Mohammed HAMMOUDI Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi. Rabat.

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Transcript Mohammed HAMMOUDI Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi. Rabat.

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Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 2

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 3

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 4

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 5

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 6

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 7

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 8

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 9

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 10

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 11

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 12

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 13

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 14

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 15

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 16

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 17

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 18

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 19

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 20

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 21

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 22

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 23

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 24

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 25

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 26

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 27

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 28

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 29

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 30

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 31

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 32

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 33

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 34

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 35

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 36

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 37

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 38

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 39

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 40

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 41

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 42

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 43

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 44

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 45

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 46

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 47

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 48

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 49

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 50

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 51

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 52

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 53

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 54

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 55

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 56

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 57

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 58

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 59

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 60

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 61

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 62

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 63

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 64

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 65

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 66

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 67

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 68

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 69

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 70

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 71

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 72

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 73

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 74

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 75

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 76

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 77

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 78

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 79

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 80

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 81

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 82

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 83

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 84

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 85

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 86

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 87

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 88

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 89

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 90

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 91

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 92

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 93

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 94

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 95

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 96

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 97

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 98

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 99

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 100

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 101

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 102

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 103

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 104

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 105

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 106

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 107

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 108

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 109

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 110

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 111

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 112

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 113

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 114

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 115

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 116

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 117

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 118

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE


Slide 119

Mohammed HAMMOUDI
Professeur de droit international à la Faculté de Droit-Souissi.
Rabat. Maroc.

Le royaume du Maroc suscite dans
l’imaginaire collectif occidental un
florilège d’histoire et de traditions, un
paysage politique et social fragmenté
par le débat lié à la modernité et une
économie basée sur les rendements du
tourisme et de l’agriculture

 L’ère

précoloniale

 L’ère

coloniale

 L’ère

de l’indépendance

 Le
 La

Maroc et le printemps arabe

coopération franco-marocaines au-delà des
relations diplomatiques



Le Maroc est à la jonction de deux continents,
dotés de deux façades maritimes : la méditerranée
et l’atlantique.



C’est un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.



Il se situe aussi à la croisée des routes maritimes
entre l’Europe, le Proche-Orient, l’Afrique et les
Amériques.

vieille nation chargée d’histoire millénaire.
 Sa population originaire est constituée des
berbères.
 Il a été l’objet de plusieurs conquêtes étrangères,
notamment :
 Carthage, Rome, Byzance
 La venue des Arabo-musulmans, le pays, qui a été
pendant des siècles soumis à un Etat chrétien,
connait une conversion massive à Islam.
 Le protectorat franco-espagnol
 Le recouvrement de l’indépendance
 Une

Le Maroc précolonial

Au VIème siècle avant J.C, Carthage établit son
autorité sur les comptoirs marocains. Elle y
recherchait essentiellement l’or de l’Atlas et la
pourpre (un colorant utilisé durant l’Antiquité pour
teindre les étoffes).
 Entre temps, la Grèce s’affaiblit et Rome devient
une puissance expansionniste.
 Après de multiples batailles, Rome prend le
contrôle de la Maurétanie (l’ancien nom du Maroc
qu’il faudra distinguer de l’actuelle Mauritanie).
 Le déclin de Rome favorise l’intervention vandale
puis byzantine.
 Le pouvoir byzantin ne pourra contrer l’avancée
des troupes arabo-musulmanes.


la différence des berbères de l’orient
(l’Algérie et la Tunisie de nos jours), les
berbères marocains ont violemment
résisté à la conquête arabo-musulmane.

A

Ce n’est qu’à partir de 681 que les
populations autochtones marocaines
commencent à adhérer massivement à la
religion islamique.





Au final, le Maroc devient une
province prêtant allégeance au calife
de Damas (les Omeyyades).



Avec l’accès des Abbassides (descendants de
l’oncle du prophète - El Abbas -) au pouvoir,
un conflit sanguinaire les oppose aux Alides,
descendants d’Ali, cousin et gendre du
prophète et qui estiment qu’ils sont
généalogiquement plus proches de l’Envoyé
de Dieu et du coup, les héritiers « les plus
légitimes » du califat.
Le mot « califat » désigne en langue arabe : la
succession. Le calife est donc le successeur du
prophète dans la direction des affaires de la
communauté musulmane.



En conséquence, les Alides entrent en
combat avec les Abbassides et n’ont arrêté
leur révolte qu’après leur défaite à la
bataille de Fakh de 786.



Cependant, un des Alides vaincus, Idriss
Ibn Abdullah, réussit à échapper au
massacre de Fakh et se réfugie au Maroc où
il a été accueilli par la tribu berbère
Awraba qui contestait constamment la
légitimité du califat oriental.



