La physique Quantique en dessins animés pour les nuls par Alain Bonnier, D.Sc.

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La physique Quantique

en dessins animés pour les nuls

par Alain Bonnier, D.Sc. (physique) La désintégration du boson de Higgs 1

La Quantique

L’étrange théorie de la matière 0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

!

Si vous voyez ce triangle en haut d’une diapo, c’est que vous êtes sur une PISTE EXPERT faisant appel à des notions plus avancées.

Ne paniquez pas !

2

0. Des objets déroutants

La théorie Quantique décrit l’étrange comportement de la matière et de la lumière quand les

actions

en jeu sont de l’ordre

ħ =

de la constante de Planck

ħ ħ =

1,05  10  34 joule-seconde.

Comme on va le voir, ce comportement est pour le moins déroutant.

Ces objets, en effet, ne se comportent ni tout à fait comme des ondes, ni vraiment comme des billes, ni comme des nuages, ni non plus comme des ressorts ou tous autres mécanismes.

En fait ils se ne comparent à aucun objet familier à notre échelle.

Mais parfois, ils semblent se comporter comme des

particules

, d’autres fois comme des

ondes

.

3

0. Des objets déroutants

On a appelé

quantons

ces objets aux comportements en apparence incompatibles.

... un peu comme ce cylindre qui, dépendant comment on l’éclaire, apparaît sur un écran à la fois comme un carré et à la fois comme un cercle.

4

0. Des objets déroutants

Par analogie, dépendant comment on l’observe, un

quanton

apparaît parfois comme une

particule,

parfois comme une

onde.

5

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

6

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

Newton pensait que la lumière devait être faite de particules ou de corpuscules.

Intensité

Parce que si on place une source de lumière dans une pièce séparée en deux par un mur percé de deux grandes fenêtres, une partie de la lumière passera à travers les deux fenêtres et ira se projeter sur le mur opposé pour former deux grandes taches de lumière.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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1.2 Une expérience avec des boules

C’est comme si la lumière était formée de petites boules.

Probabilité

Sur une table de billard, on a placé un muret avec deux ouvertures.

Si on lance des boules en direction de ce muret, certaines passeront à travers les ouvertures et se retrouveront groupées en deux endroits précis sur le muret servant d’écran.

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§

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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1.3 Une expérience avec de l’eau

En 1802, Thomas Young observa des vagues de longueur d’onde  arrivant sur un mur ayant des fentes de largeur

a

à deux endroits séparées d’une distance

d

.

Amplitude de la vague sur le mur

d a S 1 a S 2

Il constata que chacune des ouvertures se comportait de l’autre côté du mur comme des sources ponctuelles

S 1

quand la largeur

a

et

S 2

était petite par rapport à 

.

Et si

d

était à peu près égale à  , les vagues provenant de ces deux sources interféraient entre elles et produisaient un

patron d’interférence.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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Si

a

 

1.4 La lumière se comporte comme une onde

Young eut l’idée de faire passer la lumière d’une seule couleur à travers deux petites fentes de largeur

a

séparées par une distance

d

.

Il supposa que la lumière avait une certaine longueur d’onde  qu’il estima entre 400 et 700 nm, soit moins d’un millième de mm.

a d

et que

d

 

,

a

on observera alors sur un écran opposé aux fentes une alternance de franges claires et sombres.

La lumière se comporte donc comme une onde.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

La lumière se propage peut-être comme une onde, mais en 1901, Planck fait une découverte étonnante : La lumière est émise par

« paquets d’énergie »,

appelés

quanta

, comme si la lumière était une particule !

Et en 1905, Einstein démontre avec l’effet photoélectrique que l’absorption de la lumière se fait également par

quanta

.

La lumière serait donc également une

particule !

15

1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

Ce comportement

dualiste

et en apparence

contradictoire

de la lumière est illustré par l’expérience suivante.

Probabilité de détecter un photon

toc On reprend l’expérience de Young avec la lumière passant à travers deux fentes.

Mais cette fois, on diminue l’intensité de la lumière jusqu’à ce qu’un photomultiplicateur sur l’écran détecte des particules individuelles de lumières.

Une fois comptabilisées, les particules détectées reproduisent le

patron d’interférence

d’une onde !

1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

On pourrait penser que les particules de lumières interagissent entre elles et se comportent collectivement comme une onde.

Ce n’est pas le cas.

Pour vérifier, diminuons encore plus l’intensité de la lumière de façon à envoyer séparément une à une les particules de lumière à travers deux fentes très rapprochées.

Voici ce que l’on observe sur une plaque photographique placée en face des fentes.

D’abord quelques points...

17

1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

Puis, de plus en plus de points épars...

18

1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

Ensuite, les points commencent à couvrir la plaque de plus en plus.

On commence à percevoir un début d’irrégularité dans la distribution des points...

19

1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

Finalement, cette multitude de points forme une alternance de franges claires et sombres !

Les particules semblent avoir interféré entre elles comme si elles étaient des ondes même si on les a envoyées séparément une à une !

Voilà l’étrange comportement de la lumière.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants

1. Ainsi fait la lumière

1.1 Qu’est-ce que la lumière ?

1.2 Une expérience avec des boules 1.3 Une expérience avec de l’eau 1.4 La lumière se comporte comme une onde 1.5 La lumière se comporte aussi comme une particule !

1.6 Le photon 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

21

1.6 Le photon

La nature de la lumière se précisera 20 ans plus tard comme étant formée de

quantons.

Un

quanton

est un nouvel objet physique dont le comportement est sans comparaison avec les objets familiers à notre échelle.

On peut résumer son comportement en disant qu’un

quanton

se propage comme une

onde

mais interagit avec les autres

quantons

comme une

particule

.

Les

quantons

qui constituent la lumière ont été baptisés

photons

en 1926 22

1.6 Le photon

Le

photon

(symbole :  ) n’a pas de masse au repos ni de charge électrique.

On ne peut ni le ralentir, ni l’accélérer et encore moins l’immobiliser.

Il se déplace toujours à la vitesse de la lumière

c = 3

10 8 m/s.

et

f

Il transporte une certaine quantité d’énergie  où

h

par

quanta,

= hf

est la constante de Planck égale à 6,63  10  34 J-s.

la fréquence de l’onde électromagnétique associée au

photon.

La longueur d’onde  associée au

photon

est reliée à la fréquence

f

= c/f

par la relation 23

La théorie Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière

2. Ainsi font les électrons

2.1 L’électron 2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

24

2.1 L’électron

La première particule subatomique connue a été l’

électron

découvert par Thomson en 1897, et baptisé ainsi parce qu’on le considérait comme le « grain d’électricité ».

Dès le départ, l’électron se comporte comme un corpuscule ayant une certaine masse.

On voit ici le faisceau d’électrons provenant de la cathode et appelé, à l’époque,

rayon cathodique.

En mesurant sa déviation par des aimants, Thomson a pu mesurer le rapport

e/m

entre la charge

e

et la masse

m

de l’électron.

La charge électrique

e

de l’électron sera mesurée par Millikan en 1909 :

e =

1.602

10

19 C.

Ce qui permettra ensuite de déterminer la masse

m

de l’électron comme étant :

m = 9,11

10

31 kg

.

25

La théorie Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière

2. Ainsi font les électrons

2.1 L’électron 2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

26

!

2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

La lumière avait peut-être un comportement bizarre, à la fois onde et particule, mais on pouvait au moins se consoler avec les électrons qui eux se comportaient normalement comme de vraies particules.

Mais non.

En 1924, de Broglie propose que la matière, comme la lumière, se comporterait aussi parfois comme une

onde,

parfois comme une

particule

.

Il y aurait une

onde pilote

, selon lui, associée aux électrons et aux protons.

Comme pour la lumière, la fréquence

f

de cette onde dépendrait de l’énergie

E

de la particule :

f = E/h

h

est la constante de Planck.

Sa longueur d’onde  serait non pas égale à

c/f

comme c’est le cas pour la lumière mais plutôt reliée à sa quantité de mouvement

p = mv

selon la relation : 

= h/p

27

+

2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

Vide faisceau d’électrons

v

+

 Voici un canon à électrons

+

V

dans une enceinte sous vide.

En chauffant le filament, on excite les électrons de la cathode pour faciliter leur extraction par une grille placée devant celle-ci.

Si on applique un voltage

V

entre la grille et l’anode, on accélère alors les électrons extraits de la cathode et on leur confère une vitesse

v,

𝑣 = 2𝑒𝑉 𝑚 Pour

V

= 150 volts, par exemple,

v =

7  10 6 m/s et la longueur d’onde des électrons serait 

=

10  10 m.

28

+

2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

Vide faisceau d’électrons

v

=

10  10 m 

+

+

V

Perçons deux trous de largeur

a

au fond du tube. Si

a

  , les électrons vont passer à travers les trous comme s’ils étaient des particules en formant deux mini faisceaux.

Mais si on réduit la largeur des trous de façon à ce que

a

 et que la distance

d

entre les trous est environ égale à 

,

alors là, les électrons vont se comporter comme des ondes.

 29

2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

Si on zoome sur les deux trous, on retrouve le même

patron d’interférence

que précédemment.

Probabilité de détecter un électron

faisceau d’électrons toc Et si on diminue l’intensité du faisceau d’électrons jusqu’à ce qu’un détecteur distingue des électrons individuels, on constate que les particules détectées reproduisent encore le

patron d’interférence

d’une onde !

30

2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

On pourrait penser que les électrons interagissent entre eux et se comportent collectivement comme une onde.

Ce n’est pas le cas.

Pour vérifier, diminuons encore plus l’intensité du faisceau d’électrons de façon à les envoyer séparément un à un à travers deux fentes très rapprochées.

Voici ce que l’on observe sur une plaque photographique placée en face des fentes.

D’abord quelques points...

