Réseau des Instances de Régulation Méditerranéennes SEMINAIRE « EDUCATION AUX MEDIAS ET PROTECTION DES JEUNES PUBLICS » - 1ère session L’éducation aux médias entre.

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Transcript Réseau des Instances de Régulation Méditerranéennes SEMINAIRE « EDUCATION AUX MEDIAS ET PROTECTION DES JEUNES PUBLICS » - 1ère session L’éducation aux médias entre.

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Réseau des Instances de Régulation Méditerranéennes

SEMINAIRE
« EDUCATION AUX MEDIAS ET
PROTECTION DES JEUNES PUBLICS »
- 1ère session L’éducation aux médias entre logique de
marché et protection de l’enfance
« Analyse sous l’angle du régulateur audiovisuel au Maroc »
Malaga, le 25 juin 2010


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« L’élément qui régit l’usage de la télévision, et de n’importe quel
autre média, est la théorie éducative utilisée à l’intérieur du
modèle ».
Francisco J. Garcés T.

« À l’époque du numérique, l’éducation aux médias joue un rôle
essentiel pour assurer l’émergence d’une citoyenneté pleine et active.
Aujourd’hui, savoir lire et écrire, c’est-à-dire l’alphabétisation
traditionnelle, ne suffit plus. Chacun, jeune ou moins jeune, doit
se familiariser avec le nouvel environnement numérique qui nous
entoure. Et pour y parvenir, il est plus important d’informer et
d’éduquer sans relâche que de légiférer ».
Viviane Reding


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La problématique
L’enfant est devenu une cible privilégiée du marché des médias et
de la publicité.
L’enfant dans l’environnement médiatique est un acteur souvent
négligé par les pouvoirs publics mais toujours ciblé par le
marché.
Depuis plus d’une décennie, les chaînes thématiques jeunesse se
sont développées. Mais ces chaînes sont souvent privées, l’Etat
n’ayant généralement pas souhaité encourager le développement
de chaînes publiques de ce genre (sauf en Allemagne ou au
Royaume Uni).

La diversité et la qualité de l’offre : les chaînes thématiques
se refusent à donner une dimension éducative à leurs
programmes et privilégient la fiction.


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La problématique
Le désengagement de l’Etat et l’abandon d’une mission de service public dans
le secteur des programmes jeunesse a souvent été motivé par l’adhésion à
l’idée que le développement du marché pouvait y suppléer.
Or le marché ne produit pas naturellement la diversité escomptée des
contenus d’autant que ce secteur est soumis, plus que le secteur des
programmes pour adultes, à la concurrence internationale.
Subissant la domination de productions anglo-saxonnes ou japonaises qui
visent un marché mondial, il a tendance à proposer des programmes à faible
valeur culturelle.
L’éducation aux médias devient alors partie intégrante d’une stratégie
visant à créer des « citoyens-consommateurs » qui se comportent
comme il faut et connaissent leurs limites. L’ensemble reflète le
passage d’une activité réglementaire publique à l’autorégulation
individuelle que nous observons dans nombre de domaines de la
politique sociale actuelle.


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La problématique
Aujourd’hui, l’arène médiatique constitue à la fois une
chance et un défi pour l’industrie des médias, car elle est
vaste et peuplée de jeunes, qui représentent un puissant
moteur pour le marché.
Les problèmes qui se posent ici - d’un point de vue
éducatif - concernent la qualité des contenus, la
quantité de l’accès et les actions marketing visant à
atteindre les adultes en se servant des jeunes comme
cibles.
L’éducation aux médias pourrait être, pour eux,
l’occasion idéale de développer un modèle
d’autorégulation capable de trouver un juste équilibre
entre les dimensions éducative et commerciale.


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L'éducation aux médias -EAM(média literacy)
Depuis la Déclaration de Grünvald en 1982, l'UNESCO invite
régulièrement les gouvernements à mettre en place rapidement
des « programmes intégrés d'éducation aux médias s'étendant du
niveau pré-scolaire à l'université et à l'éducation des adultes et
visant à développer les connaissances, les techniques et les
attitudes propres à favoriser le développement d'une conscience
critique et par conséquent d'une compétence plus grande parmi
les utilisateurs des médias électroniques et imprimés.
Idéalement ces programmes devraient aller de l'analyse du
contenu des médias jusqu'à l'emploi des instruments d'expression
créatrice, en passant par l'utilisation des canaux de
communication disponibles fondée sur une participation active ».


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L'éducation par les médias -EPM(média learning)
Les médias audiovisuels, et la télévision en particulier, sont un facteur de
transformation de liens intergénérationnels et modifient ainsi le rapport entre
parents et enfants ou enfants et enseignants. Cette confusion entre les rôles
des uns et des autres influence également les processus d'apprentissage et
l'appréhension de la société en général.
Il est possible d’identifier six domaines sur lesquels les médias pourraient
avoir un impact, notamment chez l'enfant :
- Attitude envers les personnes d'origines différentes
- Attitude pro-sociale
- Représentation mentale et créativité
- Agressivité
- Autorégulation
- Apprentissage
Bien utilisée, la télévision peut être un outil favorisant l'acquisition de
connaissances.