Les berbères voulaient se doter d’un
calife
pour
s’émanciper
de
la
domination du califat oriental.

Idriss 1er fonde la dynastie des
Idrissides ayant dirigé le Maroc de 789 à
985 et prend lui-même le titre de
commandeur des croyants.



L’histoire du Maroc, en tant qu’Etat
musulman indépendant, a été, comme
présenté auparavant, l’œuvre d’Idriss
1er en 789.



Il s’est proclamé, avec le soutien
berbère, calife indépendant du califat de
Bagdad (détenu à l’époque par les
Abbassides).





Deux facteurs déterminants ont présidé à la
création de l’Etat Idrisside :

 Le

conflit dynastique entre les Alides
(descendants du cousin du prophète) et les
Abbassides (descendants de l’oncle du prophète)
descendance chérifienne d’Idriss incite les
berbères, ayant subi les exactions des préfets
envoyés par le pouvoir de l’orient, à le soutenir.

 La



Aspirant à restaurer leur domination
sur le Maroc et afin de déstabiliser
l’Etat
Idrisside
naissant,
les
Abbassides ont jeté la suspicion sur la
descendance chérifienne d’Idriss II,
fils et successeur d’Idriss I. Cette
thèse a été infirmée ultérieurement
par les historiens.

Hormis la dynastie almoravide (1035-1147), les
différentes dynasties ayant régné sur le Maroc
(Les Almohades (1147-1269), les Mérinides
(1269-1465), les Wattassides (1471-1554), les
Saadiens (1554-1659) et les Alaouites (1664
jusqu’à nos jours)) se sont proclamées des
califats indépendants du califat oriental.
A cet effet, ils ont eux-mêmes pris le titre de
« commandeur des croyants » resté, d’ailleurs,
en vigueur jusqu’à l’heure actuelle.



* L’apogée du
Maroc :
l’empire
Almohade
(1147-1269), la
conquête de
l’Espagne

Depuis la mort du deuxième et puissant sultan alaouite
Moulay Ismail en 1727, après 55 ans de règne absolu, le
Maroc traverse des crises internes affaiblissantes :
Querelles dynastiques entre les fils du sultan Moulay
Ismail
 Insurrections tribales attisées par l’augmentation
colossale des impôts.
 Velléités indépendantistes des Confréries religieuses (les
Zaouïas).
 Le rôle des hauts gradés de l’armée d’Ismail qui font et
défont les sultans et les préfets.


Le mot « Moulay » signifiant en arabe « Mon seigneur » est le
titre que donnent les marocains aux chérifiens, c’est-à-dire,
aux descendants du prophète



En 1757, le sultan Mohamed III (1720-1790)
accède au trône et procède à la restauration de
l’unité territoriale de son royaume.



Il
initie
également
des
ouvertures
commerciales vers l’étranger en vue de
collecter des redevances et des taxes douanières
et du coup, alléger la pression fiscale qui pesait
sur l’agriculture paysanne.

Le mot « sultan » signifie en arabe le dépositaire du pouvoir, le
vicaire de l’autorité de gérer les affaires de la Oumma (la
communauté) islamique.

 Le

sultan
Mohamed
III
reconnait
l’indépendance des USA en 1777. Cet acte
ciblait deux objectifs :

 Contrecarrer

les convoitises européennes de
plus en plus dérangeantes.

 Réaffirmer

marocain.

l’indépendance effective de l’Etat



Mohamed III a pu récupérer dans une grande
mesure la stabilité interne. Ainsi, « Quand il
écrivait aux souverains européens, le sultan
Sidi Mohammed ben Abdallah signait, entre
autres « souverain de Gao et de Guinée », ce
qui reflétait la réalité : nombre de tribus
reconnaissant son autorité. De plus, la prière
fut dite en son nom à Tombouctou ».
(Bernard Lugan, « Histoire du Maroc, des
origines à nos jours » page 196).

Après la mort de Mohamed III, le
Maroc retombe de nouveau dans le
désordre. Se succèdent alors les
insurrections conduites par les
Confréries religieuses et les tribus
qui leur sont soumises.

Le sultan Suleyman (1760-1822), successeur
de Mohamed III, était marqué par la pensée
wahhabite en expansion en Arabie.
A cet effet, il mène une politique
isolationniste dont les outils sont :

La suppression des postes douaniers créés
par son prédécesseur

L’adoption de décisions d’inspiration
salafiste : interdiction du soufisme et
marginalisation des Zaouïas.