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2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

Ensuite, les points commencent à couvrir la plaque de plus en plus.

On commence à percevoir un début d’irrégularité dans la distribution des points...

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2.2 L’électron se comporte parfois comme une onde !

Finalement, cette multitude de points forme une alternance de franges claires et sombres !

Les électrons semblent avoir interféré entre eux comme si ils étaient des ondes même si on les a envoyés séparément un à un !

Voilà l’étrange comportement des électrons.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons

3. Les Lois de la Quantique

3.1 Les quantons 3.2 L’aspect ondulatoire des quantons 3.3 Les inégalités d’Heisenberg 3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques 3.5 La fonction d’onde 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

34

3.1 Les quantons

Toutes les particules qui ont été découvertes après l’électron ont présenté ce double aspect

ondulatoire

et

corpusculaire

.

Comme disait Feynman, ce comportement est peut-être complètement dingue, mais au moins, toutes les particules se comportent-elles de la même façon !

On s’est longuement demandé comment concilier ces deux aspects apparemment incompatibles.

On a même inventé des néologismes comme

ondicules

(ou

wavicles,

en anglais) pour exprimer ce dualisme.

Mais ces mots décrivent mal ces nouveaux objets.

On a finalement abandonné l’idée de trouver une image qui les représenterait.

Et on a tout simplement décidé de les appeler

quantons ,

un nom qui ne fait référence ni à une onde, ni à une particule, mais à un objet nouveau pour lequel il n’y a aucune correspondance à notre échelle.

35

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons

3. Les Lois de la Quantique

3.1 Les quantons 3.2 L’aspect ondulatoire des quantons 3.3 Les inégalités d’Heisenberg 3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques 3.5 La fonction d’onde 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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3.2 L’aspect ondulatoire des quantons

Le double comportement ondulatoire et corpusculaire de la lumière, mis en évidence par Planck en 1901, semblait donc paradoxal. Mais au lieu de résoudre ce paradoxe, Louis de Broglie, proposa plutôt en 1924 de l’étendre aux particules matérielles !

Ces particules, comme la lumière, selon lui, présenteraient eux aussi ce double comportement à la fois corpusculaire et ondulatoire.

Il entreprit donc de trouver les propriétés de cette mystérieuse

onde quantique

qui serait associée aux quantons, en procédant par analogie avec l’

onde électromagnétique

associée aux photons.

37

3.2 L’aspect ondulatoire des quantons

v

En superposant un nombre infini d’

ondes quantiques

, on obtient un

paquet d’ondes

qui se déplace à la même vitesse

v

que le quanton.

38

3.2 L’aspect ondulatoire des quantons

 

v

x

axe des

x

La longueur d’onde moyenne  est la distance entre deux sommets.

Cette longueur d’onde moyenne  est égale à

h/p.

L’étalement du paquet d’ondes correspond à la région 

x

où se trouve le quanton.

La hauteur de l’onde en un point

x,

au temps

t,

correspond à son

amplitude

(x, t)

.

La

probabilité P(x, t)

de trouver le quanton en un point

x,

P(x, t) =

 

(x, t)

2

.

au temps

t,

est : Par exemple, si 

(x, t) =

0,2 alors

P(x, t)=

(0,2) 2 = 0,04.

On aurait donc 4% des chances de trouver le quanton à ce point

x

, au temps

t

.

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La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons

3. Les Lois de la Quantique

3.1 Les quantons 3.2 L’aspect ondulatoire des quantons 3.3 Les inégalités d’Heisenberg 3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques 3.5 La fonction d’onde 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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3.3 Les inégalités d’Heisenberg

x p

axe des

x

Une des conséquences de cette représentation : On ne peut connaître à la fois, avec une précision absolue, la

position x

d’un quanton et son

impulsion p = mv

où C’est le

principe d’incertitude

d’Heisenberg

: 

x

est l’ 

x incertitude

 et où 

p

 sur la et 

p

l’

incertitude

sur son

ħ ħ

position x

=

h

/2  .

de l’électron

impulsion p

41

3.3 Les inégalités d’Heisenberg

x p

axe des

x

Si on réussissait à connaître parfaitement l’ la

position x

d’un quanton,

incertitude

x

serait égale à zéro et l’

incertitude

sur son

impulsion

(ou sa

vitesse

) serait infinie, c’est-à-dire qu’on aurait aucune idée de sa

vitesse

!

À l’inverse, si on connaissait parfaitement l’

impulsion p

(ou la

vitesse v

) d’un

quanton,

l’

incertitude

p

serait alors égale à zéro et l’

incertitude

sur sa

position

serait infinie, c’est-à-dire qu’on aurait aucune idée où il se trouve !

42

3.3 Les inégalités d’Heisenberg

E

t

axe des

t

La même incertitude s’applique également entre l’énergie

E

et le temps

t

: 

t

 

E

ħ.

Le produit de l’incertitude 

t

sur la durée d’un évènement, par l’incertitude 

E

sur l’énergie associée à cet évènement, doit être supérieur à

ħ

.

Par exemple, si un quanton passe d’un niveau d’énergie

E 1

à un niveau d’énergie

E 2

,

il y a une incertitude 

E = E 2

E 1

sur son énergie.

Le temps 

t

que prendra le quanton pour effectuer cette transition ne pourra être inférieur à

ħ /

E.

Si 

E=

1 eV, alors 

t

ne pourra être inférieur à 6  10  16 s.

43

3.3 Les inégalités d’Heisenberg

La

fluctuation du vide

est une autre conséquence des inégalités d’Heisenberg. Elles permettent en effet

« d’emprunter »

une quantité d’énergie à condition de remettre cette énergie dans un temps 

t

 inférieur à

E

au vide

ħ /

E

.

Par exemple : une paire électron-positron d’un MeV peut apparaître, puis disparaître dans un laps de temps de 10  21 seconde, sans contrevenir à la loi de conservation de l’énergie.

3.3 Les inégalités d’Heisenberg

L’animation, ici, décrit la fluctuation de la

densité d’action

du champ chromodynamique dans un cube d’environ 3 fm de côté (assez grand pour contenir quelques protons).

La

fluctuation de la densité d’action

est similaire à des « bulles d’énergie » qui surgiraient du « vide » puis disparaîtraient aussitôt en un temps 

t

inférieur à Certaines de ces « bulles d’énergie » peuvent correspondre à des particules de masse 

E ħ / m

= 

E

.

E/c 2 .

La Quantique

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3. Les Lois de la Quantique

3.1 Les quantons 3.2 L’aspect ondulatoire des quantons 3.3 Les inégalités d’Heisenberg 3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques 3.5 La fonction d’onde 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques

La physique est une science expérimentale.

On peut imaginer toutes les représentations qu’on veut à condition de pouvoir vérifier expérimentalement leur validité.

La question est donc :

Est-ce que les quantons manifestent réellement un comportement ondulatoire avec une longueur d’onde

= h/p ?

La preuve expérimentale a été obtenue par Davisson et Germer en 1926 et par Thomson en 1928 47

3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques

Pour mettre en évidence le caractère ondulatoire des électrons, il faut produire des interférences avec des objets comparables à leur longueur d’onde.

Davisson et Germer ont projeté un faisceau d’électrons de longueur d’onde 

=

1.94 Å sur un cristal de nickel dont l’espacement

d

entre les atomes était de 2,15 Å.

 

d d

Cristal de nickel

Quand l’

onde électronique

arrive sur le réseau de cristal (même avec un seul électron à la fois !), elle peut être réfléchie suivant différents angles

.

Si l’angle de réflexion  Si l’angle de réflexion  est tel que

d sin

est tel que

d sin

 

= =

  

/ 2

, il y aura

interférence destructive

.

, il y aura

interférence constructive

.

48

3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques

Davisson et Germer utilisèrent des tensions accélératrices de 40 et 54 volts.

Les longueurs d’onde électroniques  devaient théoriquement égaler 1,94 Å et 1,67 Å respectivement.

Source d’électrons Faisceau d’électrons

Détecteur

 Celles obtenues expérimentalement égalaient 1,92 Å et 1,65 Å respectivement.

Soit moins de 1% d’écart avec la prédiction théorique faite par de Broglie !

49

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons

3. Les Lois de la Quantique

3.1 Les quantons 3.2 L’aspect ondulatoire des quantons 3.3 Les inégalités d’Heisenberg 3.4 La vérification expérimentale des ondes quantiques 3.5 La fonction d’onde 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

50

!

3.5 La fonction d’onde

Si les

quantons

se comportent à la fois comme des

ondes

et à la fois comme des

corpuscules

, à quelle équation dynamique obéissent-ils ?

C’est la question que s’est posé Schrödinger en 1926.

Pour ce faire, il est parti de l’équation donnant l’énergie totale (non relativiste) d’une particule de masse

m

pour arriver à la conclusion que les quantons devaient obéir à l’équation d’onde suivante : −

ħ

2 2𝑚 ∇ 2  + 𝑉  = 𝑖

ħ

𝜕  𝜕𝑡 dont la solution est une

fonction d’onde

 ayant une composante

réelle

et

imaginaire

 𝒓, 𝑡 = 𝐴𝑒 𝑖 𝒌∙𝒓−𝜔𝑡 où 𝑖 = −1 et où

k = 2

 /  et 

=

2 

f

Attention ! Cette

onde

 n’a pas de réalité

physique

, dans le sens qu’on ne peut l’observer ou la mesurer directement ou physiquement comme on peut le faire avec une

onde sonore

ou une

onde électromagnétique.

Son seul lien avec la réalité physique, sera de nous permettre de calculer des

probabilités

qui, elles, pourront être vérifiées physiquement et statistiquement.

51

!

