Restauration d'un récepteur TSF RADIOLA RA 67A de 1936 Par Alain Fournier © 2011 Première partie : La restauration de l'électronique Il attend, posé sur son étagère, qu'un.

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Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 2

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

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Restauration terminée

Documents annexes


Slide 3

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

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9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 4

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 5

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 6

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

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Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 8

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 9

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 10

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 11

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 12

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 13

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 14

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 15

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 16

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 17

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 18

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 19

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 20

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 21

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 22

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 23

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 24

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 25

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 26

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 27

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 28

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

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Restauration terminée

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Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

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Restauration terminée

Documents annexes


Slide 30

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 31

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 32

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

24

25

Restauration terminée

Documents annexes


Slide 33

Restauration d'un récepteur TSF

RADIOLA RA 67A
de 1936

Par Alain Fournier
© 2011

Première partie :
La restauration de l'électronique

Il attend, posé sur son
étagère, qu'un œil
averti l'examine en
détail et détermine s'il
va servir de banque
d'organe ou s'il va
retrouver son lustre
d'antan et faire mentir
les
outrages
du
temps,
Après un examen
minutieux, le verdict
tombe : on restaure !

Toutefois, avant de se lancer dans des tâches complexes
d'ébénisterie, il est indispensable de commencer par
l'électronique, tant il est inutile de refaire une caisse vide !

1

Voilà ce qui nous attend :
pour commencer, il va
falloir retrouver un Haut
Parleur compatible, comme souvent, avant de se
défaire d'une vieillerie, on
prélève le précieux HP,
au cas où...
L'expérience est que la
plupart du temps on
retrouve ce dernier dans
une poubelle, parfaitement crevé, car on ne
savait qu'en faire.

Côté positif, le châssis semble complet, toutes les lampes sont présentes, le transformateur
d'alimentation ne semble pas avoir souffert, le carrousel de tension est positionné sur 220v.
On peut supposer que sous la tôle il en sera de même, ces appareils étant de conception
simple et robuste.
Nous en serons probablement quittes pour une dizaine de condensateurs à remplacer, dont
c'est jouable.

2

Pas joli joli tout ça :-(
Il va falloir dépenser une grosse quantité d'huile de coude
pour redonner quelque lustre à ce châssis livré à la crasse et
à la rouille.
Mais rien d'irréparable.

Pour rénover, il faut, outre
l'huile de coude, quelques
pinceaux adaptés une
grosse quantité d'essuie
tout, du miror, de la laine
d'acier 000 (à utiliser avec
une extrême précaution,
compte
tenu
des
poussières d'acier idéales
pour fabriquer des courtcircuits), une brosse à
dents usagée

3

« Sous la jupe », le constat est sans surprise : les gros
condensateurs noirs ont tous plus ou moins fui, assurant le
technicien de court-circuits garantis en cas de remise sous tension
en l’état. La vraie mauvaise nouvelle se trouve en haut et à gauche,
il va falloir refaire le mécanisme de commande du second
potentiomètre.

La remise en service d’un
récepteur à lampes passe
par une phase
incontournable : le
remplacement
systématique des deux
condensateurs
électrochimiques de
filtrage et au minimum le
condensateur de liaison
entre la préampli BF et la
finale. L’usage veut que
tous ces condensateurs
« brai » passent à la
trappe, la plupart d’entre
eux présentant des
caractéristiques hors
normes. Il est bon de
remplacer également les
chimiques de cathodes.
Avant de procéder aux
premiers essais
électriques, il n’est pas
inutile de vérifier la valeur
des résistances, des
modifications de
caractéristiques étant
encore assez fréquentes.
Penser à contrôler
également les soudures,
causes de pannes
vicieuses parce que peu
visibles à l’œil nu.

4

Voilà donc la panne
mécanique, avant et après
restauration

5

Le châssis a été
entièrement nettoyé,
dérouillé et astiqué. Il
est en phase de prétest, c’est-à-dire que
les
circuits
sont
vérifiés
et
les
condensateurs
remplacés, filtrage et
liaisons. Un premier
test électrique permet
de s’assurer que le TA
n’est
pas
hors
service, le placement
de la valve permet de
s’assurer de la haute
tension.