Le pouvoir salafiste instauré par Moulay
Suleyman a engendré des soulèvements tribaux
s’étant achevés par son abdication en 1822.
Et quelques années plus tard…
 La France occupe l’Algérie en 1830 et s’apprête
à intervenir dans l’empire chérifien.
 L’émir
Abdelkader (1808-1883) dirige la
résistance algérienne et obtient l’aide du sultan
marocain.
 Arguant que le Maroc a sensiblement soutenu la
résistance algérienne, les Français occupent des
parties du territoire marocain.


la Bataille d’Isly fut un « désastre désastreux » pour le
Maroc. L’armée chérifienne, ayant acquis une
réputation d’invincibilité (la défaite des portugais à
Ksar el-Kébir en 1578, les échecs français de Larache
en 1766, ceux des Autrichiens à Tétouan en 1828), fut
complètement décrédibilisée.

Le Maroc est devenu « colonisable ».

Les résultats fondamentaux de la Bataille d’Isly :
A court terme
 Le

Maroc est « colonisable »
 La pénétration économique via les dettes accumulées
A long terme
 La

résolution finale de « la question marocaine » par
l’avènement du protectorat franco-espagnol en 1912

protéger l’indépendance du pays, le sultan initie des
réformes telles que la modernisation de l’armée, l’introduction
des industries (sucre, papier…) et l’établissement de la première
imprimerie arabe moderne à Fès en 1865.

 Pour

 Cependant,

le coût financier de la réforme était hypertrophique
et le Maroc s’est vu astreint à lever des taxes non islamiques, ce
qui a occasionné la colère des Oulémas. Aussi, le pays
commence à s’endetter auprès des européens.

 Conférence

de Madrid en 1880 : tutelle européenne sur les
finances marocaines sous prétexte du contrôle du service de la
dette.

Les puissances européennes
ont
imposé, de concert, au Maroc certains
traités qui ont amoindri l’effectivité de
son indépendance.
 « L’Entente cordiale »




Avec la Grande Bretagne, le traité de 1856 donne aux
Anglais la possibilité d’exercer le droit de la protection,
reconnue auparavant aux Français.
l’Espagne, ayant vaincu l’armée sultanienne à
Tétouan la même année, le traité de 1860 lui concède de
larges pouvoirs sur les territoires nord-marocains.

 Avec



Avec la France, le traité de 1863 élargit le régime de la
protection et consacre la mainmise française sur
l’agriculture marocaine.

L’Italie reconnaît le Maroc comme zone
d’influence française. De la même manière
l’Angleterre, par les accords conclus avec
la France en 1904, laisse les mains libres à
cette dernière au Maroc et en contrepartie,
la France reconnaît l’Egypte comme une
zone d’influence anglaise.

L’accord franco-italo-britannique irrite
l’Allemagne, restée à l’écart, le considérant
comme une atteinte à ses intérêts au Maroc



C’est ainsi que dès 1904, l’empereur
Guillaume II se rend à Tanger, rencontre le
sultan et l’encourage à résister à la pression
française. Il récuse les accords passés et
réclame le respect de la souveraineté du
sultan chérifien.



Place le Maroc sous une sorte de protectorat international
avec prépondérance française et marque la fin de
l’indépendance effective du Maroc. Depuis 1905
l’Allemagne n’a cessé de s’opposer à la pénétration
française au Maroc. Pour avoir le désistement de Berlin,
Paris lui laisse les mains libres au Congo.
Ainsi, le Maroc se trouve sous domination occidentale
foncièrement franco-espagnole.

Avènement du traité de protectorat de 1912.
Zohra sur la terrasse. Abdelkader Djemaï

Le Maroc colonial

La mort d’Hassan 1er marque le début d’une nouvelle crise
intérieure et diplomatique qui entraîne, pour le Maroc, la
perte de son indépendance.
 Des crises internes : querelles dynastiques.
 Interventionnisme extérieur : les convoitises européennes
s’enchevêtrent au Maroc

Le traité de protectorat de 1912
Déclenchement de la résistance populaire

Le sultan Moulay Abdelaziz (1894 - 1908),
intronisé à l’âge de 14 ans, est renversé par
les Oulémas de Fès vu qu’il ne s’est pas
conformé aux prescriptions religieuses.
Il faut noter que selon la doctrine islamique (sunnite), le calife doit se
conformer aux règles islamiques extraites du coran et des récits
prophétiques par les Oulémas (les jurisconsultes du Droit
musulman). Ainsi, le pouvoir législatif échappait au sultan au profit
des oulémas. L’accès au pouvoir est gouverné par un contrat
religieux ayant l’appellation de « la Bay’a » (l’allégeance). Si le
calife manque aux obligations nées de la Bay’a , la communauté
musulmane sera en droit de le destituer.