3.5 La fonction d’onde

Heureusement, on peut représenter simplement la fonction d’onde 

(x,t)

par une

flèche

formant un angle  (ou un

vecteur

) de longueur

A

(appelé

phase

) avec l’axe

Réel

.

x x

Im

A

* A

 Re Si

x

ou

t

varient, l’angle  variera également puisque  et la flèche

tournera (!)

dans le plan complexe.

= k x

 

t

Pour un autre point

x*

et un autre temps

t*

, la flèche prendra une autre orientation  *.

La

grandeur

et l’

orientation

représente l’

amplitude

 de la

flèche

de l’onde  52

!

3.5 La fonction d’onde

Im

A

Re Pour la plupart des quantons, cette

flèche

tourne souvent très rapidement.

Pour un

photon jaune

, par exemple, elle tourne environ 10 15 fois par seconde.

Elle fait un tour complet à chaque fois que le quanton avance d’une longueur d’onde. Ce qui signifie, dans le cas du

photon jaune

, environ 10 6 tours par mètre.

53

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique

4. Les Grands principes

4.1 Grand principe #1 : Si 4.2 Grand principe #2 : Si

 

1

4.3 Grand principe #3 : Si P

1

4.4 Grand principe #4 : Si

     

2

P =

 

P 2

   

2

P =

P = P =

 

1 +

2

   

1

2

 +  

2

2

2

2 5. Ainsi font tous les quantons

54

!

4.1 Grand principe #1 Si

 

P =

  

2

alors la La théorie

Quantique

est essentiellement

probabiliste

.

Si on connaît l

amplitude

 associée à un quanton (représentée par une

flèche

pivotant dans le

plan complexe

Re

Im et dont la grandeur    est un nombre compris entre 0 et 1),

probabilité P

de trouver ce quanton en un point (

x, y, z

) au temps est égale à la

grandeur

   de l’

amplitude

 , au carré, soit

t

P =

  

2

.

Im Re  Par exemple, si    = 0,2 , alors

P =

(0,2) 2 = 0,04 ou 4%.

On aura donc 4% des chances de trouver le quanton en question au point (

x, y, z

) au temps

t

.

55

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique

4. Les Grands principes

4.1 Grand principe #1 : Si 4.2 Grand principe #2 : Si

 

1

4.4 Grand principe #4 : Si

   

4.3 Grand principe #3 : Si P

1

  

2

P =

 

P 2

   

2

P =

P = P =

 

1 +

2

   

1

2

 +  

2

2

2

2 5. Ainsi font tous les quantons

56

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Si un évènement peut se produire de 2 façons différentes, ( en jargon : Si  

1

 

2

)

l’

amplitude

de cet évènement s’obtient en additionnant les

amplitudes

1

associées à chacun de ces évènements : et 

2

=

1 +

2

La probabilité

P

de cet évènement sera donc:

P =

 

1 +

2

2

Et les

amplitudes

interféreront entre elles.

Oui mais comment additionne-t-on des

amplitudes

?

57

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Pour additionner des

amplitudes

1

,

2

,

3

,

4

,

 on met bout à bout chacune des flèches correspondant à ces

amplitudes,

en préservant leur grandeur et leur orientation.

5

, etc.

La somme de ces amplitudes est la flèche  qui relie le début de la première flèche 

1

avec la fin de la dernière flèche 

5

.

3

4

 Im

5

 

2

1

Re La

probabilité résultante

de l’évènement sera

P

=

  

2

.

58

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Exemple avec un électron projeté à travers une fente double.

Point de départ de l’électron

#1 #2

Pour se rendre à un point

x

sur l’écran, l’électron a deux chemins possibles: passer à travers la fente numéro #

1

ou passer à travers la fente #2.

x

59

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Point de départ de l’électron 

1

#1

x

0

2

#2

La

flèche

représentant l’

amplitude

0

de l’électron au départ indique « midi », disons.

Si l’électron se déplace vers la fente #1, la

flèche

représentant son

amplitude

1

tourne jusqu’à ce qu’il soit rendu à la première fente où elle marquera « 6 heures », disons.

la Si l’électron se déplace vers la fente # 2,

flèche

représentant son

amplitude

qu’en allant vers la fente #1.

2

tourne jusqu’à ce qu’il soit rendu à la deuxième fente où elle marquera « 6 heures » également puisque l’électron a franchi la même distance 60

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Point de départ de l’électron 

1

#1

1 x

2

2

De même si l’électron va de la fente #1 jusqu’au point

x,

la

flèche

de l’

amplitude

1

tourne et marquera « 3 heures », disons, rendue au point

x.

#2

Si l’électron va de la fente #2 au point

x,

il franchit une plus grande distance qu’en passant par la fente #1 et la

flèche

de l’

amplitude

2

tourne davantage.

Mais si elle fait exactement

N

tours de plus, elle s’arrêtera à « 3 heures » également.

61

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Point de départ de l’électron 

1

#1

2

#2

Si on additionne les

amplitudes

1

et 

2

, (en les mettant bout à bout au point

x

) on obtient l’

amplitude

totale  au point

x

.

La

probabilité P

que l’électron atteigne le point

x

sera

P

=

  

2

.

Si alors  

1

et 

2

 

=

ont comme grandeur 0,2 , par exemple, 0,2 + 0,2

=

0,4 et

P

= 0,4 2 = 0,16 ou 16%.

x

1

2

 62

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2

Point de départ de l’électron

#1

1 x

1

2

 =

0

2

#2

Si on prend on autre point

x s

ur l’écran et qu’arrivé à ce point, l’

amplitude

alors que

amplitude

2

marque « 9 heures », une fois les deux

flèches

on obtient une

amplitude

mises bout à bout, totale  

1

marque « 3 heures » = 0 et

P =

0 2 = 0.

La probabilité

P

de trouver l’électron à ce point est donc nulle.

63

Point de départ de l’électron

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2 #1 Amplitude

 (

x

)

x

  

= 0,4

  

= 0 #2

Quand on évalue l’amplitude  (

x

) pour tous les points

x

de l’écran, on obtient l’enveloppe que voici.

La probabilité

P

(

x

) de trouver l’électron à ces différents points est :

P

(

x

)=   (

x

) 

2

.

64

4.2 Grand principe #2 Si

1

 

2

P =

 

1 +

2

2 Amplitude

 (

x

) Point de départ de l’électron

#1 #2

Pour se rendre à l’écran, l’électron a traversé la fente #1

ou

#2 mais il ne peut quand même pas avoir traversé

les deux fentes en même temps

!

Pourquoi alors faut-il considérer

les deux chemins possibles

pour évaluer son amplitude totale à l’écran ?

Par quelle fente est-il passé ?

Peut-on le savoir ?

65

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique

4. Les Grands principes

4.1 Grand principe #1 : Si 4.2 Grand principe #2 : Si 4.3 Grand principe #3 :

 

Si P

1 1

4.4 Grand principe #4 : Si

      

2

P =

 

P 2

   

2

P =

P = P =

 

1 +

2

   

1

2

 +  

2

2

2

2 5. Ainsi font tous les quantons

66

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2

Si on réalise une expérience pouvant déterminer si un quanton a emprunté une alternative plutôt qu’une autre, alors la probabilité

P

de l’évènement sera égale la somme des probabilités de chaque alternative.

P = P 1 + P 2

Et l’interférence entre les

amplitudes

sera détruite !

P =

 

1

2

+  

2

2

67

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

) Point de départ de l’électron

#1 #2

Si on revient à notre expérience des deux fentes, on a vu que lorsqu’on permet à un électron de passer par l’une ou l’autre fente, la probabilité

P

(

x)

de trouver l’électron en un point

x

présentait une alternance de pics et de creux résultant de l’interférence entre les amplitudes

P =

 

1 +

2

2 .

1

et 

2

: 68

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2

Point de départ de l’électron

#1 #2

Bouchons la fente #2.

Si on envoie un électron à travers la fente #1, la

probabilité P 1

(

x

) de le détecter en un point

x

de l’écran aura à peu près cette forme.

Probabilité P

(

x

)

P 1

(

x

) 69

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

) Point de départ de l’électron

P 1

(

x

)

#1 #2

P 2

(

x

) Débouchons maintenant la fente #2 et bouchons la fente #1.

Si on envoie un électron à travers la fente #2, la

probabilité P 2

(

x

) de le détecter en un point

x

de l’écran aura également cette forme.

Au total la probabilité

P

(

x

) sera égale à la somme des probabilités ou encore :

P

(

P

(

x

)=

x

)

=

 

P 1

(

x

) +

1

(

x

) 

2

+ 

P 2

(

x

) 

2

(

x

) 

2

70

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

)

P 1

(

x

) Point de départ de l’électron

#1 #2

P 2

( Conclusion : Quand on fait passer l’électron une fente à la fois, celui-ci se comporte comme un corpuscule.

Mais quand on lui donne la possibilité de passer par l’une ou l’autre fente, il interfère avec lui-même !

Est-ce parce que l’électron passe par les deux fentes en même temps !?

71

x

)

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2

Point de départ de l’électron

#1

D 1

toc

Détecteur d’électron

#2

D 2

Pour savoir à travers quelle fente passe l’électron, plaçons une lampe de forte intensité à mi-chemin entre les fentes.

On sait que les charges électriques dispersent la lumière.

Si un électron traverse une des deux fentes, il dispersera un peu de lumière qui sera captée par le détecteur de lumière

D 1

ou

D 2

et nous pourrons

voir

par quelle fente il a passé.

Si l’électron traverse la fente #2, par exemple, nous verrons un flash dans le détecteur

D 2

.

72

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 #1

D 1

Point de départ de l’électron Détecteur

toc #2

D 2

Si l’électron passe à travers la fente #1, nous verrons un flash près de la fente #1.

Et si, finalement, l’électron traversait les deux fentes en même temps, nous verrions deux flashes en même temps près des fentes.