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L'éducation aux et par les médias
Il ne peut y avoir d’éducation par les média sans éducation
aux médias, dont les enjeux et objectifs respectifs,
désormais inextricables au regard de la convergence, sont :
La
réversibilité
du
statut
de
producteur/consommateur : le cœur même de l’EAM
(comprendre et produire pour apprendre à lire)
- La transformation du processus même d’information:
l’informé devient informateur potentiel (nécessité
renforcée de l’EPM)


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La télévision éducative
Quelques exemples intéressants
- En Angleterre (BBC Education, Channel Four, l'Open University)
- En Allemagne (le programme de formation des enfants au bon usage
des médias, le « Tellekolleg » , l'information pour les enfants : Logo)
- Aux Pays-Bas (la NOT, Kindernet, la télévision éducative pour
adultes)
- Aux Etats-Unis (les programmes éducatifs du réseau Public
Broadcasting System -PBS-, les chaînes éducatives sur le câble)
- Au Canada (The Knowledge Network, Access Network, TV Ontario)
- Au Japon (la chaîne NHK-Kyolku, l'Université radio télédiffusée)


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Le cas de la télévision publique « Arrabia »
ARRABIÂ véhicule et cultive une vision citoyenne et moderne de l’éducation de
l’enseignement et de la formation à travers des émissions consacrées au soutien
scolaire, à l’alphabétisation, à la formation professionnelle à l’épanouissement de la
personnalité et à la valorisation des facultés de réflexion et d’analyse.
Elle propose une programmation thématique, diversifiée, axée sur l’éducation, la
culture et le divertissement du public le plus large, spécialement le plus jeune; en
diffusant notamment chaque semaine, en moyenne annuelle :
- au moins 7 émissions sous forme de reportages ou de documentaires
- au moins 5 programmes de soutien scolaire à destination des
différentes catégories d’âges et divers niveaux scolaires
- au moins 5 émissions consacrées à la vie quotidienne, la santé,
l’environnement, l’éducation civique, la religion, la consommation, la prévention
routière, les occupations ménagères.
- au moins 5 heures des programmes destinés aux enfants, aux heures où ce
public est disponible, en tenant compte des congés scolaires.


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La régulation audiovisuelle, le média éducatif
et la protection du jeune public
Les programmes dont il est question doivent-ils être considérés
comme appartenant à la sphère des contenus « régulables » et
être à ce titre encadrés comme le sont les émissions politiques et
publicitaires, ou au contraire ne relèvent-ils que de la libre
«éditorialisation» des services ?
Quoi qu’il en soit, la régulation de l’audiovisuel ne vise
généralement pas la qualité et la thématique des contenus en tant
que tel. Ce domaine relève soit de la liberté éditoriale des éditeurs
de services, soit de la stratégie gouvernementale dans le cadre des
missions de service public.


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La régulation audiovisuelle, le média éducatif
et la protection du jeune public

Par conséquent, la régulation audiovisuelle ne peut intervenir sur
les programmes éducatifs qu’à posteriori et seulement via des
catégories juridiques bien établies tel que notamment :
- la protection du jeune public
- la déontologie des programmes
- la publicité et le placement de produit


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La protection du jeune public au Maroc
Principes généraux
Si la liberté éditoriale est un droit, elle ne saurait s’exercer au
détriment d’autres droits tout aussi fondamentaux, tels que le
droit du jeune public à être protégé de tout ce qui risquerait de
nuire à son équilibre psychologique et à sa santé mentale ou
physique.
La mission de la HACA est donc principalement de contrôler,
après diffusion d’un programme par un opérateur, le respect des
dispositions légales, réglementaires et contractuelles en vigueur.


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La protection du jeune public au Maroc
Les textes juridiques
Cette démarche s’inscrit en complément de loi fondamentale du
Maroc, des traités internationaux qu’il a signés et ratifiés, de son
code pénal, de la loi n°77-03 relative à la communication
audiovisuelle, ainsi que des cahiers des charges des opérateurs,
qui énoncent les règles et principes destinés à garantir la
protection du jeune public dans les médias audiovisuels.
Ces derniers se rapportant principalement à la grille des
programmes, à leurs contenus, aux heures de diffusion, à
l’utilisation des signalétiques, au respect de la vie privée et de
l’anonymat des mineurs en situation difficile présentés à
l’antenne et à la mise en place d’organes de suivi en interne
(Commission Consultative de Déontologie des Programmes et
Comité de Visionnage).