Le frère du sultan démis, Moulay Abdulhafid
(1908 – 1912) reçoit la Bay’a en contrepartie de
déclarer la Guerre sainte contre les européens.



Moulay Abdulhafid manque à son engagement,
par la conclusion du traité du protectorat en 1912
et se voit évincé de l’autorité par les oulémas.



Lyautey est nommé Commissaire Résident
Général la même année et donne le pouvoir au
sultan Moulay Youssef (1912 – 1927).

« J’ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et
que je m’y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le
sultan, dont je n’ai jamais cessé de respecter et de
soutenir l’autorité. J’étais religieux et le Maroc est un
pays religieux. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité
d’une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour
l’aristocratie. J’ai vu qu’il y avait (au Maroc) des écoles
où allaient les enfants de telles classes, d’autres écoles
où allaient des enfants d’autres milieux et qui ne se
mélangeaient pas. J’ai respecté tout cela, à la fois parce
que cette soumission au fait fortifiait ma propre
politique et parce que mes propres convictions m’en
montraient la légitimité ». Bernard Lugan, « Histoire
du Maroc, des origines à nos jours », p : 247



Ayant déjà expérimenté les méfaits de
l’occupation d’annexion en Algérie, le
Gouvernement français prend progressivement
le contrôle du nouveau territoire en maintenant
les structures makhzaniennes et tribales
préexistantes.



Lyautey était donc partisan de l’introduction
pacifique de la domination coloniale. Mais, ses
successeurs, n’ont pas suivi son itinéraire, ce
qui a donné naissance à la résistance armée.

L’intervention étrangère entraine des réactions résistantes :
 1911 : une partie de l’armée makhzanienne de Fès se
révolte contre les Français.
 1912 : quelques semaines après la conclusion du traité de
protectorat (30/03/1912), les tribus se rallient aux militaires
révolutionnaires.
 1921-1926 : l’émir Abdelkarim instaure la République du
Rif (au nord du Maroc) et organise des opérations armées
contre les armées franco-espagnoles.
 Les années 1930 : le moyen-Atlas, réuni sous la direction
de Moha ou Hamou Zayani, résiste à l’avancée des
Français.
 Au sud, le Cheikh Maelainin, suivi de son fils Ahmed Hiba,
ont conduit dès 1908 la révolte des tribus sahraoui contre
l’occupant espagnol. Le Cheikh est le chef religieux
et/ou
politique
plusieurs tribus.

d’une

ou

Parallèlement à la résistance armée, la résistance
politique s’active sous la direction du mouvement
national
 Le courant salafiste :
Forgé par Mohamed ben El Arabi El Alaoui. Il scande
un renouveau religieux, fondé sur les prescriptions
originelles de l’Islam, pour se libérer du colonialisme.
Les salafistes se sont révoltés contre les Confréries
religieuses et ont critiqué le soutien que le sultan leur
conférait.

En 1930, le sultan Mohamed ben Youssef,
sous
la
pression
des
autorités
résidentielles, prend le Dahir berbère, à la
suite duquel les régions berbères seront
soustraites au Droit musulman au profit de
leurs us, coutumes et usages locaux.
Les oulémas dénoncent le texte et
appellent les Marocains à s’y opposer
massivement.

Pour moderniser leurs activités et s’ouvrir vers
l’extérieur, les leaders nationalistes décident de
créer des organisation politiques.
Dans la zone française :
 Création du « Bloc de l’Action nationale » en
1933
Dans la zone espagnole :
 Abdelkhalik Torrès crée le parti de la Réforme
nationale en 1936
 Parti de l’Unité Marocaine en 1937.

Les partis créés se limitaient à la
revendication de réformes politiques et
administratives et ne réclamaient pas
solennellement l’indépendance.



 Au

sortir de la Deuxième guerre mondiale, le
processus de décolonisation se déclenche.
- Par le mouvement national
Le parti Istiqlal (indépendance) apparait en 1943
(institué par les leaders des organisations politiques
sus-mentionnées) et revendique solennellement
l’indépendance du pays.
- Par le sultan
Le sultan Mohamed ben Youssef (1927-1961) a
appelé les marocains à se rallier aux armées des
Alliés contre Hitler. En échange, il espérait
l’obtention de l’indépendance.