Lorsqu’on fait cette expérience, on ne voit jamais deux flashes simultanés.

Conclusion : l’électron traverse l’une ou l’autre fente mais jamais les deux en même temps.

73

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

)

#1

D 1 P 1

(

x

) Point de départ de l’électron

#2

P 2

(

x

)

D 2

Après avoir projeté des milliers d’électrons à travers les fentes et après avoir identifié et comptabilisé ceux qui traversaient la fente #1 ou la fente #2, le résultat est celui-ci : La probabilité

P

(

x

) de trouver l’électron en un point

x

est

P

(

x

) =

P 1

(

x

) +

P 2

(

x

) =  

1

2

+  

2

2

soit la même probabilité que lorsqu’on bouche l’une ou l’autre fente !

74

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

)

#1

D 1 P 1

(

x

) Point de départ de l’électron

#2

P 2

(

x

)

D 2

En identifiant la fente par laquelle les électrons sont passés,

le patron d’interférence a disparu !

Certains ont interprété ce résultat en disant que c’est la Ce serait, selon eux, un bel exemple de l’interaction entre l’

conscience

du chemin emprunté par l’électron qui a détruit le patron d’interférence !

esprit

et la

matière

Entre un

« psychon »

et un

électron

!

Hélas, les physiciens ont apporté une réponse un peu plus prosaïque...

!

75

4.3 Grand principe #3 Si P

1

P 2

P =

 

1

2

+  

2

2 Probabilité P

(

x

)

#1

D 1

Point de départ de l’électron

#2

D 2

Pour savoir par quel fente passaient nos électrons, il a fallu les

éclairer

avec de la lumière de façon à obtenir un flash.

Or, la lumière n’est pas une entité spirituelle ou « conscientisante ».

Elle est bel et bien composée d’autres quantons : les photons auxquels ont peut associer une

amplitude.

Qu’arrive-t-il aux

amplitudes

de chaque quanton quand ils interagissent entre eux ?

P 1

(

x

)

P 2

( 76

x

)

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique

4. Les Grands principes

4.1 Grand principe #1 : Si 4.2 Grand principe #2 : Si 4.4 Grand principe #4 :

 

1

Si

   

4.3 Grand principe #3 : Si P

1

  

2

P =

 

P 2

   

2

P =

P = P =

 

1 +

2

   

1

2

 +  

2

2

2

2 5. Ainsi font tous les quantons

77

4.4 Grand principe #4 Si

   

P =

    

2

Si un évènement découle de l’interaction de deux quantons

distinguables

ayant chacun une

amplitude

 et 

,

alors la probabilité

P

de cet évènement est

P =

    

2

La grandeur         du produit de deux amplitudes est égale au produit de leurs grandeurs :  

=

       .

78

4.4 Grand principe #4 Si

   

P =

    

2 Probabilité P

(

x

) Point de départ de l’électron

#1

D 1

Interaction entre un photon et un électron

#2

D 2

Dans l’exemple précédent, un électron avait une amplitude 

1

de se rendre en un point

x

en passant par la fente #1.

Si on voyait un flash dans le détecteur

D 1

, c’est parce qu’un photon d’amplitude  avait interagi auparavant avec l’électron d’amplitude La probabilité

P 1

(

x

) de cette interaction entre 

P 1

(

x

)

=

   

1

2

=   

2

  

1

2

.

et 

1

1

est : .

Détecteur

toc

P 1

(

x

) 79

4.4 Grand principe #4 Si

   

P =

    

2 Probabilité P

(

x

) Point de départ de l’électron

#1

D 1

#2

D 2

Interaction entre un photon et un électron De même pour l’ amplitude 

2

de l’électron de se rendre en un point

x

en passant par la fente #2.

Si on voyait un flash dans le détecteur

D 2

, c’est parce qu’un photon d’amplitude  avait interagi auparavant avec l’électron d’amplitude La probabilité

P 2

(

x

) de cette interaction entre 

P 2

(

x

)

=

   

2

2

=   

2

  

2

2

.

et 

2

2

.

est : Détecteur

toc

P 1

(

x

)

P 2

(

x

) 80

4.4 Grand principe #4 Si

   

P =

    

2 Probabilité P

(

x

)

#1

D 1 P 1

(

x

) Point de départ de l’électron

toc #2

P 2

(

x

)

D 2 P

( La probabilité totale

P

(

x

) est donc

x

) =

P 1

(

x

) +

P 2

(

x

)   

1

c’est la lumière, 

2

+

 

2

2 Le patron d’interférence a disparu.

.

Et on se retrouve dans la même situation que lorsqu’on bouchait une des fentes pour s’assurer que l’électron passait bien par l’autre fente : Mais ce n’est pas l’esprit qui a interagi avec la matière pour détruire l’interférence, de vulgaires photons...

81

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

82

5.1 Reflets dans l’eau

Munis de nos

Grands principes

quantiques, nous allons essayer de « comprendre » un phénomène tout simple (en apparence !) : les reflets dans l’eau.

83

5.1 Reflets dans l’eau

Mais au lieu de contempler le reflet dans l’eau d’un beau coucher de soleil, nous allons enlever un peu de poésie à l’affaire en parlant plutôt de la

réflexion de la lumière

par un plan d’eau calme, éclairé perpendiculairement, par une

source de lumière monochromatique

de très faible intensité, au point de n’envoyer qu’un seul photon à la fois.

Source de lumière Photomultiplicateur Air Eau

B

Photomultiplicateur Pour observer les photons émis par cette source, nous plaçons un

photomultiplicateur A

et un

photomultiplicateur B

au-dessus de l’eau pour détecter ceux réfléchis dans l’eau pour détecter ceux transmis à l’intérieur.

84

5.1 Reflets dans l’eau

Pour chaque 100 photons émis par notre source, placée directement au-dessus de l’eau, 2 sont réfléchis perpendiculairement par l’eau et sont détectés en

A

, alors que les 98 autres pénètrent dans l’eau et sont détectés en

B

.

Source de lumière

100%

Air

2%

Photomultiplicateur Eau

98% B

Photomultiplicateur En d’autres termes, nous avons ici une

réflexion partielle

où 2% des photons sont réfléchis par l’eau et 98% sont transmis dans l’eau.

Mais attention ! Déjà, nous sommes en

« eau trouble »

!

Comment la lumière peut-elle être

partiellement réfléchie

???

85

5.1 Reflets dans l’eau

Chaque photon aboutit soit en

A

, soit en

B.

Comment le photon sait-il s’il doit aller en

A

ou en

B

?

Ça peut sembler une blague mais c’est sérieux !

Il va falloir l’expliquer avec nos

Grands principes quantiques

!

Source de lumière

100%

Air

2%

Photomultiplicateur Eau

98% B

Photomultiplicateur Il y a plusieurs explications possibles.

Par exemple, on peut supposer qu’il y aurait de l’espace entre les molécules d’eau permettant de laisser passer ou non des photons.

La surface de l’eau serait donc composée de 98% de « trous » et de 2% de « points » ?

Si c’est ce que vous pensez, oubliez ça !

Sinon vous allez capoter en entendant la suite.

86

5.1 Reflets dans l’eau

Autre possibilité : Les photons seraient munis d’une sorte de mécanisme interne (sorte de roues ou d’engrenages) qui feraient que lorsque ce mécanisme est correctement « aligné », le photon « saurait » s’il doit continuer vers

B

ou revenir vers

A

.

Source de lumière

100%

Air Air

2%

Photomultiplicateur

B 2% 98% 96%

Si c’était le cas, les photons qui n’ont pas été réfléchis parce que leur mécanisme interne était « aligné » pour éviter la réflexion, devraient garder cette propriété.

Changeons notre eau en glace (qui a, à peu près, le même taux de réflexion que l’eau).

Et plaçons notre détecteur

B

dans l’air, sous la glace.

Les photons transmis dans la glace devraient éviter d’être réfléchis par la deuxième surface.

Or, on constate que 2% des photons sont toujours réfléchis par cette deuxième surface.

L’hypothèse du photon « mécanique » tient donc difficilement la route.

87

5.1 Reflets dans l’eau

On a essayé comme autant depuis 80 ans de trouver une théorie « raisonnable » qui expliquerait pourquoi 2% des photons sont réfléchis et 98% sont transmis.

On n’a jamais trouvé mieux que de dire : « La

probabilité

que les photons soient réfléchis par un plan d’eau est 2% et la

probabilité

qu’ils soient transmis dans l’eau est 98%. » Source de lumière

100% 2%

Photomultiplicateur Eau

98% B

Photomultiplicateur Des philosophes ont dit que si les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets, alors il n’y a plus de prévisions possibles et la science va s’effondrer !

Voilà un cas ici où des photons arrivent tous de la même façon, avec la même énergie, sur le même plan d’eau, mais ne produisent pas toujours le même effet.

Des fois, ils sont réfléchis. Des fois ils sont transmis.

Mais la science ne s’est pas effondrée pour autant : elle est juste devenue

probabiliste

.

88

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

89

5.2 Réflexions multiples

La

réflexion partielle

de la lumière par une surface est peut-être mystérieuse mais la

réflexion partielle

par deux ou plusieurs surfaces, elle, est capotante !

Source de lumière Photomultiplicateur Verre

s

Photomultiplicateur

B

Nous avons remplacé l’eau par une lamelle de verre d’épaisseur

s

et avons placé le photomultiplicateur

B

sous la lamelle.

Cette fois les photons provenant de la source peuvent être réfléchis par la face supérieure ou par la face inférieure de la lamelle, avant de se rendre à

A

.

Les autres iront à

B

.

90

5.2 Réflexions multiples

Dans le cas du verre (d’indice de réfraction 1,5), le taux de réflexion est de 4 %.

