossiers, Colloque "les problèmes culturels des grandes villes", 8-11
décembre 1997, document 96, mis en ligne le 06 mai 1999. URL :
http://cybergeo.revues.org/1147
Pintilescu Corneliu, « Orasul Stalin » (La Ville de Staline) 1950-1960
La construction politique d'une identité à Brasov, Histoire urbaine,
2009/2 n° 25, p. 49-68.
Ter Minassian Taline, Architecture et patrimoine à Erevan De
l'identité nationale à « l'héritage » soviétique ?, Histoire urbaine,
2009/2 n° 25, p. 15-48.
Eric Sheppard, Socialist cities?, Urban Geography, 2000 21:8, p. 758763
Joseph L. Scarpaci, Reshaping habana vieja: revitalization, historic
preservation, and restructuring in the socialist city , Urban
Geography, 2000 21:8, p. 724-744