Réaction française :
Déportation de Mohamed ben Youssef en 1953

Soulèvement populaire conduit par le
mouvement
national revendiquant le
retour du sultan légitime
Retour de Mohamed ben Youssef, proclamé Roi
Mohamed V après les accords d’Aix les Bains et de
Paris ayant mis fin au protectorat en 1956

Le Maroc indépendant

Trois rois se sont succédé :
 Mohamed
 Hassan

V (1956-1961)

II (1961-1999)

 Mohamed

VI (depuis 1999)

Mohamed V fait face à des crises internes :
 Le

parti Istiqlal, dominant le mouvement national,
revendique une assemblée constituante élue.
 L’armée de la libération nationale, estimant que
l’indépendance, telle que prévue par les accords
d’Aix les Bains est inachevée, décide de continuer
la lutte armée et soutenir la Révolution algérienne.
 Mohamed V dote l’Etat fraîchement indépendant de
son appareil répressif : les FAR et la DGSN.

Sur le plan politique :
relève de l’administration centrale
Règlement des libertés publiques
Création d’une assemblée constituante
Election municipale
La

Sur le plan économique :
 Nationalisation

de la banque centrale
 Sortie de la zone franc et émission d’une monnaie
nationale
 Création des premières institutions financières :
CDG-BNDE-BMCE
 Lancement de nouvelles unités industrielles :
Samir- Somaca-Berliet-Office du thé…
 Lancement d’une nouvelle politique agricole avec
la création de l’Office national de l’irrigation

Sur le plan social :
Politique

de l’enseignement et de la

santé
Création de la CNSS : allocations
familiales et pensions de retraites
La route de l’unité : route reliant Fès
à Al Hocéima pour désenclaver les
régions centrales et la zone nord

Certaines faiblesses cependant :
La politique de Mohamed V a été combattue par une
coalition conservatrice qui y voyait ses intérêts
menacés.
 L’enseignement reste balloté entre le maintien du
système de l’enseignement français et l’arabisation
aventureuse.
 Le pays n’a pas été doté de constitution et
d’institutions démocratiques
En 1961, le Roi Mohamed V meurt et son héritier
Moulay Hassan, appelé dans l’ordre dynastique
alaouite, Hassan II accède au trône.


Né en 1929, intronisé en 1961, Hassan
II règne sur le Maroc pendant 38 ans.
Son règne fût marqué par de graves
turbulences, une forte répression mais
aussi l’insertion du Maroc dans la
modernité tout en préservant la
tradition.

Deux temps ont marqué son règne :
Le

temps des crises : 1961-1977 : les
années de plomb
temps de l’apaisement : depuis
les années 80 : les années
d’ouverture

Le

Dès le début de son règne, Hassan II a imposé une
monarchie exécutive avec un fondement théocratique, il
est donc à la fois :
 Chef d’Etat moderne : le roi investi du pouvoir
temporel
 Sultan : dépositaire d’une légitimité historique
 Commandeur des croyants : chérif descendant du
prophète
La Constitution de 1962 rédigée par Hassan II lui-même
Une monarchie absolue



1963 : le Roi invite les partis politiques aux
élections législatives à l’issue desquelles les
partis issus du mouvement national dominent
le parlement.



1965 : Après deux ans de convulsions entre le
Gouvernement, nommé par le Roi et le
Parlement, dominé par les partis nationalistes,
le Roi décrète l’état d’exception.



S’ouvre alors une étape d’oppression appelée, pour
en montrer les horreurs, “les années de plomb”
(affaire “Ben Barka”, “les émeutes de Casa, du Rif,
les centres de détentrion secrets : Tazmamart,
Témara, Casa, disparitions et enlèvement des
opposants).



1970 : levée de l’état d’exception et adoption d’une
révision constitutionnelle ayant renforcé davantage
les pouvoirs de la monarchie : confusion des
pouvoirs.
Tahar Benjelloun Cette aveuglante absence de lumière

1971 et 1972 : deux putschs militaires avortés
viennent briser la confiance, longtemps flattée, entre
le Roi et son armée.

Le Roi décide d’initier une ouverture
significative
vers
la
société
civile.
L’affaire du sahara en a été le motif de
rapprochement entre le palais et l’opposition
principalement de gauche.

Facteurs internes :
 Désamorcer la crise avec l’opposition,
 Préparer la succession
Facteurs externes :
Critiques occidentales pour atteintes aux
droits de l’Homme

Révision du statut de la femme
 Reconnaissance des droits de l’Homme
(normes / institutions)
 Sur le plan international :
 Incarnation de l’image d’un Islam modéré
(avec Israël, le Vatican…)
 Accord de l’UMA
 Adhésion aux accords de l’OMC conclus à
Marrakech en 1994
 Zones de libre échange avec l’UE, les USA


Alternance politique en
1998 : installation d’un
Gouvernement à
dominante socialiste.