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La protection du jeune public au Maroc
Les principales décisions du CSCA
La décision n° 25-07, du 03 octobre 2007, ordonnant l’arrêt
de la diffusion du spot publicitaire faisant la promotion de
la gaufrette « TAGGER » :

le régulateur a consacré un principes jurisprudentiel clair et
précis, selon lequel les spots publicitaire ne doivent jamais
contenir des scènes donnant aux mineurs un mauvais exemple de
la manière de se comporter vis-à-vis de leurs professeurs au sein
des établissements d’enseignement, ou bien encore, les inciter à
manquer au respect dû envers le corps enseignant, notamment
en utilisant des éléments successibles d’exploiter l’inexpérience et
la crédulité des enfants et des adolescents et ce, en associant la
consommation d’un produit à l’insouciance de l’étudiant.


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La protection du jeune public au Maroc
Les principales décisions du CSCA
Décision du CSCA n° 36-10, du 1er juin 2010, relative au
non respect des dispositions régissant la protection du
jeune public et la couverture des procédures judiciaires
dans l’émission « Bissaraha » diffusée sur les services
radiophoniques « Radio plus Marrakech » et « Radio plus
Agadir » :
Le régulateur a considéré que le fait de réveiller un enfant en situation difficile
- ayant été victime d’abus sexuels - de son sommeil à une heure tardive sur
insistance de l’animateur, le soumettant, de surcroit, à un interrogatoire et le
poussant à témoigner et à relater tous les détails inhérents aux abus dont il a
été victime, constitue une manière de ressusciter en ce même enfant une
souffrance psychologique née desdits abus, exposant ainsi sa santé psychique
au danger.


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La protection du jeune public au Maroc
Le guide, une approche pédagogique
Consciente à ce sujet de l’importance du contrôle parental, la
Haute Autorité a publié en 2006 un guide, à l’attention des
différents intervenants concernés par la multitude des
thématiques potentiellement dangereuses pour le jeune public et
la diversité des types d’infractions (horaires de diffusion
inadaptés, défauts d’application de la signalétique, sous
classification des programmes…), qui pose la question de la
gravité de la sanction et de l’opportunité, pour certains types de
dépassements, d’une approche basée sur le dialogue et
l’accompagnement au détriment de la sanction.


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La protection du jeune public au Maroc
Le groupe de travail du CSCA
Pour adopter une démarche constructive, le groupe de travail
«Protection du Jeune Public » planche actuellement sur :
-

La consistance et l’origine du problème
Les pistes de solutions
Les actions concrètes à promouvoir
Les rôles respectifs des différents intervenants (médias, régulateur,
gouvernement, société civile, parents…)

L’idée maitresse est que le régulateur doit réfléchir aux moyens de
s’investir davantage dans l’éducation aux médias, sans outrepasser
ses prérogatives.
En effet, il faut se souvenir que :

La protection du jeune public et l’éducation aux
médias, sont avant tout un travail d’équipe


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Le rôle des réseaux : le cas du RIRM
• Le rôle des réseaux (gouvernementaux, de radiodiffuseurs, de producteurs, de
régulateurs, académiques, de la société civile…) apparaît comme fondamental,
comme le démontrent les cas de la COPEAM et de l’ASBU.
• Dans le domaine de la régulation audiovisuelle par exemple, le RIRM s’est
révélé être une plateforme privilégiée pour :
– Un échange plus fructueux de savoir-faire en matière de régulation
audiovisuelle entre les deux rives de la Mare Nostrum.
– Une comparaison constructive entre les différentes manières de faire en
la matière.
– Une entraide mutuelle en vue de faciliter la transition vers la libéralisation
des secteurs audiovisuels des pays du Sud.
En ce sens, le RIRM est considéré par l’ensemble de ses membres
comme un puissant outil pour le dialogue médiatique audiovisuel
dans le pourtour méditerranéen (et un exemple à suivre dans
d’autres domaines)


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La Déclaration de régulation des
contenus du RIRM
Comme exemple des réalisations obtenues dans le cadre du
RIRM, au regard de la protection du jeune public, il convient de
citer la déclaration de régulation des contenus, présentée lors de
la 9ème réunion du RIRM à Marrakech en novembre 2007, et
adoptée lors de la 10ème réunion du réseau qui s'est tenue à
Reggio Calabria les 2 et 3 octobre 2008. .
Cette déclaration vise à « convenir de principes déontologiques communs
auxquelles les instances de régulation méditerranéennes s’engagent à
sensibiliser les éditeurs de services, selon les attributions reconnues à chacune
d’elles et, notamment, servir de référentiel supplémentaire pour un contenu
dans les chaînes de télévision diffusées par voie satellitaire respectueux des
valeurs et des principes précités ».


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« Plutôt que de condamner ou d’approuver l’incontestable pouvoir
des médias, force est d’accepter comme un fait établi l’impact
significatif qui est le leur et leur propagation à travers le monde et
de reconnaître en même temps qu’ils constituent un élément
important de la culture dans le monde contemporain (…) Les
systèmes politiques et éducatifs doivent assumer les obligations qui
leur reviennent pour promouvoir chez les citoyens une
compréhension critique des phénomènes de communication ».
Déclaration de Grünwald


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