Comme la face supérieure réfléchit 4% des photons et que la face inférieure réfléchit 4% des 96% transmis dans le verre, on devrait s’attendre à détecter en

A

près de 8% des photons.

Source de lumière

100%

Photomultiplicateur 

8% 0 à 16%

?

Verre

100% à 84%

s

Photomultiplicateur En fait, on détecte rarement 8% des photons en

A

.

Avec certaines lamelles, on en détecte 15 à 16%.

Avec d’autres, 1 ou 2%. Ou même rien, des fois ! C’est-à-dire 0% !

Comment expliquer des résultats aussi bizarres ?

Est-ce que cela dépend de l’épaisseur

s

des lamelles ?

91

5.2 Réflexions multiples

Pour le savoir, faisons l’expérience avec des lamelles de différentes épaisseurs.

% de réflexion 16% 8% 0% épaisseur des lamelles

Avec la plus petite épaisseur de lamelle possible, on constate que le

pourcentage de réflexion

est presque nul.

Quand on remplace cette lamelle avec d’autres de plus en plus épaisses, le pourcentage augmente progressivement pour atteindre 16% puis ce pourcentage redescend jusqu’à zéro avant d’augmenter à nouveau jusqu’à 16%, et ainsi de suite. Ce qui donne le graphique ci-dessus.

On a pu donner une explication avec le modèle ondulatoire de la lumière.

Mais quand on baisse l’intensité de la lumière jusqu’à n’avoir qu’un photon à la fois, on n’arrive pas à prédire autrement que par des

probabilités

le comportement de ce photon unique.

92

5.2 Réflexions multiples

On peut quand même évaluer ces

probabilités

avec notre jeu de

flèches.

Le

Grand principe #2

nous dit que si un évènement peut se produire de 2 façons différentes, avec des amplitudes 

1

et 

2

, l’

amplitude

 de cet évènement sera égale à 

1

Et selon le

Grand principe #1

, la

probabilité P

de cet évènement sera

P =

+

  

2

.

2

.

Source de lumière 

1

2

1

2

Verre

s

Ici la détection d’un photon en

A

dépend de deux amplitudes 

1

et puisque ce photon « a le choix » entre deux chemins possibles 

2

pour se rendre de la source

S

au détecteur

A

.

Le premier chemin va de

S

à

A

après réflexion sur la face supérieure de la lamelle.

Nous assignerons à ce chemin l’

amplitude

1

, représentée par une

flèche rouge

.

La grandeur de cette

flèche

1

est égale à 0,2 si la

probabilité

P 1

e

st de 4%

.

Le deuxième chemin va de

S

à

A

après réflexion sur la face inférieure de la lamelle.

Nous assignerons à ce chemin l’

amplitude

2

, représentée par une

flèche bleue

.

La grandeur de cette

flèche

2

, est aussi égale à 0,2 si la

probabilité

P 2

e

st de 4%

.

93

5.2 Réflexions multiples

Notre jeu de

flèches

est maintenant prêt.

Prenons pour commencer une lamelle de verre la plus mince possible.

Les

flèches

associées aux deux

amplitudes

Elles serviront à

chronométrer

indiquent « 6 heures » au départ de la course du photon sur l’un et l’autre chemin.

S

.

L’aiguille tournera très vite : environ

10 15 tours/seconde

(!) dans le cas d’un

photon jaune.

Source de lumière Air Verre Air 

1

2 s

 

1 2

Allons-y pour le premier chemin. Après plusieurs tours, la

flèche

1

s’est arrêtée à « 8 heures ».

Il faut apporter une correction ici : Lors d’une réflexion « dure » air-verre, l’amplitude du photon perd un demi-tour.

Il faut donc reculer la

flèche

1

1

d’un demi-tour.

Et marque maintenant « 2 heures ».

Le deuxième chemin est plus long que le premier puisque le photon doit traverser la lame deux fois avant de revenir en

A

.

La

flèche

2

devrait donc marquer un temps un peu plus « tard » que 

1

.

Elle s’est arrêtée à « 9 heures » et aucune correction n’est nécessaire ici.

Parce que lors d’une réflexion « molle » verre-air, l’amplitude n’est pas retardée.

94

5.2 Réflexions multiples

Il ne nous reste plus qu’à additionner 

1

et 

2

pour trouver l’

amplitude résultante

qui permettra ensuite d’évaluer la

probabilité

P

de détecter le photon en

A

.

 Pour ce faire, il suffit de glisser la

flèche

Puis glisser la

flèche

1

en conservant sa grandeur et son orientation.

2

bout à bout avec la flèche 

1.

Source de lumière Air Verre Air 

1

2 s

 

1 2

 L’

amplitude résultante

Les flèches 

1

et 

2

Et la  est la

flèche

qui va du début de forment un angle de 30   entre elles. (1/12 de 360 Si la grandeur de chacune est 0,2 , la

grandeur

   = 2  (0,2 sin 15  ) = 0,1 .

probabilité

P

qui est égale à  

1

de 

2

sera à l’extrémité de  est  ) 

2

.

P

= 0,1 2 = 1%.

Pour une lame d’une telle minceur, la probabilité

P

de trouver le photon en

A

est donc presque nulle.

2

1

Qu’en est-il pour une lame un peu plus épaisse ?

95

5.2 Réflexions multiples

Si on augmente l’épaisseur de la lame, l’amplitude 

1

marquera toujours « 2 heures ».

Par contre, le deuxième chemin sera plus long et la

flèche

2

tournera un peu plus longtemps.

Si elle s’arrête à « 2 heures » cette fois, au lieu de « 9 heures », quelle sera la valeur de

P

?

Source de lumière 

1

1

2

1

2

2

Air Verre Air

s

 Pour le savoir, il suffit de glisser encore une fois les

flèches

On trouve l’

amplitude résultante

 

1

et 

2

en reliant le début de bout à bout.

1

à la fin de 

2

. Si 

1

et 

2

la grandeur de  ont comme grandeur 0,2 , cette fois sera simplement 0,2 + 0,2 = 0,4.

Et la probabilité

P

de retrouver le photon en

A

sera égale à 0,4 on obtiendra la courbe précédente qui montrait 2 = 0,16 ou 16%.

En procédant ainsi avec différentes épaisseurs de lamelles, que la

probabilité

P

de retrouver le photon en

A

varie entre 0% et 16%.

96

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

97

5.3 L’atome quantique

On peut observer les « couleurs » émises par les atomes, en chauffant un gaz constitué de ces atomes.

En faisant passer la lumière émise à traves une fente, puis un prisme, on observe sur un écran des raies de différentes couleurs correspondant à différents « sauts » des électrons d’un niveau supérieur à un niveau inférieur.

98

5.3 L’atome quantique

Raies d’émission de l’atome d’hydrogène (H) dans la partie visible du spectre.

(L’hydrogène émet également dans la partie ultraviolette et la partie infrarouge.) 400nm 656nm 700nm 780nm La raie rouge que l’on aperçoit ici a une longueur d’onde de 656 nm. C’est celle émise quand l’électron passe du niveau 3 au niveau 2.

Ces photons ont une énergie

E 0 =

1,9 eV.

99

5.3 L’atome quantique

C’est ainsi que la lumière est émise ou absorbée par la matière.

Il y a une infinité d’orbites possibles correspondant chacune à un niveau discret d’énergie

E n .

photon émis d’énergie

E 0

photon incident d’énergie

E 0 E 1 E 2 E 3 E 4

Pour chaque transition d’un électron d’un niveau à l’autre, correspond une quantité d’énergie différente :

E 2

À chaque quantité d’énergie

E 0

correspond un photon de longueur d’onde À chaque longueur d’onde  

E 1 , E 3

E 1 , E 4

E 1 , E 3

E 2 , E 4

E 2 ,

etc.

correspond une couleur.  =

hc/E o

.

100

5.3 L’atome quantique

On peut se demander la raison pour laquelle seules certaines orbites sont permises.

Notre jeu de

flèches

va peut-être nous aider à apporter une réponse.

Imaginons une orbite de rayon

r

quelconque, centrée sur le noyau d’un atome.

Pour savoir si cette orbite est permise, plaçons une

flèche

associée à l’

amplitude

1

de l’électron autour du noyau.

Lorsque l’électron est en un point de l’orbite, cette

flèche

marque « midi », disons.

Mais il y a une deuxième façon pour que l’électron soit à cet endroit : 

1

2 r C =

2 

r

, Si l’

amplitude

C’est après avoir fait un tour complet autour du noyau.

2

marque « 6 heures », une fois l’électron revenu à son point de départ, les deux

amplitudes

s’annulent et la

probabilité

d’y trouver l’électron est nulle.

Cette orbite ne sera donc pas permise à l’électron.

101

5.3 L’atome quantique

Si on imagine une autre orbite, maintenant, de rayon

r

un peu plus grand, le chemin parcouru par l’électron sur cette orbite sera un peu plus grand aussi et la

flèche

Si l’

amplitude

2

aura tourné un peu plus longtemps que précédemment.

2

marque « midi », cette fois, quand l’électron aura revenu à son point de départ, les deux

amplitudes

s’additionneront pour former une

amplitude résultante

double.

La probabilité de trouver l’électron à cet endroit aura alors quadruplé.

Cette orbite sera donc permise à l’électron.

1

2

 

2

1 r C =

2 

r

, L’

amplitude

2

fait un « tour d’horloge » quand l’électron avance d’une longueur d’onde  .

Les orbites permises seront donc celles dont la circonférence C est égale à un multiple de

Comme

C =

2 

r

, les seules rayons

r n

permis seront donc ceux où

r n

=

n

/

2  avec

n =

1, 2, 3, ...

102  .

5.3 L’atome quantique

La

probabilité P

(

r,

 ) de trouver l’électron à une distance

r

du noyau et à un angle  est égale au carré de l’onde quantique, soit

P

(

r,

 ) =   

2

.

r

 Pour l’atome d’hydrogène, le plus petit rayon possible est quand

n

= 1.