Hassan II s’éteint en 1999 et
son fils Mohammed VI lui
succède.

Intronisé en 1999, Mohammed VI est
le 23ème souverain de la dynastie
alaouite. Son arrivée au pouvoir
inaugure un changement dans la
continuité.

 Conserve

et exerce les prérogatives constitutionnelles
héritées de son père. Il continue d’être un monarque absolu.

Le caractère sacré de la personne du Roi
 L’atteinte à la sacralité du Roi a donné naissance à plusieurs
procès retentissants de journalistes, d’opposants…
Une monarchie omniprésente dans l’économie
 Le Roi a accumulé une fortune colossale le hissant au rang
des plus riches du monde. La plupart des secteurs-clés de
l’économie marocaine sont rattachés aux entreprises royales
(ONA, SNI…)

La politique des Grands chantiers : Tanger-Med,
autoroutes, TGV, Tramways
 L’INDH – image du Roi des pauvres  Développement sectoriel
 Le tourisme
 L’agriculture : Maroc vert
 Industrie : plan Emergences
 Les énergies renouvelables
 Désenclavement du monde rural, ADS…
Communication de l’image d’un monarque
bienfaisant


Dans l’Islam, l’organisation sociale et la vie
quotidienne des Musulmans sont régies par les
prescriptions de la religion: Coran/Sunna
 Les théologiens Musulmans interpretent ces sources à
travers un coran doctrinal
Qu’est-ce que l’interdit et le permis?
Les droits et les devoirs des Musulmans


En se basant sur les sources Islamiques,
les Etats musulmans sont généralement
basés sur une loi religieuse:
l’Islam est religion d’Etat
Le chef d’Etat représente une autorité
religieuse
Confusion entre le
droit et la religion
• Etats du Golfe,
Soudan, Iran

Séparation de la
religion du droit
• Turquie
• Liban

Régime inspiré à la fois du
droit Européen moderne
ainsi que du droit religieux
•Maroc: Droit moderne
français laïc (banques,
commerce, droit civil et
pénal)

 Le droit de la famille est inspiré par un texte de lois
d’inspiration religieuse: La Moudouwana/ Le statut
personnel
Problématique:
Quel est le contenu du statut de la famille ainsi que du
droit de succession au Maroc? En quoi ce dernier estil relié à l’Islam?

1957: Elaboration du statut
1993: Révision du statut
2004: Nouvelle révision du statut

La régulation de la famille au Maroc obéit aux
coutumes n’étant pas mentionnées dans les textes
de loi
 La première élaboration d’un texte de loi pour
réguler le droit de la famille au Maroc
Coincide avec l’indépendance du Maroc
Réponse à une promesse faite aux femmes en vue
d’améliorer leur condition dans un pays indépendant


 La

Moudawana écrite a gardé le
statut quo: codifie les coutumes
pré-éxistantes et le droit Malikite

femmes occupent un 2nd
plan dans tous les domaines

 Les

 Polygamie
 Répudiation
 La

femme est mineure: Elle ne peut se
marier qu’avec l’accord de son père ou
de son tuteur
 Une femme ne peut pas demander le
divorce

 Elle

ne peut travailler ni obtenir
un titre de voyage sans
l’autorisation de son mari
 Le mari est le chef du foyer, sa
femme lui doit obéissance
Radu Mihaileanu – La source des femmes
Lamia Berrada-Berca - Kant et la petite robe rouge

L’homme peut épouser une femme non
Musulmane à l’inverse de la femme Marocaine
 Le droit d’héritage sujet à la règle: 2=1
 Les filles partagent les biens hérités par leurs
parents décédés avec tantes, cousins, oncles,
etc Pas le cas des fils
 Certaines
professions sont interdites aux
femmes:
Adoul =domaine réservé à l’homme


Des courants naissent, dénonçant les lois qui
inhibent les femmes aspirent à la révision de
la Moudouwana
 Quête: Egalité entre les genres




Arguments de l’opposition:

-Les conservateurs, les Oulamas
l’aspect sacré des textes et
l’intangibilité de la Moudouwana

défendent
valorisent

-Chaque opposition à la loi est une
hérésie qui contredit l’Islam
Les partisans de l’égalité sont
accusés d’être:
athés
manipulés par l’occident
 les ennemis de l’Islam
-

1) Les prescriptions peuvent évoluer et s’adapter à
notre ère moderne
2) Les prescriptions de l’Islam sont immuables,
intangibles et ne doivent pas prendre en considération
notre temps moderne