Il faut maintenant équiper ce châssis d’un haut parleur adéquate, seule solution pour
s’assurer du total bon fonctionnement de l’appareil. Une épave de Philips de la même
époque va servir de banque d’organe.

6

Récupéré sur une épave Philips, ce bloc HP/TS, parfaitement
compatible, va trouver un nouvel espace de travail dans notre
RA67.
On ne peut mettre n'importe quel haut parleur dans n'importe quel poste, le
diamètre est la caractéristique la moins contraignante, il faut déjà respecter la
nature de l'aimant (permanent ou à excitation) et l'impédance du transformateur
de sortie qui dépend des caractéristiques de la lampe finale).

7

Chose faite, ce HP
s’intègre
parfaitement , ses
caractéristiques
sont parfaitement
compatibles.
Le
raccordement
s’effectue
sans
problème,
les
essais
finaux
peuvent démarrer.
Les pannes sur
ces châssis sont la
plupart du temps
les mêmes (des
composants
défraichis), cela se
vérifie
sur
ce
RA67
puisqu’il
redémarre
sans
problème
et
propose
des
performances
remarquables.

Comme bien souvent avec les réalisations Philips, c’est un casse
tête, mais quand « ça marche » c’est de l’excellent !

8

9

Seconde partie :
Restauration de l'ébénisterie

L'état assez déplorable de
la caisse laisse supposer
de nombreuses heures de
travail et une importante
mise en œuvre de moyens
pour remettre en bel état
cosmétique ce tas de bois
que
vous
auriez
certainement délaissé lors
d'une balade en brocante.
Et pourtant...

Il va falloir tout démonter, entièrement retirer le vernis, du moins ce qu'il en reste, tout poncer, retirer les fanons qui
protègent la toile du HP, probablement replaquer au moins partiellement, puis reponcer à nouveau, teinter et vernir.
Un bon paquet d'heures en perspective !

10

La bonne nouvelle,
c'est que la caisse
est saine, il n'y
aura donc pas de
remplacement de
panneau à prévoir.

11

Démontage
des
fanons,
désassemblage
de
la
semelle, durant cette
opération l'essentiel
de la tâche se fait
avec
marteau,
tenaille, ciseau à
bois, En effet la
plupart des caisses
de l'époque étaient
clouées
et/ou
collées,
quelques
rares constructeurs
assemblaient leurs
ébénisteries
entièrement à la vis.

Il faut profiter de cette phase de démontage pour vérifier que le bois n'a pas accueilli de vrillette ou autre parasite.
Si tel est le cas, il faut impérativement éliminer les vers, les techniques sont nombreuses : si vous disposez du matériel
nécessaire, le plus rapide et sans doute le plus efficace est d'enfermer toutes les pièces de bois dans un congélateur, au
bout de 48h, il ne restera plus un parasite de vivant !

12

Fin de la phase 2 : tout le placage ancien a été retiré, une opération lente et fastidieuse,
réalisée essentiellement en chauffant la vieille colle au moyen d'un fer à repasser : une
fois le placage chauffé, on intercale une lame et on décolle le placage, miette après miette.

Il ne faudra pas
oublier, avant de
passer à l’étape
suivante, qu’il est
indispensable de
procéder à un
ponçage
minutieux afin
d’éliminer toute
imperfection de
surface, un oubli
se traduirait
irrémédiablement
en défaut de
placage ! Cette
étape est peu
enthousiasmante
mais son
acceptation se
traduit par un
résultat
autrement plus
gratifiant !!

13

Il faut maintenant sélectionner le placage nouveau, une étape irréversible, sauf à tout
reprendre à zéro : la sélection impose de choisir la bonne essence, le bon sens du fil le
meilleur motif et le sens des nervures (dans notre cas verticales)

14

La première étape est déterminante du résultat final : il faut
placer le panneau de façade central car c’est sur ses
bords que viendront s’ajuster les deux panneaux
latéraux. L’ajustage se fait toujours de la même manière :
les deux panneaux se superposent et le trait de coupe
réalisé avec un outil fin et très tranchant (rasoir ou cutter)
permet de couper les deux bandes simultanément
rendant inutile un ajustage complémentaire. Afin d’obtenir
un résultat impeccable, il faut préalablement au collage
vérifier la coïncidence du veinage. Une opération
fastidieuse mais indispensable pour que le coffret ne sois
pas une vulgaire caisse en bois.. Compte tenu de la
délicatesse de l’opération, ion comprendra aisément qu’il
est difficile de photographier cette phase.