On peut représenter

P 1

(

r 1

,

 ) par un dessin comme celui-ci montrant deux « boursouflures » (en noir) correspondant à une longueur d’onde complète de l’

onde quantique.

L’épaisseur de ces « boursouflures » est proportionnelle à

P 1

(

r 1

,

 ) .

103

5.3 L’atome quantique

Pour

n

= 2, le rayon

r 2

et la probabilité

P 2

(

r 2

,

 de l’orbite est égal à 2 

/

2  ) présente quatre « boursouflures » correspondant à deux longueurs d’onde complètes.

104

5.3 L’atome quantique

Alors que pour n = 3,

P 3

(

r 3

,  ) présente six « boursouflures » correspondant à trois longueurs d’onde complètes.

105

5.3 L’atome quantique

On peut représenter aussi cette probabilité

P

(

r,

 ) par un

« nuage de probabilité »

qui entoure le noyau.

Comme c’est le cas, ici pour

n =

1.

n

= 1

l =

0

m =

0

s = ½ m

Chaque état quantique est caractérisé par 4

nombres quantiques

:

n, l, m, s.

n

est le nombre quantique

principal

donnant le niveau d’énergie de l’orbite.

l

est le nombre quantique

orbital

donnant l’excentricité elliptique de l’orbite.

est le nombre quantique

magnétique

donnant l’inclinaison dans un champ magnétique.

Et

s

est le

spin

de l’électron.

106

5.3 L’atome quantique

Pour

n

= 2, au lieu d’avoir un seul anneau correspondant à la deuxième orbite, on trouve un halo entourant un

nuage de probabilité

assez dense au centre.

n

= 2

l =

0

m =

0

s = ½

Ce qui signifie que la probabilité de trouver l’électron sur la deuxième orbite n’est pas de 100% puisqu’il y a aussi une forte probabilité de le retrouver sur la première.

107

5.3 L’atome quantique

Et ainsi de suite, pour les autres configurations...

n

= 2

l =

1

m =

0

s = ½

108

5.3 L’atome quantique

n

= 2

l =

1

m =

1

s = ½

109

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

0

m =

0

s = ½

110

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

1

m =

0

s = ½

111

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

1

m =

1

s = ½

112

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

2

m =

0

s = ½

113

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

2

m =

1

s = ½

114

5.3 L’atome quantique

n

= 3

l =

2

m =

2

s = ½

115

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

116

5.4 Des quantons qui gardent le contact

Lorsqu’on excite des atomes de calcium (Ca) à l’aide d’un laser au fluorure de krypton (KrF) on produit une cascade de paires de photons UV

intriqués

, c’est-à-dire que chaque paire de photons est décrite par une seule fonction d’onde quantique  où chaque photon a une chance sur 2 d’être polarisé dans un plan

H

, ou dans un plan de polarisation

V

, perpendiculaire au premier.

Si l’un des photons est polarisé dans un plan, l’autre sera nécessairement polarisé dans le même plan.

Polarisation du photon H V La fonction d’onde  décrivant les deux photons forme un système unique

non-localisé

comme si les deux photons formaient

une seule particule

même s’ils sont très éloignés l’un de l’autre.

 H H Si on fait une mesure sur un des deux photons et qu’on constate qu’il a une polarisation

H

, alors on peut être sûr que l’autre aura lui aussi la même polarisation

H

.

Jusqu’ici, rien de très sorcier.

117

5.4 Des quantons qui gardent le contact

L’explication classique c’est que, dès leur émission, les photons ont déjà une polarisation

H

et qu’on constate qu’il est polarisé ou

V

alors, bien sûr, l’autre doit être polarisé ,

V

.

V

.

Si on mesure la polarisation d’un des deux photons,

V V

Polariseur C’est plein de bons sens mais ce n’est pas ce que dit la théorie

Quantique.

118

5.4 Des quantons qui gardent le contact

L’explication quantique c’est que, lors de leur émission, les photons ne « connaissent » pas leur polarisation.

Un peu comme les photons qu’on envoie sur une lamelle de verre, ne « savent » pas à l’avance s’ils seront réfléchis ou transmis.

 Polariseur

V V

Au départ, leur polarisation est

indéterminée

Mais les deux photons forment un seul système décrit par l’onde quantique  , .

quelles que soient les dimensions du système !

Si on détecte un des deux photons et qu’on constate qu’il est polarisé V, disons, alors l’autre « apprend »

instantanément

qu’il est polarisé

V

.

Même si la distance entre les deux photons était telle que « l’information » se serait transmise plus vite que la vitesse de la lumière. 119

5.4 Des quantons qui gardent le contact

Cette interprétation quantique a été présentée par Shrödinger en 1935.

Einstein la trouvait « déraisonnable » parce qu’elle choquait sa conception du

réalisme local.

Faire une mesure sur une particule en un endroit donné ne pourrait influer instantanément, selon lui, l’état d’une autre particule ailleurs.

Il proposa que les particules devaient avoir des « variables cachées » qui déterminent leur état au moment même de leur émission.

Il a fallu 45 ans pour qu’on puisse trancher la question avec une expérience décisive : Celle d’Alain Aspect qui a démontré expérimentalement en 1982-1984 la violation des

inégalités de Bell

et donc que l’interprétation quantique était correcte.

Cette interprétation quantique ne viole aucunement le principe relativiste à l’effet que la transmission d’une information (impliquant une transmission d’énergie) ne peut voyager plus vite que la lumière.

Parce que même quand l’état d’une des particules a été déterminé, l’état de l’autre particule

intriquée

Il n’y a donc pas ici de reste tout autant probabiliste.

Seule une mesure sur cette autre particule permettra de déterminer son état.

« communication instantanée »

, au sens physique du terme.

120

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

121

5.5 Des quantons passe-murailles

Quand on envoie une balle contre un mur, on s’attend à ce qu’elle rebondisse.

On ne s’attend sûrement pas à la voir passer carrément à travers le mur !

Cette éventualité est effectivement très peu probable pour une balle.

Mais pour les quantons, cette probabilité n’est pas toujours négligeable.

122

V Énergie

5.5 Des quantons passe-murailles

barrières de potentiel

E

Quand un

quanton

oscille avec une énergie

E

entre deux

barrières de potentiel V

si son énergie

E

(qui jouent le rôle de murs), il devrait (selon le modèle classique) rester à l’intérieur de ces barrières est inférieure à

V

.

123

5.5 Des quantons passe-murailles

0

 Mais un

quanton

d’

énergie E

et d’

impulsion p = mv

est associé à une

onde quantique

C’est l’

amplitude

et de  la

probabilité

de

fréquence f = E / h longueur d’onde

= h / p

.

0 0

de cette onde qui va nous permettre d’évaluer que le

quanton

franchisse le mur ou pas.

124

5.5 Des quantons passe-murailles

a a

0

 

0

  

a

 0

x a

Quand un

quanton

son

onde quantique

mais une autre partie pénétrera dans le mur de façon évanescente, avec une se dirige vers un mur d’épaisseur

a

, 

amplitude

0

 sera en partie réfléchie par le mur

0

dont la grandeur initiale   Rendue au point

a

, à la sortie du mur, l’onde continuera à se propager avec une amplitude

0

 décroîtra exponentiellement jusqu’à une certaine valeur   

a

.

a

 .

125 

a

5.5 Des quantons passe-murailles

a a

a

0

 

0

 0

x

Même chose, si le quanton se dirige vers l’autre mur, une onde évanescente traversera la mur et se propagera vers la gauche avec une amplitude 

a a

 

a

 

a

126

5.5 Des quantons passe-murailles

a

a

0

 

a

La

grandeur

 

a

 Si on récapitule...

de l’

amplitude

à la sortie du mur sera  𝑎 =  0 𝑒 −2  𝑎/  où

a

est l’

épaisseur

du mur et  la

longueur d’onde

du

quanton

.

127

5.5 Des quantons passe-murailles

a

0

 

a

a

Selon notre

Grand principe

#1, la probabilité

P a

que le

quanton

𝑃 𝑎 =  𝑎 2 = passe à travers le mur est donc  0 2 𝑒 −4  𝑎 /  Selon la

Quantique,

il n’est donc pas impossible qu’un

quanton

Cette probabilité dépend de l’épaisseur

a

du mur par rapport à la longueur d’onde La décroissance exponentielle montre que si

a >>

 traverse un mur !

Mais même faible, cette probabilité

P a

peut avoir des effets notables !

 du

quanton

.

, alors

P a

sera pratiquement nulle.

128

5.5 Des quantons passe-murailles

Particule alpha (2 protons + 2 neutrons liés) C’est ce qui explique, entre autres, la radioactivité de certains noyaux atomiques.

Dans un noyau d’Uranium 238, par exemple, on retrouve 238 nucléons (92 protons + 146 neutrons) liés par la force nucléaire.

Les neutrons (en BLEU) et les protons (en ROUGE) changent d’identité

10 24

fois par seconde en s’échangeant des bosons

W

 .

Normalement la force nucléaire est suffisante pour éviter que les nucléons s’échappent du noyau.

Mais de temps en temps, une particule alpha (2 protons + 2 neutrons liés) finit par s’échapper.

Et le noyau d’Uranium 238 devient du Thorium 234.

129

V Énergie

5.5 Des quantons passe-murailles

barrières de potentiel

E

Particule alpha Extérieur du noyau Particule alpha C’est comme si la particule alpha était confinée à l’intérieur du noyau d’Uranium par des barrières de potentiel sphériques de « hauteur »

V

et qu’elle oscillait avec une énergie cinétique

E < V

à l’intérieur de ces « murs ».

Selon la

Mécanique classique

la particule alpha ne devrait pas quitter le noyau.