Conflits pendant plusieurs années dans les réunions,
les médias et les universités: La position des
femmes= Une issue nationale
Le Roi prend l’initiative de réviser la loi en 1993

fin à un tabou: édition d’un
texte conçu comme étant immuable
et éternel
Plusieurs innovations:
 Polygamie
non interdite mais
limitée: Conditionnée par l’accord
de la première épouse
 Met

divorce est décidé par l’homme mais
soumis à l’autorité du juge
 Une femme peut se marier sans l’accord
de son tuteur légal
 Supression de l’autorisation du mari
dans le contexte de l’obtention d’un titre
de voyage
 Le

 Divorce:

Dans les anciens textes,
garde des enfants était confiée à
mère, la grand mère maternelle,
tantes, etc
 Le père venait en sixième position!
 Nouveaux textes: Le père vient
deuxième position après la mère!

la
la
les

en

 Gain

positif mais
dysfonctionnements:
 Héritage + polygamie + les femmes
ne peuvent pas demander le divorce
 Les auteurs de la Moudouwana se
situent dans le contexte de
l’IslamGain positif, interprétation
avancée

 Ne

peuvent pas aller plus loin: La peur
de l’opposition des Islamistes
 Les mouvement féministes revendiquent
une égalité parfaite entre l’homme et la
femme
 Echo positif auprès du jeune Roi en
2004: Révision de la Moudouwana

Dicte le statut actuel de la famille
 Le divorce, un droit pour la femme et l’homme
Prononcé par un juge, une femme peut
demander et obtenir un divorce =
REVOLUTION!!
 L’âge du mariage pour la femme et l’homme:
 18 ans
 (Avant15 pour la femme, 18 pour
l’homme)


femme et l’homme tous deux
propriétaires
 Les époux choisissent entre la
communauté ou la séparation des
biens
 Divorce d’une femme au foyer: le
juge attribue une partie du
patrimoine du mari acquis pendant la
durée du mariage
 La

enfants nés du mariage d’une
femme Marocaine à un étranger
Musulman= Nationalité Marocaine

 Les

 Quel

bilan pouvons-nous établir?

 La

nouvelle moudouwana est un
progrès considérable, une révolution
dans le monde Musulman, Le
Journal quotidien, le Figaro annonce
“Mohammed VI créa la femme”

 Mais

loin de la perfection:

Dimension culturelle:
 La

culture Marocaine est machiste

 Les

femmes, elles-mêmes sont
habituées à la servitude, elles ne
s’adaptent pas à ce statut égalitaire:
Tendance à se marier et à valoriser
l’homme comme chef de foyer

Dimension sociale:

La population marocaine est majoritairement
analphabète et pauvre + majorité des femmes au
foyer = compliqué pour reconnaître ou
revendiquer ses droits en étant économiquement
dépendantes

 La

Moudawana profite à une
minorité: les femmes instruites,
économiquement indépendantes
qui revendiquent leurs droits

Nadir Moknèche – Goodbye Marocco

 Inégalités:

Héritage: 1=2
La polygamie, rare mais persiste
La fonction de Adoul interdite pour
la femme

 Les

filles partagent les biens hérités
des parents décédés avec les autres
membres de la famille, etc

 Avantage:

Situer le Maroc dans une perspective
de modernité et de progrès, Garantit les droits
fondamentaux

sommes tous les enfants d’Adam et
Eve, nous participons auprès de l’homme à
l’effort de guerre, donc, nous devons
bénéficier des mêmes avantages matériaux
que ceux de l’homme.”
“Nous

(L’an I de la Démocratie! Cent ans après le traité de Fès 1012-2012)

L’image du “Roi des pauvres” réalité ou simple
effet d’annonce ?
 Le rapport du PNUD de 2009 indique:
28% de la population marocaine est pauvre
et 5,4 millions sont vulnérables
Le milieu rural est enclavé
Les bidonvilles en milieu urbain
Le chômage des diplômés
La santé, l’éducation = Secteurs pauvres


Leila Kilani – Sur la planche

 Le

monde arabe est hétérogène au niveau politique,
économique et social.

 Le

dénominateur commun réside dans les inégalités
sociales et les régimes en place : autocratiques et
non participatifs.

 La

justification idéologique
développementaliste

:

la

théorie

Soulèvements populaires appelés
communément: le printemps arabe “
- Contre l’immobilisme politique
- Revendication de la dignité



La révolution a réussi à créer un temps social
matérialisé dans de nouveaux liens sociaux via
facebook, twitter…mais a raté le passage au temps
politique puisque ses auteurs n’ont pas participé à
l’ordre post-révolutionnaire.