Une fois placé le
panneau central,
on procède au
collage du premier
panneau latéral.
Comme le montre
la photo, ici tout est
affaire de cales et
de serre joints.

Avec une difficulté supplémentaire : réaliser un parfait collage de l’arrondi dans bulle
d’air, ce qui se traduirait par une ou plusieurs cloques du plus mauvais effet visuel.
Le talent du restaurateur s’exprime par sa capacité de réaliser des opérations
uniques, le constructeur ayant la plupart du temps conçu des formes et autres
gabarits permettant de réaliser ces opérations de manière répétitive et sans risque.

15

Tandis que le panneau de droite achève sa phase de séchage au niveau du raccord
de façade, le panneau opposé est présenté sur son support. On notera qu’il a été
préalablement découpé afin d’offrir le moins possible de contrainte. C’est une affaire
de patience, il faut d’abord coller le flanc puis procéder au raccordement sur le
panneau central. Bruler les étapes c’est la garantie d’un échec du résultat final.

16

Une autre vue de l’opération décrite sur la vue précédente.

17

Il y a deux façons
de plaquer le
dessus : soit un
panneau d’un seul
tenant, soit deux
demi panneaux
juxtaposés, le
veinage offre alors
un effet miroir.
Cette dernière
méthode est de
loin la plus
plaisante à l’œil,
d’autant plus
qu’elle permet
d’avoir le même
sens de fil du bois

Mission accomplie, les trois panneaux sont maintenant collée sur le coffret, les
ajustements réalisés et les découpages finaux effectués au cutter. Il est d’usage de
parfaire la finition en égalisant tous les raccords et angles avec un papier de verre très fin.
Il reste maintenant à plaquer la pièce la plus importante : le panneau du dessus. C’est le
plus important parce que le plus visible, en effet rien n’arrête l’œil et le moindre défaut
ressort tel un furoncle sur une joue lisse !

18

Impressionnant : le nombre de cales et de serre-joints, illustration d’un
ouvrage artisanal, en effet, le constructeur dispose de presses
professionnelles qui facilitent grandement l’ensemble de ces opérations

19

Le placage est terminé, il reste à refixer les pièces de décoration. Avant il faut profiter
de leur absence pour polir le bois, opération réalisée avec du papier de verre à grain
très fin et à la laine d’acier 0000. On insistera sur les arêtes et sur les arrondis. L’outil
indispensable pour réaliser cette opération est la main de l’ébéniste, seule à même de
juger de la qualité de la finition.

20

Dernière étape avant le vernissage, le replacement des fanons, il faut les coller
un a un, avec précision (ils doivent être parfaitement horizontaux et parallèles
entre eux) le serre joints est l’outil indispensable, associé à toutes sortes de
cales en bois.

21

Le coffret est à présent achevé, toutes les pièces ont été replacées au bon endroit, la
phase finale est arrivée : polissage ultime à la laine d’acier 0000 et pose du vernis (ou de
la cire, en fonction de l’habileté du restaurateur.

22

La caisse est prête à accueillir le châssis, tout semble OK, pourtant un détail cloche :
en effet, la toile qui recouvre le HP est dans un état peu flatteur, malgré un décollage
soigneux et un lavage délicat.
Une évidence s'impose, il va falloir la retirer et trouver un tissu compatible, respectant
au plus près le style de l'ancienne toile.

23

La
caisse
est
terminée, il reste à
y replacer le châssis préalablement
restauré, une opération
dont
la
principale difficulté
consiste à ne pas
trop bruyamment
manifester
sa
satis-faction,
pourtant ô combien
légitime !

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Restauration terminée

Documents annexes