Mais selon la

Théorie quantique

elle a une chance sur 10 41 d’y parvenir.

C’est peu. Mais comme, à chaque seconde, la particule « essaye » 10 24 fois de sortir, ça lui donne tout de même une chance sur deux de réussir après 4,5 milliards d’année...

La Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes

5. Ainsi font tous les quantons

5.1 Reflets dans l’eau 5.2 Réflexions multiples 5.3 L’atome quantique 5.4 Des quantons qui gardent le contact 5.5 Des quantons passe-murailles 5.6 Des quantons qui viennent du futur

131

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps t 2 t 1 x 1

Dans un diagramme

espace-temps, x 2

une particule immobile en un point

x 1

, au temps

t 1

, et qui dure jusqu’au temps

t 2

, est représentée par une droite verticale qui part du point

x 1

et qui s’allonge avec le temps jusqu’au temps

t 2

.

Si cette particule se déplace du point

x 1

à un point

x 2

, elle est représentée par une droite inclinée qui s’allonge jusqu’à ce qu’elle soit rendue au point

x 2

, au temps

t 2

.

Espace

132

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps t 2 t 1 Espace x 1 x 2 x 3

Si une particule part de

x 1

,

au temps

t 1

et se dirige vers la droite, en même temps qu’une autre part de

x 3

et se dirige vers la gauche, les deux se frapperont quelque part en

x 2

, au temps

t 2

.

Dans notre diagramme

Espace-Temps,

ça donne ceci : 133

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps futur t 3 t 2 t 1 Espace x 2

Lors de la diffusion d’un

électron

par un

photon

les deux quantons foncent l’un vers l’autre.

, Au temps

t 2

, le

photon

est absorbé par l’

électron

qui recule sous l’impact jusqu’au temps

t 3

.

L’

électron

émet alors un

photon

vers la gauche puis repart vers la droite.

Dans tous les cas, la composante verticale des flèches pointe vers le futur...

Évidemment !

134

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps t 3 t 2 t 1 Espace

Mais il peut se passer parfois des choses étonnantes...

Un

électron

, initialement au temps

t 1

, se déplace vers la droite jusqu’au temps

t 3

, émet un

photon

de 1 MeV vers la gauche, puis revient vers la droite.

.. dans le passé

(!) au temps

t 2

, juste à temps pour absorber un autre

photon

de 1 MeV qui s’en allait vers la gauche Et il continue ensuite vers la droite en direction du futur...

Un

électron

qui se déplace vers le passé, devient un

positron

.

C’est un anti-électron ayant la même masse que l’électron mais avec une charge positive

+e

au lieu de 

e

.

135

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps t 3 t 2 t 1 Espace x 3 x 2

On peut raconter l’histoire d’une autre façon.

Un

électron

et un

photon

de 1 MeV foncent l’un vers l’autre.

Au temps

t 2

, le

photon

transforme son énergie de 1 MeV en deux particules de 0,5 MeV chacun : un

électron

et un

positron

.

Au temps

t 3

, le

positron

rencontre l’

électron

qui continuait pendant ce temps son chemin.

Les deux

quantons

transforment alors leur énergie de masse en un

photon

de 1 MeV.

L’étrangeté ici, c’est le premier

photon

qui rencontre un pour le transformer en un

électron positron

venant du futur qui retourne vers le futur...

136

5.6 Des quantons qui viennent du futur

Temps t 3 t 2 t 1 x 3 x 2

On a toujours pensé que le présent découlait du passé.

Or, voici un exemple où le présent découle du futur...

Je vous laisse réfléchir là-dessus...

Espace

137

La théorie Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

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Il me fera plaisir d’y donner suite.

138

La théorie Quantique

L’étrange théorie de la matière

0. Des objets déroutants 1. Ainsi fait la lumière 2. Ainsi font les électrons 3. Les Lois de la Quantique 4. Les Grands principes 5. Ainsi font tous les quantons

6. Jusqu’au tréfonds de la matière

139

6.1 L’électron

On l’a vu, la première particule subatomique connue a été l’

électron

découvert par Thomson en 1897.

(symbole :

e

) L’

électron

est une petite particule dont la masse est 9,11  10  31 Il entre dans la

catégorie

des

leptons,

c’est-à-dire des particules

légères.

kg.

e

Il porte une charge électrique négative 

e

est la

charge élémentaire

égale à 1,6  10  19 coulomb.

Il a un

spin

égal à ½ (c’est-à-dire ½ ħ où ħ =

h

/2  ).

Les particules ayant un

spin

demi-entier font partie de la

famille

des

fermions.

Deux

fermions

ne peuvent occuper le même

état quantique

.

Ils ont un comportement statistique mutuellement exclusif.

C’est la raison pour laquelle il y a un nombre maximal d’électrons sur chaque couche électronique de l’atome.

Par exemple, sur la 1 ère couche, il n’y a de place que pour 2 électrons ayant un

spin up

et un

spin down

.

140

6.2 Le photon

Le

photon

(symbole :  ) n’a pas de masse au repos ni de charge électrique.

On ne peut ni le ralentir, ni l’accélérer et encore moins l’immobiliser.

Il se déplace toujours à la vitesse de la lumière

c = 3

10 8 m/s.

et

f

Il transporte une certaine quantité d’énergie  où

h

par

quanta,

= hf

est la constante de Planck égale à 6,63  10  34 J-s.

la fréquence de l’onde électromagnétique associée au

photon.

La longueur d’onde  associée au

photon

est reliée à la fréquence

f

= c/f

par la relation Le

photon

a un

spin

entier égal à 1 (ou 1 fois

h/2

 ).

Les particules ayant un

spin

entier entrent dans la

famille

des

bosons.

Ces particules ont un comportement statistique

grégaire.

Les (Ils aiment voyager ensemble.)

bosons

servent à «transporter » les interactions entre particules matérielles.

Le

photon

, pour sa part, « transporte » l’

interaction électromagnétique

entre les

charges électriques

.

141

6.3 L’atome

Perrin a pu déterminer pour la première fois en 1908 la masse des atomes.

Dans le cas du plus petit atome, l’Hydrogène, sa masse est

m H =

1,67  10  27 kg et son diamètre est d’environ 10  10 m.

On se doutait que les électrons devaient faire partie de l’atome.

Et comme en général les atomes sont neutres et que les électrons ont une charge négative, on a pensé que l’atome était un mélange d’électrons avec d’autres particules inconnues portant une charge positive.

10  10 m C’est le premier modèle

plum pudding

de l’atome.

142

6.3 L’atome

La découverte de l’atome a permis de ramener la diversité de toute la matière à un jeu de 103 atomes

naturels,

auxquels se sont ajoutes les atomes 104 à 118 créés en laboratoire.

143

6.4 L’atome a un noyau

Il faudra attendre 1911, avant que Rutherford découvre que l’

atome

était constitué d’un

noyau

chargé positivement, dont le diamètre est 10  15 m, soit 100 000 fois plus petit que l’atome de 10  10 m mais qui contient 99,9% de sa masse.

Les électrons gravitent donc autour du noyau.

Mais selon la théorie électromagnétique, ils devraient perdre toute leur énergie en une fraction de seconde en émettant de la lumière et tomber sur le noyau .

Pourtant les atomes existent depuis des milliards d’années !

144

6.5 Premier modèle quantique de l’atome

En 1913, Bohr propose le

premier modèle quantique de l’atome

pour expliquer pourquoi les atomes n’émettent qu’à certaines longueurs d’ondes, comme c’est le cas ici avec le spectre d’émission de l’hydrogène Dans ce modèle, les électrons ne peuvent occuper que certaines orbites discrètes Ils

sautent

d’une orbite à l’autre en émettant ou absorbant des photons.

145

6.5 Premier modèle quantique de l’atome

C’est ainsi que la lumière est émise ou absorbée par la matière.

Il y a une infinité d’orbites possibles correspondant chacune à un niveau discret d’énergie

E n .

photon émis d’énergie

E 0

photon incident d’énergie

E 0 E 1 E 2 E 3 E 4

Pour chaque transition d’un électron d’un niveau à l’autre, correspond une quantité d’énergie différente : À chaque quantité d’énergie

E 0

À chaque longueur d’onde 

E 2

E 1 , E 3

E 1 , E 4

E 1 , E

correspond une couleur.

3

E 2 , E

correspond un photon de longueur d’onde 

4

E 2 ,

etc.

=

hc/E o

.

146

6.6 Une deuxième particule subatomique : le proton

Rutherford prouva, en 1919, que le noyau de l’atome d’hydrogène était constitué d’une nouvelle particule : le

proton

(symbole :

p

).

Le proton est 1836 fois plus massif que l’électron et porte une charge électrique positive

+e

égale, en valeur absolue, à celle de l’électron.

Il fait maintenant partie de la catégorie des

baryons

, particules lourdes composées de 3

quarks.

Tout comme l’

électron

, le

proton

a un

spin

½ et entre donc dans la

famille

des

fermions.

147

6.7 Le positron

En 1931, on découvre le

positron

(symbole : Le

positron

est un

antiélectron

e +

) prédit par Dirac en 1928.

(symbole : ) Il a la même masse

m

que l’

électron

mais une charge électrique positive au lieu de négative.

Il voyage dans le sens contraire du temps, c’est-à-dire du futur au passé.

Quand un

positron

rencontre un

électron,

les deux s’annihilent et se transforment en un

photon gamma

ayant une énergie

E = (2m)c

2 .

148

6.8 Le neutron

En 1932, Chadwick découvre le

neutron

(symbole : particule qui ne porte aucune charge électrique et dont la masse est presqu’égale à celle du

proton.

n

), Tout comme l’

électron

et le

proton,

le

neutron

est

un quanton

avec un

spin ½

et entre donc dans la classe des

fermions.