Prenant appui sur les acquis révolutionnaires, les
islamistes ont investi le pouvoir à travers des
élections anticipées.



La region s’inscrit de nouveau dans l’incertitude
avec absence de pacte social de vivre en commun
au-delà des particularismes.

Similitudes avec les pays arabes :
 Ordre autoritaire mais “ souple”
 Inégalités sociales
 La naissance dans le sillage du printemps arabe
mouvement du 20 février (2011).
Ses revendications :
 Monarchie parlementaire
 Libertés individuelles : la liberté de conscience et
d’expression
 Dénonciation de la corruption et de l’impunité
 Eloignement des amis du Roi des rouages de l’Etat
Tahar Benjelloun L’homme rompu

Les différences
A l’égard de la monarchie :
le mouvement du 20 février n’a pas remis en
cause la monarchie en tant que telle mais
seulement son style de gouvernement.
C’est une attitude réformiste.
Le régime a pu désamorcer la crise à travers
une révision de la constitution.
Les élections ont été remportées par les
islamistes qui dirigent depuis le gouvernement.


Mathias Enard – Rue des voleurs

Tahar Benjelloun - Partir

La révision constitutionnelle de 2011 n’a
pas modifié substantiellement les pouvoirs
du Roi qui continue d’avoir un statut
politique omnipotent. Du coup, le
gouvernement islamiste était contraint de
mener son programme sous le contrôle du
Roi.
Il subit des tensions et des crises.

Historiquement datée:
16ème siècle: La coopération militaire et
commerciale, lutte contre la piraterie
19ème siècle: Pénétration Française au
Maroc
Traité de Fès: Instaurant le protectorat

 Mohammed

V vient au secours des Français:
Fournit des contingents Marocains à la
France dans la guerre contre Hitler
Le roi refuse de livrer les Juifs Marocains
aux autorités Nazies: Le Maroc sauve les Juifs
Marocains de l’extermination

Depuis l’indépendance: un Partenariat stratégique
 Depuis 1975Rencontre 25 fois de suite entre les
Chefs d’Etat
 Chirac + Sarkozy leur 1ère visite d’Etat au
Maroc
 Mohammed VIIdem
 Les traités entre les deux Etats intéressent tous les
domaines:


◦ 2008: Implantation de Renault Nissan au Maroc
◦ 2008: Projet TGV

 La

coopération pilotée par des
institutions: commission intergouvernementale permanente, le conseil
d’orientation et du pilotage du partenariat,
des commissions mixtes bilatérales

 Participation

de la France au financement
de l’initiative du développement humain
lancée par Mohammed VI

France= 1er client=1er fournisseur du Maroc
 Total des échanges > 7.4 milliards d’euros en 2011
 13,9% des importations du Maroc France
 20,3% des exportations vers les marchés français
 IDE Français 760 millions d’euros= Moitié du
total des IDE du royaume
 750 filiales Françaises installées au Maroc


 Les

groupes Français du cac 40: Vivendi,
Total, Veolia, Accor, EDF, AXA ou encore
BNP Paribas occupent des secteurs
stratégiques de l’économie (télécoms,
services bancaires, assurance, tourisme,
distribution, énergie)
 Alsthom et la RATP: Construction du
tramway à Rabat et Casablanca

 Les

touristes Français occupent la 1ère
place au Maroc
 Transferts financiers des Marocains
résidant en France= 40% des transferts au
Maroc, 2.1milliards d’euros
 1.1 millions de Marocains en France
 350 000 binationaux
 70000 Français résident au Maroc

 Coopération

politique:

 Soutien

inconditionnel de la France
au Maroc dans l’affaire du Sahara

 Visions

communes sur de nombreux
dossiers internationaux (Libye, Mali,
conflits du Moyen-Orient)

Coopération culturelle:
 Français=2eme langue après l’Arabe
 Le réseau d’établissements scolaires
français à l’étranger au Maroc est le plus
important au monde: 28 établissements
dont 23 établissements de l’agence pour le
développement du français à l’étranger
accueillant plus de 25 000 élèves, en grosse
majorité, de nationalité marocaine.

 Les

étudiants Marocains dans les
universités françaises sont au
nombre de 30 000  Le 1er
contingent estudiantin étranger en
France.

 Le

secteur audiovisuel:la chaîne de
Radio et de Télévision francomarocaine Médi 1 SAT est soutenue par
le ministère français des affaires
étrangères.
 Avec l’appui de la France, le Maroc a
obtenu un statut avancé dans l’UE