149

6.9 La centaine d’atomes se déclinent en trois particules

Le

neutron

et le

proton

sont les deux principaux constituants du noyau atomique autour duquel gravitent les

électrons.

Avec l’arrivée du

neutron,

le tableau périodique des

éléments

se simplifie donc grandement.

La centaine d’atomes connus peut maintenant se réduire à la combinaison de ces trois particules.

Le

numéro atomique

correspond au nombre de

protons

(ou au nombre d’

électrons

quand celui-ci est neutre).

La masse atomique m (en uma) est égale à la somme des

protons

et

neutrons

du noyau :

m = p + n

(La masse totale des électrons représente moins de 0,1% de la masse totale de l’atome.) 150

6.10 La centaine d’atomes se déclinent en trois particules

Exemple : l’

uranium 238

dont le

numéro atomique

est 92. Son noyau compte donc 92 Il est entouré de 92

protons électrons

.

(Dans le dessin ci-contre, on a exagéré la dimension du noyau par rapport aux orbites électroniques.) Sa

masse atomique

étant de 238 uma, son noyau compte donc 146

neutrons

(146 = 238  92).

151

6.11 La désintégration nucléaire

La

radioactivité

qui était restée très mystérieuse jusque là a pu être identifiée et reliée à la désintégration du noyau.

(bêta)

2 protons, 2 neutrons liés électron photon À ces 3 rayonnements, s’ajoutent dans certains cas, un flux de neutrons et de neutrinos.

152

6.11 La désintégration nucléaire

antineutrino 

(bêta)

2 protons, 2 neutrons liés électron photon Dans le noyau, les neutrons (en BLEU) et les protons (en ROUGE) changent d’identité

10 24

fois par seconde en émettant ou absorbant des bosons

W

 .

De temps en temps, un des bosons

W

 se désintègre en un électron et un antineutrino qui s’échappent du noyau : C’est la désintégration émis par un neutron

bêta.

153

6.11 La désintégration nucléaire

antineutrino 

(bêta)

2 protons, 2 neutrons liés électron photon 10 24 C’est comme si l’électron « essayait » fois à chaque seconde de quitter le noyau.

Par exemple, la demi-vie du

228 Ra

étant de 5,7 ans (ou 1,8  c’est dire que l’électron « essaye » en moyenne 10 32 fois avant d’avoir 50% des chances de sortir du noyau !

10 8 s), 154

6.11 La désintégration nucléaire

antineutrino 

(bêta)

2 protons, 2 neutrons liés électron photon À chaque « essai », ses chances de sortir sont donc de 1/10 32 ou : 1 chance sur 100 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 !

155

6.12 Le neutrino

En 1933, Pauli suggère l’existence d’un

neutrino

(symbole :  ) et d’un

antineutrino

afin d’interpréter l’apparente disparition d’énergie dans la désintégration  où un neutron

n

se désintègre en proton

p

et un électron

e

: du noyau 𝐧  𝐩 + 𝐞 +  𝐞 Le

neutrino

n’a pas de charge électrique.

Il existe en 3

saveurs

: le

neutrino électronique (

e ), muonique (

 

) et tauïque (

 

)

avec pour chacun, l’

antineutrino

correspondant.

Il a une masse soit nulle ou soit très faible (environ un millionième de la masse de l’électron dans le cas du

neutrino électronique

Pour avoir 50% des chances d’arrêter un ) et n’interagit pratiquement pas avec la matière.

neutrino,

il faudrait lui faire traverser un mur de plomb de 10 000 années-lumière d’épaisseur...

156

6.13 Le méson

En 1935, Yukawa formule l’hypothèse que la force nucléaire entre les protons et les neutrons est due à l’échange d’une particule massive, le

méson

.

Le

méson

aurait une masse intermédiaire entre celle de l’

électron

et celle du

proton.

Le

méson

est aujourd’hui considéré comme une catégorie de particules formées d’un quark et d’un antiquark.

157

6.14 Le muon

En 1937, on découvre le

muon

(symbole : dont la masse est environ 200 fois celle de l’électron et de charge électrique négative 

e.

 ) Le

muon

est classé aujourd’hui dans la catégorie des

leptons

dont fait déjà partie l’

électron.

C’est en somme une sorte d’

électron lourd.

158

6.15 Un zoo de particules !

1946 : Découverte du

pion

(symbole :  ) qui apparaît lors de la désintégration  

+

 

+ +

 

.

et qui fait partie maintenant de la catégorie des

mésons,

particules formées d’une paire de

quarks

et d’

antiquarks

.

: En 1949, on découvre le

kaon

un autre

méson.

(Symbole :  ), Puis, en 1955, c’est la découverte de l’

antiproton

De 1960 à 1980, on découvre ainsi des centaines de particules

élémentaires

,

,

* ,

,

,

... etc.

C’est la consternation chez les physiciens !

À la centaine d’atomes qu’on avait réussi à réduire à un jeu de 3 particules (

proton, neutron, électron

), la complexité revient par la porte d’en arrière avec cette centaine de particules

élémentaires

.

: Est-ce possible de montrer que ces particules dites

élémentaires

seraient en fait formées d’un nombre réduit de particules encore plus

élémentaires

?

159

6.16 Les quarks

C’est la réponse qu’ont apportée Gell-Mann et Zweig en 1964 en postulant l’existence des

quarks u

,

d

,

s

et

c

avec leurs

antiquarks

respectifs ayant tous un

spin

½ .

Les

quarks

u (

pour

up

) et

c

(pour

charm

) ont une charge électrique

+ 2/3

e

.

Alors que les

quarks

d (

pour

down

) et

s

(pou

r

strange

) ont une charge 

1/3

e

.

160

6.16 Les quarks

Les

mésons

comme le

pion

et le

kaon

sont formés d’une paire de

quark-antiquark

.

Alors que les

baryons,

comme les

protons

et les

neutrons

sont formés de 3

quarks.

Les

quarks

sont liés entre eux par un nouveau

boson

appelé

gluon

responsable de « transporter » la nouvelle interaction

chromodynamique.

Le proton, par exemple, est formé de 2 quarks u et 1 quark d , lui donnant une charge +

e

(soit 2 fois

2/3

e, +

1 fois 

1/3

e

).

u d u

Le neutron est formé de 2

quark

s

d

et 1 quark

u

, lui donnant une charge nulle (soit 2 fois 

1/3

e, +

1 fois

2/3

e

).

d u d +e

Le Le

0e

proton neutron

161

6.16 Les quarks

En 1978, on découvre un cinquième

quark,

baptisé

quark b

(pour

bottom

) et de charge électrique 

1/3

e

.

Puis, en 1995 un sixième

quark,

baptisé quark t (pour

top

).

Entre temps, en 1967, Glashow, Salam et Weinberg, se basant sur la théorie des

quarks,

prédisent l’existence de bosons lourds 

0

et

W

 , des dizaines de fois plus lourds que les particules connues à ce jour et dont l’existence sera confirmée au CERN en 1983.

162

6.17 Le boson de Higgs

En 1967, Higgs et Englert prédisent l’existence d’un

boson scalaire

(mieux connu sous le nom «

boson de Higgs »

) ayant une masse égale à 134 fois celle du proton..

Le

champs de Higgs

associé au

boson

serait responsable de conférer une masse aux particules qui s’y meuvent.

163

6.17 Le boson de Higgs

La confirmation expérimentale de l’existence du

boson

par le CERN en 2013 complète le

Modèle standard quantique.

La désintégration du boson de Higgs 164

6.18 Le Modèle standard quantique

Selon le

Modèle standard quantique

on se retrouve aujourd’hui avec 3

types

de

quantons

: Les

quarks,

les

leptons

et les

bosons.

Les

quarks

et les

leptons

sont tous des

fermions matériels

avec chacun leur

antiparticule.

Les

bosons

, pour leur part, agissent comme

médiateurs

entre les

fermions pour « transporter » une force.

165

6.18 Le Modèle standard quantique

Les

quarks u

et

d

forment la 1 ère

génération

de

quarks

.

Les

quarks c

et

s

, la 2 e

génération.

Et les

quarks t

et

b

, la 3 e

génération

.

166

6.18 Le Modèle standard quantique

Parmi les

leptons,

les

électrons e

forment la 1 ère et les

neutrinos électroniques

e

génération

, les

muons

les

neutrinos muoniques

 

f

orment la 2 e  et

génération

et les les

neutrinos tauïques

  la 3 e

tauons

 et

génération.

167

6.18 Le Modèle standard quantique

Parmi les

bosons,

on retrouve : Le

gluon médiateur

de la

g

force chromodynamique

entre les

quarks.

Le

photon

,

médiateur

de la

force électromagnétique

entre les

charges électriques.

Les

bosons

Z 0

et

W

médiateurs

de la

force électrofaible

entre les

nucléons.

Et finalement, le

boson Higgs

H

qui confère une

masse non-nulle

aux

bosons

Z 0 et W  .

168

6.18 Le Modèle standard quantique

Ce

Modèle standard

est probablement incomplet.

La force gravitationnelle n’en fait toujours pas partie.

Les efforts pour détecter le

graviton,

le

boson médiateur

de la

force gravitationnelle,

ont été vains jusqu’ici.

De même, pour le

tachyon

, cette mystérieuse particule de masse imaginaire qui se déplacerait toujours plus vite que la lumière...

169

6.19 Les retombées de la Quantique

La

Quantique

va permettre de comprendre la structure des atomes et servira de base théorique au développement moderne de la chimie, de l’électronique, de la physique nucléaire, de la physique des particules subatomiques, de la physique du solide, de la cosmologie, etc.

Cela entraînera entre autres le développement du laser du transistor des semi-conducteurs des supraconducteurs, des réacteurs nucléaires, etc.

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La théorie Quantique

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